thèse - VetAgro Sup

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ÉCOLE NATIONALE VÉTÉRINAIRE DE LYON
Année 2008 - Thèse n°
ÉCHOCARDIOGRAPHIE ET VARIABILITÉ DES VALEURS
USUELLES OBTENUES CHEZ LE CHIEN : ÉTUDE
BIBLIOGRAPHIQUE
THÈSE
Présentée à l’École Nationale Vétérinaire de Lyon
et soutenue publiquement le 4 décembre 2008
pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire
par
Charpié Céline
Née le 24 octobre 1984
A Cluses
ÉCOLE NATIONALE VÉTÉRINAIRE DE LYON
Année 2008 - Thèse n°
ÉCHOCARDIOGRAPHIE ET VARIABILITÉ DES VALEURS
USUELLES OBTENUES CHEZ LE CHIEN : ÉTUDE
BIBLIOGRAPHIQUE
THÈSE
Présentée à l’École Nationale Vétérinaire de Lyon
et soutenue publiquement le 4 décembre 2008
pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire
par
Charpié Céline
Née le 24 octobre 1984
A Cluses
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Remercie ments
A Monsieur le Professeur KIRKORIAN,
De la Faculté de M édecine de Lyon,
Qui m’a fait l’honneur d’accepter la présidence de mon jury de thèse,
Hommages respectueux et sincères remerciements.
A Monsieur le Professeur CADORÉ,
De l’École Nationale Vétérinaire de Lyon,
Qui m’a proposé ce travail et guidé tout au long de sa réalisation,
Pour sa disponibilité, sa gentillesse et ses précieux conseils,
Avec toute ma reconnaissance,
Sincères remerciements.
A Monsieur le Docteur THIÉBAULT,
De l’École Nationale Vétérinaire de Lyon,
Qui a accepté de juger mon travail et de participer à mon jury de thèse,
Sincères remerciements.
A Madame le Docteur BUBLOT,
De l’École Nationale Vétérinaire de Lyon,
Qui m’a apporté une aide inestimable dans l’élaboration de ce travail,
Pour le temps qu’elle m’a consacré, sa patience, sa gentillesse et ses remarques avisées,
Avec toute ma reconnaissance,
Sincères remerciements.
5
6
Table des matières
Table des illustrations………………………...……………………………………………... 15
Liste des abréviations ……………………………………………………………………..… 23
Introduction ……………………………………………………………………….………… 27
Première partie : L’échocardiographie chez le chien ..............................… 29
I.
Les préalables à la réalisation de l’examen échocardiographique ....... 29
A.
Connaître l’anatomie et la topographie cardiaques appliquées à
l’échocardiographie................................................................................................................ 29
a) L’anatomie cardiaque .......................................................................................... 29
(1)
La conformation externe du cœur ............................................................... 29
(2)
La structure et la conformation interne du cœur .......................................... 31
b) La topographie cardiaque .................................................................................... 32
c) La position des fenêtres acoustiques .................................................................... 35
(1)
La notion de fenêtre acoustique.................................................................... 35
(2)
La fenêtre acoustique parasternale droite ..................................................... 35
(3)
Les fenêtres acoustiques gauches ................................................................. 36
(4)
La fenêtre acoustique rétroxiphoïdienne ...................................................... 36
(5)
La fenêtre acoustique suprasternale ............................................................. 37
B.
Préparer le matériel ................................................................................................... 37
1. Le choix de la sonde échographique ........................................................................ 37
2. L’enregistrement d’un électrocardiogramme .......................................................... 38
C.
Préparer le chien ........................................................................................................ 38
1. L’utilisation d’une contention chimique .................................................................. 39
2. La tonte des zones d’examen.................................................................................... 39
3. La position du chien ................................................................................................. 39
II. L’examen échocardiographique en mode bidimensionnel .................. 41
A.
Le principe et les intérêts du mode bidimensionnel ................................................ 41
B.
La description des coupes obtenues en mode bidimensionnel................................ 42
1. La standardisation de l’examen échocardiographique en mode bidimensionnel ..... 42
2. Les coupes obtenues par incidence parasternale droite............................................ 43
a) Les coupes grand axe .......................................................................................... 43
(1)
La coupe parasternale droite grand axe 4 cavités ......................................... 45
(2)
La coupe parasternale droite grand axe 5 cavités ......................................... 45
b) Les coupes petit axe.............................................................................................. 45
(1)
La coupe parasternale droite petit axe apicale.............................................. 45
7
(2)
La coupe parasternale droite petit axe trans-papillaire................................. 45
(3)
La coupe parasternale droite petit axe trans-ventriculaire............................ 45
(4)
La coupe parasternale droite petit axe trans-mitrale .................................... 48
(5)
La coupe parasternale droite petit axe trans-aortique................................... 48
(6)
La coupe parasternale droite petit axe au niveau des artères pulmonaires ... 48
3. Les coupes obtenues par incidence gauche .............................................................. 48
a) Les coupes apicales gauches ................................................................................ 48
(1)
Les coupes apicales gauches 4 et 5 cavités ................................................. 48
(2)
Les coupes apicales gauches 2 cavités, trans-mitrale et trans-aortique........ 50
b) Les coupes parasternales gauches crâniales ou basales ..................................... 50
(1)
Les coupes parasternales gauches crâniales grand axe ................................ 50
(a)
La coupe parasternale gauche crâniale grand axe trans-aortique ............. 52
(b)
La coupe parasternale gauche crâniale grand axe trans-atriale droite ...... 52
(c)
La coupe parasternale gauche crâniale grand axe trans-pulmonaire ........ 52
(2)
La coupe parasternale gauche crâniale petit axe .......................................... 52
C.
L’analyse quantitative de l’échocardiographie en mode bidimensionnel ............. 53
1. Les recommandations préalables à la réalisation de mesures en mode
bidimensionnel ................................................................................................................. 53
2. La mesure des dimensions de la cavité ventriculaire gauche ................................... 54
a) La mesure du diamètre de la cavité ventriculaire gauche ................................... 54
(1)
À partir d’une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités ...................... 54
(2)
À partir d’une coupe parasternale droite petit axe trans-ventriculaire ......... 54
b) La mesure de la longueur de la cavité ventriculaire gauche ............................... 55
(1)
À partir d’une coupe parasternale droite grand axe 4 cavités ...................... 55
(2)
À partir d’une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités modifiée ....... 56
(3)
À partir d’une coupe apicale gauche 4 cavités ............................................. 57
3. La mesure de l’épaisseur du septum interventriculaire et de la paroi libre du
ventricule gauche.............................................................................................................. 58
4. La mesure du diamètre de l’aorte et de l’atrium gauche .......................................... 58
a) La mesure des diamètres aortique et atrial gauche à partir d’une coupe
parasternale droite petit axe trans-aortique ................................................................ 58
b) La mesure des diamètres de l’atrium gauche à partir d’une coupe parasternale
droite grand axe 4 cavités ou d’une coupe apicale gauche 4 cavités modifiée ........... 59
c) La mesure du diamètre aortique à partir d’une coupe parasternale droite grand
axe 5 cavités ................................................................................................................. 60
d) La mesure du diamètre aortique à partir d’une coupe apicale gauche 2 cavités
trans-aortique ............................................................................................................... 61
5. La mesure de la surface de l’atrium gauche et de l’aorte ......................................... 61
6. Le calcul du volume de la cavité ventriculaire gauche ............................................ 62
7. Le calcul de la masse du ventricule gauche ............................................................. 64
8. Le calcul du rapport diamètre atrial gauche/diamètre aortique ................................ 66
8
9.
Le calcul des indices de la fonction systolique ventriculaire gauche....................... 66
a) La fraction d’éjection ........................................................................................... 66
b) Le volume d’éjection ............................................................................................ 67
c) Le débit cardiaque................................................................................................ 67
III. L’examen échocardiographique en mode temps-mouvement ............. 68
A.
Le principe et les intérêts du mode temps-mouvement........................................... 68
B.
La description des coupes obtenues en mode temps-mouvement.......................... 68
1. La coupe trans-ventriculaire ..................................................................................... 68
a) Le mode d’obtention de la coupe trans-ventriculaire .......................................... 68
b) La description de la coupe trans-ventriculaire .................................................... 69
2. La coupe trans-mitrale.............................................................................................. 71
a) Le mode d’obtention de la coupe trans-mitrale ................................................... 71
b) La description de la coupe trans-mitrale ............................................................ 73
3. La coupe trans-aortique ............................................................................................ 73
a) Le mode d’obtention de la coupe trans-aortique ................................................. 73
b) La description de la coupe trans-aortique ........................................................... 75
C.
L’analyse quantitative de l’échocardiographie en mode temps-mouvement........ 75
1. Les recommandations préalables à la réalisation de mesures en mode tempsmouvement ....................................................................................................................... 75
2. Les mesures directes................................................................................................. 76
a) La mesure des dimensions cavitaires et pariétales du ventricule gauche............ 76
b) Les mesures au niveau de la valve mitrale........................................................... 77
c) La mesure des diamètres aortique et atrial gauche ............................................. 78
3. Les mesures indirectes.............................................................................................. 79
a) La fraction de raccourcissement .......................................................................... 80
b) Le pourcentage d’épaississement ......................................................................... 80
c) Les intervalles de temps systoliques ..................................................................... 80
d) La vitesse de raccourcissement circonférentiel.................................................... 81
e) Le volume de la cavité ventriculaire gauche........................................................ 82
f) Le mouvement de l’anneau mitral ........................................................................ 82
IV. L’examen échocardiographique en mode Doppler ............................. 83
A.
Le principe de l’échocardiographie en mode Doppler............................................ 83
1. L’effet Doppler......................................................................................................... 83
2. Les différents modes Doppler .................................................................................. 84
a) Le mode Doppler spectral .................................................................................... 84
(1)
Le mode Doppler spectral continu ............................................................... 84
(2)
Le mode Doppler spectral pulsé................................................................... 85
b) Le mode Doppler couleur ..................................................................................... 85
9
3.
Les différentes représentations du glissement de fréquence .................................... 86
a) L’analyse auditive du glissement de fréquence .................................................... 86
b) L’analyse graphique ou spectrale du glissement de fréquence............................ 86
c) L’analyse colorimétrique du glissement de fréquence ......................................... 87
B.
La description des échocardiogrammes normaux des flux sanguins transvalvulaires ............................................................................................................................... 88
1. Le choix d’une coupe en mode bidimensionnel permettant le meilleur alignement
du faisceau ultrasonore avec le flux sanguin étudié ......................................................... 88
2. Le flux à travers la valve pulmonaire ....................................................................... 89
3. Le flux à travers la valve mitrale.............................................................................. 89
4. Le flux à travers la valve aortique ............................................................................ 90
5. Le flux à travers la valve tricuspide ......................................................................... 91
C.
L’analyse quantitative de l’échocardiographie en mode Doppler ......................... 92
1. La mesure de la vitesse maximale et de la vitesse moyenne d’un flux sanguin....... 92
2. Le calcul du volume d’un flux sanguin .................................................................... 93
3. Le calcul du gradient de pression ............................................................................. 94
4. Le calcul des indices de la fonction ventriculaire gauche ........................................ 95
a) Les indices de la fonction systolique du ventricule gauche.................................. 95
(1)
Le volume d’éjection.................................................................................... 95
(2)
Le débit cardiaque ........................................................................................ 95
(3)
L’accélération du flux aortique .................................................................... 95
(4)
Les intervalles de temps systoliques ............................................................ 95
b) Les indices de la fonction diastolique du ventricule gauche................................ 96
(1)
Le temps de relaxation isovolumique........................................................... 96
(2)
L’étude du flux mitral................................................................................... 97
(3)
Le flux veineux pulmonaire ......................................................................... 97
c) L’indice de performance myocardique................................................................. 98
V. L’examen échocardiographique en mode Doppler tissulaire
myocardique ......................................................................................... 99
A.
Le principe et les intérêts du mode Doppler tissulaire myocardique .................... 99
B.
Les mouvements myocardiques gauches................................................................ 100
C.
Les différents modes Doppler tissulaire myocardique.......................................... 101
1. Le mode DTI pulsé monoporte .............................................................................. 101
2. Le mode DTI (2D) couleur..................................................................................... 102
3. Le mode DTI (TM ) couleur.................................................................................... 103
D.
La description des images normales en mode Doppler tissulaire myocardique. 104
10
E.
L’analyse quantitative de l’échocardiographie en mode Doppler tissulaire
myocardique.......................................................................................................................... 105
1. La mesure des vitesses myocardiques .................................................................... 105
2. La mesure des gradients de vitesses myocardiques................................................ 105
3. La mesure des paramètres de déformation ............................................................. 105
VI. Les autres examens réalisables en échocardiographie chez le chien .. 106
A.
L’échocardiographie de stress................................................................................. 106
B.
L’échocardiographie de contraste .......................................................................... 106
C.
L’échocardiographie trans-oesophagienne ............................................................ 107
D.
L’échocardiographie tridimensionnelle ................................................................. 108
Deuxième partie : Les facteurs de variation des valeurs usuelles en
échocardiographie chez le chien ......................................................................… 109
I. Les facteurs biologiques responsables d’une variation des valeurs
usuelles en échocardiographie .............................................................. 109
A.
La taille corporelle.................................................................................................... 109
1. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en
mode temps-mouvement, liée à la taille corporelle........................................................ 109
a) La mise en évidence d’une corrélation significative entre la taille corporelle et
les paramètres échocardiographiques mesurés en mode temps-mouvement ............. 110
(1)
L’évaluation d’une corrélation entre la taille corporelle et la taille des cavités
et des parois cardiaques .......................................................................................... 110
(2)
L’évaluation d’une corrélation entre la taille corporelle et les indices de la
fonction ventriculaire gauche ................................................................................. 112
b) La nécessité d’établir des valeurs de référence pour les chiens de grande race113
c) La remise en cause des modèles précédemment établis ..................................... 116
(1)
De nouveaux modèles pour décrire la relation entre le poids et la taille des
cavités et des parois cardiaques .............................................................................. 116
(a)
Les modèles polynomial et logarithmique ............................................. 116
(b)
Le modèle allométrique.......................................................................... 116
(2)
La recherche de modèles indépendants du poids de l’animal .................... 120
2. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en
mode bidimensionnel, liée à la taille corporelle............................................................. 121
11
3. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en
mode Doppler, liée à la taille corporelle ........................................................................ 122
a) L’influence du poids sur les vitesses des flux sanguins trans-valvulaires ......... 122
b) L’influence du poids sur les paramètres de la fonction ventriculaire mesurés en
mode Doppler ............................................................................................................. 123
4. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en
mode Doppler tissulaire myocardique, liée à la taille corporelle ................................... 124
B.
La race ....................................................................................................................... 125
1. La mise en évidence d’une variabilité des valeurs usuelles des paramètres
échocardiographiques liée à la race................................................................................ 125
a) En mode temps-mouvement ................................................................................ 125
b) En mode Doppler et en mode Doppler tissulaire myocardique ......................... 128
2. Les particularités des paramètres échocardiographiques pour quelques races....... 128
a) Pour les races de type lévrier ............................................................................. 129
(1)
Pour la race whippet ................................................................................... 129
(2)
Pour la race greyhound............................................................................... 129
(3)
Pour la race lévrier irlandais ....................................................................... 131
(4)
Pour la race petit lévrier italien .................................................................. 131
(5)
Pour la race lévrier afghan.......................................................................... 131
b) Pour la race caniche .......................................................................................... 132
c) Pour la race cavalier king Charles .................................................................... 132
d) Pour la race beagle ............................................................................................ 132
e) Pour la race cocker spaniel anglais ................................................................... 132
f) Pour la race welsh corgi pembroke ................................................................... 132
g) Pour la race bull terrier ..................................................................................... 132
h) Pour la race boxer .............................................................................................. 133
i) Pour la race berger allemand ............................................................................ 133
j) Pour la race golden retriever ............................................................................. 133
k) Pour la race doberman....................................................................................... 133
l) Pour la race terre-neuve .................................................................................... 134
m)
Pour la race dogue allemand ......................................................................... 134
C.
La fréquence cardiaque ........................................................................................... 135
1. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en
mode temps-mouvement, liée à la fréquence cardiaque................................................. 135
2. La variabilité de l’aspect des spectrogrammes et des valeurs usuelles des paramètres
échocardiographiques mesurés en mode Doppler, liée à la fréquence cardiaque .......... 138
a) L’influence de la fréquence cardiaque sur l’aspect des spectrogrammes des flux
atrio-ventriculaires ..................................................................................................... 138
b) L’influence de la fréquence cardiaque sur les valeurs des paramètres
échocardiographiques mesurés en mode Doppler ..................................................... 138
12
3. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en
mode Doppler tissulaire myocardique, liée à la fréquence cardiaque ............................ 139
4. Un moyen pour atténuer la variabilité des valeurs usuelles des paramètres
échocardiographiques liée à la fréquence cardiaque ...................................................... 139
D.
L’âge .......................................................................................................................... 140
1. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques liée à l’âge,
chez les chiots en croissance .......................................................................................... 141
2. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques liée à l’âge,
chez les chiens adultes.................................................................................................... 144
a) En mode bidimensionnel et en mode temps-mouvement .................................... 144
b) En mode Doppler................................................................................................ 145
E.
L’entraînement sportif............................................................................................. 146
1. Les différents types d’activité sportive et leurs répercussions sur le coeur ........... 147
2. La variation des modifications cardiaques induites par la pratique d’une activité
sportive régulière chez l’homme, en fonction de l’âge, du sexe et de l’origine ethnique
147
3. Les modifications cardiaques induites par la pratique d’une activité sportive
régulière chez le chien .................................................................................................... 148
4. Les conséquences de l’influence de l’entraînement sportif sur la morphologie et la
fonction cardiaque .......................................................................................................... 149
F.
Le sexe ....................................................................................................................... 150
II. Les facteurs inhérents à la technique d’examen responsables d’une
variation des valeurs usuelles en échocardiographie .............................. 152
A.
L’échocardiographiste ............................................................................................. 152
1. Les notions de répétabilité et de reproductibilité : la quantification du rôle de
l’échocardiographiste dans la variabilité des valeurs usuelles ....................................... 152
a) La définition des notions de répétabilité et de reproductibilité ......................... 152
b) L’intérêt de connaître la répétabilité et la reproductibilité d’une méthode....... 153
2. Le rôle de l’échocardiographiste dans la variabilité des valeurs usuelles .............. 153
a) L’influence de l’échocardiographiste sur les valeurs des variables mesurées.. 154
b) L’influence de l’échocardiographiste sur la répétabilité et la reproductibilité des
variables mesurées ..................................................................................................... 157
B.
L’utilisation d’une contention chimique ................................................................ 158
C.
La position de l’animal au cours de l’examen ....................................................... 161
D.
La méthode de mesure ............................................................................................. 162
1. La variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie, liée au choix du mode
pour réaliser les mesures : bidimensionnel ou temps-mouvement ................................. 162
13
2. La variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie en mode bidimensionnel,
liée au choix de la méthode pour mesurer la taille des structures cardiaques ................ 163
3. La variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie en mode tempsmouvement, liée au choix de la coupe bidimensionnelle pour fixer la position de l’axe de
tir 163
4. La variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie en mode Doppler, liée au
choix du mode utilisé : continu ou pulsé ........................................................................ 164
5. La variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie en mode Doppler, liée au
choix de la coupe bidimensionnelle pour orienter le faisceau ultrasonore..................... 164
E.
Le cycle respiratoire ................................................................................................. 166
1. L’influence du cycle respiratoire sur la qualité de l’image échocardiographique.. 166
2. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques liée au
cycle respiratoire ............................................................................................................ 166
a) En mode bidimensionnel et en mode temps-mouvement .................................... 166
(1)
L’influence des mouvements respiratoires................................................. 166
(2)
L’influence des modifications de pression intra-thoracique ...................... 166
(a)
Sur le cœur droit ..................................................................................... 166
(b)
Sur le cœur gauche ................................................................................. 166
b) En mode Doppler................................................................................................ 167
3. Les moyens pour s’affranchir de la variabilité liée au cycle respiratoire............... 168
Conclusion ………………………………………………………………………………… 171
Bibliographie ……………………………………………………………………………… 173
Annexe 1 : Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode
temps-mouvement en fonction de la taille corporelle, publiées dans différentes études ….. 189
Annexe 2 : Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode
bidimensionnel en fonction de la taille corporelle, publiées dans différentes études ..…..... 201
Annexe 3 : Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode
Doppler, publiées dans différentes études ………..……………………………………...… 205
Annexe 4 : Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode
Doppler tissulaire myocardique, publiées dans différentes études …….………………..… 211
Annexe 5 : Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques pour quelques races,
publiées dans différentes études …………..……………………………………………..… 215
14
Table des illustrations
Liste des figures :
Figure 1 : Représentation schématique de la conformation externe du cœur du chien : la face
auriculaire (en haut) et la face atriale (en bas) (d'après Collin, 2003).............................. 30
Figure 2 : Représentation schématique de la conformation interne du coeur gauche (en haut)
et du coeur droit (en bas) chez le chien (d'après Collin, 2003). ....................................... 31
Figure 3 : Vue latérale gauche du thorax d'un chien matérialisant la projection du cœur sur la
paroi costale (d'après Constantinescu, 2005). .................................................................. 33
Figure 4 : Vue ventrale du thorax d'un chien matérialisant la projection du coeur sur le
sternum (d'après Constantinescu, 2005)........................................................................... 33
Figure 5 : Vue latérale gauche du thorax d’un chien longiligne (à gauche) et d’un chien
bréviligne (à droite), montrant la différence dans la morphologie et la topographie
cardiaque (d'après Perrot, 1991)....................................................................................... 34
Figure 6 : Vue latérale gauche (à gauche) et vue latérale droite (à droite) du thorax d'un chien,
avec représentation des organes intra-thoraciques (d'après Romand, 2002).................... 34
Figure 7 : Représentation schématique de la position de la sonde échographique pour
l’exploration parasternale droite du coeur (d’après Le Bobinnec, 1995)......................... 35
Figure 8 : Représentation schématique de la position de la sonde échographique pour
l’exploration parasternale gauche crâniale et apicale gauche du coeur (d’après Le
Bobinnec, 1995). .............................................................................................................. 36
Figure 9 : Représentation schématique de la position de la sonde échographique pour
l’exploration rétroxiphoïdienne du coeur (d’après Le Bobinnec, 1995). ......................... 36
Figure 10 : Représentation schématique de la position de la sonde échographique pour
l’exploration suprasternale du coeur (d’après Le Bobinnec, 1995). ................................ 37
Figure 11 : Chien en décubitus latéral gauche sur une table d’échocardiographie (Service de
médecine (cardiologie) EN VL). ....................................................................................... 40
Figure 12 : Représentation schématique de la position du plan d'ultrasons pour obtenir des
coupes grand axe (à gauche) et petit axe (à droite) du coeur (d’après Boon, 1998). ....... 43
Figure 13 : Représentation schématique de l’orientation du plan d'ultrasons et de l'image
échocardiographique obtenue pour les coupes parasternales droites grand axe 4 et 5
cavités (à gauche, d’après Thomas et al., 1993). Les échocardiogrammes correspondants
apparaissent à droite (Service de médecine (cardiologie) EN VL). .................................. 44
Figure 14 : Représentation schématique de l'orientation du plan d'ultrasons et de l’image
échocardiographique obtenue pour les coupes parasternales droites petit axe apicale,
trans-papillaire et trans-ventriculaire (à droite, d’après Thomas et al., 1993, modifié). Les
échocardiogrammes correspondants apparaissent à gauche (Service de médecine
(cardiologie) EN VL). ....................................................................................................... 46
Figure 15 : Représentation schématique de l'orientation du plan d'ultrasons et de l’image
échocardiographique obtenue pour les coupes parasternales droites petit axe transmitrale, trans-aortique et au niveau des artères pulmonaires (à gauche, d’après Thomas et
15
al., 1993, modifié). Les échocardiogrammes correspondants apparaissent à droite
(Service de médecine (cardiologie) ENVL). .................................................................... 47
Figure 16 : Représentation schématique de l'orientation du plan d'ultrasons et de l’image
échocardiographique obtenue pour les coupes apicales gauches 4 et 5 cavités (à gauche,
d’après Thomas et al., 1993). Les échocardiogrammes correspondants apparaissent à
droite (Service de médecine (cardiologie) ENVL)........................................................... 49
Figure 17 : Représentation schématique de l'orientation du plan d'ultrasons (à gauche) et de
l'image échocardiographique obtenue (à droite) pour les coupes apicales gauches deux
cavités trans-mitrale et trans-aortique (d’après Thomas et al., 1993). ............................. 50
Figure 18 : Représentation schématique de l'orientation du plan d'ultrasons (à gauche) et de
l’image échocardiographique obtenue (à droite) pour les coupes parasternales gauches
crâniales grand axe trans-mitrale, trans-atriale droite et trans-pulmonaire (d’après
Thomas et al., 1993). L’échocardiogramme d’une coupe parasternale gauche crâniale
grand axe trans-atriale droite en systole apparaît en bas (Service de médecine
(cardiologie) EN VL). ....................................................................................................... 51
Figure 19 : Représentation schématique de l'orientation du plan d’ultrasons et de l'image
échocardiographique obtenue pour une coupe parasternale gauche crâniale petit axe (à
gauche, d’après Thomas et al., 1993). L’échocardiogramme correspondant, en diastole,
apparaît à droite (Service de médecine (cardiologie) ENVL). ......................................... 52
Figure 20 : Représentation de l’axe sur lequel sont mesurés le diamètre de la cavité
ventriculaire gauche et les épaisseurs du septum interventriculaire et de la paroi libre du
ventricule gauche, à partir d’une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités (Service
de médecine (cardiologie) ENVL). .................................................................................. 54
Figure 21 : Représentation de l’axe sur lequel sont mesurés le diamètre de la cavité
ventriculaire gauche, les épaisseurs du septum interventriculaire et de la paroi libre du
ventricule gauche, à partir d’une coupe parasternale droite petit axe au niveau des
cordages tendineux (d’après Boon, 1998). ....................................................................... 55
Figure 22 : Représentation des axes sur lesquels sont mesurées la longueur de la cavité
ventriculaire gauche et les dimensions de l'atrium gauche, à partir d’une coupe
parasternale droite grand axe 4 cavités (d’après Boon, 1998). ........................................ 56
Figure 23 : Représentation des axes sur lesquels est mesurée la longueur de la cavité
ventriculaire gauche à partir d’une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités
modifiée (d’après Boon, 1998)......................................................................................... 57
Figure 24 : Représentation de l’axe sur lequel est mesurée la longueur de la cavité
ventriculaire gauche à partir d’une coupe apicale gauche 4 cavités (d’après Boon, 1998).
