Dans cet article, je pr´
etends `
a peu: je reprends tout simplement l’expos´
e de Toronto avec quelques suppl´
ements.
Je d´
ecrirai bri`
evement le nouveau rep`
ere auquel le titre fait r´
ef´
erence, ensuite je donnerai un pr´
ecis des conclu-
sions tir´
ees des r´
esultats num´
eriques, et enfin j’expliquerai de quel c ˆ
ot´
e il me semble `
a pr´
esent le plus prometteur
d’aborder les questions soulev´
ees. Une connaissance des fondements de la th´
eorie des formes automorphes sera
exig´
ee du lecteur.
Les nombres mπ(ρ).Une fonction L-automorphe est d´
efinie provisoirement par un produit eul´
erien
L(s, π, ρ) = Y
p/∈S
1
det 1−ρ(Ap(π))
Nps.(1)
Ici πest une repr´
esentation automorphe d’un groupe Gsur un corps global F, qui au d´
ebut est un corps
de nombres, mais qui par la suite est aussi un corps de fonctions sur un corps fini; {Ap(π)}est la classe de
Frobenius-Hecke de π`
a la place p, et est souvent dite la classe de Satake, alors que ρest une repr´
esentation du
groupe LG, dit le groupe Lattach´
e`
aG. L’ensemble Sest un ensemble fini qui contient toutes les places infinies
et dont le choix pr´
ecis n’a pas ici d’importance. Tˆ
ot ou tard on voudra une d´
efinition dans laquelle le produit est
pris sur toutes les places finies, mais nous ne sommes pas arriv´
es `
a ce point.
`
A mon avis, la d´
emonstration de la possibilit´
e de prolonger analytiquement toutes ces fonctions passera
par la fonctorialit´
e. Cependant, plutˆ
ot que d’insister trop sur ce point, nous pouvons nous demander s’il y a
´
eventuellement des cons´
equences `
a tirer de ce prolongement analytique, que nous pouvons aborder tout de suite
et directement sans attendre une d´
emonstration de la fonctorialit´
e ou de l’existence de ces prolongements Ces
cons´
equences pourraient mˆ
eme nous indiquer la voie `
a suivre pour trouver les d´
emonstrations convoit´
ees. Je
rappelle, par exemple, que selon les conjectures importantes de Arthur ([A]) on devrait pouvoir, en d´
eveloppant
la formule des traces et en utilisant un argument par r´
ecurrence, partager les repr´
esentations automorphes en
deux classes: celles pour lesquelles on peut accepter et mˆ
eme s’attendre `
a ce que la conjecture de Ramanujan
soit fausse; celles pour lesquelles toute th´
eorie envisage `
a pr´
esent que la conjecture soit vraie. Pour ces derni`
eres
repr´
esentations, dites de type Ramanujan, l’ordre mπ(ρ)du pˆ
ole de la fonction L(s, π, ρ)au point s= 1 a une
signification majeure. J’ai propos´
e dans l’article [BE] qu’on cherche `
a introduire les nombres mπ(ρ)directement
par une voie qui ´
evite le prolongement analytique, mˆ
eme si cette voie ne donnait peut-ˆ
etre `
a prime abord que
des nombres r´
eels, pour lesquels il faudrait ensuite d´
emontrer que ce sont en fait des entiers non n´
egatifs.
Plus pr´
ecisement, j’ai propos´
e que l’on cherche `
a´
etablir des formules non pas pour chacun des nombres
mπ(ρ)s´
epar´
ement, mais pour des sommes de la forme
X
πY
v∈S
trπv(fv)mπ(ρ).(2)
Dans cette formule l’ensemble Sest, comme celui de la formule (1), un ensemble fini de places qui contient
toutes les places `
a l’infini. De plus, pour que la somme soit finie nous fixons un caract`
ere central global unitaire χ
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