deuil mais de faire un travail de deuil et qui dit travail dit peine, souffrance inachèvement le mot
travail est un …(inaudible)… qui veut dire instrument de torture à trois pieux, de l’optimisme niais
qui se trouve dans ces deux thérapies là, eh bien, notre conférencier nous dit aussi les dangers
qu’en matière de psyché, il n’y a jamais du gagnant gagnant, qu’il faut toujours perdre un peu pour
espérer gagner. Plusieurs exemples nous ont été donnés. J’en donne un que j’ai déjà donné à
certains mais que je rappelle parce qu’il st très éloquent : Il y a un livre de Martin Buber, le
grand Martin Buber qui s’appelle « Problème de l’Homme » C’est un livre où Buber nous dit que
l’homme est un être fondamentalement souffrant et que l’homme est un être, comme disait les
grecs, dainon, à la fois merveilleux et terrible. Or le livre le « Problème de l’Homme » je l’ai
trouvé récemment dans une petite FNAC, rangé dans le rayon développement personnel plus
précisément au rayon consacré à l’impuissance masculine. Donc j’imagine aisément que la niaise et
inculte ou le niais et inculte employé de la FNAC qui ne savait où ranger ce livre philosophique
s’est dit le problème de l’homme, bon …et donc le livre se trouvait juste à côté, voilà…
Donc optimisme niais qui suppose une méconnaissance de ce qu’est l’homme d’une part mais
également, refus par notre conférencier de ce pessimisme noir qui voudrait au fond qu’on ne
puisse jamais aider l’homme à aller mieux puisqu’il serait ontologiquement un être en dette, un
être souffrant. Et voilà pourquoi il nous aide à ne pas choisir entre optimisme niais et pessimisme
noir et la formule si l’on veut, et elle est très éloquente consiste à se guérir de l’idée de guérison.
La vérité libère et le mensonge aliène et la vérité c’est que le mal n’est pas foncièrement
étranger au cœur humain, c’est qu’il y a au fond de chacun d’entre nous un conflit qu’on n’arrivera
jamais complètement à dépasser mais prendre conscience de tout cela, eh bien, ça peut en un
sens nous en libérer en quelque chose. C’est en quoi au fond la psychanalyse me semble rejoindre
la philosophie car la philosophie comme la psychanalyse repèrent que l’homme est
fondamentalement un être de désir. Parce qu’il est un être de désir il ne sera toujours incomplet,
toujours souffrant. Il n’accèdera jamais à la « pénardité » animale (l’adjectif pénardité étant un
concept que j’essaie de mettre sur le marché des concepts sans aucun succès pour l’instant mais
ça viendra peut-être, on ne sait jamais) Or, faut-il s’en désoler ?Eh bien non, il faut s’en féliciter
et je pense que Rousseau est le philosophe qui a dit le mieux dans la nouvelle Héloïse le fait qu’au
fond pour aller mieux il faut se guérir du désir d’aller complètement bien. Lequel Rousseau dans
la nouvelle Héloïse nous montre que le véritable bonheur consiste peut-être à désirer le bonheur.
La formule est la suivante : « Tant qu’on désire, on peut se passer d’être heureux, on s’attend à le
devenir. Si le bonheur ne vient point l’espérance se prolonge et l’inquiétude dure autant que la
passion qui le cause. Ainsi cet état se suffit à lui-même et l’inquiétude qu’il donne est une sorte
de jouissance qui supplée à la réalité. Malheur à qui n’a plus rien à désirer ! Il perd pour ainsi dire
tout ce qu’il désire. On jouit moins de ce que l’on obtient que de ce que l’on espère, et l’on n’est
jamais heureux qu’avant d’être heureux. L’homme avide et borné, fait pour tout vouloir et peut
obtenir, a reçu du ciel une force consolante qui rapproche de lui tout ce qu’il désire et c’est ce qui
fait de l’imagination sa passion la plus douce ». Donc renoncer à l’idée de guérison c’est peut-être
le meilleur moyen de guérir, de guérir du désir de complétude, de guérir du désir de posséder
complètement le bonheur, ça consiste à admettre que nous sommes des êtres de désir, des êtres
tout à fait inachevés, et que donc le pire malheur qui pourrait nous arriver, ça serait d’ être
heureux. Et bientôt, il va y avoir les vœux. Je crois qu’on fait une grosse erreur quand on dit aux
être humains, que tous vos désirs se réalisent ce serait terrifiant, ce serait l’ennui donc
souhaitons que tous nos désirs ne se réalisent pas et peut-être même notre désir de guérir à tout
jamais C’est en quoi il me semble que la parole psychanalytique rejoint la parole philosophique.