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laREVUEnouvelle - mai-juin 2009
le dossier
imagerie médicale et en lutte contre le cancer, notamment. Par contre, dans les
secteurs de l’alimentaire (Walagrim) et de la mécanique (Meca-Tech), compo-
sés d’opérateurs plus éclectiques, il était inévitable que les programmes retenus
se voient plus dispersés, voire plus évasifs.
En aéronautique (Skywin) et en logistique et transports (Logistics in
Wallonia), les entrepreneurs ont trouvé l’occasion d’approfondir ou d’accélérer
leur travail de mise au point de produits, procédés et mises en marché de dis-
positifs particulièrement complexes. Le pôle de compétitivité n’est pas un dis-
positif d’aide et n’empêchera pas une grande société comme Sonaca d’afficher
de lourdes pertes, pas plus qu’il ne rencontrera les gros problèmes de volume
de travail connus depuis la fin de 2008.
L’ensemble ne manque malgré tout pas d’allure et il serait malvenu de
négliger certains effets structurants des pôles de compétitivité. Mais bien en-
tendu, ils n’ont pas échappé aux comportements lobbyistes, aux équilibrages
sous-régionaux, aux positionnements quémandeurs des labos universitaires, et
parfois, à la loi du plus fort. Après tout, les politiques régionales sont des mises
à disposition de moyens financiers (primes et aides diverses à la recherche et
à l’investissement, aides aux fédérations et stimulateurs divers, contrats variés
d’études, de prospections et d’introspections), le tout remplissant des étals où
les meilleurs connaisseurs vont faire leur marché aux subsides.
Il existe toutefois une vie entrepreneuriale dynamique en dehors des pô-
les, des gens qui structurent, vaille que vaille, des projets d’investissement, et
ont encore besoin de dispositifs non compris dans la logique des pôles de com-
pétitivité. Le plan ne couvre pas l’ensemble du champ économique régional,
loin s’en faut. Si certains opérateurs ont compris, voire structuré eux-mêmes,
les canaux de décision du plan, il n’en reste pas moins que toutes les entre-
prises actives et entreprenantes ont besoin d’un appareil régional en état de
marche. À savoir des administrations qui ont du répondant, réagissent claire-
ment aux problèmes posés, sont prévisibles quant à leurs délais de réaction et
offrent une image professionnelle de la Région. Il faut être fort, persévérant,
courageux, pour faire avancer des projets d’implantations nouvelles, notam-
ment quand ils sont dans les dédales des administrations de l’Aménagement ou
de l’Environnement qui s’autocomplexifient davantage qu’elles ne travaillent
pour des objectifs réels.
Mais en quelque sorte, les pôles peuvent sublimer le fonctionnement nor-
mal des administrations. Il reste beaucoup d’entrepreneurs qui sont sensibles
au climat positif provoqué par le plan, mais qui ne savent toujours pas en quoi
il consiste, tant il a imposé des procédures adaptées aux seuls connaisseurs des
canaux de l’aide régionale.