© Olivier Donnet Histoires pour faire des cauchemars Texte d’Étienne Lepage Spectacle pour enfants de 8 à 11 ans Guide d’accompagnement 1 Patricia et Damien malgré qu’ils ont l’air fin sont deux petits vauriens à qui on n’apprend rien Plutôt que de dormir quand arrive le soir ils veulent encore rire et conter des histoires Mais il faut prendre garde quand la nuit devient noire où les joyeux refrains finiront cauchemars Étienne Lepage Introduction d’Histoires pour faire des cauchemars 2 La pièce Damien et Patricia se racontent des histoires, le soir, avant de s’endormir. Des histoires noires et ludiques à travers lesquelles ils mettent en jeu leurs peurs et leurs corps dans un échange verbal vigoureux, comme pour s’inventer ailleurs, différemment, en marge de l’école, de la famille, des maux de ventre, de tête… Damien et Patricia sont deux enfants qui ne mâchent pas leurs mots, qui se prêtent l’un l’autre, au fil des chapitres – il y en a 8 – aux scénarios de l’autre. Ils inventent ensemble, créent sur l’instant et se laissent aussi, parfois, déborder par leurs fictions personnelles. Damien et Patricia sont “deux petits vauriens” qui jouent avec les limites, qui testent, explorent, avec les mots et les images qu’ils inventent, sur scène – les personnages savent qu’ils sont au théâtre, ils montrent sans cesse les ficelles des histoires qu’ils racontent – en direct, devant le public qui est un partenaire fondamental tant dans la construction du spectacle que des personnages. © Olivier Donnet 3 Petite note de l’auteur « Deux enfants qui ne dorment pas, trop occupés à faire travailler leurs méninges. Vilains, prétentieux ou cruels, c'est avec une verve presque trop classique qu'ils inventent leurs récits impolis. L'amitié, la famille, l'école, la morale, tout passe au tordeur de cette petite chambre où la fiction pénètre parfois dangereusement la réalité. Composée de contes récités et de chansons polissonnes, cette pièce un peu outrancière est à la fois exutoire et problématique. Je ne suis pas de ceux qui pensent que le théâtre jeune public doit donner l'exemple. Je crois en l'intelligence des enfants, et à leur capacité à développer un rapport riche face à une matière problématique. C'est pourquoi Histoires pour faire des cauchemars est une pièce constituée de petites mécaniques cruelles, un peu difficile à digérer. Je trouve qu'elles constituent de grandes vérités de l'existence, des vérités qu'il faut apprendre à surmonter et à aimer, peu importe l'âge. Pour écrire cette pièce, je me suis plu à utiliser un langage très formel, une langue assez pompeuse, empruntée, des petites historiettes claires, simples, qui montrent presque trop clairement leur morale immorale. Je trouve que ce ton propret contraste bien avec un propos ambigu, plutôt sombre. Ça m'a permis d'éviter de mettre du noir sur du noir, et de montrer, en quelque sorte, une légèreté troublante, un ludisme là où on ne l'attend pas. » Étienne Lepage* * Étienne Lepage est diplômé du programme d'écriture dramatique de l'École nationale de théâtre du Canada. Il est auteur, traducteur et un peu touche-à-tout. Sa pièce Rouge Gueule, mise en scène par Claude Poissant, a suscité des critiques dithyrambiques, et sa pièce L'Enclos de l'éléphant, mise en scène par Sylvain Bélanger, vient d'être présentée au Festival TransAmérique 2011 et à Espace Libre. Il est également co-auteur d'Éclats et autres libertés, la 4 dernière création du théâtre Le Clou, et auteur en résidence au théâtre de l'Ancre, à Charleroi en Belgique, pour la saison 2011-2012. Il travaille présentement à la création d'un nouveau spectacle en collaboration avec le chorégraphe Frédérick Gravel. Le guide d’accompagnement Histoires pour faire des cauchemars est un texte inventif, ludique qui évoque les peurs liées à l’enfance. Il semble évident qu’il pourrait faire l’objet d’un prolongement « didactique » tout à fait pertinent dans un cadre scolaire. Toutefois, ce