
ROYER Pauline Collège Gaston Bachelard
5
ème
D 2 rue du Tire Pesseau
21000 Dijon
Lorsque j’étais petite, grandir rimait avec magique. Je voulais devenir grande, et vite.
Quand on est petit, on s’imagine beaucoup de choses. Par exemple, moi, à chaque fois que je
pouvais faire un vœu, je disais : « Plus tard, je voudrais être princesse ! » J’en avais assez
d’être petite, que l’on me dise : « Tu comprendras quand tu seras plus grande, ne t’inquiète
pas ! », et toutes ces choses-là. Je me suis beaucoup imaginée « grande », faisant ces métiers-
là : d’abord princesse, puis pompier, ensuite architecte, avocate, institutrice, scientifique,
chanteuse, dessinatrice, joaillère ou esthéticienne ! Rêver de grandir pour pouvoir faire des
actions accessibles uniquement aux grands, telles que : voir au judas de la porte, accrocher
mon manteau au porte-manteau toute seule, lire des livres sans l’aide de mes parents ou de
mon frère. Au fur et à mesure que je grandissais, cette envie de devenir grande disparaissait
et laissait place à cette phrase : « Que c’était simple quand on était petit ! Que j’aimerais
avoir à nouveau cinq ans ! »
Maintenant, en tant qu’adolescente et jeune fille de douze ans, je suis partagée.
Partagée entre l’envie de grandir et de redevenir une petite fille. Envie de grandir pour
pouvoir faire plus de choses intéressantes mais aussi envie de rester petite pour conserver
cette insouciance et cette naïveté.
Je veux toujours devenir une « grande » personne, et vite, mais je me rends compte de
quelque chose que je n’avais pas réalisé lorsque j’étais enfant. Cette chose, c’est le chemin
que l’on doit parcourir. Ce mot ne me freinera jamais, au contraire, il me donnera l’envie de
continuer et de me battre pour arriver à ce que je veux. Mais je pense qu’il effraie beaucoup
de personnes. C’est vrai, on a tous un peu peur de l’échec, certains plus que d’autres. Ce
chemin peut parfois être un échec et c’est cela qui nous fait peur.
Enfant je disais : « plus tard, je voudrais être une princesse ». Aujourd’hui, je dis :
« plus tard, j’aimerais être décoratrice d’intérieur ou interprète en Langue des Signes
Française. » Je sais bien qu’au fil des années, cette phrase pourra toujours évoluer, mais je ne
m’en soucie plus, enfin moins. Je veux vivre au jour le jour, je veux que la vie me réserve
toutes sortes d’aventures et d’épreuves. Toutefois mon but n’a pas changé : je veux toujours
devenir une grande personne, quelles que soient les contraintes.
Ce verbe « grandir » m’a fait rêver et me fera toujours rêver.
CONCOURS 2015-2016 DE L’AMOPA
PRIX D’EXPRESSION ECRITE DE LA LANGUE FRANCAISE
Sujet 6
-5
Grandir, ce verbe vous fait-il rêver ?