Histoires pour faire des cauchemars

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© Olivier Donnet
Histoires pour faire des cauchemars
Spectacle pour enfants à partir de 8 ans
Texte : Etienne Lepage
Mise en scène : Anne Thuot
Avec : Yannick Duret, Eno Krojanker et Anne-Cécile Massoni
Lumières : Raphaël Noël
Scénographie : Marilyne Grimmer
Construction : Thomas Noël/Marc Defrise
Assistanat : Lorette Moreau
Une coproduction du Centre Culturel Jacques Franck et des compagnies Barakha et Fastasbl. Accueil en création au Centre
Dramatique Wallonie Enfance et Jeunesse. Avec le soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles section théâtre enfance et
jeunesse.
« Patricia et Damien
malgré qu’ils ont l’air fin
sont deux petits vauriens
à qui on n’apprend rien
Plutôt que de dormir
quand arrive le soir
ils veulent encore rire
et conter des histoires
Mais il faut prendre garde
quand la nuit devient noire
où les joyeux refrains
finiront cauchemars »
- Étienne Lepage
Introduction de Histoires pour faire des cauchemars
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L’histoire
Damien et Patricia se racontent des histoires, le soir, avant de s’endormir. Des
histoires noires et ludiques à travers lesquelles ils mettent en jeu leurs peurs et leurs corps
dans un échange verbal vigoureux, comme pour s’inventer ailleurs, différemment, en marge
de l’école, de la famille, des maux de ventre, de tête…
Damien et Patricia sont deux enfants qui ne mâchent pas leurs mots, qui se prêtent
l’un l’autre, au fil des chapitres – il y en a 8 – aux scénarios de l’autre. Ils inventent ensemble,
créent sur l’instant et se laissent aussi, parfois, déborder par leurs fictions personnelles.
Damien et Patricia sont “deux petits vauriens” qui jouent avec les limites, qui testent,
explorent, avec les mots et les images qu’ils inventent, sur scène – les personnages savent
qu’ils sont au théâtre, ils montrent sans cesse les ficelles des histoires qu’ils racontent – en
direct, devant le public qui est un partenaire fondamental tant dans la construction du
spectacle que des personnages.
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Les grands thèmes
La peur :
La peur est au centre de ce texte. Comme elle l’est, d’ailleurs, au centre de nos vies,
constitutive de notre qualité d’être humain. La peur a plusieurs visages. Elle peut aider à se
protéger, ou au contraire paralyser. Mais la peur de quoi, au juste ? De mourir, du noir, d’être
séparé de ceux que l’on aime, d’aller à l’école, de tomber, de ne pas réussir, de ne pas être à
la hauteur, de décevoir, d’être seul… La liste est longue.
Déjà dans les grottes qu’habitaient les hommes préhistoriques, on retrouve des
tentatives de représentation “des peurs” sous différentes formes. Entre autres celle d’une
déesse, puis plus tard d’un serpent. Tout au long de l’histoire humaine, on a usé d’une
imagination sans limite dans le but de représenter les peurs. C’est une manière de se les
raconter, mais aussi de les mettre à distance, de se donner une emprise sur elles.
Si je devais rapprocher ce texte à l’aide d’une figure mythologique, je choisirais Persée
qui part à la recherche de Méduse, la Gorgone, pour la tuer. C’est le récit d’une quête
initiatique où le héros quitte le monde qu’il connaît, un monde sécurisant, pour partir à la
découverte du monstre, de ses peurs, dans le but de les combattre. Dans cette histoire,
Persée est armé d’un bouclier donné par Athéna, déesse de la Sagesse, dont il utilise le reflet
pour éviter le regard direct de la Gorgone: il parvient ainsi à la terrasser. Persée utilise un jeu
de miroir que l’on retrouve dans Histoires pour faire des cauchemars. Damien et Patricia se
regardent sans cesse l’un l’autre en train d’avoir peur ou de jouer à avoir peur. Ils utilisent les
phrases et les jeux de mots comme des boucliers et se renvoient sans cesse les images de
leurs peurs, le reflet de leurs peurs. Et ils font tout cela avec intelligence, comme Persée, qui
a eu l’idée d’éviter le regard de la Gorgone, en utilisant non son arme, mais son bouclier.
