Dossier 4 - ECN Blanches

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Dossier n° 4
DOSSIER N° 4
Drs Marc-Antoine Rousseau et Morgan Rouprêt
Rédaction - novembre 2013
Un homme de 45 ans est adressé aux urgences par son médecin traitant pour une altération de l’état général associée à des
douleurs lombaires intermittentes latéralisées du côté gauche évoluant depuis plusieurs mois. En effet, le patient a constaté
que son appétit s’amenuisait progressivement, ce qui a entraîné une perte progressive de 5 kg au cours des deux derniers
mois. Depuis bientôt quinze jours, il a de surcroît une fièvre oscillante mais capable de monter jusqu’à 39 °C. Il a pour
principaux antécédents un tabagisme actif à 30 PA et un diabète de type 2 traité par metformine 500 mg 2 cp/j, son indice
de masse corporelle est à 31. À l’examen clinique, le patient est pléthorique et présente un contact lombaire gauche ainsi
qu’une douleur à l’ébranlement de la fosse lombaire gauche accompagnée d’une fièvre à 38,5 °C. Le bilan biologique réalisé
en urgence est le suivant : GB = 12 000, Hb = 8,3 g/dL, plaquettes = 450 000, CRP = 200, créatininémie = 98 µmol/L, débit
de filtration glomérulaire = 85 mL/min. La bandelette urinaire met en évidence trois croix de sang, leucocytes et nitrites
négatifs, et l’examen direct de l’ECBU est négatif.
QUESTION 1
Quelle urgence thérapeutique devez-vous éliminer en première intention chez ce patient ? Justifiez votre
réponse.
L’échographie rénale réalisée en urgence met en évidence une volumineuse masse tissulaire du rein gauche sans autre
anomalie associée.
QUESTION 2
Quelle est votre principale hypothèse diagnostique ? Quelle est la forme histologique la plus fréquente ?
QUESTION 3
Quels sont les arguments cliniques présents dans l’énoncé et à rechercher en faveur de ce diagnostic,
et comment complétez-vous votre bilan paraclinique ?
Vous récupérez les premiers résultats du bilan paraclinique.
QUESTION 4
Image 1
Interprétez les examens ci-dessous.
Image 2
Vous décidez d’instaurer un traitement systémique par antiangiogénique.
« Ces documents ont été rédigés par un Comité Pédagogique Indépendant et validés par le Comité Scientifique de La Revue du Praticien,
publication éditée par Global Média Santé ».
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Drs Marc-Antoine Rousseau et Morgan Rouprêt
Rédaction - novembre 2013
QUESTION 5
Décrivez les grands principes de la prise en charge de ce patient de 45 ans.
Alors que votre patient revient à la consultation suivante, il fait une chute de sa hauteur dans votre salle d’attente.
Il présente une très vive douleur au tiers moyen de la cuisse droite, qui est raccourcie et augmentée de volume.
L’impotence fonctionnelle est complète.
QUESTION 6
Quel diagnostic suspectez-vous ? Quel en est le risque principal ? Justifiez.
Il va être hospitalisé pour être opéré en urgence.
QUESTION 7
Quelles mesures thérapeutiques associées sont à mettre en œuvre dès l’arrivée ?
Le patient sort en centre de rééducation à J + 11 pour suite de réadaptation. Vous avez contrôlé avant qu’il ne parte la
radiographie postopératoire ci-jointe. L’appui complet est autorisé. Lorsqu’il revient à la consultation prévue à J + 45, il
est douloureux à la mise en charge. Vous constatez une cicatrice qui n’est toujours pas complètement fermée, avec un
pansement taché. La cuisse est sensible et d’aspect inflammatoire cliniquement. Votre patient vous semble confus. La
tension artérielle est 109/82, la fréquence cardiaque à 79 batt/min, la température à 38,2 °C.
QUESTION 8
Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ?
« Ces documents ont été rédigés par un Comité Pédagogique Indépendant et validés par le Comité Scientifique de La Revue du Praticien,
publication éditée par Global Média Santé ».
