Tout sur les matières Premières

Tout sur les matières Premières
Numéro 2, décembre 2008
Actualités du marché du ruban adhésif :
La volatilité des marchés
reflète les incertitudes de la période actuelle
I
l suffit de jeter un rapide coup d’œil aux principaux médias européens consacrés au monde
des affaires et du commerce pour se convaincre que l’offre en matières premières est en
pleine mutation ! Après avoir connu une augmentation sans précédent des prix des matières
premières entre janvier et septembre 2008, le marché des produits chimiques se trouve
maintenant dans une situation très différente depuis la baisse opportune des prix du pétrole
brut depuis le mois d’août 2008. De la même manière, la brusque augmentation des prix
des matières premières et de l’énergie, à laquelle le secteur a été confronté au cours des 12
derniers mois, semble actuellement lentement s’effacer.
Bien que cette baisse importante du prix du pétrole brut et de nombreux produits de base
mondiaux constitue une bonne nouvelle pour tous, il n’y a pas de relation automatique et évidente entre le prix en dollar du baril de pétrole
brut et les prix du marché des produits pétrochimiques achetés par les producteurs sur le marché des rubans et adhésifs.
Le prix du pétrole n’est pas le seul facteur de coût pour l’industrie des rubans adhésifs.
Certaines matières premières, en particulier celles utilisées directement dans la fabrication
des adhésifs, continuent d’être confrontées à des pénuries, notamment le caoutchouc
thermofusible. Ceci s’ajoute aux longs délais nécessaires pour que la baisse du prix du
pétrole se répercute dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement jusqu’aux fabricants
industriels, et limite donc l’impact de ces changements sur les coûts actuels.
Aujourd’hui, Scapa, comme d’autres producteurs de matériaux industriels, considère que
les coûts de base des matières premières de
l’énergie sont toujours largement supérieurs
aux niveaux du début de l’année, et que le
ralentissement récent de l’activité économique
n’a pas encore été assez profond ni durable
pour avoir un impact significatif.
La seule certitude réelle, c’est que les conditions
du marché de demain vont continuer à évoluer
et que, tant que les marchés de l’offre resteront
aussi volatils, Scapa, tout comme la plupart des
fabricants industriels, continuera de suivre la
situation très attentivement.
Derrière les gros titres des médias... L’effet domino sur les prix!
D
errière les gros titres des journaux
sur la chute spectaculaire des prix du
pétrole et les demandes des consommateurs
qui veulent pouvoir profiter de ses effets, il
existe un calendrier très concret, qui réduit la
possibilité pour les fabricants européens de
faire bénéficier immédiatement leurs clients de
ces changements.
Plus de la moitié des matières premières
utilisées pour la fabrication des rubans adhésifs
sont issues du pétrole. Toutefois, seuls les prix
des solvants, qui sont achetés directement à
des raffineries, peuvent refléter rapidement
l’évolution des prix du pétrole. Tous les autres
matériaux utilisés pour les adhésifs ou les
substrats doivent franchir plusieurs étapes de
traitement, de synthèse et de transformation
avant d’être fournis aux fabricants de rubans,
qui les utilisent alors comme matières premières
pour la production de rubans adhésifs.
L’effet du prix du pétrole est donc
progressivement dilué tout au long de la chaîne
d’approvisionnement, en fonction du temps et
du nombre d’étapes nécessaires entre la raffinerie
est la matière première finale. Par exemple, que
le matériau concerné soit du nylon tissé, du film
PVC ou du caoutchouc
synthétique, il se peut que
3 mois ou plus s’écoulent
avant que la baisse des prix
puisse avoir une influence
sur l’article fini.
Cet effet retardateur
est également exacerbé
par l’importance des
stocks en réserve. Il n’est
en effet possible d’obtenir
de réels bénéfices que sur
les nouveaux matériaux
commandés et fournis aux
fabricants. Au début 2008,
de nombreux fabricants
ont accumulé des stocks
de façon à se protéger visà-vis de l’augmentation
des prix et des fermetures traditionnelles des
usines en été. De plus, les délais déjà importants
nécessaires à l’obtention des matières brutes
provenant d’Asie, d’Amérique du Nord et même
d’Europe, qui jusqu’au récent ralentissement
économique étaient généralement au minimum
de 12 semaines, ont été encore aggravés par les
délais nécessaires au réapprovisionnement de
ces stocks initiaux.
