Orphanet: Orphanet Urgences

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Orphanet
version
4.9.17 Dernière
mise à jour :
2013-02-11
Les maladies rares sont rares,
mais les malades nombreux
Synonymes :
Syndrome du QT long congénital
Formes particulières : Syndrome de Romano-Ward, Syndrome de Jervell et LangeNielsen, Syndrome de Timothy
Définition :
C’est une maladie héréditaire caractérisée par un allongement de l’espace QTc sur l
‘ECG et éventuellement une modification de la morphologie de l’onde T.
( QT mesuré sur l’ECG, RR espace entre deux QRS, ou nombre de
QTc = QT/
millimètres pour 4 cycles) Tracé ECG
Cette anomalie électrocardiographique révèle un défaut de repolarisation ventriculaire qui
expose au risque de troubles du rythme (torsades de pointes, fibrillation ventriculaire),
responsables de syncope et de mort subite. De nombreux gènes peuvent être en
cause mais 3 gènes sont les plus fréquents : KCNQ1, KCNH2, SCN5A. Ils sont
responsables de tableaux cliniques un peu différents. Certains médicaments peuvent
être très dangereux.
Pour en savoir plus :
Consultez la fiche sur Orphanet
Menu
Fiche de régulation SAMU
Recommandations pour les urgences hospitalières
problématique et recommandations en urgence
orientation
interactions médicamenteuses, contre-indications et précaution d’emploi
anesthésie
mesures préventives à prendre
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mesures complémentaires et hospitalisation
don d'organes
numéros en cas d'urgence
ressources documentaires en français
annexe
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Synonymes
Syndromes de Romano et Ward, de Jervell et Lange-Nielsen, de Timothy
Mécanismes
maladie congénitale autosomique récessive (Jervell et Lange-Nielsen) ou dominante
(Romano et Ward, Timothy) touchant au total un individu sur 5000, à l’origine
d’anomalies des canaux potassique et/ou sodique entraînant un défaut de repolarisation
ventriculaire
Risques particuliers en urgence
troubles graves du rythme cardiaque : torsade de pointe, fibrillation ventriculaire…
syncope souvent au cours ou après un effort ou lors d’un stress
mort subite
Traitements fréquemment prescrits au long cours
bêta-bloquants
défibrillateur implanté
parfois : Pace-Maker, sympathectomie gauche
Pièges
- méconnaissance d’une syncope devant un tableau pseudo-neurologique
(convulsion de l’enfant…)
- très nombreux médicaments contre-indiqués ou déconseillés parmi lesquels :
antiarythmiques (dont amiodarone), diurétiques hypokaliémiants, neuroleptiques,
antidépresseurs, antihistaminiques, anti-infectieux (listes à consulter)
- se méfier d’une hypokaliémie qui favorise les troubles du rythme cardiaque
- se méfier de toute syncope avec QT long
- le stress peut favoriser l’apparition des troubles
Particularités de la prise en charge médicale pré-hospitalière
calculer le QTc (QTc long >440ms)
fibrillation ventriculaire et autres causes d’arrêt circulatoire : pas de particularité
torsades de pointes récidivantes : sulfate de magnésium 2g IV lente puis entretien avec
3 à 20mg/min ; bêta-bloquant IV (propranolol 1mg/min sans dépasser 10mg)
En savoir plus
Centre de référence des troubles du rythme cardiaque d'origine génétique – CHU de
Nantes - 02 40 16 50 21
Centre de référence des maladies cardiaques héréditaires – Service de cardiologie Hôpital Lariboisière – Paris - 01 49 95 81 84. Permanence USIC Cardiologie 01 49 95 81
85 ou 81 86
www.orphanet-urgences.fr
Site
du
Centre
de
référence
des
maladies
cardiaques
héréditaires:
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Les situations d’urgence se présentent selon deux contextes
différents :
A - Le patient est pris en charge pour une syncope ou un accident de mort
subite.
Le but est de faire le diagnostic et le traitement urgent (assurer une stabilité
hémodynamique), puis de prévenir la récidive.
Si le patient est en arrêt circulatoire par fibrillation ventriculaire :
manœuvre de réanimation et choc électrique
mettre en place les moyens de surveillance (monitoring).Toujours faire un
électrocardiogramme et enregistrer tous les malaises.
rechercher systématiquement :
prise médicamenteuse
autres facteurs déclenchants : effort (particulièrement natation),
stress émotionnel ou sonore…
Devant un trouble du rythme incessant (état de mal syncopal par torsades de
pointes récidivantes) :
Assurer une prise en charge dans le calme. Le stress est un facteur
déclenchant majeur pour ces troubles du rythme.
Faire une injection de magnésium (bolus intraveineux de 2g de sulfate de
magnésium en injection intraveineuse lente, suivie d'une perfusion continue
de 3 à 20 mg/min de sulfate de magnésium).
Si inefficace : injection intraveineuse lente d’un béta-bloquant, par exemple
propranolol (par exemple Avlocardyl®, ampoules de 5 mg)
Chez l’adulte : injection IV lente de 1 mg par minute sans dépasser
la dose de 10 mg (2 ampoules).
