(e) Soit `a pr´esent R=IJKL un rectangle qui n’est pas un losange. On pourrait s’en tirer
avec des arguments analogues `a ceux qui pr´ec`edent, mais on va proc´eder diff´eremment.
Soit A,B,C,Dles milieux de [IJ], [JK], [KL], [LI]. Avec 1◦(e), on v´erifie que ABCD est
un losange. Par conservation du milieu, si une isom´etrie conserve R, elle conserve ABCD.I
J
K
L
A
B
C
D
A pr´esent, soit I0,J0,K0,L0les milieux de [AB], [BC], [CD], [DA]. Comme ci-dessus, si une
isom´etrie conserve ABCD, elle conserve I0J0K0L0.
(f) Or, on v´erifie sans peine que l’homoth´etie hde centre O, centre de gravit´e de R, et de
rapport 1/2, envoie Rsur R0=I0J0K0L0. Comme hcommute `a toute isom´etrie du plan qui fixe
O, l’isomorphisme de 2◦(b) est l’identit´e : les groupes de Ret de R0co¨ıncident. Les inclusions
de (e) montrent que c’est aussi celui de L.
Au bilan, le groupe des isom´etries de Rest le groupe d’ordre 4 engendr´e par les r´eflexions
d’axes les m´ediatrices des cˆot´es, qui sont les diagonales de L.
(g) Je ne sais pas expliquer a priori que tous les rectangles ont le mˆeme groupe de sym´etrie.
5◦Groupe des isom´etries d’un carr´e
(a) Soit C=ABCD un carr´e, Oson centre de gravit´e. Une isom´etrie directe qui conserve Cest
une rotation de centre O. Elle est parfaitement d´etermin´ee par l’image d’un point, par exemple
A, laquelle peut prendre 4 valeurs possibles. Il y a donc au plus 4 rotations qui conservent C.
Or, les rotations d’angles 0, ±π/2 et πconservent C, car les diagonales de Csont orthogonales
et de mˆeme longueur. Par suite, il y a exactement 4 rotations qui conservent C.
(b) Les 4 r´eflexions d’axes les diagonales et les m´ediatrices des cˆot´es conservent C, car Cest
un losange et un rectangle. Par le lemme utile de 2◦(a), on a fait le tour de ces choses.
(c) Le groupe des isom´etries qui conservent Cest donc d’ordre 8. On l’appelle groupe di´edral.
On montre qu’il est engendr´e par une rotation rd’angle ±π/2 et une r´eflexion s. On v´erifie
qu’il n’est pas commutatif : srs−1=r−1. Il contient un sous-groupe distingu´e, isomorphe `a
Z/4Z(les rotations) et le quotient est isomorphe `a Z/2Z.
(d) Le lemme 2◦(b) donne une bonne raison a priori pour laquelle tous les carr´es ont le mˆeme
groupe d’isom´etries, car tous les carr´es sont semblables.
6◦Compl´ements
(a) On peut savoir qu’il y a un seul autre groupe non ab´elien de cardinal 8, qu’on d´ecrit par :
Q={±1,±i, ±j, ±k}, o`u le produit est d´etermin´e par : 1 est neutre, (−1) commute `a tout le
monde ((−1)i=i(−1) = −i, etc.), i2=j2=k2=−1, ij =−ji =k.
Le groupe du carr´e et le groupe Qne sont pas isomorphes, car le groupe du carr´e contient 2
´el´ements d’ordre 4 (ret r3), alors que Qen contient 6 (±i,±jet ±k).
(b) Montrons a priori que le groupe de n’importe quel rectangle s’injecte dans celui du carr´e.
Fixons une affinit´e ade rapport convenable qui transforme notre rectangle ABCD en un carr´e
A0B0C0D0. Consid´erons alors l’application f7→ af a−1d´efinie sur l’ensemble des applications
affines du plan. Si fconserve le rectangle, alors af a−1pr´eserve les sommets du carr´e, comme
dans le lemme 2◦(b).
Or, toute application affine bijective qui pr´eserve le carr´e est une isom´etrie, ce que l’on peut
v´erifier par exemple en consid´erant l’image du rep`ere (O0,
−→
O0A0,
−→
O0B0) (o`u, bien sˆur, O0est le
centre du carr´e A0B0C0D0). L’application f7→ afa−1induit donc une injection des applications
affines qui pr´eservent un rectangle dans le groupe des isom´etries du carr´e.
(c) L’int´erˆet du point (b), c’est de fournir un traitement de la le¸con en sens inverse : du carr´e
vers les parall´elogrammes plus g´en´eraux.
En effet, connaissant le groupe du carr´e, il est facile de tester, pour gisom´etrie du carr´e, si
a−1ga est une isom´etrie du rectangle. Plus g´en´eralement, cette m´ethode marche pour n’importe
quel parall´elogramme.
(d) Noter que le groupe du carr´e d´ecrit aussi les fa¸cons de num´eroter les parall´elogrammes
(voir 1◦(b)). Pouvez-vous l’expliquer `a l’aide de (b) ?
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