Virus et Muqueuses

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Virus et Réponses Immunitaires Muqueuses
Jennifer Richardson
UMR 1161 Virologie INRA AFSSA ENVA
Les réponses immunitaires anti-virales:
Pourquoi s’y intéresser ?
Biologie fondamentale :
Comprendre la co-évolution des espèces cellulaires & virales
Biologie appliquée :
Mise au point des vaccins anti-viraux
Développement des vecteurs viraux pour le transfert de gène
(codant un immunogène/ gène thérapeutique)
Virus et Muqueuses
Introduction
Virus et Barrière Muqueuse
Barrières Extrinsèques
Barrières Intrinsèques
Voies d’entrée in vivo
Virus et Immunité Innée
Immunité innée et acquise
Spécificités des infections virales
Phase d’induction
Réponses impliquant les interférons
Cellules NK
Virus et Immunité Acquise
Organisation du système immunitaire muqueux
Phases d’induction et effectrice
Anticorps de sécrétion
Virus de l’Immunodéficience Humaine
Virus et Muqueuses
Introduction : Virus
Virus nu
Génome ADN ou ARN
Protéines
capsidales
Membrane (Péplos)
(lipides & protéines)
ou
Glycoprotéine d’enveloppe
virale
(acides nucléiques
+ protéines
Virus enveloppé
(acides nucléiques + protéines
+ membrane)
Adapté de
Bomsel M. & Alfsen A. 2003.
Nature Rev. Mol. Cell Biol. 4 : 57-68.
Les Virus sont des micro-organismes acellulaires & des parasites intracellulaires
obligatoires.
Virus et Muqueuses
Introduction : Virosphere
La classification des virus repose sur leur structure.
Virus et Muqueuses
Introduction : Cycle viral
Pour la plupart des virus, le cycle viral a lieu dans le cytoplasme. Par conséquent, la
biosynthèse des acides nucléiques viraux implique des enzymes virales.
Virus et Muqueuses
Introduction : Transmission
Peau
*Muqueuse
Surface
2 m2
400 m2
Interface
Kératinocytes
Cellules
Epithéliales
Epaisse
Fine
Caractéristiques
*
*
Revêtement des organes creux
comprenant :
1) une barrière épithéliale
2) un chorion conjonctif contenant des
vaisseaux sanguins et lymphatiques
(« lamina propria »)
La grande majorité des virus entrent par voies muqueuses..
Les autres entrent par voie transcutanée.
Virus et Muqueuses
Introduction : Voie transcutanée
Les virus transmis à l’homme par voie trans-cutanée appartiennent à différentes
familles structurelles .
Virus et Muqueuses
Introduction : Voie transcutanée
Piqure
Transmis par les arthropodes (insectes et tiques)
Arbovirus « arthropod-borne viruses)
Flaviviridae : le virus du nil occidental
Togaviridae : le virus du chikungunya
Bunyaviridae : le virus de la fièvre de la vallée du Rift
Réoviridae : virus de la fièvre catharale
ARN sb polarité positif
ARN sb polarité négatif
ARN db
Morsure
Rhabdoviridae : virus de la rage
ADN db
Contact
Poxviridae : virus de la variole
Les virus transmis par voie trans-cutanée appartiennent à différentes familles structurelles.
Virus et Muqueuses
Introduction : Voies Muqueuses
Les autres sont transmis par voies muqueuses ...
Virus et Muqueuses
Introduction : Voies muqueuses
Transmis par voie respiratoire
Orthomyxoviridae : Virus de la grippe
Coronaviridae : SARS
ARN sb polarité positif
ARN sb polarité négatif
Transmis par voie digestive
Réoviridae : rotavirus
Picoarnviridae : poliovirus
ARN db
ADN db
Transmis par voie uro-génitale
Rétroviridae : virus de l’immunodéficience humaine
Papillomaviridae : papillomavirus
Les virus transmis par voies muqueuses appartiennent à différentes familles structurelles.
Virus et Barrières Muqueuses
Barrières Extrinsèques
Barrières Intrinsèques
Voies d’entrée in vivo
Virus et Barrières Muqueuses
Diversité de Barrières Muqueuses
Pluristratifié
Langue
Œsophage
Vagin
Herpes virus
Papillomavirus
VIH
Pseudostratifié
Pharynx
Trachée
Bronche
Vessies
Virus de la grippe
Virus du Syndrome Respiratoire Aigu Sévère
« SARS »
Monostratifié
Intestin
Estomac
Endocervix
Rotavirus
Poliovirus
VIH
Diversité de barrières muqueuses extrinsèques & intrinsèques.
