Publicité Georges Frydman, créateur de mobilier contemporain Georges Frydman dessine des formes et des volumes. Héritier du célèbre Bauhaus, enfant de Le Corbusier,,i1 nous propose, à travers ses recherches et ses compositions ,un nouvel art de vivre, un nouvel art d'habiter. Ses créations sont éditées par la firme EFA. CORBUSIER avait raison, qui qualifiait les maisons de « machines à habiter ». Ce qui fit couler à l'époque, est-il besoin de le rappeler ici, de grandes quantités d'encre. Pourtant, pour meubler ces maisons d'aujourd'hui, une poignée d'hommes se dressèrent en Europe, dans les années 20, contre une certaine conception de l'art. En France, c'est bien Le Corbusier - encore lui - qui, le premier, traduisit les principes d'un nouvel art d'habiter. Et il faudra attendre de longues années pour que ces mêmes principes inspirent des réalisations industrielles. Maquettes d'avions Déjà, adolescent, Georges Frydman est attiré par la science de la géométrie dans l'espace. D'où lui vient ce goût ? Peut-être de son père, tailleur, capable d'exécuter exactement un habit sans même prendre de mesures... Tout ce qui a trait à la structure passionne Georges Frydman. Il entre donc aux Arts et Métiers, montrant un penchant tout particulier pour le modélisme en aéronautique, le dessin des avions. . Mais un jour, c'est le choc. Il tombe - le mot n'est pas trop fort - sur le fascicule « Le Corbusier (toujours lui!) ou le Lyrisme des Temps Nouveaux », dont la lecture marque pour lui bien plus qu'une découverte. La révélation de ce à quoi il aspire depuis toujours : l'étude du mouvement et des formes, des proportions et des volumes, des structures et de l'espace. Il commence alors des études d'architecture aux Beaux-Arts, auxquelles hélas la guerre mettra prématurément terme. C'est égal. Georges Frydman, enfin, sait. Et la paix revenue, impatient de mettre ses théories toutes neuves en pratique, il choisit la Provence pour y -construire sa maison. « On nous traitait de fous » La maison était achevée. Restait à la meubler. Alors Georges Frydman, architecte, se met tout naturellement à dessiner des meubles et des structures. Et bientôt, des curieux se pressent devant la vitrine de sa boutique de meubles, à Nice. « On nous traitait de fous, se souvient-il. Les gens ne comprenaient pas... » Puis la stupeur fait place à l'enthousiasme. Petit à petit, les formes qu'il crée prennent forme. Il dessine tout des sièges, des tables, et surtout des meubles par éléments, des structures métalliques indépendantes dont il a l'idée de soumettre le projet à celui qu'il considère toujours comme le maître : Le Corbusier. Dans sa tanière du Cap Martin, l'avocat du fonctionnalisme entrevoit le bien-fondé de ces rayonnages dont la « modularité » apporte enfin une réponse au problème de l'organisation de l'espace habitable posé par les maiSons modernes. Prix René Gabriel 1966 C'est le signe que Georges Frydman attendait pour se lancer dans la production en série. En 1954, avec le peintre Louis Solères, il crée à Nice la firme EFA qui, depuis, édite toutes ses réalisations : meubles par éléments, surtout, mais aussi lambris, tables, sièges, bureaux... Une oeuvre très complète consacrée en 1966 par le prix René Gabriel, décerné pour la première fois - le fait mérite d'être souligné - à un créateur de province. Le jeu des volumes « Les feuilles des arbres sont toutes semblables, et pourtant chaque arbre est unique. » Georges Frydman définit ainsi toute sa conception de l'architecture intérieure où le figé, l'immuable sont exclus pour laisser libre cours au jeu des volumes dans la lumière. Lorsqu'on soumet à son bureau d'études (Le Corbusier avait baptisé le sien « atelier des recherches 'patientes s) l'aménagement d'une pièce, Georges Frydman en étudie lui-même le plan. Mais avant de tracer le premier trait de crayon, il veut tout savoir sur la pièce en question. Il veut en connaître les