Tous ces facteurs se combinent pour
retarder l’effet de la baisse des prix du pétrole
sur le prix des matières premières. En effet,
certaines augmentations de prix annoncés par
les fournisseurs en juin/juillet commencent
seulement à avoir un effet sur les coûts. Pendant
une période d’augmentation des prix, ce retard
était à la fois dans l’intérêt des producteurs et
des clients, il n’est donc pas réaliste de prévoir
une réduction immédiate à court terme.
Le pétrole enfin expliqué!
A
lors que l’on prévoit le premier recul de la demande mondiale depuis un quart
de siècle, l’OPEP et l’Agence internationale de l’énergie sont actuellement
critiquées pour avoir tardé à prendre les décisions nécessaires pour réduire la
production pendant 2 mois. À la fin novembre, le prix du pétrole avait baissé de
50 à 55 $ par baril par rapport à son record de juillet 2008, soit une baisse sur
quatre mois plus importante que celle enregistrée entre le pic de 1996 et son plus
faible niveau de décembre 1998
En novembre 2008, l’OPEP et le Département américain de l’énergie ont
également revu à la baisse leurs prévisions de consommation du fait des
perspectives économiques. L’OPEP a réduit ses prévisions concernant la
consommation moyenne de pétrole l’an prochain de 530 000 barils, soit 0,6 %,
et l’Agence internationale de l’énergie a réduit son estimation de 670 000 barils,
soit 0,8 %.
Pendant ce temps, les trois plus grandes économies mondiales, à savoir les
États-Unis, le Japon et l’Allemagne, sont en récession (ou s’en approchent), alors
que ces pays représentaient à eux trois environ un tiers de la demande mondiale en 2007.
À l’avenir, il est probable que les prix du pétrole vont continuer à baisser au fur et à mesure du ralentissement de la croissance mondiale. Les
performances de l’économie mondiale représentent en effet le principal facteur dans la mesure où elles exerceront une pression à la baisse sur la
demande et auront un impact sur les prix.
Dans le même temps, les prix de l’essence « Les prix baissent parce que la demande baisse » estime Robert Ebel, conont poursuivi la baisse rapide qu’ils ont amorcé seiller senior sur l’énergie et la sécurité nationale au Centre pour les études
récemment, en répercutant la chute des cours du
pétrole, et ils sont maintenant à des niveaux proches stratégiques et internationales à Washington. « Il est impossible de savoir
de ceux du début de l’année. Toutefois les prix de pendant combien de temps cela va se poursuivre. »
l’électricité enregistrent généralement une baisse
plus lente. Néanmoins, cette rapide baisse des prix n’est intervenue que depuis le mois d’octobre 2008, alors qu’auparavant la tendance avait
été à une hausse constante et les prix mondiaux de l’énergie restent actuellement au niveau des prix historiques du début de l’année, soit avant
le début réel des fluctuations de 2008.
DEC 2008 La voix du marché
D
ans un contexte marqué par les pressions
croissantes qui s’exercent sur le marché
des rubans adhésifs du fait de la volatilité
du marché, les segments consommateurs
de rubans adhésifs et les fournisseurs de
matières premières sont aussi mis à mal
par cette situation difficile. On trouvera ciaprès quelques commentaires et événements
récents:
Le PDG de 3M George Buckley a déclaré
qu’il mettait actuellement en place des
initiatives énergiques de réduction des coûts
et des actions permanentes en réponse aux
turbulences de l’économie mondiale. Parmi
ces mesures figurent une restructuration
supplémentaire sur certains marchés, un
report des augmentations au mérite, une
réduction volontariste des coûts indirects et
un ajustement des investissements.
