La co-infection au VIH/tuberculose
La CISD contribue par son leadership à la réponse d’organismes canadiens de développement internaonal et de riposte au VIH, an de
réduire les répercussions de l’épidémie mondiale du VIH et du sida. Elle le fait par l’amélioraon des poliques publiques, l’informaon et
l’analyse, et le partage d’expérience.
La tuberculose (TB) est une infecon bactérienne qui
aecte habituellement les poumons, mais peut aussi
toucher toute pare du corps (sauf les cheveux, dents
et ongles). Tout comme le VIH, il n’existe aucun vaccin
ecace à 100 % pour protéger contre la tuberculose. Le
vaccin BCG est administré aux nourrissons et peut orir
une protecon limitée. Cependant, s’il est administré à
un enfant séro-posif, le BCG peut être fatal. La TB est
enèrement guérissable et son traitement coûte beaucoup
moins que les médicaments an-VIH. Une personne vivant
avec le VIH a un risque accru de contracter la TB. La
co-infecon à TB peut accélérer l’avènement du sida.
La TB peut être latente (ou inacve) ou acve. Près du
ers de la populaon mondiale vivant avec le VIH a la TB
latente. Bien des gens vivent avec la TB latente sans le
savoir, mais les personnes dont le système immunitaire
est aaibli (par une piètre santé générale ou une autre
infecon comme le VIH) peuvent développer la TB acve,
qui est souvent fatale si elle n’est pas traitée. Une personne
séronégave au VIH ayant l’infecon à TB latente a 10 %
de chances de développer la TB acve au cours de sa vie,
alors qu’une personne séroposive est de 21 à 34 fois plus
suscepble de développer une tuberculose acve.
1
Il est esmé qu’en 2014, près d’un ers (soit 11 millions)
des personnes vivant avec le VIH
2
ont la co-infecon à TB.
Près de 79 % des paents co-infectés vivent en Afrique
subsaharienne.
3
La tuberculose est la principale cause de
décès des personnes vivant avec le VIH et est responsable
d’un quart de tous les décès liés au VIH.
4
Ensemble, la TB et le VIH causent plus de quatre millions
de décès par année. La TB est une des infecons courantes
qui constuent une menace pour les personnes vivant
avec le VIH dans le monde en développement. Des 1,3
million de décès liés à la TB en 2012, 320 000 personnes
étaient des personnes ayant la co-infecon au sida.
5
Un remède ecace contre la tuberculose existe depuis
plus de 40 ans. Dans les pays industrialisés, grâce à ce
remède et à l’engagement polique à l’éradicaon de la
maladie, la TB n’est plus une préoccupaon clé de santé
publique. Toutefois, dans les pays en développement,
le manque d’acon soutenue et la prévalence élevée
du VIH font en sorte que la TB soulève à nouveau
des préoccupaons internaonales et pourraient
compromere les gains réalisés dans l’amélioraon de la
vie des personnes vivant avec le VIH/sida (PVVIH/sida).
La plupart des instances internaonales éminentes
comme l’Organisaon mondiale de la santé (OMS) et le
Programme commun des Naons Unies sur le VIH/sida
(ONUSIDA) s’entendent sur l’importance d’une approche
collaborave à la co-infecon au VIH/TB, notamment en
maère de test et de traitement.
Beaucoup d’eorts ont été déployés pour luer contre
la co-infecon VIH/tuberculose, même si nous sommes
encore bien loin d’aeindre les objecfs mondiaux.
LOMS a publié un ensemble de lignes directrices visant
à intégrer les acvités connexes à la tuberculose à celles
liées au VIH et les résultats commencent à se faire senr.
En 2012, 46 % des personnes aeintes de la tuberculose
connaissaient leur statu VIH, une hausse de 40 % par
Introduction
mars 2014
rapport à l’année précédente.
6
Toutefois, nous ne savons
pas à combien s’élève le nombre de paents aeints de
VIH étant testés pour la tuberculose puisque les chires
ne sont pas aussi facilement disponibles. Ce taux de
dépistage, possiblement faible, est problémaque puisque
la tuberculose est la principale cause de décès chez les
personnes vivant avec le VIH.
7
Ce l’est encore plus avec
la montée mondiale de la tuberculose mul-résistante
(TB-MR) et de la tuberculose ultra-résistante (XDR-TB).
Résistant aux médicaments contre la tuberculose les
plus puissants, les opons de traitement sont réduites
à celles qui sont moins ecaces, qui ont le plus d’eets
secondaires, qui nécessitent des traitements plus longs et
qui sont plus dispendieuses. Des engagements poliques
et des ressources sont essenels pour rendre les moyens
diagnosques requis plus accessibles.
