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Dans son lm Mon oncle Jacques Tati présente une école et l’usine Plastac
comme deux bâtiments qui ont le même caractère. Ou pourrait-on dire, qui
n’ont pas de caractère du tout. Les deux constructions banales afchent seu-
lement l’inscription école ou plastac ainsi que quelques éléments typiques qui
indiquent de quel genre d’édice il s’agit. Pour Tati visiblement l’architecture
contemporaine n’est plus capable de donner une identité spécique aux bâ-
timents qu’elle produit.
Bien que Mon Oncle date de 1958, le lm provoque des questions qui sont
toujours d’actualité. Quelle est la relation entre l’apparence d’un bâtiment et
sa destination ? Quels messages et quelles émotions l’architecture contempo-
raine veut-elle transmettre par rapport à une certaine fonction ? Comment le
bâtiment peut-il informer sur sa fonction ?
Ce travail veut discuter toutes ces questions à partir du thème de l’école.
Ce choix vient de l’importance de l’école comme lieu collectif dans chaque
village ou quartier, et du fait qu’il s’agit d’une institution publique dont tout
le monde a une expérience personnelle. De plus, l’image de l’école dans la
société ayant changé considérablement dans le temps, il est intéressant de
voir comment ce type de bâtiment change de caractère. En Suisse, depuis les
années trente du vingtième siècle la construction scolaire étant soumise à une
procédure de concours1, une certaine qualité architecturale des bâtiments
scolaires est assurée. L’école va en outre être le thème de mon travail de mas-
ter auquel cet énoncé sert comme base théorique. Les conclusions tirées de
ce mémoire fourniront les hypothèses pour le projet d’architecture.
1 Ob e r h ä n s l i , This, Vom Eselstall zum Pavillonschulhaus, Volksschulbauten anhand ausgewählter Luzerner
Beispiele zwischen 1850 und 1950, Luzern : Kommissionsverlag Reaber Bücher AG, 1996, p. 223.
Introduction : apparence et contenu