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Dossier n° 4
GRILLE DE CORRECTION DU DOSSIER N° 4
Drs Marc-Antoine Rousseau et Morgan Rouprêt
Rédaction - novembre 2013
Un homme de 45 ans est adressé aux urgences par son médecin traitant pour une altération de l’état général associée à des
douleurs lombaires intermittentes latéralisées du côté gauche évoluant depuis plusieurs mois. En effet, le patient a constaté
que son appétit s’amenuisait progressivement, ce qui a entraîné une perte progressive de 5 kg au cours des deux derniers
mois. Depuis bientôt quinze jours, il a de surcroît une fièvre oscillante mais capable de monter jusqu’à 39 °C. Il a pour
principaux antécédents un tabagisme actif à 30 PA et un diabète de type 2 traité par metformine 500 mg 2 cp/j, son indice
de masse corporelle est à 31. À l’examen clinique, le patient est pléthorique et présente un contact lombaire gauche ainsi
qu’une douleur à l’ébranlement de la fosse lombaire gauche accompagnée d’une fièvre à 38,5 °C. Le bilan biologique réalisé
en urgence est le suivant : GB = 12 000, Hb = 8,3 g/dL, plaquettes = 450 000, CRP = 200, créatininémie = 98 µmol/L, débit
de filtration glomérulaire = 85 mL/min. La bandelette urinaire met en évidence trois croix de sang, leucocytes et nitrites
négatifs, et l’examen direct de l’ECBU est négatif.
QUESTION 1
Quelle urgence thérapeutique devez-vous éliminer en première intention chez ce patient ? Justifiez votre
réponse.
Devant une douleur lombaire fébrile associée à un syndrome inflammatoire biologique marqué, il est indispensable d’éliminer
en urgence une pyélonéphrite obstructive, surtout chez un patient diabétique. Il faudra donc réaliser une échographie rénale
de première intention à la recherche d’une dilatation des cavités pyélocalicielles et d’un éventuel obstacle sur la voie
excrétrice urinaire supérieure. La BU ou l’ECBU négatif n’élimine pas le diagnostic de pyélonéphrite obstructive, puisque les
germes peuvent se retrouver bloqués en amont de l’obstacle lorsque la pyélonéphrite est à proprement parler réellement
obstructive.
L’échographie rénale réalisée en urgence met en évidence une volumineuse masse tissulaire du rein gauche sans autre
anomalie associée.
QUESTION 2
Quelle est votre principale hypothèse diagnostique ? Quelle est la forme histologique la plus fréquente ?
La principale hypothèse diagnostique devant une masse tissulaire du rein est un cancer du rein (carcinome à cellules rénales).
Le principal type anatomopathologique est le carcinome à cellules claires (80 %). Pour information, les autres types sont le
carcinome papillaire de type 1 et 2 (15 %) et le carcinome chromophobe (4 %). Il existe un quatrième type histologique beaucoup
plus rare : le carcinome de Bellini (1 %). Les principaux diagnostics différentiels sont les tumeurs bénignes du rein : l’oncytome ou
l’angiomyolipome.
QUESTION 3
Quels sont les arguments cliniques présents dans l’énoncé et à rechercher en faveur de ce diagnostic,
et comment complétez-vous votre bilan paraclinique ?
Un examen clinique comprend systématiquement un interrogatoire et un examen physique.
À l’interrogatoire, il faut rechercher les facteurs de risque de cancer du rein comme le tabac, l’obésité, l’HTA, l’hémodialyse et
surtout chez ce jeune patient les maladies génétiques (la maladie de von Hippel-Lindau et la sclérose tubéreuse de Bourneville).
En effet, le terrain du cancer du rein reste l’homme de plus de 50 ans, et il n’est donc exceptionnel de développer cette pathologie
à 45 ans.
Le cancer du rein est souvent découvert de manière fortuite mais peut parfois être symptomatique, surtout au stade
métastatique. Les principaux symptômes sont alors l’AEG et la triade hématurie-douleur lombaire-contact lombaire.