Virus et Barrières Muqueuses
Barrières Extrinsèques
I) Extrinsèques (limitent accès aux surfaces muqueuses)
Protéases digestives (tube digestif) : dégradent des protéines virales
Acidité (tube digestif, vagin) : dénature des protéines virales
Péristaltisme (tube digestif) : limite le temps de contact
Mucus : mucins (glycoprotéines) secrétés par des cellules mucipares ;
créent une couche visqueuse qui réduit la diffusion vers la surface épithéliale
Défensines : peptides anti-microbiens secrétés par des cellules de
Paneth dans le tube digestif
Virus et Barrières Muqueuses
Barrières Intrinsèques (I)
II) Intrinsèques (propres aux surfaces muqueuses)
Microvilli :
*espacés de 25 nm (intestin humain)
*surface présente une charge négative
*site d’invagination entre les microvillis quasi-inaccessible
Glycocalyx : 400-500 nm couche
*glycoprotéines transmembranaire
*enzymes pancréatiques adsorbées (intestin)
*enzymes hydrolytiques membranaires (intestin)
*imperméables à la plupart des virus
Virus et Barrières Muqueuses
Barrières Intrinsèques (II)
II) Intrinsèques (propres aux surfaces muqueuses)
Jonctions serrées
Concernent les épithéliums mono& pseudostratifiés
*restriction de passage para-cellulaire
*inaccessibilité de récepteurs
ayant une distribution baso-latérale
Virus et Barrières Muqueuses
Voies d’entrée in vivo (I)
Cellule M
Epithélium associé aux follicules (FAE)
Pauvre en enzymes digestifs
Peu de cellules mucipares/ cellules de Paneth
Absence de pIgR pauvre en SIgA/SIgM
Présence de cellules M
Cellules M
Domaine apical :
*Absence de bordure en brosse régulière
*Grande surface pour endocytose
*Absence de glycocalyx
Domaine baso-latéral :
*Invagination
Rotavirus & Poliovirus
Neutra MR at al. 2001
Nat ure Immunol. 2: 1004.
Exploitation des voies de transport physiologiques :
Transport transépithélial à travers des cellules épithéliales spécialisées.
Virus et Barrières Muqueuses
Voies d’entrée in vivo (II)
Epithélium pluristratifié
Epithélium simple
Cellule de Langerhans
Lumière
Cellule dendritique
sous-épithéliale
Lamina propria
Iwasaki A. & Medzhitov, R. 2004
Nature Immunol. 5: 987.
Exploitation des voies de transport physiologiques :
Capture par des cellules dendritiques
Virus et Immunité Innée
Immunité innée et acquise
Spécificités des Infections Virales
Induction (PRR)
Réponses impliquant les Interférons
Cellules NK
Réponses innées dirigent l’induction de réponses
acquises appropriées à l’agent pathogène
Pulendran B & Ahmed R. 2006.Cell 124, 461-463.
Virus et Immunité Innée
Spécificités des infections virales
Les virus dépendent des voies de biosynthèse des cellules hôtes :
Leurs composants moléculaires ressemblent à ceux des cellules hôtes.
Comment le système inné reconnaît–il les virus?
Leur cycle de réplication est réalisé dans l’environnement intracellulaire.
Les 2 systèmes immunitaires doivent combattre les virus à l’intérieur des cellules.
Deux stratégies de défense sont déployées contre les pathogènes intracellulaires :
1)
Modification des voies métaboliques de la cellule hôte pour prévenir l’assemblage
de pathogène : Réponses impliquant des interférons.
2)
Destruction des cellules infectées par des lymphocytes cytotoxiques (cellules
« Natural killer » (NK) et cellules T exprimant CD8 (T CD8+), qui déclenchent
l’apoptose.
Virus et Immunité Innée
Induction : Schéma général
Reconnaissance des « PAMP » viraux par des « PRR » spécialisés
Activation des facteurs de transcription latents
NF-κ
κB*
Cytokines pro-inflammatoires
*
IRFs*
Interférons de Type I
Réponses Innée & Acquise :
Etat intracellulaire « anti-viral »
Recrutement des leukocytes
Réponse Innée : cellules « Natural killer »
Activation des cellules dendritiques
Réponse Acquise : via la maturation des
cellules dendritiques
Nuclear factor κB
Interferon regulatory factor
Virus et Immunité Innée
Induction : Quels PRR?
