Allocution de Marie-Dominique Simonet, Ministre wallon de la Recherche, des Technologies nouvelles et des Relations extérieures A l’occasion de l’inauguration du projet Nanotoxico par les Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix Namur, le 19 janvier 2006 Monsieur le Recteur, Monsieur l’Administrateur général, Mesdames et Messieurs les Professeurs, Mesdames, Messieurs, C’est un grand plaisir pour moi de vous retrouver cet après-midi pour célébrer ensemble le lancement de votre projet nouvellement rebaptisé Nanotoxico : un programme d’excellence portant sur l’étude des risques toxicologiques liés aux nanoparticules, avec le soutien de la Région wallonne. C’est ma première inauguration de l’année 2006 et je puis vous assurer que je l’apprécie. Outre le fait que la naissance d’un projet est toujours un évènement, il faut savoir que l’année nouvelle sera un grand cru pour la recherche. Nanotoxico est un exemple de ces multiples réalisations qui verront le jour au cours des quatre prochaines années dans le cadre des Actions Prioritaires pour la Wallonie ou, plus simplement, du Plan Marshall, afin de stimuler la croissance par le biais de la recherche et de l’innovation. Les équipes universitaires tiennent un rôle majeur dans la stratégie mise au point par le Gouvernement wallon. Vous avez probablement lu ou entendu que la recherche et le développement comptent pour plus de 25% dans les moyens importants dégagés par la Région pour le Plan Marshall. Dans le cadre de mes attributions, j’ai voulu privilégier à la fois l’économie d’aujourd’hui et l’économie de demain. L’économie d’aujourd’hui, ce sont les cinq pôles de compétitivité définis par le gouvernement. Dès la définition des pôles, nous avons voulu que les équipes de recherche universitaires soient liées de près aux entreprises concernées et participent à la gouvernance des pôles. J’apprécie, Monsieur le Recteur, la manière dont les universités se sont engagées dans la mise en place des pôles et dans l’élaboration des projets. Il est rare en effet que des projets qui regroupent entreprises et universités soient élaborés avant même que les pôles ne soient effectivement constitués ! J’espère que les équipes des Facultés universitaires de Namur occuperont au sein des pôles la place qui leur revient et qu’elles participeront, avec diverses entreprises, à la relance économique fondée sur la recherche et le développement. L’économie de demain, ce seront toutes ces inventions dont nous n’avons pas encore la révélation et qui, dans quelques années, transformeront le paysage industriel de la Wallonie. Certains domaines d’avant-plan, comme les technologies de l’information, les matériaux ou la recherche opérationnelle, sont présents de manière implicite dans les pôles de compétitivité. D’autres, comme les nanotechnologies, doivent faire l’objet d’une attention particulière, afin que nous donnions libre cours à leur potentiel d’innovation, de croissance industrielle et de service. C’est dans ce cadre que le Plan Marshall a prévu un renforcement des aides traditionnelles à la recherche accomplie au sein des universités et des centres de recherche. Ce renforcement nous permet de financer des projets d’ampleur tels que Nanotoxico. Pourquoi avons-nous décidé de financer ce projet à hauteur de 5 millions € ? D’abord, il est présenté par une ou plutôt des équipes qui ont fait leurs preuves, qu’il s’agisse de la qualité des publications scientifiques ou de la création d’une société spin-off telle que Nanocyl, à même de fournir des sociétés belges et étrangères en produits de la plus haute technologie. Ensuite, votre projet va dans le sens des orientations que je voudrais donner à la recherche universitaire. Comme vous le savez, le budget de la Communauté française, consacré à la recherche fondamentale, bénéficie en 2006 d’un accroissement de 9% ! On n’avait plus connu cela depuis de nombreuses années ! Mais ceci ne peut en aucun cas empêcher les universités de s’associer aux efforts de la Région wallonne pour promouvoir l’économie, afin d’accroître le taux d’emploi et placer la Région dans l’orbite de la société de la connaissance. Votre partenariat est fermement attendu ! Enfin, votre projet contribue à la fois à la protection du citoyen et à son apaisement face aux nouvelles technologies. Protection de l’environnement et développement économique sont aujourd’hui indissociables, ce qui ne fut pas toujours le cas, en témoigne par exemple les résultats de l’étude menée récemment en région limbourgeoise sur les effets du cadmium sur la santé des riverains. D’où la nécessité de favoriser le développement de la recherche scientifique. Dans son livre sur "Le déclin de l’empire scientifique européen", l’ancien Commissaire européen à la Recherche Philippe Busquin met bien en évidence l’irrationalité de certaines craintes de l’Europe quant au développement des OGM. Pareillement, il ne faudrait pas que le développement attendu des nanotechnologies soit freiné par une même attitude, sans qu’elle ne soit fondée sur des études scientifiques. Votre projet, complémentaire à d’autres actions financées par l’Union européenne, apportera l’éclairage nécessaire pour que, en toute quiétude, les entreprises wallonnes poursuivent l’aventure des nouvelles technologies. L’association des équipes de toxicologie, de caractérisation, de communication et de pharma/santé est un garant de la réussite du projet. Il me reste à vous souhaiter de bien travailler, de vous battre pour réussir, de seconder les entreprises qui font vivre la Wallonie, de créer des spin off et de nouveaux emplois. L’Europe de la connaissance étant une réalité, j’espère vivement que ces nouveaux moyens que vous apportera la Région par le biais de votre projet vous permettront d’intensifier encore la position d’excellence que vous occupez dans le monde scientifique. La Région wallonne se joint à moi pour vous souhaiter un plein succès, avec l’espoir que vous participiez ainsi au renouveau économique que nous nous efforçons de susciter. Je compte sur vous et vous souhaite beaucoup de passion et de plaisir dans votre recherche.