L’examen physique des fosses lombaires doit être bilatéral et comparatif. Au cours de l’évolution naturelle d’un cancer du rein
gauche, une varicocèle gauche peut apparaître rapidement. Elle est liée au développement d’un thrombus de la veine rénale
gauche venant bloquer le retour veineux de la veine génitale gauche. En effet, la veine génitale gauche s’abouche directement
dans la veine rénale gauche alors que du côté droit elle s’abouche dans la veine cave.
Il existe de nombreux syndromes paranéoplasiques au cours du cancer du rein : fièvre, polyglobulie, syndrome de Stauffer
(cholestase anictérique sur hépatomégalie non métastatique), HTA, hypercalcémie.
« Ces documents ont été rédigés par un Comité Pédagogique Indépendant et validés par le Comité Scientifique de La Revue du Praticien,
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Le bilan biologique à réaliser est donc le suivant : NFS, ionogramme, créatinine, DFG, ASAT, ALAT, PAL, GGT, bilirubine totale et
conjuguée, Ca2+, albumine.
Afin de confirmer le diagnostic de cancer du rein, il faut réaliser un scanner abdomino-pelvien injecté qui sera complété d’un
scanner thoracique dans le cadre du bilan d’extension. Le scanner cérébral et la scintigraphie osseuse seront réalisés uniquement
sur signes d’appel. L’IRM abdominale présente un intérêt uniquement pour évaluer le niveau supérieur d’un thrombus cave avant
traitement chirurgical curatif.
Vous récupérez les premiers résultats du bilan paraclinique.
QUESTION 4
Image 1
Interprétez les examens ci-dessous.
Image 2
L’image 1 est un scanner abdomino-pelvien injecté au temps urinaire (= uro TDM), coupe axiale. On visualise une volumineuse
masse tissulaire hétérogène rénale gauche déformant les contours du rein. Cette masse prend le contraste après injection et
présente des zones hypodenses de nécrose. Il n’y a pas d’adénopathie ou de thrombus de la veine rénale visualisé sur cette
coupe, et le rein controlatéral est normal.
L’image 2 est un scanner thoracique injecté au temps artériel, fenêtre médiastinale, coupe axiale. Il existe de multiples lésions
pulmonaires bilatérales disséminées (lâcher de ballons) évocatrices de métastases pulmonaires dans ce contexte.
Au total, on évoquera donc un cancer du rein gauche compliqué de métastases pulmonaires.
Vous décidez d’instaurer un traitement systémique par antiangiogénique.
QUESTION 5
Décrivez les grands principes de la prise en charge de ce patient de 45 ans.
La stratégie de prise en charge oncologique se décide systématiquement en réunion de concertation pluridisciplinaire. Un projet
de soins personnalisé est proposé au patient.
Il s’agit d’un patient présentant un cancer du rein métastatique. Le traitement sera donc un traitement palliatif par
antiangiogénique (sunitinib). Avant d’instaurer un traitement systémique, il est indispensable d’obtenir une preuve
anatomopathologique et donc de réaliser une biopsie rénale avec envoi des prélèvements en anatomopathologie. Une
néphrectomie de cytoréduction peut se discuter si le patient est en bon état général et présente une charge métastatique faible.
Les mesures associées consistent en l’éviction des facteurs de risque comme l’arrêt du tabac et la perte de poids, une prise en
charge à 100 % et un soutien psychologique.
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Par ailleurs, il est important de proposer à ce patient un conseil oncogénétique afin de rechercher une maladie génétique
favorisante, car l’âge de survenue de sa maladie est atypique, et cela permettrait de dépister l’entourage.
La surveillance de l’efficacité et de la tolérance du traitement sera régulière et à vie. Un suivi par scanner thoraco-abdomino
pelvien doit être organisé afin d’évaluer au mieux la réponse au traitement.
Alors que votre patient revient à la consultation suivante, il fait une chute de sa hauteur dans votre salle d’attente.
Il présente une très vive douleur au tiers moyen de la cuisse droite, qui est raccourcie et augmentée de volume.
L’impotence fonctionnelle est complète.
QUESTION 6
Quel diagnostic suspectez-vous ? Quel en est le risque principal ? Justifiez.
