Immunité des métazoaires

publicité
Jean-Pierre Cornec
Immunité
des métazoaires
cours
LMD
u u
u u
u u
Licence, Master,
Doctorat de biologie
Immunité
des métazoaires
Ouvrages disponibles aux éditions De Boeck
Collection LMD
Biologie et physiologie cellulaires et moléculaires – Transmission des savoirs et préparation
aux examens, Ivan Couée, Laurence Fontaine-Poitou, Valérie Guillaume.
Écologie de la santé et biodiversité, Michel Gauthier Clerc, Frédéric Thomas.
Introduction à l’épidémiologie intégrative, Jean-François Guégan, Marc Choisy.
Perception et communication chez les animaux, Stéphane Tanzarella, Annie Marnecier.
Biochimie structurale et métabolique, Christian Moussard.
Biologie moléculaire, Christian Moussard.
Collection Mémento Sciences
Biochimie métabolique, S. et K. Meyer-Rogge.
Physiologie animale, P. Hilber.
Génomique, Sophie Gaudriault, Rachel Vincent.
Immunologie humaine, Jean-Luc Aymeric, Gérard Lefranc.
Le cycle cellulaire, Simon Gallas, Simon Descamps, Anne-Marie Martinez.
Génétique moléculaire, Rachel Vincent.
La reproduction des vertébrés, Nathalie Ferry, Vân Nguyên-Truster.
Chez le même éditeur
Biologie, Peter Raven.
Biologie évolutive, Thierry Lefevre, Michel Raymond, Frédéric Thomas.
Dictionnaire de biologie, Jacques Berthet, Alain Amar-Costesec
Dico de bio, Romaric Forêt.
Quand le gène est en conflit avec son environnement, Bernard Swynghedauw.
Biologie du XXIe siècle – Évolution des concepts fondateurs, Paul-Antoine Miquel.
L’essentiel de la génétique, Pierce.
Jean-Pierre Cornec
Immunité
des métazoaires
cours
Licence, Master,
Doctorat de biologie
Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de
spécialisation, consultez notre site web : www.deboeck.com
© De Boeck Supérieur s.a., 2013 Rue des Minimes 39, B-1000 Bruxelles
Tous droits réservés pour tous pays.
Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment
par photocopie) partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans
une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de
quelque manière que ce soit.
Imprimé en Belgique
Dépôt légal :
Bibliothèque nationale, Paris : août 2013
Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2013/0074/193 ISBN 978-2-8041-8285-4
Sommaire
Introduction ........................................................................................................7
Partie 1
Le phénotype immunitaire des mammifères ................. 9
Partie 2
L’immunité à l’échelle des métazoaires
ou la fonction de défense inscrite
dans une perspective évolutive ........................................... 129
Conclusion générale ........................................................................................ 160
Bibliographie ................................................................................................... 163
5
À André GILLES
Docteur en Sciences Biologiques
Maître de Conférences à Aix-Marseille Université
Responsable de l’équipe EGE (Évolution Génome Environnement)
Un témoignage de reconnaissance pour avoir réuni toutes les conditions qui ont
permis de mener à son terme un projet qui me tenait tant à cœur.
Qu’il soit assuré, que le soutien indéfectible de son amitié et les discussions vivifiantes et toujours enrichissantes que nous avons eues, ont été des atouts précieux et
inestimables tout au long de ces années.
L’auteur tient à remercier Bernard Barascud, Maître de Conférences à Aix-Marseille Université, membre de l’équipe, qui, avec doigté, a su donner à l’illustration de
cet ouvrage le design souhaité, dans le strict respect des maquettes proposées.
Introduction
L’individu, le Soi, est unique, différent des autres individus d’une même espèce et
de ceux qui appartiennent à d’autres espèces ou à d’autres groupes taxonomiques.
Dans sa plus simple expression, il peut être défini comme un édifice supramoléculaire, plus ou moins complexe, dont le caractère original est déterminé par son
génotype, c’est-à-dire par une combinaison allélique inédite construite par transfert de gènes au cours d’un processus de reproduction sexuée ou de parasexualité
(conjugaison des procaryotes, par exemple).
Le Non-Soi a une double origine, interne et externe. Dans le premier cas, c’est le
Soi localement altéré, conséquence d’une variation mutationnelle voire oncogénique. Dans le second cas, il prend la forme d’un autre individu donc d’un autre
édifice moléculaire, allogénique s’il est de la même espèce, xénogénique dans les
autres situations.
