Séminaire Dubreil. Algèbre et théorie des nombres L ÉONCE L ESIEUR Sur les anneaux tels que xn = x Séminaire Dubreil. Algèbre et théorie des nombres, tome 19, no 2 (1965-1966), exp. no 13, p. 1-8 <http://www.numdam.org/item?id=SD_1965-1966__19_2_A2_0> © Séminaire Dubreil. Algèbre et théorie des nombres (Secrétariat mathématique, Paris), 1965-1966, tous droits réservés. L’accès aux archives de la collection « Séminaire Dubreil. Algèbre et théorie des nombres » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/legal.php). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques http://www.numdam.org/ Séminaire DUBREIL-PISOT (Algèbre et Théorie des nombres) 19e année, 1965/66, n° 13 13-01 7 xn = SUR LES ANNEAUX TELS QUE mars 1966 x par Léonce LESIEUR désigne A étant n anneau unitaire vérifiant :1 un entier > 1 un On étudiera aussi le est un anneau corps à F exemples, les té où cas (n de Boole anneaux 2) ;9 = général dépendre cas A (n = 3) ; = parcourant l’ensemble p y dans le de l’élément est le même pour tous les éléments. n éléments, p p qui peut est A considérés sont commutatifs. Il s’agit générale, conséquence imprévue de la relation en A Exemples :i directe des somme des nombres A. x E Dans premiers. fait d’une ces proprié- (1). ’ 1. Commutativité de l’anneau Pour établir la N. JACOBSON PROPRIÉTÉ commutativité, ([6J, 217), p. 1. - L’anneau aN Supposons N non Si N ~ n - nous établissant successivement les A n’a pas d’éléments n(a) ° 9 on nilpotents an = tel que propriétés non suivantes :1 nulso a . a=a =a an N - 0 . peut écrire 1 , allons suivre la démonstration donnée par en 0 ; il existe = Si A. . considère N = k( n - ~ ~ + r avec r = 0 ou r von NEUMANN) n - 1 , d’où : PROPRIÉTÉ 2. - Le radical de Jacobson de Remarquons d’abord que A est un anneau A est nul. régulier ( au de sens car on a : x Si x ~ a donc On x = On 0 RJ(A) donc :1 la = (n x ~ 0, avec (1 - e)e d’après a x = 0 > 2) xn-l = et, comme 1 - propriété 1. ou x est e e est un = x.l.x (n = 2) . élément idempotent du radical inversible, e = 0 . Il 0 en R. résulte où les idéaux injecté sont les idéaux P1 produit direct dans le des primitifs A . L’anneau de A/P. , primitifs anneaux y A la trouve donc se projection sur une composante étant la surjection A ~ A/P.. Pour exprimer que A est un sousanneau du produit direct avec cette propriété supplémentaire : la projection sur A est un produit sous-direct une composante est une surjection, nous dirons que des anneaux primitifs A/P.. Chaque anneau primitif A/P. vérifie également la 0 (1). propriété Or on a la PROPRIÉTÉ 3. - Tout anneau relation mutatif primitif vérifiant la relation A est, bien ou avec K, bien contient ou ([6], 1 m > 33). p. d’éléments nilpotents THÉORÈME En 1. - Tout (1) est A effet, lation non un Mais ce nuls. Il une image homomorphe est dernier cas est exclu par la (1), en résulte (com- corps K = est avec m x m sur un présence produit sous-direct K dans 1donc = K , un anneau m A = de corps K . com- et par suite est commutatif. produit sous-direct du fait que la A (1) vérifiant A m dont un anneau anneau qui vérifient mutatifs est de matrices Km un anneau . corps (1) non). ou effet,y l’anneau En suivante : de corps (propriété 3) qui vérifient la re- est une surjection. Il suffit alors de démontrer que tout corps vérifiant la relation (1) est commutatif. projection chaque