On suspecte une fracture pathologique de la diaphyse du fémur droit métastatique d’un cancer du rein. La fracture est évidente
devant le raccourcissement du membre, la douleur, l’impotence fonctionnelle et l’histoire traumatique. Le caractère métastatique
est suspecté devant l’existence d’un cancer de rein (ostéophile), déjà métastasé au poumon, la faible énergie du traumatisme
pour une fracture diaphysaire.
Le risque principal est l’anémie aiguë par choc hémorragique liée à : localisation fémorale, tumeur hypervascularisée, anémie
préalable.
Il va être hospitalisé pour être opéré en urgence.
QUESTION 7
Quelles mesures thérapeutiques associées sont à mettre en œuvre dès l’arrivée ?
Initialement, le principal problème est le choc hémorragique en cours de constitution. La première chose à faire est de perfuser le patient
avec deux voies de gros calibre (voire une voie centrale) pour expansion volémique par du sérum physiologique (pas de G5 du fait du
diabète). Étant donné l’hémoglobinémie de base et le saignement attendu, une transfusion est indiquée en préopératoire (dès la double
détermination groupe Rhésus et les RAI). L’oxygénothérapie nasale est débutée d’emblée. Les antalgiques morphiniques sont indiqués
et/ou un bloc iliofascial. Le membre inférieur doit être immobilisé au moins par une attelle, au mieux en traction. Il faut mettre à jeun
le patient, arrêter les biguanides pour passer à l’insuline. L’antiangiogène est arrêté pour plusieurs semaines, jusqu’à cicatrisation.
Le patient sort en centre de rééducation à J + 11 pour suite
de réadaptation. Vous avez contrôlé avant qu’il ne parte
la radiographie postopératoire ci-jointe. L’appui complet est autorisé.
Lorsqu’il revient à la consultation prévue à J + 45, il est douloureux
à la mise en charge. Vous constatez une cicatrice qui n’est toujours pas
complètement fermée, avec un pansement taché. La cuisse est sensible
et d’aspect inflammatoire cliniquement. Votre patient vous semble confus.
La tension artérielle est 109/82, la fréquence cardiaque à 79 batt/min,
la température à 38,2 °C.
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QUESTION 8
Quelles sont vos hypothèses diagnostiques ?
Il peut s’agir d’un simple retard de cicatrisation, lié principalement à l’antiangiogène et favorisé par le diabète, l’inflammation
étant peu spécifique dans le contexte tumoral. Il peut s’agir d’une infection profonde du site opératoire. Vu la radiographie
(enclouage centromédullaire), il s’agirait d’une pandiaphysite (ensemble de l’os). Que l’infection soit primitive ou secondaire aux
problèmes cicatriciels, elle entre dans le cadre nosocomial. Dans le contexte métastatique, une localisation cérébrale peut être
évoquée et recherchée.
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GRILLE DE NOTATION DU DOSSIER N° 4
Drs Marc-Antoine Rousseau et Morgan Rouprêt
Rédaction - novembre 2013
QUESTION
Q1
Q2
Q3
RÉPONSES ATTENDUES
COTATION
Pyélonéphrite obstructive ......................................................................................................................................
Gauche ..................................................................................................................................................................................
Patient diabétique .....................................................................................................................................................
Douleur lombaire gauche fébrile ................................................................................................................
Syndrome inflammatoire biologique ......................................................................................................
BU : leucocytes et nitrites négatifs ..........................................................................................................
COPIE
2 (PMZ)
1
NC
2
NC
NC
Sous-total ........................................................................................................................................................................
5
Cancer du rein ......................................................................................................................................................................
Carcinome à cellules rénales................................................................................................................................
Carcinome à cellules claires .............................................................................................................................
1
1
3
Sous-total ........................................................................................................................................................................
5
Facteurs de risque : ..........................................................................................................................................................
Tabac, obésité, ......................................................................................................................................................................
HTA, hémodialyse ..............................................................................................................................................................
Maladie génétique : von Hippel-Lindau........................................................................................................
AEG ..................................................................................................................................................................................................................
Palpation bilatérale et comparative des fosses lombaires ......................................................
Contact lombaire gauche ....................................................................................................................................................
