Fiche indicateur Agriculture - 4
Ban des vendanges 1970-2013
Compte-tenu de la disponibilité des données relatives aux stades phénologiques retenus, l’évolution des dates d’apparition de ces stades est observées sur la
période 1971-2013.
Observation de l’évolution des stades phénologiques de la vigne en Beaujolais
À partir des données sur les stades phénologiques, nous avons représenté sur un graphique l’évolution des dates d’apparition du débourrement, du début de la
floraison, du début de la véraison et du ban des vendanges.
Pour le débourrement et le début de la véraison, les
données de l’année 1983 sont manquantes, en raison
d’une absence de mesure effectuée pour cette année.
Ces données manquantes représentent 2 % de
l’ensemble des données théoriquement disponibles
sur les 44 années décomptées depuis 1970. Leur
absence ne remet pas en cause l’existence
éventuelle d’une tendance, résultant de l’évolution du
paramètre sur plusieurs années.
Graphiquement, à l’exception du débourrement, les dates des stades phénologiques semblent avoir tendance à être stables, puis à diminuer, à partir notamment de
1989. À partir de cette date, la totalité de la série de données, à l’exception de l’année 2013, ne remonte pas en dessous d’une certaine valeur, propre à chacun
des stades considérés : le 10 juin pour le début de la floraison, le 9 août pour le début de la véraison, et le 18 septembre pour le ban des vendanges.
Le test de Mann-Kendall, appliqué à ces jeux de données afin de vérifier s’il existe une tendance statistiquement significative pour les dates des stades
phénologiques, montre que les dates de début de la floraison, de début de la véraison, ainsi que les bans des vendanges ont tendance à avancer de façon
statistiquement significative. Concernant le débourrement, le test de Mann-Kendall ne montre pas de tendance statistiquement significative.
Le tableau ci-dessous récapitule les avancées en précocité des stades phénologiques sur la période d’observation allant de 1970 à 2013. Calculées à partir de la
pente de la droite de régression linéaire, elles sont exprimées sur l’ensemble de la période d’observation, puis par décennie.
Stade phénologique Avancée en précocité sur la période
d’observation 1970-2013
Avancée en précocité par décennie
Début de la floraison 19 jours en 44 ans 4 jours/décennie
Début de la véraison 23 jours en 44 ans 5 jours/décennie
Ban des vendanges 22 jours en 44 ans 5 jours/décennie
Les avancées en précocité de la floraison, du début de la véraison, et des bans des vendanges peuvent avoir plusieurs causes :
•le changement climatique : l’augmentation des températures moyennes journalières entraîne en effet une croissance plus rapide de la vigne après la
levée de dormance, et donc une avancée des stades phénologiques ;
•les choix technique du viticulteur :
- matériel végétal : certaines sélections peuvent s’avérer plus précoces que d’autres ;
- sélection des grappes conservées sur les pieds de vigne. En particulier un nombre de grappes plus faible par pied implique une quantité plus faible de
raisins devant arriver à maturité, et donc des dates de maturité plus précoces.
Pour le vignoble beaujolais, le matériel végétal est resté inchangé. Par contre, le rendement a diminué, passant de 66 hl/ha dans les années 70 à 60 hl/ha dans les
années 90, ce qui a certainement contribué à l’avancement en précocité de la floraison, du début de la véraison, et des bans des vendanges.
Les avancées en précocité de la floraison, du début de la véraison, et des bans des vendanges peuvent probablement s’expliquer à la fois par le changement
climatique et par les baisses de rendement. Cependant le rôle du changement climatique reste à préciser, notamment à travers une étude visant à établir le lien
entre les avancées des stades phénologiques et les paramètres climatiques d’une station Météo France représentative du climat en Beaujolais.
La date de débourrement est déterminé par deux facteurs :
•la satisfaction des besoins en froid, nécessaire à la levée de dormance. Ces besoins en froid sont considérés comme satisfaits lorsque la température
minimale journalière ne dépasse pas 7° C pendant au moins 10 jours consécutifs ;
•le cumul des températures après la levée de dormance. La date de débourrement sera d’autant plus précoce que les températures s’élèvent rapidement,
après la levée de dormance au sortir de l’hiver.
Le changement climatique exerce deux influences contraires : des hivers plus doux entraînent une levée de dormance plus tardive allant dans le sens d’un
débourrement plus tardif, alors qu’à l’inverse des printemps plus chauds contribuent à une croissance plus rapide et donc à un débourrement plus précoce.
Conclusion
On observe une avancée en précocité statistiquement significative des dates de floraison, de véraison et de vendanges. Ceci peut s’expliquer à la fois par le
changement climatique et par choix techniques de viticulture. Afin de préciser l’impact du changement climatique sur l’évolution de la phénologie, il serait
nécessaire de croiser l’évolution des dates d’apparition des stades phénologiques et des paramètres climatiques d’une station Météo France représentative du
climat en Beaujolais.
Construction de l’indicateur
Méthode de calcul de l’indicateur
Les dates d’apparition des différents stades phénologiques fournies par le détenteur des données source sont exprimées en jour calendaire. Afin de pouvoir
comparer l’évolution des dates d’apparition des stades phénologiques d’une année sur l’autre, il a été décidé d’exprimer les dates en référence à une année non
bissextile. Pour cela, pour les dates des années bissextiles, toutes postérieures au 1er mars, nous avons donc ajouté un jour de plus aux dates initiales, intégrant
ainsi le 29 février déjà écoulé dans le décompte des jours écoulés avant l’apparition du stade phénologique.
Unité de mesure
Date
Détenteur des données source
2/3