.......................................................................................................................................... 58
Figure 25 : Représentation des axes sur lesquels sont mesurés les diamètres de l'atrium gauche
et de l'aorte, à partir d’une coupe parasternale droite petit axe au niveau de la valve
aortique, gelée en télésystole (Service de médecine (cardiologie) EN VL)...................... 59
Figure 26 : Représentation des axes sur lesquels sont mesurés les diamètres apico-basilaire et
latéro-médial de l’atrium gauche, à partir d’une coupe parasternale droite grand axe 4
cavités (d’après Rishniw et Erb, 2000). ........................................................................... 59
16
Figure 27 : Représentation des axes sur lesquels est mesuré le diamètre de l'aorte, au niveau
de la valve aortique et au niveau du sinus de Valsalva, à partir d’une coupe parasternale
droite grand axe 5 cavités (d’après Boon, 1998).............................................................. 60
Figure 28 : Représentation schématique de la méthode utilisée pour mesurer le diamètre
aortique, au niveau de la valve aortique, du sinus de Valsalva et de l'aorte ascendante, à
partir d’une coupe apicale gauche 2 cavités trans-aortique (schémas de Thomas et al.,
1993 modifié). .................................................................................................................. 61
Figure 29 : M éthode de mesure des surfaces atriale gauche et aortique à partir d’une coupe
parasternale droite petit axe trans-aortique (Service de médecine (cardiologie) ENVL). 62
Figure 30 : Représentation schématique de la méthode de calcul du volume de la cavité
ventriculaire gauche selon la méthode de Simpson modifiée (d’après Boon, 1998). ...... 63
Figure 31 : Représentation schématique de la méthode de calcul du volume de la cavité
ventriculaire gauche à partir d'un plan de coupe unique (d’après Schiller et al., 1989)... 64
Figure 32 : Représentation schématique de la méthode de calcul de l'épaisseur myocardique
du ventricule gauche, première étape pour l’estimation de la masse ventriculaire gauche
(d’après Boon, 1998)........................................................................................................ 65
Figure 33 : Représentation schématique de la méthode de calcul de la masse ventriculaire
gauche selon la méthode de l'ellipse tronquée et selon la méthode aire-longueur (d’après
Boon, 1998 modifié)......................................................................................................... 66
Figure 34 : Représentation schématique de la position de l'axe de tir TM pour l'obtention
d'une coupe TM trans-ventriculaire, à partir d’une coupe 2D parasternale droite grand
axe 5 cavités (à gauche, d’après Boon, 1998) et d’une coupe 2D parasternale droite petit
axe trans-ventriculaire (à droite, d’après Durantet, 1999)................................................ 69
Figure 35 : Echocardiogramme TM trans-ventriculaire (en haut, Service de médecine
(cardiologie) EN VL) et sa représentation schématique (en bas, d’après Boon, 1998). ... 70
Figure 36 : Représentation schématique de la position de l'axe de tir TM pour l'obtention
d'une coupe TM trans-mitrale, à partir d’une coupe 2D parasternale droite grand axe 5
cavités (à gauche, d’après Boon, 1998) et d’une coupe 2D parasternale droite petit axe
trans-mitrale (à droite, d’après Durantet, 1999)............................................................... 71
Figure 37 : Echocardiogramme TM trans-mitral (en haut, Service de médecine (cardiologie)
ENVL) et sa représentation schématique (en bas, d’après Boon, 1998). ......................... 72
Figure 38 : Représentation schématique de la position de l'axe de tir TM pour l'obtention
d'une coupe TM trans-aortique, à partir d’une coupe 2D parasternale droite grand axe 5
cavités (à gauche, d’après Boon, 1998) et d’une coupe 2D parasternale droite petit axe
trans-aortique (à droite, d’après Durantet, 1999). ............................................................ 73
Figure 39 : Echocardiogramme TM trans-aortique (en haut, Service de médecine (cardiologie)
ENVL) et sa représentation schématique (en bas, d’après Boon, 1998). ......................... 74
Figure 40 : Représentation schématique de la méthode pour mesurer le diamètre cavitaire du
ventricule gauche et les épaisseurs septale et pariétale, en télésystole et en télédiastole, à
partir d’une coupe TM trans-ventriculaire (d’après Jaudon, 1990).................................. 76
Figure 41 : Représentation schématique de la méthode pour mesurer la distance E-septum
interventriculaire à partir d’une coupe TM trans-mitrale (d’après Jaudon, 1990). .......... 78
17
Figure 42 : Représentation schématique de la méthode pour mesurer les diamètres de l'aorte et
de l'atrium gauche à partir d’une coupe TM trans-aortique (d’après Jaudon, 1990)........ 79
Figure 43 : Représentation schématique d'un échocardiogramme TM trans-aortique avec un
ECG simultané, indiquant la méthode pour calculer les intervalles de temps systoliques
(d’après Drouard-Haelewyn, 1998).................................................................................. 81
Figure 44 : Schémas du principe du mode Doppler continu (à gauche), du mode Doppler pulsé
(au centre) et du mode Doppler couleur (à droite) (d'après Nautrup, 2005a). ................. 84
Figure 45 : Spectrogramme du flux pulmonaire en mode Doppler pulsé (à gauche) et en mode
Doppler continu (à droite) (Service de médecine (cardiologie) EN VL). ......................... 86
Figure 46 : Représentation schématique d’un aliasing en mode Doppler pulsé (d'après
Chetboul et al., 1999, modifié)......................................................................................... 87
Figure 47 : Exemple d'aliasing en mode Doppler couleur (Service de médecine (cardiologie)
ENVL). ............................................................................................................................. 88
Figure 48 : Position du volume-échantillon sur une coupe 2D apicale gauche 5 cavités (à
gauche) et spectrogramme du flux mitral correspondant en mode Doppler pulsé (à droite)
(Service de médecine (cardiologie) ENVL). .................................................................... 89
Figure 49 : Echocardiogramme en mode Doppler couleur d’un flux mitral sur une coupe
apicale gauche 4 cavités gelée en protodiastole (Service de médecine (cardiologie)
ENVL). ............................................................................................................................. 90
Figure 50 : Position du volume-échantillon sur une coupe 2D apicale gauche 5 cavités (à
gauche) et spectrogramme du flux aortique correspondant en mode Doppler pulsé (à
droite) (Service de médecine (cardiologie) ENVL). ........................................................ 91
Figure 51 : Position du volume-échantillon sur une coupe 2D apicale gauche 4 cavités (à
gauche) et spectrogramme du flux tricuspidien correspondant en mode Doppler pulsé (à
droite) (Service de médecine (cardiologie) ENVL). ........................................................ 92
Figure 52 : M éthode de mesure de la vitesse maximale du flux sanguin aortique (Service de
médecine (cardiologie) EN VL). ....................................................................................... 93
Figure 53 : M éthode de mesure de l'intégrale des vitesses sur le temps pour le flux sanguin
aortique (Service de médecine (cardiologie) ENVL)....................................................... 93
Figure 54 : M éthode de mesure de l'accélération moyenne du flux sanguin aortique (Service
de médecine (cardiologie) ENVL). .................................................................................. 95
Figure 55 : Représentation schématique de la méthode de calcul des intervalles de temps
systoliques à partir de la courbe de vitesse du flux aortique et d’un ECG simultané
(d'après Drouard-Haelewyn, 1998). ................................................................................. 96
Figure 56 : Représentation schématique de la méthode de calcul du temps de relaxation
isovolumique en mode Doppler (d'après Drouard-Haelewyn, 1998)............................... 97
Figure 57 : Spectrogramme d'un flux veineux pulmonaire (à gauche, Service de médecine
(cardiologie) ENVL) et sa représentation schématique (à droite, d'après Schober et al.,
1998, modifié). ................................................................................................................. 97
Figure 58 : Représentation schématique de la méthode de calcul de l'indice de performance
myocardique ventriculaire droit (d'après Teshima et al., 2006). ...................................... 98
18
Figure 59 : Représentation schématique des mouvements des parois myocardiques
ventriculaires gauches (flèches) pendant la systole, selon une coupe petit axe (à gauche)
et une coupe grand axe (à droite) (d’après Chetboul, 2002b). ....................................... 100
Figure 60 : Spectrogramme du mouvement longitudinal de l'anneau mitral, en mode DTI
pulsé monoporte, à partir d’une coupe apicale gauche 4 cavités (Service de médecine
(cardiologie) EN VL). ..................................................................................................... 102
Figure 61 : Exemple d’échocardiogramme en mode DTI (2D) couleur, à partir d’une coupe
parasternale droite petit axe trans-ventriculaire gelée en diastole (d'après Chetboul,
2002b)............................................................................................................................. 102
Figure 62 : Echocardiogramme en mode DTI (2D) couleur de la paroi libre du ventricule
droit, sur une coupe apicale gauche 4 cavités (à gauche). A droite, sont représentés
simultanément les profils de vitesse longitudinale en fonction du temps des segments
myocardiques 1 et 2 (d’après Chetboul et al., 2005b).................................................... 103
Figure 63 : Exemple d'échocardiogramme en mode DTI (TM ) couleur, à partir d'une coupe
2D parasternale droite petit axe trans-ventriculaire (d'après Chetboul, 2002b). ............ 103
Figure 64 : Représentation des différentes phases du cycle cardiaque sur un spectrogramme de
la vitesse radiale myocardique (d'après Chetboul, 2002b). ............................................ 104
Figure 65 : Echocardiogramme après injection d'un produit de contraste (émulsion sang/air),
chez un chien atteint d’un cor triatriatum dexter (Service de médecine (cardiologie)
ENVL). ........................................................................................................................... 107
Figure 66 : Histogramme de la valeur de la fraction de raccourcissement pour plusieurs races
de chiens, à partir de données publiées dans différentes études (d’après De M adron,
1995b)............................................................................................................................. 127
Liste des tableaux :
Tableau 1 : Fréquence de la sonde échographique adaptée à la taille du chien exploré (d’après
Le Bobinnec, 1995, modifiée). ......................................................................................... 38
Tableau 2 : Intérêt des différentes positions de l’animal examiné en fonction du mode
échocardiographique utilisé (d’après Le Bobinnec, 1995)............................................... 39
Tableau 3 : Présentation des structures mesurées sur une coupe TM trans-ventriculaire, avec
la méthode correspondante permettant l'obtention de ces mesures. ................................. 77
Tableau 4 : Présentation des structures mesurées sur une coupe TM trans-aortique, avec la
méthode correspondante permettant l'obtention de ces mesures...................................... 79
Tableau 5 : Gamme de poids des chiens sélectionnés dans différentes études. ..................... 113
Tableau 6 : Pourcentage de whippets dans l’échantillon sélectionné par Bavegems et al. dont
les valeurs des paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM tombent en
dessous ou au dessus des intervalles de référence établis par Boon et al. (1983) et Cornell
et al. (2004) (d’après Bavegems et al., 2007)................................................................. 129
Tableau 7 : Valeurs des coefficients des équations allométriques reliant les paramètres
échocardiographiques mesurés en mode TM et le poids, chez le chien en croissance
(d'après Sisson et Schaeffer, 1991, en haut, et d'après Bayon et al., 1994, en bas). ...... 142
19
Tableau 8 : M oyennes et écarts-types des différences entre les valeurs des variables
échocardiographiques mesurées après injection de médétomidine (60 µg/kg) ou de
xylazine (1,5 mg/kg) et les valeurs des mêmes variables avant sédation, chez 6 chiens
adultes cliniquement sains (d’après Rand et al., 1996). ................................................. 159
Tableau 9 : M oyennes et écarts-types des paramètres échocardiographiques mesurés en mode
Doppler chez 16 chiens adultes en bonne santé, avant toute injection (M 0) puis durant
l’anesthésie (M 1, M 2, M 3) à l’isoflurane (1,0 M AC) (d’après Sousa et al., 2007). ...... 160
Liste des graphiques :
Graphique 1 : Exemple de graphique représentant la droite de régression du diamètre de la
cavité ventriculaire gauche en télédiastole en fonction de la surface corporelle, avec son
intervalle de confiance à 95% (d’après Boon et al., 1983)............................................. 111
Graphique 2 : Droites de régression de paramètres échocardiographiques mesurés en mode
TM en fonction du poids, obtenues par Lombard (1984), Bonagura et al. (1985) et
Douault (1990) (d’après Douault, 1990)........................................................................ 114
Graphique 3 : Droites de régression en fontion du poids des diamètres de la cavité
ventriculaire gauche, en diastole et en systole, de l’aorte et de l’atrium gauche, mesurés
par échocardiographie en mode TM sur un échantillon de 69 chiens, selon un modèle
linéaire, polynomial de second et de troisième ordre et logarithmique (d’après Gonçalves
et al., 2002). .................................................................................................................... 117
Graphique 4 : Droite de régression du diamètre de la cavité ventriculaire gauche en diastole en
fonction du poids, après transformation logarithmique des données, et intervalle de
prédiction à 95% (d’après Cornell et al., 2004). ............................................................ 119
Graphique 5 : Droites de régression du diamètre de la cavité ventriculaire gauche en diastole
en fonction du poids, de la surface corporelle et du diamètre aortique, et intervalles de
confiance à 95% (d’après Brown et al., 2003). .............................................................. 121
Graphique 6 : Diamètre de l’atrium gauche mesuré à partir d’une coupe parasternale droite
grand axe 4 cavités (à gauche) et à partir d’une coupe parasternale droite petit axe transaortique (à droite), en fonction du poids, sur un échantillon de 36 chiens cliniquement
sains (Rishniw et Erb, 2000). ......................................................................................... 122
Graphique 7 : Droites de régression de l'épaisseur télédiastolique de la paroi libre du
ventricule gauche (en haut) et du diamètre interne télédiastolique du ventricule gauche
(en bas) en fonction du poids et de la race, à partir d'équations de régression proposées
dans plusieurs études (d’après De M adron, 1995b). ...................................................... 126
Graphique 8 : Taille des structures cardiaques de 11 greyhounds en fontion de leur poids et de
leur surface corporelle, en comparaison avec les droites de régression établies par
Lombard (1984) et Boon et al. (1983)............................................................................ 130
Graphique 9 : Variation du diamètre interne ventriculaire gauche en télédiastole et en
télésystole en fonction de la fréquence cardiaque, selon les équations de Jacobs et
M ahjoob (1988b)............................................................................................................ 136
20
Graphique 10 : Différence entre les moyennes du diamètre ventriculaire gauche
télédiastolique (VGd) obtenues par 3 opérateurs, et la moyenne du même paramètre
mesuré par l'opérateur de référence, chez 6 chiennes beagles (d’après Athanassiadis,
2003)............................................................................................................................... 154
Graphique 11 : Différence entre les moyennes de la fraction de raccourcissement (FR)
obtenues par 3 opérateurs, et la moyenne du même paramètre mesuré par l'opérateur de
référence, chez 6 chiennes beagles (d’après Athanassiadis, 2003). ............................... 155
Graphique 12 : Classement des six chiennes beagles pour la moyenne du diamètre
ventriculaire gauche en télédiastole (VGd) et en télésystole (VGs), en fonction de
l'opérateur (d'après Athanassiadis, 2003). ...................................................................... 156
21
22
Liste des abréviations
Dans la première et la deuxième partie, la signification des abréviations utilisées dans
les illustrations est notée en légende.
Lorsque les abréviations désignant la taille d’une cavité ou d’une paroi cardiaque sont
suivies d’un « d » ou d’un « D », les mesures sont réalisées en télédiastole, lorsqu’elles sont
suivies d’un « s » ou d’un « S », les mesures sont réalisées en télésystole.
A : vitesse maximale de l’onde A du flux mitral.
AG : diamètre de l’atrium gauche.
AM PIVS : amplitude du mouvement du septum interventriculaire.
AM PLVFW : amplitude du mouvement de la paroi libre du ventricule gauche.
AO = AOD : diamètre aortique.
AO exc : amplitude du mouvement de la paroi postérieure de l’aorte.
AoV : vitesse maximale du flux sanguin aortique.
ASE : American Society of Echocardiography.
BD : échocardiographie en mode bidimensionnel.
BP : pression sanguine artérielle.
BS : surface corporelle.
CO = DC : débit cardiaque.
DD : diamètre de la cavité ventriculaire gauche en télédiastole.
DEA : amplitude de l’excursion du feuillet septal de la valve mitrale (distance D – E).
DT D : temps de décélération de l’onde D du flux veineux pulmonaire.
DT E : temps de décélération de l’onde E du flux mitral.
DTI : échocardiographie en mode Doppler tissulaire myocardique.
E : vitesse maximale de l’onde E du flux mitral.
ECG : électrocardiogramme.
EDV : volume ventriculaire gauche en télédiastole.
EDV-I : volume ventriculaire gauche en télédiastole normalisé à la surface corporelle.
EF : fraction d’éjection.
EPSS = E-SIV : distance entre le point E (point d’excursion maximal du feuillet septal de la
valve mitrale) et le septum interventriculaire.
ESV : volume ventriculaire gauche en télésystole.
ESV-I : volume ventriculaire gauche en télésystole normalisé à la surface corporelle.
ET : temps d’éjection.
ETO : échocardiographie trans-oesophagienne.
FC : fréquence cardiaque.
FE : fraction d’éjection.
FR = FS : fraction de raccourcissement.
FW : épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche.
HR : fréquence cardiaque.
IMP : indice de performance myocardique.
23
IST : épaisseur du septum interventriculaire.
IVRT : temps de relaxation isovolumique.
IVS = IVST : épaisseur du septum interventriculaire.
IVS exc : amplitude du mouvement du septum interventriculaire.
IVT : aire sous la courbe de vitesse d’un flux sanguin.
LA = LAD : diamètre atrial gauche.
LC : longueur du cycle cardiaque.
LV : diamètre de la cavité ventriculaire gauche.
LVC : circonférence de la cavité ventriculaire gauche.
LVD = LVED : diamètre de la cavité ventriculaire gauche.
LVEDD et LVESD : diamètre de la cavité ventriculaire gauche en télédiastole et en
télésystole respectivement.
LVED V et LVESV : volume du ventricule gauche en télédiastole et en télésystole
respectivement.
LVEF : fraction d’éjection du ventricule gauche.
LVET : temps d’éjection du ventricule gauche.
LVFW : épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche.
LVFW%T : pourcentage d’épaississement de la paroi libre du ventricule gauche.
LVI = LVID : diamètre de la cavité ventriculaire gauche.
LVPEP : temps de pré-éjection du ventricule gauche.
LVPW : épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche.
LVSF : fraction de raccourcissement du ventricule gauche.
LVW = LVWT : épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche.
LVW exc : amplitude du mouvement de la paroi libre du ventricule gauche.
MAM : mouvement de l’anneau mitral.
MAM % : contribution des fibres longitudinales dans la contraction ventriculaire gauche.
M V : vitesse maximale du flux mitral.
M VC-M VO : temps entre la fermeture et l’ouverture de la valve mitrale.
M V exc : amplitude de l’excursion du feuillet septal de la valve mitrale (distance D-E).
PA velocity : vitesse maximale du flux pulmonaire.
PEP : temps de pré-éjection.
PST : pourcentage d’épaississement du septum interventriculaire.
PVG = PWT : épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche.
PWVm et M : vitesse moyenne et vitesse maximale de la paroi libre du ventricule gauche
(mesurées en mode TM ).
R : vitesse maximale de l’onde R du flux veineux pulmonaire.
R2 : vitesse maximale du flux veineux pulmonaire rétrograde en fin de systole.
RA : diamètre de l’atrium droit.
RV = RVD : diamètre de la cavité ventriculaire droite.
RVFW : épaisseur de la paroi libre du ventricule droit.
