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La Lettre du Gynécologue - n° 288 - janvier 2004
D
OSSIER
Résultats
Notre série comprend 285 patientes. L’étude de la morbidité
opératoire met en évidence :
– deux incidents opératoires (une plaie de l’urètre, une perfora-
tion du cul-de-sac vaginal) ;
– deux bandelettes transvésicales dans les 45 premiers cas qui
correspondent à une mauvaise maîtrise de la technique ;
Une étude multicentrique avec un recul d’un an minimum fait
apparaître (2) :
– des résultats sur l’incontinence similaires à ceux observés
par les bandelettes rétropubiennes ;
– la bandelette transobturatrice semble moins dysuriante que la
bandelette rétrobubienne.
PROLAPSUS UROGÉNITAL ET VOIE TRANSOBTURATRICE
(CHIRURGIE MINI-INVASIVE : CHIRURGIE VAGINALE
PERCUTANÉE ET INCISIONS RÉDUITES)
Prothèse (photos 4 et 5)
Il s’agit d’un hamac rétrovésical de 9 cm* 6 cm muni de 6 sta-
bilisateurs (stabilisateurs transobturateurs [STO] antérieurs,
transobturateurs postérieurs [latéraux], stabilisateurs posté-
rieurs ou transutérosacrés [STUS], voire trans-sacroépineux
[TSE]).
Technique chirurgicale
Cette technique a été mise au point par E. Delorme et G. Eglin.
Une pince de Muze exerce une traction sur le col utérin à fin
d’exposer le cul-de-sac vaginal antérieur. L’incision vaginale
est pratiquée sur la face antérieure du col utérin transversale-
ment sur le versant cervical du cul-de-sac vaginal.
La tranche de section vaginale antérieure est saisie en totalité
(peau vaginale et fascia de Halban) et tractée vers le haut
exposant le plan vésicovaginal. Le décollement vésicovaginal
est conduit progressivement en éversant la paroi vaginale anté-
rieure et sans colpotomie complémentaire. Cela évite tout
contact entre prothèse et cicatrice vaginale. Ce décollement est
arrêté en bas et au milieu juste au-dessus du col vésical ; en
bas et latéralement il est conduit jusqu’à l’arc tendineux qui est
ouvert très largement libérant latéralement la vessie. Un doigt
est introduit au-dessus du muscle puborectal derrière le muscle
obturateur.
Passage des stabilisateurs transobturateurs antérieurs (photo 6)
Le tunneliseur est conduit à travers le foramen obturé par une
incision punctiforme située 15 mm en dehors de la branche
ischipubienne au niveau horizontal par rapport au capuchon
clitoridien. Le doigt glissé derrière le trou obturé va recevoir la
pointe du tunneliseur et conduire celui-ci dans l’incision vagi-
nale antérieure. Le stabilisateur antérieur est fixé sur le tunne-
liseur et tracté à travers le foramen obturé, le même geste est
fait de l’autre côté. Les stabilisateurs sont positionnés sans
aucune traction pour prévenir l’effet dysuriant de la prothèse
qui est posée juste au-dessus et en arrière du col vésical.
Passage des stabilisateurs transobturateurs postérieurs ou
stabilisateurs latéraux (photo 6)
Le tunneliseur est conduit à travers le trou obturé puis le releveur.
Le point de ponction est juste en dehors de la branche ischiopu-
bienne au-dessus de la tubérosité ischiatique. Le doigt placé
contre la face supérieure du releveur en avant et à distance de
l’épine sciatique reçoit la pointe du tunneliseur et la conduit
jusque dans l’incision vaginale antérieure. La traction peut être
plus forte sur les stabilisateurs latéraux sans risque dysuriant.
Passage des stabilisateurs transutérosacrés ou stabilisateurs
postérieurs (photo 7)
Après incision rétrocervicale horizontale, les stabilisateurs
postérieurs sont passés grâce au tunneliseur en latérocervical à
travers les ligaments utérosacrés. Les stabilisateurs passés à
travers les ligaments utérosacrés peuvent être :
– soit fixés à la face postérieure de l’isthme si on ne veut trai-
ter que la cystocèle ;
– soit fixés à la prothèse prérectale dans sa partie haute ;
– soit (en l’absence de prothèse postérieure) ils peuvent trans-
fixiés le petit ligament sacro-iliaque assurant la suspension du
dôme vaginale et du col utérin.
L’incision vaginale antérieure est fermée par un surjet de fil
résorbable.
L’intervention nécessite, le plus souvent, un temps postérieur
Photo 6. Cure de cystocèle
Photo 7. Hamac vésical : stabilisateurs postérieurs.