Deux grandes classes de PRR impliqués dans les réponses anti-virales :
Hélicases d’ARN
Récepteurs « Toll-like »
Distribution cellulaire
Ubiquitaire
Cellules « Sentinelles »
Localisation sub-cellulaire
Intracytoplasmique
Endosomiale
Forme de virus reconnue
Endogène
Exogène
(virus ayant pénétré
dans le cytoplasme :
cellule infectée)
(particules virales libres ou
debris cellulaire des cellules
voisinantes infectées : cellule
elle-même pas forcément
infectée)
Virus et Immunité Innée
Induction : Hélicases d’ARN
RIG-I (Retinoic-acid-inducible protein I)
MDA-5 (Melanoma differentiation associated gene 5)
*CARD « caspase activation
and recruitment domain »
*
Reconnaissance des « PAMP » viraux par RIG-I & MDA-5
Activation des facteurs de transcription latents, NF-k
kB & IFR-3
Johnson C. L. & M. Gale Jr. 2006.
TRENDS in Immunology 27: 1-4.
Virus et Immunité Innée
Hélicases d’ARN : Quels PAMP?
PAMP viral = ARN viral
Comment distinguer l’ARN d’origine virale & cellulaire?
MDA-5 & RIG-1 reconnaissent différents virus :
souris MDA-5 -/- sensible aux infections par des Picornavirus ;
souris RIG-1 -/- sensible aux infections par des virus
appartenant à Flavi-, Paramyxo-, Orthomyxo- et Rhabdoviridae),
et différentes structures …
Virus et Immunité Innée
Hélicases d’ARN : Quels PAMP?
Virus et Immunité Innée
Hélicases d’ARN : RIG-1
Coiffe du messager
Les transcrits de la polymérase d’ARN II
possèdent une structure en extrémité 5’
terminale appelée « coiffe » du messager.
Les génomes des virus à ARN (sauf
rétrovirus) sont synthétisés par les
polymérases d’ARN d’origine virale et
n’ont pas de coiffe.
RIG-1 reconnaît le terminus triphosphate
5’ des ARN sb (démuni de coiffe) présent
sur de nombreux génomes viraux.
Virus et Immunité Innée
Induction : Schéma général
Flagelline
Interaction entre des « PAMP » et les LRR des TLR
LRR
Activation de différentes voies de signalisation
Leucine-rich repeat
MyD55*
TRIF*
Activation des facteurs de transcription latents
NF-κ
κB
IRFs
TIR
(Toll/IL-1R)
TLR5
*
Molécules adaptatrices
Myeloid differentiation factor 88
Toll-IL-1 receptor domain-containing adaptor inducing IFN-β
Virus et Immunité Innée
TLR : Reconnaissance d’une diversité de PAMP microbiens
Ulevitch R J. et al. 2004.
Vaccine. 22S : S25-S30.
Virus et Immunité Innée
Quels PAMP d’origine virale? Quels TLR?
Cytokines
Acides nucléiques
IFN
Pro-inflammatoires
ARN db
TLR3
+
+
ARN sb
TLR7, hTLR8
+
++*
ADN (motifs CpG non méthylés)
TLR9
+
++*
Glycoprotéines d’enveloppe
Protéines d’enveloppe (RSV, MMTV)
TLR4
+
-
Hémaglutinine (Rougeole)
TLR2
+
-
*Cellules dendritiques plasmacytoïdes
Virus et Immunité Innée
TLR : Voies de signalisation
Réponses
Interférons
Cytokines
Proinflammatoires
IRF7*
Boehme K. W & Compton T. 2004.
J. Virol. 78 : 7867-7873.
TLR3, 7/8 & 9 reconnaissent acides nucléiques dans le compartiment endosome tardif/ lysosome,
ce qui peut conférer une spécificité pour des acides nucléiques d’origine virale.
Virus et Immunité Innée
Résumé
Des voies parallèles, dépendantes des hélicase d’ARN ou des TLR, sont impliquées dans la
reconnaissance des virus. Ces voies mènent à l’activation des mêmes facteurs de transcription.
Virus et Immunité Innée
Le Système Interféron
Rendre des cellules non infectées résistantes à l’infection virale
Deux types majeurs : différents structures, récepteurs et voies de signalisation associées.
