Économiser du carburant - Chambre Agriculture Yonn

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Économiser
du carburant
Les bons leviers pour réduire sa consommation
Économiser du carburant
Les bons leviers pour réduire sa consommation
Chambres d’agriculture
de Bourgogne
3 rue du Golf
21800 QUETIGNY
1 - Fortes variations de prix et tendance « lourde » à la hausse
Depuis août 2007, le prix du carburant a fortement varié (Tableau 1).
D’abord à la hausse, le coût du fioul standard a presque doublé entre août 2007 et juillet 2008, atteignant 0.80 €/litre HT. Ensuite
à la baisse, puisque en mai 2009 il affichait une valeur de 0.38 €/litre HT, en deçà de sa valeur constatée en août 2007 qui était de
0.48 €/litre. Après un an de relative stabilité, il est à nouveau reparti à la hausse pour s’établir aujourd’hui à 0.70 €/litre HT.
Tableau 1
Sur les campagnes 2007-2008 et 2010-2011, l’augmentation du prix du carburant se traduit par un surcoût moyen proche de 2 200 € par
exploitation (Tableau 2). Ainsi, pour conserver un niveau de charges
identique à la campagne 2006-2007, il aurait fallu réaliser une économie
de 26 litres/ha soit réduire de 30% la consommation. La chute
du prix du carburant sur les campagnes intermédiaires n’a pas suffi à retrouver le niveau de facturation antérieur à 2007.
Cette tendance à la hausse des charges de carburant pour les exploitations
agricoles s’accentue encore avec le passage au Gazole Non Routier (GNR)
effectif au 1er novembre 2011 dont le coût est de quelques centimes supplémentaires au fioul de qualité supérieure.
2
Analysées dans le cadre de l’Observatoire des Charges de MECAnisation (OCMECA) en Bourgogne, ces données prennent
encore plus d’importance. Avec un coût de 0.60 €/litre HT, le
«carburant» devient le second poste de charges de
mécanisation des exploitations agricoles bourguignonnes, devant la récolte (21%) et derrière la traction
(30%). Traction, carburant et récolte constituent près de 75%
des charges de mécanisation des exploitations agricoles.
Ces quelques chiffres confirment que la tendance d’évolution du coût de l’énergie d’origine fossile est
inexorablement à la hausse et qu’il est indispensable
pour les exploitations agricoles de réduire les consommations de carburant pour maîtriser ces charges.
Tableau 2
2 - Des consommations variables expliquées par de nombreux
facteurs
Les consommations de carburant varient selon le
système de production.
En grandes cultures, elles s’échelonnent de 56 litres /ha pour
les exploitations situées sur les sols superficiels des plateaux de
Bourgogne exploités sans labour à 99 litres /ha pour les exploitations situées en sols profonds des vallées et plaines labourés
notamment pour l’implantation de cultures industrielles.
Ces données par système de production cachent de fortes
variabilités.
En moyenne, la consommation de carburant des exploitations à
production laitière dominante et intensive s’élève à 98 litres /ha.
Pour 50% d’entre elles, elle est comprise entre 85 et 125 litres
/ha. Les valeurs extrêmes observées se répartissent de 65 litres
/ha à plus de 200 litres/ha.
De nombreux facteurs expliquent ces variations.
On peut citer : le parcellaire (nombre, taille, forme, éloignement
des parcelles), le type de sol (% d’argile, présence de cailloux),
le relief (pente, dévers), le parc matériel (âge du matériel, adaptation tracteur-outil, type de matériels…), l’organisation du travail (organisation spatiale et temporelle) l’itinéraire cultural (type,
nombre d’interventions), l’état mécanique et le réglage du matériel, la conduite…
Ils sont liés à la structure de l’exploitation, aux choix d’investissement et aux méthodes de travail. L’influence de l’agriculteur sur
ces facteurs est plus ou moins grande.
3
3 - Les bons leviers pour réduire la consommation de carburant
Pour agir, l’analyse globale du système de production est indispensable.
Une réflexion approfondie doit permettre
d’aboutir à la hiérarchisation des actions à
mettre en œuvre :
- des actions simples et faciles, qui relèvent
du bon usage des technologies et des
bonnes pratiques (entretien, réglage et
bonne utilisation du tracteur…),
- des actions d’ajustements qui s’appuient
sur des investissements mais qui n’engendrent pas de modifications profondes du
système de production (suppression du labour et passage au semis simplifié, recours
au compostage…),
- des actions stratégiques parfois lourdes et
difficiles à mettre en œuvre mais qui auront
souvent un intérêt énergétique majeur (changement du système de production, mise en
commun des moyens de production...).
