augmentée dans l’étude de CHRISTENSSON [7] de 0,55
(pour le PSA total) jusqu’à 0,73 en utilisant une valeur-
seuil de 18% (pour le rapport L/T). Dans l’étude de
FROSCHERMAIER [9], la spécificité est augmentée signi-
ficativement de 0,32 à 0,62, pour un niveau de sensibi-
lité de 0,9 lorsqu’on utilise une valeur-seuil du rapport
L/T de 21,1%.PRESTIGIACOMO [18] trouve une forte
spécificité de 0,94 par l’utilisation combinée du PSA
total (avec une valeur-seuil de 4 ng/ml) et du rapport
L/T (avec une valeur-seuil de 14%).
C’est dans la zone de PSA intermédiaire (4 à 10 ng/ml)
que les différences entre les rapports L/T dans le cancer
et l’HBP aident le plus au diagnostic différentiel car
elles demeurent statistiquement significatives, alors
que les différences de PSA total ne le sont pas.
DEMURA [8] montre que le rapport L/T améliore la spé-
cificité du PSA total (de 0,56 à 0,76) sans altérer nota-
blement la sensibilité (0,75 contre 0,79), pour la détec-
tion du cancer de prostate, parmi les patients ayant un
PSA total en-dessous de 10 ng/ml. CATALONA [4], dans
une étude de dépistage, et sur 113 patients ayant un un
PSA total entre 4 et 10 ng/ml, montre qu’une valeur-
seuil de rapport L/T de 23,4% détecte plus de 90% des
cancers.Pour CHAUTARD [5], une valeur-seuil du rap-
port L/T égal à 18% améliore la spécificité jusqu’à 0,44
(avec une sensibilité de 0,82).Une étude rétrospective
européenne [2], pour la même fourchette intermédiaire
de PSA et pour une valeur-seuil du rapport L/T de 20%
donne une sensibilité de 0,82 et une spécificité de 0,51.
BANGMA [3] conclut que la combinaison d’un PSA
sérique total et du toucher rectal reste la méthode de
référence pour le dépistage du cancer prostatique dans
la population, mais que leur spécificité est un peu amé-
liorée par l’utilisation du rapport L/T.
Enfin, OESTERLING [16] montre que les trois formes
moléculaires du PSA sérique dépendent de l’âge du
patient et donne des tables de références par rapport à
l’âge pour le PSA libre et le PSA lié. Dans cette même
étude, il n’y a pas de corrélation entre l’âge du patient
et aucun des trois rapports PSA libre/PSA total, PSA
lié/PSA total, et PSA libre/PSA lié. En effet, bien que
les concentrations sériques de chaque forme moléculai-
re augmente d’environ 3% par an, la relation avec l’âge
se perd lorsque la concentration d’une de ces formes
moléculaires est divisée par la concentration d’une
autre pour établir le rapport.
Ainsi donc, les résultats concordants et convaincants
qui émanent de nombreuses équipes montrent que le
rapport L/T au cours du cancer de prostate est signifi-
cativement plus bas que dans l’HBP et pourrait ainsi
être utile pour affiner le diagnostic différentiel dans la
zone intermédiaire du PSA total. Une valeur-seuil et
consensuelle de ce ratio reste cependant à définir.
CONCLUSION
En pratique, on retiendra :
• que la détermination du rapport L/T peut aider à dif-
férencier cancer et adénome puisque le PSA libre se
trouve en plus faible quantité dans le sérum des
patients ayant un cancer.
• que la zone d’intérêt clinique se situe clairement pour
des valeurs de PSA total situées entre 4 et 10 ng/ml, là
où le diagnostic différentiel est le plus difficile.
• que les modalités d’applications pratiques se heurtent
encore à l’absence d’une valeur-seuil consensuelle du
rapport L/T à partir de laquelle le diagnostic de cancer
serait le plus probable. Cette valeur-seuil se situe entre
14 et 21%. L’importance de la détermination précise de
cette valeur-seuil rend nécessaire la standardisation des
méthodes de dosage des PSA libre et total.
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