IFN de Type I (viraux) : IFN-α (14 membres), β, τ, ω (produit par la plupart des cellules)
IFN de Type II (immun) : IFN-γ (produit par NK, LT CD4+ (TH1), CD8+)
Reconnaissance des PAMP viraux (ARN db, ARN sb …) par PRR (TLR3, TLR7/8, RIG-1 …).
Transcription des gènes codant les IFN-α/β.
Activation de la transcription des centaines de gènes (IFN-stimulated genes ou ISG).
Etat intracellulaire « anti-viral »
Réponses Innées (cellules « Natural killer »)
Réponses Acquises (via la maturation des cellules
dendritiques)
Virus et Immunité Innée
Le Système Interféron : Protéines anti-virales induites par les IFNα/β
2’-5’-Oligoadénylate Synthétase
Activation par l’ARN db.
Synthèse d’oligomères d’adénosine 2’-5’.
Activation d’une endoribonucléase (RNaseL).
Dégradation de l’ARN sb cellulaires & viraux
Protéine kinase R (« PKR » pour « Protein kinase RNA regulated »)
Activation par l’ARN db.
Phosphorylation du facteur d’initiation de transduction « eIF-2 ».
Inhibition de traduction d’ARN messagers cellulaires & viraux
APOBEC3G
Appartient à la famille des cytidine déaminases
Hypermutation du génome du VIH
La protéine virale Vif provoque sa dégradation
Virus et Immunité Innée
Cellules NK « Natural Killer »
Généralités :
Peuvent tuer les cellules tumorales sans sensibilisation préalable.
Lymphocytes caractérisés par l’expression de multiples récepteurs spécifiques aux ligands du soi
ou d’origine microbienne.
Activation :
1)
par des cytokines pro-inflammatoires, en particulier les IFNα/β & IL-12.
2)
par la reconnaissance des cellules infectées par des récepteurs NK *
Récepteurs :
Récepteurs inhibiteurs reconnaissent les molécules du CMH I, dont l’expression à la surface est
souvent diminuée par l’infection virale, vraisemblablement pour échapper à la réponse
cytotoxique médiée par les LT CD8+. Théorie « Missing self ».
Récepteurs activateurs reconnaissent différentes molécules induites par l’infection virale, d’origine
cellulaire ou virale
Virus et Immunité Innée
Cellules NK « Natural Killer »
Lodoen M B. & Lanier L. L. 2005
Nature Rev. Microbiol. 3 :59-69.
Réponses des cellules NK dépendent de l’intégration des signaux des récepteurs inhibiteurs et
activateurs et des cytokines.
Virus et Immunité Innée
Cellules NK « Natural Killer »
Mécanismes effecteurs :
Lyse directe des cellules infectées (par l’exocytose des granules intracellulaires contenant
perforine & granzymes).
Sécrétion des cytokines pro-inflammatoires et notamment IFNγγ (activation des macrophages et des
lymphocytes T) & TNF-α.
Rôle :
Elimination des cellules infectées.
Cellules sentinelles : avertir l’hôte de la présence d’un pathogène.
Importance dans les infections virales :
Déficience en nombre de cellules NK est associée à une susceptibilité aux infections virales.
Existence de nombreuses stratégies virales d’évasion des réponses NK.
Virus et Immunité Muqueuse Acquise
Organisation du système immunitare muqueux
Phases d’Induction & effectrice
Anticorps secrétés
Virus et Immunité Muqueuse Acquise
Organisation du système immunitaire muqueuse
Division en sites inducteurs et sites effecteurs ..
Sites inducteurs :
Où l’antigène issu des surfaces muqueuses activent les LT & LB naïfs :
1)
Tissu lymphoïde organisé associé aux muqueuses (MALT « mucosal-associated
lymphoid tissue » …)
2)
nœuds lymphatiques drainants (nl mésentériques …)
Sites effecteurs :
Où les LT & LB activés, après extravasation & différenciation, expriment leurs fonctions
effecteurs :
Divers compartiments histologiques selon la muqueuse (Lamina propria & épithélium
muqueux pour GALT (« Gut-associated lymphoid tissue »)
Virus et Immunité Muqueuse Acquise
Organisation du GALT
Organisation semblable à celle des nœuds
lymphatiques :
Follicules de LB séparées par des zones de
LT.