Damien et Patricia jouent à se faire peur et parfois, comme Persée, ils ont peur
réellement, ils sont dépassés. Mais qu’est ce que ce mécanisme de “jouer à se faire peur” ? À
quoi correspond-il dans la construction de l’être humain?
“L’enfant montre le plaisir qu’il éprouve à jouer ou à écouter des
histoires qui font peur et qui lui permettent d’externaliser et d’innocenter
ses propres fantasmes agressifs. En effet, ceux-ci sont chargés d’une
toute puissance destructrice caractéristique de la vision infantile, liés
aux vécus de séparation et de perte de la mère et des personnes
familières. La joie de l’enfant de découvrir que les tragédies
shakespeariennes qui le tourmentent à travers les fantasmes de son
monde interne peuvent se dérouler au-dehors de lui, sur une autre
scène (et peut-être même parvenir à une fin heureuse du style : ils
vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants… comme dans les
contes) le tranquillise.”
Francisco Palacio Espasa. Psychiatre.
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Dans ce texte, Étienne Lepage utilise un mécanisme que tout le monde a eu l’occasion
d’expérimenter : le plaisir ambigu que l’on éprouve à se faire peur ou à faire peur aux autres.
L’auteur, en utilisant ce procédé universel, propose une magnifique approche ainsi qu’un outil
théâtral aux nombreux ressorts, une sorte de tremplin pour l’imaginaire. Quoi de plus jouissif
que de faire peur aux spectateurs, que de se faire peur entre acteurs. Histoires pour faire des
cauchemars, c’est comme une histoire de fantôme : On a beau savoir que c’est loufoque, que
c’est faux, quand l’obscurité se fait, on n’en est quand même pas tout à fait sûr, et soudain
notre imagination nous fait sentir une main velue sur notre nuque…
Les questionnements des enfants :
À travers les peurs de Damien et Patricia, on entend aussi toute une série de
questions que les enfants de 8 à 11 ans se posent fréquemment : Comment être juste ?
Comment tout avoir ? Suis-je ce que je fais ou ce que je dis ? Que disent les autres de moi ?
Puis-je vivre sans ma famille ? Qu’est-ce que ça veut dire, éprouver ? Avoir peur ? Être
content ? Et si j’étais une fille et toi un garçon ? C’est quoi être un garçon, une fille ? Autant
de questions qui accompagnent les enfants dans leur prise d’autonomie, dans leur
découverte “rationnelle” du monde, dans leur tentative d’organiser leurs pensées.
Raconter des histoires :
Raconter des histoires m’apparaît comme un formidable outil de rêve, d’organisation
ludique, de découverte de soi. Avoir peur, cauchemarder, fait partie du “côté sombre” de tout
être. Il y a en chaque humain une part d’inconnu sur laquelle il est important de s’appuyer
pour oser, se dépasser, avoir de l’audace. Et c’est ce que font Damien et Patricia. Ils tentent,
par le jeu et la parole, de dépasser ce qui est sourd, souterrain, obscur. Il me semble
fondamental à l’heure actuelle de remettre “le pouvoir” de la parole et de l’imaginaire au
centre de la vie des enfants afin de trouver un équilibre dans notre monde d’images, de
télévision et de jeux vidéo.
Ce texte m’intéresse également pour sa forme en chapitre (à chaque chapitre
correspond une histoire) et son ton vif, cruel. C’est comme si, pour une fois, les enfants se
passaient des adultes. C’est comme si, la nuit, ils osaient dire, dans une langue brute. Ce
texte, qui peut parfois sembler violent, ne tombe jamais dans la complaisance. Il exprime des
émotions directes mais aussi paradoxales, comme le rapport à la mère, par exemple. La
présence maternelle a plusieurs couleurs. Tout comme la peur, elle peut à la fois protéger et
étouffer. Histoires pour faire des cauchemars ne rend pas compte d’un monde simple où tout
serait noir ou blanc, où il y aurait les méchants et les gentils, mais d’un univers complexe à
organiser par le biais de la parole et des images, tant celles contenues dans le texte que
celles à inventer sur le plateau.
