Pas dans mon jardin!
Le syndrome NIMBY.
Une enquête auprès de 60 responsables de la communication révèle que :
Le syndrome « NIMBY » est en pleine expansion :
3 responsables de la communication sur 4 relèvent une augmentation
La communication paie : 8 répondants sur 10 sont convaincus que la
communication représente un investissement rentable à terme
La communication traditionnelle doit de plus en plus céder le pas au
« dialogue »
Les médias sociaux sont encore trop souvent considérés comme une « boîte
de Pandore »
Les élections jouent un rôle, aussi bien dans le secteur privé que public
mai 2012
whyte paper | Pas dans mon jardin ! Le syndrome NIMBY. | 2
1. Introduction
Au cours des mois et des années écoulés, l’attention (de la presse) s’est fortementfocalisée sur les
citoyens qui émettent des protestations contre un projet ou certaines activités dans leur environnement
résidentiel.Songeons à la mobilisation citoyenne contre la carrière de Mâle Plume à Andenne, aux
opposants au projet de relocalisation du siège européen de FedEx à La Hulpe, ou, last but not least,aux
manifestations contre la rénovation de l’Avenue du Port à Bruxelles.A cela s’ajoutent, aux quatre coins
du pays, de nombreux autres exemples de protestations contre des extensions d’entreprises, des
nouveaux magasins, l’implantation d’éoliennes ou d’autres travaux d’infrastructure...
Ceci nous amène à la question suivante :le nombre croissant de telles formes de protestation n’est-il
qu’une simple impression ou assiste-t-on, au contraire, à une réelle propagation du fameux syndrome
NIMBY ?
« NIMBY » est l’acronyme de « Not In My Backyard ».Il renvoie à l’attitude révoltée de riverains contre
(le développement d’)un projet ou (d’)une activité dans leur environnement immédiat, en raison de
(prétendus) risques, nuisances ou autres inconvénients.Les motifs de telles protestations sont aussi
variés que la manière dontelles sont exprimées:c'est pourquoi nous utilisons le terme « syndrome ».
Auparavant, cette NIMBY-attitude induisait systématiquement une connotation négative.Elle était
considérée comme une protection égoïste et irrationnelle d’intérêts particuliers au détriment de
l’intérêt sociétal au sens large.Le NIMBY a donc été associé à la mesquinerie, à l’égocentrisme, voire à
l’amertume.
Aujourd’hui, de plus en plus de voix s’élèvent pour noncer le simplisme de cetteatmosphère négative
dans laquelle gravite le syndrome NIMBY.On ne se pencherait ainsi pas suffisamment sur la diversité des
motivationssous-tendant les protestations des riverains pas plus que sur la façon de les gérer
rationnellement.S’agit-il, par exemple, toujours d’une menace ou peut-il également enrésulter des
opportunités ?
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En raison de l’attention accrue et du nombre croissant de questions que suscite le syndrome NIMBY, il
nous a semblé intéressant, chez Whyte Corporate Affairs, d’étudier l’évolution de ce syndrome et la
manière dont les entreprises et les services publics1 belges (ré)agissent lorsqu’ils sont confrontés à des
protestations de type NIMBY.
Forte de son expertise dans le domaine de la communication d’entreprises et institutionnelle, Whyte
Corporate Affairs a sondéla vision que tant le secteur privé que le secteur public se fontdu phénomène
NIMBY. Cette étude examine comment les acteurs eux-mêmes perçoivent cette situation et si les
conceptions généralement acceptées se confirment effectivement sur le terrain.
Whyte Corporate Affairs a travaillé pour cette étude avec le concours de deux étudiants, l’un en Master
complémentaire en communication d’entreprises multilingue à l’Université de Gand et l’autre en Master
en sciences de l’information et de la communication à l’Université Catholique de Lille. Les résultats du
sondage qu’ils ont réalisé ont été traités conjointement avec les consultants spécialisés de Whyte
Corporate Affairs. Leurs principales conclusions sont résumées dans le présent rapport et étayées au
moyen de données chiffrées.Les résultats sont analysés et mis en perspective à la fin de ce rapport.