guide d’accompagnement n’a pas pour ambition de servir de livres de « recettes pédagogiques », mais de donner des pistes de travail que chacun des enseignants pourra adapter et réinventer à sa guise, en fonction des enfants avec lesquels il travaille. Plutôt que d’adopter une perspective didactique, ce guide d’accompagnement souhaite davantage privilégier une approche intuitive, où l’essentiel sera de favoriser chez les enfants le questionnement et la prise de conscience de ce que le mot “peur” signifie. Autrement dit de susciter une dynamique au sein du groupe où le processus de découverte de soi, de son monde intérieur, de son monstre primera sur le résultat ou sur la réponse obtenue. Structuré autour de la thématique principale qu’est “la peur”, ce guide souhaite proposer quelques pistes de travail soigneusement choisies pour stimuler l’imaginaire: celui des enfants comme celui des adultes. Ainsi, à partir du texte, nous proposerons une série de jeux afin que l’enfant expérimente lui-même ce que c’est que de mettre en vie, en forme un univers dit “sombre” et ce, par la découvertes de divers moyens d’expressions comme le dessin, la voix ou le cri etc… Cette proposition de mise en “jeux” à partir du texte d’Etienne Lepage est un chemin qui nous semble particulièrement intéressant pour entrer en contact avec le théâtre, la mise en scène et les questions que cet art pose. Ce guide d’accompagnement se base donc sur le principe qu’un guide d’accompagnement sera toujours plus intéressant dans les chemins instables qu’il permettra d’emprunter, aussi surprenants et inconnus soient-ils, que dans les destinations stables et confortables qu’il permettra de rejoindre. 5 Autour de « la peur » Matière à réfléchir, à discuter------------ La peur, c’est quoi? La peur est au centre de ce texte. Comme elle l’est, d’ailleurs, au centre de nos vies, constitutive de notre qualité d’être humain. La peur a plusieurs visages. Elle peut aider à se protéger, ou au contraire paralyser. Mais la peur de quoi, au juste ? De mourir, du noir, d’être séparé de ceux que l’on aime, d’aller à l’école, de tomber, de ne pas réussir, de ne pas être à la hauteur, de décevoir, d’être seul… La liste est longue. Déjà dans les grottes qu’habitaient les hommes préhistoriques, on retrouve des tentatives de représentation “des peurs” sous différentes formes. Entre autres celle d’une déesse, puis plus tard d’un serpent. Tout au long de l’histoire humaine, on a usé d’une imagination sans limite dans le but de représenter les peurs. C’est une manière de se les raconter, mais aussi de les mettre à distance, de se donner une emprise sur elles. Si je devais parler de ce texte à l’aide d’une figure mythologique, je choisirais Persée qui part à la recherche de Méduse, la Gorgone, pour la tuer. C’est le récit d’une quête initiatique où le héros quitte le monde qu’il connaît, un monde sécurisant, pour partir à la découverte du monstre, de ses peurs, dans le but de les combattre. Dans cette histoire, Persée est armé d’un bouclier donné par Athéna, déesse de la Sagesse, dont il utilise le reflet pour éviter le regard direct de la Gorgone: il parvient ainsi à la terrasser. Persée utilise un jeu de miroir que l’on retrouve dans Histoires pour faire des cauchemars. Damien et Patricia se regardent sans cesse l’un l’autre en train d’avoir peur ou de jouer à avoir peur. Ils utilisent les phrases et les jeux de mots comme des boucliers et se renvoient sans cesse les images de leurs peurs, le reflet de leurs peurs. Et ils font tout cela avec intelligence, comme Persée, qui a eu l’idée d’éviter le regard de la Gorgone, en utilisant non son arme, mais son bouclier. Damien et Patricia jouent à se faire peur et parfois, comme Persée, ils ont peur réellement, ils sont dépassés. Mais qu’est ce que ce mécanisme de “jouer à se faire peur” ? À quoi correspond-il dans la construction de l’être humain? 