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© Kitty Crowther in Le petit homme et Dieu
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Ce qu’en dit l’auteur…
« Deux enfants qui ne dorment pas, trop occupés à faire travailler leurs méninges.
Vilains, prétentieux ou cruels, c'est avec une verve presque trop classique qu'ils inventent
leurs récits impolis. L'amitié, la famille, l'école, la morale, tout passe au tordeur de cette petite
chambre où la fiction pénètre parfois dangereusement la réalité. Composée de contes récités
et de chansons polissonnes, cette pièce un peu outrancière est à la fois exutoire et
problématique.
Je ne suis pas de ceux qui pensent que le théâtre jeune public doit donner l'exemple.
Je crois en l'intelligence des enfants, et à leur capacité à développer un rapport riche face à
une matière problématique. C'est pourquoi Histoires pour faire des cauchemars est une pièce
constituée de petites mécaniques cruelles, un peu difficile à digérer. Je trouve qu'elles
constituent de grandes vérités de l'existence, des vérités qu'il faut apprendre à surmonter et à
aimer, peu importe l'âge.
Pour écrire cette pièce, je me suis plu à utiliser un langage très formel, une langue
assez pompeuse, empruntée, des petites historiettes claires, simples, qui montrent presque
trop clairement leur morale immorale. Je trouve que ce ton propret contraste bien avec un
propos ambigu, plutôt sombre. Ça m'a permis d'éviter de mettre du noir sur du noir, et de
montrer, en quelque sorte, une légèreté troublante, un ludisme là où on ne l'attend pas. »
Étienne Lepage
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Sur le plateau
Mon choix n’est pas de mettre en avant la situation du texte et son réalisme, c’est-àdire deux enfants dans une chambre en train de confier leurs réflexions. Je voudrais plutôt
mettre en avant les questions que se posent Damien et Patricia ainsi que leurs peurs et ce,
d’une manière ludique et décalée, propre à rendre et à communiquer la force de la parole et
de l’imaginaire de ce texte.
Le dispositif scénique :
Le dispositif scénique se compose d’une pancarte lumineuse sur laquelle est écrite
« Histoires pour faire des cauchemars » : c’est le fil dans la nuit, la trace que l’on est bien au
théâtre, que l’on écoute des histoires dans le noir. Car comment évoquer les cauchemars
sans se plonger dans l’obscurité; sans crier qu’on a peur; sans laisser place à des créatures
étranges, venues dont ne sait où… Histoires pour faire des cauchemars joue avec le noir et la
lumière : les acteurs manipulent les sources lumineuse à la vue de tous, s’en amusent, s’en
effraient et construisent un univers où les objets s’inventent et se réinventent en fonction de la
manière dont on les regarde, les éclaire.
Le dispositif scénique évolue sans cesse. Le lit représenté par un praticable en forme
de goutte recouvert de fourrure noire devient un coffre à jouets « avaleur » de petite fille… Le
mur de la chambre se tranforme en un robot de 2,5 m de hauteur. Mais dans notre univers, il
ne s’agit pas de créer du fantastique ni de la magie mais de donner à voir, à sentir, à
expérimenter la vie de ces deux enfants qui jouent à se faire peur mais surtout qui, de par
leur rituel, tentent d’appréhender ce qui les empêche de dormir.
Les corps :
Eno et Yannick sont deux adultes d’environ 35 ans et c’est ainsi qu’ils apparaitront aux
spectateurs. C’est la parole qui fera d’eux des enfants qui s’amusent à se faire peur. Leur
corps se modifiera ponctuellement tout au long de la pièce. Ainsi “croyant être visitée par les
muses” Patricia se sent transportée par une verve puissante, elle ne parvient plus à ne dire
que “crotte”. Elle se transforme alors, disparaît sous le praticable, pour devenir une sorte de
blatte. Damien, lui, oscille entre lui et la créature qui l’habite. Il finit par construire un robot
gigantesque.
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Le son :
C’est un outil magnifique pour raconter ces histoires « pour faire des cauchemars ».
Tantôt sous forme de musique, elle permet l’écoute et le ludisme; tantôt sous forme de sons
discordants, ils aident à la construction d’une tension dramatique.
