452 J.-L. Nicolas, J.-P. Serre / C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 350 (2012) 449–454
Exemples (cf. [5]) :
m(0,0)=;m(1,0)=3;m(0,1)=5;
m(2,0)=9;m(1,1)=7;m(0,2)=17;
m(3,0)=11;m(2,1)=13;m(1,2)=11 +19;m(0,3)=13 +21;
m2r,0=1+22r+1,m2r−1,0=(1+22r+1)/3et m0,2r=1+22r+2.
Remarques. 1) L’exposant dominant de m(a,b)au sens de [2, §4.3] est l’entier impair de code (a,b); cela se déduit des
résultats énoncés dans [2, §4]. En particulier, l’ordre de nilpotence de m(a,b)est égal à a+b+1.
2) D’après Macaulay ([1], voir aussi [3]) il est commode de noter les m(a,b)comme des monômes x−ay−b,avecla
convention que x−ay−b=0siaou best <0. Les formules du théorème 6.1 s’écrivent alors simplement
x.x−ay−b=x1−ay−bet y.x−ay−b=x−ay1−b.
7. Développement des Tpcomme séries en x=T3et y=T5
D’après le théorème 4.1, tout Tppeut s’écrire comme une série formelle en x=T3et y=T5:
Tp=
i+j1
aij(p)xiyj,avec aij(p)∈F2.(3)
De façon plus précise, on a :
Tp∈F2x2,y2 si p≡1(mod 8), (4)
Tp∈x.F2x2,y2 si p≡3(mod 8), (5)
Tp∈y.F2x2,y2 si p≡5(mod 8), (6)
Tp∈xy.F2x2,y2 si p≡7(mod 8). (7)
Exemples (cf. [5]) :
T17 =x2+y2+x2y2+x6+x4y2+y6+x6y2+x4y4+x2y6+x10 +x10 y2+x6y6+x4y8+x2y10 +···,
T11 =x1+x2+y2+x4+x2y2+y4+x2y4+y6+x6y2+x8y2+x6y4+x2y8+y10 +x10 y2+···,
T13 =y1+x2+y2+x4+y4+x6+x4y2+x2y4+x6y2+x2y6+y8+x10 +x8y2+x6y4+y10 +···,
T7=xy1+x2+x4+x2y2+y6+x6y2+y8+x10 +x8y2+x6y4+x12 +x4y8+x2y10 +···.
Dans des cas simples, on peut donner explicitement la valeur du coefficient aij(p).Parexemple:
a10(p)=1⇐⇒ p≡3(mod 8), (8)
a01(p)=1⇐⇒ p≡5(mod 8), (9)
a11(p)=1⇐⇒ p≡7(mod 16), (10)
a20(p)=1⇐⇒ pest de la forme a2+8b2avec a,b∈Z,bimpair,(11)
a02(p)=1⇐⇒ pest de la forme a2+16b2avec a,b∈Z,bimpair.(12)
Les formules (5) et (8) montrent que, si p≡3(mod 8),alorsTpest le produit de xpar une série inversible en x2et y2;
en particulier, Tpet T3ont le même noyau. Même chose si p≡5(mod 8)avec xet T3remplacé par yet T5.Onendéduit
que l’algèbre Aest topologiquement engendrée par n’importe quel couple (Tp,Tp)avec p≡3(mod 8)et p≡5(mod 8).
Notons aussi que la proposition 4.3 (resp. 4.4) de [2] reste valable si l’on remplace T3par Tpavec p≡3(mod 8)(resp. T5
par Tpavec p≡5(mod 8)).
Remarques. 1) Pour iet jfixés, la fonction p→aij(p)est frobénienne au sens de [4, §3.3]. De façon plus précise, sa valeur
nedépendquedelasubstitutiondeFrobeniusdepdans une certaine extension galoisienne finie de Q,quiestnonramifiée
en dehors de {2}et dont le groupe de Galois est un 2-groupe. Dans les deux premiers exemples ci-dessus, on peut prendre
pour extension galoisienne le corps Q(μ8)des racines huitièmes de l’unité ; dans les trois autres, les corps Q(μ8,√uv ),
Q(μ8,√u)et Q(μ8,√v)avec u=1+iet v=√2 ; le premier de ces corps est le corps Q(μ16)des racines 16-ièmes de
l’unité ; les deux autres ont des groupes de Galois sur Qqui sont diédraux d’ordre 8.
2) Si p>5, on peut se demander si la série donnant Tppeut être un polynôme en xet y. La réponse est « non » : d’après
un résultat récent de J. Bellaïche, les Tpsont algébriquement indépendants sur F2.