Économiser du carburant Les bons leviers pour réduire sa consommation Économiser du carburant Les bons leviers pour réduire sa consommation Chambres d’agriculture de Bourgogne 3 rue du Golf 21800 QUETIGNY 1 - Fortes variations de prix et tendance « lourde » à la hausse Depuis août 2007, le prix du carburant a fortement varié (Tableau 1). D’abord à la hausse, le coût du fioul standard a presque doublé entre août 2007 et juillet 2008, atteignant 0.80 €/litre HT. Ensuite à la baisse, puisque en mai 2009 il affichait une valeur de 0.38 €/litre HT, en deçà de sa valeur constatée en août 2007 qui était de 0.48 €/litre. Après un an de relative stabilité, il est à nouveau reparti à la hausse pour s’établir aujourd’hui à 0.70 €/litre HT. Tableau 1 Sur les campagnes 2007-2008 et 2010-2011, l’augmentation du prix du carburant se traduit par un surcoût moyen proche de 2 200 € par exploitation (Tableau 2). Ainsi, pour conserver un niveau de charges identique à la campagne 2006-2007, il aurait fallu réaliser une économie de 26 litres/ha soit réduire de 30% la consommation. La chute du prix du carburant sur les campagnes intermédiaires n’a pas suffi à retrouver le niveau de facturation antérieur à 2007. Cette tendance à la hausse des charges de carburant pour les exploitations agricoles s’accentue encore avec le passage au Gazole Non Routier (GNR) effectif au 1er novembre 2011 dont le coût est de quelques centimes supplémentaires au fioul de qualité supérieure. 2 Analysées dans le cadre de l’Observatoire des Charges de MECAnisation (OCMECA) en Bourgogne, ces données prennent encore plus d’importance. Avec un coût de 0.60 €/litre HT, le «carburant» devient le second poste de charges de mécanisation des exploitations agricoles bourguignonnes, devant la récolte (21%) et derrière la traction (30%). Traction, carburant et récolte constituent près de 75% des charges de mécanisation des exploitations agricoles. Ces quelques chiffres confirment que la tendance d’évolution du coût de l’énergie d’origine fossile est inexorablement à la hausse et qu’il est indispensable pour les exploitations agricoles de réduire les consommations de carburant pour maîtriser ces charges. Tableau 2 2 - Des consommations variables expliquées par de nombreux facteurs Les consommations de carburant varient selon le système de production. En grandes cultures, elles s’échelonnent de 56 litres /ha pour les exploitations situées sur les sols superficiels des plateaux de Bourgogne exploités sans labour à 99 litres /ha pour les exploitations situées en sols profonds des vallées et plaines labourés notamment pour l’implantation de cultures industrielles. Ces données par système de production cachent de fortes variabilités. En moyenne, la consommation de carburant des exploitations à production laitière dominante et intensive s’élève à 98 litres /ha. Pour 50% d’entre elles, elle est comprise entre 85 et 125 litres /ha. Les valeurs extrêmes observées se répartissent de 65 litres /ha à plus de 200 litres/ha. De nombreux facteurs expliquent ces variations. On peut citer : le parcellaire (nombre, taille, forme, éloignement des parcelles), le type de sol (% d’argile, présence de cailloux), le relief (pente, dévers), le parc matériel (âge du matériel, adaptation tracteur-outil, type de matériels…), l’organisation du travail (organisation spatiale et temporelle) l’itinéraire cultural (type, nombre d’interventions), l’état mécanique et le réglage du matériel, la conduite… Ils sont liés à la structure de l’exploitation, aux choix d’investissement et aux méthodes de travail. L’influence de l’agriculteur sur ces facteurs est plus ou moins grande. 