Exemple de musiques : « Idiots in America » de Green Day; « La ballade de Lady and
Bird » de Lady and Bird; une sonnerie de téléphone au lointain…
© Olivier Donnet
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Qui sommes-nous ?
Étienne Lepage (auteur) est diplômé du programme d'écriture dramatique de l'École
nationale de théâtre du Canada. Il est auteur, traducteur et un peu touche-à-tout. Sa pièce
Rouge Gueule, mise en scène par Claude Poissant, a suscité des critiques dithyrambiques,
et sa pièce L'Enclos de l'éléphant, mise en scène par Sylvain Bélanger, vient d'être présentée
au Festival TransAmérique 2011 et à Espace Libre. Il est également co-auteur d'Éclats et
autres libertés, la dernière création du théâtre Le Clou, et auteur en résidence au théâtre de
l'Ancre, à Charleroi en Belgique, depuis la saison 2011-2012. Il travaille présentement à la
création d'un nouveau spectacle en collaboration avec le chorégraphe Frédérick Gravel.
Anne Thuot (metteur en scène) est diplômée de l’Institut National Supérieur des Arts
du Spectacle à Bruxelles, en section mise en scène. Elle a travaillé en tant que
comédienne avec le collectif bruxellois Dito’Dito, le jeune théâtre flamand Bronks,
Transquinquennal et Hans Van Den Broeck. Elle a été l’assistante à la mise en scène de
Virginie Thirion pour boxe. Elle enseigne au conservatoire royal de Mons et à l’INSAS. Elle a
fait partie du feu groupe toc à sa création et a mis en scène plusieurs spectacles du collectif :
moi, Michèle Mercier, 52 ans, morte et La fontaine au sacrifice de Marie Henry; Mon bras
(mobile) de Tim Crouch, mise en scène Anne Thuot. Elle fait également de la performance:
toi&moi (nous sommes occupés) avec Cédric Lenoir.
Yannick Duret (interprète) est diplômée du conservatoire de Liège en 1999 des
classes de Jacques Delcuvellerie et Max Parfondry. Elle joue ses premières expériences
professionnelles dans un répertoire plus classique (Kean, Platonov, Antigone...). Très vite
c'est vers des aventures artistiques mêlant corps, texte et recherche de formes que son
parcours progresse avec des metteurs en scène ou chorégraphe comme Isabella Souppart,
Claudio Bernardo, Edith Depaule ou encore le groupe toc avec la pièce Moi, Michèle Mercier,
52 ans morte, elle rejoint aussi le projet les Vedettes, plus ou moins majorettes pour le
spectacle de rue. En 2006 avec Olivier Hespel et Jean-Michel Van den Eeden, elle fonde la
compagnie K.C. Barakha et joue dans Push Up au théâtre Varia et en tournée wallonne. Ces
dernières années elle s'est parallèlement investie dans différents projets jeunes publics : La
compagnie Arts&Couleurs avec Marie des grenouilles et La femme, le mari et le poisson, le
théâtre des Zygomars avec Je suis libre, hurle le ver luisant et le théâtre de La Guimbarde
avec une reprise de rôle pour Le grand saut. Elle continue par ailleurs à se confronter à des
formes plus hybrides comme le projet « Les Mireilles » au festival Troubles en 2011.
Eno Krojanker (interprète) est diplômé de l’INSAS à Bruxelles en section art
dramatique. Il a joué avec Isabelle Pousseur dans L’homme des Bois de Tchekhov ; avec
Roumem Tchakarov dans Platonov de Tchekhov ; avec Félicie Artaud dans Amazone, un
spectacle de la Galafronie ; avec Wayn Traub dans Maria Dolores ; avec le jeune théâtre
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flamand Bronks dans Et si l’histoire se finissait mal ?; avec Jérôme Nayer dans Hors la loi de
Régis Duqué. Il joue également au sein du Théâtre Agora dans Les Croisés et Le cheval de
bleu, mises en scène de Marcel Cremer. Il a joué dans Les Aveux et « Lucienne Love », La
fontaine au sacrifice… de Marie Henry, mises en scène d’Anne Thuot. Il a crée Petit déjeuner
orageux un soir de carnaval avec Hervé Piron.