Le test de la TB chez les personnes séroposives au
VIH n’est pas sans diculté. Les PVVIH/sida sont plus
vulnérables à développer la TB hors des poumons
(« extra-pulmonaire »). Or les ouls diagnosques
les plus courants ne permeent de déceler que la TB
pulmonaire. Il est donc dicile pour les personnes
aeintes de TB extra-pulmonaire d’obtenir rapidement
un diagnosc exact. Accroître le nombre de PVVIH/sida
testées pour toutes les formes de TB est la première
étape cruciale d’une réponse à la co-infecon au VIH/
TB. De la même façon, il est essenel que les paents de
la TB aient un accès facile au test et au counselling en
maère de VIH.
Un oul révoluonnaire a récemment été introduit sur
le marché. Cet oul peut non seulement détecter la
tuberculose extra-pulmonaire, mais il peut aussi détecter
des formes de la maladie résistant aux médicaments.
GeneXpert est ulisé partout au monde, malgré certaines
limitaons compte-tenu de son coût élevé et du fait qu’il
repose sur l’électricité pour fonconner. En conséquence,
d’importants dés doivent être relevés au point de
service, en parculier dans le monde en développement
où les taux de tuberculose sont les plus stupéants. Dans
un tel contexte, l’infrastructure nécessaire peut ne pas
être aussi able et les professionnels des soins de santé
experts dans l’ulisaon de GeneXpert peuvent être
rares.
Traiter la tuberculose peut être très dicile.
Contrairement aux médicaments an-VIH, le médicament
an-TB le plus récent a vu le jour il y a plus de 40 ans.
Le régime standard de traitement de la TB requiert la
prise quodienne de mulples médicaments pendant
au moins six mois. En ce qui concerne la tuberculose
mulrésistante, la durée du traitement est souvent
prolongée à deux ans et peut comprendre jusqu’à 14
600 comprimés, en plus des injecons. Des régimes
thérapeuques complexes tels que ceux requis pour
traiter la tuberculose mulrésistante peuvent avoir
de grandes répercussions sur la vie quodienne des
paents, y compris une charge nancière accrue pour
l’individu en raison de la perte de revenus encourue
pour se rendre à des rendez-vous médicaux et/ou une
augmentaon des dépenses résultant des déplacements
pour se rendre dans les centres de traitement et en
revenir.
Malgré ces dicultés, des organismes comme l’ONUSIDA
et l’OMS recommandent de fournir un traitement
an-TB adéquat à toutes les PVVIH/sida qui reçoivent
un diagnosc de TB latente ou acve. LOMS a émis des
lignes directrices sur le traitement de la TB pour les
PVVIH/sida dans des pays aux piètres infrastructures
sanitaires ainsi qu’en contexte communautaire. Pour les
paents aeints de TB qui reçoivent un diagnosc de
VIH, un traitement anrétroviral ou un autre traitement
approprié est également recommandé.
Le coût des traitements an-TB et an-VIH dans les
pays en développement a diminué considérablement
depuis dix ans. Le coût d’un régime complet pour guérir
la TB est à présent d’environ 20 $USD.6 Au milieu et
à la n des années 1990, les anrétroviraux coûtaient
une somme exorbitante de 10 000 à 15 000 $USD par
personne, par année. La combinaison la plus courante de
médicaments de première ligne coûte à présent 88 $USD
par personne, par année. Par conséquent, en cas de
co-infecon au VIH/TB, il est souvent possible de guérir la
TB et de fournir des ARV salvateurs pour un peu plus de
100 $ par année.
Les dés liés au traitement de la co-infecon au VIH/
TB concernent principalement le coût croissant
des médicaments et le risque de résistance aux
médicaments. La cause la plus fréquente de résistance
aux médicaments est l’interrupon du régime, mais il
y a aussi une possibilité de transmission de souches de
TB résistantes. L’interrupon du traitement est souvent
le fruit de la décision d’un paent de cesser de prendre
ses médicaments, car les personnes aeintes de TB
commencent à se senr mieux bien avant la n du
régime thérapeuque de six mois.
La co-infecon au VIH/tuberculose
2
Dépistage de la TB
Traitement anti-TB pour les PVVIH
Du diagnostic au traitement : le coût du
traitement de la co-infection à VIH/TB
Un traitement an-TB prévenf pour les personnes vivant
avec le VIH serait plus rentable que le seul traitement des
cas existants. Le traitement prévenf de la TB latente chez
les personnes vivant avec le VIH impliquerait de fournir à
chacune un régime thérapeuque à 20 $USD. Ce principe
est central aux lignes directrices de l’OMS en vue de
poliques TB/VIH collaboraves.