Distinction importante :
Le MALT ne possède pas de vaisseaux
lymphatiques afférentes.
Le MALT est en contact directe avec l’antigène ou cellules chargées d’antigène.
Virus et Immunité Muqueuse Acquise
Organisation des sites effecteurs dans le GALT
Lamina propria
Epithélium
Lame basale
Lymphocyte
intraépithélial
(surtout LT CD8+)
Plasmocytes
Brandtzaeg, P. & Pabst, R. 2004.
Deux sites effecteurs dans la muqueuse digestive, le lamina propria (dominé par des
plasmocytes) et l’épithélium, dominé par les LT CD8+.
Virus et Immunité Muqueuse Acquise
Phase d’Induction
Brandtzaeg, P. & Pabst, R. 2004.
Trends Immunol. 25 : 570.
Détection des virus déclenche des réponses innées. La présentation d’antigène par les CD
activées dans le MALT et/ou nœuds lymphatiques drainants déclenche des réponses acquises.
Virus et Immunité Muqueuse Acquise
Phase Effectrice
Brandtzaeg, P. & Pabst, R. 2004.
Trends Immunol. 25 : 570.
Les LT CD4+ et CD8+ et LB effecteurs regagnent la muqueuse où ils ont rencontré l’antigène et
s’installent dans les sites effecteurs appropriés. La maturation des LB en plasmocytes s’achève
dans le lamina propria.
Virus et Immunité Muqueuse Acquise
Quels effecteurs anti-viraux?
Schoenly KA & Weiner DB.
2008. J. Virol. 82,3166-3180
.
Effecteurs solubles
Effecteurs cellulaires
Virus et Immunité Muqueuse Acquise
Anticorps
Quels anticorps?
IgG
pIgA
Quels provenance?
pIgM
Ig sérique : diffusion passive (IgG)
Ig local :
produite par les plasmocytes du lamina propria
Rojas, R. & Apodaca, G. 2002.
Nature Rev. Mol. Cell Biol. 3, 944.
pIgA, pIgM : transportés du pôle basolatéral au pôle apical
à travers les cellules épithéliales après interaction avec le
récepteur aux Ig polymériques (pIgR)
Virus et Immunité Muqueuse Acquise
Sécrétion d’Ig (l’exemple de sIgA)
Virus et Immunité Muqueuse Acquise
sIgA (IgA de sécrétion)
Résistance aux protéases digestives.
Important dans le tube digestif
Association avec le mucus.
Virus et Immunité Muqueuse Acquise
sIgA : Fonctions anti-virales
Neutralisation
Extracellulaire
Neutralisation
Intracellulaire
Excrétion Immune
Rojas, R. & Apodaca, G. 2002. .
Virus et Immunité Muqueuse Acquise
Antigènes
Quels antigènes viraux?
Externes :
glycoprotéines d’enveloppe (virus enveloppés)
Grippe : HA
Neutralisation extracellulaire
protéines capsidales (virus nus)
Rotavirus : VP4, VP7
Internes (IgA & IgM) :
Rotavirus : VP6
Neutralisation intracellulaire
Le temps de réponses
Production
de l’IFN-α
α/β
β,
duTNF-α
α,
et de l’IL-12
Destruction des
cellules infectées
par les cellules NK
Destruction des
cellules infectées
par les cellules T
CD8+
Titre viral
Temps après infection (jours)
Les Infections par le Virus de
l’Immunodéficience humaine
Les Infections par le VIH
La pandémie en 2005
42.000.000
personnes
infectées
En 2005, environ 40,3 millions
de personnes
étaient
infectées par le VIH, dont environ
4-6,000,000
personnes
infectées
an
4,9 millions nouvelles infections dans/ l’année.
2,5-3,5.000.000 décès / an
UNAIDS. AIDS Epidemic Update
Les Infections par le VIH
Le VIH appartient à la famille Retroviridae, qui fait partie du groupe des virus ayant un
génome composé de l’ARN simple brin et exprimant une transcriptase inverse.