De la bonne utilisation
du tracteur...
En moyenne, 75% de la consommation de carburant des exploitations sont
liées à l’utilisation des tracteurs.
Le reste se partage entre les engins de
récolte (20 à 25%), les chargeurs télescopiques (3 à 5%) et les automoteurs de pulvérisation (3 à 5%) pour lesquels réaliser des
économies de carburant est plus difficile.
Ces matériels fonctionnent soit peu d’heures
dans l’année à charge constante et élevée
(moissonneuse-batteuse, ensileuse...) soit
souvent mais à faible charge (chargeur télescopique, pulvérisateur).
Ceci explique les nombreuses plaquettes
d’information et articles de presse
traitant de l’utilisation, du réglage et
de l’entretien du tracteur.
Suivre les préconisations données laisse
envisager une réduction de 15 à 20%
de la consommation, ce qui représente tout de même une économie de 10 à
15 litres/ha.
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Préconisations pour économiser du carburant
En référence à la Plaquette «Quelles pistes pour économiser le carburant ?»
Décembre 2007 / Chambres d’Agriculture et CUMA région Centre.
F- Utiliser le relevage avant
L’adaptation d’outils à l’avant du tracteur permet
de mieux valoriser la puissance de traction. La
charge reportée sur l’avant améliore l’adhérence tout en fournissant un travail (diminution
du nombres de passages, augmentation du
débit de chantier).
A conditions équivalentes, il faut un tracteur de
190 ch lourd pour tirer une charrue 8 corps semi-portée sur chariot tandis qu’un 160 ch léger
est suffisant pour travailler avec 8 corps répartis
entre l’avant (3) et l’arrière (5).
G- Éviter les séquences de
travail trop courtes
Les pertes de puissances sont importantes
quand le tracteur est froid. Il faut compter 15
à 20 minutes pour qu’un moteur monte correctement en température et 10 à 12 km pour
atteindre la bonne température d’une huile de
transmission.
A- Adopter les principes de
la conduite économique
Le comportement du chauffeur a une incidence
sur la consommation : éviter les accélérations et
les freinages intempestifs, anticiper et adopter
les principes de la conduite coulée.
Observé en Poitou-Charentes au cours d’un
stage de formation à la conduite économique,
l’écart de consommation peut atteindre 50%
entre 2 conducteurs pour la conduite d’un tracteur de 130 ch et d’une remorque de 12 tonnes
dans une parcelle. (Source : Fédération Nationale des Entrepreneurs des Territoires).
B- Utiliser un tracteur bien
entretenu et bien réglé
Le passage au banc régulier permet de déceler
les dysfonctionnements.
En Bourgogne, la synthèse des passages de
tracteurs au banc d’essais et de diagnostic
montre qu’il est possible d’économiser jusqu’à
1.5 litre /heure.
(Source : Fédération CUMA de Bourgogne).
C- Choisir la bonne
transmission
Les boîtes de vitesses ont largement évolué.
Grâce aux embrayages multidisques à bain
d’huile, les rapports peuvent se passer sous
charge, sans débrayer. Les systèmes de surpuissance proportionnelle (augmentation progressive de la puissance) sont plus économes
que les systèmes « tout ou rien »
Sur route, la différence de consommation peut
atteindre 19 litres /100 km entre un power
boost proportionnel et un modèle «tout ou rien»
(Source : New Holland).
D- Utiliser du carburant et
des lubrifiants «haute
performance»
Ils sont la garantie d’un meilleur fonctionnement
du moteur ; ils améliorent le rendement.
Des essais sur route, au transport et au banc
d’essai réalisés par Total et validés par la
Chambre Régionale d’agriculture de PoitouCharentes sur des tracteurs de 150 ch montrent
une réduction de la consommation de carburant
de l’ordre de 3%. (Source : Total)
E- Maîtriser les pressions de
gonflage
Au transport, la pression de gonflage doit être
augmentée pour supporter la charge et minimiser les pertes par roulement. Pour les travaux d’adhérence, il faut la baisser pour limiter
les pertes par patinage. Il est recommandé
d’évaluer la charge par pneu avec précision et
d’adapter la pression de gonflage selon les préconisations des manufacturiers.