3 3 - Les bons leviers pour réduire la consommation de carburant Pour agir, l’analyse globale du système de production est indispensable. Une réflexion approfondie doit permettre d’aboutir à la hiérarchisation des actions à mettre en œuvre : - des actions simples et faciles, qui relèvent du bon usage des technologies et des bonnes pratiques (entretien, réglage et bonne utilisation du tracteur…), - des actions d’ajustements qui s’appuient sur des investissements mais qui n’engendrent pas de modifications profondes du système de production (suppression du labour et passage au semis simplifié, recours au compostage…), - des actions stratégiques parfois lourdes et difficiles à mettre en œuvre mais qui auront souvent un intérêt énergétique majeur (changement du système de production, mise en commun des moyens de production...). De la bonne utilisation du tracteur... En moyenne, 75% de la consommation de carburant des exploitations sont liées à l’utilisation des tracteurs. Le reste se partage entre les engins de récolte (20 à 25%), les chargeurs télescopiques (3 à 5%) et les automoteurs de pulvérisation (3 à 5%) pour lesquels réaliser des économies de carburant est plus difficile. Ces matériels fonctionnent soit peu d’heures dans l’année à charge constante et élevée (moissonneuse-batteuse, ensileuse...) soit souvent mais à faible charge (chargeur télescopique, pulvérisateur). Ceci explique les nombreuses plaquettes d’information et articles de presse traitant de l’utilisation, du réglage et de l’entretien du tracteur. Suivre les préconisations données laisse envisager une réduction de 15 à 20% de la consommation, ce qui représente tout de même une économie de 10 à 15 litres/ha. 4 Préconisations pour économiser du carburant En référence à la Plaquette «Quelles pistes pour économiser le carburant ?» Décembre 2007 / Chambres d’Agriculture et CUMA région Centre. F- Utiliser le relevage avant L’adaptation d’outils à l’avant du tracteur permet de mieux valoriser la puissance de traction. La charge reportée sur l’avant améliore l’adhérence tout en fournissant un travail (diminution du nombres de passages, augmentation du débit de chantier). A conditions équivalentes, il faut un tracteur de 190 ch lourd pour tirer une charrue 8 corps semi-portée sur chariot tandis qu’un 160 ch léger est suffisant pour travailler avec 8 corps répartis entre l’avant (3) et l’arrière (5). G- Éviter les séquences de travail trop courtes Les pertes de puissances sont importantes quand le tracteur est froid. Il faut compter 15 à 20 minutes pour qu’un moteur monte correctement en température et 10 à 12 km pour atteindre la bonne température d’une huile de transmission. A- Adopter les principes de la conduite économique Le comportement du chauffeur a une incidence sur la consommation : éviter les accélérations et les freinages intempestifs, anticiper et adopter les principes de la conduite coulée. Observé en Poitou-Charentes au cours d’un stage de formation à la conduite économique, l’écart de consommation peut atteindre 50% entre 2 conducteurs pour la conduite d’un tracteur de 130 ch et d’une remorque de 12 tonnes dans une parcelle. (Source : Fédération Nationale des Entrepreneurs des Territoires). B- Utiliser un tracteur bien entretenu et bien réglé Le passage au banc régulier permet de déceler les dysfonctionnements. En Bourgogne, la synthèse des passages de tracteurs au banc d’essais et de diagnostic montre qu’il est possible d’économiser jusqu’à 1.5 litre /heure. (Source : Fédération CUMA de Bourgogne). C- Choisir la bonne transmission Les boîtes de vitesses ont largement évolué. Grâce aux embrayages multidisques à bain d’huile, les rapports peuvent se passer sous charge, sans débrayer. Les systèmes de surpuissance proportionnelle (augmentation progressive de la puissance) sont plus économes que les systèmes « tout ou rien » Sur route, la différence de consommation peut atteindre 19 litres /100 km entre un power boost proportionnel et un modèle «tout ou rien» (Source : New Holland). D- Utiliser du carburant et des lubrifiants «haute performance» Ils sont la garantie d’un meilleur fonctionnement du moteur ; ils améliorent le rendement. Des essais sur route, au transport et au banc d’essai réalisés par Total et validés par la Chambre Régionale d’agriculture de PoitouCharentes sur des tracteurs de 150 ch montrent une réduction de la consommation de carburant de l’ordre de 3%. (Source : Total) E- Maîtriser les pressions de gonflage Au transport, la