6 “L’enfant montre le plaisir qu’il éprouve à jouer ou à écouter des histoires qui font peur et qui lui permettent d’externaliser et d’innocenter ses propres fantasmes agressifs. En effet, ceux-ci sont chargés d’une toute puissance destructrice caractéristique de la vision infantile, liés aux vécus de séparation et de perte de la mère et des personnes familières. La joie de l’enfant de découvrir que les tragédies shakespeariennes qui le tourmentent à travers les fantasmes de son monde interne peuvent se dérouler au-dehors de lui, sur une autre scène (et peut-être même parvenir à une fin heureuse du style : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants… comme dans les contes) le tranquillise.” Francisco Palacio Espasa. Psychiatre. Dans ce texte, Étienne Lepage utilise un mécanisme que tout le monde a eu l’occasion d’expérimenter : le plaisir ambigu que l’on éprouve à se faire peur ou à faire peur aux autres. L’auteur, en utilisant ce procédé universel, propose une magnifique approche ainsi qu’un outil théâtral aux nombreux ressorts, une sorte de tremplin pour l’imaginaire. Quoi de plus jouissif que de faire peur aux spectateurs, que de se faire peur entre acteurs. Histoires pour faire des cauchemars, c’est comme une histoire de fantôme : on a beau savoir que c’est loufoque, que c’est faux, quand l’obscurité se fait, on n’en est quand même pas tout à fait sûr, et soudain notre imagination nous fait sentir une main velue sur notre nuque… Liste non exhaustive de livres évoquant la peur : - Ouvrages théoriques : La psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettelheim; Tout est langage de Françoise Dolto; Le vilain petit canard de Boris Cyrulnik; Le sommein, le rêve et l’enfant de Marie Thirion; Le courage et la peur dans la collection « Les goûters philo » etc - Albums : Les démons caca de Fabienne Loodts; Dans moi d’Alex Cousseau et Kitty Crowther; Max et les maximonstres de Maurice Sendak etc 7 Matière à expérimentation-------------Et si on racontait nos peurs? À travers les peurs de Damien et Patricia, on entend aussi toute une série de questions que les enfants de 8 à 11 ans se posent fréquemment : Comment être juste ? Comment tout avoir ? Suis-je ce que je fais ou ce que je dis ? Que disent les autres de moi ? Puis-je vivre sans ma famille ? Qu’est-ce que ça veut dire, éprouver ? Avoir peur ? Être content ? Et si j’étais une fille et toi un garçon ? C’est quoi être un garçon, une fille ? Autant de questions qui accompagnent les enfants dans leur prise d’autonomie, dans leur découverte “rationnelle” du monde, dans leur tentative d’organiser leurs pensées. Raconter des histoires apparaît comme un formidable outil de rêve, d’organisation ludique, de découverte de soi. Avoir peur, cauchemarder, fait partie du “côté sombre” de tout être. Il y a en chaque humain une part d’inconnu sur laquelle il est important de s’appuyer pour oser, se dépasser, avoir de l’audace. Et c’est ce que font Damien et Patricia. Ils tentent, par le jeu et la parole, de dépasser ce qui est sourd, souterrain, obscur. Il m’apparaît comme fondamental de mettre (ou de remettre) “le pouvoir” de la parole et de l’imaginaire « actif » au centre de la vie des enfants afin de trouver un équilibre dans notre monde d’images, de télévision et de jeux vidéo. Il me semble important avant de venir voir le spectacle Histoires pour faire des cauchemars (même si c’est un court moment) de « jouer » avec les enfants et ce, pour mettre en marche leur imaginaire, leur boîte à idées. L’objectif n’est pas de « jouer » comme on le fait dans la cour de récréation mais de jouer avec et autour du texte, pour créer du lien avec soi, avec les autres. Pour appréhender la peur ensemble. Pour mêler son vécu individuel à une expérience commune où l’on évoque ses peurs avec le crayon de l’imaginaire. N’est-ce pas ce même processus que les contes proposent depuis la nuit des temps? 