présentation d’architectes Groupe scolaire de Cressy (GE) Intégrés au centre d’un nouveau quartier de logements, les trois bâtiments fonctionnent à la fois comme école et comme centre de quartier. Un soin tout particulier a été porté à l’éclairage dynamique des façades, qui confère une vie à l’ensemble du complexe. L’école: accueil 4 idea 2/2007 «On peut dire que ce projet, intitulé «Lucciole» (lucioles en français), a été idéal, parce qu’entre le moment où nous avons été présélectionnés pour rendre un projet de concours et la fin du bâtiment, tout s’est enchaîné sans accrocs, comme dans un livre, en deux ans et demi seulement, ce qui est plutôt exceptionnel!», raconte, tout sourires, Patrick Devanthéry. Si le projet lui-même, auquel ont collaboré Frédéric Crausaz, Franziska Gygax, Frédéric Dayer, reprend des concepts que le bureau avait déjà développés en termes de façades et de type de bâtiment pour l’Hôtel de Ville de Payerne, il est toutefois radicalement différent: à Cressy, il s’agissait en effet de construire un bâtiment neuf, au cœur d’un nouveau quartier et d’en faire plus qu’une école: un lieu public, une place publique, un lieu de fêtes, de sport et de réunion. L’ensemble est constitué de trois bâtiments disposés sur une grande esplanade, avec d’un côté une rue et de l’autre un axe vert bien végétalisé: le premier, carré et solitaire, c’est l’école; le second accueille le réfectoire, l’aula et des locaux des sociétés, le troisième la salle de gymnastique. Ce groupe scolaire répartit ses fonctions en trois bâtiments distribués individuellement depuis l’espace public. Cette séparation des activités favorise la Un jour de soleil et la façade mise à nu. Eclairage dynamique des façades Les 3 bâtiments sont entièrement vitrés. L’école, les salles de classes, de rythmique et de jeux sont équipées de grands modules de vitrages, qui comportent une partie fixe et ouvrante. Les espaces communs et de circulations bénéficient d’une lumière zénithale. L’éclairage naturel de «travail» (400 lux) est assuré dans l’ensemble des locaux. En période de soleil, les toiles de stores font office de filtre, assurant à l’intérieur des salles le confort visuel demandé. Le bâtiment de l’aula est construit sur les mêmes principes. La salle de gymnastique semi-enterrée bénéficie de 4 façades complètement vitrées sur la partie haute offrant un éclairage naturel uniforme à toute la salle. Durant la journée, l’ensemble du Plan d’ensemble du rez-de-chaussée flexibilité et le fonctionnement autonome des différentes parties du programme. Elle permet des ouvertures différenciées (diurne-nocturne, scolaire-parascolaire, etc.), tout en assurant une liaison complète par un parcours souterrain, ponctué de lumière zénithale. Détachés les uns des autres, ils composent un espace public fluide et différencié. Ces trois objets sont reliés entre eux par le sous-sol et fonctionnent comme des pavillons de lumière: le jour, pour recevoir la lumière et la renvoyer à travers la couleur des stores, et la nuit, à travers un jeu de couleurs qui deviennent les lumignons de la place et du quartier. idea 2/2007 5 Le préau: la place publique et lumière de nuit. 6 idea 2/2007 groupe scolaire de Cressy n’est éclairé que par une faible quantité de source artificielle. Et lorsque la nuit tombe les façades des bâtiments s’illuminent. Elles se transforment. Leurs matières se métamorphosent, les volumes de verre deviennent lumière et couleurs. Pour l’occasion, Devanthéry & Lamunière ont collaboré avec Daniel Schlaepfer, sculpteur-lumière travaillant à Lausanne. Ce dernier a concocté un protocole informatique, qui fait que la lumière que le bâtiment a reçu la journée est mémorisée, puis restituée la nuit, avec plus ou moins d’intensité et de mouvements, à partir de quatre gammes de couleurs de base, une pour chaque saison, et la lumière «météo», mesurée durant la journée, qui détermine trois scénarios: ensoleillé – nuageux – pluvieux. L’éclairage évolue ainsi de saturé à pâle. Un jour d’automne ensoleillé, la coloration des façades est dans les tons jaune–orange intense. Un jour d’été pluvieux la coloration des façades est dans les tons bleus mais pâle. «On peut aussi varier la dynamique des couleurs en fonction des événements qui ont lieu sur le site, comme par exemple des fêtes de quartier: on envoie tous les programmes en même temps pendant 2-3 heures, ce qui fait que le bâtiment devient par moments entièrement rouge, ou jaune ou bleu. Avec la couleur des stores et les leds, on s’offre également des possibilités quasi infinies de combinaisons et de nuances de couleurs», raconte l’architecte. lation de tous les éléments d’enveloppe et protections solaires intégrées. Un chauffage par convecteurs en pied de vitrages. Sur le plan énergétique, le choix de la double peau permet de satisfaire à la norme Mopec2 tout en conservant une utilisation traditionnelle des fenêtres des classes. Il permet aussi d’alléger les contraintes financières de l’exploitation d’une ventilation mécanique et assure la durabilité de l’enveloppe. Principes constructifs et énergétiques Une structure statique en double couronne (piliers en façade et murs autour des dégagements centraux) permet une grande flexibilité d’organisation fonctionnelle et de cloisonnement. Un éclairage naturel privilégié pour toutes les affectations. Une ventilation naturelle diurne et nocturne de tous les bâtiments partout où cela est possible grâce à un système de double peau et de ventilation contrôlée. Une forte iso- Salle de gymnastique: le soleil pose la couleur La cour couverte: le cœur de l’école idea 2/2007 7