
rencontres précoces nationales, aux évaluations concomittantes (DM/Médts/Actes) et aux travaux intercommissions. Un dispositif de
remboursement temporaire entre la fin de l’ATU et le remboursement régulier est actuellement proposé par l’HAS, sous conditions
strictes avec notamment collecte de données de vie réelle. Les délais moyens d’instruction des dossiers par la Commission de Transpa-
rence restent élevés (100 jours en moyenne), et souvent largement dépassés, du fait de nombreux allers et retours avec les industriels,
dans un contexte de renforcement très strict de l’indépendance de l’expertise médicale et sanitaire. Reste que les innovations «de
rupture» ne sont pas si fréquentes et que l’évaluation de l’innovation est un processus complexe dont la responsabilité incombe au
régulateur.
Dans le cadre de la recherche appliquée, la DGOS abrite cinq programmes et huit appels à projets (en 2016, 155 projets - PHRC/
PRME/PREPS/PHRIP - financés à hauteur de 130 M€, enveloppe stable depuis 2014). Le soutien à la diusion de l’innovation comprenant
trois piliers (ATU, forfait innovation et référentiels des actes innovants) est encadré par des conditions d’éligibilité (par décret depuis
février 2015): technologies nouvelles; pas de prise en charge publique des projets; données scientifiques permettant de caractériser la
sécurité du produit pour le patient et pour le professionnel; bénéfice attendu en termes cliniques ou de maîtrise des dépenses de santé
substantielle. La campagne de recueil « PIRAMIG » 2016 (pilotage des rapports d’activité des missions d’intérêt général) est en cours
pour l’évaluation de la réalisation des missions et de la pertinence des dotations allouées (DRCI, CRC, CIC, SIRIC notamment).
La qualité de l’attractivité scientifique et économique et la compétitivité de l’administration ne peuvent pas être dissociées de
l’encouragement à l’investissement industriel en France. Pour les industriels du médicament (LEEM), l’innovation en cancérologie
est portée par des investissements en recherche, tant publique qu’industrielle. Elle est soutenue par plusieurs éléments majeurs: émer-
gence, il y a plus de 10 ans déjà, des biotechnologies et des succès thérapeutiques apportés par les anticorps monoclonaux, dont l’enjeu
aujourd’hui est de savoir les combiner aux autres thérapies anti-tumorales; démembrement moléculaire des cancers conduisant à un
processus d’extension d’indications successives basé sur des biomarqueurs définis; complexité accrue du développement des nouvelles
molécules. Pour aller plus loin, les freins évoqués consistent en une complexification notable du dispositif d’évaluation des ATU/AMM,
désormais contrôlé par l’Etat via le PFLSS et requérant de repenser le développement des études de données en vie réelle. La perte
d’attractivité de la France s’observe vis-à-vis de pays où l’accès au marché est plus fluide.
Interventions: Mme Buzyn (HAS), Mrs Moreau (ANSM), Cauterman (DGOS), Errard (LEEM)
La dynamique des essais précoces en France: une expertise reconnue,
des initiatives structurantes à pérenniser, mais une menace sur la compétitivité internationale.
Le transfert des innovations aux patients a bénéficié des initiatives dérivées des recommandations des Plans Cancers successifs
pilotées et coordonnées par l’INCa. La dotation globale de 95,5 M€ en 2015 a été aectée à 54% aux financements de projets (projets
libres), 27% aux initiatives stratégiques et programmes thématiques, 14% aux fonds de structuration (plateformes, infrastructures), 5%
à la valorisation (formation, soutien aux jeunes équipes). L’activité nationale de recherche précocea bénéficié: du PHRC-K (54 essais
phase I/II financés sur 2007-2015), de la labellisation de 16 CLIP (adultes dont 6 à activités pédiatriques) répartis sur le territoire, de la
collaboration avec le NCI-CTEP et avec 10 industriels du médicament (17 études sélectionnées). Cette dynamique a été facilitée par la
création de 28 plateformes de génétique moléculaire pour favoriser le développement de la médecine «personnalisée» (NGS), ainsi
que par la labellisation de 8 sites de recherche intégrée sur le cancer (SIRIC) pour garantir le continuum entre recherche fondamentale et
clinique, mais dont le renouvellement est sujet d’interrogations. Les programmes AcSé ont permis de mettre à disposition des thérapies
innovantes aux patients en dehors des indications approuvées.
Egalican-2 : 44% des patients bénéficient d’un essai précoce en première ou deuxième ligne de traitement d’un cancer avancé.
Cette étude, dont les résultats préliminaires étaient rapportés pour la première fois, a pour objectif d’étudier l’égalité d’accès aux essais
précoces sur le territoire national, via les centres CLIP, ainsi que les conditions socio-économiques des patients. Les résultats seront
interprétés à l’échelon individuel, institutionnel et relationnel. La répartition des âges en fonction du sexe correspond aux données
générales sur le cancer, la répartition des diérentes professions et conditions socio-économiques (PCS) varie en fonction des centres
avec une surreprésentation des PCS les plus favorisés et une mobilité importante des patients selon le maillage des CLIP. L’étude décrira
les trajectoires de soins et d’inclusion, l’appréciation de la connaissance des essais, ainsi que le profil d’adressage des patients sur les
centres. Le taux d’inclusion au DITEP, dont l’activité essais précoces est la plus importante en France, dépend de l’augmentation de la file
active des médecins référents et de leur spécialisation et connaissance des essais ouverts (DITEP > Intra-Gustave Roussy > Extra-Gus-
tave Roussy). Les résultats finaux seront disponibles courant 2017.
Interventions: Mrs Ifrah (INCa), Besle (SIRIC Socrate)