8 Matière à jouer-------------Et si on osait? Je proposerai ici une série de « jeux » à partir du texte d’Etienne Lepage, une matière ludique qui cherchera à agiter les enfants, à les mettre en route, à créer de l’écoute individuelle et collective. Il est important d’expliquer que ces « jeux » sont en lien avec le spectacle que les enfants verront plus tard, que c’est une manière de déjà entrer en contact avec la pièce qu’ils pourront découvrir bientôt. Ces « jeux » ne sont que des propositions : chaque professeur est libre de s’en inspirer et de les adapter à son groupe, son environnement, son imaginaire. Mon objectif à travers « ces jeux » est de créer une aventure commune, un temps partagé avec des nouvelles règles où chacun occupe une place différente, où chacun s’apprend ailleurs. Proposition 1 : « jeu autour des mots » Le texte de départ est le suivant: CHAPITRE TROIS Patricia et la poésie DAMIEN Patricia dans son lit crut que les muses la visitaient car soudainement elle se sentit transportée par une verve puissante et des mots nouveaux sortirent de sa bouche PATRICIA Crotte DAMIEN Mais ce n’était pas tout À ceci s’ajoutait cela et à cela s’ajoutait ceci si bien que de mot en mot tout un dictionnaire raffiné émergeait PATRICIA Crotte 9 DAMIEN Acceptant de se laisser dériver au fil des mots Patricia découvrit des effets inusités PATRICIA Crotte DAMIEN Des contrées nouvelles PATRICIA Crotte DAMIEN Et des vérités inconnues PATRICIA Crotte DAMIEN Tout ce langage nouveau l’enchantait et elle se promettait dans l’avenir beaucoup de joie de plaisir et de beauté PATRICIA Crotte (A suivre…) Après avoir lu le texte aux enfants (plusieurs fois si nécessaire et dans une configuration différente de celle dans laquelle vous travaillez habituellement, en cercle par exemple), vous pouvez demander à chaque enfant qu’il réfléchisse à son mot fétiche, son mot secret, celui qu’il dit le soir comme Patricia pour essayer de s’endormir ou de se rassurer. Surtout chacun doit garder son mot, ne pas le dire. Et tous les mots sont permis sans limite ni contrainte. Une fois que chaque enfant a « son mot », mettezvous en cercle, donnez-vous la main et regardez-vous. Alors vous, le professeur devenu animateur pour l’occasion, vous donnez la consigne : « je compte jusqu’à 3 et à 3, tous ensemble, très fort, vous criez votre mot ». Si vous trouvez que ce n’est pas assez fort ou pas assez audible, ou pas assez articulé, vous pouvez à nouveau compter jusqu’à 3. Les enfants peuvent rire, être gênés ce n’est pas grave, c’est une réaction de « peur » face à une activité inconnue, vous pouvez recommencer à compter jusqu’à ce que les enfants 10 crient ensemble d’une seule et même voix. Différentes formes de petits jeux peuvent se décliner autour de ce mot “secret” comme le murmurer dans l’oreille d’un copain, le déposer dans sa main et le faire voyager dans l’espace, le surarticuler, lui trouver des rimes… Proposition 2 : « et si on dessinait… » Le texte de départ est le suivant: PATRICIA Damien sentit quelque chose Quelque chose qui faisait très mal Il eut l’impression que sa peau se déchirait et sortit alors de son dos d’un seul coup une aile Une aile énorme écailleuse et verte Il n’eut pas le temps de réagir que déjà vint une deuxième aile puis encore des cornes un museau des crocs et toute une créature monstrueuse et gigantesque sortit de lui Après avoir lu le texte aux enfants une seule fois, demandez-leur de dessiner le monstre du texte avec un seul stylo qu’ils auront choisi au préalable sur une feuille de format A4 par exemple. Puis une fois le dessin terminé (10 min environ) vous leur demanderez d’inventer un nom de monstre à partir de leur prénom et de l’écrire sur le dessin. Puis ils laisseront ce dessin de côté, prendront une nouvelle feuille d’un format différent du précédent (A3 par exemple) et un autre crayon. Vous leur demanderez alors de fermer les yeux (vous pourrez également leur bander les yeux) et d’écouter à nouveau le texte que vous