Douleur lombaire gauche ....................................................................................................................................................
Hématurie....................................................................................................................................................................................
Varicocèle gauche ..............................................................................................................................................................
Syndrome paranéoplasique : ................................................................................................................................
Fièvre ............................................................................................................................................................................................................
Polyglobulie ..........................................................................................................................................................................................
Hypercaldémie ......................................................................................................................................................................
Syndrome de Stauffer ....................................................................................................................................................
Hépatomégalie non métastatique ....................................................................................................................
Bilan biologique : ................................................................................................................................................................
NFS, ionogramme, créatinine, DFG ..................................................................................................................
ASAT, ALAT, PAL, GGT, bilirubine totale et conjuguée ................................................................
Ca2+, albumine ......................................................................................................................................................................
Bilan d’extension : ..............................................................................................................................................................
UroTDM + TDM thoraco-abdomino pelvien ..........................................................................................
TDM cérébral et scintigraphie osseuse si signes d’appel ..........................................................
IRM abdominale en cas de thrombus cave ..............................................................................................
NC
2
NC
2
NC
2
1
1
1
2
NC
1
1
1
NC
2
NC
NC
2
NC
2
2
3
NC
Sous-total ........................................................................................................................................................................
25
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Rédaction - novembre 2013
QUESTION
Q4
Q5
Q6
RÉPONSES ATTENDUES
COTATION
TDM abdomino-pelvien injecté au temps urinaire = uro TDM ............................................
Volumineuse masse rénale gauche tissulaire hétérogène ....................................................
Prise de contraste ..............................................................................................................................................................
Nécrose tumorale................................................................................................................................................................
Pas d’adénopathie, pas de thrombus de la veine rénale ......................................................
Rein controlatéral normal ........................................................................................................................................
TDM thoracique injecté, fenêtre médiastinale.....................................................................................
Multiples lésions pulmonaires bilatérales disséminées ............................................................
Métastases pulmonaires : lâcher de ballons ..........................................................................................
Cancer du rein gauche métastatique pulmonaire............................................................................
1
2
NC
NC
1
2
NC
2
NC
2 (PMZ)
Sous-total ........................................................................................................................................................................
10
Réunion de concertation pluridisciplinaire ..........................................................................................
Projet de soins personnalisé ..................................................................................................................................
Éviction des facteurs de risque : arrêt du tabac, perte de poids ................................
Biopsie rénale gauche pour examen anatomopathologique ...........................................
Prise en charge palliative .........................................................................................................................................
Traitement antiangiogénique par sunitinib .........................................................................................
Néphrectomie élargie de cytoréduction à discuter ...................................................................
Prise en charge à 100 % .............................................................................................................................................
Soutien psychologique .................................................................................................................................................
Conseil oncogénétique avec dépistage de l’entourage familial,
car sujet jeune .......................................................................................................................................................................
Surveillance clinique et paraclinique régulière à vie ...............................................................
TDM TAP, fonction rénale (créatinine, DFG).........................................................................................
Surveillance du traitement antiangiogénique ...................................................................................
3
NC
2
2 (PMZ)
2
NC
NC
1
NC
Sous-total ....……………………............................................................................................................................................
14
Diagnostic :
Fracture .........................................................................................................................................................................................
Pathologique ............................................................................................................................................................................
De la diaphyse ......................................................................................................................................................................
du fémur ........................................................................................................................................................................................
Droit ....................................................................................................................................................................................................
Métastatique d’un cancer du rein ....................................................................................................................
Arguments :
Chute ................................................................................................................................................................................................
Douleur ..........................................................................................................................................................................................
Impotence fonctionnelle ............................................................................................................................................
Raccourcissement du membre............................................................................................................................
Cancer ostéophile déjà métastasé connu ..............................................................................................
Faible énergie du traumatisme ..........................................................................................................................
COPIE
3 (PMZ)
1
NC
NC
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
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Drs Marc-Antoine Rousseau et Morgan Rouprêt
Rédaction - novembre 2013
QUESTION
Q6 (suite)
Q7
Q8
RÉPONSES ATTENDUES
COTATION
Risque principal :
Anémie aiguë par choc hémorragique ......................................................................................................