pression de gonflage doit être augmentée pour supporter la charge et minimiser les pertes par roulement. Pour les travaux d’adhérence, il faut la baisser pour limiter les pertes par patinage. Il est recommandé d’évaluer la charge par pneu avec précision et d’adapter la pression de gonflage selon les préconisations des manufacturiers. F- Lester à bon escient Il s’agit d’améliorer l’adhérence en augmentant la surface de contact avec le sol. Minimiser le patinage réduit la consommation par hectare. Attention, un tracteur qui ne patine pas (taux de patinage < à 10%) est souvent signe d’un sur-lestage. L’énergie sert en partie à déplacer du poids ! L’utilisation du relevage avant est une bonne solution pour ajuster facilement le lestage. Il faut toutefois ne pas oublier de déposer ces masses rendues inutiles au transport et pour des travaux réclamant peu d’adhérence. Une tonne de poids supplémentaire sur sol meuble et plat à 10-12 km /heure nécessite de 6 à 8 chevaux de plus soit une sur-consommation de plus de 1 litre /heure. (Source : Chambre d’agriculture de la Manche) H- Utiliser des outils bien attelés et bien réglés L’utilisation des réglages du relevage (contrôle d’effort, contrôle de position) associée à un bon attelage de l’outil permettent d’optimiser les reports de charges et d’améliorer l’adhérence sans lestage excessif. Il est indispensable de suivre les préconisations du constructeur sur les tolérances concernant la géométrie des points d’attelage. I- Utiliser des outils bien entretenus L’affûtage des pièces coupantes et le graissage des parties mobiles doivent être réalisées suivants les préconisations contructeur. Les besoins en puissance pour une faucheuse à tambours d’une largeur de 3m sont supérieurs de 4 à 5 ch pour des couteaux émoussés, dont le tranchant de la lame a entièrement disparu et les arrêtes sont arrondies en comparaison avec des couteaux affilés sortie d’usine. Cela représente 0,6 à 1 litre de carburant /heure. (Source : rapport Fat). Adopter ces préconisations relève du «bon sens» mais pourrait ne pas être suffisant face à l’augmentation du prix du carburant et à l’introduction de façons culturales mécaniques en faveur de l’environnement (désherbage mécanique en remplacement d’une partie des produits phytosanitaires, implantation de couverts pièges à nitrates…) pour maîtriser un niveau de charges acceptable pour l’exploitation. Plus que jamais, le choix et le dimensionnement des matériels, l’organisation des chantiers et les techniques culturales doivent être repositionnés comme des leviers incontournables de la maîtrise des charges. 5 Efficacité des investissements : adapter la puissance de traction Les charges de carburant sont étroitement liées à la puissance de traction observée sur les exploitations. L’utilisation d’un «gros» tracteur pour des travaux peu exigeants en puissance (fenaison, désilage…) ou d’un « petit » tracteur travaillant avec des outils surdimensionnés entraîne toujours une surconsommation. Au-delà de la puissance c’est aussi le gabarit du tracteur qu’il faut prendre en compte. L’utilisation d’un tracteur de 130 ch et d’une charrue de 4 corps génère une sur-consommation de 12,7% (2,7 litres /ha) comparé à un travail identique réalisé avec un tracteur de 100 ch (même charrue, même débit de chantier : 0,4 ha /heure à 5 km /heure). (Source : Chambre d’agriculture de la Creuse) Adapter les caractéristiques des matériels A condition d’adapter la puissance de traction, l’augmentation de la taille du matériel entraîne une meilleure productivité horaire mais aussi une diminution de la consommation de carburant. Pour les travaux de déchaumage, l’augmentation de 1m de largeur d’outil conduit à une économie de carburant de 6 à 11% et un gain de temps de 16 à 28%. (Source : Chambre d’agriculture de l’Yonne). 