composante sur Nous renvoyons pour la démonstration à hl. JACOBSON I. N. HERSTEIN ([5J, p. La démonstration de la PROBLÈME un anneau 1. ~ Si La 2. - Si réponse 185) ou 324). propriété 3 suggère un anneau est primitif un anneau est premier au ~2~ , problème dans le 2 est cas les deux sans problèmes suivants :1 éléments nilpotents sans éléments nilpotents affirmative, d’après d’un 2. Caractéristique de l’anneau non nuls, est-ce non nuls, est-ce résultat récent de C, FAITH A . caractéristique de A , l’anneau relation (1). Comme Z ne la vérifie nulle. Soit donc un noethérien à gauche premier. anneau étant la rifie la a intègre ? et Y. UTUMI c po 181 à intègre ? PROBLÈME un anneau ([6Jy . , l.1 est pas, la isomorphe à Z~(c~ caractéristique ne et vé- peut être de décomposition la si Mais, ’ 1 , l’élément > impossible x n0 si = nO - 1 x . caractéristique 2. - La d’un nombre fini de nombres non et 1 1) , on 1y l’égalité x n0 x = qui précède s’applique est 7.1 de un sous-anneau affirmer que x Pi= Z.1 distincts p. , (1) vérifiant A anneau et on est tique a x ,y relation ,la est le élément a,y pour tout n(x) n - est 1 un particulier multiple c ÎÎ = x est constant. au où cas n(x) = est n constant, caractéristique à l’entier n . L’anneau et, d’après sa structure étudiée au paragraphe 2, A produit (pi - 1) . nombres commun aux k Z.l on mais est peut si la caractéris- p.-l 1 p.. Posonsi donc :1 THÉORÈME 3. seur x E est directe d’un somme aura, pour tout qui ce y pouvons alors relier la nous On p.l, nul modulo avec uand en d’un c premiers 3. Etude de la ca!actéristique Ce nilpotent a , THÉORÈME de Z - o donc (p. - m. c. a On p. K.. Chacun d’eux vérifie la relation premiers p. p. = premiers serait p. A. On dans l’anneau nombre fini de corps d’où, facteurs en c de Si A xn = x (n fixe), vérifie la caractéristique est un divi- c(n) . Remarquons que c(n) est toujours un nombre pair (p. = 2 convient). Exemples :1 1° La p - llpf 2° l’anneau 3° neau n caractéristique du champ de Galois G(p ) est py et on a bien :i 1 . = 3 . La caractéristique est 3 pour le corps F , et 6 = c(3) 30 pour l’an- pour Z/(6) . n = 5 ; Z/(30) , c(n) =30 .La caractéristique dont tous les éléments vérifient est effectivement x5 = x . 4° n doit être p c(n) = 2q ;9 = y Ce dernier Si c(n) Le nombre aura, et sera un c Plus c prenant en M(p - 1) , le nombre premier y caractéristique la égale à donc elle est 2 , 2 . est 2 . également dans un problème très élémentaire de théola caractéristique d’un anneau A vérifiant xn - x = 0, est k.l ,y x = (k ;z) : é E kn - diviseur de l’ensemble des entiers k . précisément :1 c(n) nombre c’(n) c(n) =c’(n) . le p. g. 10 Tout facteur 1 = décrit k donné par la formule Soit q(p - 1) . divisible par c. Z , le p. g. de c(n) k kn - kn - k (k ~ Z) . k Démontrons c’(n) . Soit est divisible par est divisible par c’est-à-dire p est le k d. des nombres est facteur de Il faut montrer que lorsque c. (2). d. des nombres premier k . C’est évident soit = 2 . pair, c(n) = 5. - Lors ue n - 1 2q - intervient rie des nombres. Si on est n effet,y elle divise En effet, si donne le résultat suivant :1 exemple THÉORÈME 4. - à égal donc pair, 2 . En 1 p . l’égalité :t p tel que p ,y quel que Sinon, dans le corps est 1 F . On dé- en duit :1 d’où k~=k . 