Chez l’enfant il est recommandé d’utiliser une posologie IV de
0.1mg/kg.
En cas de persistancede l’orage rythmique : sédation, intubation et
ventilation
Surtout pas d’amiodarone (Cordarone®) qui est largement utilisée dans
les arrêts cardiaques par trouble du rythme ventriculaire.
Si le patient est pris en charge après une syncope
Faire le diagnostic de syncope et de syndrome du QT long c’est essentiel
QTc>440msec, souvent très allongé (> 500msec)
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Rechercher une alternance du QT.
Ne jamais considérer une syncope comme banale si le QT est
allongé.
Il faut mesurer la durée de l’espace QT et calculer le QT corrigé :
QTc = QT/
( QT mesuré sur l’ECG, RR espace entre deux QRS, ou nombre de
millimètres pour 4 cycles). Voir Tracé ECG
Dans tous les cas, attention à ne pas utiliser des substances antiarythmiques
toxiques (voir annexe)
B - Le patient est atteint d’un syndrome du QT long mais est pris en charge
pour un autre problème médical.
Le grand risque est de méconnaître un syndrome du QT long.
Le but est de ne pas méconnaître (ou éventuellement de faire) le diagnostic de QT long, de
mettre en place la surveillance et la prévention du risque rythmique (et tout particulièrement
d’éviter les interactions médicamenteuses) puis de mettre en place la prise en charge
spécifique.
Il est essentiel de ne pas passer à côté du diagnostic de syndrome du QT long
QTc>440msec +/- anomalie de la morphologie de l’onde T.
Rechercher la notion de QT long, de syncope ou de mort subite dans la
famille.
Savoir qu’il existe des syncopes convulsivantes liées à un trouble du rythme
ventriculaire paroxystique (torsades de pointes). Faire systématiquement un
ECG devant des convulsions.
QTc = QT/
(QT mesuré sur l’ECG, RR espace entre deux QRS, ou nombre
de millimètres pour 4 cycles sur un ECG standard : vitesse 25mm/sec).
Tracé ECG
Faire un bilan biologique et s’assurer d’une kaliémie normale.
Attention à toutes les situations qui pourraient entraîner une baisse de
la kaliémie (par exemple remplissage vasculaire sur une hémorragie).
Ne pas arrêter le traitement beta–bloquant quand il est prescrit.
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Assurer dans l’immédiat une surveillance monitorée.
Les patients porteurs de défibrillateurs ou de stimulateurs sont rares mais
dans ce cas il faudra s’entourer des précautions d’usage pour éviter un
incident en cas de chirurgie avec bistouri électrique.
Eviter les médicaments dangereux (voir annexe).
Orientation
S’il s’agit d’une syncope ou d’un arrêt circulatoire
Où : CHU avec centre de compétence pour les troubles du rythme héréditaires.
Sinon service de cardiologie avec des compétences rythmologiques.
Quand : le plus rapidement possible
Comment : après stabilisation hémodynamique, sous surveillance monitorée
Interactions médicamenteuses, contre-indications et précaution
d’emploi
Eviter les médicaments potentiellement toxiques (voir annexe)
Anesthésie
Certains anesthésiques (halogénés) peuvent aggraver le QT long
Attention aussi à toutes les situations qui peuvent faire baisser la kaliémie qui
aggraverait la situation rythmique.
Eviter le stress.
Mesures préventives à prendre
Eviter toute substance toxique.
Vérifier la kaliémie.
Eviter le stress.
Mesures thérapeutiques complémentaires et hospitalisation
Elles doivent se faire avec l’aide des centres de référence et/ou de compétences pour les
troubles du rythme héréditaires.
Informer de la manière la plus complète possible le malade et/ou ses parents.
Informer des précautions, mais aussi de ce qui est autorisé pour le malade.
Porter un soin particulier à l’annonce du diagnostic (les membres de la famille
qui la reçoivent peuvent être également atteints sans le savoir).
Le syndrome étant familial, demander rapidement à contacter la famille pour
l’informer.
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Une aide psychologique est souhaitable dès le diagnostic.
Don d'organes
Le don d’organes est possible à l’exception du cœur. Il n’est pas connu d’atteinte d’autres
organes dans cette maladie génétique.
Numéros en cas d'urgence
Centre de référence des troubles du rythme cardiaque d'origine génétique – CHU de Nantes 02 40 16 50 21
Centre de référence des maladies cardiaques héréditaires – Service de cardiologie (Pr. A.
Leenhardt) – Hôpital Lariboisière – Paris Tél : 01 49 95 81 84. Permanence USIC Cardiologie
01 49 95 81 85 ou 81 86
Ressources documentaires en français
Lupoglazoff JM, Denjoy I, Guicheney P, Casasoprana A, Coumel P. Congenital long QT
syndrome. Arch Pediatr. 2001 May;8(5):525-34.
Probst V, Kyndt F, Allouis M, Schott JJ, Le Marec H. Genetics and cardiac arrhythmias. Arch
Mal Coeur Vaiss. 2003 Nov;96(11):1054-62.