Anne-Cécile Massoni (danseuse) étudie la danse contemporaine au Conservatoire
de Danse d’Avignon puis à l'Ecole supérieure du CNDC L’Esquisse d’Angers. Elle danse
ensuite dans diverses compagnies françaises et internationales Cie Liat Dror et Nir Ben Gal,
Cie Thomas Duchatelet, Cie Joelle Bouvier, Cie Samuel Mathieu. En 2000 elle rejoint la Cie
As Palavras de Claudio Bernardo avec qui elle collabore comme danseuse jusqu’en 2006
puis l’assiste pour des projets en Belgique et au Brésil. De 2004 à aujourd’hui, elle travaille
avec la Cie Androphyne pour diverses créations, spectacles jeune public, installations et
performances.
Raphaël Noël (éclairage) a obtenu un diplôme Universitaire des Métiers du Spectacle
et du Théâtre à Besançon. Il a travaillé en tant que régisseur général avec les compagnies
Jours Tranquilles, le Kunsten festival des Arts, la Compagnie des Lumas... Il a fait les
créations lumière de la Cie Abaca-Théâtre, de la Cie SOIT de Hans Van Den Broeck... Il a fait
partie du groupe toc dès sa création, il a mis en lumière tous les spectacles du collectif, joué
dans Les 24h de Tina Pools à la recherche de son bonheur et co-mis en scène moi, Michèle
Mercier, 52 ans, morte avec Anne Thuot.
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Fiche technique
SCENE
Ouverture (idéale) 8m au cadre de scène.
Profondeur (idéale) 8m du bord plateau au mur du lointain (le spectacle a une grande
adaptabilité quand à l’espace de jeu).
Espace de jeu 7m x 7m, coulisse au fond praticable.
Hauteur sous perche minimum 4m.
Fond noir.
Sol noir (plancher ou tapis de danse).
DÉCOR
Le décor est composé de divers éléments scéniques, se déplaçant lors de la représentation.
Les lumières font parties du décor (Petites sources manipulées par les comédiens).
1 Pavé lumineux de 1m20 x 1m20 est suspendu au centre du plateau, à environ 2m60 du sol.
LUMIERE
3 PC 1000w (face)
Lumière salle réglable et graduable (Pas de lumière qui éclaire le plateau)
8 circuits au sol à cour et 8 circuits au sol à jardin.
La compagnie, apporte le reste de l'éclairage, le lieu d’accueil doit prévoir du câblage schuko,
les multiprises et le jeu d'orgue.
SON
La sonorisation doit impérativement être branchée sur une alimentation secteur séparée de
l’éclairage.
Le sonorisateur sera autorisé à effectuer le réglage de l’entièreté du système de sonorisation
à sa convenance, et disposera d’au moins une heure, du silence et du personnel d’accueil
qualifié pour ce faire.
- Diffusion sonore
Le système sera dépourvu de bruit de fond et de distorsion.
- Sources
1 micro voix type Sennheiser E 822 S ou équivalent avec switch
Les musiques et sons d’ambiance sont diffusées à partir de la carte son (2 sorties) de
l’ordinateur de la compagnie.
Le lieu d’accueil doit prévoir 2 DI et du câblage XLR pour connecter l'ordinateur de la salle au
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système son en place (table de mix).
La compagnie apporte un ampli guitare, le lieu d’accueil doit prévoir le câblage XLR de la
table de Mixage au plateau et 2 conversion XLR mâle / Jack mono.
- Mixage
Table de mixage 4 sorties séparées, 6 , dont 1 entrée micro.
Midas Venice F 16, Mackie 1604, Yamaha DM1000 ou équivalent
Diffusion minimale (pour salles de capacité 150 personnes, à adapter selon la capacité)
3 enceintes identiques type L-acoustics mtd 108, D&B E 8, Meyer UPJ ou équivalent
système d’accroches + système d'amplification et cablage
La tournée
- les 19 et 20 novembre 2012 dans le cadre du festival international les “Coups de théâtre” à
Montréal.
- les 5 et 6 décembre 2012 à l'Ancre à Charleroi.
- le 30 décembre 2012 à Bruxelles à la Montagne Magique dans le cadre du festival “Noël au
Théâtre”.
- le 19 août 2013 à Huy dans le cadre du festival “Les rencontres de Huy”.