La prévenon de la résistance aux médicaments – par
un approvisionnement connu en médicaments, des
soins adéquats, la provision de traitements prévenfs (si
possible) et l’accès abordable à de nouveaux traitements
– est essenelle pour éviter des coûts accrus du
traitement de la co-infecon au VIH/TB.
D’importants obstacles à la réponse à la co-épidémie VIH/
TB ont été idenés, notamment :
Manque de ressources : Les pays donateurs et
les instuons mullatérales ne consacrent pas
susamment de ressources à la co-infecon au
VIH/TB.
Poliques incohérentes : Les poliques sur le VIH/
TB varient considérablement. LOMS et le Fonds
mondial de lue contre le sida, la tuberculose et le
paludisme ont établi des normes ambieuses, mais
l’applicaon de ces normes dans l’ensemble du
secteur de la santé reste à voir.
Programmes inadéquats : Cela est parculièrement
évident dans divers pays à prévalence élevée, où
les pays donateurs et les instuons mullatérales
n’ont pas mis en œuvre des programmes adéquats
pour luer contre la co-infecon au VIH/TB.
Le Fonds mondial est une occasion évidente d’eorts
programmaques collaborafs. En 2013, le Fonds mondial
a annoncé « qu’à l’avenir, tous les pays accusant des taux
élevés de co-infecon au VIH/TB désireux de souscrire
aux programmes de nancement des traitements devront
soumere une seule applicaon uniée aux programmes
conjoints de lue contre la tuberculose et le VIH, plut
que des proposions disnctes pour chaque maladie ».8
Il s’agit d’une étape très promeeuse et emballante
qui encourage l’ulisaon cohérente des poliques de
renommée internaonale grâce à la mise en œuvre des
direcves de l’OMS en ce qui concerne le VIH/TB dans les
pays, à travers le monde. Ces lignes directrices ont été
introduites en 2012, avec le souen du Fonds mondial lors
de la révision des services d’intégraon du VIH et de la
tuberculose.
Le simple fait que la TB soit une des principales causes
de décès des personnes vivant avec le VIH rend crucial
d’aborder la co-infecon au VIH/TB dans toute stratégie
desnée à ceux qui en ont le plus besoin.
Les taux de TB sont relavement stables, à travers le
monde, mais ils sont en hausse en Afrique subsaharienne,
dans certaines régions de l’Europe de l’est et en Asie. La
TB est une maladie évitable et guérissable. Des millions de
dollars auront été invess en vain dans la réponse au VIH
si des paents qui prennent des anrétroviraux meurent
par manque d’accès au traitement an-TB, qui coûte aussi
peu que 20 $USD l’unité. Les progrès vers l’accès universel
aux soins et traitements pour les personnes vivant avec le
VIH n’auront pas lieu, si celles-ci connuent de mourir de
la TB.
Des approches collaboraves pourraient tout simplement
réduire les coûts relafs aux soins de santé à long terme.
Plus important encore, elles contribueraient à sauver plus
de vies.
1 Fiche d’informaon de l’OMS sur la TB/VIH 2012-
2013 www.who.int/hiv/topics/tb/tbhiv_facts_2013/en/
2 Ibid
3 Ibid
4 Ibid
5 Ibid
6 AIDS.gov: hp://aids.gov/hiv-aids-basics/
staying-healthy-with-hiv-aids/potenal-related-health-
problems/tuberculosis/
7 Flash Info du Fonds mondial : numéro 28
hp://www.theglobalfund.org/fr/blog/2013-10-30_
Global_Fund_News_Flash_Issue_28/
Ce document a été produit grâce au nancement de
l’Agence de santé publique du Canada. Les opinions
exprimées par les auteurs et chercheurs ne reètent pas
nécessairement la posion ocielle de l’Agence de san
publique du Canada.
La CISD remercie Résultats Canada pour son aide à la
préparaon de ce feuillet.
La co-infecon au VIH/tuberculose
3
Obstacles à la réponse à la co-infection
Références
Conclusion
Fonds mondial de lutte contre le sida, la TB et
le paludisme
1 rue Nicholas, Bureau 726, Oawa, ON K1N 7B7
Téléphone : 613-233-7440
Télécopieur : 613-233-8361
Courriel : inf[email protected]
39 McArthur Ave., Oawa, ON, K1L 8L7
Téléphone : (613) 562-9240
Télécopieur : 1-888-739-9720
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