L’USINE DE MOULINAGE DE LA SOIE CROZEL À CHATTE.
L'ensemble du tènement immobilier de La Galicière compte
une dizaine de bâtiments à flanc de coteau, de typologie
dauphinoise, et ayant chacun une spécificité fonctionnelle
liée à l'activité de la soie.
Une source, attachée à la propriété, alimente par le biais d'un
canal les deux roues à aube puis s'écoule aux pieds d'arbres
centenaires. Au loin, les toits du village se profilent devant les
contreforts du Vercors.
trois
L'intérêt de ce site est incontestable eu égard à
son caractère complet et typique des petites
usines de moulinage de la soie. La partie usine
se compose de deux espaces distincts où se
côtoient fabrication et habitations, composés
de plusieurs bâtiments qui s'organisent autour
de deux cours fermées. Le premier espace com-
prend un bâtiment qui regroupe sur deux
niveaux les ateliers de préparationde la soie
avec, au premier étage, les bancs de dévidage
au rez-de-chaussée, dans un espace semi-
enterré une batterie de six moulins à retordre,
très belles machines entièrement en bois qui se
signalent par leurs petits pignons également en
bois et encore aujourd'hui fort bien conservées.
Dans la salle de dévidage, un élément intéres-
sant à remarquer est la niche dans laquelle était
logée une statuette religieuse. Une partie habi-
tation est aménagée au-dessus de ces ateliers
tandis qu'un dortoir occupe un petit bâtiment
construit perpendiculairement au premier.
Le second espace est composé, entre autres,
d'un long corps de bâtiment principal qui ras-
semble la maison de maître et les ateliers de
préparation également complets qui se déve-
loppent ici sur un seul niveau. Les deux salles
voûtées largement percées par une série de
baies sont d'ailleurs typiques de l'espace inter-
ne des usines de moulinage repérées notam-
ment en Ardèche. La tribune de dévidage pré-
sente dans la première salle au-dessus des ins-
tallations est également caractéristique.
La magnanerie installée dans les combles, et qui
conserve encore l'ensemble de ses claies, com-
plète cet ensemble textile.
Tout aussi complets sont les installations
hydrauliques, et les mécanismes de transmis-
sion et d'entraînement des machines. À noter
en particulier le petit bâtiment isolé qui abritait
la grande roue (aujourd'hui disparue) qui don-
nait le mouvement aux moulins à retordre dont
l'arbre et les pignons sont encore en place.
Tout le cycle de préparation - de la source
d'énergie au produit fini - est donc parfaite-
ment compréhensible. Le caractère complet et
l'organisation caractéristique des installations,
la qualité des machines et en particulier des
moulins à retordre, doivent nous faire apprécier
le grand intérêt d'un tel site industriel".
Sylvie Vincent p 210
In Patrimoine en Isère Chambaran Juin 1999
édité par le Musée Dauphinois. .
CARREFOUR JOURNEES PATRIMOINE 2002
En 1997, Jean-Pascal, alors architecte à Paris, tombe sous
le charme de cette usine abandonnée de sa région natale.
Il l'acquiert avec l'intention de développer une activité
touristique autour de ce patrimoine industriel.
En 2001, Jean-Pascal Crouzet devient le gérant de la SCI
familiale La Galicière créée, afin de justifier juridiquement
l'investissement de son épouse Nadia.
Jean-Pascal & Nadia Crouzet ont deux enfants. Ils sont
tous les deux architectes quadragénaires passionnés,
alternant depuis trois ans, phases d'études et de travaux,
pour mener à bien ce projet de revalorisation des
anciennes fabriques Crozel.
Leur ambition : permettre au public de découvrir ce
petit trésor du patrimoine industriel rural dans des
conditions inhabituelles, conviviales et chaleureuses.
PRESENTATION DU PATRIMOINE
2.2 DESCRIPTION
2.3 PROPRIETAIRES