RVID : diamètre de la cavité ventriculaire droite.
SD : diamètre de la cavité ventriculaire gauche en télésystole.
S exc : amplitude du mouvement du septum interventriculaire.
24
SF : fraction de raccourcissement.
SIV : épaisseur du septum interventriculaire.
SR : strain rate (paramètre de déformation d’un segment myocardique).
St : strain (paramètre de déformation d’un segment myocardique).
ST : épaisseur du septum interventriculaire.
SV : volume d’éjection.
TE : temps d’éjection.
TM : échocardiographie en mode temps-mouvement.
TPE : temps de pré-éjection.
TRI : temps de relaxation isovolumique.
TV : vitesse maximale du flux tricuspidien.
TVC-TVO : temps entre la fermeture et l’ouverture de la valve tricuspide.
V : volume de la cavité ventriculaire gauche.
Vcf : vitesse de raccourcissement circonférentiel.
VD : diamètre de la cavité ventriculaire droite.
VE : volume d’éjection.
VG : diamètre de la cavité ventriculaire gauche.
VTI : aire sous la courbe de vitesse d’un flux sanguin.
2D : échocardiographie en mode bidimensionnel.
∆D : fraction de raccourcissement.
%E : pourcentage d’épaississement de la paroi libre du ventricule gauche ou du septum
interventriculaire.
%E-PVG : pourcentage d’épaississement de la paroi libre du ventricule gauche.
%E-SIV : pourcentage d’épaississement du septum interventriculaire.
%FS : fraction de raccourcissement.
%SYST.THI. : pourcentage d’épaississement du septum interventriculaire ou de la paroi libre
du ventricule gauche.
25
26
I N TR O D U C TI O N
Depuis son apparition en médecine vétérinaire dans les années 1970,
l’échocardiographie a connu d’énormes avancées et est de plus en plus utilisée à des fins
diagnostiques. Elle permet une exploration non invasive des différentes structures cardiaques,
rendant ainsi possible la recherche d’anomalies morphologiques et fonctionnelles. D’autre
part, la taille des cavités et des parois du coeur, celle des gros vaisseaux ainsi que la fonction
cardiaque, peuvent être chiffrées de manière à rendre l’interprétation échocardiographique
plus objective. Cette analyse quantitative nécessite une comparaison des variables
échocardiographiques obtenues pour l’animal examiné à des valeurs usuelles. Or, l’espèce
canine présente une hétérogénéité remarquable, dans le poids des individus, leur morphotype,
leur utilisation (par exemple les chiens de course, de chasse, de traîneau, de compagnie)…
Cette hétérogénéité pourrait se répercuter sur la taille du cœur et sa fonction. L’examen
échocardiographique souffre lui-même d’une variabilité liée à l’opérateur, au matériel, à la
méthode de mesure... La technique d’examen pourrait donc aussi influencer les valeurs des
paramètres échocardiographiques mesurés. Ainsi, de nombreux facteurs, en dehors des
affections cardiaques, sont susceptibles de faire varier les valeurs des variables
échocardiographiques, qui restent pourtant des valeurs pouvant être considérées comme celles
d’un individu normal. Quels sont ces facteurs ? Quelles variations induisent ils ? Dans quelle
mesure est-il possible de les maîtriser ?
Nous verrons dans une première partie une présentation de la réalisation de l’examen
échocardiographique et des différents modes disponibles chez le chien, ainsi que les méthodes
de mesure de la taille des cavités et des parois et de la fonction cardiaques. La deuxième
partie portera sur les facteurs de variation des valeurs usuelles en échocardiographie, qu’il
s’agisse de facteurs intrinsèques à l’animal ou inhérents à la technique d’examen. Nous nous
limiterons aux données concernant le chien.
27
28
Pre mière partie : L’échocardiographie chez le chien
L’échocardiographie débute toujours par une phase de préparation du matériel et de
l’animal, indispensable pour pratiquer cet examen dans de bonnes conditions et donc obtenir
des images de qualité. Ensuite, plusieurs modes échocardiographiques seront
utilisés successivement : le mode bidimensionnel, le mode temps-mouvement, le mode
Doppler et le mode Doppler tissulaire myocardique. Chacun permet d’obtenir des données
différentes qui se complètent pour une évaluation globale de la fonction cardiaque. Des
techniques plus spécifiques, telles que l’échocardiographie de stress, l’échocardiographie de
contraste, l’échocardiographie trans-oesophagienne et l’échocardiographie tridimensionnelle
ne sont pas utilisées en routine mais peuvent apporter des informations supplémentaires à
celles fournies par l’échocardiographie dite « classique ».
I. Les préalables à la réalisation de l’examen
échocardiographique
A. Connaître l’anatomie et la topographie cardiaques appliquées
à l’échocardiographie
Afin de réaliser un examen échocardiographique correct, il est nécessaire d’être à
même de diriger le plan d’exploration ultrasonore sur les principales structures cardiaques.
Pour se faire, il est indispensable de disposer d’un minimum de connaissances d’anatomie
mais aussi et surtout de topographie du cœur (Jaudon et Perrot, 1989).
a) L’anatomie cardiaque
(1) La conformation externe du cœur (figure 1)
Le cœur du chien est globuleux avec un apex émoussé (Pierard, 1971 ; M iller, 1979 ;
Collin, 2003).
Il possède une face gauche, encore appelée face auriculaire et une face droite, appelée
face atriale (Collin, 2003). Deux sillons longitudinaux parcourent chacune des faces. Ils
constituent les repères externes du septum interventriculaire (Constantinescu, 2005). Le sillon
coronaire sépare extérieurement la portion ventriculaire de la portion atriale (Pierard, 1971).
29
Figure 1 : Représenta tion schématique de la conformation ex terne du cœur du chien : la face auriculaire
(en haut) et la face atriale (en bas) (d'après Collin, 2003).
30
(2) La structure et la conformation interne du cœur
Le cœur est constitué d’un muscle, le myocarde. Sa face externe est recouverte par
l’épicarde et sa face interne est tapissée par l’endocarde. L’ensemble du cœur est logé dans
une enveloppe fibro-séreuse, le péricarde (Collin, 2003 ; Constantinescu, 2005).
Figure 2 : Représentation schéma tique de la conformation interne du coeur gauche (en haut) et du co eur
droit (en bas) chez le chien (d'après Collin, 2003).
Le cœur est formé de deux parties, droite et gauche, séparées par une cloison
complète, le septum cardiaque. Chacune des deux parties du cœur est constituée d’une
31
oreillette, ou atrium, chargée de la réception du sang veineux, et d’un ventricule, chargé de
l’expulsion du sang vers les artères. Ces deux cavités communiquent par un orifice atrioventriculaire muni d’une valve. De même, l’orifice reliant le ventricule à l’artère pulmonaire
pour le cœur droit et à l’aorte pour le cœur gauche est muni d’une valve (Collin, 2003 ;
Constantinescu, 2005).
L’extrémité de chaque atrium forme un diverticule appelé auricule. L’atrium droit
reçoit le sang provenant des veines caves crâniale et caudale et du sinus coronaire. L’atrium
gauche reçoit le sang provenant des veines pulmonaires (Collin, 2003 ; Constantinescu,
2005).
Les ventricules sont partagés en deux compartiments : la chambre d’entrée du sang, ou
chambre veineuse, située sous l’orifice atrio-ventriculaire, et la chambre de sortie du sang,
également appelée chambre de chasse, chambre artérielle ou infundibulum, qui se termine par
l’orifice artériel (Collin, 2003 ; Constantinescu, 2005).
La valve atrio-ventriculaire droite est nommée valve tricuspide en raison de sa division
en trois valvules (ou cuspides ou feuillets). Chez le chien, elle est en réalité bicuspide avec
une valvule pariétale et une valvule septale (Collin, 2003 ; Constantinescu, 2005).
La valve atrio-ventriculaire gauche est appelée valve bicuspide ou mitrale. Elle est
pourvue d’une cuspide septale également appelée grande valvule mitrale, et d’une cuspide
pariétale aussi nommée petite valvule mitrale (Collin, 2003 ; Constantinescu, 2005).
Le bord libre des cuspides des valves atrio-ventriculaires reçoit l’insertion de
nombreux cordages tendineux, attachés d’autre part sur le sommet des muscles papillaires.
Ces cordages ont pour rôle d’empêcher la valve de se renverser vers l’atrium pendant la
systole ventriculaire (Collin, 2003).
La valve pulmonaire est composée des cuspides intermédiaire, droite et gauche. La
valve aortique comprend les cuspides septale ou non coronaire, droite ou coronaire droite et
gauche ou coronaire gauche. La paroi vasculaire adjacente à chacune de ces valves est
bombée vers l’extérieur et forme les sinus de Valsalva (Collin, 2003 ; Constantinescu, 2005).
b) La topographie cardiaque
Le cœur est situé dans la cavité thoracique, entre les deux lames du médiastin moyen
(Pierard, 1971 ; Collin, 2003 ; Constantinescu, 2005).
32
Figure 3 : Vue la téral e gauche du thorax d'un chien matérialisant la projection du cœur sur la paroi
costale (d'après Constantinescu, 2005).
Le cœur droit est situé crânialement et le cœur gauche caudalement. La base du cœur,
sur l’animal en position debout, atteint ou dépasse légèrement le milieu de la hauteur du
thorax. Le bord crânial ou ventriculaire droit atteint la 3ème ou la 4ème côte, le bord caudal ou
ventriculaire gauche longe la 6ème ou la 7ème côte (Pierard, 1971 ; Collin, 2003).
L’axe longitudinal du cœur est orienté obliquement dans le thorax, avec la base en
position crânio-dorsale et l’apex en position caudo-ventrale (Pierard, 1971 ; M iller, 1979 ;
Collin, 2003). Il forme un angle de 40° avec le sternum (Constantinescu, 2005).
Figure 4 : Vue ventrale du thorax d'un chien matérialisant la projection du coeur sur le sternum (d'après
Constantinescu, 2005).
L’apex du cœur est légèrement dévié à gauche du plan médian et effleure le
diaphragme (Pierard, 1971 ; Collin, 2003). La plus grande partie du cœur se situe dans la
moitié gauche du thorax, soit environ les 4/7e (Constantinescu, 2005).
33
Toutefois, cette topographie, tout comme la morphologie cardiaque, est sujette à
d’importantes variations raciales (Jaudon et Perrot, 1989).
Figure 5 : Vue latéral e gauche du thorax d’un chien longiligne (à gauche) et d’un chien bréviligne (à
droite), montrant la différence dans la morphologie et la topographie cardiaque (d'après Perrot, 1991).
Par exemple, le cœur est pratiquement vertical dans le thorax des chiens longilignes
(Pierard, 1971 ; Jaudon et Perrot, 1989). D’autre part, le cœur pathologique peut avoir une
topographie très éloignée des repères cités (Le Bobinnec, 1995).
Figure 6 : Vue latérale gauche (à gauche) et vue latérale droite (à droite) du thorax d'un chien, avec
représ entation des organes intra-thoraciques (d'après Romand, 2002).
La partie du coeur non recouv erte par les poumons est de petite taille.
Coeur
Le cœur est entouré latéralement et dorsalement par les lobes pulmonaires. Il est
cependant au contact de la paroi thoracique au niveau de l’incisure cardiaque, sorte d’encoche
dans le poumon, plus marquée du côté droit (M iller, 1979).
34
ème
Le muscle triceps brachial s’étend au repos jusqu’à une ligne longeant la 5
côte. Le
membre antérieur pouvant être déplacé vers l’avant, l’aire cardiaque du chien est facilement
explorable (Collin, 2003).
c) La position des fenêtres acoustiques
(1) La notion de fenêtre acoustique
Le terme de fenêtre acoustique est utilisé pour désigner une zone où la pénétration des
ultrasons est optimale. Les ultrasons sont réfléchis par les interfaces entre deux structures
présentant une forte différence d’impédance acoustique, comprenant souvent du gaz ou un
minéral. Ainsi, pour l’exploration cardiaque, les fenêtres acoustiques doivent permettre une
interposition minimale des côtes et des poumons (Jaudon et Perrot, 1989 ; Kienle, 1998 ;
Nautrup, 2005b).
Il existe chez le chien quatre accès au cœur d’importance inégale : deux accès latérau x
(droit et gauche) qui fournissent la majorité des coupes, et deux accès sagittaux
(rétroxiphoïdien et suprasternal) essentiellement réservés au mode Doppler (Le Bobinnec,
1995). Étant donnée la forte variabilité de la topographie cardiaque chez le chien, la
localisation exacte des fenêtres acoustiques varie entre les individus. Sa recherche doit se faire
à l’écran, pour repérer une image correcte, et non pas en regardant l’animal (Thomas et al.,
1993 ; Le Bobinnec, 1995 ; M artin, 1995 ; Lang, 2006).
(2) La fenêtre acoustique parasternale droite
Figure 7 : Représentation schématique de la position de la sonde échographique pour l’ex ploration
parasternale droite du coeur (d’après Le Bobinnec, 1995).
La fenêtre acoustique parasternale droite est située entre le 3ème et le 7ème espace
intercostal (le plus souvent entre le 4ème et le 5ème ), entre le sternum et les jonctions chondrocostales (Thomas et al., 1993 ; Kienle, 1998 ; Lang, 2006). D’un point de vue pratique, il
s’agit de la zone où le choc précordial est le plus marqué (Le Bobinnec, 1995 ; M artin, 1995 ;
Kienle, 1998 ; M aï, 2002a).
35
(3) Les fenêtres acoustiques gauches
Deux fenêtres acoustiques sont accessibles sur le côté gauche du thorax.
Figure 8 : Représentation schématique de la position de la sonde échographique pour l’ex ploration
parasternale gauche crâniale et apicale gauche du coeur (d’après Le Bobinnec, 1995).
A = abord apical gauche, B = abord parasternal gau che crânial.
L’accès parasternal gauche crânial est situé entre le 3ème et le 4ème espace intercostal,
entre le sternum et les jonctions chondro-costales.
L’accès gauche caudal ou fenêtre apicale gauche se situe entre le 5ème et le 7ème espace
intercostal, le plus près possible du sternum (Thomas et al., 1993 ; Burk, 1996 ; Kienle, 1998 ;
M oïse et Fox, 1999 ; Lang, 2006 ).
Comme pour le côté droit, cette zone peut être repérée par la palpation du choc
précordial (Jaudon et Perrot, 1989 ; Le Bobinnec, 1995 ; M artin, 1995 ; M aï, 2002a).
(4) La fenêtre acoustique rétroxiphoïdienne
La position rétroxiphoïdienne (ou sous-xiphoïdienne ou sous-costale) profite de la
fenêtre acoustique offerte par le foie, qui est presque en contact avec l’apex cardiaque à
travers le diaphragme (M aï, 2002a). L’utilisation d’une sonde basse fréquence est alors
indispensable car la profondeur d’exploration est importante (Chetboul et al., 1999).
Figure 9 : Représentation schématique de la position de la sonde échographique pour l’ex ploration
rétrox iphoïdienne du coeur (d’après Le Bobinnec, 1995).
36
Pour accéder à cette fenêtre, la sonde est appuyée fermement sous l’appendice
xiphoïde, légèrement à gauche de la prolongation fictive de la ligne blanche, et orientée
crânialement. Le chien doit être placé en décubitus dorsal pour obtenir une bonne stabilité ;
les animaux très calmes peuvent être examinés debout. Cet accès sert essentiellement à
l’enregistrement du flux Doppler aortique, la racine de l’aorte étant ainsi parfaitement alignée
avec le faisceau ultrasonore. Toutefois, il nécessite que l’animal soit à la fois mince, docile et
non dyspnéique (Chetboul et al., 1999). En mode bidimensionnel, les rayons étant parallèles
aux structures étudiées, les images obtenues ne sont jamais de bonne qualité (Le Bobinnec,
1995 ; M artin, 1995).
(5) La fenêtre acoustique suprasternale
Figure 10 : Représentation schématique de la position de la sonde échographique pour l’ex ploration
suprasternale du coeur (d’après Le Bobinnec, 1995).
L’échocardiographie avec accès suprasternal se pratique sur un chien debout en
appuyant fermement la sonde dans le creux de l’entrée de la poitrine (Le Bobinnec, 1995).
Chez la plupart des chiens, l’interférence pulmonaire est trop importante pour obtenir des
images de bonne qualité (Thomas et al., 1993).
B. Préparer le matériel
La préparation du matériel consiste à choisir une sonde échographique (ou
transducteur) de fréquence adéquate, et à préparer l’enregistrement d’un électrocardiogramme
(ECG), de manière à permettre l’obtention d’images de bonne qualité, correctement
identifiées et pour lesquelles le tracé ECG est bien visible, ce qui est indispensable à une
interprétation correcte des résultats obtenus.
1. Le choix de la sonde échographique
En échocardiographie, la sonde doit être de petite taille puisqu’elle est placée dans les
espaces intercostaux. Un mode de balayage sectoriel est alors indispensable : la sonde balaie
un secteur angulaire à partir d’un point de contact cutané réduit (Le Bobinnec, 1995 ; Lang,
2006). La plupart des sondes sectorielles sont mécaniques. Elles contiennent de 1 à 8 cristaux
37
piézo-électriques auxquels un moteur impose un mouvement de rotation ou d’oscillation. La
fréquence de rotation/oscillation des cristaux doit être suffisament importante pour permettre
une bonne visualisation des mouvements des structures cardiaques. Ces sondes sont
légèrement bruyantes et vibratiles, ce qui inquiète parfois les animaux anxieux. Les sondes
électroniques sont constituées de plusieurs cristaux miniaturisés disposés de façon à produire
une coupe sectorielle lorsqu’ils subissent une impulsion. La stimulation de ces cristaux doit
suivre des séquences ou phases. Les transducteurs électroniques sont petits, silencieux,
d’excellente résolution mais sont plus coûteux que les transducteurs mécaniques (Le
Bobinnec, 1995 ; Chetboul et al., 1999 ; Nautrup 2005a). Les paramètres intrinsèques au
transducteur déterminent une grande partie de la qualité de l’image échographique (Chetboul
et al., 1999).
Il importe aussi de prendre en considération le choix de la fréquence de la sonde. Plus
la fréquence est élevée plus la résolution est bonne. Cet avantage est cependant obtenu au
détriment de la profondeur de pénétration des ultrasons dans le milieu (Le Bobinnec, 1995 ;
Kienle, 1998 ; Chetboul et al., 1999 ; Ware, 2007). Le choix de la fréquence adéquate se fera
en fonction de la taille de l’animal (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et al., 1999) et du mode
utilisé.
Tableau 1 : Fréquence de la sonde échographique adaptée à la taille du chien ex ploré (d’après Le
Bobinnec, 1995, modifiée).
Chiots nouveaux-nés
Chiots 1-2 kg
Chiens de races naines 1-5 kg
Chiens de races moyennes 5-15 kg
Chiens de grandes races 15-35 kg
Chiens de races géantes 35-70 kg
10 MHz
7,5 MHz
5 MHz
3 ou 3,5 MHz
2 ou 2,5 MHz
2. L’enregistrement d’un électrocardiogramme
L’enregistrement d’un ECG simultanément à la réalisation de l’examen
échocardiographique est indispensable pour disposer d’un repère temporel (M artin, 1995 ;
Côté, 2005). La plupart du temps, le moment du cycle cardiaque auquel correspond l’image
visualisée est représenté par un curseur ou par la fin du tracé ECG.
C. Préparer le chien
Tout comme la préparation du matériel, la préparation de l’animal joue sur la qualit é
des images échographiques enregistrées. Celle-ci est toujours moins bonne pour des chiens
brévilignes (bouledogue) ou à peau épaisse (sharpeï), lors d’obésité, de polypnée thermique,
de densification pulmonaire (broncho-pneumonie), après une thoracotomie ou une ponction
pleurale. La définition de l’image est meilleure chez les chiens longilignes, maigres et à
fonction respiratoire normale (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et al., 1999).
38
1. L’utilisation d’une contention chimique
L’échographie est un examen non invasif, donc a priori aucune contention chimique
n’est nécessaire. Toutefois, certaines situations peuvent nécessiter l’emploi d’une sédation :
les chiens très indociles ou agressifs, les échographies avec techniques spéciales nécessitant
une immobilité absolue, les échographies invasives comme l’échocardiographie transoesophagienne (Le Bobinnec, 1995).
Le choix du produit anesthésique utilisé doit être guidé en premier lieu par l’état
clinique de l’animal et tenir compte de l’affection cardiaque suspectée.
2. La tonte des zones d’examen
Les poils constituant une structure peu conductrice, en raison de l’air qu’ils retiennent,
il est nécessaire de les éliminer. Une tonte est réalisée sur quelques cm² seulement, dans la
zone des fenêtres acoustiques (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et Pouchelon, 1995 ; Chetboul
et al., 1999 ; Lang, 2006).
Dans le cas de poils longs ou mi-longs, il est possible de mouiller la fourrure avec une
compresse imbibée d’eau et de dégager les poils en les coiffant de façon centrifuge (Le
Bobinnec, 1995).
L’application généreuse de gel sur le site échographique achève la phase de
préparation de l’animal (Chetboul et al., 1999). Elle améliore le contact de la sonde avec la
peau en éliminant l’air s’intercalant entre elles (Chetboul et Pouchelon, 1995 ; Ware, 2007).
3. La position du chien
La position de l’animal au cours de l’examen échocardiographique dépend
essentiellement du mode choisi et de l’abord recherché. Le tableau 2 résume l’intérêt des
positions possibles en fonction de ces paramètres (Le Bobinnec, 1995).
Tableau 2 : Intérêt des différentes positions de l’animal
échocardiographique utilisé (d’après Le Bobinnec, 1995).
Couché
Debout
Position
Sur les 4
membres
Sur les 2
postérieurs
Décubitus
latéral
droit
Décubitus
latéral
gauche
Décubitus
dorsal
ex aminé en
fonction
du
mode
Mode échocardiographique
Temps-mouvement
Doppler
Possible avec chiens
Souvent la plus simple
Possible avec
calmes (y compris
et la meilleure des
animaux calmes
accès sous-costal)
positions
mais peu stable
Améliore la qualité
À éviter (peu stable)
À éviter (peu stable)
des accès
Bidimensionnel
Accès droit
La position de
référence
Accès droit stable
Accès gauche
Peu d’intérêt
Accès gauche stable
Sans intérêt
Sans intérêt
Accès sous-costal
stable
39
La position debout procure une fenêtre échographique satisfaisante. La surface
explorée peut être augmentée par deux moyens (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et Pouchelon,
1995 ; Chetboul et al., 1999) :
• En avançant légèrement le membre antérieur du chien côté opérateur vers l’avant,
sinon la pointe du coude masque le plus souvent la fenêtre idéale.
• En courbant l’encolure et la tête de l’animal du côté opposé à celui du manipulateur :
la légère traction induite ouvre ainsi les espaces intercostaux.
Cette position est mieux acceptée par le chien que le décubitus latéral, lors de dyspnée
ou chez les animaux anxieux (Chetboul et al., 1999 ; Nautrup, 2005b ; Côté, 2005).
Figure 11 : Chien en décubitus latéral gauche sur une table d’échocardiographie (Service de médecine
(cardiologie) ENVL).
