bre et des dimensions des peroxysomes est le résultat d’une
induction sélective des protéines spécifiques de la
b-oxydation [1].
Les PPAR appartiennent à une famille qui contient au
moins trois types de récepteurs nucléaires : PPARa,PPARd
(appelés aussi NUC1, FAAR ou bien PPARb)etPPARc,
produits de trois gènes différents. Les PPAR sont des mem-
bres du groupe des facteurs de transcription activables par
des ligands, comme le sont d’ailleurs les récepteurs pour
des hormones stéroïdes, de l’acide rétinoïque, des hormo-
nes thyroïdiennes et de la vitamine D [3]. Ils ont été décrits
il y a une dizaine d’années [4] et on a considéré jusqu’à
présent que leur fonction était limitée seulement à certains
tissus (récepteurs orphelins), dans lesquels ils contrôlent le
catabolisme des lipides, la prolifération des peroxysomes et
l’adipogenèse. Ces dernières années, on a montré que dif-
férents types de PPAR sont largement distribués dans l’or-
ganisme et on a reconnu leur pleïotropisme. Néanmoins,
c’est à l’implication des PPAR dans le métabolisme gluci-
dique et lipidique qu’est consacrée cette revue générale.
Structure et mode d’action
Les PPARasont localisés principalement dans le foie, le
muscle, le cœur, le rein, le tissu adipeux brun et la mu-
queuse de l’estomac [3].
Les PPARdsont ubiquitaires, mais leur densité est plus
grande dans le système nerveux central. Leur rôle exact y
est inconnu. Dernièrement leur participation dans l’implan-
tation et le développement embryonnaire, et l’ostéogenèse
a été démontrée [5].
Chez l’homme, trois isoformes de PPARc(PPARc1,
PPARc2etPPARc3) ont été identifiées [6]. Elles résultent
de différents points d’initiation de la transcription protéi-
que, ainsi que de différents épissages. Les protéines
PPARc1etPPARc3 sont identiques, tandis que les PPARc2
contiennent 30 acides aminés de plus. Les PPARc1 sont
surtout exprimés dans le cœur, l’intestin grêle et le gros
intestin, les reins, le pancréas, la rate et le muscle strié. Les
PPARc2 sont principalement exprimés dans le tissu adi-
peux, et les PPARc3 dans le tissu adipeux blanc, dans les
macrophages et le côlon [7]. Jusqu’à présent la signification
fonctionnelle des différentes isoformes est mal connue.
Les trois types de récepteurs (PPARa,PPARd,PPARc)
contiennent un domaine hautement conservé pour se lier à
l’ADN, et un domaine variable pour chacun des types de
PPAR, pour lier des ligands [7]. C’est la protéine PPARc
qui montre l’homologie la plus constante parmi les diffé-
rentes espèces animales examinées [7]. Il est possible que
cela soit dû à la place particulière des PPARcdans le
métabolisme des lipides et des hydrates de carbone.
Dans le noyau, les PPAR agissent sous la forme d’hétéro-
dimères avec les rétinoïdes-X récepteurs (RXR) et influen-
cent la synthèse des gènes cibles. Les RXR existent sous au
moins trois isoformes (a,b,c) activables par l’acide 9-cis
rétinoïque, et représentent un lien avec les autres récepteurs
nucléaires communs (ceux des hormones thyroïdiennes, de
l’acide rétinoïque, de la vitamine D) [3].
Les hétérodimères PPAR/RXR se lient à des séquences
d’ADN, appelées « éléments de réponse aux PPAR »
(PPRE : peroxisome proliferator responsive elements),
comprenant une séquence hexanucléotidique deux fois ré-
pétées AGGTCA, séparée par un [8] ou deux [9] nucléoti-
des, et appelée éléments de réponse DR (DR (direct
repeat)-responsive element) [8]. Les PPRE sont localisés
dans des séquences promotrices de gènes dont les transcrits
sont des protéines impliquées dans le métabolisme lipidi-
que et des hydrates de carbone, la défense antioxydante,
l’inflammation, l’athérogenèse, la tumorogenèse, l’apop-
tose etc. Ce processus est appelé transactivation [7].
Activateurs endogènes des PPAR
Les trois types de récepteurs peuvent être activés par des
acides gras et par leurs métabolites, ce qui souligne leur rôle
comme détecteurs de lipides (tableau I). Les zones molé-
culaires liant les ligands sur les PPAR sont de vastes « po-
ches » suggérant la possibilité de lier un spectre assez large
de ligands, aucun d’entre eux n’étant très spécifique [10].
La régulation rapide et directe de la transcription des gènes
par les constituants lipidiques de l’alimentation est de
connaissance récente [11]. Les effets bénéfiques des acides
gras polyinsaturés n-6 et n-3 sur le métabolisme, ainsi que
de leur dérivés eicosanoïdes, sont médiés par les PPAR,
bien que d’autres mécanismes puissent être soupçonnés
[11].
Les acides gras insaturés se lient aux trois sous-types de
récepteurs [10]. Les acides gras polyinsaturés c-linoléïque,
eicosatriénoïque, dihomo-c-linoléïque, arachidonique et
eicosapentaénoïque réagissent plus efficacement avec les
PPARcqu’avec les PPARd[10].
Le leucotriène B4 (LTB4) a été le premier ligand endogène
spécifique des PPARaidentifié [12]. Ce qui est caractéris-
tique des PPARa, c’est le vaste spectre de ligands, incluant
non seulement des acides gras insaturés mais aussi des
acides gras saturés [7]. Le métabolite de la lipo-oxygénase,
l’acide 8-(S)-hydroxyeïcosatetraénoïque (8-(S)-HETE),
possède la plus forte affinité pour les PPARa, bien que sa
concentration physiologique ne soit pas suffisante pour en
faire un ligand naturel [7]. Il est probable que le rôle
physiologique des PPARasoit d’être sensible à la quantité
totale des acides gras entrant dans les tissus métabolique-
ment actifs.
Les PPARcse lient préférentiellement aux acides gras
polyinsaturés [9]. Les premiers ligands endogènes des
PPARcidentifiés sont la 15-déoxy-D-12,14-prostaglandine
J2 et la delta-12-prostaglandine J2 [13]. En fait, ce ne sont
revue générale
Ann Biol Clin, vol. 61, n° 3, mai-juin 2003296
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