6 Les observations montrent que l’adaptation «tracteur-outil» est souvent mieux réalisée pour des outils de grande largeur ; le tracteur est alors plus sollicité ce qui induit une consommation à l’hectare moins importante. Pour les travaux de labour, la consommation de carburant s’élève à 21,2 litres /ha pour les chantiers réalisés à partir de charrues 4 corps. En comparaison, elle n’est plus que de 16,8 litres /ha pour les chantiers effectués à partir de charrues 9 corps, les taux de charges moteurs respectifs passant de 54% à 84%. (Source : Chambre d’agriculture de la Manche). La valorisation de tels outils est indispensable ! Pour les travaux de semis, l’étude des jours agronomiquement praticables (météo et conditions de sol) indique que 8 années sur 10, 70 à 90 heures sont disponibles entre le 5 et le 25 octobre pour effectuer les semis de céréales. En théorie, 80 heures permettent d’emblaver 146 ha avec un semoir rapide 3 m et 195 ha avec un semoir rapide 4 m pour des coûts d’utilisation voisins (Tableau 3, trait plein en gras); respectivement 39.9 € /ha et 38.6 € /ha (coûts calculés en incluant les surfaces semées en été et au printemps, soit au total 273 ha /an pour un 3 m et 354 ha /an pour un 4 m). Choisir un semoir rapide 4 m pour emblaver à l’automne 146 ha (soit le volume d’activité réalisable par un semoir rapide 3 m) entraînerait un surcoût de 1 065 € par an pour une économie de carburant d’à peine 5%. Dans la réalité (valeur «observée» tableau 3), les observations montrent que sur cette période les semoirs rapides 3 m sont en moyenne moins bien rentabilisés ; ils réalisent en moyenne 126 ha /an (50% de la population entre 51 et 198 ha /an), les 4 m 240 ha (50 % de la population entre 192 et 280 ha /an). Ces chiffres (Source : Guide des Prix de Revient 2010) traduisent des situations très différentes. Les semoirs rapides 3 m sont le plus souvent utilisés par des groupes importants et éclatés de polycullteurs-éleveurs ayant peu de surface en cultures et expérimentant les techniques sans labour alors que les semoirs 4 m concernent avant tout des groupes réduits de céréaliers spécialisés sur parcellaires favorables et avec une organisation de chantier rigoureuse. Qu’elle que soit la largeur de travail, une bonne organisation de chantier (réduction des temps «morts» : attelage / dételage des outils…, délégation des travaux pour les parcelles éloignées, ...) et une gestion pertinente des déplacements (la consommation sur route est très mauvaise, de 25 à plus de 70 litres au 100 km suivants les situations) permettent de mieux rentabiliser les outils, de réduire les heures de traction /ha et donc la consommation de carburant. Coûts d’utilisation comparés des semoirs rapides 3 et 4 m Coûts calculés «Matériel + Traction + Carburant + MO» Temps disponible du 5 au 25 octobre Surface et coûts théoriques 3 m 4m Tableau 3 Choisir un matériel et une organisation de chantier Le choix d’un matériel est souvent déterminant sur l’organisation de chantier. C’est le cas de l’utilisation d’une presse à balles carrées qui influence fortement le chantier de récolte des fourrages. Observée au travers des coûts d’utilisation des matériels, le recours à la presse à balles carrées coûte plus cher que la presse à balles rondes (11.6 € /tonne contre 10.3 € /tonne de fourrage pressé) (Tableau 4). Tableau 4 7 Pourtant, la comparaison des coûts de récolte du foin rendu stockage indique un différentiel significatif de 4,6 € /tonne en faveur du recours à la presse à balles carrées par rapport à la presse à balles rondes (Tableau 5). Ce résultat s’explique par la densité et le format des balles qui réduisent les temps de transport, de manutention et le volume de stockage. Dans l’heure, l’attelage d’un tracteur de 4RM / 160 ch à un plateau fourrager de 12 m permet le transport de près de 14 tonnes de foin en balles carrées contre à peine 9 tonnes en balles rondes pour un tracteur de 4RM / 130 ch associé à un plateau de 10 m. Pour des coûts à l’heure comparables, le coût à la tonne de fourrage transporté est réduit de plus de 30% (soit 2 € /tonne). Ce gain de temps se retrouve dans l’analyse du chantier par poste. La réduction la plus forte s’observe sur la main d’œuvre (8.1 € /tonne contre 10.8 € / tonne). La réduction observée sur le poste carburant est significative. L’économie de 1.2 € /tonne de fourrage pressé représente plus de 11 litres par hectare de SAU récolté en foin. Tableau 5 A l’échelle du chantier (paille & foin / 2600 tonnes / 6 800 balles /an), l’économie de carburant s’élève à 4 500 litres ce qui représente encore l’exploitation annuelle de 53 ha en grandes cultures. Dans certaines situations, l’écart observé peut être plus important encore. Il s’amplifie avec les parcellaires éclatés, le temps de déplacement impactant une composante transport déjà conséquente. 