- le 5 janvier 2014 au Théâtre Royal de Namur dans le cadre de “Noël au théâtre”.
- du 20 au 22 février 2014 à la Montagne Magique à Bruxelles.
- du 24 au 26 février 2014 au Centre Dramatique Wallonie Enfance et Jeunesse à StrépyBracquegnies.
Contact:
Vincent Desoutter
[email protected]
+32 (0)71 314 079
http://ancre.be/tournee/histoires-pour-faire-des-cauchemars/
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La presse
- Dfdanse
Le magazine de la danse actuelle à Montréal
Critique jeudi 22 novembre 2012
Les cauchemars veillent sur vous
Les Coups de Théâtre 2012, troisième survol
Présenté par Les Coups de Théâtre 2012
Étienne Lepage qui s’adresse aux 8 ans et plus, c’est en leur offrant un spectacle rock&roll et
flashlight où les monstres sous le lit, si on se les invente, font se tordre de peur et de rire les vrais
monsieur barbu et compagnie. Aventure éclatante au creux des cauchemars, qui des fois se font
réalité.
Les cauchemars sont nos amis. Aux « Mais non mon chéri, il n’y a pas de monstre sous le lit » et
« T’inquiète pas ma chouette j’laisse la lumière ouverte », le jeune et affirmé dramaturge québécois
Étienne Lepage répond : Bande de petits vauriens ! Inventez-vous les donc, ces histoires qui font
peur, et vous verrez bien. C’est la proposition tonitruante de hurlements et de pleins-phares d’
Histoires pour faire des cauchemars ...
Patricia (Yannick Duret) et Damien (Eno Krojanker) n’ont pas l’intention de s’endormir sagement
venu le soir... surtout en compagnie de l’accessoiriste vampiresque Natacha Nicora. Bien au
contraire ils s’inventent des histoires d’horreur : la flashlight sous le menton, figés sous le néon
aveuglant au plafond, la guitare électrique à fond et le propos clinquant de grands mots « Crotte ! » - à en faire frémir les pires costumes d’Halloween. Tout cela arborant un sourire
machiavélique. Alternant leurs voix, leurs rôles, leurs choix, ils interprètent 8 chapitres d’un petit
guide du Comment combattre sa peur : par le rire. Car leurs hantises - de l’école, du petit bruit, de
la poésie, du petit bruit 2, etc. - ils les anéantissent en les réinventant. Et comme ce sont des
enfants, ils imaginent bien pire que la réalité des spectres errants, qui eux se divertissent en
coulisses.
Les enfants sont par nature méchants, pourquoi pas moi ; les mères couvent trop, pas moi ; les
soeurs jouent les mortes, autant les achever. C’est sur ce registre sans concession dont il maîtrise
les grincements pour adultes et adolescents (Rouge gueule, 2009, Éclats et autres libertés, 2010 ;
entre autres ; Robin et Marion de cette année se l’étant joué - même faussement - plus romantique)
qu’Étienne Lepage s’est fait plaisir à imaginer un univers inventé à la frontière du réel et du
fantasmé, deux enfants qui jouent de leurs peurs. L’interprétation est vraiment chouette, parce qu’il
faut manipuler sur scène, que ça prend aussi des cris stridents et des rires malfaisants bien placés,
et que la limite est fragile quand on manipule la peur avec humour... ou l’humour avec peur. Mais
sans peur donc sans reproches ils sont, ces comédiens belges des Compagnies Barakha et
Fastabl. La scénographie est pas mal cool et rythmée, surtout quand on en vient à déménager les
cartons en Inutchuk géant (Marilyne Grimmer et Thomas Noël). Et la construction des lumières
est géniale (Raphaël Noël), avec des lampes de chevet dispersées, allumées-éteintes, alluméeséteintes,
des torches qui fuient à toutes jambes dans l’obscurité et des tubes luminescents.