Arguments :
Localisation fémorale ....................................................................................................................................................
Tumeur hypervascularisée ......................................................................................................................................
Anémie préalable ................................................................................................................................................................
COPIE
2
1
1
1
Sous-total ....……………………............................................................................................................................................
17
Voie d’abord veineuse....................................................................................................................................................
Double et de gros calibre ..........................................................................................................................................
Expansion volémique ....................................................................................................................................................
Par sérum physiologique ..........................................................................................................................................
Transfusion globulaire ..................................................................................................................................................
Isogroupe isorhésus et tenant compte des RAI...............................................................................
Oxygénothérapie ................................................................................................................................................................
Arrêt des biguanides ......................................................................................................................................................
Insulinothérapie à adapter aux contrôles hémoglucotest ..................................................
Arrêt de l’antiangiogénique ...................................................................................................................................
Antalgiques ...............................................................................................................................................................................
Niveau 3 ......................................................................................................................................................................................
Bloc iliofascial..........................................................................................................................................................................
Immobilisation ......................................................................................................................................................................
Par traction ................................................................................................................................................................................
À jeun ...............................................................................................................................................................................................
Consultation anesthésie .............................................................................................................................................
4
NC
2
NC
2
NC
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
NC
Sous-total ....……………………............................................................................................................................................
18
Retard de cicatrisation (antiangiogène, diabète)...........................................................................
Infection de site opératoire (pandiaphysite)........................................................................................
Métastase cérébrale ........................................................................................................................................................
2
2
2
Sous-total ....……………………............................................................................................................................................
6
NOTE MAXIMALE AU DOSSIER………………………………………............................………
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Dossier n° 4
FICHE N° 1 DU DOSSIER N° 4
Drs Marc-Antoine Rousseau et Morgan Rouprêt
Rédaction - novembre 2013
ITEM 201 ÉVALUATION DE LA GRAVITÉ ET RECHERCHE DE COMPLICATIONS
PRÉCOCES : CHEZ UN TRAUMATISÉ DES MEMBRES
On distingue les lésions qui concernent uniquement les parties molles et les lésions qui impliquent une fracture osseuse.
LÉSIONS DES PARTIES MOLLES
Les plaies vasculaires veineuses ou artérielles entraînent une perte sanguine qui peut éventuellement engager rapidement le
pronostic vital. La prise en charge ne doit pas être sous-estimée.
Outre le saignement initial, la plaie artérielle peut interrompre le flux sanguin en aval en cas de vascularisation terminale. À noter
que l’hémorragie peut s’être arrêtée spontanément par spasme artériel (y compris sur des vaisseaux de calibre important telle
une artère fémorale). L’absence de pouls et la lividité et froideur ischémique distales font suspecter le diagnostic et imposent une
exploration doppler ou angiographique. Le pronostic dépend du délai de revascularisation.
Les plaies nerveuses sont graves sur le plan fonctionnel selon leur localisation. La suture bout à bout n’est pas toujours possible.
Les plaies tendineuses peuvent laisser des séquelles graves sur le plan fonctionnel en fonction du site concerné et nécessiter
rééducation prolongée et/ou reprises chirurgicales. Les plaies musculaires sont difficilement réparables sur le plan chirurgical.
Les plaies cutanées ont un pronostic esthétique lié à l’étendue de la perte de substance après parage. Sur les zones de flexionextension, elles ont un pronostic fonctionnel.
Les plaies articulaires ont un potentiel septique important, nécessitant une antibioprophylaxie et un lavage articulaire chirurgical.
Dans tous les cas :
- une paire de radiographies orthogonales (face + profil) doit être réalisée, à la recherche d’un corps étranger ou d’une lésion
osseuse associée ;
- le risque tétanique doit être pris en compte ;
- les berges de la plaie doivent être parées ;
- une exploration est nécessaire (au bloc ou non selon la situation).
LÉSION OSSEUSE
Une part de la gravité est liée à la lésion osseuse elle-même :
- Siège :
Les fractures diaphysaires sont particulièrement hémorragiques (choc hémorragique au fémur, hématome compressif dans les
loges à la jambe).