La table fenestrée p ermet d e positionner la sonde échographique sur le thorax d e façon à réduire l'interférence
pulmonaire.
Le décubitus latéral est parfois obligatoire, par exemple face à un chien agressif ou
abattu. La compression du tissu pulmonaire du côté du décubitus favorise une ventilation par
le poumon controlatéral, gênant considérablement l’accès au cœur. Ceci impose donc d’avoir
recours à une table à trou (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et al., 1999) : l’animal est positionné
en décubitus latéral, la fenêtre acoustique au niveau du trou, avec la sonde placée par dessous
sur la paroi thoracique (figure 11). Un avantage de cette méthode réside dans le fait que le
cœur est déporté vers la paroi thoracique, l’interférence des poumons est ainsi réduite (M artin,
1995 ; Nautrup, 2005b ; Lang, 2006) et la zone de contact avec la paroi thoracique est plus
grande (Kienle, 1998 ; Côté, 2005).
Le décubitus sternal est parfois utilisé, mais certaines images sont alors difficiles à
obtenir (Boon, 1998).
En pratique, la position est souvent choisie en fonction des habitudes du manipulateur
et de la possibilité de disposer ou non d’une table fenestrée (Chetboul et al., 1999).
40
En résumé :
La première étape de l’examen échocardiographique consiste à préparer le
matériel nécessaire. Une sonde à balayage sectoriel sera utilisée, avec une
fréquence adaptée au format de l’animal et au mode choisi. Il faut également
mettre à disposition l’ensemble des éléments permettant l’enregistrement d’un
électrocardiogramme.
Ensuite, les zones d’exploration cardiaque seront tondues. Les fenêtres
acoustiques couramment utilisées sont la fenêtre parasternale droite et les deux
fenêtres gauches.
Dans la mesure du possible, l’usage de tranquillisant sera évité.
Vient alors le choix de la position de l’animal. Cette position dépend de
l’examen réalisé, mais elle doit surtout convenir au chien ainsi qu’à
l’échocardiographiste.
Une fois l’animal positionné confortablement, du gel est appliqué sur la
première fenêtre acoustique utilisée et les premières coupes peuvent alors être
imagées. A partir de ces premières coupes, et tout au long de l’examen,
l’échographe doit être réglé pour optimiser la qualité des images obtenues.
Toutes ces étapes sont indispensables pour obtenir des échocardiogrammes
de bonne qualité, ce qui est nécessaire à une bonne analyse qualitative et à une
prise de mesure correcte.
II. L’examen échocardiographique en mode bidimensionnel
A. Le principe et les intérêts du mode bidimensionnel
L’échocardiographie en mode bidimensionnel (2D ou BD), également appelée
échocardiographie temps réel, est l’exploration non invasive des structures cardiaques par un
faisceau plan d’ultrasons (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et al., 1999). Elle permet de réaliser
de véritables coupes anatomiques du cœur (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et al., 1999) : cet
examen est parfois dénommé échotomographie. Les mouvements des structures cardiaques
sont ainsi visualisés en temps réel et en deux dimensions (Chetboul et al., 1999). M ais l’image
peut être « gelée » à tout moment, afin de réaliser des instantanées à différentes phases du
cycle cardiaque (Jaudon et Perrot, 1989).
Pour obtenir les meilleures images échographiques 2D, le faisceau ultrasonore doit
être perpendiculaire aux structures examinées, de façon à augmenter le pourcentage
d’ultrasons réfléchis par rapport à ceux qui sont réfractés (De M adron, 1983a ; Chetboul et al.,
1999).
41
L’apport de l’échocardiographie en mode 2D est multiple (Le Bobinnec, 1995 ;
Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002a) :
• Visualisation des structures cardiaques en deux dimensions, avec
possibilité d’établir un diagnostic et de localiser une anomalie
morphologique.
• Appréciation qualitative de la contractilité cardiaque, grâce à la
visualisation des mouvements des structures cardiaques en temps réel
(l’appréciation quantitative se faisant préférentiellement en mode
temps-mouvement).
• Évaluation chiffrée de la taille de certaines structures cardiaques.
• Guide pour placer l’axe de tir des ultrasons en modes tempsmouvement et Doppler, le positionnement précis dans un plan ne
pouvant pas se faire sans avoir obtenu une image 2D au préalable.
B. La description des coupes obtenues en mode bidimensionnel
L’examen échocardiographique en mode 2D débute toujours par l’abord parasternal
droit, se poursuit ensuite par l’abord apical gauche et enfin se termine par l’abord parasternal
gauche crânial (Kienle, 1998).
1. La standardisation de l’examen échocardiographique en mode
bidimensionnel
Les images et les mesures fournies par un praticien doivent être interprétables et
reproductibles par un opérateur étranger ; leur obtention doit ainsi obéir à des règles fixes
(Haroutunian, 1995).
Le groupe spécialisé en cardiologie du Collège Vétérinaire Américain de M édecine
Interne a créé un comité d’échocardiographie, composé d’échocardiographistes vétérinaires
expérimentés, dans le but de fournir des recommandations sur l’orientation des plans de coupe
en échocardiographie 2D et sur la nomenclature utilisée. Ces recommandations permettent
ainsi de standardiser cet examen. Elles sont largement inspirées de celles qui sont publiées
chez l’homme. Elles sont valables pour la plupart des chiens, toutefois, en raison de la forte
variabilité individuelle existant dans cette espèce, il est nécessaire d’ajuster la position de la
sonde et l’orientation du plan d’ultrasons pour obtenir une image optimale des différentes
structures cardiaques (Thomas et al., 1993).
42
Figure 12 : Représentation schématique de la position du plan d'ultrasons pour obtenir des coupes grand
ax e (à gauche) et petit ax e (à droite) du coeur (d’après Boon, 1998).
Deux types de coupes sont utilisés (Thomas et al., 1993 ; Chetboul et al., 1999) :
•
•
Les coupes grand axe ou longitudinales, qui coupent le cœur dans son grand axe, c'està-dire l’axe parallèle aux septa cardiaques, reliant la base du cœur à sa pointe.
Les coupes petit axe ou transvervales, qui coupent le cœur perpendiculairement à son
grand axe. Elles s’obtiennent en tournant le transducteur de 90° par rapport à
l’orientation utilisée pour obtenir une coupe grand axe.
Pour chaque fenêtre acoustique, plusieurs coupes peuvent être obtenues. Le nom
donné à une coupe inclut la localisation de la sonde sur le thorax (parasternale droite,
parasternale gauche crâniale ou apicale gauche…), l’orientation du plan d’ultrasons en
fonction de l’axe du cœur (grand axe, petit axe, oblique) et des spécifications sur la région
imagée (la présence de muscles papillaires, de la valve mitrale, le nombre de cavités
visibles…) (Thomas et al., 1993 ; Lang, 2006).
Par convention, la base du cœur ou sa partie crâniale doit apparaître à droite sur
l’écran de l’échographe. Pour cela, il est recommandé de placer une marque sur le côté de la
sonde, qui indique la région qui sera visualisée à droite sur l’écran. Cette marque doit toujours
être pointée vers la base du cœur ou la tête du chien examiné. Les coupes apicales gauches 4
et 5 cavités sont les seules exceptions à cette règle. Les structures échogènes les plus proches
de la sonde sont situées en haut de l’écran, les plus éloignées en bas (Thomas et al., 1993).
2. Les coupes obtenues par incidence parasternale droite
a) Les coupes grand axe (figure 13)
Deux coupes grand axe sont obtenues à partir de la fenêtre parasternale droite : la
coupe grand axe 4 cavités, puis, par une légère rotation de la sonde dans le sens horaire, la
coupe grand axe 5 cavités (Thomas et al., 1993).
43
RV = ventricule droit, TV = valve tricuspide, RA = atrium droit, VS = septum interventriculaire, LV
= ventricule gauche, PM = muscle papillaire, CH = cordages tendineux, LVW = paroi libre du
ventricule gauche, MV = valve mitrale, LA = atrium gauche, LC = feuillet coronaire gauche de la
valve aortique, RPA = artère pulmonaire droite, AO = aorte, P = péricarde, AV = valve aortique.
Figure 13 : Représentation schématique de l’orientation du plan d'ultrasons et de l'image
échocardiographique obtenue pour les coupes parasternales droites grand axe 4 et 5 cavités (à
gauche, d’après Thomas et al., 1993). Les échocardiogrammes correspondants apparaissent à
droite (Service de médecine (cardiologie) ENVL).
44
(1) La coupe parasternale droite grand axe 4 cavités
Le faisceau ultrasonore est perpendiculaire au septum interventriculaire (M aï, 2002a).
Cette coupe permet la visualisation du ventricule gauche séparé de l’atrium gauche par la
valve mitrale, ainsi que du ventricule droit séparé de l’atrium droit par la valve tricuspide. Les
septa interventriculaire et interatrial sont également apparents (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul
et al., 1999 ; M aï, 2002a).
(2) La coupe parasternale droite grand axe 5 cavités
Le terme de « 5 cavités » est en réalité impropre, la cinquième cavité correspondant à
l’aorte.
Le faisceau est toujours perpendiculaire au septum interventriculaire mais moins
vertical (M aï, 2002a). En plus des éléments présents sur la coupe grand axe 4 cavités, la
chambre de chasse du ventricule gauche est imagée et l’aorte apparaît entre l’atrium droit et
l’atrium gauche. Une ou deux des sigmoïdes aortiques sont visibles, la sigmoïde gauche étant
toujours la plus apparente (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et al., 1999). L’aorte et l’atrium
gauche n’étant pas dans un même plan chez le chien, seule la partie la plus postérieure de
l’atrium gauche est représentée (Chetboul et Pouchelon, 1995).
b) Les coupes petit axe (figures 14 et 15)
Cinq niveaux de coupe, étagés depuis l’apex vers la base du cœur, sont classiquement
définis. Le passage d’une coupe à l’autre s’effectue en obliquant le faisceau ultrasonore en
direction crânio-dorsale (Thomas et al., 1993 ; M aï, 2002a).
(1) La coupe parasternale droite petit axe apicale
Le myocarde est largement prédominant. La cavité ventriculaire gauche, de forme
ronde, et plus encore celle du ventricule droit, ont une taille réduite par rapport à l’épaisseur
du myocarde (Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002a).
(2) La coupe parasternale droite petit axe trans-papillaire
La cavité ventriculaire gauche adopte une forme en champignon, en raison de la
présence des muscles papillaires antérieur et postérieur. Le ventricule droit a une forme de
croissant étiré (Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002a).
(3) La coupe parasternale droite petit axe transventriculaire
La cavité du ventricule gauche devient un peu plus circulaire, en raison d’un
effacement progressif des muscles papillaires. Les cordages tendineux apparaissent au sein de
la cavité ventriculaire gauche (Chetboul et al., 1999). Ils forment des images nodulaires
hyperéchogènes (M aï, 2002a). Le ventricule droit, sous forme de croissant, est visible au
dessus du ventricule gauche (Chetboul et al., 1999).
45
46
A. Coupe parasternale droite petit axe apicale ; B. Coupe parasternale droite petit axe t rans-papillaire ; C.
Coupe parasternale droite petit axe trans-ventricul aire.
RV = ventricule droit, LV = ventricule gauche, CH = cordages tendineux ; PPM = muscle papillaire
postérieur, APM = muscle papillaire antérieur.
Figure 14 : Représentation schématique de l'orientation du plan d'ultrasons et de l’image échocardiographique obtenue pour les coupes parasternales droites petit
axe apicale, trans-papillaire et trans-ventri culaire (à droite, d’après Thomas et al., 1993, modifié). Les échocardiogrammes correspondants apparaissent à gauche
(Service de médecine (cardiologie) ENVL).
D. Coupe parasternale droite petit axe trans-mitrale ; E. Coupe parasternale droite petit axe trans -aortique ; F.
Coupe parasternale droite petit axe au niveau des artères pulmonaires.
PMV = feuillet pariétal de l a valve mitral e, AMV = feuillet septal de l a valve mitrale, LVO = chambre de
chasse du ventricule gauche, RVO = RVOT = chambre de chasse du ventricul e droit, PM = muscles papillaires,
TV = valve tricuspide, RV = ventricul e droit, LA = atrium gauche, LAu = auricule gauche, LC = feuillet
coronaire gauche de la valve aortique, RC = feuillet coronaire droit de la valve aortique, NC = feuillet non
coronaire de la valve aortique, PV = valve pulmonaire, RA = atrium droit, RAu = auricule droit, CaVC = veine
cave caudal e, PA = artère pulmonaire, RPA = artère pulmonaire droite, LPA = artère pulmonaire gauche, AO =
aorte.
47
Figure 15 : Représentation schématique de l'orientation du plan d'ultrasons et de l’image échocardiographique obtenue pour les coupes parasternales droites petit
axe trans-mitral e, trans-aortique et au niveau des artères pulmonaires (à gauche, d’après Thomas et al., 1993, modifié). Les échocardiogrammes correspondants
apparaissent à droite (Service de médecine (cardiologie) ENVL).
(4) La coupe parasternale droite petit axe trans-mitrale
La valve mitrale se situe au centre de la cavité du ventricule gauche. Elle prend
l’aspect d’une « bouche de poisson » qui s’ouvre en diastole et se ferme en systole (Chetboul
et al., 1999 ; M aï, 2002a). Le feuillet le plus proche de la sonde est le feuillet septal et le
feuillet le plus éloigné est le feuillet pariétal. Une partie des chambres de chasse ventriculaires
gauche et droite est visible. Des muscles papillaires peuvent également être observés dans le
ventricule droit (M aï, 2002a).
(5) La coupe parasternale droite petit axe trans-aortique
La racine de l’aorte se trouve au centre de cette coupe. Les sigmoïdes dessinent un
« Y » renversé lors de leur fermeture en diastole. Sur la partie basse de l’image, l’atrium
gauche apparaît avec, sur la gauche, une partie de l’atrium droit. Au dessus de l’aorte se
trouve le ventricule droit qui s’enroule autour de l’artère et s’achève par la chambre de chasse,
puis le départ du tronc pulmonaire (Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002a).
(6) La coupe parasternale droite petit axe au niveau des
artères pulmonaires
L’opérateur, en accentuant l’angulation dorsalement et avec une rotation légère de la
sonde, peut dérouler le tronc pulmonaire et visualiser les sigmoïdes puis la bifurcation du
tronc pulmonaire, avec les deux artères pulmonaires droite et gauche (Kienle, 1998 ; Chetboul
et al., 1999 ; M aï, 2002a).
3. Les coupes obtenues par incidence gauche
a) Les coupes apicales gauches
En orientant le faisceau ultrasonore parallèlement au grand axe du cœur, quatre coupes
peuvent être enregistrées : la coupe apicale 4 cavités, la coupe apicale 5 cavités et les coupes
apicales 2 cavités, trans-mitrale et trans-aortique (Thomas et al., 1993).
(1) Les coupes apicales gauches 4 et 5 cavités (figure 16)
Ces coupes imagent les ventricules en haut de l’écran et les atria en bas, le cœur
gauche étant à droite et le cœur droit à gauche (Thomas et al., 1993).
Sur la coupe 4 cavités, les deux ventricules et les deux atria sont bien visibles
simultanément. En modifiant l’orientation du transducteur, la chambre de chasse du ventricule
gauche et l’aorte apparaissent à l’écran : il s’agit de la coupe apicale 5 cavités (Le Bobinnec,
1995 ; M aï, 2002a).
48
RV = ventricule droit, LV = ventricule gauche, RA = atrium droit, LA = atrium gauche, AS =
septum interatrial, AO = aorte, MV = valve mitrale, AV = valve aortique.
Figure 16 : Représ entation schématique de l'orientation du plan d'ultrasons et de l’image
échocardiographique obtenue pour les coupes apicales gauches 4 et 5 cavités (à gauche,
d’après Thomas et al., 1993). Les échocardiogrammes correspondants apparaissent à droite
(Service de médecine (cardiologie) ENVL).
49
(2) Les coupes apicales gauches 2 cavités, trans-mitrale et
trans-aortique
Figure 17 : Représenta tion schématique de l'orientation du plan d'ultrasons (à gauche) et de l'imag e
échocardiographique obtenue (à droite) pour les coupes apicales gauches deux cavités trans-mitral e et
trans-aortique (d’après Thomas et al., 1993).
LV = ventricule gau che, PMV = feuillet pariétal de l a valve mitral e, AMV = feuillet septal de la v alve mitrale,
LA = atrium gauche, LAu = auricule gauche, NC = feuillet non coronaire de la valve ao rtique, RC = feuillet
coronaire droit de la valve aortique, AO = aorte, RVO = chambre de chasse du ventricule droit.
Sur la coupe apicale gauche 2 cavités trans-mitrale seuls l’atrium gauche, la valve
mitrale et le ventricule gauche sont visibles (Le Bobinnec, 1995 ; Kienle, 1998 ; M aï, 2002a).
Une légère rotation de la sonde permet l’obtention de la coupe apicale gauche 2
cavités trans-aortique. Le ventricule gauche et sa chambre de chasse, la valve aortique et la
racine aortique sont alors visualisés dans leur grand axe (Kienle, 1998 ; Le Bobinnec, 1995).
b) Les coupes parasternales gauches crâniales ou basales
(1) Les coupes parasternales gauches crâniales grand axe
Trois coupes peuvent être obtenues : une coupe trans-aortique, une coupe trans-atriale
droite et une coupe trans-pulmonaire. Ces coupes sont parfois dénommées coupe parasternale
gauche crâniale grand axe 1, 2, 3 respectivement.
50
Figure 18 : Représentation schématique de l'orientation du plan d'ultrasons (à gauche) et de l’image
échocardiographique obtenue (à droite) pour les coupes parasternales gauches crâniales grand ax e transmitrale, trans-atriale droite et trans-pulmonaire (d’après Thomas et al., 1993). L’échocardiogramme
d’une coupe parasternale gauche crâniale grand ax e trans-atriale droite en systole apparaît en bas
(Service de médecine (cardiologie) ENVL).
RVO = chambre d e ch asse du ventri cule droit, PV = valv e pulmonaire, LV = vent ricule g auch e, RC = feuillet
coronaire droit de l a valve aortique, NC = feuillet non co ronaire de la v alve aortique, AO = aort e, LA = atrium
gauche, RV = ventricule droit, RA = atrium droit, CaVC = veine cave caudal e, RAu = auricule droit, PA = artère
pulmonaire.
51
(a) La coupe parasternale gauche crâniale grand axe transaortique
En orientant le plan d’ultrasons parallèlement au grand axe du cœur, une première
coupe permet la visualisation de la chambre de chasse du ventricule gauche, de la valve
aortique et de l’aorte ascendante. Cette coupe est similaire à la coupe apicale gauche 2 cavités
trans-aortique (Thomas et al., 1993 ; Kienle, 1998).
Parfois l’infundibulum pulmonaire et la valve pulmonaire sont également imagées (Le
Bobinnec, 1995).
(b) La coupe parasternale gauche crâniale grand axe transatriale droite
Incliner le plan ultrasonore ventralement à l’aorte offre la meilleure visualisation du
cœur droit : atrium et auricule droits, valve tricuspide, chambre d’entrée du sang du ventricule
droit, et même, chez certains chiens, la veine cave caudale (Thomas et al., 1993 ; Le
Bobinnec, 1995 ; Kienle, 1998).
(c) La coupe parasternale gauche crâniale grand axe transpulmonaire
En inclinant le plan ultrasonore dorsalement à l’aorte, une vue longitudinale de
l’infundibulum pulmonaire, de la valve pulmonaire et du tronc pulmonaire est enregistrée
(Thomas et al., 1993 ; Le Bobinnec, 1995 ; Kienle, 1998).
(2) La coupe parasternale gauche crâniale petit axe
Cette coupe est obtenue par rotation de la sonde de 90°, dans le sens horaire, à partir
d’une coupe parasternale gauche crâniale grand axe trans-aortique.
Figure 19 : Représentation schématique de l'orientation du plan d’ultrasons et de l'image
échocardiographique obtenue pour une coupe parasternale gauche crâniale petit ax e (à gauche, d’après
Thomas et al., 1993). L’échocardiogramme correspondant, en diastole, apparaît à droite (Service de
médecine (ca rdiologie) ENVL).
RA = atrium droit, TV = valve tricuspide, RV = ventricule d roit, PV = valve pulmonaire, PA = artère
pulmonaire, RC = feuillet coronaire droit de la valve aortique, LC = feuillet coronaire gauch e de la valve
aortique, NC = feuillet non coronaire de la valve aortique.
52
Le cœur droit est enroulé autour de l’aorte, cette dernière étant coupée
transversalement. La chambre d’entrée du sang du ventricule droit est à gauche de l’image, la
chambre de chasse et l’artère pulmonaire sont à droite. Cette coupe est proche de la coupe
parasternale droite petit axe trans-aortique (Thomas et al., 1993 ; Kienle, 1998).
C. L’analyse quantitative de l’échocardiographie en mode
bidimensionnel
La mesure des dimensions cavitaires et pariétales du cœur est préférentiellement
réalisée à partir du mode temps-mouvement. En effet, étant donné le taux élevé de
renouvellement des images en mode temps-mouvement, les limites des structures cardiaques
sont mieux définies et la position d’un « évènement » dans le temps est plus précise qu’en
mode 2D (Jaudon et Perrot, 1989 ; Kienle, 1998 ; Ware, 2007). Toutefois, le mode 2D est
parfois souhaitable, lorsque l’axe de tir TM ne peut pas être placé correctement dans une
région donnée, par exemple lors d’hypertrophie localisée ou lors de cardiopathies avec
remaniements morphologiques importants (Jaudon et Perrot, 1989 ; Boon, 1998 ; Ware,
2007).
1. Les recommandations préalables à la réalisation de mesures
en mode bidimensionnel
L’échocardiogramme est caractérisé par des lignes plus ou moins épaisses représentant
chaque interface acoustique. Le bord le plus près du transducteur est appelé bord d’attaque, le
bord le plus éloigné du transducteur est nommé bord de fuite (Jaudon et Perrot, 1989).
Les images échocardiographiques sont gelées soit en fin de diastole, c'est-à-dire juste
avant la fermeture de la valve mitrale, soit en fin de systole, c'est-à-dire juste avant
l’ouverture de la valve mitrale (O’Grady et al., 1986 ; Boon, 1998).
Les mesures peuvent être effectuées verticalement ou horizontalement sur l’écran. La
résolution axiale étant intrinsèquement meilleure que la résolution latérale, les mesures
axiales seront plus précises que les mesures latérales (Jaudon et Perrot, 1989).
Il faut s’assurer que le faisceau ultrasonore coupe les différentes structures
perpendiculairement et non pas obliquement, ce qui conduirait à d’importantes surestimations
des dimensions évaluées (Côté, 2005).
53
2. La mesure des dimensions de la cavité ventriculaire gauche
a) La mesure du diamètre de la cavité ventriculaire gauche
(1) À partir d’une coupe parasternale droite grand axe 5
cavités
Le diamètre télésystolique et télédiastolique de la cavité ventriculaire gauche est
évalué à partir d’une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités (Boon, 1998).
