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Un timbre poste pour dépister une toxicité π
25/09/14
Au lit d’un malade hospitalisé en réanimation pour une infection grave, le médecin prend
une cartouche de la taille d’une carte de crédit, y dépose une goutte de sang de son
patient dont la tension artérielle vient de chuter, puis l’insère dans un lecteur qu’il tient
dans la main. En moins de deux minutes, l’identification de la bactérie à l’origine du choc
septique est obtenue ainsi que trente paramètres biochimiques qui s’affichent sur le
smartphone du clinicien. Un traitement adapté est prescrit sans délai.
Cette scène devrait être banale d’ici cinq à dix ans du fait du développement de
laboratoires d’analyses médicales sur puce et de la diffusion des smartphones. Il ne sera
plus nécessaire que les échantillons de sang, d’urine ou de salive, soient acheminés au
laboratoire central de l’hôpital. Le diagnostic sera réalisé à proximité immédiate du malade
par un dispositif microélectronique et microfluidique, technologie qui permet de manipuler
de très petits volumes de fluides biologiques.
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UN TIMBRE POSTE POUR DÉPISTER UNE TOXICITÉ MÉDICAMENTEUSE
Il peut être essentiel de rapidement détecter si un traitement
antituberculeux ou antirétroviral est toxique pour le foie afin de
l’interrompre ou de réduire les doses, sans avoir longtemps à
attendre avant de disposer des résultats du laboratoire central de
l’hôpital. En collaboration avec le professeur Nira Pollock du Beth
Israel Deaconness Medical Center (Boston), la société Diagnostics
For All a développé un test rapide d’évaluation de la fonction
hépatique utilisant un système microfluidique sur un support de
papier poreux multicouche. Ce dispositif, de la taille d’un timbre-
poste, permet de guider la goutte de sang au sein du papier vers les
différentes zones de détection. Il est possible de savoir, en quinze
minutes, et par un simple changement de couleur, dans quelle zone
de concentration se situent les taux de transaminases. Le
développement de ce test économique (8 centimes d’euros) sera
terminé à la fin de l’année. Il pourrait obtenir le marquage CE en
2014 pour une distribution en Europe et en Afrique début 2015.
L’intégration de ce dispositif à un smartphone est envisagée.
LABOPUCE : LE DIAGNOSTIC AU CHEVET DU PATIENT – Par Marc Gozian – Illustrations Jules
Le Barazer Le Monde Hors-série février – avril 2013 : FUTUR Les avancées technologiques