Les fractures épiphysaires sont articulaires et donc arthrogènes à terme.
- Déplacement :
L’absence de déplacement permet des traitements orthopédiques ou percutanés moins invasifs que les traitements chirurgicaux
à ciel ouvert.
- Comminution/stabilité
La complexité de la facture est un enjeu technique chirurgical à la phase initiale et vis-à-vis du déplacement secondaire.
Une part de la gravité est liée au terrain :
- Âge
- Autonomie préalable
- Facteurs de risque opératoires
- Qualité osseuse : ostéoporose
- Qualité osseuse : lésion tumorale
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Dossier n° 4
Drs Marc-Antoine Rousseau et Morgan Rouprêt
Rédaction - novembre 2013
Une part de la gravité est liée à l’association d’une fracture avec une lésion des éléments nobles des parties molles
autour :
- ouverture cutanée : risque septique et retard de consolidation.
La classification de Cauchoix et Duparc est la plus utilisée pour décrire la lésion et son pronostic.
1. de dedans en dehors, ponctiforme ;
2. de dehors en dedans, suturable en tension ;
3. de dehors en dedans, non suturable.
Dans tous les cas :
- une antibiothérapie est nécessaire ;
- le traitement chirurgical est urgent.
- Ischémie d’aval
Mécanisme de spasme ou de dissection artérielle.
- Lésion nerveuse
Mécanisme d’étirement ou de compression tronculaire.
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Dossier n° 4
FICHE N° 2 DU DOSSIER N° 4
Drs Marc-Antoine Rousseau et Morgan Rouprêt
Rédaction - novembre 2013
TUMEURS DU REIN
ÉPIDÉMIOLOGIE
– Cancer rare, 3 % des cancers de l’adulte ;
– 3e cancer urologique ;
– Sex-ratio : 3 hommes pour 1 femme ;
– Adulte > 60 ans.
– Facteurs de risque :
• tabac ;
• dialyse chronique ;
• transplantation rénale (sur rein natif) ;
• phacomatoses : maladie de von Hippel-Lindau, sclérose tubéreuse de Bourneville…
ANATOMOPATHOLOGIE
Quatre types sont à connaître
Carcinome à cellules claires
75 % des cancers rénaux
Carcinome tubulopapillaire
20 % des cancers du rein
Carcinome à cellules chromophobes
5 % des cancers du rein
Carcinome des tubes collecteurs de Bellini
< 1 % des cancers du rein
MODES DE RÉVÉLATION
Souvent (2/3 des cas) : découverte fortuite à l'imagerie → échographie ++
Signes urologiques :
• Hématurie +++, typiquement totale.
• Douleur lombaire (évoque des caillots).
• Contact lombaire (= néphromégalie).
Classique varicocèle gauche (la veine spermatique gauche se draine dans la veine rénale).
Signes généraux : altération de l’état général, fièvre...
Syndromes paranéoplasiques (il faut contrôler la disparition en postopératoire) :
• polyglobulie : sécrétion inappropriée d’EPO ;
• anémie : inflammatoire, par sécrétion d’auto-anticorps ou de toxiques ;
• hypertension : par sécrétion de rénine, par fistule artérioveineuse au sein de la tumeur, par la polyglobulie, par métastase
cérébrale ;
• hypercalcémie : sécrétion de PTH-like par la tumeur ou une métastase, lyse osseuse métastatique ;
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Rédaction - novembre 2013
• fièvre au long cours : libération de substances pyrogènes ou de cytokines ;
• syndrome de Stauffer : hépatomégalie lisse, ferme, indolore, non métastatique avec cholestase biologique, cytolyse, baisse
du TP, leucopénie. La PBH retrouve des lésions d’hépatite avec des zones de nécrose. Il est de mauvais pronostic.
DIAGNOSTIC POSITIF
Échographie rénale
et abdominale
Tumeur intra-parenchymateuse, vascularisée, souvent hétérogène (nécrose)
isoéchogène + cherche un thrombus cave, des métastases hépatiques et des ganglions
rétropéritonéaux
Uroscanner
(sans et avec pdC)
Examen de référence++ tumeur de densité variable, souvent hétérogène, aux contours
irréguliers, avec bonne prise de contraste + bilan d'extension loco-régional : surrénales,
vaisseaux, ganglions...