Nous adressons nos plus sincères remerciements à Wim Lefebure et Marine Lhomel pour leur
persévérance ainsi qu’à tous les répondants pour leur coopération et leur sincérité.
1 Dans ce Whyte Paper, le terme ‘services publics’ regroupe les entreprises de service public et les institutions
gouvernementales.
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2. Méthodologie
Au cours du deuxième semestre 2011, 60 responsables de la communication d’entreprises et de services
publics, actifs en Belgique, ont été interviewés. Parallèlement à quelques résultats quantitatifs, l’accent
a été mis sur des questions qualitatives. Les répondants se sont ainsi vu offrir la possibilité de présenter
leur vision détaillée du syndrome NIMBY. Ce feedback a été traité de façon systématique et structurée
sur base d'une liste de sujets, afin de garantir une comparabilité optimale ainsi qu’une généralisation
des opinions exprimées.
Malgré nos efforts pour interroger des répondants issus d’un nombre prédéterminé de secteurs
professionnels différents (industrie lourde, logement, installations d’utilité publique, ...), nous n’avons
pas relevé de divergence significative entre les répondants de ces divers secteurs. C’est pourquoi nous
nous concentrons dans ce rapport sur les différences entre les secteurs privé et public, d’une part, et
entre des régions, d’autre part (Flandre Wallonie national2). En raison de la nature même de notre
enquête et du nombre limité de répondants, les pourcentages figurant dans ce rapport présentent un
caractère purement indicatif.
Tableau 1 : Répartition des répondants par secteur et par zone d’activi
Au vu de l’approche exploratoire de cette enquête, la liste de sujets englobait des thèmes très variés. La
liste contenait pas moins de seize questions, chacune d’entre elles étant complétées par plusieurs sous-
questions. Ce n’est cependant pas le questionnaire qui constitue la base de ce rapport, mais bien les
principales conclusions de l’enquête : nous décrivons dans ce Whyte Paper les cinq conclusions les plus
marquantes.
Nous avons garanti l’anonymat absolu à nos répondants, de sorte qu’ils ont pu s’exprimer le plus
librement possible. C’est pourquoi les auteurs des citations figurant dans ce document peuvent
uniquement être situés au moyen de leur secteur (public ou privé) et de leur langue. Ces citations sont
représentatives : elles illustrent les tendances générales qui ont été identifiées.
2 La catégorie ‘national’ comprend toutes les organisations dont les activités ont une portée nationale.
Secteur privé
Secteur public
TOTAL
Flandre
3
21
24
40%
Wallonie
3
13
16
26,7%
Echelle nationale
18
2
20
33,3%
TOTAL
24
40%
36
60%
60
100%
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3. Résultats du sondage
Cinq grandes conclusions sont ressorties des quelque 60 interviews menées auprès de responsables de
la communication dans des entreprises et des services publics actifs en Belgique.
1er constat : Oui, on assiste effectivement à une nette percée du
syndrome NIMBY.
Les résultats révèlent que la percée du syndrome NIMBY n’est pas une simple question de perception.
D’après l’expérience pratique de nos répondants, le phénomène se manifeste dans un nombre croissant
de projets. Trois répondants sur quatre (46/60) constatent une augmentation des protestations de type
NIMBY. Ce constat concerne tant le secteur privé que public.
Evolution du
syndrome NIMBY
TOTAL
Augmentation
19
79,2%
27
75%
46
76,7%
Diminution
4
16,7%
3
8,3%
7
11,7%
Pas de tendance /
Sans avis
1
4,2%
6
16,7%
7
11,6%
TOTAL
24
100%
36
100%
60
100%
Tableau 2: 1er constat, nombre de répondants par secteur
« L’évolution est phénoménale, le moindre changement que l’on souhaite apporter à la situation
existante provoque un véritable bouleversement. Les gens se préoccupent exclusivement de leur
propre personne. Ils deviennent en outre plus médiagéniques de jour en jour. » (Répondant
néerlandophone du secteur privé)
« Le phénomène croît et s’amplifie, à cause des médias qui ne ratent pas une occasion de faire
de l’audience. » (Répondant francophone du secteur privé)
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