Les Infections par le VIH
Le virus
Famille Rétroviridae
Groupe Lentivirus
Génome : ARN+ sb (diploïde)
Capside
Capside : Protéines structurelles virales
= nucléocapside, capside & matrice
Péplos : d’origine cellulaire &
glycoprotéines d’enveloppe virales
Matrice
Les Infections par le VIH
Le cycle viral
(8) Transmission
(7) Bourgeonnement
(1) Entrée
cytoplasme
(6) Assemblage
et encapsidation
Complexe de rétrotranscription (CRT)
(2) Transcription
Inverse et
Migration du CRT
Gag
Gag
ARN génomique
ARN épissés
(5) Synthèse des
protéines virales
ADNc
Env
NOYAU
Récepteurs :
CD4
CCR5 (& CXCR4)
(4)Transcription
(3) Intégration
Provirus
LTR
LTR
RER
Les Infections par le VIH
Transmission
Sur l’échelle globale, le VIH est transmis de manière prédominante par voie muqueuse, et
principalement par muqueux génital.
L’infection des femmes par voie vaginale représente 60% des nouvelles infections en
Afrique.
Méthodes d’étude de la transmission par voie vaginale :
1.
In vivo : modèles animaux (macaque/ SIV)
2.
Ex vivo : biopsies (muqueuse vaginale)
Les Infections par le VIH
Evénements précoces dans l’infection de l’épithélium vaginal par le VIS
Courbe de croissance virale (VIS) dans du tissu cervicovaginal (macaque)
Lors des étapes d ’adsorption
et pénétration, seul une petite
proportion des virions présents
dans l’inoculum atteignent les
cellules cibles dans le lamina
propria.
# virions
La barrière muqueuse (mucus,
pH basse, H2O2, molécules
anti-virales, l’épithélium …)
est efficace.
jours post contamination
Haase A.T. 2005
Nature Reviews Immunology 5, 783.
Les Infections par le VIH
Evénements précoces dans l’infection de l’épithélium vaginal par le VIS
Franchissement :
Par rupture de l’intégrité de la barrière
épithéliale, transport par des CD, transcytose
dans les cellules épithéliales ?
Cibles principales :
LT CD4+ EM « au repos »
Produisent moins de virions que des LT CD4+
activés, mais …
Plus nombreux que les LT CD4+ activés, les CD,
ou les macrophages
Sous forme de foyers
Haase A.T. 2005.
Les Infections par le VIH
Evenements précoces dans l’infection de l’épithélium vaginal par le VIH-1
Epithélium séparé de lamina propria par la pose des petites ventouses (A, B, C, G)
ou par traitement par l’EDTA (D, H).
Les Infections par le VIH
Evénements précoces dans l’infection de l’épithélium vaginal par le VIH-1
GFP-VIH
CD4
Co-localisation
Les Infections par le VIH
VIH-1 s’attache aux LT CD4+.
L’attachement dépend des récepteurs
CCR5 & CD4.
Hladik et al. 2007.
Immunity 26, 257.
Les Infections par le VIH
Evénements précoces dans l’infection de l’épithélium vaginal par le VIH-1
GFP-VIH
CD4
Co-localisation
VIH-1 est internalisé par les LT CD4+.
Hladik et al. 2007.
Immunity 26, 257.
Les Infections par le VIH
Evénements précoces dans l’infection de l’épithélium vaginal par le VIH-1
GFP-VIH
CD1a
Hladik et al. 2007.
Immunity 26, 257.
VIH-1 s’attache aux cellules de Langerhans. L’attachement dépend de plusieurs récepteurs.
Les Infections par le VIH
Evénements précoces dans l’infection de l’épithélium vaginal par le VIH-1
Hladik et al. 2007.
Immunity 26, 257.
Virions intacts (enveloppés) ne sont pas détectés dans les LT CD4+.
Les Infections par le VIH
Evénements précoces dans l’infection de l’épithélium vaginal par le VIH-1
Hladik et al. 2007.
Immunity 26, 257.
Virions intacts (enveloppés) sont détectés dans les endosomes des cellules de Langerhans.
Les Infections par le VIH
Hladik et al. 2007.
Immunity 26, 257.
Des LT CD4+ qui émigrent de l’épithélium sont infectées de manière productive. Une infection
productive n’a pas été détectée dans les cellules de Langerhans .
Les Infections par le VIH
Evénements précoces dans l’infection de l’épithélium vaginal par le VIH-1
Des LT CD4+ et les cellules de Langerhans
semblent jouer des rôles différents dans la
dissémination de l’infection.
Hladik et al. 2007.
Immunity 26, 257.
Les Infections par le VIH
Evénements précoces dans l’infection de l’épithélium vaginal par le VIH-1
Résumé :
1.