Figure 20 : Représentation de l’ax e sur lequel sont mesurés le diamètre de la cavité ventriculaire gauche et
les épaisseurs du septum interventriculaire et de la paroi libre du ventricule gauche, à partir d’une coupe
parasternale droite grand ax e 5 cavités (Service de médecine (cardiologie) ENVL).
VG = ventricule gauche, AO = aorte, AG = atrium gauche, VD = ventricule droit.
La mesure se fait sur une ligne perpendiculaire au septum interventriculaire et à la
paroi libre du ventricule gauche, et passant à l’extrémité des valvules mitrales en position
ouverte. Il s’agit de la distance entre le bord de fuite du côté gauche du septum
interventriculaire et le bord d’attaque de la paroi libre du ventricule gauche (Boon, 1998).
(2) À partir d’une coupe parasternale droite petit axe transventriculaire
Il est possible d’évaluer le diamètre de la cavité ventriculaire gauche, en télésystole et
en télédiastole, à partir d’une coupe parasternale droite petit axe au niveau des cordages
tendineux.
54
Figure 21 : Représ entation de l’ax e sur lequel sont mesurés le diamètre de la cavité ventriculaire gauche,
les épaisseurs du septum interventriculaire et de la paroi libre du ventricule gauche, à partir d’une coupe
parasternale droite petit ax e au niveau des cordages tendineux (d’après Boon, 1998).
RV = ventricule droit, IVS = septum interventriculaire, LV = ventricule gauche, LVW = paroi libre du ventricule
gauche.
Les points entre lesquels cette mesure est réalisée se trouvent sur une ligne traversant
perpendiculairement le septum interventriculaire et la paroi libre du ventricule gauche, de
manière à séparer le ventricule en deux moitiés identiques. Cette ligne est perpendiculaire à
celle reliant les cordages tendineux, de chaque côté de l’image échocardiographique. Le
premier point est sur le bord de fuite du septum interventriculaire du côté du ventricule
gauche, le deuxième sur le bord d’attaque de la paroi libre du ventricule gauche (O’Grady et
al., 1986 ; Boon, 1998).
b) La mesure de la longueur de la cavité ventriculaire gauche
Cette longueur n’a pas d’équivalent en mode temps-mouvement.
(1) À partir d’une coupe parasternale droite grand axe 4
cavités
La longueur de la cavité ventriculaire gauche, en télédiastole et en télésystole, peut
être obtenue à partir d’une coupe parasternale droite grand axe 4 cavités.
55
Figure 22 : Représentation des ax es sur lesquels sont mesurées la longueur de la cavité ventriculaire
gauche et les dimensions de l'atrium gauche, à partir d’une coupe parasternale droite grand ax e 4 cavités
(d’après Boon, 1998).
RV = ventricule droit, TV = valve tricuspide, RA = atrium droit, IVS = septum interventriculaire, LV =
ventricule gauch e, MV = valve mitrale, LA = atrium gauche, LVW = paroi libre du ventricule gauche.
Une première ligne joint les deux bords de l’anneau mitral. La longueur du ventricule
gauche est alors mesurée le long d’une deuxième ligne reliant le milieu de la première à
l’apex cardiaque (O’Grady et al., 1986 ; Boon, 1998).
(2) À partir d’une coupe parasternale droite grand axe 5
cavités modifiée
Une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités modifiée, pour que l’atrium gauche
et la valve mitrale soient tout juste visibles et qu’une partie de l’aorte ascendante apparaisse,
peut aussi être utilisée.
56
Figure 23 : Représenta tion des ax es sur lesquels est mesurée la longueur de la cavité ventri culaire gauche
à partir d’une coupe parasternale droite grand ax e 5 cavités modifiée (d’après Boon, 1998).
RV = ventricule droit, TV = valve tricuspide, RA = atrium droit, IVS = septum interventriculaire, LV =
ventricule gauch e, AO = aorte, LA = atrium gauche, LVW = paroi libre du ventricule gauche.
La longueur de la cavité ventriculaire gauche est alors mesurée le long d’une ligne
allant de l’apex cardiaque au milieu d’une deuxième ligne longeant l’anneau aortique du côté
ventriculaire ou au point de jonction entre la valve mitrale et la valve aortique (O’Grady et al.,
1986 ; Boon, 1998).
(3) À partir d’une coupe apicale gauche 4 cavités
La longueur de la cavité ventriculaire gauche peut être évaluée sur une coupe apicale
gauche 4 cavités.
57
Figure 24 : Représ entation de l’ax e sur lequel est mesurée la longueur de la cavité ventriculaire gauche à
partir d’une coupe apicale gauche 4 cavités (d’après Boon, 1998).
RV = ventricule droit, TV = valve tricuspide, RA = atrium droit, IVS = septum interventriculaire, IAS = septum
interatrial, LV = ventricule gauche, MV = valve mitrale, LA = atrium gauche.
Elle correspond alors à la distance entre l’apex cardiaque et le milieu d’une ligne
joignant les deux côtés de l’anneau mitral (Boon, 1998).
3. La mesure de l’épaisseur du septum interventriculaire et de la
paroi libre du ventricule gauche
Les épaisseurs du septum interventriculaire et de la paroi libre du ventricule gauche,
en télédiastole et en télésystole, sont évaluées le long des mêmes lignes que celles permettant
de mesurer le diamètre du ventricule gauche (figures 20 et 21) ; du bord de fuite de
l’endocarde du côté du ventricule droit au bord de fuite de l’endocarde du côté du ventricule
gauche pour le septum, du bord d’attaque de l’endocarde de la paroi libre du ventricule
gauche au bord d’attaque du péricarde pour la paroi libre du ventricule gauche (O’Grady et
al., 1986 ; Boon, 1998).
4. La mesure du diamètre de l’aorte et de l’atrium gauche
a) La mesure des diamètres aortique et atrial gauche à partir
d’une coupe parasternale droite petit axe trans-aortique
Les diamètres de l’aorte et de l’atrium gauche peuvent être déterminés sur une coupe
parasternale droite petit axe au niveau de la valve aortique, gelée en télésystole.
58
Figure 25 : Représenta tion des ax es sur lesquels sont mesurés les diamètres de l'atrium gauche et de
l'aorte, à partir d’une coupe parasternale droite petit ax e au niveau de la valve aortique, gelée en
télésystole (Service de médecine (ca rdiologie) ENVL).
AO = aorte, LA = atrium gauche.
Le diamètre de l’aorte est alors mesuré le long de la commissure entre les feuillets non
coronaire et coronaire droit de la valve aortique, juste après la fermeture de cette valve. Le
diamètre de l’atrium gauche se mesure sur la même image, dans le prolongement d’une ligne
passant par la commissure entre les feuillets non coronaire et coronaire gauche de la valve
aortique (Rishniw et Erb, 2000) (figure 25 à gauche). Certains auteurs mesurent les diamètres
aortique et atrial sur une même ligne, longeant la commissure entre les feuillets non coronaire
et coronaire gauche de la valve aortique (Hansson et al., 2002) (figure 25 à droite).
b) La mesure des diamètres de l’atrium gauche à partir d’une
coupe parasternale droite grand axe 4 cavités ou d’une coupe
apicale gauche 4 cavités modifiée
Une autre méthode de mesure du diamètre de l’atrium gauche est possible à partir
d’une coupe parasternale droite grand axe 4 cavités ou d’une coupe apicale gauche 4 cavités.
Figure 26 : Représentation des ax es sur lesquels sont mesurés les diamètres apico-basilaire et latéro médial de l’atrium gauche, à partir d’une coupe parasternale droite grand ax e 4 cavités (d’après Rishniw
et Erb, 2000).
LV = ventricule gauche, LA = atrium gauche, PA = artère pulmonaire.
59
Une première ligne, appelée ligne de référence, joint les bords de l’anneau mitral côté
atrial, sur une image enregistrée juste avant l’ouverture des valvules mitrales, c'est-à-dire en
télésystole. Une deuxième ligne coupe la première perpendiculairement et divise l’atrium
gauche en deux parties les plus égales possibles. Elle permet ainsi de mesurer le diamètre
apico-basilaire de l’atrium gauche, allant du plafond de l’atrium à la ligne de référence. Une
troisième ligne coupe la deuxième perpendiculairement, de manière à diviser l’atrium en deux
parties égales. Sur la coupe parasternale droite grand axe 4 cavités, elle fournit le diamètre
latéro-médial de l’atrium gauche, allant du septum interatrial jusqu’à la paroi de l’atrium
gauche. Sur une coupe apicale gauche 4 cavités, il s’agit du diamètre antéro-postérieur de
l’atrium gauche (O’Grady et al., 1986 ; Boon, 1998 ; Rishniw et Erb, 2000).
c) La mesure du diamètre aortique à partir d’une coupe
parasternale droite grand axe 5 cavités
Le diamètre aortique télédiastolique est mesuré sur une coupe parasternale droite
grand axe 5 cavités, qui permet la meilleure visualisation de la valve aortique et qui maximise
la taille de l’aorte.
Figure 27 : Représentation des ax es sur lesquels est mesuré le diamètre de l'aorte, au niveau de la valv e
aortique et au niveau du sinus de Valsalva, à partir d’une coupe parasternale droite grand ax e 5 cavités
(d’après Boon, 1998).
RV = ventricule droit, TV = valve tricuspide, RA = atrium droit, IVS = septum interventriculaire, LV =
ventricule gauch e, AOV = valve aortique, AO = aorte, MV = valve mitrale, LA = atrium gauche, RMPA = artère
pulmonaire droite, LVW = paroi libre du ventricule gauche.
Une première mesure est réalisée au niveau de l’anneau aortique, sur une ligne passant
par les deux bords de cet anneau. Une deuxième mesure est réalisée sur une ligne parallèle à
la précédente passant au niveau du sinus de Valsalva (O’Grady et al., 1986 ; Boon, 1998).
60
d) La mesure du diamètre aortique à partir d’une coupe apicale
gauche 2 cavités trans-aortique
Une coupe apicale gauche 2 cavités trans-aortique, gelée en télédiastole, peut aussi
être utilisée pour mesurer le diamètre aortique.
Figure 28 : Représ entation schématique de la méthode utilisée pour mesurer l e diamètre ao rtique, au
niveau de la valve aortique, du sinus de Valsalva et de l'aorte ascendante, à partir d’une coupe apicale
gauche 2 cavités trans-aortique (schémas de Thomas et al., 1993 modifié).
1. Tracé de la ligne de référence ; 2. Tracé de l a ligne sur laqu elle est mesuré l e diamètre aortique au niveau du
sinus de Valsalva ; 3. Tracé de la ligne sur laquelle est mesuré le diamètre de l’aorte ascendant e.
LV = ventricule gauche, LA = atrium gauche, AO = aorte, RVO = chambre de chasse du ventricule droit.
1
2
3
Une ligne de référence passant par les bords de l’anneau aortique est tracée. Le
diamètre au niveau du sinus de Valsalva est déterminé sur une ligne parallèle à la ligne de
référence, et permettant d’obtenir le plus grand diamètre. Le diamètre de l’aorte ascendante
est estimé distalement au sinus de Valsalva, éloigné de l’axe permettant la mesure du
diamètre du sinus de Valsalva d’une longueur égale à la moitié de cette mesure (O’Grady et
al., 1986 ; Boon, 1998).
5. La mesure de la surface de l’atrium gauche et de l’aorte
L’aire est mesurée automatiquement par planimétrie. Il suffit pour cela de tracer les
limites de la surface concernée (O’Grady et al., 1986 ; Boon, 1998).
61
Figure 29 : Méthode de mesure des surfaces atriale gauche et ao rtique à partir d’une coupe parasternale
droite petit ax e trans-aortique (Service de médecine (cardiologie) ENVL).
Après avoir tracé les limites de l’atrium et de l’aorte, l’échograph e calcule automatiquement l’aire d e ces d eux
structures.
6. Le calcul du volume de la cavité ventriculaire gauche
De nombreuses méthodes ont été proposées pour calculer le volume de la cavit é
ventriculaire gauche en télésystole et en télédiastole (Pombo et al., 1971 ; Eaton et al., 1979 ;
Folland et al., 1979 ; Gueret et al., 1980 ; Wyatt et al., 1980). La plupart sont basées sur des
hypothèses concernant la géométrie de ce ventricule. Or ces hypothèses sont souvent
erronées, en particulier dans le cas d’un cœur pathologique. Il est recommandé d’utiliser la
formule de Simpson modifiée, communément appelée méthode des disques (Schiller et al.,
1989). Cette technique est basée sur deux coupes perpendiculaires du ventricule gauche, sur
lesquelles les muscles papillaires ne sont pas visibles : la coupe apicale gauche 4 cavités et la
coupe apicale gauche 2 cavités trans-mitrale.
62
Figure 30 : Représentation schéma tique de la méthode de cal cul du volume de la cavité ventri culaire
gauche selon la méthode de Simpson modifiée (d’après Boon, 1998).
LA = atrium gauch e, RV = ventricule droit, RA = atrium droit, IVS = septum interventriculaire, IAS = septum
interatrial, ai = diamètre de la cavité ventriculaire gau che au niveau de la section i sur la coupe apical e gauch e 2
cavités trans-mitral e (en cm), bi = diamètre de la cavité ventri culaire g auch e au niveau d e la section i sur la
coupe apicale gauch e 4 cavités (en cm), L = longueur de la cavité ventricul aire g auch e dans son grand ax e (en
cm).
Le ventricule gauche est divisé dans son grand axe en 20 disques (ou sections)
parallèles. Le volume de chaque disque est calculé par la formule suivante : v = π/4 × ai × bi ×
L/20, où v est le volume du disque (en cm3), ai le diamètre de la cavité ventriculaire gauche
au niveau de la section i sur la coupe apicale gauche 2 cavités trans-mitrale (en cm), bi le
diamètre de la cavité ventriculaire gauche au niveau de la section i sur la coupe apicale
gauche 4 cavités (en cm) et L la longueur de la cavité ventriculaire gauche dans son grand axe
(en cm). Le volume global de la cavité ventriculaire gauche s’obtient en faisant la somme du
volume de chaque disque (Schiller et al., 1989).
Il est possible de diviser la cavité ventriculaire en un moins grand nombre de disques.
Toutefois, au moins 4 sont indispensables pour que cette technique reste fiable (Weiss et al.,
1983).
Cette méthode est relativement indépendante de la forme du ventricule gauche
(Schiller et al., 1989). Elle donne une bonne estimation du volume ventriculaire, même en
présence d’asymétrie (Gueret et al., 1980).
Lorsqu’une seule coupe est accessible, une autre technique permet d’estimer le volume
ventriculaire à partir de l’aire et de la longueur de la cavité ventriculaire gauche, dans un seul
plan. Les résultats obtenus sont toutefois moins précis que ceux qui sont issus de la méthode
des disques (Schiller et al., 1989 ; Kienle, 1998).
63
Figure 31 : Représentation schéma tique de la méthode de cal cul du volume de la cavité ventri culaire
gauche à partir d'un plan de coupe unique (d’après Schiller et al., 1989).
V = volume de la cavité ventri culaire g auch e (en cm3 ), A = aire de la cavité ventri culaire g auch e (en cm²), L =
longueur de la cavité ventriculaire gauche (en cm), LA = atrium gauche.
Le volume ventriculaire gauche télésystolique reflète la fonction systolique du
myocarde gauche (In Drouard-Haelewyn, 1998).
7. Le calcul de la masse du ventricule gauche
Tout comme pour le volume ventriculaire, plusieurs techniques ont été proposées pour
calculer la masse du ventricule gauche. Toutes sont basées sur le même principe : le volume
délimité par l’endocarde est soustrait au volume délimité par l’épicarde, ce qui permet de
déterminer le volume du myocarde ; ce dernier est alors multiplié par la densité myocardique
(1,05 g/mL) pour obtenir la masse du ventricule gauche (Wyatt et al., 1979 ; Schiller et al.,
1983). Deux méthodes sont recommandées : la méthode aire-longueur et la méthode de
l’ellipse tronquée (Schiller et al., 1989).
La masse ventriculaire est la même tout au long du cycle cardiaque. Bien différencier
les muscles papillaires de la surface endocardique est toutefois plus facile en diastole qu’en
systole. Les mesures réalisées en diastole doivent alors l’être avant la contraction atriale, ce
qui permet la meilleure visualisation des limites du myocarde (Wyatt et al., 1979 ; Schiller et
al., 1983 ; Schiller et al., 1989 ; Boon, 1998).
Dans un premier temps, une coupe parasternale droite petit axe au niveau de
l’extrémité des muscles papillaires est réalisée.
64
Figure 32 : Représenta tion schématique de la méthode de calcul de l'épaisseur myocardique du ventricule
gauche, première étape pour l’estimation de la masse ventriculaire gauche (d’après Boon, 1998).
t = épaisseur du myocarde (en cm), A2 = aire du ventricule gauche (cavité ventricul aire, septum interventriculaire
et paroi libre du ventricule gauche) (en cm² ), A1 = aire de la cavité ventriculaire gauche (en cm²).
La surface de la zone délimitée par l’endocarde, ainsi que celle délimitée par
l’épicarde, sont mesurées par planimétrie. Or, en assimilant le ventricule à un cercle dans
l’image considérée, l’aire peut aussi se calculer par la formule suivante : A = πr² où A est
l’aire du cercle et r son rayon. Les rayons de la cavité ventriculaire et du ventricule dans sa
globalité (c'est-à-dire incluant l’épaisseur myocardique) sont donc mesurés et permettent de
calculer l’épaisseur du myocarde gauche (Schiller et al., 1989).
Sur une coupe apicale gauche 4 cavités ou 2 cavités trans-mitrale, la cavit é
ventriculaire gauche est assimilée à une ellipse.
65
Figure 33 : Représ entation schématique de la méthode de calcul de la masse ventriculaire gauche selon la
méthode de l'ellipse tronquée et selon la méthode aire-longueur (d’après Boon, 1998 modifié).
a = longueur de l’axe semi-majeur (en cm), d = longueur de l’axe semi-majeur tronqué (en cm), b = longueur de
l’axe semi-mineur (en cm), c'est-à-dire la rayon d e l’ellipse le plus grand, t = épaisseur du myocarde (en cm), A2
= aire du v entricule gau che (en cm²) (cavité ventricul aire, septum interv entriculai re et paroi libre du ventricul e
gauche), A1 = aire de la cavité ventriculaire gau che (en cm²), LV mass (AL) = formule pour le calcul de la masse
ventriculaire gau che p ar l a méthode aire-longueur, LV mass (TE) = fo rmule pour l e calcul de la mass e
ventriculaire gauche par la méthode de l’ellipse tronquée.
Il faut alors déterminer le rayon de cette ellipse dans son petit axe, au niveau du
diamètre maximal (c'est-à-dire à l’extrémité des muscles papillaires), or ce rayon vient d’être
calculé lors de l’étape précédente. Le grand axe de l’ellipse est divisé en deux parties,
séparées par le petit axe déterminé précédemment : le segment de l’apex du cœur au petit axe
est appelé axe semi-majeur, le segment du petit axe à la valve mitrale est appelé axe semimajeur tronqué (Schiller et al., 1989). Plusieurs formules permettent le calcul de la masse
ventriculaire gauche à partir de ces données (voir figure 33).
8. Le calcul du rapport diamètre atrial gauche/diamètre aortique
Il existe une relation étroite chez le chien entre le diamètre de l’aorte et celui de
l’atrium gauche. L’augmentation de ce rapport traduit soit une dilatation atriale, soit une chute
du débit cardiaque, soit une association de ces deux anomalies (Chetboul et al., 1999).
9. Le calcul des indices de la fonction systolique ventriculaire
gauche
a) La fraction d’éjection
La fraction d’éjection (FE), exprimée en %, se calcule selon la formule suivante :
FE = (Vd – Vs)/Vd
66
Où Vd est le volume télédiastolique de la cavité ventriculaire gauche et Vs le volume
télésystolique de la cavité ventriculaire gauche (Drouard-Haelewyn, 1998 ; Chetboul et al.,
1999).
La fraction d’éjection mesure le pourcentage de volume télédiastolique éjecté à chaque
cycle cardiaque (Kienle, 1998).
b) Le volume d’éjection
Le volume d’éjection (VE) se calcule selon la formule suivante :
VE = Vd – Vs
Il représente le volume de sang éjecté (en mL) lors de chaque contraction ventriculaire
(M oïse et Fox, 1999).
c) Le débit cardiaque
Le débit cardiaque (DC) représente le volume de sang éjecté par unité de temps (en
mL/minute). Il se calcule selon la formule suivante :
DC = VE × FC
Où FC est la fréquence cardiaque.
La chute du débit cardiaque est un indice le plus souvent tardif de dysfonctionnement
myocardique. En effet, le débit cardiaque ne s’effondre que lorsque tous les mécanismes
compensateurs sont dépassés (Drouard-Haelewyn, 1998 ; Kienle, 1998).
En résumé :
L’échocardiographie en mode bidimensionnel consiste en l’utilisation d’un
faisceau plan d’ultrasons pour réaliser des coupes longitudinales et transversales
du cœur.
Lors de chaque examen échocardiographique en mode bidimensionnel,
certaines coupes doivent être recherchées systématiquement, pour s’assurer d’une
visualisation complète des différentes structures cardiaques. Le mode d’obtention
et la description de ces coupes ont été établis chez l’homme, puis étendus à
l’animal. Toutefois, étant donnée la variabilité de conformation thoracique et
cardiaque chez le chien, il ne faudra pas toujours suivre rigoureusement les
indications concernant la position et l’orientation de la sonde, mais plutôt varier
les incidences jusqu’à l’obtention de l’image souhaitée sur l’écran de l’échographe.
L’échocardiographie en mode bidimensionnel a une visée essentiellement
qualitative. Toutefois, elle est préférée au mode temps-mouvement pour la mesure
67
des diamètres aortique et atrial gauche et pour l’estimation du volume et de la
masse ventriculaires gauches. Les autres mesures ne seront réalisées en mode
bidimensionnel que lorsque le mode temps-mouvement ne permet pas de placer
l’axe de tir de façon adéquate.
III. L’examen échocardiographique en mode temps-mouvement
A. Le principe et les intérêts du mode temps-mouvement
L’échocardiographie en mode temps-mouvement (TM ) est l’exploration non invasive
des structures cardiaques par un faisceau ultrasonore linéaire.
Ce faisceau ultrasonore est représenté par une ligne, appelée axe de tir ou curseur TM ,
positionnée sur l’écran de l’échographe à partir de coupes en mode 2D obtenues par abord
parasternal droit (Boon, 1998). Ce faisceau doit être perpendiculaire aux structures
visualisées. Une représentation graphique de la position des diverses structures traversées en
fonction du temps apparaît sur l’écran de l’échographe (Le Bobinnec, 1995 ; M artin,
1995 ; M aï, 2002b ; Tobias et Nautrup, 2005 ; Lang, 2006).
Ce mode rend possible une analyse fine des mouvements rapides, tels que les
mouvements valvulaires, qui sont peu perceptibles en mode 2D. D’autre part, il est préféré au
mode 2D pour effectuer une étude chiffrée et, par la même, objective de la taille des structures
cardiaques (parois, cavités) et de la fonction cardiaque. Cette analyse quantitative est le
complément direct de l’analyse qualitative, morphologique et fonctionnelle, permise par
l’échocardiographie en mode 2D (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002b).