Bizarre : c’est si génial à tout moment et n’en ai quasi rien dit... C’est qu’Histoires pour faire des
cauchemars doit être vue, pour être bien entendue. Le niveau de langage saute du théâtral en
prose au scato, sans angoisse ni malaise. On n’y maltraite ni les mamans, ni les enfants, ni les
instituteurs... ou on les maltraite gentiment sans s’excuser. Les monstres y sont gentils et dépassés,
puisque dorénavant c’est le couteau poignardé dans le dos et menacé de lobotomie qu’on se ravise
finalement. Une méthode forte pour faire oublier l’ombre sous la porte : éreinté de ces élucubrations
les plus osées, on sombre, comme eux, la tête enfouie dans l’oreiller. Les cauchemars n’auront plus
désormais que l’allure de rêves de fées.
Bibliothèque jeune : avec le Salon du Livre c’est de mise ! Chers petits vauriens, dévorez les Roald
Dahl à vous figer le rire jaune angoissé, avec Kiss Kiss et Bizarre bizarre. Vous enchainerez plus
tard avec les Histoires d’Hitchcock et et les Contes de Poe... On est fait !
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Étienne Lepage qui s’adresse aux 8 ans et plus, c’est en les invitant à une discussion après
spectacle « pour pouvoir s’engueuler ». C’était ces jours derniers à la Maison de la culture
Mont-Royal, dans le joli cadre des Coups de théâtre, et c’est à infliger à tout chenapan si ça repasse.
Brigitte Manolo
HISTOIRES POUR FAIRE DES CAUCHEMARS : MÊME PAS PEUR
MICHELLE CHANONAT / 21 NOVEMBRE 2012
Damien a dix amis et autant de chocolats, ce qui fait un chocolat par ami. Oui mais lui,
il n’en aura pas, ce qui n’est pas juste. S’il élimine un ami, il aura son chocolat, et
franchement, ça ne fait pas une grande différence, neuf amis au lieu de dix. Et huit au
lieu de neuf, non plus. Tout en boulottant ses chocolats, Damien arrive à la conclusion
que, entre zéro et un ami, là, ça fait une grosse différence. Quand Patricia est saisie
par la poésie, elle ne parle plus qu’avec un seul mot: crotte. Une idée en tête? Elle
l’enfonce avec un clou dans une oreille jusqu’à ce qu’à la faire ressortir par l’autre
oreille.
En huit chapitres, Patricia et Damien, «deux petits vauriens à qui on n’apprend rien»,
convoquent les peurs enfantines pour en jouer, les déjouer et en rire. Sur un texte
d’Étienne Lepage, auteur québécois, la mise en scène d’Anne Thuot, de Belgique, se
construit à partir d’accessoires en carton découpé, quelques boites qu’on empile, une
créature d’Halloween. Ludique et décalée, elle revendique une facture «broche à
foin», que les comédiens assument parfaitement. Les éclairages sont faits avec des
lampes de poche, une lampe de chevet et un bloc de tubes fluorescents, commandés
par des interrupteurs manipulés par les deux comédiens. Tout se joue à vue, l’histoire
se monte et se démonte sous les yeux (et parfois les cris) des jeunes spectateurs.
«Je ne suis pas de ceux qui pensent que le théâtre jeune public doit donner l'exemple.
Je crois en l'intelligence des enfants, et à leur capacité à développer un rapport riche
face à une matière problématique», prévient Étienne Lepage. Auteur reconnu pour
«vieux public», Lepage a fait du décapant sa marque, notamment avec Rouge gueule,
monté par Claude Poissant, ou L’enclos de l’éléphant, mis en scène par Sylvain
Bélanger. Il est également le coauteur de Éclats et autres libertés, pièce pour
adolescents mis en scène par Benoît Vermeulen. Pour sa première incartade en
théâtre jeune public, Lepage a merveilleusement bien traduit l’univers des enfants qui,
le soir avant de s’endormir, font des pieds et des mains pour que la lumière reste
allumée. Le langage de la narration, très châtié, presque pompeux, contraste avec
celui de l’action, plus trash, voire carrément punk.
Et tout cela fait le bonheur des enfants. Surtout de ceux qui n’ont même pas eu peur,
enfin, pas vraiment… Non, seulement un petit peu…
Histoires pour faire des cauchemars
Texte d’Étienne Lepage
Mise en scène par Anne Thuot
Une production des compagnies Barakha et Fastabl (Belgique)
Dans le cadre des Coups de Théâtre, les 20 et 21 novembre à la
Maison de la culture du Plateau
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