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mars
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avec l’apparition de la CGH-array (compa-
rative genomic hybridization) ou de la qPCR
(PCR quantitative en temps réel), expli que
encore la Pr Frydman. L’augmentation de
sensibilité qui en a résulté a permis de
démontrer que l’utilisation du “DPI-A”
apportait un bénéfice sur les taux de gros-
sesse, en biopsiant des embryons de trois
jours. Toutefois, une équipe a mis en évi-
dence un effet délétère de la biopsie sur
l’embryon lorsque celle-ci était pratiquée
au troisième jour de développement en
comparaison avec le cinquième. Ce résul-
tat a encouragé les embryologistes à déve-
lopper la biopsie du trophectoderme au
stade de blastocyste. »
Où en sommes-nous aujourd’hui ? Notre
auteure précise que les résultats de trois
études prospectives randomisées ont été
publiés et sont disponibles. Les « couples
comparés » sont de « bon pronostic ». Une
biopsie de l’embryon est réalisée au stade
de blastocyste et une analyse génétique de
l’ensemble des chromosomes est effectuée.
Les biologistes de la reproduction obser-
vent alors que près de 50 % des blastocystes
sont porteurs d’aneuploïdies. Ils expli quent
aussi que les taux de grosses se évolutive
sont supérieurs (et les taux de fausse couche
inférieurs) lorsqu’on effectue un DPI-A.
En d’autres termes, le DPI-A appliqué au
stade de blastocyste apporte un bénéfice
direct pour les couples infertiles – et ce
tout en facilitant la pratique du transfert
d’un seul embryon, ce qui réduit le risque
de grossesse gémellaire.
Il faudrait, en toute rigueur, compléter
le dossier avant d’être pleinement en me-
sure de juger. Explorer notamment les
limites des pratiques actuelles ; à savoir
que le recours à la vitrification des blasto-
cystes biopsés peut être nécessaire, qu’il
faut compter avec le coût financier de
l’analyse génétique qui s’ajoute à celui de
la tentative de FIV. « Une étude médico-
économique est donc nécessaire, compa-
rant le coût du DPI-A au coût total des
tentatives répétées qui aboutissent à un
échec d’implantation ou à la survenue d’une
fausse couche ou, encore plus grave, à la
pratique d’une interruption médicale de
grossesse en cas d’aneuploïdie viable, sou-
ligne la Pr Frydman. Le coût psychologi que
est également à prendre en compte, car il
est évident que les couples sont morale-
ment épuisés et souvent déprimés, ce qui
aboutit à de nombreux arrêts de travail. »
Où l’on découvre aussi le contexte
dans lequel évoluent des professionnels
de santé qui conçoivent, transfèrent ou
congèlent des embryons humains « tout
en sachant que la moitié d’entre eux sont
porteurs d’une aneuploïdie ». « Leur trans-
fert nous conduit à exposer le couple à
un risque de complication, prévient la Pr
Frydman. Au regard de l’objectif d’amé-
lioration de la qualité des soins, l’interdic-
tion du DPI-A est devenue une contradic-
tion incompréhensible, d’autant que dans
certains cas, sa pratique n’ajoute aucun
geste médical supplémentaire. »
Or, il faut savoir qu’en France, le
diag nostic génétique préimplantatoire sur
embryons issus de FIV n’est autorisé qu’à
titre exceptionnel : uniquement lorsqu’il
concerne des couples ayant un risque par-
faitement identifié de transmettre une
maladie génétique d’une particulière gravité.
Ces biopsies embryonnaires ne peuvent
être pratiquées que dans les quatre centres
français habilités par l’administration sa-
nitaire et éthique. Et, le cas échéant, seule
la maladie génétique pour laquelle le couple
est pris en charge est recherchée. « Triste-
ment, le taux de fausses couches obtenu
après DPI avoisine les 25 %, en raison d’aneu-
ploïdies qui auraient pu être diagnosti-
quées sur la cellule biopsiée, conclut la Pr
Frydman. De plus, deux centres ont déjà
été con frontés à la pratique d’une inter-
ruption médicale de grossesse en raison
d’une trisomie 21 diagnostiquée au stade
fœtal – et ce alors que le diagnostic aurait
pu être fait au stade embryonnaire. »
L’auteure de l’éditorial de Médecine /
Sciences cherche un titre pour la quatrième
saison de cette série. On peut aussi, d’ores
et déjà, songer aux titres des suivantes.
lu pour vous
Les technologies de communication sont con
sidérées comme importantes à l’avenir de notre
système de santé, grâce à leur impact poten
tiel sur la coordination des soins. Une de ces
technologies, la téléphonie mobile, connaît
une expansion très importante ces dernières
années en Suisse. En 2014, le taux de couver
ture est déjà de plus de 135 abonnés pour 100
habitants (réf. OFCOM). Disponible sur chaque
téléphone mobile, le SMS (short message ser-
vice) est un moyen de communication entre
utilisateurs incontournable. En outre, le SMS
est de plus en plus utilisé dans la santé, notam
ment les rappels de rendezvous. Dans ce
contexte, des chercheurs américains ont voulu
déterminer l’efficacité des SMS comme outil
d’amélioration de l’adhésion thérapeutique, car
un patient chronique sur deux adhère mal ou
peu à son traitement.1 Une métaanalyse a été
conduite sur seize essais cliniques randomisés
contrôlés avec 2742 patients (âge moyen de
39 ans, 50,3 % de femmes) atteints de maladies
chroniques.2 Les résultats sont encourageants :
les SMS ont doublé la probabilité qu’un patient
adhère à son traitement (OR : 2,11 ; IC 95 % : 1,52
2,93 ; p < 0,001), indépendamment du type de
maladie, de la durée de l’intervention (moyenne
de douze semaines) ou des caractéristiques
du message reçu (personnalisé, bidirectionnel
ou quotidien).
Commentaire Le SMS est une technologie
peu coûteuse, facile à utiliser et semble utile
dans l’adhésion thérapeutique. Néanmoins, des
précautions s’imposent à cause de l’hétéro
généité et des aspects méthodologiques des
essais cliniques analysés, comme l’adhésion
signalée par les patients euxmêmes, la durée
d’intervention courte ou l’absence d’outcomes
cliniques.3 Des investigations plus rigoureuses
doivent être conduites pour éliminer les limi
tations méthodologiques existantes avant de
faire passer ce message plus largement.
Dr Alexandre Gouveia
Policlinique médicale universitaire, Lausanne
1 Sabate E Adherence to longterm therapies Evi
dence for action Geneva World Health Organisation
Report No
2 Thakkar J et al Mobile telephone text messaging
for medication adherence in chronic disease A meta
analysis JAMA Intern Med
3 Nieuwlaat R et al Mobile text messaging and adhe
rence of patients to medication prescriptions A txt a
day keeps the doctor away? JAMA Intern Med
D.R.
Un SMS comme outil d’adhésion
thérapeutique une technologie
ancienne mais prometteuse?
1 Frydman N Augmenter les chances de succès de la FIV
grâce au diagnostic génétique préimplantatoire des
aneuploïdies DPIA Mythe ou réalité? Méde
cine/Sciences
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