F- Lester à bon escient
Il s’agit d’améliorer l’adhérence en augmentant
la surface de contact avec le sol. Minimiser le
patinage réduit la consommation par hectare.
Attention, un tracteur qui ne patine pas (taux
de patinage < à 10%) est souvent signe d’un
sur-lestage. L’énergie sert en partie à déplacer
du poids ! L’utilisation du relevage avant est
une bonne solution pour ajuster facilement le
lestage. Il faut toutefois ne pas oublier de déposer ces masses rendues inutiles au transport et
pour des travaux réclamant peu d’adhérence.
Une tonne de poids supplémentaire sur sol
meuble et plat à 10-12 km /heure nécessite de 6
à 8 chevaux de plus soit une sur-consommation
de plus de 1 litre /heure.
(Source : Chambre d’agriculture de la
Manche)
H- Utiliser des outils bien
attelés et bien réglés
L’utilisation des réglages du relevage (contrôle
d’effort, contrôle de position) associée à un bon
attelage de l’outil permettent d’optimiser les
reports de charges et d’améliorer l’adhérence
sans lestage excessif. Il est indispensable de
suivre les préconisations du constructeur sur les
tolérances concernant la géométrie des points
d’attelage.
I- Utiliser des outils bien
entretenus
L’affûtage des pièces coupantes et le graissage
des parties mobiles doivent être réalisées suivants les préconisations contructeur.
Les besoins en puissance pour une faucheuse
à tambours d’une largeur de 3m sont supérieurs
de 4 à 5 ch pour des couteaux émoussés, dont
le tranchant de la lame a entièrement disparu et
les arrêtes sont arrondies en comparaison avec
des couteaux affilés sortie d’usine. Cela représente 0,6 à 1 litre de carburant /heure.
(Source : rapport Fat).
Adopter ces préconisations relève du «bon
sens» mais pourrait ne pas être suffisant face à
l’augmentation du prix du carburant et à l’introduction de façons culturales mécaniques en
faveur de l’environnement (désherbage mécanique en remplacement d’une partie des produits
phytosanitaires, implantation de couverts pièges
à nitrates…) pour maîtriser un niveau de charges
acceptable pour l’exploitation.
Plus que jamais, le choix et le dimensionnement des matériels, l’organisation
des chantiers et les techniques culturales doivent être repositionnés comme des leviers incontournables de la maîtrise des charges.
5
Efficacité
des
investissements : adapter la puissance
de traction
Les charges de carburant sont
étroitement liées à la puissance
de traction observée sur les exploitations.
L’utilisation d’un «gros» tracteur pour
des travaux peu exigeants en puissance
(fenaison, désilage…) ou d’un « petit »
tracteur travaillant avec des outils surdimensionnés entraîne toujours une surconsommation. Au-delà de la puissance
c’est aussi le gabarit du tracteur qu’il faut
prendre en compte.
L’utilisation d’un tracteur de 130 ch et
d’une charrue de 4 corps génère une
sur-consommation de 12,7% (2,7 litres
/ha) comparé à un travail identique réalisé avec un tracteur de 100 ch (même
charrue, même débit de chantier : 0,4 ha
/heure à 5 km /heure). (Source : Chambre
d’agriculture de la Creuse)
Adapter les caractéristiques
des matériels
A condition d’adapter la puissance de
traction, l’augmentation de la
taille du matériel entraîne une meilleure productivité horaire mais aussi une
diminution de la consommation
de carburant.
Pour les travaux de déchaumage, l’augmentation de 1m de largeur
d’outil conduit à une économie de carburant de 6 à 11% et un gain de temps de 16
à 28%. (Source : Chambre d’agriculture
de l’Yonne).
6
Les observations montrent que l’adaptation «tracteur-outil» est souvent
mieux réalisée pour des outils
de grande largeur ; le tracteur
est alors plus sollicité ce qui induit une
consommation à l’hectare moins importante.
Pour les travaux de labour, la
consommation de carburant s’élève à
21,2 litres /ha pour les chantiers réalisés
à partir de charrues 4 corps. En comparaison, elle n’est plus que de 16,8 litres
/ha pour les chantiers effectués à partir
de charrues 9 corps, les taux de charges
moteurs respectifs passant de 54% à
84%. (Source : Chambre d’agriculture de
la Manche).