8 Choisir une technique et une organisation de chantier L’épandage des effluents d’élevage fait partie de ces chantiers dont le coût varie fortement avec le parcellaire. Le plus souvent, le temps de déplacement représente de 50 à 60 % du temps d’utilisation de l’outil ; c’est le cas d’une tonne à lisier, les temps de remplissage (20%) et de vidange (20 à 30 % suivant la capacité de la cuve) étant réduits. Pour un chantier «fosse/champ» à 3.5 km de distance, le coût est de 2.6 € /m3. Il grimpe à 4.3 € /m3 pour une distance double. 20% de cette augmentation est liée à la consommation de carburant. Le choix d’une technique peut alors être déterminant. L’approche économique du compostage du fumier le montre. La comparaison des coûts d’épandage pour des parcelles proches de l’exploi- tation montre peu de différence entre un chantier «compost» et un chantier traditionnel «fumier» (différentiel de 0,3 € /tonne). Le coût du retournement est compensé par une diminution des coûts de transport et de manutention. Ce résultat s’explique par la réduction du volume de produit à épandre diminuant les temps de transport et de manutention. Tableau 6 Proche de l’exploitation agricole Dès lors que le temps de déplacement augmente, le différentiel en faveur du chantier «compost» se creuse (+31 % d’augmentation pour le chantier « compost » contre 44% d’augmentation pour le chantier traditionnel «fumier»). Pour une distance double (3 km), il s’élève à 1.0 € /tonne. Il atteint 3.3 € /tonne pour une distance de 8 km (Tableau 6). Dans le cadre de l’Observatoire des Charges de MECAnisation, cette distance moyenne à la parcelle comprise entre 3 et 8 km s’observe dans 41% des situations pour le groupe d’exploitations d’élevage allaitant avec cultures. Dans ces conditions, l’économie de carburant s’élève respectivement à 21% et 27 % de la consommation observée pour le chantier traditionnel «fumier». Observée pour une exploitation de 70 vaches allaitantes et leurs suites, elle représente de 200 jusqu’à 500 litres /an pour les cas extrêmes. Sur l’utilisation annuelle d’un épandeur à fumier partagé en CUMA (env. 700 voyages ou 5000 tonnes à épandre /an), l’économie de carburant représente près de 1 300 € /an soit un peu plus de 1 850 litres /an ou encore l’exploitation annuelle de 22 hectares en grandes cultures. D’autres solutions existent pour limiter l’impact des déplacements. C’est le cas de la délégation de travaux (entraide, entreprise de travaux agricoles…) pour les parcelles isolées et les plus lointaines. C’est également le cas des échanges volontaires de parcelles (échanges amiables en propriété ou en jouissance) qui permettent d’améliorer les parcellaires agricoles et de gagner en productivité. 9 Choisir l’assolement en commun A une autre échelle, la mise en commun des moyens de production (matériel, foncier, main d’œuvre) aboutit à des gains de productivité. Le regroupement de surfaces conduit à l’augmentation de la taille des parcelles et favorise la gestion en îlots. Associé à une organisation collective du travail, il permet d’optimiser les travaux en profitant mieux des jours agronomiquement praticables et engendre un gain de temps. Simultanément, le regroupement du matériel permet de réduire le parc dont dispose chaque exploitation. Amorti sur une plus grande surface, son coût à l’hectare est sensiblement diminué. Pour ces nouvelles conditions d’exploitation du parcellaire, les investissements s’orientent vers des matériels plus larges, plus puissants, plus performants générant également un gain de temps. Accompagné d’un changement des pratiques culturales (abandon du labour systématique), les résultats obtenus sont spectaculaires. 