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présentation d’architectes
«On peut dire que ce projet, intitulé «Luc-
ciole» (lucioles en français), a été idéal,
parce qu’entre le moment où nous avons
été présélectionnés pour rendre un pro-
jet de concours et la fin du bâtiment, tout
s’est enchaîné sans accrocs, comme
dans un livre, en deux ans et demi seule-
ment, ce qui est plutôt exceptionnel!», ra-
conte, tout sourires, Patrick Devanthéry.
Si le projet lui-même, auquel ont collabo-
ré Frédéric Crausaz, Franziska Gygax,
Frédéric Dayer, reprend des concepts que
le bureau avait déjà développés en ter-
mes de façades et de type de bâtiment
pour l’Hôtel de Ville de Payerne, il est tou-
tefois radicalement différent: à Cressy, il
s’agissait en effet de construire un bâti-
ment neuf, au cœur d’un nouveau quar-
tier et d’en faire plus qu’une école: un lieu
public, une place publique, un lieu de fê-
tes, de sport et de réunion.
L’ensemble est constitué de trois bâti-
ments disposés sur une grande esplana-
de, avec d’un côté une rue et de l’autre
un axe vert bien végétalisé: le premier,
carré et solitaire, c’est l’école; le second
accueille le réfectoire, l’aula et des locaux
des sociétés, le troisième la salle de gym-
nastique. Ce groupe scolaire répartit ses
fonctions en trois bâtiments distribués in-
dividuellement depuis l’espace public.
Cette séparation des activités favorise la
Groupe scolaire
de Cressy (GE)
Intégrés au centre d’un nouveau quartier de logements, les trois bâtiments fonctionnent à la
fois comme école et comme centre de quartier. Un soin tout particulier a été porté à l’éclairage
dynamique des façades, qui confère une vie à l’ensemble du complexe.
L’école: accueil
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flexibilité et le fonctionnement autonome
des différentes parties du programme. Elle
permet des ouvertures différenciées (diur-
ne-nocturne, scolaire-parascolaire, etc.),
tout en assurant une liaison complète par
un parcours souterrain, ponctué de lu-
mière zénithale. Détachés les uns des au-
tres, ils composent un espace public flui-
de et différencié. Ces trois objets sont re-
liés entre eux par le sous-sol et fonction-
nent comme des pavillons de lumière: le
jour, pour recevoir la lumière et la renvoyer
à travers la couleur des stores, et la nuit,
à travers un jeu de couleurs qui devien-
nent les lumignons de la place et du quar-
tier.
Eclairage dynamique
des façades
Les 3 bâtiments sont entièrement vitrés.
L’école, les salles de classes, de rythmique
et de jeux sont équipées de grands mo-
dules de vitrages, qui comportent une par-
tie fixe et ouvrante. Les espaces communs
et de circulations bénéficient d’une lumiè-
re zénithale. L’éclairage naturel de «travail»
(400 lux) est assuré dans l’ensemble des
locaux. En période de soleil, les toiles de
stores font office de filtre, assurant à l’in-
térieur des salles le confort visuel deman-
dé. Le bâtiment de l’aula est construit sur
les mêmes principes. La salle de gymnas-
tique semi-enterrée bénéficie de 4 façades
complètement vitrées sur la partie haute
offrant un éclairage naturel uniforme à tou-
te la salle. Durant la journée, l’ensemble du
Un jour de soleil et la façade mise à nu.
Plan d’ensemble du rez-de-chaussée
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groupe scolaire de Cressy n’est éclairé que
par une faible quantité de source artificielle.
Et lorsque la nuit tombe les façades des
bâtiments s’illuminent. Elles se transfor-
ment. Leurs matières se métamorphosent,
les volumes de verre deviennent lumière et
couleurs.
Pour l’occasion, Devanthéry & Lamunière
ont collaboré avec Daniel Schlaepfer,
sculpteur-lumière travaillant à Lausanne.
Ce dernier a concocté un protocole infor-
matique, qui fait que la lumière que le bâ-
timent a reçu la journée est mémorisée,
puis restituée la nuit, avec plus ou moins
d’intensité et de mouvements, à partir de
quatre gammes de couleurs de base, une
Le préau: la place publique et lumière de
nuit.
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pour chaque saison, et la lumière «météo»,
mesurée durant la journée, qui détermine
trois scénarios: ensoleillé – nuageux – plu-
vieux. L’éclairage évolue ainsi de saturé à
pâle. Un jour d’automne ensoleillé, la co-
loration des façades est dans les tons jau-
ne–orange intense. Un jour d’été pluvieux
la coloration des façades est dans les tons
bleus mais pâle. «On peut aussi varier la
dynamique des couleurs en fonction des
événements qui ont lieu sur le site, com-
me par exemple des fêtes de quartier: on
envoie tous les programmes en même
temps pendant 2-3 heures, ce qui fait que
le bâtiment devient par moments entière-
ment rouge, ou jaune ou bleu. Avec la cou-
leur des stores et les leds, on s’offre éga-
lement des possibilités quasi infinies de
combinaisons et de nuances de couleurs»,
raconte l’architecte.
Principes constructifs
et énergétiques
Une structure statique en double couron-
ne (piliers en façade et murs autour des
dégagements centraux) permet une gran-
de flexibilité d’organisation fonctionnelle et
de cloisonnement. Un éclairage naturel pri-
vilégié pour toutes les affectations. Une
ventilation naturelle diurne et nocturne de
tous les bâtiments partout où cela est pos-
sible grâce à un système de double peau
et de ventilation contrôlée. Une forte iso-
lation de tous les éléments d’enveloppe et
protections solaires intégrées. Un chauffa-
ge par convecteurs en pied de vitrages.
Sur le plan énergétique, le choix de la dou-
ble peau permet de satisfaire à la norme
Mopec2 tout en conservant une utilisation
traditionnelle des fenêtres des classes. Il
permet aussi d’alléger les contraintes fi-
nancières de l’exploitation d’une ventila-
tion mécanique et assure la durabilité de
l’enveloppe.
Salle de gymnastique: le soleil pose la
couleur
La cour couverte: le cœur de l’école
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