commission a donc préféré parler non pas de syndrôme mais de phénomène Nimby afin d'éviter
cette connotation.
o "Phénomène Nimby", c'est trop réducteur et beaucoup d'autres choses apparaissent derrière ces
phénomènes d'oppositions locales. La commission a constaté que c'est surtout à propos d'un
projet local que ce phénomène de conflictualité intervient et que le point de départ est toujours le
rejet par rapport à une installation qui peut mettre en cause sa quiétude dans son voisinage.
2. Les causes
o Conflit de proximité.
o Complexification de la société car aujourd'hui les sociétés doivent gérer beaucoup plus d'intérêts.
Il y a donc cette nécessité de conciliation de ces différents intérêts.
o Complexification des processus industriels qui font que la population appréhende beaucoup plus
ce qui vient s'installer à côté de chez elle par rapport au passé. C'est souvent la méconnaissance
d'un processus qui conduit à l'opposition.
o Les controverses scientifiques. Il est difficile à l'heure actuelle d'obtenir des réponses claires sur
les questions environnementales et notamment de la relation environnement-santé.
o La mise en cause de la neutralité de l'expertise. On le voit souvent dans le cadre des études
d'incidences, la législation prévoit que l'auteur du projet paie l'étude d'incidences. Il est donc
logique que ce soit l'auteur du projet qui assume les coûts (y compris l'évaluation) afin de garantir
l'indépendance de l'auteur lors de l'analyse.
o Le défaut de communication : le problème de conflictualité est le résultat d'une absence
d'information en amont, qui aboutit à ce que ce soit la désinformation ou la rumeur qui prenne le
pli. L'information doit donc prendre le contre-pied de toute une série de données déjà sur le
terrain. Il y a donc une nécessité d'aller vers une information plus pro-active afin d'éviter les
malentendus.
o La confrontation des valeurs multiples.
o La politisation de plus en plus présente.
o Les préjugés par rapport à l'action de l'administration.
o Les frustrations face aux procédures d'enquêtes.
o La faible visibilité par rapport au droit de l'environnement (forte évolution de celui-ci qui n'est pas
perçu comme tel par la population).
o Logique négative de la population : paradoxe démocratique.
Les propositions de la commission Nimby :
1. Propositions générales :
o Une suppression des conflits est inimaginable. Il faut apprendre à gérer ce type de conflits comme
la société l'a fait dans le cadre des conflits sociaux. Et donc créer les mécanismes qui permettent
d'inscrire ces conflits dans des dialogues, dans une approche positive qui peut faire évoluer les
choses.
o Inverser la tendance, faire preuve d'ouverture. C'est donc s'inscrire dans la transparence, prendre
le pouls du terrain local, reconnaître l'expertise locale, mieux étudier les externalités des projets
(positives et négatives) pour en accroître l'acceptabilité, favoriser une culture de concertation,
gérer l'enquête publique comme un vrai outil de communication et d'aide à la décision et non
comme une formalité à évacuer, rétablir la légitimité de la décision politique.
2. Proposition concrètes :
o dégager des marges pour l’information, la consultation, la concertation
o organiser la concertation régionale.
o développer davantage des programmes de recherche et de suivi dans le domaine de
l’environnement et de la santé.
o faire des politiques de communication, de sensibilisation et d’information de vrais outils de
formation de la population.
o élaborer un décret unique sur l’information et la consultation de la population.