VIH-1 entre dans les LT CD4+ et les cellules de Langerhans dans l’épithélium
vaginal.
2.
Entrée dans les LT CD4+ se fait de manière quasi-exclusive par la fusion directe
entre membranes virale & plasmatique et dépend des récepteurs CD4 & CCR5.
3.
Entrée dans les cellules de Langerhans se fait principalement par l’endocytose,
et dépend de multiples récepteurs.
4.
Entrée dans les LT CD4+ conduit à une infection productive.
5.
Après l’entrée dans les les cellules de Langerhans, les virions restent intacts
dans le cytoplasme pendant plusieurs jours.
6.
LT CD4+ infectés et les cellules de Langerhans portant des virions intacts migrent
depuis l’épithélium.
Hladik et al. 2007.
Immunity 26, 257.
Les Infections par le VIH
Infection aiguë par le VIS
Infection initiale d’un petit nombre de
cellules (LT CD4+ CCR5+ « au repos »)
Dissémination initiale très locale (foyers
d’infection).
Dissémination jusqu’aux nœuds
lymphatiques drainants.
Dissémination systémique.
Multiplication explosive dans les tissus extra
lymphoïdes.
Haase A.T. 2005. Nature
Reviews Immunol 5, 783.
Les Infections par le VIH
Infection aiguë
LT CD4+ CCR5+ sont les cibles cellulaires majeures de VIH et SIV.
LT CD4+ CCR5+ sont majoritairement les LT de type « effector memory », ou « EM ».
LT CD4+EM sont en stade de différenciation ultime : exercent fonctions effectrices sont
différenciation supplémentaire et ont une faible capacité proliférative.
Présents dans la plupart des sites effecteurs extra lymphoïdes (muqueuses, foie, peau),
immédiatement en dessous de la couche épithéliale des muqueuses génitales et digestives.
Picker L.J. 2006 Current
Opinion Immunol. 18, 399.
Les Infections par le VIH
Infection aiguë
Dans le modèle VIS/ macaque,
LT CD4+EM sont massivement infectées (30-60%) dans tous les tissus au pic d’infection
(j10) : la plupart (~80%) des cellules infectées disparaissent dans les 4j qui suivent.*
Entre j10 & j14, ~50% des LT CD4+EM disparaissent !
Déplétion sélective des LT CD4+ CD4+EM, la sous-population majoritaire dans les
muqueuses!
LT CD4+ du sang périphériques, qui sont majoritairement CCR5- et du phénotype
naïves (LT CD4+N) ou « central memory » (LT CD4+CM) sont « épargnés ».
J.J. et al. 2005
* Mattapillil
Nature 434, 1093.
Li, Q. et al. 2005
Nature 434, 1081.
Les Infections par le VIH
Infection aiguë
Picker L.J. 2006 Current
Opinion Immunol. 18, 399.
L’infection aiguë par le VIH et le VIS conduit à la perte sélective des LT CD4+EM, une fraction
mineure des LT CD4+ dans le sang et les organes lymphoïdes secondaires, mais une fraction
majeure des LT CD4+ dans les tissus extra lymphoïdes …
Les Infections par le VIH
Infection aiguë & chronique
Sang périphérique
Global
Brenchley et al. 2006
Nature Immunology 7, 235.
Durée d’infection (années)
L’impression d’une diminution lente des LT CD4+, provenant des analyses effectuées sur le
sang périphériques ou les organes lymphoïdes secondaires, est … fausse!
Les Infections par le VIH
Infection chronique
La réplication virale massive en phase aiguë conduit à deux immunopathologies
majeures :
1) Perte de plus que 50% des LT CD4+EM dès la troisième semaine ….
Comment l’hôte survit-il?
Comment la réplication virale est-elle maintenu?
Les LT CD4+N et CD4+CM sont épargnés. Leur activité proliférative augmentent au
pic de déplétion, augmentant la population des LT CD4+EM. Ceci entretient
l’immunité mais crée de nouvelles cibles cellulaires.
2) Etat de hyperactivation immunitaire systémique (LT CD4+ & CD8+ , LB, NK)
Changement de cellule cible: désormais l’infection des LT CD4+ activés, qui
produisent plus de virus que les LT CD4+EM « au repos », entretiennent la
réplication virale.
Les Infections par le VIH
Infection chronique
Après réduction de la
population de cellules cibles, la
prolifération homéostatique et
l’activation immunitaire
généralisée fournissent de
nouveaux cellules cibles.