La valorisation de tels outils est
indispensable !
Pour les travaux de semis, l’étude
des jours agronomiquement praticables
(météo et conditions de sol) indique que
8 années sur 10, 70 à 90 heures sont
disponibles entre le 5 et le 25 octobre
pour effectuer les semis de céréales. En
théorie, 80 heures permettent d’emblaver
146 ha avec un semoir rapide 3 m et 195
ha avec un semoir rapide 4 m pour des
coûts d’utilisation voisins (Tableau 3,
trait plein en gras); respectivement
39.9 € /ha et 38.6 € /ha (coûts calculés en
incluant les surfaces semées en été et au
printemps, soit au total 273 ha /an pour
un 3 m et 354 ha /an pour un 4 m).
Choisir un semoir rapide 4 m
pour emblaver à l’automne
146 ha (soit le volume d’activité réalisable par un semoir rapide 3 m) entraînerait un surcoût de 1 065 € par an
pour une économie de carburant
d’à peine 5%.
Dans la réalité (valeur «observée» tableau 3), les observations montrent que sur
cette période les semoirs rapides 3 m
sont en moyenne moins bien rentabilisés ; ils réalisent en moyenne 126 ha /an
(50% de la population entre 51 et 198 ha /an),
les 4 m 240 ha (50 % de la population entre
192 et 280 ha /an). Ces chiffres (Source :
Guide des Prix de Revient 2010) traduisent
des situations très différentes. Les semoirs
rapides 3 m sont le plus souvent utilisés par des groupes importants et
éclatés de polycullteurs-éleveurs
ayant peu de surface en cultures et expérimentant les techniques sans labour alors que les semoirs 4 m concernent
avant tout des groupes réduits de céréaliers
spécialisés sur parcellaires favorables et
avec une organisation de chantier rigoureuse.
Qu’elle que soit la largeur de travail, une
bonne organisation de chantier
(réduction des temps «morts» : attelage /
dételage des outils…, délégation des travaux pour les parcelles éloignées, ...) et
une gestion pertinente des déplacements (la consommation sur route est
très mauvaise, de 25 à plus de 70 litres au
100 km suivants les situations) permettent
de mieux rentabiliser les outils, de
réduire les heures de traction /ha
et donc la consommation de carburant.
Coûts d’utilisation comparés des semoirs rapides 3 et 4 m
Coûts calculés «Matériel + Traction + Carburant + MO»
Temps disponible
du 5 au 25 octobre
Surface et coûts théoriques
3 m
4m
Tableau 3
Choisir un matériel et une organisation de chantier
Le choix d’un matériel est souvent déterminant sur l’organisation de chantier. C’est le cas de l’utilisation d’une presse à balles
carrées qui influence fortement le chantier de récolte des fourrages.
Observée au travers des coûts d’utilisation des matériels, le recours à la presse à balles carrées coûte plus cher que la presse à
balles rondes (11.6 € /tonne contre 10.3 € /tonne de fourrage pressé) (Tableau 4).
Tableau 4
7
Pourtant, la comparaison des coûts de
récolte du foin rendu stockage indique
un différentiel significatif de 4,6 € /tonne
en faveur du recours à la presse à balles
carrées par rapport à la presse à balles
rondes (Tableau 5).
Ce résultat s’explique par la densité et
le format des balles qui réduisent les
temps de transport, de manutention et
le volume de stockage.
Dans l’heure, l’attelage d’un tracteur
de 4RM / 160 ch à un plateau fourrager
de 12 m permet le transport de près de
14 tonnes de foin en balles carrées contre
à peine 9 tonnes en balles rondes pour
un tracteur de 4RM / 130 ch associé à un
plateau de 10 m. Pour des coûts à l’heure
comparables, le coût à la tonne de fourrage transporté est réduit de plus de 30%
(soit 2 € /tonne).
Ce gain de temps se retrouve dans l’analyse du chantier par poste. La réduction la plus forte s’observe sur la main
d’œuvre (8.1 € /tonne contre 10.8 € /
tonne).
La réduction observée sur le poste carburant est significative. L’économie de 1.2 € /tonne de fourrage pressé représente plus de
11 litres par hectare de SAU récolté en foin.