L’occupation d’un milieu biologique à des fins de nutrition, voire de reproduction, est une des conditions de la survie et de la perpétuation de nombreuses
espèces, virus, micro-organismes ou eucaryotes pluricellulaires. Soi et Non-Soi
sont donc en confrontation permanente et naturelle dans le milieu où ils se
côtoient. Si, généralement, la confrontation s’effectue sans dommages visibles,
elle peut, dans d’autres conditions, devenir infectieuse et avoir des conséquences
pathologiques. Les réponses du Soi à l’intrusion du Non-Soi, réponses qui le
protègent et lui confèrent une immunité (de immunis : « exempt de… »), reposent
sur la présence d’effecteurs cellulaires et moléculaires dont l’ensemble constitue le
système immunitaire. Chez les mammifères, les moyens s’agencent en deux lignes
de défense susceptibles d’être successivement sollicitées. Elles caractérisent et
définissent les deux composantes de l’immunité, l’immunité innée ou naturelle
et l’immunité acquise ou adaptative, distinctes dans les modalités de leur engagement mais complémentaires dans l’acte de neutralisation et d’élimination du
Non-Soi.
Protection et défense conditionnent la survie de tout organisme dans son milieu.
Comment sont-elles assurées chez les autres métazoaires ? Des effecteurs
comparables, voire homologues de ceux des mammifères, sont-ils identifiables ?
Quel scénario évolutif de l’immunité peut-on actuellement proposer à l’échelle
des métazoaires ?
7
biologie
Partie 1
Le phénotype immunitaire
des mammifères
biologie
Chapitre 1
Sa réalité :
peau et muqueuses,
sites privilégiés
de son expression
1. En situation non pathologique, des barrières de protection naturelles,
physiques et chimiques – 12
2. Après franchissement du revêtement épithélial, des sites effecteurs
des réponses immunitaires – 14
biologie
Immunité des métazoaires
1. En situation non pathologique,
des barrières de protection naturelles,
physiques et chimiques
1.1 Les arguments en faveur du concept
de barrière cutanée
1.1.1 Le caractère physique de la barrière
L’épaisseur, sous-tendue par son organisation histologique (superposition de
deux tissus d’origines embryologiques différentes, épiderme et derme ; l’épiderme,
un épithélium de revêtement pluristratifié structuré autour de kératinocytes et
d’un réseau de cellules dendritiques, les cellules de Langerhans) ; la desquamation des couches superficielles de cellules mortes ; l’adhérence des cellules profondes ou cellules de l’assise génératrice (Fig. 1).
FIG. 1
Représentation schématique de la barrière cutanée
12
Chapitre 1 Sa réalité : peau et muqueuses, sites privilégiés de son expression
1.1.2 Le caractère chimique de la barrière
Les sécrétions constitutives de protéines antibactériennes, lysozyme et Rnase 7
des kératinocytes, psoriasine co-sécrétée avec les lipides par les glandes sébacées,
dermcidine et PGRPs (Peptidoglycan Recognition Proteins) des glandes sudoripares.
CONCLUSION
La peau saine est une barrière pratiquement imperméable à tout agent pathogène. Une exception à signaler toutefois, le cas de Pasteurella ou Francisella tularenis, petite bactérie responsable de la tularémie, maladie infectieuse proche de la
peste bien que moins sévère. Ce pathogène a été isolé à partir de cadavres
d’écureuils dans le comté de Tulare, en Californie.
1.2 La barrière muqueuse
Les muqueuses off rent une surface de contact importante avec le milieu extérieur, estimée à environ 400 m2 chez l’Homme. Elles regroupent les tractus respiratoire, digestif et uro-génital mais également la conjonctive, la paroi de
l’oreille interne et les canaux excréteurs des glandes exocrines.
Histologiquement, une muqueuse comprend un épithélium de revêtement
supporté par un tissu de nature conjonctive, le chorion, ou lamina propria dans
le cas de l’intestin. L’épithélium est uni- ou pluristratifié, cubique ou cylindrique. La barrière muqueuse est moins épaisse que la barrière cutanée, fragile donc plus facilement franchissable et point de départ de la plupart des
infections.