ÉVOLUTION – PRONOSTIC
• Très variable, fonction du stade TNM et du grade de Fuhrman (de I à IV).
• De 90 % (T1N0M0) à < 10 % (T4) de survie (60 % globalement).
• Les métastases peuvent survenir très tardivement après ablation de la tumeur (plusieurs dizaines d’années après) +++
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
• Les tumeurs bénignes du rein (oncocytome avec une cicatrice centrale au TDM et l’angiomyolipome qui contient de la graisse
en son sein).
Indications PBR pour le diagnostic de tumeur rénale :
- doute diagnostique, suspicion de lymphome ou de métastase intrarénale ;
- patient à haut risque chirurgical (rein unique…) ;
- avant un traitement adjuvant dans les formes métastatiques étendues ;
- suspicion de tumeur bénigne à l’imagerie.
En cas de tumeur bilatérale → penser à évoquer une maladie de von Hippel-Lindau
TRAITEMENT
• Tumeur métastatique :
Néphrectomie de cytoréduction à envisager en fonction de l’état général.
Traitement angiogénique +++ :
– anticorps anti-VEGF bévacizumab ;
– inhibiteur tirosine kinase : sunitinib ou sorafénib, puis pazopanib, puis seconde génération axitinib et tivozanib ;
– inhibiteur mTor (mauvais pronostic) : évérolimus-temsirolimus.
• Si métastase résécable : résection chirurgicale à envisager.
En cas de tumeur métastatique, la classification de Motzer permet d’établir le pronostic (bon : 0 ; mauvais : 3 à 5) : index
Karnofsky/péjoratif si < 80 % ; Ca corrigée/péjoratif si > N ; Hb péjoratif si < N ; LDH péjoratif si > 1,5 N ; intervalle
diagnostic-traitement systémique (AAG : anti-angiogénique)/péjoratif si < 1 an.
– prise en charge 100 % ; ALD 30 ;
– soutien psychologique ;
– traitement symptomatique : HTA, hypercalcémie, douleurs…
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Items abordés dans ce dossier
91.
Infections nosocomiales.
- Reconnaître le caractère nosocomial d’une infection.
- Savoir appliquer et expliquer les mesures de prévention des infections nosocomiales.
92.
Infections ostéoarticulaires. Discospondylite.
- Diagnostiquer une infection osseuse et articulaire.
- Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient.
138.
Cancer : épidémiologie, cancérogenèse, développement tumoral, classification.
139.
Facteurs de risque, prévention et dépistage des cancers.
140.
Diagnostic des cancers : signes d’appel et investigations paracliniques ; stadification ; pronostic.
141.
Traitement des cancers : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie. La décision thérapeutique
multidisciplinaire et l’information du malade.
142.
Prise en charge et accompagnement d’un malade cancéreux à tous les stades de la maladie. Traitements
symptomatiques. Modalités de surveillance. Problèmes psychologiques, éthiques et sociaux.
158.
Tumeurs du rein.
195.
Douleur abdominale et lombaire aiguë chez l’enfant et chez l’adulte.
200.
État de choc
- Diagnostiquer un état de choc.
- Prise en charge immédiate (P).
201.
Évaluation de la gravité et recherche des complications précoces :
• chez un brûlé ;
• chez un polytraumatisé ;
• chez un traumatisé abdominal ;
• chez un traumatisé cranio-facial ;
• chez un traumatisé des membres ;
• chez un traumatisé du rachis ;
• chez un traumatisé thoracique ;
• devant une plaie des parties molles ;
Identifier les situations d’urgence.
Références
• Recommandations du comité de cancérologie de l’Association française d’urologie. Tumeurs du rein. Patard JJ, et al.
(CCAFU). Prog Urol 2010 Nov;20 Suppl 4:S319-39.
• Guide médecin ALD no 30, Cancer Rein (INCa), juin 2010.
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