Le magazine de l’audition
LES DÉGÂTS DU
BRUIT AU TRAVAIL
Être soumis au bruit sur son lieu de
travail est une réalité qui incommode
67 % des actifs français selon un récent
sondage de l’Agence européenne pour
la sécurité et la santé au travail. Tous les
salariés ne sont pas soumis à la même
gêne. L’étude Sumer 2010 évalue à 4,8 %
le nombre de salariés particulièrement
exposés, c’est-à-dire exposés plus de
20 heures par semaine à une intensité
supérieure à 85 décibels.
Surdité irréversible
Les professionnels de la sécurité au
travail estiment que travailler 8 heures par
jour dans un environnement qui dégage
80 décibels soit l’équivalent d’un bruit de
tondeuse à gazon, c’est mettre son ouïe
en danger. Cette exposition au bruit peut
générer non seulement du stress, de la
fatigue, des troubles du sommeil mais
aussi une surdité irréversible. L’excès
de bruit est d’ailleurs non seulement
considéré comme un facteur de pénibilité
donnant droit à une retraite anticipée mais
il peut aussi être reconnu comme étant à
l’origine d’une surdité reconnue comme
maladie professionnelle. Les troubles
auditifs sont même devenus la troisième
maladie professionnelle en France.
Mesures de prévention
Des politiques de prévention ont été mises
en place. C’est le sens du décret du 19
juillet 2006, qui traduit en droit français
la directive européenne du 6 février 2003.
Les employeurs sont tenus de prévenir les
risques à travers le traitement acoustique
des locaux ou encore l’encoffrement
des machines bruyantes. Ils doivent
aussi évaluer les risques et mettre en
place des mesures de protection : port
obligatoire de casques anti-bruits,
bouchons d’oreille, etc. Au-delà du
bruit, l’exposition à certains solvants
dits ototoxiques amplifie la destruction
progressive des cellules ciliées de
l’oreille interne et donc l’installation de
la surdité. La nécessité d’élever la voix
pour s’adresser à un collègue situé
à un mètre de soi, la sensation de
bourdonnements en fin de journée et
la difficulté à suivre une conversation à
plusieurs doivent alerter les salariés.
Risques secondaires
Un environnement professionnel
trop bruyant peut générer aussi des
accidents du travail. Dans les entreprises
de plus de 50 salariés, le Comité
d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions
de Travail (CHSCT) représente un
interlocuteur privilégié pour aborder ces
problématiques. Sans oublier la Médecine
du travail qui est aussi là pour ça.
Alexandra DA ROCHA
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Travailler dans un environnement
professionnel bruyant, c’est mettre en
péril sa santé auditive. Les entreprises
sont légalement tenues de tout mettre
en oeuvre pour prévenir ces risques.