D´emonstration. L’id´ee est de raisonner par r´ecurrence sur l’indice de Hdans G.
Pour l’initialisation, on a H=G, il n’y a donc rien `a d´emontrer.
Sinon, supposons le th´eor`eme vrai pour tous les indices strictement inf´erieurs `a [G:H]. Soit χ∈b
H
et choisissons x∈G−H. En posant H0=< H, x >, on obtient [G:H0]<[G:H]. Il nous suffit donc
d’´etendre χ`a H0puis d’utiliser l’hypoth`ese de r´ecurrence.
Soient kl’ordre de xdans G/H et ζune racine k-i`eme de χ(xk), i.e ζk=χ(xk).
Tout ´el´ement h0∈H0peut s’´ecrire h0=hxa, avec h∈H, a ∈Z.
A partir de l`a, on prolonge χsur H0par le morphisme (ce qu’on v´erifie ais´ement) que l’on notera
abusivement χd´efinit par :
χ(h0) = χ(h)ζa
Ce morphisme est bien d´efini car ind´ependant de la d´ecomposition hxade h0.
Ainsi, on est parvenu `a prolonger χsur H0et l’hypoth`ese de r´ecurrence permet ensuite de conclure.
Nous allons d´esormais utiliser ce premier r´esultat sur les caract`eres pour d´emontrer un th´eor`eme de
dualit´e des groupes ab´eliens finis, en commen¸cant par le cas cyclique.
Lemme 1. Si Gest cyclique, i.e G∼Z/nZ, alors b
G∼Z/nZ.
D´emonstration. G=< x >,χ∈b
Gest donc enti`erement d´etermin´e par χ(x). Or, on a χ(x)n=χ(xn) =
χ(eG) = 1 donc χ(x)∈Un. R´eciproquement, ∀ζtel que ζn= 1 χ(xk) = ζkd´efini un caract`ere. Ainsi,
φ:b
G→Un
χ7→ χ(x)
est un isomorphisme, ce qui permet de conclure que b
Gest cyclique d’ordre n.
Proposition 2. Le groupe b
Gest un groupe ab´elien fini de mˆeme ordre que G. De plus, b
b
Gest canoni-
quement isomorphe `a G.
D´emonstration. Raisonnons par r´ecurrence sur l’ordre nde G.
Le cas n= 1 est trivial.
Soit n>2. Supposons le r´esultat vrai pour les groupes Htels que |H|< n.
Soit Hun groupe cyclique non trivial de G. Si H=G, le lemme pr´ec´edent d´emontre le r´esultat.
On est donc ramen´e au cas o`u Hest cyclique et {e}(H(G. On consid`ere alors le morphisme de
restriction
ρ:b
G→b
H
χ7→ χ|H
qui est surjectif d’apr`es la proposition de prolongement.
On a alors |b
G|=|b
H|| ker ρ|.
Mais le noyau de ρest form´e des caract`eres de Gtriviaux sur H, et est donc isomorphe `a [
G/H.
En outre, par hypoth`ese de r´ecurrence, |b
H|=|H|et |[
G/H|=|G/H|, ce qui nous donne finalement
|b
G|=|H||G/H|=|G|.
Cela d´emontre donc la premi`ere partie de cette proposition.
Pour x∈G,χ7→ χ(x) est un caract`ere de b
G, ce qui permet de d´efinir de mani`ere canonique
l’homomorphisme
:G→b
b
G
x7→ χ7→ χ(x)
Montrons que est un isomorphisme de Gsur son bidual. Il est clair qu’il s’agit d’un morphisme.
D’apr`es ce que l’on vient de d´emontrer, ces deux groupes ont mˆeme ordre, il suffit donc de montrer
que est injectif. Or si x6= 1, il existe χ∈b
Gtel que χ(x)6= 1. Mais alors, (x)(χ) = χ(x)6= 1, donc
(x)6= 1.
On a donc bien d´emontr´e que est injectif, ce qui conclut le th´eor`eme.
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