2° Tout facteur que kn - k = ment k est k.. 1 (modp) 0 de c~(n) pour tout c(n) . déduit k Soit est facteur de keJZ . On en = k p du corps F . Or le groupe y q(p - l) * On a donc premier tel pour tout élé- multiplicatif des éléments non nuls cyclique d’ordre p - 1 ;i soit k0 un générateur de ce groupe. On a 1 , et les puissances de k égales à k ont des exposants de = + premier de F donc la forme s +q(p - 1) ou n- 1 =q(p - 1) 3° Les facteurs premiers de c’(n) sont tous distincts. Supposons en effet soit un diviseur de c*(n) . En prenant k p ~ on voit que p~ que p~ ( of > l) diviserait n ~ p~ diviserait p ~ ce qui est impossible. Si p . Si n= 1 . = a > pn n, également serait un diviseur commun9 Il résulte des . propriétés 1°, 2~, 3~ la propriété c(n) = 2 retrouve ainsi On y THÉORÈME 5’. - Lorsque c(n) décrit tel anneau est constant. L’anneau se = cas Dans le cas précédent. 0 n = 2q on y 1 . - contenter de k prendre pour xn fini vérifiant c. kn - do des nombres = en anneau A est le (n fixe). x n’est pas un théorème de produit un structure), au où cas n commutatifs,vé- sous-direct de corps résulte que chacun des corps composants est x ,y c’est-à-dire un champ de Galois G(p) ,y avec Il k (2). est donc A (1). rifiant la relation un corps déduit :1 THÉORÈME 6. - Tout champs Comme tel que est y produit sous-direct r. de Galois p.l - 1 | n - 1 . avec Inversement, tout produit sous-direct vérifie xn = x (n fixe) tel que r. de 5,y le p. g. p xn = ue (qui le théorème 1 Appliquons en k donné par la formule 4. Structure d’un On k prenant en au naturels, d’où :1 des nombres nombre c(n) = c’(n) . que dans la démonstration du théorème peut, qui ramène ce de tels de Galois est champs un anneau qui xn .- x . application,y xn - x 0 = allons obtenir des informations nous sur l’exposant pour tous les éléments de l’anneau. On remarque en minimum n effet que9 r. (p - l) si est le plus petit commun multiple des nombres r. p. i 1 sant 1 intervenant dans les minimum, et il vérifie :t THÉORÈME 7. - L’exposant est tel que m - 1 soit le ’ r. p. 1 - 1 (p. exemple, p~ = 2 , n - 1 minimum = m on a xm = k(m - 1) . d’un anneau L’entier x . m est l’expo- D’où :r donné A tel que xm - x ~ 0 plus petit2014201420142014201420142014201420142014201420142014201420142014~201420142014201420142014201420142014 multiple d’entiers de la forme commun premier). Tous les nombres entiers Par composantes,y si d’où :1 m est ne pair, peuvent ainsi être obtenus m - 1 est impair, et il comme en exposant minimum. résulte nécessairement 9 THÉORÈME tit 7’. - Un exposant minimum pair Par à 2 si exemple, m = (anneau 2 éléments) peuvent 4 ou de même de m= 2r - de nombres entiers de la forme multiple commun est tel que m 6 :1 un anneau de Boole), être obtenus m tel que y est pe- sous-direct de corps exposant minimum comme plus 1 . (produit 4 = soit le 1 m - un anneau il n’en est pas de Boole. En effet9 la caractéristique étant égale à 2 (théorème 4), on obtient en développant (x + l’égalité x4 + x2 - 0 , c’est-à-dire x4 = x2 d’où en multipliant par x2 x 9 ~ > > ~6 2 x .s = Remarque. - Au lieu de prendre l’exposant minimum, on peut au contraire se propon en le remplaçant par ser d’augmenter n + k(n - 1) ou m + k(m - I~ . On démontre alors qu’il est toujours possible de choisir pour exposant un nombre premier. 0 Par x4 exemple :i x7 = ====> x = est x ,~ et 7 premier. 