ne lirez qu’une fois. Puis, les yeux clos, ils dessineront à nouveau un monstre et écriront sur la feuille (toujours en aveugle) le nom qu’ils ont choisi précédemment. Cette contrainte peut susciter des rires, 11 de l’agitation : il s’agit à nouveau d’une réaction due à « la non habitude » de ce genre d’exercice, n’hésitez pas à les encourager à se lancer, à prendre le risque… Ensuite vous pourrez demander à quelques élèves (en fonction du temps dont vous disposez) de présenter son monstre et de raconter ce qu’il lui est arrivé entre les deux dessins. Vous pouvez aussi demander aux élèves qui écoutent de dire ce qu’ils voient lorsqu’ils regardent le monstre réalisé en aveugle. 12 Proposition 3 : “Et si on écrivait…” Le texte de départ est le suivant: CHAPITRE SEPT Patricia et sa poupée DAMIEN Patricia la nuit assise dans son grand lit ne trouvait plus le sommeil PATRICIA Je ne rêve pas Je ne dors pas Je ne fatigue pas Je ne réfléchis pas Je ne ris pas Je ne pleure pas Je ne mange pas Je ne chante pas Je ne pense pas Je ne fais qu’une seule chose Je m’ennuie DAMIEN C’est alors qu’une idée de génie lui traversa l’esprit Elle se leva et prit dans son coffre PATRICIA des ciseaux en argent DAMIEN Puis elle regarda cachée parmi ses couvertures sa poupée préférée et s’adressa à elle ainsi PATRICIA Tu es 13 la plus belle et la plus précieuse des poupées Tu es de riches tissus habillée et tes cheveux sont aussi soyeux que les miens Je dirais même qu’ils sont encore plus soyeux Un peu trop soyeux Plus soyeux et plus beaux un peu trop plus beaux et aussi ils sont plus longs Ils sont beaucoup trop longs Oui vraiment tu as des cheveux très dangereux Je vais simplement les raccourcir un peu DAMIEN Et tout en coupant Patricia se disait PATRICIA Il n’y a rien de plus délicieux que de sacrifier quelque chose de précieux DAMIEN Mais quand elle termina elle était encore insatisfaite PATRICIA Ils sont encore trop longs DAMIEN Et elle répéta encore et encore l’opération Si bien qu’à la fin de cheveux il ne resta plus rien PATRICIA Non ça ne va toujours pas 14 DAMIEN se dit-elle PATRICIA Ils sont encore beaucoup trop longs DAMIEN Alors elle regarda les ciseaux tourna une de ses couettes regarda sa poupée regarda le plafond regarda les ciseaux tourna une de ses couettes regarda la poupée regarda les ciseaux tourna une de ses couettes regarda le plafond regarda les ciseaux regarda sa poupée PATRICIA Vraiment il n’y a rien de plus délicieux que de sacrifier quelque chose de précieux DAMIEN puis ça y est elle coupa PATRICIA Tchak ! DAMIEN et la tête de la poupée tomba sur le plancher Patricia enfin se sentit fatiguée Elle laissa tout cela sur le plancher et se coucha sans s’en préoccuper 15 Mais à peine ses paupières se fermèrent-elles qu’elle entendit cogner à sa porte (A suivre…) Après avoir lu une fois le texte aux enfants, demandez-leur de dire les mots qu’ils leur restent en tête et vous les noterez au tableau. Entourez les 5 mots qui reviennent le plus. A ces 5 mots vous ajouterez un lieu, une couleur, un animal et vous demanderez un mot au hasard à 3 élèves. Ensuite, à partir de ce lexique c’est-à-dire les 5 mots du texte qui reviennent le plus, du lieu, de la couleur, de l’animal et des 3 mots au hasard, vous demanderez aux élèves d’écrire un texte dont le héros sera soit le monstre qu’ils ont dessiné si vous avez fait ce jeu soit, si ce n’est pas le cas, eux-mêmes. Ce texte ne doit pas dépasser les 10 lignes. Il est important de préciser aux enfants que l’orthographe, la grammaire n’ont aucune importance, que l’on se moque des belles phrases etc… Ce jeu peut leur sembler difficile. C’est alors possible de leur demander d’écrire très gros, une phrase par feuille ou de procéder par étape c’est-à-dire juste avec les 5 mots du texte et d’ajouter ensuite le lieu, la couleur, l’animal etc. On peut également demander à chaque enfant de glisser dans son texte le mot secret du jeu 1. Ensuite les enfants peuvent lire leur texte aux autres enfants, ou le crier, ou le chuchoter. 