Mycobacterium tuberculosis (bacille de Koch ou BK) * M. tuberculosis: agent infectieux responsable de la tuberculose maladie pulmonaire hautement contagieuse et largement répandue Colonies de bacilles de Koch sur agar Incidence de la tuberculose dans le monde La tuberculose reste un des trois fléaux majeurs de l’humanité. Chaque année, presque 9 millions de personnes sont malades et 1.6 millions de personnes en meurent. Un tiers de la population mondiale est infectée par le BK et risque un jour de développer une tuberculose. 4% des infections seraient résistantes aux antibiotiques. Un vaccin existe depuis 1921, le bacille Calmette et Guérin (BCG). Le BCG protège surtout les enfants contre les formes graves de tuberculose, mais chez l’adulte l’immunité est très limitée. Des nouveaux vaccins sont en développement. Transmission par aérosol Parmi les adultes infectés, on observe que 5 à 10% font une tuberculose active et que 90 à 95% des cas ont très peu ou pas de symptômes. L’infection peut alors évoluer vers une guérison spontanée. Cependant, le bacille n’est pas toujours éliminé, il peut rester sous une forme dormante et causer la maladie des années plus tard. Il y a des situations qui rendent les personnes plus vulnérables à l’infection notamment l’infection par le VIH, la malnutrition et des traitements qui affaiblissent le système immunitaire. Macrophage alvéolaire Le médecin et microbiologiste allemand Robert Koch (1843-1910) isola en 1882 l’agent responsable de la maladie: Mycobactérium tuberculosis ou bacille de Koch (BK). Robert Koch recevra le Prix Nobel de médecine en 1905 pour cette découverte. Le macrophage alvéolaire reconnaît et phagocyte les bacilles (bactéries de forme allongée ou “batônnets”) et déclenche une réaction immunitaire en deux temps: d’abord rapide, appelée immunité innée et ensuite lente, élaborée par des lymphocytes T, et dite immunité spécifique. La réponse immunitaire spécifique est nécessaire pour combattre le bacille de Koch. bacilles Lymphocyte T En 1890, il annonça à Berlin qu’il avait découvert un moyen de guérir de la tuberculose avec un vaccin appelé “tuberculine”. Très tôt, on comprit que ce vaccin était inéfficace et depuis la “tuberculine” reste un test de diagnostic de la tuberculose. La réponse immunitaire spécifique engendre la formation d’une nouvelle structure appelée le granulome dont la fonction est d’encapsuler les bacilles et pouvoir ainsi les détruire. Comment les bacilles peuvent être détruits ? 3 1 Granulome Lorsque la réaction immunitaire est efficace on parle de primo-infection. Dans certains cas, pour des raisons non élucidées, la réaction immunitaire ne peut pas contenir l’infection, les bacilles se multiplient, les granulomes se ramollissent et laissent échapper les bacilles qui réinfectent le poumon et peuvent passer par la circulation vers d’autres organes. 2 γ-IFN 4 (4). Un granulome vide apparaît comme un trou ou caverne dans le poumon. A ce stade, si la personne atteinte n’est pas soignée par des antibiotiques, elle devient contagieuse et les bacilles peuvent se disséminer dans le corps. 1. Les bacilles sont reconnus et phagocytés par des macrophages 2. Ces macrophages sécrètent des protéines qui agissent comme des signaux d’appel pour attirer des lymphocytes 3. Les lymphocytes apportent de l’interféron (IFN) qui active les macrophages à produire des molécules toxiques 4. le NO est un produit toxique qui détruit les bacilles 3. Cellules et mécanismes bactéricides Notre recherche sur la tuberculose Nos travaux de recherche sur la tuberculose portent sur la compréhension des mécanismes de protection qui aboutissent à une immunité efficace avec l’élimination du M. tuberculosis. Nous étudions comment la réponse immunitaire se développe et quels sont les cellules et leurs produits nécessaires à la contention des bacilles et ensuite à leur destruction. Nous aimerions identifier les molécules et cellules qui protègent de l’infection et celles qui font défaut lorsque le système immunitaire est inefficace et n’arrive pas à contrôler l’infection. Cellules préparées à partir de lavage pulmonaire chez une souris qui ne peut pas contrôler l’infection Noyau de cellules (bleu) 2. Observation macroscopique et microscopique 1. Infection expérimentale Poumons infectés par le bacille de Koch (3 semaines après) A. Souris normale B. Souris immunodéficiente A B Détail des granulomes pulmonaires A Les souris de laboratoire sont essentielles à la recherche sur la tuberculose. Lésions pulmonaires après 3 semaines. L’infection semble sous contrôle. Lésions en expansion. L’infection n’est pas contrôlée par l’hôte et peut progresser vers la destruction du poumon. Cellule géante Lymphocytes B Bacilles (rouge, coloration de Ziehl Neelsen) qui ont proliféré dans le cytoplasme des macrophages infectés Groupe d’Irene Garcia-Gabay Région de nécrose (mort des cellules) Contact: [email protected]