B. La description des coupes obtenues en mode tempsmouvement
Trois coupes principales sont obtenues en mode TM : la coupe trans-ventriculaire, la
coupe trans-mitrale et la coupe trans-aortique.
Par convention, les structures qui s’éloignent du transducteur ont un mouvement dit
« postérieur » et les structures qui s’en approchent ont un mouvement dit « antérieur » (M aï,
2002b).
1. La coupe trans-ventriculaire
a) Le mode d’obtention de la coupe trans-ventriculaire
La coupe TM trans-ventriculaire est obtenue soit à partir de la coupe 2D parasternale
droite grand axe 5 cavités, soit à partir de la coupe 2D parasternale droite petit axe transventriculaire (Boon, 1998 ; Chetboul et al., 1999 ).
68
Figure 34 : Représentation schématique de la position de l'ax e de tir TM pour l'obtention d'une coupe TM
trans-ventri culaire, à partir d’une coupe 2D parasternale droite grand ax e 5 cavités (à gauche, d’après
Boon, 1998) et d’une coupe 2D parasternale droite petit ax e trans-ventriculaire (à droite, d’après
Durantet, 1999).
En ce qui concerne la coupe petit axe, il faut rechercher dans un premier temps une
image où le ventricule gauche est parfaitement circulaire. Après avoir repérer les muscles
papillaires, le transducteur est réorienté jusqu’à ce que le plan de coupe passe par l’endroit où
ces muscles donnent naissance aux cordages tendineux. Le curseur TM est alors placé au
niveau du diamètre équatorial du ventricule gauche, à égale distance de chaque extrémité des
muscles papillaires (De M adron, 1995b ; Le Bobinnec, 1995).
En ce qui concerne la coupe grand axe, l’axe de tir est calé de façon à traverser le
septum interventriculaire et la paroi libre du ventricule gauche au niveau des cordages
tendineux de la valve mitrale. Il est nécessaire que le faisceau ultrasonore coupe les parois
ventriculaires perpendiculairement. La paroi libre du ventricule gauche et le septum
interventriculaire ont alors des épaisseurs similaires (De M adron, 1995b ; Le Bobinnec,
1995 ; Chetboul et Pouchelon, 1995).
Le positionnement du faisceau TM est plus aisé sur la coupe petit axe. Il est impératif
de s’assurer de l’orthogonalité du faisceau TM par rapport aux structures traversées et de
s’attacher à obtenir un bon synchronisme entre contractions septales et pariétales (Le
Bobinnec, 1995). Une mauvaise incidence peut faire apparaître un septum hyperkinétique et
une paroi libre ventriculaire plate ou inversement (De M adron, 1983a).
b) La description de la coupe trans-ventriculaire (figure 35)
Sont ainsi visualisés, de haut en bas de l’écran, la paroi libre du ventricule droit, la
cavité du ventricule droit (souvent restreinte à ce niveau), le septum interventriculaire, la
cavité du ventricule gauche et la paroi libre du ventricule gauche (Le Bobinnec, 1995).
69
Figure 35 : Echocardiogramme TM trans-ventriculaire (en haut, Service de médecine (cardiologie)
ENVL) et sa représentation schématique (en bas, d’après Boon, 1998).
RVW = paroi libre du ventricul e droit, RV = cavité v entriculaire droite, IVS = septum interv entriculaire, LV =
cavité ventriculai re gau che, CT = cordages tendineux, D = diastole, S = systole, LVW = paroi libre du ventricule
gauche, P = péricarde, RA = atrium droit, AO = aorte, LA = atrium gauche, PA = artère pulmonaire.
70
Le septum interventriculaire et la paroi libre du ventricule gauche se rapprochent en
systole et s’écartent en diastole.
Le nadir du déplacement systolique septal précède dans le temps l’excursion
antérieure maximale de la paroi libre du ventricule gauche. Il existe donc un léger décalage
entre les mouvements de ces deux parois, le septum étant dépolarisé quelques millisecondes
avant la paroi libre du ventricule gauche (De M adron, 1983a).
En diastole, trois phases peuvent être distinguées : la phase de remplissage rapide,
pendant le premier tiers de la diastole, où le septum interventriculaire et la paroi libre du
ventricule gauche s’écartent rapidement ; la phase de remplissage lent, pendant la plus grande
partie des deux derniers tiers de la diastole, où le diamètre interne ventriculaire gauche reste
constant ; la systole auriculaire avec un léger écartement du septum interventriculaire et de la
paroi libre du ventricule gauche (De M adron, 1983a). Un petit mouvement septal postérieur
est présent en protodiastole : il résulte soit du remplissage légèrement désynchronisé des deux
ventricules, soit du mouvement de détorsion du cœur (Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002b).
L’amplitude du mouvement septal est inférieure à l’amplitude du mouvement de la
paroi libre du ventricule gauche chez un chien normal (M aï, 2002b). Certains l’attribuent à un
déplacement du cœur en systole vers le transducteur, ce déplacement accentuant l’excursion
de la paroi libre du ventricule gauche et atténuant celle du septum (Chetboul et al., 1999).
2. La coupe trans-mitrale
a) Le mode d’obtention de la coupe trans-mitrale
Cette coupe est obtenue soit à partir de la coupe 2D parasternale droite grand axe 4 ou
5 cavités, soit à partir de la coupe 2D parasternale droite petit axe trans-mitrale (M aï, 2002b).
Figure 36 : Représentation schématique de la position de l'ax e de tir TM pour l'obtention d'une coupe TM
trans-mitral e, à partir d’une coupe 2D parasternale droite grand ax e 5 cavités (à gauche, d’après Boon,
1998) et d’une coupe 2D parasternale droite petit ax e trans-mitrale (à droite, d’après Durantet, 1999).
L’axe de tir TM passe à travers le septum interventriculaire, l’extrémité des deu x
feuillets de la valve mitrale et à proximité du sillon atrio-ventriculaire (De M adron, 1995b ;
Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et al., 1999).
71
Figure 37 : Echocardiogramme TM trans-mi tral (en haut, Service de médecine (cardiologie) ENVL) et sa
représ entation schématique (en bas, d’après Boon, 1998).
RVW = paroi libre du ventricul e droit, RV = cavité v entriculaire droite, IVS = septum interv entriculaire, LV =
cavité ventricul aire gau che, MV = valve mitrale, D = diastole, S = systole, LVW = paroi libre du ventricule
gauche, P = péricarde, RA = atrium droit, AO = aorte, LA = atrium gauche, PA = artère pulmonaire.
72
b) La description de la coupe trans-mitrale (figure 37)
Le ventricule droit apparaît en haut de l’écran, avec sa paroi libre, sa cavité et parfois
des fragments tricuspidiens (Le Bobinnec, 1995).
En dessous se trouve le septum interventriculaire (Le Bobinnec, 1995).
Le ventricule gauche est imagé en bas de l’écran, avec sa cavité dans laquelle les
valvules mitrales sont visibles, puis sa paroi libre traversée dans une zone proche de la
jonction avec l’atrium gauche (Le Bobinnec, 1995).
Pendant la diastole, le feuillet septal de la valve mitrale décrit un mouvement en M et
le feuillet pariétal dessine un M renversé d’amplitude plus faible (Chetboul et al., 1999). Une
lettre est attribuée pour chaque évènement du mouvement de la valvule septale (M artin,
1995 ; Kienle, 1998 ; M aï, 2002b) :
• C : point de fermeture de la valvule septale.
• D : fin de fermeture systolique de la valvule septale.
• E : ouverture maximale de la valvule septale en début de diastole, correspondant au
remplissage passif du ventricule gauche.
• F : point de fermeture partielle de la valvule septale en mi-diastole.
• A : ouverture de la valvule septale en fin de diastole, correspondant à la contraction
atriale.
En systole, les deux feuillets mitraux sont accolés et présentent un mouvement
antérieur (De M adron, 1983a ; Henik, 1996).
3. La coupe trans-aortique
a) Le mode d’obtention de la coupe trans-aortique
La coupe TM trans-aortique est obtenue soit à partir de la coupe 2D parasternale droite
grand axe 5 cavités, soit à partir de la coupe 2D parasternale droite petit axe trans-aortique
(De M adron, 1995b ; M aï, 2002b).
Figure 38 : Représentation schématique de la position de l'ax e de tir TM pour l'obtention d'une coupe TM
trans-aortique, à partir d’une coupe 2D parasternale droite g rand ax e 5 cavités (à gauche, d’après Boon,
1998) et d’une coupe 2D parasternale droite petit ax e trans-aortique (à droite, d’après Durantet, 1999).
73
Figure 39 : Echocardiogramme TM trans-aortique (en haut, Service de médecine (ca rdiologie) ENVL) et
sa représentation schématique (en bas, d’après Boon, 1998).
RA = atrium droit, AO = aorte, AV ou AOV = valve aortique, S = systole, D = diastole, LA = atrium gauche, TV
= valve tricuspide.
74
L’axe de tir TM passe par le coeur droit (De M adron, 1983a ; De M adron, 1995b ;
Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002b), puis par l’aorte et enfin par une partie de l’atrium gauche.
La racine aortique et les cuspides aortiques sont coupées de façon strictement perpendiculaire
(De M adron, 1995b ; Chetboul et al., 1999 ).
b) La description de la coupe trans-aortique (figure 39)
En haut de l’écran se trouve le cœur droit (Le Bobinnec, 1995).
La paroi antérieure et la paroi postérieure de l’aorte évoluent en parallélisme parfait.
Elles remontent vers la sonde en systole, sous l’effet de l’éjection ventriculaire et du
remplissage atrial, et redescendent en diastole (Le Bobinnec, 1995 ; Kienle, 1998 ; Chetboul
et al., 1999).
Le feuillet coronaire gauche de la valve aortique se déplace vers la paroi postérieure de
l’aorte au cours de la systole, puis retourne vers le centre de l’aorte pendant la diastole. Une
seconde valvule sigmoïde est plus difficilement imagée ; elle présente un mouvement en
miroir de celui de la valvule coronaire gauche. L’ensemble des deux feuillets forme alors un
parallélogramme en systole, parfois appelé « boîte aortique » (Le Bobinnec, 1995 ; Henik,
1996 ; Kienle, 1998 ; M aï, 2002b).
En bas de l’écran apparaît l’atrium gauche, coupé plus précisément au niveau de son
auricule. Son diamètre est maximal en télésystole (Le Bobinnec, 1995 ; M aï, 2002b).
C. L’analyse quantitative de l’échocardiographie en mode
temps-mouvement
L’analyse quantitative en échocardiographie est l’apanage du mode TM . Toutefois,
l’examen en mode TM n’est pas toujours de bonne qualité, ce qui peut engendrer des résultats
erronés. Dans ce cas, il vaut mieux réaliser une étude quantitative en mode 2D (Jaudon et
Perrot, 1989).
1. Les recommandations préalables à la réalisation de mesures
en mode temps-mouvement
Les diamètres endocavitaires et les épaisseurs septale et pariétale se mesurent selon les
critères de l’American Society of Echocardiography (ASE) (Sahn et al., 1978). L’ASE est une
organisation regroupant des experts en échocardiographie chez l’homme. Les
recommandations qu’elle publie, concernant la réalisation de l’examen échocardiographique,
permettent la répétition des mesures au cours du temps et la comparaison des résultats obtenus
par des manipulateurs différents. Ces recommandations ont été établies pour l’homme, mais
sont bien souvent applicables à l’animal (Chetboul et al., 1999).
La méthode la plus fiable est celle dans laquelle les mesures sont faites de bord
d’attaque à bord d’attaque (M artin, 1995 ; De M adron, 1995b ; Drouard-Haelewyn, 1995) : en
effet, le bord d’attaque est fixe d’un échographe à l’autre, alors que le bord de fuite varie en
fonction de l’appareil et du réglage du gain (Boon, 1998).
75
Les mesures en télédiastole sont prises au début du complexe QRS (Sahn et al., 1978 ;
Kienle, 1998 ; Boon, 1998 ; Drouard-Haelewyn, 1998 ; M oïse et Fox, 1999). Les mesures en
télésystole doivent être réalisées à la fin de l’onde T (De M adron, 1995ab ; Chetboul et
Pouchelon, 1995 ; M aï, 2002b ; Henik, 2001).
La fiabilité des mesures dépend entièrement de l’exactitude de l’emplacement de l’axe
d’exploration. Une traversée oblique des interfaces réfléchissantes par le faisceau ultrasonore
peut majorer les dimensions cavitaires et pariétales d’une valeur suffisante pour en fausser
l’interprétation (Drouard Haelewyn, 1995). Ainsi, l’image 2D apparaît comme un guide
indispensable au positionnement précis du faisceau TM (Chetboul et al., 1999).
Un très grand nombre de données quantitatives ont été étudiées. En pratique, beaucoup
d’entre elles sont d’une utilité faible, voire nulle, à cause de leur peu d’intérêt réel ou de leur
répétitivité douteuse (Le Bobinnec, 1988). Nous ne verrons ici que les plus usitées.
2. Les mesures directes
a) La mesure des dimensions cavitaires et pariétales du
ventricule gauche
La mesure des épaisseurs des parois et du diamètre de la cavité du ventricule gauche
est réalisée à partir de la coupe TM trans-ventriculaire.
Figure 40 : Représentation schématique de la méthode pour mesurer le diamètre cavitai re du ventricule
gauche et les épaisseurs septale et pariétale, en télésystole et en tél édiastole, à partir d’une coupe TM
trans-ventri culaire (d’après Jaudon, 1990).
76
Tableau 3 : Présentation des structures mesurées sur une coupe TM trans-ventri culaire, avec la méthode
correspondante permettant l'obtention de ces mesures.
Paramètres
Définition
SIVd et
SIVs
Épaisseur télédiastolique et
télésystolique du septum interventriculaire
PVGd
Épaisseur télédiastolique de la paroi
libre du ventricule gauche
PVGs
Épaisseur télésystolique de la paroi
libre du ventricule gauche
VGd et
VGs
Diamètre interne télédiastolique et
télésystolique du ventricule gauche
Méthode de mesure
Du bord d’attaque de l’endocarde du
côté droit du septum
interventriculaire au bord d’attaque
de l’endocarde du côté gauche du
septum interventriculaire (De
M adron, 1983a ; Henik, 1996).
Du bord d’attaque de l’endocarde de
la paroi libre du ventricule gauche au
bord d’attaque du péricarde (Henik,
1996 ; Chetboul, 1999).
M esure effectuée au maximum de
l’excursion antérieure de la paroi
libre du ventricule gauche, du bord
d’attaque de l’endocarde de cette
paroi au bord d’attaque du péricarde
(Jaudon, 1990).
Du bord d’attaque de l’endocarde du
côté gauche du septum
interventriculaire au bord d’attaque
de l’endocarde de la paroi libre du
ventricule gauche (Henik, 1996 ;
Boon, 1998).
La décroissance du diamètre ventriculaire droit est rapide avec le déplacement de
quelques millimètres de l’axe TM . Ainsi, sa mesure ne semble pas répondre aux exigences de
fiabilité et de répétabilité requises. D’autre part, la visualisation de l’endocarde droit est
délicate chez le chien sain. C’est pourquoi les dimensions ventriculaires droites sont rarement
mesurées ; néanmoins, si cela est le cas, les résultats doivent être interprétés avec précaution
(Jaudon et Perrot, 1989 ; Baumwart et al., 2005).
b) Les mesures au niveau de la valve mitrale
Ces mesures sont réalisées à partir de la coupe TM trans-mitrale (Chetboul et al.,
1999).
77
Figure 41 : Représentation schéma tique de la méthode pour mesurer la distance E-s eptum
interventri culaire à partir d’une coupe TM trans-mitrale (d’après Jaudon, 1990).
La distance entre le point E, c'est-à-dire le point d’excursion maximale de la valvule
mitrale septale pendant la phase de remplissage passif, et le septum interventriculaire
constitue un indice indirect de la fonction ventriculaire gauche. Cette distance dépend du
volume passant par la valve mitrale en protodiastole (Boon, 1998 ; Chetboul et al., 1999).
D’autres indices ont été proposés, parmi lesquels la pente EF et la rapidité de
fermeture de la valve mitrale (segment A-C). M ais beaucoup d’entre eux sont moins
intéressants depuis l’utilisation en pratique courante du mode Doppler (De M adron, 1995a ;
De M adron, 1995b ; Chetboul et al., 1999).
c) La mesure des diamètres aortique et atrial gauche
Cette mesure est effectuée à partir de la coupe TM trans-aortique (Chetboul et al.,
1999).
Il est difficile de faire en sorte que l’axe de tir du mode TM traverse bien le corps de
l’atrium gauche et non pas son auricule (De M adron, 1995a ; Chetboul et al., 1999 ; Rishniw
et Erb, 2000 ; Hansson et al., 2002). Ceci peut conduire à des sous-estimations importantes du
diamètre de l’atrium gauche. En particulier, une dilatation gauche modérée peut passer
inaperçue si la partie imagée n’est pas encore dilatée, puisque l’atrium gauche n’est pas
visible dans son intégralité (Hansson et al., 2002). C’est pourquoi les diamètres de l’aorte et
de l’atrium gauche sont préférentiellement mesurés à partir de coupes 2D (De M adron,
1995a ; Chetboul et al., 1999 ; Rishniw et Erb, 2000 ; Hansson et al., 2002).
78
Figure 42 : Représentation schématique de la méthode pour mesurer les diamètres de l'aorte et de
l'atrium gauche à partir d’une coupe TM trans-aortique (d’après Jaudon, 1990).
Tableau 4 : Présentation des structures mesurées sur une coupe TM trans-aortique, avec la méthode
correspondante permettant l'obtention de ces mesures.
Paramètres
Définition
AG
Diamètre de
l’atrium
gauche en
télésystole
AO
Diamètre de
l’aorte en
télédiastole
Méthode de mesure
M esure effectuée à la fin de la systole ventriculaire (soit au
moment où le diamètre atrial est maximal soit à la fin de
l’onde T), du bord d’attaque de la paroi aortique postérieure
au bord d’attaque de la paroi libre de l’atrium gauche (Sahn
et al., 1978 ; De M adron, 1983a ; Henik, 1996). L’épaisseur
de la paroi aortique postérieure est ainsi inclue et l’épaisseur
de la paroi de l’atrium est exclue (M artin, 1995).
M esure effectuée au début de l’onde Q, du bord d’attaque de
la paroi aortique antérieure au bord d’attaque de la paroi
aortique postérieure. Deux valvules sigmoïdes doivent être
visualisées, ce qui réduit alors le risque de prendre les
mesures sur une coupe oblique de l’aorte (Sahn et al., 1978).
3. Les mesures indirectes
Des indices ont été créés à partir des dimensions ventriculaires, aortiques et atriales .
Ils permettent d’explorer la fonction du ventricule gauche (Chetboul et al., 1999). Le recueil
des données quantitatives concernant le cœur droit est très difficile, donc peu précis. De ce
fait, l’appréciation des altérations de la fonction du cœur droit est le plus souvent globale et
subjective (Drouard-Haelewyn, 1998).
Il faut se souvenir que le mode TM ne s’intéresse qu’à une région du cœur. Avant de
calculer les indices de performance ventriculaire, il est donc indispensable de s’assurer, en
mode 2D, que la région utilisée pour les mesures est représentative des autres régions du
ventricule (Kienle, 1998).
79
a) La fraction de raccourcissement
La fraction de raccourcissement (FR), exprimée en %, se calcule de la façon
suivante (Boon, 1998 ; Drouard-Haelewyn, 1998 ; Chetboul et al., 1999) :
FR = (VGd - VGs)/VGd × 100
Cet indice représente le pourcentage de changement du diamètre de la cavit é
ventriculaire gauche, dans le petit axe du cœur, entre la fin de la diastole et la fin de la systole
(Kienle, 1998 ; Chetboul et al., 1999). Il permet ainsi d’apprécier de façon simple la fonction
systolique ventriculaire gauche (Boon, 1998 ; Chetboul et al., 1999).
b) Le pourcentage d’épaississement
Le pourcentage d’épaississement (%E) est défini par la formule suivante :
%E = (Es – Ed)/Es
où Es est l’épaisseur télésystolique et Ed l’épaisseur télédiastolique.
Cet indice s’applique au septum interventriculaire et à la paroi libre du ventricule
gauche. Il reflète également la fonction systolique ventriculaire gauche (Chetboul et al.,
1999).
c) Les intervalles de temps systoliques
Les intervalles de temps systoliques sont calculés à partir d’un échocardiogramme TM
trans-aortique couplé à un ECG (Kienle, 1998 ; Boon, 1998 ; Drouard-Haelewyn, 1998). Ils
peuvent aussi être obtenus en mode Doppler. Ils fournissent des informations sur la fonction
systolique du ventricule gauche.
80
Figure 43 : Représentation schématique d'un échocardiogramme TM trans-aortique avec un ECG
simultané, indiquant la méthode pour calculer les intervalles de temps systoliques (d’après DrouardHaelewyn, 1998).
Le temps systolique de pré-éjection (TPE) correspond au temps écoulé entre le début
du complexe QRS de l’ECG et l’ouverture des cuspides aortiques (De M adron, 1995a ;
Kienle, 1998 ; Boon, 1998 ; Drouard-Haelewyn, 1998 ; Chetboul et al., 1999).
Le temps systolique d’éjection (TE) est la durée d’ouverture des cuspides aortiques
(De M adron, 1995a ; Kienle, 1998 ; Boon, 1998 ; Drouard-Haelewyn, 1998 ; Chetboul et al.,
1999), c'est-à-dire le temps pendant lequel le sang est éjecté dans la circulation systémique
(Atkins et Snyder, 1992).
Le temps de systole électromécanique est la somme de TPE et TE, c'est-à-dire le
temps entre le début du complexe QRS de l’ECG et la fermeture des cuspides aortiques
(Kienle, 1998).
Le rapport TPE/TE est plus sensible que les valeurs des intervalles de temps
systoliques seules pour détecter une modification de la performance systolique ventriculaire
gauche. En effet, une altération de la performance systolique ventriculaire gauche se traduit
par une augmentation du TPE et/ou une diminution du TE, ce qui entraîne un changement
moins important des valeurs de TPE ou TE seules plutôt que celle de leur rapport (Kienle,
1998 ; Chetboul et al., 1999 ; Ware, 2007).
d) La vitesse de raccourcissement circonférentiel
La vitesse de raccourcissement circonférentiel (Vcf), en s-1, se calcule selon la formule
suivante (Boon, 1998 ; Chetboul et al., 1999):
Vcf = FR/TE
81
Elle reflète le taux de raccourcissement des fibres myocardiques par unité de temps
lors de la systole ventriculaire (Henik, 2001).
Elle n’apporte rien de plus par rapport à la fraction de raccourcissement. De plus, une
bonne visualisation des cuspides aortiques est indispensable mais pas toujours facile à obtenir
(De M adron, 1995b).
e) Le volume de la cavité ventriculaire gauche
Il est possible d’estimer le volume du ventricule gauche à partir de son diamètre
interne équatorial, en émettant un certain nombre d’hypothèses en ce qui concerne la
géométrie du ventricule (De M adron, 1995a ; De M adron, 1995b ; Chetboul et al., 1999).