16 © Kitty Crowther 17 L’équipe Mise en scène Anne Thuot assistée de Lorette Moreau Avec Yannick Duret/Diane Fourdrignier, Eno Krojanker, Anne-Cécile Massoni/Lorette Moreau Lumières Raphaël Noël Scénographie Marilyne Grimmer/ Construction Thomas Noël Une coproduction du Centre Culturel Jacques Franck, des Compagnies Barakha et Fastabl. Accueil en création au Centre Dramatique Wallonie Enfance et Jeunesse. Avec le soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles/section théâtre enfance et jeunesse et L’ANCRE (Charleroi). Anne Thuot est diplômée de l’Institut National Supérieur des Arts du Spectacle à Bruxelles, en section mise en scène. Elle a travaillé en tant que comédienne avec le collectif bruxellois Dito’Dito, le jeune théâtre flamand Bronks, Transquinquennal et Hans Van Den Broeck. Elle fait également de la performance: toi&moi (nous sommes occupés) avec Cédric Lenoir. Elle a fait partie du feu groupe toc à sa création et a mis en scène plusieurs spectacles du collectif : moi, Michèle Mercier, 52 ans, morte de Marie Henry; la fontaine au sacrifice de Marie Henry; mon bras (mobile) de Tim Crouch, mise en scène Anne Thuot. Elle a été l’assistante à la mise en scène de Virginie Thirion pour boxe. Elle enseigne au conservatoire royal de Mons et à l’INSAS. Yannick Duret (interprète) est diplômée du conservatoire de Liège en 1999 des classes de Jacques Delcuvellerie et Max Parfondry. Elle joue ses premières expériences professionnelles dans un répertoire plus classique (Kean, Platonov, Antigone...). Très vite c'est vers des aventures artistiques mêlant corps, texte et recherche de formes que son parcours progresse avec des metteurs en scène ou chorégraphe comme Isabella Souppart, Claudio Bernardo, Edith Depaule ou encore le groupe toc avec la pièce Moi, Michèle Mercier, 52 ans morte, elle rejoint aussi le projet les Vedettes, plus ou moins majorettes pour le spectacle de rue. En 2006 avec Olivier Hespel et Jean-Michel Van den Eeden, elle fonde la compagnie K.C. Barakha et joue dans Push Up au théâtre Varia et en tournée wallonne. Ces dernières années elle s'est parallèlement investie dans différents projets jeunes publics : La compagnie Arts&Couleurs avec Marie des grenouilles et la femme, le mari et le poisson, le théâtre des Zygomars avec je suis libre, hurle le ver luisant et le théâtre de La Guimbarde avec une reprise de rôle pour le grand saut. Elle continue par ailleurs à se confronter à des formes plus hybrides comme le projet « Les Mirelles » au festival Troubles en 2011. 18 Eno Krojanker est diplômé de l’INSAS à Bruxelles en section art dramatique. Il a joué avec Isabelle Pousseur dans L’homme des Bois de Tchekhov ; avec Roumem Tchakarov dans Platonov de Tchekhov ; avec Félicie Artaud dans Amazone, un spectacle de la Galafronie ; avec Wayn Traub dans Maria Dolores ; avec le jeune théâtre flamand Bronks dans Et si l’histoire se finissait mal ?; avec Jérôme Nayer dans Hors la loi de Régis Duqué. Il joue également au sein du Théâtre Agora dans Les Croisés et Le cheval de bleu, mises en scène de Marcel Cremer. Il a joué dans Les Aveux et « Lucienne Love », La fontaine au sacrifice… de Marie Henry, mises en scène d’Anne Thuot. Il a crée Petit déjeuner orageux un soir de carnaval avec Hervé Piron. Raphaël Noël (éclairage) a obtenu un diplôme Universitaire des Métiers du Spectacle et du Théâtre à Besançon. Il a travaillé en tant que régisseur général avec les compagnies Jours Tranquilles, le Kunsten festival des Arts, la Compagnie des Lumas...Il a fait les créations lumière de la Cie Abaca-Théâtre, de la Cie SOIT de Hans Van Den Broeck... Il a fait partie du groupe toc dès sa création, il a mis en lumière tous les spectacles du collectif, joué dans Les 24h de Tina Pools à la recherche de son bonheur et co-mis en scène moi, Michèle Mercier, 52 ans, morte avec Anne Thuot. 19