La traversée de la barrière par les micro-organismes est favorisée par une lésion
mais, selon la nature du pathogène, peut être assurée par infection et invasion
des cellules épithéliales ou par un processus de transcytose. Ce dernier se déroule
dans des cellules spécialisées, les cellules M (pour « microfolds » en raison des
nombreux replis de la membrane apicale). La forme de ces cellules est telle
qu’elles ne remplissent pas la hauteur de l’épithélium et ménagent des poches
intra-épithéliales dans lesquelles se rassemblent des lymphocytes et des macrophages (Fig. 2).
13
Table des matières
Sommaire ............................................................................................................5
Introduction ........................................................................................................7
Partie 1
Le phénotype immunitaire des mammifères
Chapitre 1
Sa réalité : peau et muqueuses, sites privilégiés de son expression .. 11
1. En situation non pathologique, des barrières de protection
naturelles, physiques et chimiques ................................................. 12
1.1
Les arguments en faveur du concept de barrière cutanée . 12
1.2
La barrière muqueuse ......................................................... 13
2. Après franchissement du revêtement épithélial,
des sites effecteurs des réponses immunitaires .............................. 14
2.1
Contamination et phase aiguë de la réponse
inflammatoire ..................................................................... 15
2.2
Persistance des agents infectieux, phase chronique
de la réponse inflammatoire et mise en jeu de l’immunité
adaptative .......................................................................... 25
Chapitre 2
Ses bases moléculaires : des interactions
qui sous-tendent un processus de reconnaissance ............................. 31
1. Les marqueurs de l’identité du Soi .................................................. 32
1.1
1.2
1.3
Leur nature révélée à l’occasion de phénomènes
d’alloréactivité ................................................................... 32
Les produits d’expression du CMH ...................................... 33
Les molécules CD1, un système complémentaire
de marqueurs ...................................................................... 34
2. Une reconnaissance qui n’implique pas les marqueurs du Soi :
reconnaissance en aveugle du Non-Soi ........................................... 35
2.1
PAMP-PRR, un des couples ligands-récepteurs
de l’immunité innée ........................................................... 35
2.2
Motifs antigéniques – anticorps, couples moléculaires
de l’immunité humorale spécifique .................................... 43
3. Une reconnaissance qui implique directement ou indirectement
les marqueurs du Soi ....................................................................... 51
167
biologie
Immunité des métazoaires
3.1
3.2
Chapitre 3
Les récepteurs des cellules NK (NKRs, Natural Killers
Receptors) et leurs ligands, autres couples moléculaires
de l’immunité innée ........................................................... 51
Le récepteur des lymphocytes T et le complexe peptide
antigénique – produit du CMH, autre couple moléculaire
de l’immunité adaptative ................................................... 54
Les modalités de son expression : de l’immunocompétence
à la phase effectrice, l’induction de l’immunité adaptative .............. 59
1. Les organes et tissus lymphoïdes secondaires, sites inducteurs
de la réponse adaptative ................................................................. 60
1.1
Les arguments en faveur du rôle inducteur
de ces formations ............................................................... 60
1.2
Contacts cellulaires et présentation de l’antigène............. 63
2. De la transduction des signaux à l’activation des lymphocytes
immunocompétents ......................................................................... 72
2.1
Le signal antigénique ......................................................... 73
2.2
Les co-signaux stimulateurs et l’optimisation
de l’activation .................................................................... 75
2.3
L’intégration des signaux et la programmation
de l’activation .................................................................... 81
3. Cytokines, croissance et différenciation lymphocytaires ................ 82
3.1
3.2
3.3
La séquence des évènements dans le cas de la lignée B ......82
La séquence des évènements cellulaires
dans le cas de la lignée T................................................... 87
Du site inducteur au site effecteur,
l’exemple de la muqueuse intestinale ................................ 92
4. Sans excès ni débordement, des réponses finement modulées,
adaptées à la charge antigénique réelle ......................................... 94
4.1
Contrôler la phase effectrice en ajustant l’intensité
des réponses engagées....................................................... 94
4.2
Contrôler la phase d’induction en bloquant la mobilisation
des cellules immunocompétentes ...................................... 97
4.3
Mobiliser des lymphocytes T suppresseurs ....................... 101
Chapitre 4
Du phénotype au génotype : les bases génétiques de l’immunité
adaptative ............................................................................................ 103
1. CMH et discrimination du Soi et du Non-Soi ................................. 104
1.1
1.2
Le complexe majeur d’histocompatibilité :
organisation et caractéristiques ...................................... 104
Les conséquences de l’unicité du CMH
de l’organisme .................................................................. 107
168
Table des matières
2. Les évènements génétiques qui sous-tendent le déroulement
de la maturation initiale ............................................................... 108
2.1
La détermination, étape d’engagement dans la voie
lymphoïde (Fig. 58) ......................................................... 108
2.2
La progression vers l’acquisition de l’immunocompétence
des lymphocytes B naïfs (Fig. 59) .......................................109
2.3
De la cellule pro-T aux sous-populations
de lymphocytes T naïfs : l’évolution intrathymique
de la maturation .............................................................. 110
3. La diversité des spécificités et l’étendue des répertoires
4.
