Système sous régional d`alerte et de contrôle de la fièvre de la

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Système sous régional d’alerte et
de contrôle de la fièvre de la Vallée
du Rift (FVR) en Afrique de
l’Ouest
Bulletin d’information No. 8
Juillet – Novembre 2004
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Introduction
Les activités de surveillance des troupeaux sentinelles se sont poursuivies dans les bassins
du fleuve Sénégal et du Niger et les résultats présentés concernent les dernières visites
effectuées en Mauritanie, Mali, au Sénégal et en Gambie pendant la saison des pluies de
juillet a novembre, considérée comme la période a risque d’apparition de la FVR. Les
résultats obtenus proviennent de la surveillance clinique (recherche des cas avortements,
de mortinatalité) associée à un contrôle sérologique des troupeaux sentinelles et du suivi
de foyers dans différentes régions.
Le système de surveillance mis en place par l’intermédiaire des troupeaux sentinelles est
fonctionnel pour la surveillance des arboviroses notamment la fièvre de la Vallée du Rift
mais doit être intégrée au système national de surveillance des maladies animales. Cette
intégration est nécessaire car les conditions favorables à l’apparition de la maladie (saison
des pluies abondante et longue à l’origine d’inondations, concentration de populations
animales sensibles, pullulation de moustiques vecteurs) le sont aussi au développement
d’autres épidémies majeures.
Le système actuel a permis de renforcer les systèmes nationaux d’épidémio-surveillance et
les agents des postes vétérinaires sont à présent formés et en mesure de poursuivre les
suivis et prélèvements nécessaires au diagnostic de laboratoire. C’est d’ailleurs grace à la
vigilance du responsable du poste vétérinaire local formé aux techniques de suivi et de
prélèvement que le seul foyer localisé de FVR confirmé en 2004 dans le Delta du fleuve
Sénégal a été détecté.
Par ailleurs, l’apparente recrudescence des foyers ces dernières années du virus FVR
rendent plus qu’utiles de disposer, dans les plus brefs délais, d’un vaccin a usage
vétérinaire en Afrique de l’Ouest. La prophylaxie par la vaccination du cheptel, appliquée
à temps, permet de prévenir les conséquences les plus graves de cette maladie dangereuse
pour l’homme et l’animal. En effet, la vaccination d’un grand nombre d’animaux peut non
seulement contribuer à contenir la progression d’une épidémie mais aussi réduire les
pertes (avortements, mortalité des jeunes animaux) et conférer une immunité de
troupeau.
Un des objectifs constant de ce programme est une meilleure compréhension de
l’épidémiologie de la FVR (périodes épidémiques et inter-épidémiques, distribution
géographique, vecteurs potentiels) par l’acquisition de nouvelles connaissances notamment
à travers les études réalisées en Afrique. A cet effet, des informations sanitaires dans des
pays comme la Gambie, la Guinée et le Niger sont rapportées dans ce bulletin.
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I- Résumé de la situation sanitaire (juillet à novembre 2004)
A : MISE EN EVIDENCE D’UNE CIRCULATION VIRALE RECENTE et LOCALISEE, à bas
bruit (présence IgM sans signes cliniques) en MAURITANIE (région du Tagant,
troupeaux sentinelles) et au MALI (région de Mopti, Delta intérieur du fleuve Niger
– un seul animal positif).
B : DIAGNOSTIC DE FVR DANS UN FOYER CIRCONSCRIT D’AVORTEMENTS CHEZ LES
PETITS RUMINANTS DANS LE DELTA DU FLEUVE SENEGAL, dans la zone de Ross-
béthio au Sénégal, en novembre 2004.
C : CONFIRMATION DE LA CIRCULATION DU VIRUS DE LA FVR CHEZ LES PETITS
RUMINANTS EN GUINEE ET EN GAMBIE.
D : ETUDE SEROLOGIQUE VIS A VIS DE LA FIEVRE DE LA VALLEE DU RIFT CHEZ LES
RUMINANTS DOMESTIQUES AU NIGER (1998).
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II- Résultats de la surveillance sérologique et clinique
Situation sanitaire en Mauritanie
Une partie des troupeaux sentinelles, situés essentiellement dans la vallée du fleuve
Sénégal et dans le sud-est du pays, a fait l’objet de deux missions de surveillance durant
les mois d’août, de septembre, d’octobre et de novembre. Les sérums récoltés ont été
analysés par le test Elisa IgM au Centre National de l’Elevage et de Recherches Vétérinaires
(CNERV) de Nouakchott. Les résultats sérologiques de la première mission, qui s’est
déroulée du 18 août au 09 septembre, figurent dans le tableau n° 1 et la carte n°1.
Durant cette première mission, des anticorps IgM, témoins d’une infection récente, ont été
détectés dans 5 des 298 sérums testés, soit un pourcentage de 1,67 %. Cette séropositivité
en anticorps IgM a été la première manifestation d’une circulation active du virus en
Mauritanie en cette saison des pluies 2004 dans des sites localisés dans le sud est du pays
ainsi que dans la région du Tagant, au nord de la zone connue d’enzootie où un foyer de
FVR avait été détecté en 1999. Les sites dans lesquels siège l’activité virale sont au nombre
de trois : notamment Tijikja (3 sérums positifs), Kiffa (1 sérum positif) et Kankossa (1
sérum positif).
Cette séropositivité relativement faible en anticorps (IgM) n’a pas été associée à la
détection de signes cliniques classiques de la maladie (avortements et mortinatalité) chez
les 298 petits ruminants visités lors de cette première mission de surveillance active. De
plus, les titres sériques obtenus sont relativement faibles, avec des pourcentages de
positivité de 10 (seuil de positivité ELISA IgM retenu étant de 8 pour les ovins et 9,5 pour
les caprins).
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Les résultats de la seconde mission, qui s’est déroulée du 28 septembre au 20 novembre
2004, figurent dans le tableau no 2 et la carte no2. Deux animaux sur 150 ont présenté des
anticorps IgM. Cette séropositivité a été détectée au niveau du site de Tijikja situé dans le
Tagant.
Ces résultats sérologiques ont ainsi confirmé les signes sérologiques (anticorps IgM) de
l’activité virale observés lors de la précédente mission. Bien que l’activité virale n’ait été
détectée qu’au site de Tijikja, il est difficile de conclure sur l’étendue de cette circulation
lors de la deuxième mission dans la mesure où seuls 5 des 11 sites de troupeaux sentinelles
ont été visités (150 prélèvements comparés à 298 lors de la précédente mission).
Il est important de souligner qu’aucun foyer d’avortements chez les ruminants domestiques
n’a été signalé dans le pays pendant cette même période (de juillet à novembre) aussi bien
par le réseau de surveillance par les troupeaux sentinelles que par les autres agents
vétérinaires du système national de surveillance des maladies animales.
En résumé…
En résumé, en Mauritanie, le virus de la fièvre de la vallée du Rift a circulé de façon
localisée chez les petits ruminants sentinelles dans le sud–est (Tagant et Assaba). Comme
cela a pu être observé les années précédentes et notamment durant les épisodes inter-
épizootiques, cette circulation s’est faite à bas bruit et n’a été détectée que par la
présence d’anticorps IgM au niveau des troupeaux sentinelles. Aucun signe clinique
évocateur de la maladie n’a été détecté.
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