Les Infections par le VIH
Infection chronique : Pathogénèse & Activation Immunitaire
Paradoxe : LT activés sont à la fois les effecteurs dans la réponse immunitaire contre
le VIH et les cibles cellulaires
Le niveau d’activation lymphocytaire est un meilleur marqueur de l’évolution du SIDA
que la charge virale!
Dans les infections non pathologiques par le SIV (singe vert/SIVagm), la charge virale
est élevée mais le niveau d’activation lymphocytaire est basse.
L’intensité et la persistance de l’activation immunitaire généralisée dans les infections
par le VIH et les infections pathogènes par le VIS suggèrent que la réplication virale
n’est pas la seule cause …
Les Infections par le VIH
Infection chronique : Pathogénèse & Activation Immunitaire
CD4
Perte quasi totale des LT CD4+ du lamina propria de l’intestin lors de la primo-infection.
Li, Q. et al. 2005. Nature 434, 1081.
Les Infections par le VIH
Infection chronique : Pathogénèse & Activation Immunitaire
Translocation
microbienne
La déplétion des LT CD4+EM
dans la muqueuse intestinale,
porte-t-elle atteint à
l’étanchéité de la barrière
muqueuse?
Si oui, une translocation
microbienne augmentée,
conduit-elle à un état
d’activation immunitaire
généralisée?
Fibrose des NL
Brenchley et al. 2006 HIV disease :
fallout from a mucosal catastrophe?
Nature Immunology 7, 235.
Les Infections par le VIH
Infection chronique : Pathogénèse & Activation Immunitaire
Le niveau de lipopolysaccharide (LPS) circulante (marqueur de translocation microbienne)
est augmenté chez les sujets chroniquement infectés.
Le niveau de LPS circulant est corrélé avec la présence de marqueurs d’activation des
systèmes immunitaires inné & acquis.
Le niveau de LPS circulant est augmenté dans les infections pathogènes par le VIS (chez
le macaque) mais n’est pas augmenté dans les infections non pathogènes par le VIS
(chez le mangabey).
Brenchley et al. 2006 Microbial
translocation is a cause of systemic
immune activation in chronic HIV
infection. Nature Medecine 12, 1365.
Produits microbiens circulants sont à l’origine de l’activation immunitaire systémique
dans les infections par le VIH.
Les Infections par le VIH
Thérapie anti-virale & muqueuse
Etude de Mehandru et al. *
*Mehandru et al. 2006 Lack of
mucosal immune
reconstitution during
prolonged treatment of acute
and early HIV-1 infection.
PLoS Med. 3(12): e484.
Etude longitudinale (18 patients ; 3 ans) et transversale (22) des patients sous thérapie
anti-virale initiée à des temps précoces.
Phénotypage des LT, analyse des marqueurs de l’activation immunitaire & mesure de la
réplication virale réalisés dans le sang & dans les biopsies du colon.
Résultats :
Chez 70% des sujets : 50-60% déplétion des lymphocytes dans le lamina propria après 17 années de traitement
LT CCR5+ et CCR5+/CXCR4+ déplétés de manière persistante et préférentielle
Chez ces patients, le niveau d’activation des LT mémoires est retourné à la normale dans
le sang, mais est resté élevé dans la muqueuse gastrointestinale.
Le système immunitaire des muqueuses n’est pas reconstitué dans la majorité des patients après
traitement anti-viral prolongé, en dépit d’une reconstitution immunitaire dans le sang.
Les Infections par le VIH
Conclusions
Les muqueuses sont au centre des infections par le VIH :
Le VIH est transmis principalement par voie muqueuse (génitale) .
La muqueuse (intestinale) est le premier site de déplétion lymphocytaire.
L’atteint à l’étanchéité de la barrière intestinale pourrait contribuer à l’activation immunitaire
généralisée.
Et doivent être prises en compte dans le développement des stratégies prophylactique et
thérapeutique :
Les stratégies qui visent la diminution de la transmission, telles que l’application locale des
microbicides ou des molécules qui inhibent l’attachement au CCR5, semblent prometteuses.
Les vaccins devraient induire des réponses muqueuses, pour limiter la dissémination initiale.
La biodistribution intestinale des molécules anti-virales est capitale.
L’activation immunitaire chronique, surtout au niveau de l’intestin, devrait être visée.
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