ABSTRACT:
The ability to build the problem the class will work on is still rarely studied in didactics of geography,
yet it is a key issue for education for sustainable development: the social sciences have to build their
objects, “contents” are always questionable and discussed, answers are rarely consensual. The action-
research group in teaching of Geography, (University of Geneva) has chosen to focus on this issue.
This communication is based on an example of “trigger element” concerning a wind turbines project,
in a secondary class (class 2 of college); the aim is to test analysis tolls, based on the “slopes of pro-
blematization” proposed by C. Laplace and on the “inducers” of problem conceived by M. Fabre.
KEYWORDS : problematics; socially significant issue; “trigger element”; controversy;
geography.
La capacité à construire le problème sur lequel travailler est une question encore peu
étudiée en didactique de la géographie, c’est pourtant un enjeu central pour une
éducation en vue d’un développement durable : les sciences sociales construisent leurs
objets d’études, souvent en interaction avec une demande sociale diffuse, mais pres-
sante, les « contenus » sont toujours discutables et discutés, les réponses sont rarement
consensuelles. De nombreux travaux défendent la nécessité de concevoir une géogra-
phie problématisée et ouverte sur les enjeux sociétaux, et d’amener les élèves à
construire leur questionnement, à élaborer des hypothèses, à raisonner (Audigier, 1995 ;
Le Roux, 2004 ; Thémines, 2006 ; ou Orange, 2005, pour la didactique des sciences).
La réflexion porte avant tout sur le choix du « bon problème » en termes scientifiques,
didactiques ou éthiques, et sur l’insertion dans un paradigme (Orange, 2005) ; sur le
choix des situations-problèmes (Guerin-Grataloup et al., 1994 ; Legardez, 2003), des
dispositifs de controverse ou de débat (Albe, 2009 ; Audigier et al., 2011) ou des média
(Clerc, 2001). La réflexion sur les « questions socialement vives » autour de Legardez
(2003) constitue ici un cadre théorique particulièrement pertinent. Toutefois peu de
travaux se penchent sur le « comment » : comment faire en sorte que la classe rentre
dans cette démarche d’identification des enjeux et de construction du questionnement,
dans cette interrogation préalable sur ce qui fait problème avant de rechercher des
réponses ? Si la géographie scolaire se donne comme finalité d’aider à rendre le monde
intelligible, la manière dont on détermine les problèmes à traiter devient un préalable
indispensable : prendre la mesure de sa pertinence en termes scientifiques, didactiques
et éthiques, établir le périmètre sur lequel va porter la réflexion, envisager des pistes
d’enquête possibles pour choisir un fil directeur et formuler le questionnement. La pro-
blématisation n’est donc pas seulement la porte d’entrée dans un thème, c’est aussi la
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Penser l’éducation 2013