Pendant le seul quatrième trimestre, 3M a
supprimé 1800 postes dans toute l’entreprise,
alors qu’une baisse de 10 % des volumes est
prévue pour ce trimestre. Pour G. Buckley « Pendant cette période économique
difficile, nous allons continuer de
gérer nos coûts de façon énergique.
Nous sommes prêts à mettre en œuvre
d’autres processus de restructuration en
fonction des conditions économiques. »
Sur le marché des produits chimiques, les
fournisseurs de matières premières essentielles
au marché des rubans adhésifs, sont également
en mauvaise posture.
Réagissant à la faiblesse de la demande
pour ses produits chimiques, la société BASF
a récemment annoncé des plans de fermeture
d’installations sur certains de ses principaux
sites en Europe et en Amérique du Nord
pendant les fêtes de Noël, notamment sur son
site d’Antwerp en Belgique, qui est le deuxième
d’Europe, avec une perte potentielle annoncée
de 11 000 emplois au niveau mondial.
Novembre 2008 : le président de la société
Dow Chemical et son PDG Andrew Liveris
ont annoncé que l’entreprise devait prendre
des décisions pour réduire ses coûts et éliminer
ou reporter ses dépenses d’investissement sur
l’ensemble de ses sites...
... prendre des mesures nécessaires,
audacieuses et proactives pour gérer
notre transformation dans cette période
extrêmement difficile. »
Sur d’autres segments de marchés industriels
stratégiques pour les rubans adhésifs, tels que
l’automobile et le bâtiment, les perspectives
semblent également assez sombres.
Le marché européen de l’automobile a plongé,
tous les pays européens ayant été confrontés
à un effondrement des ventes automobiles
pendant le mois de novembre. Au RoyaumeUni, les ventes automobiles ont chuté de plus
de 36 % par rapport à l’année précédente, soit
une baisse encore pire que celle qui avait été
prévue par la Society of Manufacturers and
Traders (SMMT). En Allemagne, l’association
des fabricants automobiles allemands VDA a
indiqué que le secteur risquait de connaître la
pire année en termes de ventes automobiles
nationales depuis 1990, car le marché
mondial est en train de se contracter de façon
Avertissement sur le dossier « Tout sur les matières premières »
spectaculaire. Cette situation a été confirmée
par les propos du PDG de SKF, un fabricant
de roulements basé à Stockholm, qui a déclaré
devant la Chambre de commerce suédoise : « Je n’ai jamais vu un changement
de la demande aussi rapide que celui
que nous avons observé au cours des
deux dernier mois et demi. C’est
un changement mondial, rapide et
profond. »
En dehors de l’Europe, la situation mondiale
ne montre pas de signes d’amélioration. En
effet, General Motors, Ford Motor Co. et
Chrysler LLC sont tous en train de proposer
d’importants plans de sauvetage au Congrès
américain.
Novembre 2008 : Le fournisseur de matériaux
de construction européen Wolseley Group a
annoncé la suppression de 2300 emplois, du
fait de la chute de 45 % du bénéfice comptable
de la société. Environ 2000 des emplois
supprimés le seront au Royaume-Uni, où 200
agences commerciales devront fermer, suite à la
détérioration rapide du marché du logement.
Le groupe s’attend à ce que les marchés
poursuivent leur baisse,
« étant donné l’impact de la crise
actuelle des marchés financiers sur
l’économie mondiale globale et le secteur
du bâtiment. »
Cette annonce a été faite alors que le groupe
avait déjà annoncé 3000 suppressions d’emplois
aux États-Unis en octobre 2008.
Les informations données dans cette publication sont basées sur un travail de recherche auprès de sources publiques, d’experts des secteurs des
produits chimiques et des adhésifs et des collaborateurs de Scapa Europe. Bien que ces informations soient à notre connaissance exactes, nous
n’en garantissons toutefois pas l’exactitude. Publié par Scapa. Pour plus d’information sur ce bulletin d’information, contacter Sarah Quilliam,
Directeur marketing, au +44 (0) 161 301 7480.