Tableau 5
A l’échelle du chantier (paille & foin / 2600 tonnes / 6 800 balles /an), l’économie de carburant s’élève à 4 500 litres ce qui représente encore l’exploitation annuelle de 53 ha en grandes cultures.
Dans certaines situations, l’écart observé peut être plus important encore. Il s’amplifie avec les parcellaires éclatés, le temps de
déplacement impactant une composante transport déjà conséquente.
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Choisir une technique
et une organisation de
chantier
L’épandage des effluents d’élevage fait
partie de ces chantiers dont le coût varie
fortement avec le parcellaire. Le plus
souvent, le temps de déplacement représente de 50 à 60 % du temps d’utilisation
de l’outil ; c’est le cas d’une tonne à lisier,
les temps de remplissage (20%) et de
vidange (20 à 30 % suivant la capacité
de la cuve) étant réduits. Pour un chantier
«fosse/champ» à 3.5 km de distance, le
coût est de 2.6 € /m3. Il grimpe à 4.3 €
/m3 pour une distance double. 20% de
cette augmentation est liée à la consommation de carburant.
Le choix d’une technique peut alors être
déterminant. L’approche économique du
compostage du fumier le montre.
La comparaison des coûts d’épandage
pour des parcelles proches de l’exploi-
tation montre peu de différence
entre un chantier «compost» et un
chantier traditionnel «fumier»
(différentiel de 0,3 € /tonne). Le coût du
retournement est compensé par une
diminution des coûts de transport et de
manutention.
Ce résultat s’explique par la réduction
du volume de produit à épandre diminuant les temps de transport
et de manutention.
Tableau 6
Proche de l’exploitation agricole
Dès lors que le temps de déplacement augmente, le différentiel
en faveur du chantier «compost» se creuse (+31 % d’augmentation pour le chantier « compost » contre
44% d’augmentation pour le chantier
traditionnel «fumier»). Pour une distance
double (3 km), il s’élève à 1.0 € /tonne. Il
atteint 3.3 € /tonne pour une distance de
8 km (Tableau 6).
Dans le cadre de l’Observatoire des
Charges de MECAnisation, cette distance
moyenne à la parcelle comprise entre 3 et
8 km s’observe dans 41% des situations
pour le groupe d’exploitations d’élevage
allaitant avec cultures.
Dans ces conditions, l’économie de
carburant s’élève respectivement à
21% et 27 % de la consommation observée pour le chantier
traditionnel «fumier». Observée
pour une exploitation de 70 vaches allaitantes et leurs suites, elle représente de
200 jusqu’à 500 litres /an pour les cas
extrêmes.
Sur l’utilisation annuelle d’un épandeur à fumier
partagé en CUMA
(env. 700 voyages ou 5000 tonnes
à épandre /an), l’économie de
carburant représente près de
1 300 € /an soit un peu plus de
1 850 litres /an ou encore l’exploitation annuelle de 22 hectares en
grandes cultures.
D’autres solutions existent pour limiter
l’impact des déplacements. C’est le cas
de la délégation de travaux (entraide, entreprise de travaux agricoles…)
pour les parcelles isolées et les plus
lointaines. C’est également le cas des
échanges volontaires de parcelles (échanges amiables en propriété
ou en jouissance) qui permettent d’améliorer les parcellaires agricoles et de gagner en productivité.
9
Choisir l’assolement en
commun
A une autre échelle, la mise en commun des moyens de production
(matériel, foncier, main d’œuvre) aboutit
à des gains de productivité. Le
regroupement de surfaces conduit à
l’augmentation de la taille des parcelles et
favorise la gestion en îlots. Associé à une
organisation collective du travail, il permet
d’optimiser les travaux en profitant mieux
des jours agronomiquement praticables
et engendre un gain de temps.
Simultanément, le regroupement du matériel permet de réduire le parc dont dispose chaque exploitation. Amorti sur une
plus grande surface, son coût à l’hectare
est sensiblement diminué. Pour ces nouvelles conditions d’exploitation du parcellaire, les investissements s’orientent vers
des matériels plus larges, plus puissants,
plus performants générant également un
gain de temps.
Accompagné d’un changement des pratiques culturales (abandon du labour
systématique), les résultats obtenus sont
spectaculaires.