de reconnaissance ......................................................................... 115
3.1
Le génie génétique au service des lymphocytes .............. 115
3.2
Lignée B et diversité des BCR .......................................... 116
3.3
Lignée T et diversité des TCR ........................................... 121
L’évolution terminale des lymphocytes B
dans les centres germinatifs.......................................................... 123
4.1
Hypermutation et commutation, deux phénomènes
indépendants mais un acteur moléculaire commun ......... 124
4.2
Facteurs et contrôles transcriptionnels............................ 125
Conclusion ..................................................................................... 127
Partie 2
L’immunité à l’échelle des métazoaires
ou la fonction de défense inscrite
dans une perspective évolutive
1. L’expression des composantes innée et acquise (adaptative)
au sein des métazoaires ................................................................ 130
1.1
La composante innée, support du système de défense
de tous les métazoaires.................................................... 131
1.2
La composante acquise de l’immunité :
à la recherche des éléments fondateurs........................... 139
1.3
L’immunité des invertébrés, une composante innée
qui joue sur le registre de l’acquis ................................... 156
Conclusion générale ........................................................................................ 160
Bibliographie ................................................................................................... 163
169
Jean-Pierre Cornec
Immunité
des métazoaires
Le premier objectif de ce livre est de concilier savoir et savoir-faire, d’amener le
lecteur au niveau actuel des connaissances mais en intégrant les données cellulaires, moléculaires et génétiques dans une démarche progressive et didactique. Des
concepts de base, incontournables, aux raffinements les plus subtils des rouages
moléculaires mis en jeu, tel peut être résumé le fil directeur de cet ouvrage.
Son deuxième objectif est d’aller au-delà des modèles humain et murin, de replacer
la fonction de défense dans une perspective évolutive, à l’échelle de l’ensemble des
métazoaires. Reconnaître le Non-Soi pour l’éliminer : comment cette devise s’exprimet-elle chez les autres vertébrés ? Chez les invertébrés ? Quand les mécanismes de
l’immunité acquise émergent-ils ? Autant de questions auxquelles l’ouvrage apporte
des réponses en faisant référence aux résultats des recherches menées sur des
modèles aussi divers que le poisson-zèbre, le requin, les ascidies, la drosophile et
certains mollusques gastéropodes.
La diversité des moyens déployés par les invertébrés, insoupçonnée jusqu’à présent,
conduit à une vision nouvelle de l’immunité dans laquelle la distinction inné-adaptatif ne doit plus être pensée en « termes blanc et noir ».
Destiné, prioritairement, aux étudiants du cursus universitaire scientifique et ceux
qui tentent les concours de l’enseignement, l’ouvrage s’adresse également aux
Professeurs des collèges, lycées et classes préparatoires.
+Les «plus»
}U
ne approche didactique.
} Une réflexion pas à pas illustrée par de nombreux schémas explicatifs.
} Une étude de l’ensemble des métazoaires.
IMMETA
ISBN : 978-2-8041-8285-4
www.deboeck.com
Dans le cadre du nouveau Système Européen de
Transfert de Crédits (E.C.T.S.), ce manuel couvre
en France les niveaux : Licence 3, Master 1 et 2,
Doctorat.
En Belgique : Licence 3, Master 1 et 2, Doctorat.
En Suisse : Licence 3, Master 1 et 2, Doctorat.
Au Canada : Licence 3, Master 1 et 2, Doctorat.
D
L1
M2
M1
L3
L2
Conception graphique : Primo&Primo
Jean-Pierre Cornec a été Enseignant, Chercheur et Maître de conférences. Il est actuellement
Formateur dans la préparation aux concours du CAPES et de l’Agrégation des Sciences de la
Vie, de la Terre et de l’Univers.
Téléchargement