5. Etude du demi-groupe multi licatif de l’anneau. Les demi-groupes dans J. A. GREEN et D. REES possible d’obtenir xn lesquels ~4~, = ont été étudiés x et par T. C. BROWN des résultats plus précis [l]. sur le en Dans le particulier cas par d’un anneau, il est demi-groupe,y qui tiennent es- sentiellement à la commutativité. THÉORÈME x = 8. - Le est x Remarquons une demi-groupe multiplicatif d’un anneau vérifiant la condition réunion de groupes multiplicatifs deux à deux disjoints. que tout élément cyclique multiplicatif Gx e , et qui est un idempotent de A. Si l’incycliques Gx et Gy n’est pas vide, ces deux groupes e (résultat général de la théorie des demi-groupes). engendre x x( - dont l’élément neutre est tersection des deux groupes ont le même élément neutre = Le sous-groupe maximum e éléments existe alors la dans Ge x pour ayant lesquels il réunion,des est groupes l’opération comme G , qui un groupe y élément neutre est alors l’ensemble r(x) tel que xr(x) = sont deux à deux induite par la multiplication exemple, l’anneau correspondant aux Z/(6) dans est la réunion des groupes idempotents 0 1 , 4 , 3 . y On déduit immédiatement du théorème 8 :1 L’anneau disjoints, établi. Par e . et G A des est l’opération A . Le théorème est THÉORÈME 9. En Un effet, les seuls semble des éléments 6. Retour d’intégrité anneau idempotents sont non un 1 . Le groupe et corps. est nul ;9 l’en- G~ G~ . la commutativité. sur s’appuie d’établir simplement le théorème 3 (cf. [6J, suivante PROPRIÉTÉ 4. - étant A p. sans la commutativité. Il est sur à l’aide de la commutativité, supposer la possible 211). un anneau vérifiant la condition x =x, tout idem- est central. potent Soit d’où 0 est x = nuls de l’anneau est le groupe La démonstration du théorème 8 propriété tel que idempotent, et un e ~ (propriété 1). y = 0 Nous laissons soit Il en x E A . Posons résulte ex = y ex(l - e) . = On . groupes ainsi obtenue ne 0, y De même exe . lecteur le soin d’en déduire le théorème 8. Mais la au y = a partition en prouve pas la commutativité. Celle-ci serait assurée si on démontrait que les groupes sont abéliens. Dans le cas la relation bien connu. n x = fixe, on peut essayer de déduire la commutativité x , par des identités formelles d’un Donnons En linéarisant cette une démonstration valable pour relation, c’est-à-dire en n = anneau. Le l’égalité xy - yx = 0 , = yx) n = 2 est on ob- de 3 . Posons :1 remplaçant y par tientô Pour démontrer cas (xy il suffit donc d’établir :t y + z ,y 13-08 Or cette relation est Le conséquence quelconque nécessite n cas une dont la nature n’a pas les p-anneauxs anneaux de (4) quand on y remplace z par xy - yx . la recherche d’identités formelles dans un anneau été trouvée. encore Signalons, pour compléter de la caractéristique [3J les travaux de A. Z. FOSTER bibliographie? p (premier) qui x vérifient = sur x . BIBLIOGRAPHIE [1] BROWN (Thomas C.). - Cambridge phil. [2] FAITH POSTER GREEN (A. L.). - Generalized "Boolean" (J. A.) and REES Cambridge phil. Soc., [5] [6] = x , Proc. and UTUMI (Yuzo). - On noetherian prime rings, Trans. Amer. math. t. 114, 1964, p. 53-60. Z., t. 58, 1953, p. 306-336 et t. 59, [4] x2 (Carl) Soc., [3] On the finiteness of semi-groups in which Soc., t. 60, 1964, p. 1028-1029. (D.). t. 48, On theory of universal algebras, Math. p. 191-199. 1953/54, semi-groups in which 1952, p. 35-40. x2 = x , Proc. (I. 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