Toutefois, l’échocardiographie en mode 2D est préférée pour le calcul du volume
puisqu’elle permet une vue plus globale du cœur (Boon, 1998).
f) Le mouvement de l’anneau mitral
La plupart des indices de la fonction systolique du ventricule gauche sont basés sur des
changements de taille dans le petit axe du coeur. Ils ne concernent donc que les fibres
myocardiques circulaires. Pourtant, les fibres longitudinales jouent également un rôle
primordial dans la systole ventriculaire (Schober et Fuentes, 2001a).
Pendant la systole, la contraction des fibres myocardiques longitudinales entraîne la
descente du plan des anneaux atrio-ventriculaires vers l’apex cardiaque. Il semble donc
raisonnable d’envisager que le déplacement de l’anneau mitral représente la fonction
systolique du ventricule gauche dans son grand axe. Cette descente de l’anneau mitral débute
lors de la phase de contraction isovolumique et précède la contraction des fibres circulaires.
Elle continue jusqu’à la fin de l’éjection. En protodiastole, le plan atrio-ventriculaire remonte
rapidement vers sa position initiale, et ce jusqu’en télédiastole (Schober et Fuentes, 2001a).
L’analyse du mouvement de l’anneau mitral se fait en mode TM à partir d’une coupe
apicale gauche 4 cavités. L’axe de tir est positionné de façon à passer par le bord septal de
l’anneau mitral et à être le plus parallèle possible à la descente de l’anneau mitral (Schober et
Fuentes, 2001a).
L’amplitude du déplacement de l’anneau mitral (M AM ) se mesure entre sa position la
plus apicale en fin de systole et sa position la plus basale en fin de diastole (Schober et
Fuentes, 2001a). Son unité est le centimètre.
La contribution des fibres myocardiques longitudinales dans la contraction
ventriculaire peut être calculée de la façon suivante (Schober et Fuentes, 2001a) :
MAM % = MAM / (VGd – VGs + M AM) × 100
Où VGd est le diamètre télédiastolique de la cavité ventriculaire gauche (en centimètres) et
VGs le diamètre télésystolique de la cavité ventriculaire gauche (en centimètres).
82
En résumé :
L’échocardiographie en mode temps-mouvement est basée sur l’utilisation
d’un faisceau ultrasonore linéaire, et permet la visualisation des mouvements des
différentes structures cardiaques traversées en fonction du temps. Une coupe
bidimensionnelle préalable la plus parfaite possible est indispensable pour
positionner correctement l’axe de tir TM. Trois coupes sont obtenues, soit à partir
d’une coupe 2D parasternale droite grand axe, soit à partir d’une coupe 2D
parasternale droite petit axe.
L’échocardiographie en mode temps-mouvement complète l’analyse
qualitative obtenue en mode bidimensionnel, et surtout fournit une analyse
quantitative des échocardiogrammes. Le mode temps-mouvement permet ainsi
une évaluation objective de la taille des cavités et des parois ainsi que de la
fonction cardiaques gauches. Des recommandations sur les méthodes de mesure
ont été publiées pour standardiser cet examen et permettre ainsi la comparaison
des résultats obtenus par des échocardiographistes différents. Une bonne
visualisation du cœur droit est difficilement obtenue, ce qui rend délicat la mesure
de ses dimensions.
IV. L’examen échocardiographique en mode Doppler
Le mode Doppler permet l’analyse de la vitesse, de la direction, du caractère
(laminaire ou turbulent) et de la durée des flux sanguins (Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002c).
Un flux laminaire signifie que tous les globules rouges considérés transitent dans la même
direction et à la même vitesse. Au contraire, au sein d’un flux turbulent, les globules rouges
circulent dans différentes directions et à différentes vitesses (Darke, 1992).
A. Le principe de l’échocardiographie en mode Doppler
1. L’effet Doppler
Lorsqu’un faisceau ultrasonore de fréquence connue rencontre un flux d’hématies s e
déplaçant à une vitesse V, une partie des ultrasons sera réfléchie vers le transducteur avec une
fréquence modifiée : c’est l’effet Doppler. La différence entre la fréquence initiale et la
fréquence après réflexion s’appelle variation ou glissement de fréquence (M aï, 2002c). Or, la
fréquence des ultrasons réfléchis dépend de la vitesse et du sens de déplacement des hématies
(M aï, 2002c ; Darke, 1992). L’analyse du glissement de fréquence permet donc d’évaluer la
vitesse et la direction du flux sanguin considéré (De M adron, 1991).
L’orientation du faisceau ultrasonore est choisie à partir de coupes
échocardiographiques en mode 2D. Pour mesurer correctement les glissements de fréquence,
83
l’angle entre le faisceau ultrasonore et l’axe de déplacement du flux sanguin doit être aussi
proche que possible de zéro degré : le faisceau ultrasonore doit donc être aligné le plus
parfaitement possible avec l’axe de déplacement du flux sanguin. Cependant, il est difficile
d’être exactement dans l’axe du flux, l’angle idéal étant considéré comme inférieur à 20°
(Darke, 1992 ; Darke et al., 1993 ; Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002c). Les coupes 2D à partir
desquelles le faisceau ultrasonore est positionné ne sont pas celles qui sont utilisées pour
examiner les différentes structures cardiaques : en effet, l’échocardiographie en mode 2D
offre les meilleures images des structures qui sont perpendiculaires au faisceau ultrasonore, et
non des structures qui sont situées parallèlement à ce faisceau (Darke, 1992 ; M aï, 2002c).
2. Les différents modes Doppler
Figure 44 : Schémas du principe du mode Doppler continu (à gauche), du mode Doppler pulsé (au centre)
et du mode Doppler couleur (à droite) (d'après Nautrup, 2005a).
a) Le mode Doppler spectral
En mode Doppler spectral, les vitesses sanguines sont représentées en fonction du
temps dans un graphique (analyse spectrale du glissement de fréquence).
(1) Le mode Doppler spectral continu
La sonde utilisée comporte deux cristaux spécialisés dans deux fonctions différentes :
un cristal émetteur dont le rôle est de produire en continu des ondes ultrasonores, un cristal
récepteur chargé de la réception et de la transformation en continu des ondes ultrasonores
émises.
L’émission et la réception permanentes présentent l’avantage de mesurer toutes les
variations de fréquence donc toutes les vélocités. Cependant, toutes les vitesses le long du
84
faisceau ultrasonore sont enregistrées, ce qui rend la localisation de l’origine du flux
impossible (De M adron, 1991 ; Darke, 1992 ; M artin, 1995 ; Chetboul et al., 1999 ; M aï,
2002c ; Tobias et Nautrup, 2005).
(2) Le mode Doppler spectral pulsé
Dans ce système d’enregistrement, émission et réception des ultrasons ne s’effectuent
pas en continu mais de façon séquentielle : un cristal piézo-électrique unique fonctionne
alternativement comme émetteur et récepteur (Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002c).
Sachant que les ultrasons se déplacent à une vitesse connue dans les tissus mous (1540
m/s), il est possible de programmer le temps entre l’émission et l’écoute des ondes, de
manière à n’enregistrer que les fréquences réfléchies à une profondeur donnée le long du
faisceau (De M adron, 1991). Les vitesses sont ainsi mesurées dans une zone délimitée,
appelée volume-échantillon, dont l’opérateur peut choisir la taille et la profondeur par rapport
aux repères fournis par une image bidimensionnelle. Le problème de résolution spatiale du
mode Doppler continu est ici surmonté (De M adron, 1991 ; Darke, 1992 ; Chetboul et al.,
1999 ; M aï, 2002c).
Par contre, toutes les vitesses ne peuvent pas être enregistrées. Les glissements de
fréquence qui excèdent une certaine limite, appelée limite de Nyquist, donnent lieu à un
artéfact, appelé repliement ou ambiguïté de vitesse ou aliasing (figure 46). Le mode Doppler
pulsé peut cependant analyser tous les flux sanguins intra-cardiaques normaux puisque les
vélocités sont en général inférieures à 1,8 m/s. Lorsqu’un repliement est enregistré, le mode
Doppler continu doit alors être utilisé. L’emploi de ces deux modes offre donc la possibilité
de localiser l’origine des flux de haute vélocité et de pouvoir les enregistrer sans artéfact
d’aliasing (De M adron, 1991).
b) Le mode Doppler couleur
Il constitue une forme particulière du mode Doppler pulsé : à la place d’un volumeéchantillon unique, plusieurs lignes de tir sont utilisées et, pour chacune d’elle, plusieurs
volumes-échantillons. L’image obtenue à l’écran est le résultat de l’analyse simultanée de ces
volumes-échantillons (Kienle, 1998 ; Chetboul et al., 1999).
Les signaux Doppler de chaque volume-échantillon sont codés en couleur, en fonction
du sens de déplacement du flux, de sa vitesse et de son caractère turbulent ou laminaire. Ces
différentes couleurs sont couplées à l’image échographique résultant du plan de coupe
bidimensionnel. Le mode Doppler couleur permet donc d’obtenir une véritable cartographie
des flux sanguins (Chetboul et al., 1999). Il permet ainsi de repérer facilement un flux
anormal et de placer au mieux l’axe d’ultrasons afin d’obtenir une mesure fiable en mode
spectral (Darke, 1992 ; M aï, 2002c).
Cette technique peut aussi être couplée au mode TM : il s’agit du mode Doppler
couleur monodimensionnel. Une étude chronologique des flux est alors possible (Chetboul et
al., 1999).
85
Tout comme en mode Doppler pulsé, il existe une limite dans les vitesses enregistrées
au-delà de laquelle un phénomène d’aliasing apparaît (figure 47) (Kienle, 1998 ; Chetboul et
al., 1999).
3. Les différentes représentations du glissement de fréquence
L’analyse des glissements de fréquence s’effectue de trois façons.
a) L’analyse auditive du glissement de fréquence
Le glissement de fréquence peut être transformé en signal acoustique, car il se situe en
zone audible. Le son est différent selon que le flux a un écoulement laminaire ou turbulent : la
tonalité est douce si le flux est laminaire, au contraire rude et intense si le flux est turbulent
(Chetboul et al., 1999).
b) L’analyse graphique ou spectrale du glissement de
fréquence
Les vitesses des flux sanguins peuvent être représentées sous forme graphique, en
mode spectral continu et pulsé. Il s’agit d’une représentation de l’ensemble des vitesses
sanguines en temps réel. Les vitesses sont reportées sur l’axe des ordonnées, le temps sur
l’axe des abscisses. Un flux s’éloignant de la sonde (rétrograde) est négatif donc situé en
dessous de la ligne de base. Inversement, un flux s’approchant de la sonde (antérograde) est
positif et donc situé au dessus de la ligne de base. D’autre part, les vitesses les plus
représentées sont les plus lumineuses et les plus brillantes (Chetboul et al., 1999 ; Darke,
1992 ; Tobias et Nautrup, 2005 ; Lang, 2006).
Figure 45 : Spectrogramme du flux pulmonaire en mode Doppler pulsé (à gauche) et en mode Doppler
continu (à droite) (Service de médecine (cardiologie) ENVL).
Concernant les flux laminaires, les valeurs de vitesses sont homogènes à un temps t
donné en un point. Ce type de flux est ainsi représenté par une courbe délimitant un espace
vide en mode Doppler pulsé (figure 45, à gauche). En cas de turbulences en un point et à un
moment donné, de nombreuses valeurs de vitesses sont au contraire enregistrées, depuis une
86
vitesse nulle jusqu’à une vitesse maximale. Ce type de flux est représenté par une courbe
délimitant un espace rempli en mode Doppler pulsé. Une courbe délimitant un espace rempli
est toujours obtenue en mode Doppler continu, puisque toutes les vitesses des globules rouges
le long de l’axe de tir sont échantillonnées (figure 45, à droite) (Darke, 1992 ; Kienle, 1998 ;
M aï, 2002c).
Figure 46 : Représentation schématique d’un aliasing en mode Doppler pulsé (d'après Chetboul et al.,
1999, modifié).
Les courb es 1 et 2 représ entent un aliasing modéré avec écrêtag e de l a courb e de vitess e : le sommet de la
courbe au -delà de la vitesse maximale enregistrable app araît en partie opposée de l’écran ; les courbes 3 et 4
représentent un aliasing plus important modifiant entièrem ent l'aspect d e la courbe et ne p ermettant plus d e
distinguer le sens du flux (Dark e, 1992 ; Chetboul et al., 1999 ; Maï, 2002c ; Ware, 2007).
Vitesse maximale
enregistrable
Sommet des courbes, audelà de la vitesse maximale
enregistrable, apparaissant
en partie opposée de l’écran
Il n’est pas possible ici
de distinguer si les
vitesses sont positives ou
négatives, donc de
connaître le sens de
déplacement du flux
sanguin
Lorsque la vitesse mesurée dépasse la vitesse maximale enregistrable en mode
Doppler pulsé, un aliasing se produit et se traduit soit par un écrêtage de la courbe de vitesse
soit par une modification plus importante de l’aspect de cette courbe (Darke, 1992 ; Chetboul
et al., 1999 ; M aï, 2002c ; Ware, 2007).
c) L’analyse colorimétrique du glissement de fréquence
Les signaux Doppler en mode pulsé peuvent être codés en couleur en fonction de trois
paramètres : la direction du flux sanguin, sa vitesse et son caractère laminaire ou turbulent
(Chetboul et al., 1999 ; Tobias et Nautrup, 2005).
Les flux laminaires se dirigeant vers la sonde sont le plus souvent colorés en rouge, et
ceux qui s’en éloignent en bleu.
Pour une même direction, plus la vitesse du flux sanguin est importante plus la couleur
est claire.
Les flux turbulents sont codés dans la gamme des verts ou des jaunes ou en mosaïque
de couleur.
87
Figure 47 : Ex emple d'aliasing en mode Doppler couleur (Service de médecine (cardiologie) ENVL).
Il s’agit d’un flux pulmonaire systolique en registré à partir d'une coupe 2D parastern ale d roite p etit axe trans aortique. Ce flux est rétrograd e et devrait donc être coloré en bleu. Mais la vitesse du flux pulmonaire dép assant
la vélocité maximale enregistrable, le centre du flux n’est pas coloré en bleu mais en rouge.
Tout comme en mode Doppler pulsé, un aliasing se produit lorsque la vitesse mesurée
dépasse la vitesse maximale enregistrable. Il se manifeste par une inversion de couleur, le flux
semblant circuler en direction inverse de celle qu’il a réellement (figure 47) (Kienle, 1998 ;
Chetboul et al., 1999).
B. La description des échocardiogrammes normaux des flux
sanguins trans-valvulaires
Il est possible d’analyser les flux sanguins dans l’atrium (notamment en cas de
régurgitation), dans la chambre d’entrée du sang et la chambre de chasse des ventricules, dans
les veines et l’artère pulmonaire, dans l’aorte et à travers les 4 valves cardiaques. Chez le
chien sain, ce sont les quatre flux trans-valvulaires qui sont les plus utilisés pour évaluer la
fonction cardiaque. Nous nous limiterons donc à la description de ces quatre flux.
1. Le choix d’une coupe en mode bidimensionnel permettant le
meilleur alignement du faisceau ultrasonore avec le flux sanguin
étudié
L’axe de tir Doppler doit être aligné avec le flux sanguin dans les 3 plans de l’espace.
Toutefois, l’image 2D associée ne permet de contrôler cet alignement que dans deux plans. Il
est donc important de modifier la position et l’orientation de la sonde, et de multiplier les
incidences pour obtenir un alignement dans le troisième plan. La coupe bidimensionnelle
choisie sera celle qui permet d’enregistrer les vitesses les plus élevées (Yuill et O’Grady,
1991 ; Darke et al., 1993 ; Chetboul et al., 1999). En effet, la vitesse la plus élevée pour un
flux sanguin témoigne du meilleur alignement entre le faisceau ultrasonore et ce flux. Cette
vitesse maximale peut être identifiée soit par le signal audio le plus pur et le plus fort, soit par
la couleur la plus marquée en mode Doppler couleur, soit par le pic le plus élevé sur les
graphiques en mode Doppler spectral (Chetboul et al., 1999).
88
2. Le flux à travers la valve pulmonaire
Le flux pulmonaire est obtenu à partir soit d’une coupe parasternale droite petit axe
trans-aortique, soit d’une coupe parasternale gauche crâniale petit axe, soit d’une coupe
parasternale gauche crâniale grand axe trans-pulmonaire. Il peut être nécessaire de modifier
légèrement la position et l’orientation de la sonde pour permettre un meilleur alignement entre
le faisceau ultrasonore et le flux sanguin (Yuill et O’Grady, 1991 ; Kirberger et al., 1992a ;
Darke et al., 1993 ; M aï, 2002c).
En mode Doppler pulsé, le volume échantillon est placé au niveau des valvules
sigmoïdes, à leur point d’ouverture maximale (Kirberger et al., 1992a ; M aï, 2002c).
Quelle que soit la coupe utilisée, le flux pulmonaire est rétrograde : la courbe spectrale
des vitesses est systolique, monophasique, négative. L’accélération et la décélération sont
similaires, ce qui donne au profil de vitesse une forme symétrique (Boon, 1998 ; Chetboul et
al., 1999) (figure 45).
En mode Doppler couleur, le flux pulmonaire est coloré en bleu puisqu’il est
rétrograde.
Une régurgitation pulmonaire sans traduction auscultatoire a été mise en évidence
chez 70% des chiens sains dans l’étude de Yuill et O’Grady.
3. Le flux à travers la valve mitrale
Le flux mitral est obtenu à partir d’une coupe apicale gauche, 4 ou 5 cavités ou encore
2 cavités trans-mitrale : des modifications dans la localisation, l’angulation et la rotation de la
sonde doivent être apportées pour aligner correctement l’axe de tir Doppler avec l’axe
principal du flux sanguin (Yuill et O’Grady, 1991 ; Kirberger et al., 1992a ; Darke et al.,
1993 ; Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002c).
Figure 48 : Position du volume-échantillon sur une coupe 2D apicale gauche 5 cavités (à gauche) et
spectrog ramme du flux mitral co rrespondant en mode Doppler pulsé (à droite) (Service de médecine
(cardiologie) ENVL).
89
En mode Doppler pulsé, le volume-échantillon est placé entre les deux valvules
mitrales, à leur point d’ouverture maximale (Kirberger et al., 1992a ; De M adron, 1995a ;
Bonagura et al., 1998 ; Boon, 1998 ; Chetboul et al., 1999 ; Ware, 2007).
Sur la courbe spectrale, le flux mitral a un aspect de M , superposable à celui obtenu en
mode TM (Chetboul et al., 1999 ; Boon, 1998 ; Tobias et Nautrup, 2005). Typiquement, le
flux est diastolique, biphasique et positif. La première onde, appelée E, correspond au
remplissage protodiastolique passif du ventricule gauche ; la seconde, appelée A, correspond
au remplissage télédiastolique actif du ventricule gauche, lié à la systole atriale (Kirberger et
al., 1992a ; Boon, 1998 ; M aï, 2002c). Cette deuxième onde est plus petite que la première, le
remplissage passif du ventricule gauche est quantitativement plus important que le
remplissage actif (Chetboul et al., 1999 ; Tobias et Nautrup, 2005).
Figure 49 : Echocardiogramme en mode Doppler couleur d’un flux mitral sur une coupe apicale gauche 4
cavités gelée en protodiastole (Service de médecine (cardiologie) ENVL).
En mode Doppler couleur, le flux mitral diastolique est coloré en rouge puisqu’il est
antérograde sur les coupes utilisées. Il prend une teinte plus claire au niveau de l’extrémité
des valvules, car la vitesse à cet endroit est plus élevée (Chetboul et al., 1999).
4. Le flux à travers la valve aortique
Le flux aortique est le plus souvent visualisé à partir d’une coupe apicale gauche 5
cavités (Darke et al., 1993 ; Boon, 1998 ; M aï, 2002c ) ou 2 cavités trans-aortique (Yuill et
O’Grady, 1991 ; Kirberger et al., 1992a ; Darke et al., 1993 ; Kienle, 1998). Il peut être
nécessaire de modifier légèrement la position et l’orientation de la sonde pour améliorer
l’alignement entre le faisceau ultrasonore et le flux sanguin (Darke et al., 1993 ; Boon, 1998 ;
M aï, 2002c).
La fenêtre rétroxiphoïdienne donne des images intéressantes pour l’analyse de ce flux.
Cette voie nécessite une profondeur d’exploration parfois difficile à obtenir chez les chiens
longilignes ou de moyenne et grande taille (Chetboul et al., 1999).
90
Figure 50 : Position du volume-échantillon sur une coupe 2D apicale gauche 5 cavités (à gauche) et
spectrog ramme du flux aortique correspondant en mode Doppler pulsé (à droite) (Service de médecine
(cardiologie) ENVL).
En mode Doppler pulsé, le volume échantillon est placé au niveau du point
d’ouverture maximale des valvules sigmoïdes, à l’entrée de l’aorte ascendante (Bonagura et
al., 1998 ; M aï, 2002c ; Ware, 2007).
La courbe spectrale est systolique, monophasique et négative. Elle est asymétrique en
raison d’une accélération plus rapide que la décélération (Boon, 1998). L’accélération et les
vitesses sont plus élevées que pour le flux pulmonaire (Brown et al., 1991 ; Bonagura et al.,
1998).
En mode Doppler couleur, le flux aortique systolique est coloré en bleu car
rétrograde ; l’intensité du bleu est croissante de l’apex vers les sigmoïdes (Chetboul et al.,
1999).
5. Le flux à travers la valve tricuspide
Comme pour le flux mitral, la coupe apicale gauche 4 cavités est souvent la meilleure
coupe pour visualiser le flux tricuspidien (Yuill et O’Grady, 1991 ; Darke et al., 1993 ;
Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002c). La coupe parasternale gauche crâniale grand axe transatriale droite peut aussi être utilisée (Yuill et O’Grady, 1991 ; Ware, 2007). Ces coupes seront
parfois légèrement modifiées pour améliorer l’alignement du tir Doppler avec le flux sanguin
(Yuill et O’Grady, 1991 ; Darke et al., 1993 ; Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002c).
91
Figure 51 : Position du volume-échantillon sur une coupe 2D apicale gauche 4 cavités (à gauche) et
spectrog ramme du flux tricuspidien correspondant en mode Doppler pulsé (à droite) (Service de médecine
(cardiologie) ENVL).
Le volume-échantillon est placé dans le ventricule droit, à l’extrémité des feuillets
tricuspidiens lors de leur ouverture maximale (Kirberger et al., 1992a ; Boon, 1998 ; Chetboul
et al., 1999 ; Ware, 2007).
La courbe spectrale obtenue a la même morphologie que celle du flux mitral :
diastolique, biphasique, positive ; mais les vitesses du flux tricuspidien sont plus faibles
(Kirberger et al., 1992a ; De M adron, 1995a ; Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002c).
En mode Doppler couleur, le flux diastolique tricuspidien est coloré en rouge, comme
le flux diastolique mitral (Boon, 1998 ; Chetboul et al., 1999).
