Les médicaments confisqués aux bureaux de DMD à Madrid
Le 6 juillet, la police a confisqué un stock de médicaments au siège de DMD à Madrid. Le procureur affirme
qu’”il s’agit de médicaments soumis à des contrôles spécifiques quant à leur stockage, conservation et
dispensation à travers les canaux légaux: pharmacies, hôpitaux et centres de santé, selon prescription
facultative (ordonnance spéciale pour stupéfiants et contrôle exhaustif avec enregistrement de la
dispensation) et seulement dans les cas légalement autorisés. Ceci n’est pas respecté dans le cas présent, où
l’usage et la remise de ces médicaments de façon illicite ou clandestine de la part des accusés, Fernando M
et Mercedes C, peuvent provoquer la mort”. L’affirmation sur l’utilisation de ces médicaments est une pure
hypothèse formulée par la police.
Les médicaments confisqués aux bureau de DMD avaient été remis à l’association par les familles de
malades suivis par Fernando M, pour leur utilisation avec d’autres malades qui pourraient en avoir besoin,
ou leur destruction dans le cas où ils auraient dépassé la date limite d'utilisation. Selon le rapport de
l’Agence Espagnole du Médicament du 7/05/2013: “Ces médicaments ne présentent pas, dans leurs
indications de prescription, celle de faciliter la mort ou d’induction au suicide”. Cependant la police affirme:
“Nous pouvons conclure que l’usage de ces médicaments, dans des conditions et doses distinctes à celles où
ils se sont démontrés fiables et efficaces, expose les sujets qui les reçoivent à des risques injustifiables du
point de vue sanitaire”. Cet usage présumé est également hypothétique et une pure spéculation.
Fernando M est médecin, membre de l’Ordre des Médecins, et a une vaste expérience dans le domaine de
la médecine palliative et dans l’utilisation des médicaments confisqués. Son travail professionnel est
l’assistance à domicile de malades terminaux, et il obtient les médicaments nécessaires sur ordonnances
(ordonnances pour stupéfiants de l’Ordre des Médecins), et les conserve à son propre domicile
(médicaments qui furent confisqués par la police à sa femme) ou au siège de DMD à Madrid. Tous les
médecins qui pratiquent l’assistance à domicile disposent des médicaments et du matériel nécessaire à
cette assistance. Sinon nous nous trouverions dans la situation absurde dans laquelle le médecin, ou un
parent du malade, devraient aller fréquemment à la pharmacie chercher des médicaments qui ne sont pas
en stock, ce qui retarderait de 24 ou 48h leur usage dans une situation urgente comme l’agonie.
L’envoi de médicaments à Fernando A se situe dans le cadre de la collaboration entre deux médecins, l’un
d’eux avec une vaste expérience en médecine palliative. Une fois précisé que ces médications ne s’utilisent
pas dans le cas de suicide, l’accusation générique du procureur “sur l’usage et la remise de médicaments de
façon illicite ou clandestine” constitue une affirmation sans fondement, et absurde dans le cas d’un médecin
inscrit à l’Ordre. De même l’affirmation de ce que les emballages de ces médicaments comportent le code-
barre ce qui signifierait qu’ils ont été acquis de manière illicite est absurde: en effet, le code-barre se retire
dans le cas de médicaments financés par la sécurité sociale (ou une assurance privée), mais pas dans le cas
d’une ordonnance privée, qui constitue une pratique habituelle et parfaitement légale.
Une instruction disproportionnée, un “totum revolutum”
L'enquête qui a été menée à la suite de la mort de María Luisa a été réalisée selon une étrange logique. Dès
le départ, la police a voulu criminaliser l'assocciation DMD, en affirmant par exemple que c'était une
délégation de l'association suisse Dignitas. Elle a inclu au dossier un article de 2009 intitulé: “Mort digne?
Le sombre négoce qui entoure le centre suisse oú se pratique l'euthanasie”, dans lequel l'association
Dignitas et son président Ludwig Minelli sont trainés dans la boue. Il suffit de cinq minutes de recherche sur
la toile ou d'un appel téléphonique pour vérifier la fausseté d'une telle affirmation et que Fernando M n'a
rien à voir avec Dignitas ou Ludwig Minelli.
Après avoir mis sur écoute les téléphones de José María et de Fernando M., la police a interprété que tout
ce que faisait DMD était délictueux. Dans cette perspective, ils ont arrêté une fonctionnaire du
Gouvernement de Catalogne sur son lieu de travail, l'accusant d'induction au suicide de sa mère, de 91 ans,
en possession de toutes ses capacités mentales et préoccupée par le futur respect de ses volontés
anticipées. Ils la placèrent en garde à vue, l'interrogèrent, ainsi que sa mère dans la maison de retraite où