10 A la SEP de Bord, les chiffres confirment ces propos (Tableau 7). La puissance de traction et de récolte ont baissé de manière significative (1.1 ch /ha après regroupement contre 2.5 ch /ha en moyenne pour chaque exploitation). Dans le même temps elle a aussi été mieux valorisée (taux de charge moteur passant de 28% à 53%). Les heures de traction à l’hectare ont été réduites de 61% (dont 39% peuvent être attribuées aux regroupements des moyens de production, le reste étant lié aux changements de pratiques culturales). Évolution du parc matériel et de son utilisation La SEP de Bord Tableau 7 Ces changements se répercutent sur la facture de carburant. L’économie réalisée s’élève à 8 200 litres /an soit 17% de la consommation avant regroupement ou encore l’exploitation annuelle de 97 hectares en grandes cultures. 4 - En conclusion … Il n’y a pas de petites économies ! Toutes les pistes d’économies de carburant sont à étudier compte tenu du contexte actuel (tendance lourde à la hausse des prix de l’énergie, augmentation des façons culturales mécaniques), seule manière de maîtriser la facture des exploitations agricoles. Certaines actions sont simples à mettre en œuvre générant des réductions immédiates mais limitées, d’autres plus complexes mais avec un intérêt énergétique majeur. Parmi ces dernières, le choix des investissements, des techniques culturales, de l’organisation du travail et de gestion des moyens de production ont des impacts majeurs. 11 Pour aller plus loin Les Chambres d’agriculture et la Fédération des CUMA de Bourgogne, vous proposent des prestations individuelles et des journées de formation : Prestations individuelles : Formations : Passage de votre tracteur au banc d’essai et de diagnostic des moteurs (mesure du couple et de la consom- mation, calcul de la puissance réelle de votre tracteur Diagnostic des charges de mécanisation (calcul de vos charges de mécanisation avec détails par matériel, analyse comparative des résultats, expertise de la rentabilité des équipements) Agro-équipement Économisez du carburant et valoriser votre puissance de traction (passage de votre tracteur au banc d’essais et de diagnostic, identification des plages d’utilisation économiques, choix des filtres, lubrifiants et carburant, impacts des pratiques et des technologies sur la consommation, incidences d’un choix d’un matériel et d’une organisation de chantier Calculez le coût d’utilisation de votre matériel (méthode d’appréciation de la valeur d’occasion d’un matériel, calcul du coût d’utilisation, évaluation de différentes stratégies de renouvellement, mise à disposition de références). Relais Agri-Énergie Côte d’Or Guillaume DUMONET Tél : 03 80 28 81 36 Port : 06 33 90 61 72 Fax : 03 80 28 81 69 guillaume.dumonet@cote-dor. chambagri.fr Saône et Loire Jean-Philippe ROUSSEAU Tél : 03 85 29 57 14 Fax : 03 85 29 57 28 jean-philippe.rousseau@ cuma.fr Côte d’Or Sylvie LEMAIRE Tél : 03 80 28 81 38 Port : 06 75 88 63 76 Fax : 03 80 28 81 29 sylvie.lemaire@ cote-dor.chambagri.fr Saône et Loire Étienne LALANNE Tél : 03 85 29 56 20 FAx : 03 85 29 56 77 [email protected] Nièvre Etienne BOURGY Tél : 03 86 93 40 25 Port : 06 30 60 86 85 Fax : 03 86 93 40 80 [email protected] Yonne Richard WYLLEMAN Tél : 03 86 94 22 24 Fax : 03 86 94 22 00 r.wylleman@ yonne.chambagri.fr Nièvre Etienne BOURGY Tél : 03 86 93 40 25 Port : 06 30 60 86 85 Fax : 03 86 93 40 80 [email protected] Yonne Vincent GALLOIS Tél : 03 86 94 26 34 Fax : 03 86 94 22 00 [email protected] Laetitia LE BRETON, Chambre d’Agriculture de l’Yonne Bourgogne Sébastien LAUTISSIER Port : 06 25 00 71 48 [email protected] Coordination régionale Chambre d’agriculture de Bourgogne Françoise PIERSON Tél : 03 80 48 43 15 francoise.pierson@ bourgogne.chambagri.fr www.bourgogne.agriculture.fr Document réalisé par Richard WYLLEMAN, Chambre d’agriculture de l’Yonne, selon des références obtenues entre 2005 et 2012. Édité en 2012