Une régurgitation modérée et localisée à l’orifice valvulaire est souvent présente chez
le chien sain. Elle est enregistrée en mode Doppler pulsé noir et blanc en positionnant le
volume-échantillon dans l’atrium droit, au dessus de la valve tricuspide (Chetboul et al.,
1999 ; M aï, 2002c) ou en mode Doppler pulsé couleur. Yuill et O’Grady ont mis en évidence
une insuffisance tricuspidienne chez 50% des chiens sains de leur étude.
C. L’analyse quantitative de l’échocardiographie en mode
Doppler
1. La mesure de la vitesse maximale et de la vitesse moyenne
d’un flux sanguin
La vitesse maximale et la vitesse moyenne sont calculées automatiquement par
l’échographe à partir du spectre de vitesse du flux sanguin considéré (Boon, 1998).
92
Figure 52 : Méthode de mesure de la vitesse max imale du flux sanguin aortique (Service de médecine
(cardiologie) ENVL).
La vitesse maximale d'un flux sanguin est calculée p ar l'échographe à p artir du sommet de la courb e spectral e
correspondante.
2. Le calcul du volume d’un flux sanguin
Le volume d’un flux sanguin peut être calculé à partir d’une image Doppler.
Il faut, dans un premier temps, calculer la surface de l’anneau valvulaire ou du
vaisseau traversé par le flux sanguin considéré, à partir d’une coupe transversale. L’orifice est
assimilé à un cercle, son aire se calcule donc à partir de son diamètre. La mesure du diamètre
doit se faire le plus précisément possible, car sa valeur est élevée au carré, ce qui accentue
l’erreur éventuelle (Darke, 1992 ; Kienle, 1998). L’aire peut aussi être évaluée par planimétrie
(Boon, 1998).
Ensuite, l’intégrale des vitesses sur le temps (IVT) est calculée. Il s’agit de l’aire sous
la courbe spectrale (Bonagura et al., 1998). Son unité est le centimètre.
Figure 53 : Méthode de mesure de l'intégrale des vitesses sur le temps pour le flux sanguin aortique
(Service de médecine (cardiologie) ENVL).
L’IVT est calculée automatiquement par l’échograph e ; il suffit pour cela de délimiter manuellement les contours
de la courbe Doppler (Drouard -Haelewyn, 1998).
93
L’IVT représente la distance parcourue par les globules rouges pendant la période
considérée (Darke, 1992 ; Boon, 1998).
Le volume du flux sanguin est alors calculé de la façon suivante (Brown et al., 1991 ;
Darke, 1992 ; Boon, 1998 ; Kienle, 1998) :
V = A × IVT
3
Où V est le volume du flux sanguin considéré (en cm ) et A est l’aire à la section du vaisseau
ou de l’anneau valvulaire traversé (en cm²).
3. Le calcul du gradient de pression
À partir des vitesses maximales, il est possible de calculer le gradient de pression entre
un site en aval et un site en amont de tout obstacle à l’écoulement du flux sanguin (Darke,
1992 ; M artin, 1995 ; De M adron, 1995a ; Kienle, 1998 ; Boon, 1998 ; Tobias et Nautrup,
2005) :
Gradient de pression = P1 - P2 = 4 × (v2² - v1²)
Où v1 et P1 sont respectivement la vitesse maximale et la pression du sang en amont de la
région considérée, et v2 et P2 sont respectivement la vitesse maximale et la pression du sang en
aval de la région considérée.
Cette équation est l’équation modifiée de Bernoulli. Elle est basée sur le principe
physique de la conservation de l’énergie : quand un volume constant traverse un orifice étroit,
la vitesse augmente proportionnellement à la chute de pression engendrée (Boon, 1998). Cette
équation ne tient pas compte des pertes d’énergie dues au frottement du sang le long des
parois et à l’accélération, qui restent négligeables dans les situations courantes (De M adron,
1991).
En pratique, v1 est souvent négligeable par rapport à v2 et l’équation peut se simplifier
ainsi (De M adron, 1991 ; Darke, 1992 ; De M adron, 1995a ; Kienle, 1998 ; Boon, 1998 ;
Tobias et Nautrup, 2005) :
Gradient de pression = 4 v2²
Étant donnée que la vitesse est élevée au carré, il est important de s’assurer du bon
alignement du faisceau ultrasonore avec le flux sanguin, car toute erreur de mesure sera
amplifiée (Darke, 1992).
94
4. Le calcul des indices de la fonction ventriculaire gauche
a) Les indices de la fonction systolique du ventricule gauche
(1) Le volume d’éjection
Le volume d’éjection se calcule en appliquant la méthode pour l’estimation du volume
d’un flux sanguin à un des 4 flux trans-valvulaires. En pratique, il est mesuré au niveau de la
valve aortique (Drouard-Haelewyn, 1998).
(2) Le débit cardiaque
Il s’obtient en multipliant le volume d’éjection par la fréquence cardiaque (Darke,
1992 ; M oïse et Fox, 1999).
(3) L’accélération du flux aortique
L’accélération maximale et l’accélération moyenne du flux aortique sont des indices
de la fonction systolique ventriculaire gauche (Bonagura et al., 1998 ; Boon, 1998). En effet,
la force ventriculaire nécessaire pour ouvrir la valve aortique et expulser le sang affecte le
temps au bout duquel la vélocité maximale du flux sanguin est atteinte (Boon, 1998).
Figure 54 : Méthode de mesure de l'accéléra tion moyenne du flux sanguin aortique (Service de médecine
(cardiologie) ENVL).
La pente de la droite (ligne blanche) rep résent e l’accélération moyenne du flux sanguin aortique (Boon, 1998).
(4) Les intervalles de temps systoliques
Les intervalles de temps systoliques sont accessibles à partir de la courbe spectrale du
flux aortique et d’un ECG simultané. Le mode Doppler est préféré au mode TM pour le calcul
des intervalles de temps systoliques, car il est plus facile d’obtenir un flux aortique de bonne
qualité qu’une coupe TM trans-aortique montrant nettement les points d’ouverture et de
fermeture des valvules sigmoïdes (Drouard-Haelewyn, 1998).
95
Figure 55 : Représentation schématique de la méthode de cal cul des intervalles de temps systoliques à
partir de la courbe de vitesse du flux aortique et d’un ECG simultané (d'après Drouard-Haelewyn, 1998).
Le temps d’éjection se mesure entre le début et la fin du flux aortique (DrouardHaelewyn, 1998).
Le temps de pré-éjection se mesure entre le début du complexe QRS de l’ECG et le
début du flux aortique (Bonagura et al., 1998 ; Drouard-Haelewyn, 1998).
b) Les indices de la fonction diastolique du ventricule gauche
(1) Le temps de relaxation isovolumique
Le temps de relaxation isovolumique (TRI) correspond à la durée entre la fermeture de
la valve aortique et l’ouverture de la valve mitrale. Il se mesure en mode Doppler pulsé ou
continu, à partir d’une coupe apicale gauche 5 cavités, en plaçant le faisceau ultrasonore à
cheval sur les flux aortique et mitral, de façon à réaliser un enregistrement simultané de ces
deux flux.
96
Figure 56 : Représ entation schématique de la méthode de cal cul du temps de relax ation isovolumique en
mode Doppler (d'après Drouard-Haelewyn, 1998).
Le TRI est le temps mesuré entre la fin du flux aortique et le d ébut du flux mitral (Boon, 1998 ; Drouard Haelewyn, 1998).
(2) L’étude du flux mitral
Les vitesses maximales des ondes E et A du flux mitral, ainsi que le temps de
décélération entre la vitesse maximale et la fin de l’onde E, donnent une estimation de la
fonction diastolique du ventricule gauche (Boon, 1998 ; Drouard-Haelewyn, 1998).
Il est possible de calculer l’aire sous la courbe spectrale du flux mitral, pour les deux
phases diastoliques, de manière à estimer le rôle relatif de chacune d’elles dans le remplissage
ventriculaire (Bonagura et al., 1998 ; Drouard-Haelewyn, 1998).
(3) Le flux veineux pulmonaire
Enfin, l’étude de l’enregistrement du flux veineux pulmonaire complète les
informations sur la fonction diastolique du ventricule gauche (Schober et al., 1998).
Ce flux est étudié à partir d’une coupe parasternale droite grand axe 4 cavités ou d’une
coupe apicale gauche 4 cavités (Schober et al., 1998).
Figure 57 : Spectrogra mme d'un flux veineux pulmonaire (à gauche, Service de médecine (ca rdiologie)
ENVL) et sa représentation schématique (à droite, d'après Schober et al., 1998, modifié).
97
Durant la systole ventriculaire, les veines pulmonaires assurent le remplissage de
l’atrium gauche : une onde systolique S positive est alors enregistrée. Ce flux des veines
pulmonaires vers l’atrium gauche résulte de la relaxation atriale et de la descente de l’anneau
mitral vers l’apex. L’onde systolique peut être biphasique lorsque ces deux évènements sont
dissociés dans le temps. Elle permet ainsi l’évaluation des performances ventriculaires
systoliques et des propriétés de relaxation de l’atrium gauche (Schober et al., 1998).
Pendant la phase de remplissage passif du ventricule, la pression dans l’atrium
diminue progressivement. Lorsqu’elle est suffisamment basse, l’atrium joue le rôle de conduit
ouvert assurant le passage du sang des veines pulmonaires vers le ventricule gauche. Une
onde D positive est notée ; elle permet d’évaluer la relaxation et la compliance ventriculaire
(Schober et al., 1998).
Lors de la phase de contraction atriale, la pression dans l’atrium gauche augment e
suffisamment pour créer un reflux de sang dans les veines pulmonaires. Une onde négative R
est alors enregistrée. Son étude permet d’évaluer la compliance et la pression en fin de
diastole dans le ventricule gauche ainsi que l’augmentation de pression dans l’atrium gauche
durant sa contraction (Schober et al., 1998).
c) L’indice de performance myocardique
L’indice de performance myocardique (IM P) se calcule par la somme du temps de
contraction isovolumique et du temps de relaxation isovolumique, divisée par le temps
d’éjection. D’un point de vue pratique, la formule suivante est utilisée (Baumwart et al.,
2005):
IMP = (a – b)/b
Où a est le temps s’écoulant entre la fermeture et l’ouverture des valves atrio-ventriculaires et
b représente le temps d’éjection (Baumwart et al., 2005).
Figure 58 : Représentation schéma tique de la méthode de calcul de l'indice de performance myoca rdique
ventriculaire droit (d'après Teshima et al., 2006).
ICT = temps de contraction isovolumique, IRT = temps de relaxation isovolumique.
98
IMP représente ainsi la fonction ventriculaire globale, systolique et diastolique
(Baumwart et al., 2005).
Il s’applique pour le ventricule gauche tout comme pour le ventricule droit (Baumwart
et al., 2005).
En résumé :
L’échocardiographie en mode Doppler a pour but d’étudier les
caractéristiques des flux sanguins intra-cardiaques. Elle analyse ainsi
l’hémodynamique cardiaque et complète les informations issues des modes
bidimensionnel et temps-mouvement.
Trois modes Doppler sont disponibles. Le mode Doppler couleur permet de
détecter un flux sanguin anormal à partir d’une coupe en mode bidimensionnel.
La vitesse maximale du flux sanguin est enregistrée par utilisation du mode
Doppler spectral : contrairement au mode Doppler continu, le mode Doppler pulsé
est limité par une vitesse maximale enregistrable mais il permet d’étudier les flux
sanguins dans une région bien délimitée du cœur.
Les données quantitatives issues de cet examen permettent d’objectiver la
fonction ventriculaire diastolique et systolique.
V. L’examen échocardiographique en mode Doppler tissulaire
myocardique
A. Le principe et les intérêts du mode Doppler tissulaire
myocardique
Le mode Doppler tissulaire myocardique (DTI) permet de mesurer les vitesses de
déplacement des parois myocardiques tout au long du cycle cardiaque. Il évalue ainsi la
fonction myocardique et en détecte les anomalies (Chetboul, 2002a ; Chetboul et al., 2005a).
Les principes physiques du mode DTI sont les mêmes que ceux du mode Doppler
conventionnel : modification de la fréquence lorsque le faisceau ultrasonore rencontre une
surface échogène en mouvement, nécessité d’avoir un angle entre le faisceau ultrasonore et le
vecteur de déplacement de la paroi myocardique le plus réduit possible... Contrairement au
mode Doppler conventionnel, le mode DTI permet d’éliminer les informations issues des flux
sanguins pour ne garder que celles qui sont issues du myocarde (Chetboul, 2002b).
Ces dix dernières années, le mode DTI s’est largement développé en cardiologie
humaine ainsi que dans le domaine de la recherche. Il est appelé à évoluer encore en médecine
99
vétérinaire (Chetboul, 2002a). Son intérêt, par rapport à l’échocardiographie conventionnelle,
est sa capacité à détecter les altérations myocardiques modérées (Chetboul, 2002a).
B. Les mouvements myocardiques gauches
Les vitesses du myocarde mesurées en mode DTI sont composées des vitesses
myocardiques intrinsèques et des vitesses résultant du mouvement du cœur dans le thorax
(Chetboul, 2002b).
En systole, le cœur se tord et se rapproche de la paroi thoracique. La paroi septale et la
paroi libre du ventricule gauche se déplacent vers un même centre géométrique, situé dans la
cavité ventriculaire gauche (Chetboul, 2002b).
Figure 59 : Représentation schématique des mouvements des parois myocardiques ventriculaires gauches
(flèches) pendant la systole, selon une coupe petit ax e (à gauche) et une coupe grand ax e (à droite) (d’après
Chetboul, 2002b).
Le centre géométrique (rond rouge) se situe au centre de la cavité v entriculaire gauch e pour les mouvements
radiaux, sur le grand axe de la cavité ventriculaire gauche pour les mouvements longitudinaux.
LV = ventricule gauche, IVS = septum interventriculaire, LVW = paroi libre du ventricule gauche.
Pendant la diastole, le coeur s’éloigne de la paroi thoracique. La paroi septale et la
paroi libre du ventricule gauche s’éloignent du centre géométrique (Chetboul, 2002b).
Pendant la contraction isovolumique et la relaxation isovolumique, il n’y a pas de
mouvement myocardique intrinsèque. Par contre, le cœur bouge dans le thorax, en partie en
raison des mouvements respiratoires. Dans ce cas, les deux parois ventriculaires, septale et
pariétale, se déplacent dans la même direction (Chetboul, 2002b).
La contraction ventriculaire intrinsèque est un phénomène complexe combinant trois
types de mouvement :
• La contraction radiale ou circulaire : elle se caractérise par le fait que le septum
interventriculaire se rapproche de la paroi libre du ventricule gauche (Chetboul,
2002a). Elle est due au travail des fibres circulaires, situées dans la couche moyenne
de la paroi myocardique. Ces mouvements radiaux sont étudiés à partir d’une coupe
100
•
•
petit axe puisque le faisceau ultrasonore doit être aligné le mieux possible avec le
vecteur de déplacement du myocarde (Chetboul, 2002b).
La contraction dite longitudinale : elle rapproche la base de l’apex (Chetboul, 2002a).
Elle fait suite à la contraction des fibres longitudinales présentes dans le sousendocarde. Son étude est réalisée à partir d’une coupe grand axe (Chetboul, 2002b).
La rotation axiale, consistant en une torsion avec déplacement en sens inverse de la
base et de l’apex (Chetboul, 2002a).
La supériorité du mode DTI, par rapport à l’échocardiographie conventionnelle, tient à
sa capacité à enregistrer les mouvements myocardiques radiaux et longitudinaux (Chetboul,
2002a). Cette distinction entre les différents mouvements myocardiques est d’autant plus
importante que ces derniers ne font pas intervenir les mêmes fibres musculaires (Chetboul,
2002a). Or, ces différentes fibres peuvent être affectées à différents degrés dans certaines
situations pathologiques (Chetboul et al., 2004a ; Chetboul et al., 2005a).
C. Les différents modes Doppler tissulaire myocardique
Trois modes DTI sont disponibles : le mode DTI pulsé monoporte, le mode DTI (2D)
couleur et le mode DTI (TM ) couleur (Chetboul, 2002a).
1. Le mode DTI pulsé monoporte
Comme le mode Doppler pulsé conventionnel, le mode DTI pulsé monoporte permet
l’analyse dans un volume-échantillon (ou porte) des vélocités myocardiques instantanées en
fonction du temps. Le volume-échantillon est placé par l’opérateur dans l’épaisseur de la
paroi myocardique. Une courbe spectrale de la vitesse de déplacement du myocarde en
fonction du temps est ainsi obtenue. Comme en mode Doppler conventionnel, les vitesses
sont positives lorsque le myocarde se rapproche de la sonde et négatives lorsqu’il s’en éloigne
(Chetboul, 2002a).
101
Figure 60 : Spectrog ramme du mouvement longitudinal de l'anneau mitral, en mode DTI pulsé
monoporte, à partir d’une coupe apicale gauche 4 cavités (Service de médecine (ca rdiologie) ENVL).
L’anneau mitral remonte vers l’apex en systole (onde positive sur le spectrogramme) puis redescend vers la bas e
en diastole (ondes négatives sur le spectrogramme, en protodiastole et en télédiastole).
2. Le mode DTI (2D) couleur
Le mode DTI (2D) couleur se caractérise par le fait que, comme pour le mode Doppler
couleur conventionnel, la vitesse et la direction de déplacement du myocarde sont codées en
couleur.
Figure 61 : Ex emple d’échoca rdiogramme en mode DTI (2D) couleur, à parti r d’une coupe parasternale
droite petit ax e trans-ventriculaire gelée en diastole (d'après Chetboul, 2002b).
Le myocarde est coloré en rouge lorsqu’il se rapproche de la sonde et en bleu lorsqu’il
s’en éloigne. La couleur est d’autant plus brillante que la vitesse de déplacement est élevée
(Chetboul, 2002a). Toutes les vitesses myocardiques apparaissent simultanément sur l’écran,
superposées à une coupe 2D (Chetboul, 2002b).
102
Figure 62 : Echocardiogramme en mode DTI (2 D) couleur de la paroi libre du ventricule droit, sur une
coupe apicale gauche 4 cavités (à gauche). A droite, sont représentés simultanément les profils de vitess e
longitudinale en fonction du temps des segments myocardiques 1 et 2 (d’après Chetboul et al., 2005b).
RV = ventricule droit, Tric. = valve tricuspide, RA = atrium droit, LV = ventricule gauche, Mit. = valve mitrale,
LA = atrium gauche.
Certains échographes permettent une analyse « off-line » des vitesses de déplacement
du myocarde : après mise en mémoire d’un certain nombre d’images DTI (2D) couleur, il est
possible d’obtenir le profil des vélocités instantanées en fonction du temps en un ou plusieurs
points particuliers du myocarde (Chetboul, 2002a).
3. Le mode DTI (TM) couleur
Par le mode DTI (TM ) couleur, les vélocités myocardiques sont déterminées le lon g
d’une ligne ultrasonore unique et visualisées en couleur en fonction du temps. Il renseigne
donc sur le déplacement simultané de toute l’épaisseur des parois du myocarde. Le codage
couleur est similaire à celui du mode DTI (2D) couleur (Chetboul, 2002a).
Figure 63 : Ex emple d'échocardiogramme en mode DTI (TM) couleur, à partir d'une coupe 2D
parasternale droite petit ax e trans-ventriculaire (d'après Chetboul, 2002b).
103
En raison de sa rapidité de renouvellement d’images sur l’écran, ce mode offre une
excellente résolution temporelle et spatiale axiale, bien supérieure à celle du mode DTI (2D)
couleur (Chetboul, 2002a).
Tout comme en mode DTI (2D) couleur, il est possible d’analyser simultanément les
vitesses myocardiques dans différentes couches de la paroi (Chetboul, 2002b).
D. La description des images normales en mode Doppler
tissulaire myocardique
En mode DTI pulsé monoporte, le tracé des vitesses myocardiques permet de
distinguer les différentes phases du cycle cardiaque, que ce soit pour des mouvements radiaux
ou longitudinaux (Chetboul, 2002a ; Chetboul, 2002b ; Chetboul et al., 2005a).
Figure 64 : Représenta tion des différentes phases du cycle ca rdiaque sur un spectrogra mme de la vitess e
radiale myocardique (d'après Chetboul, 2002b).
IVC = phase de contraction isovolumique, S = systole, IVR = phase d e relaxation isovolumique, E = phas e d e
remplissage passi f protodiastolique, A = phase de remplissage actif télédiastolique.
La systole débute par un bref temps de contraction isovolumique de forme variable.
Puis la phase d’éjection intervient : elle est matérialisée sur le tracé par une onde appelée S
(Chetboul, 2002a).
La diastole comporte 4 phases. La relaxation isovolumique, de forme variable, est
suivie par la phase de remplissage ventriculaire précoce (onde E). Puis survient la phase de
diastasis. La diastole s’achève par la phase de remplissage tardif, correspondant à la
contraction atriale (onde A) (Chetboul, 2002a). L’onde E est plus grande que l’onde A
(Chetboul et al., 2004a).
L’analyse « off-line » donne le profil des vitesses instantanées en deux points des
parois myocardiques. Il apparaît ainsi que les vitesses de déplacement du myocarde sousendocardique sont plus élevées que celles du myocarde sous-épicardique. Ceci définit le
gradient intramyocardique endo-épicardique ou radial (Hatle et Sutherland, 2000 ; Chetboul,
2002a ; Chetboul et al., 2004a ; Chetboul et al., 2005a).
104
Durant tout le cycle cardiaque, les vitesses myocardiques longitudinales sont plus
élevées dans les segments myocardiques proches de la base du coeur, puis dans les segments
intermédiaires ; les vitesses les plus basses étant enregistrées dans les segments myocardiques
situés à l’apex cardiaque, pour les deux ventricules. Un gradient de vitesse intramyocardique
apico-basilaire ou longitudinal est ainsi mis en évidence (Hatle et Sutherland, 2000 ; Chetboul
et al., 2005a ; Chetboul et al., 2005b).
E. L’analyse quantitative de l’échocardiographie en mode
Doppler tissulaire myocardique
1. La mesure des vitesses myocardiques
La vitesse de déplacement d’un segment myocardique, déterminée par le mode DTI,
permet d’apprécier la fonction du myocarde. Toutefois, elle varie avec la position de la sonde,
le mouvement global du cœur dans le thorax, le mouvement des segments adjacents…
D’autre part, il n’est pas possible de distinguer la contraction active du myocarde de celle liée
à la translation du cœur (Chetboul, 2002b ; Chetboul et al., 2006).
2. La mesure des gradients de vitesses myocardiques
Les gradients de vitesses myocardiques permettent une meilleure évaluation de la
fonction myocardique régionale, puisqu’ils s’affranchissent de la variabilité liée aux
mouvements de translation du cœur dans le thorax (Chetboul et al., 2005a).
3. La mesure des paramètres de déformation
Deux indices dérivés du mode DTI permettent de quantifier la déformation d’un
segment myocardique (contraction ou étirement) et donc d’évaluer la fonction myocardique
régionale. Ils sont indépendants des mouvements passifs du cœur et des mouvements des
segments adjacents à la région considérée (Chetboul et al., 2006).
Strain (St) représente la déformation d’un segment myocardique au cours du temps. Il
est exprimé en pourcentage de sa taille initiale (Hatle et Sutherland, 2000 ; D’Hooge et al.,
2000 ; