Système sous régional d`alerte et de contrôle de la fièvre de la

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Système sous régional d’alerte et
de contrôle de la fièvre de la Vallée
du Rift (FVR) en Afrique de
l’Ouest
Bulletin d’information No. 7
Juillet – Novembre 2003
Dr Yaya Thiongane, LNERV – ISRA
Vincent Martin, FAO – EMPRES
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Introduction
Cette année, les activités de surveillance des troupeaux se sont poursuivies dans le bassin
du fleuve Sénégal et les résultats présentés concernent les derniers passages en Mauritanie
et au Sénégal (septembre, octobre et novembre). La surveillance de la FVR dans la sous
région est appuyée par la FAO et notamment par son système EMPRES de surveillance des
maladies animales transfrontières.
Dans cette zone, considérée comme à risque, les épizooties de FVR peuvent y apparaître à
la suite de pluies abondantes et longues qui favorisent la prolifération des vecteurs comme
les moustiques. Il est à noter que les avortements des femelles gravides et les mortalités
de jeunes animaux nouveaux nés constituent le tableau clinique caractéristique de
l’infection lors d’épizooties.
La surveillance active de la FVR durant la saison des pluies, à travers le suivi de troupeaux
sentinelles, a pour objectif de détecter une activité du virus par la mise en évidence des
avortements associés ou non aux anticorps IgG et IgM spécifiques de la maladie. En
conséquence, cette surveillance, pour être efficace, doit s’appuyer sur un réseau de
laboratoires capables de réaliser, dans les plus brefs délais, le diagnostic ELISA de
détection des anticorps IgG et IgM spécifiques du virus de la FVR. C’est ainsi que le Centre
National de l’Elevage et de Recherches Vétérinaires (CNERV) de Nouakchott a pu, dès la fin
du mois de septembre, détecter une circulation virale récente par la mise en évidence
d’anticorps IgM dans la vallée du fleuve Sénégal, rive droite. Cette information a permis de
donner l’alerte et permettre d’activer la surveillance de la maladie dans les zones a risque
des pays voisins comme le Sénégal et la Gambie. Les résultats obtenus proviennent de la
surveillance active des troupeaux sentinelles et du suivi de foyers de suspicion clinique
dans différentes régions.
I- Résumé de la situation sanitaire (juillet à novembre 2003)
A- MISE EN EVIDENCE D’UNE CIRCULATION RECENTE (ACTIVE) DU VIRUS DE LA FVR DANS LA
VALLEE DU FLEUVE SENEGAL CHEZ LES PETITS RUMINANTS SENTINELLES EN MAURITANIE
(dans le Hodh El Garbi, lAssaba, le Tagant et le Trarza en septembre) ET AU SENEGAL
(Dagana, Podor, Matam et Bakel en novembre) ET ISOLEMENT VIRAL CONFIRMANT
L’EPIZOOTIE.
B- DIAGNOSTIC DE FVR DANS DES FOYERS D’AVORTEMENTS CHEZ DES PETITS RUMINANTS
HORS DE LA VALLEE DU FLEUVE SENEGAL, notamment dans le Ferlo, la zone des Niayes et
dans le Bassin arachidier (dans la commune de Fatick) en octobre et en novembre 2003
C- CONFIRMATION DE LA CIRCULATION DU VIRUS DE LA FVR CHEZ L’HOMME VIVANT AU
CONTACT D’ANIMAUX SUSPECTS DANS DES FOYERS D’AVORTEMENTS, DANS LA VALLEE DU
Fleuve SENEGAL, RIVE GAUCHE par la mise en évidence d’anticorps IgG anti FVR.
D- MISE EN EVIDENCE D’ESPECES DE MOUSTIQUES VECTEURS ET POTENTIELLEMENT
VECTEURS DU VIRUS DANS LES ZONES D’AVORTEMENTS CHEZ LES PETITS RUMINANTS DU
DELTA DU Fleuve SENEGAL en octobre 2003.
E- DIAGNOSTIC DE LA FVR CHEZ DES PETITS RUMINANTS DOMESTIQUES AYANT AVORTE DANS
LA VALLEE DU FLEUVE GAMBIE en novembre 2003.
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II- Résultats de la surveillance sérologique et clinique
Situation sanitaire en Mauritanie
Surveillance sérologique dans les zones à risque
Une partie des troupeaux sentinelles, situés essentiellement dans la vallée du fleuve
Sénégal et dans le sud-est du pays, a fait l’objet de deux missions de surveillance durant
les mois de septembre, octobre et novembre. Ces sérums ont été analysés par le test Elisa
IgG et IgM au Centre National de l’Elevage et de Recherches Vétérinaires (CNERV) de
Nouakchott. Les résultats sérologiques de la première mission, qui s’est déroulée 03 au 10
septembre, sont représentés dans le tableau N° 1 et la carte N°1.
Durant cette première mission, des anticorps IgM, témoins d’une infection récente, ont été
détectés dans 16 des 280 sérums testés, soit un pourcentage de 5,71%.Cette séropositivité
en anticorps IgM était la première manifestation d’une circulation active en Mauritanie en
cette saison des pluies 2003. Elle concerne des sites localisés dans le sud est du pays, zone
considérée a risque d’apparition de foyers. Les quatre sites dans lesquels siège l’activité
virale sont au nombre de quatre, notamment Keur macene (avec 11 sérums positifs),
Kankossa (1 sérum positif) Tidjikja (1 sérum positif) et kobenni (4 sérums positifs) ; de
plus, ils sont situés essentiellement en zone frontalière avec le Sénégal et le Mali.La
séropositivité en anticorps IgG est plus importante, 10,35 % (N= 280, X= 29) et très
largement repartie dans l’espace. Elle concerne 8 des 10 sites visités.
Il faut noter que cette séropositivité en anticorps (IgG et IgM) spécifiques du virus de la
FVR, a l’exception du site de Keur Macene, n’a été que faiblement associée à la détection
de signes cliniques classiques de la maladie (avortements et mortinatalité) chez les 280
petits ruminants visités lors de cette première mission de surveillance active.
Carte no. 1: Résultats sérologiques obtenus lors de la première mission de surveillance de
la FVR en Mauritanie du 03 au 10 septembre 2003 chez les troupeaux de petits ruminants
sentinelles en Mauritanie.
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Les résultats sérologiques de la deuxième mission, qui s’est déroulée du 05 octobre au 02
novembre 2003, sont représentés dans le tableau N° 2 et la carte N°2. La séropositivité en
anticorps IgG de 44,44% (N= 81, X= 36) est toujours plus élevée que celle en anticorps IgM
de 38,27% (N= 81, X=31). De plus, les animaux séropositifs sont pratiquement retrouvés
dans toutes les zones écologiques du sud et du sud-est de la Mauritanie.
En somme, les résultats de la seconde mission ont permis de confirmer les signes d’une
activité plus étendue du virus de la FVR observés durant la mission précédente. Cependant,
l’interprétation de ces résultats est limitée du fait de la réduction du nombre
d’échantillons prélevés à cette période considérée comme à haut risque d’apparition de la
maladie. En effet, le nombre de prélèvements par site est passé de 30 à 10 et 3 sites n’ont
pas été visités (Djiguenni, Mbout et Sarandougou).
Carte no. 2: Résultats sérologiques obtenus lors de la première mission de surveillance de
la FVR en Mauritanie du 05 octobre au 02 novembre 2003 chez les troupeaux de petits
ruminants sentinelles en Mauritanie.
En résumé…
La Mauritanie a pu confirmer la circulation active du virus de la FVR par la surveillance
active des troupeaux de petits ruminants sentinelles dans le sud et le sud-est du pays,
zones à risque de FVR, et déclencher l’alerte au niveau du réseau. Cette performance
notable a été rendue possible par la disponibilité en Kits ELISA au Centre National d’Etudes
et de Recherches Vétérinaires de Nouakchott. Les prélèvements ont pu être analysés « sur
place », ce qui a permis d’éviter les délais de réponse trop longs qu’aurait occasionné le
recours aux laboratoires extérieurs pour ce type d’analyses. Ce diagnostic rapide et sûr de
la FVR a permis d’alerter les pays voisins comme le Sénégal sur les risques d’apparition de
la maladie. Par ailleurs, l’alerte a pu être relayée au niveau international et notamment à
travers le groupe EMPRES qui a pu disséminer un message d’appel à la vigilance à
l’ensemble de ses contacts dans la sous région. En Mauritanie, les efforts doivent être
poursuivis et la vigilance maintenue tout au long de l’hivernage (de Juillet à Octobre).
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Situation sanitaire au Sénégal
Surveillance sérologique dans les zones à risque
Les troupeaux sentinelles situés dans les vallées du fleuve Sénégal et du Ferlo ont fait
l’objet d’une surveillance sérologique durant le mois d’octobre à la suite de la
confirmation de la fièvre de la Vallée du Rift en septembre en Mauritanie et de la
notification de nombreux cas d’avortements chez les petits ruminants dans la vallée du
fleuve Sénégal, rive gauche. Cette mission a été menée en collaboration avec une équipe
médicale constituée d’un médecin épidémiologiste (Fatoumata Dienne-Sarr) et d’un
entomologiste (Yamar Ba) de l’Institut Pasteur de Dakar. Les objectifs de cette mission
pluridisciplinaire étaient de confirmer l’existence d’une épizootie dans le cheptel, de
vérifier la circulation du virus chez les populations humaines vivant au contact des animaux
suspects et d’identifier les espèces de moustiques susceptibles de transmettre la FVR.
Les prélèvements, notamment de sérums, les avortons et les lots de moustiques ont été
analysés au LNERV de Dakar-Hann (Isolement de virus, sérologie SN) et à l’institut Pasteur
de Dakar (Isolement de virus, test Elisa IgM, RT-PCR).
Les résultats sérologiques de cette mission, qui s’est déroulée du 21 au 29 octobre 2003,
sont représentés dans les tableaux n° 3 et no4 et les cartes n°3 et n°4.
Au cours cette mission, dix troupeaux sentinelles et quatre foyers de suspicion de FVR ont
été visités. 398 sérums ont été obtenus, parmi lesquels 315 sérums provenant des 10
troupeaux sentinelles et 63 sérums des quatre foyers de suspicion.
L’analyse au laboratoire de 398 sérums de petits ruminants a confirmé le diagnostic de la
fièvre de la Vallée du Rift non seulement dans les quatre foyers de suspicions mais aussi
dans 8 des 10 troupeaux sentinelles par la détection d’anticorps (neutralisants et IgM)
spécifiques du virus de la FVR, par l’isolement d’une souche virale et d’une réaction RT-
PCR positive obtenue à partir d’un embryon.
En effet, l’analyse des 315 sérums obtenus des troupeaux sentinelles a révélé une
prévalence générale de 23,17% (X= 73) en anticorps neutralisants et 11,11% en anticorps
IgM. Cette séropositivité concerne 8 des dix troupeaux visités. Les sites les plus infectés
sont ceux situés dans la basse vallée du fleuve Sénégal, notamment à Dagana (avec 73% de
séropositifs en IgG) et Ross Bethio (avec 50% de positifs en IgG) et sont également contigus
au site de Keur Macene, principal foyer de FVR détecté en Mauritanie en septembre.
Chez les éleveurs vivant avec les animaux, la séropositivité générale en anticorps IgG
spécifiques du virus de la FVR est de 26% (N= 169, X= 44) et est inégalement repartie entre
les dix campements et villages visités. Cette séropositivité confirme bien que le virus de la
FVR a circulé chez l’homme dans le Delta du fleuve Sénégal. Il est a souligner que les zones
de forte séropositivité chez l’homme sont situées dans les zones de Dagana (Keur Mbaye
avec 46,6% de séropositifs) et de Ross-bethio (Dyeliss avec 62,5% de séropositifs) (Tableau
No5). Ces zones correspondent aux foyers d’avortements chez les petits ruminants.
Les enquêtes entomologiques réalisées dans la zone du Delta du fleuve Sénégal ont montré
que l’espèce dominante fin octobre était Culex tritaeniorhynchus. Des moustiques du
genre Aedes sont présents mais sont très faiblement représentés dans les 700 lots de
moustiques constitués.
240 sérums provenant des 13 foyers de suspicions de FVR ont aussi été prélevés et analysés
(période du 2 au 14 Novembre), permettant de confirmer ainsi le diagnostic de FVR dans 10
sites par la mise en évidence d’anticorps spécifiques du virus de la FVR (Tableau No 4). Ces
sites de circulation du virus sont situés dans la vallée du fleuve (6 sites), dans le Ferlo (2
sites), dans les Niayes (1 sites) et dans le Bassin arachidier (1 site).
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