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études de la Banque centrale, à placer l’essentiel de leur épargne sous forme de biens immobiliers, ce
qu’on observe également dans d’autres Etats d’Europe centrale et balte
.
La modernisation de l’appareil productif polonais a dès lors, depuis les années 1990, reposé sur
trois grands piliers : l’épargne et l’investissement des entreprises à capitaux polonais, les transferts
directs sous forme, essentiellement, de fonds structurels (près de 20 Mds € par an au cours des
dernières années en incluant la PAC) et de transferts des migrants (environ 4 Mds € par an) et les
investissements directs étrangers, auxquels il convient d’ajouter une partie des flux de portefeuille reçus
chaque année par la Pologne. Plus fortement volatiles, ces deux dernières composantes apparaissent
fortement corrélées à l’évolution de l’investissement : sans établir, naturellement, de lien de causalité
catégorique – d’autant plus que sa direction apparaîtrait alors ambiguë –, on pourra ainsi noter que le
ralentissement des flux d’IDE en 2012-2013 a coïncidé avec une inflexion significative de la FBCF,
ramenée, après un pic de 22,6% du PIB en 2008, à un niveau de 18,8% du PIB en 2013 avant un
rebond à 19,6% du PIB l’année dernière –
un niveau qui demeure relativement faible au
regard de l’objectif de convergence de
l’économie polonaise –, la part des IDE
entrants dans la FBCF étant passée, selon la
CNUCED
, de 22,8% dans la période
d’avant-crise (2005-2007) à 7,4% puis 0,1%
de la FBCF en 2012 et 2013 avant de
rebondir à 13,0% l’année dernière, contre
des moyennes de 7,2% pour l’Union
Européenne et 5,4% pour les économies
développées.
Reflété par la forte progression de la part des stocks dans le PIB, passée de 5,6% à 44,8% entre 1995
et 2014 selon la CNUCED (42,6% selon la Banque centrale)
, le rôle primordial des IDE dans le
financement à long terme de l’économie polonaise apparaît également nettement visible à la
lecture des chiffres de balance des paiements et de position extérieure nette : bien que l’afflux des
fonds structurels européens ait conduit, depuis quelques années, au rééquilibrage externe de
l’économie polonaise, qui affiche désormais une capacité nette de financement légèrement positive
(1,73 Md € - soit 0,4% du PIB – en 2014, 6,81 Mds € au premier semestre 2015), les flux d’IDE
demeurent l’un des principaux éléments, en
flux, du compte financier (les passifs ont
progressé l’an dernier de 12,8 Mds € pour des
actifs en hausse de 4,6 Mds €) et, en stocks,
de la position extérieure nette : la Pologne
affichait ainsi, au 31 décembre 2014, une
position extérieure nette débitrice – hors-avoirs
de réserve – de 1 515,0 Mds PLN
(355,6 Mds €, soit 86% du PIB), dont
631,1 Mds PLN (148,1 Mds €, soit 41,7% du
total) au titre des IDE, 33,2% au titre des
Le manque de liquidité des marchés de capitaux a vraisemblablement été aggravé par la réforme en 2013-2014
des fonds de pension privés (OFE), dont la part obligataire a été transférée vers un premier pilier public qu’ont été
invités à rejoindre – sauf notification contraire expresse – les cotisants des OFE ; procédant en partie de
considérations d’ordre budgétaire, la réforme a fait l’objet de nombreuses critiques au regard, notamment, du rôle
essentiel qu’avaient joué les fonds de pension dans la mobilisation de l’épargne des particuliers depuis leur création
en 1999.
Si l’on privilégiera, pour l’étude détaillée des flux d’IDE, les chiffres de la Banque centrale, ceux de la CNUCED,
plus facilement comparables à ceux des économies voisines, présentent en outre l’avantage d’offrir des séries
longues absentes des statistiques de la Banque centrale.
Les chiffres de la CNUCED étant donnés en dollars, il convient d’interpréter avec prudence la diminution de
51,6 à 44,8% de la part des stocks d’IDE dans le PIB entre 2013 et 2014, qui résulte largement de la dépréciation
de l’euro et du zloty face à la devise américaine : la part des stocks d’IDE dans le PIB de l’UE prise dans son
ensemble reculait ainsi de 55,0 à 49,6% au cours de la période.