Connaître Dieu - Église Évangélique Libre d`Aix en Provence

Église Évangélique Libre d'Aix en Provence
BP 510 3 Avenue du Deffens 13 091 Aix en Provence Cedex 02 Pasteur Frédéric Baudin
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Claude PIAGET Page 1 / 9 Prédication du 13 novembre 2011
Prédication
Connaître Dieu
Jean 17.1-26
Claude PIAGET
Lectures (version Second 21) :
Mt 6.33 Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront
données par-dessus.
Mt 7.7 Demandez, et l'on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l'on vous ouvrira.
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Jn 17.1 Après ces paroles, Jésus leva les yeux vers le ciel et dit :
«Père, l'heure est venue ! Révèle la gloire de ton Fils afin que ton Fils [aussi] révèle ta gloire.
Jn 17.2 Tu lui as donné pouvoir sur tout être humain, afin qu'il accorde la vie éternelle à tous ceux
que tu lui as donnés.
Jn 17.3 Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé,
Jésus-Christ.
Jn 17.4 J'ai révélé ta gloire sur la terre, j'ai terminé ce que tu m'avais donné à faire.
Jn 17.5 Maintenant, Père, révèle toi-même ma gloire auprès de toi en me donnant la gloire que
j'avais auprès de toi avant que le monde existe.
Jn 17.6 Je t'ai fait connaître aux hommes que tu m'as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi et
tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole.
Jn 17.7 Maintenant ils savent que tout ce que tu m'as donné vient de toi.
Jn 17.8 En effet, je leur ai donné les paroles que tu m'as données, ils les ont acceptées et ils ont
vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé.
Jn 17.9 C'est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as
donnés, parce qu'ils sont à toi.
Jn 17.10 Tout ce qui est à moi est à toi et ce qui est à toi est à moi, et ma gloire est manifestée en eux.
Jn 17.11 Désormais je ne suis plus dans le monde, mais eux, ils sont dans le monde, tandis que je vais
vers toi. Père saint, garde-les en ton nom, ce nom que tu m'as donné, afin qu'ils soient un
comme nous.
Jn 17.12 Lorsque j'étais avec eux [dans le monde], je les gardais en ton nom. J'ai protégé ceux que tu
m'as donnés et aucun d'eux ne s'est perdu, à part le fils de perdition afin que l'Ecriture soit
accomplie.
Jn 17.13 Maintenant je vais vers toi et je dis ces paroles dans le monde afin qu'ils aient en eux ma joie,
une joie complète.
Jn 17.14 Je leur ai donné ta parole et le monde les a détestés parce qu'ils ne sont pas du monde, tout
comme moi, je ne suis pas du monde.
Jn 17.15 Je ne te demande pas de les retirer du monde, mais de les préserver du mal.
Jn 17.16 Ils ne sont pas du monde, tout comme moi, je ne suis pas du monde.
Jn 17.17 Consacre-les par ta vérité ! Ta parole est la vérité.
Jn 17.18 Tout comme tu m'as envoyé dans le monde, je les ai moi aussi envoyés dans le monde,
Jn 17.19 et je me consacre moi-même pour eux afin qu'eux aussi soient consacrés par la vérité.
Jn 17.20 Je ne prie pas pour eux seulement, mais encore pour ceux qui croiront en moi à travers leur
parole,
Jn 17.21 afin que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi
soient [un] en nous pour que le monde croie que tu m'as envoyé.
Jn 17.22 Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée afin qu'ils soient un comme nous sommes un