Site du Centre de référence des maladies cardiaques héréditaires: www.cardiogen.aphp.fr
Annexe
Les médicaments contre-indiqués sont ceux pour lesquels des torsades de pointes ont pu
être documentées.
Les médicaments déconseillés ou à utiliser avec précautions sont les substances qui ne sont
pas électrophysiologiquement neutres. Pour des raisons pharmacodynamiques ou du fait de
leur appartenance à une famille ou une classe thérapeutique, il vaut mieux les éviter ou ne
les prescrire que sous stricte surveillance électrocardiographique.
A – MEDICAMENTS CARDIOVASCULAIRES
1 – Antiarythmiques de classe I
Contre-indiqués :
Quinidine (Cardioquine®, Longacor®, Quinidurule®, Serecor®)
Disopyramide (Rythmodan®, Isorythm®)
Déconseillés :
Cibenzoline (Cipralan®, Exacor®)
Flécaïnide (Flecaïne®)
Propafénone (Rythmol®)
La Méxilétine (Méxitil®) La Lidocaïne (Xylocaïne®) et l’Aprindine (Fiboran®) sont des
antiarythmiques de classe Ib qui ont plutôt tendance à réduire l’intervalle QT, qui ne sont
donc théoriquement pas nocifs et parfois peuvent être bénéfiques mais qui ne doivent être
utilisés que sous surveillance spécialisée
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2 – Antiarythmiques de classe III
Contre-indiqués :
Amiodarone (Cordarone®, Corbionax®)
Sotalol (Sotalex®)
3 – Inhibiteurs calciques
Contre-indiqués :
Bépridil (Cordium®)
4 – Diurétiques
Contre-indiqués :
Tous les diurétiques hypokaliémiants
5 – Vasodilatateurs cérébraux
Contre-indiqués :
Les dérivés de la Vincamine : Oxovinca®, Pervincamine®, Vinca®, Vincafor®,
Vincimax® , Rhéobral®, Rutovincine®, Vincarutine®)
B – LES PSYCHOTROPES
Contre-indiqués :
Neuroleptiques :
Chlorpromazine (Largactyl®), Dropéridol (Droleptan®),
Sultopride (Barnétyl®), Thioridazine (Melleril®)
Halopéridol
(Haldol®),
Antidépresseurs :
Imipramine (Tofranil®), Désipramine (Pertofran®), Amiptyline (Laroxyl®, Elavil®),
Doxépine (Quitaxon®), Maprotiline (Ludiomil®)
Déconseillés :
Tous les médicaments de la famille des phénothiazines, des butyrophénones, des
benzamides, des imipraminiques, le lithium.
C – LES ANTI-INFECTIEUX
Contre-indiqués :
Erythromycine (Erythrocine®, Abboticine®, Propiocine®, Ery®+, Eryphar®) et
Amphotéricine B (Fungizone® , Amphocycline®)
Triméthoprime Sulfamethoxazole (Bactrim®, Eusaprime®)
Amantidine (Mantadix®)
Pentamidine (Pentacarinat®)
Chloroquine (Nivaquine®), Halofantrine (Halfan®)
Azolés : Kétoconazole (Nizoral®), Miconazole (Daktarin®), Itraconazole (Sporanox®)
Déconseillés :
Tous les macrolides, Quinine (Quinamax®, Quinoforme®), Méfloquine (Lariam®) ,
Amodiaquine (Flavoquine®)
D - ALLERGOLOGIE
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Contre-indiqués :
Antihistaminiques H1 et non anticholinergiques : Astémizole (Hismanal®)
Terfénadine (Teldane®)
Déconseillés :
Les autres antihistaminiques H1 non anticholinergiques :
Cétirizine (Zyrtec®, Virlix®), Laratidine (Clarityne®), Oxatomide (Tinset®)
Les antihistaminiques anticholinergiques :
Hydroxyzine (Atarax®), Cyproheptadine (Périactine®), Prométazine (Phénergan®),
Dexchlorophéniramine (Polaramine®), Alimémazine (Théralène®), Tripolidine
(Actidilon®), Méfénidramium (Allerga®), Carboxinamine (Allergafon®), Buclizine
(Aliphan®), Brophéniramine (Dimégan®), Méquitazine (Primalan®), Histapyrrodine
(Domistan®), Doxylamine (Méréprine®)
Les produits classés dans les « décongestionnants »
qui contiennent des antihistaminiques, exemples : Actifed® , Denoral® , Bénadryl®,
Rinurel®, Clarinase®, Fervex®, Rhinofébral®, Rinutan® , Rupton®, Rumicine®,
Sup-Rhinite®, Triaminic® …
Ces recommandations ont été élaborées avec la collaboration du Pr. Hervé Le Marec du
Centre de Référence des troubles du rythme d’origine génétique, de l’association Bien Vivre
avec le QT long, et du Docteur Gilles Bagou SAMU-69 Lyon.
Date de réalisation : 7 novembre 2008
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