10
A la SEP de Bord, les chiffres confirment
ces propos (Tableau 7). La puissance
de traction et de récolte ont baissé de
manière significative (1.1 ch /ha après
regroupement contre 2.5 ch /ha en
moyenne pour chaque exploitation). Dans
le même temps elle a aussi été mieux
valorisée (taux de charge moteur passant
de 28% à 53%). Les heures de traction
à l’hectare ont été réduites de 61% (dont
39% peuvent être attribuées aux regroupements des moyens de production, le
reste étant lié aux changements de pratiques culturales).
Évolution du parc matériel et de son utilisation
La SEP de Bord
Tableau 7
Ces changements se répercutent sur la facture de carburant. L’économie réalisée s’élève à 8 200 litres /an soit 17% de la
consommation avant regroupement ou encore l’exploitation annuelle de 97 hectares en grandes cultures.
4 - En conclusion …
Il n’y a pas de petites économies !
Toutes les pistes d’économies de carburant sont à
étudier compte tenu du contexte actuel (tendance
lourde à la hausse des prix de l’énergie, augmentation
des façons culturales mécaniques), seule manière de
maîtriser la facture des exploitations agricoles.
Certaines actions sont simples à mettre en œuvre
générant des réductions immédiates mais
limitées, d’autres plus complexes mais avec
un intérêt énergétique majeur. Parmi ces dernières, le choix des investissements, des
techniques culturales, de l’organisation du
travail et de gestion des moyens de production ont des impacts majeurs.
11
Pour aller plus loin
Les Chambres d’agriculture et la Fédération des CUMA de Bourgogne, vous proposent des prestations individuelles et des journées
de formation :
Prestations individuelles :
Formations :
Passage de votre tracteur au banc d’essai et de diagnostic des moteurs (mesure du couple et de la consom-
mation, calcul de la puissance réelle de votre tracteur
Diagnostic des charges de mécanisation (calcul de
vos charges de mécanisation avec détails par matériel, analyse comparative des résultats, expertise de la rentabilité des
équipements)
Agro-équipement
Économisez du carburant et valoriser votre puissance de traction (passage de votre tracteur au banc
d’essais et de diagnostic, identification des plages d’utilisation économiques, choix des filtres, lubrifiants et carburant,
impacts des pratiques et des technologies sur la consommation, incidences d’un choix d’un matériel et d’une organisation
de chantier
Calculez le coût d’utilisation de votre matériel (méthode d’appréciation de la valeur d’occasion d’un matériel,
calcul du coût d’utilisation, évaluation de différentes stratégies
de renouvellement, mise à disposition de références).
Relais Agri-Énergie
Côte d’Or
Guillaume DUMONET
Tél : 03 80 28 81 36
Port : 06 33 90 61 72
Fax : 03 80 28 81 69
guillaume.dumonet@cote-dor.
chambagri.fr
Saône et Loire
Jean-Philippe ROUSSEAU
Tél : 03 85 29 57 14
Fax : 03 85 29 57 28
jean-philippe.rousseau@
cuma.fr
Côte d’Or
Sylvie LEMAIRE
Tél : 03 80 28 81 38
Port : 06 75 88 63 76
Fax : 03 80 28 81 29
sylvie.lemaire@
cote-dor.chambagri.fr
Saône et Loire
Étienne LALANNE
Tél : 03 85 29 56 20
FAx : 03 85 29 56 77
[email protected]
Nièvre
Etienne BOURGY
Tél : 03 86 93 40 25
Port : 06 30 60 86 85
Fax : 03 86 93 40 80
[email protected]
Yonne
Richard WYLLEMAN
Tél : 03 86 94 22 24
Fax : 03 86 94 22 00
r.wylleman@
yonne.chambagri.fr
Nièvre
Etienne BOURGY
Tél : 03 86 93 40 25
Port : 06 30 60 86 85
Fax : 03 86 93 40 80
[email protected]
Yonne
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Tél : 03 86 94 26 34
Fax : 03 86 94 22 00
[email protected]
Laetitia LE BRETON, Chambre d’Agriculture de l’Yonne
Bourgogne
Sébastien LAUTISSIER
Port : 06 25 00 71 48
[email protected]
Coordination régionale
Chambre d’agriculture de Bourgogne
Françoise PIERSON
Tél : 03 80 48 43 15
francoise.pierson@
bourgogne.chambagri.fr
www.bourgogne.agriculture.fr
Document réalisé par Richard WYLLEMAN, Chambre d’agriculture de l’Yonne,
selon des références obtenues entre 2005 et 2012.
Édité en 2012
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