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Jn 17.23 -moi en eux et toi en moi-, afin qu'ils soient parfaitement un et qu'ainsi le monde reconnaisse
que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé.
Jn 17.24 Père, je veux que là où je suis ceux que tu m'as donnés soient aussi avec moi afin qu'ils
contemplent ma gloire, la gloire que tu m'as donnée parce que tu m'as aimé avant la création
du monde.
Jn 17.25 Père juste, le monde ne t'a pas connu, mais moi, je t'ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu
m'as envoyé.
Jn 17.26 Je leur ai fait connaître ton nom et je le leur ferai connaître encore, afin que l'amour dont tu
m'as aimé soit en eux et que moi je sois en eux.» …
Jusqu'ici la lecture de le Parole
Introduction
Chers amis, lors d'une précédente prédication, j'ai eu le plaisir de partager avec vous
quelques réflexions sur la connaissance de Dieu, tout particulièrement sur son amour, cet
amour aux quatre dimensions, selon l'apôtre Paul (Eph 3.18).
Aujourd'hui, je souhaite approfondir avec vous cette réflexion.
Les premiers versets que nous avons lus correspondent aux tous premiers enseignements
de Jésus :
Il y appelle ses disciples à chercher Dieu, son royaume et sa justice.
Le texte de l'Évangile de Jean correspond, lui, à la toute dernière prière de Jésus, avant
l'enchainement dramatique de son arrestation, de son jugement, de sa condamnation et de
sa mort sur la croix.
La boucle est (presque) bouclée : Jésus fait le bilan avec son Père et parachève
l'enseignement destiné à ses disciples :
Î Il a pleinement réussi à leur faire connaître le Père.
C'est un texte admirable à tous points de vue ; son architecture est impressionnante :
En introduction et conclusion on trouve :
Comme deux colonnes qui soutiennent l'édifice,
l'une et l'autre formés de deux idées "torsadées" :
Connaître Dieu et la Gloire de Dieu
[Lecture des phrases correspondantes]
Deux colonnes donc … et au centre, une arche où se rejoignent :
¾ la supplication de Jésus à son Père de garder les siens,
¾ l'avertissement aux disciples que le monde leur sera hostile
et que leur salut est dans l'unité en Christ et dans l'amour du Père.
Je vous invite, ce matin à approfondir le premier élément de ce double pilier du message
de Christ : la connaissance de Dieu.

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Claude PIAGET Page 3 / 9 Prédication du 13 novembre 2011
I Préambule : la connaissance humaine
1. Connaître l'invisible : le problème du physicien
Je voudrais commencer par un préambule, sans doute un peu long, mais qui me parait
utile :
Nous parlons, ici, de chercher, de connaître l'invisible, l'inatteignable : Dieu.
Ceux d'entre vous qui me connaissent, ne seront pas étonnés que l'ancien chercheur et
physicien que je suis ait quelques clés à partager avant d'aborder ce texte.
En effet, le métier de chercheur fait toucher du doigt la fragilité et surtout les limites
de la connaissance humaine.
a. Connaître la nature de la matière
En effet, la physique moderne nous apprend d'abord à nous méfier de nos sens (vue,
toucher,…) :
Le micro que voici, nous pensons tous savoir, ce qu'il est … et bien, est-ce si sûr ?
¾ Au regard, il est dense, inerte
¾ Au toucher, il est solide
¾ Pour l'électronicien, il est actif et partiellement mobile : c'est le premier élément
de cette chaîne qui transforme ma voix en courant électrique, lequel est
transporté jusqu'au fond de la pièce où il est amplifié et renvoyé dans les haut-
parleurs pour être à nouveau transformé en sons, qui s'ajoutent à ma voix, pour
que vous m'entendiez mieux.
¾ Mais, pour le physicien du solide que je suis : cet objet (en apparence bien dense
et opaque) n'est qu'agitation et vide !
En effet, ce plastique, ce métal sont faits de molécules et d'atomes qui ne sont que du
vide.
Imaginez un atome : si le noyau avait la taille de cette pomme, là dans ma main,
-> les quelques minuscules électrons (1 millionième de mm) qui tournent autour passeraient
aux environs de Bouc Bel Air et Puyricard, et à une telle vitesse qu'il est impossible de
savoir où ils sont (juste une probabilité de présence)
-> quant au prochain atome dans la structure, il vibrerait vers Velaux.
Entre eux : rien ! Le vide absolu !
Ce n'est pas tout : le noyau n'a rien de la densité apparente de cette pomme.
Il est lui-même formé de protons et de neutrons, eux-mêmes constitués chacun de 3
particules encore plus microscopiques, les quarks qui, vibrant, tournant, sont maintenus
ensemble par quelques gluons, le tout dans un vide absolu !
Eh bien ! Personne n'a jamais vu aucune de ces particules…

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… et, ce n'est pas parce que nous pouvons attribuer à certaines un diamètre et une
masse que ce sont des petits blocs de matière. Non !
Bien plus, parfois elles se comportent comme de la matière, mais parfois elles se
manifestent sous forme d'ondes, ou encore sous forme d'énergie pure comme la lumière.
Ce qu'il faut retenir, c'est que nous ne les connaissons, sous leurs différents aspects,
que par leurs interactions variées les unes avec les autres et avec le milieu ambiant, celui
de nos détecteurs.
Quel est le bilan ?
3 observateurs (vous, l'électronicien, le physicien) Î 3 objets totalement différents
Qu'en conclure ?
Avant tout, que nous devons être particulièrement humbles :
Quand nous pensons ou disons "Je sais", pour les choses simples et encore plus pour les
compliquées, évidemment, nous devons réaliser :
1. que notre connaissance est totalement dépendante de la manière dont nous l'avons
acquise
2. qu'elle ne peut être que très, très, très partielle
3. que les autres peuvent avoir une autre perception que nous, sans être dans l'erreur
4. qu'il est impossible de connaître la vraie nature des choses,
Î Car notre connaissance ne porte que sur nos interactions avec elles (leur apparence).
De même, il est un monde encore plus difficile à connaître, le monde du vivant, qui
demande des outils encore plus subtils, et au sommet : les humains, nos proches, notre
conjoint, nos enfants.
De leur être, seules les manifestations extérieures nous est accessibles, au travers de
leurs relations avec nous, et avec les autres.
Leur nature profonde, malgré tous les efforts de la psychologie, nous est et nous restera
toujours inaccessible.
Vous en doutez ? Etes-vous capable de nous connaître vous-mêmes ?
Î Et maintenant, chers amis, nous voici un peu mieux équipés pour aborder notre sujet :
1. Nous nous savons incapables de connaître la vraie nature de ce qui nous entoure
2. Au mieux, nous pouvons en connaître, plus ou moins précisément, quelques propriétés
apparentes à travers nos relations avec elles.
Alors, nous comprenons bien qu'à plus forte raison, nous (créatures terrestres
incapables de savoir ce que nous sommes nous-mêmes) nous ne pouvons absolument pas
prétendre connaître et, à plus forte raison, comprendre le Dieu créateur !

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Claude PIAGET Page 5 / 9 Prédication du 13 novembre 2011
II Connaître Dieu
1. Un besoin universel
Et pourtant, la recherche de Dieu, le désir et les efforts pour le connaître sont
universels. Toutes les religions humaines reposent sur ce besoin.
Sans doute, est-ce
¾ la conscience plus ou moins diffuse de nos limites et de notre fragilité face à la mort,
¾ le désir d'avoir accès à une conscience supérieure,
¾ la crainte de puissances incomprises dans la nature
…qui induisent chez les humains ce sens du religieux, qui les poussent à la construction
de religions qui encadrent ce sentiment diffus.
Le grand drame de l'humanité, c'est que ces constructions reposent toutes sur des
concepts purement humains, précisément sur ces apparences qui sont les seules
"connaissances" des humains.
Même si ces religions ne consistent pas (ou plus) à adorer des images taillées, ce sont
des images intellectuelles, des idoles qu'elles proposent aux hommes : idoles souvent
abstraites, d'autant plus insidieuses pour nos contemporains.
Voilà bien la principale et la pire conséquence du péché originel : à la suite d'Ève et
Adam, l'humanité a continué, génération après génération à "manger du fruit de l'arbre de
la connaissance du bien et du mal".
Rm 1.28 Comme ils n'ont pas jugé bon de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur intelligence déréglée,
de sorte qu'ils commettent des actes indignes.
2. Une recherche encouragée et guidée par Dieu
Mais Dieu n'a pas laissé l'humanité errer loin de lui, à sa recherche.
a. Les Anciennes Alliances
Par diverses alliances, limitées certes mais progressivement plus précises, avec Adam ;
avec Caïn même ; avec Noé ; avec Abraham, Isaac et Jacob et le peuple d'Israël,
renouvelée au désert avec Moïse, Dieu a orienté de plus en plus précisément vers Lui le
regard des hommes, du moins de ceux qui recherchaient vraiment la justice.
Ainsi s'adresse-t-il à Moïse :
Ex 6.2-3 Dieu s'adressa encore à Moïse et dit :
"Je suis l'Eternel. Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob comme le Dieu tout-puissant, mais je
ne me suis pas pleinement fait connaître à eux sous mon nom, l'Eternel."
Il met ces paroles dans la bouche de David :
Ps 25.4 Eternel, fais-moi connaître tes voies, enseigne-moi tes sentiers !
... et ce conseil sous la plume de Salomon :
Pr 2.1-6 Mon fils, si tu fais bon accueil à mes paroles et si tu retiens mes commandements […]
… alors tu comprendras ce qu'est la crainte de l'Eternel et tu trouveras la connaissance de Dieu.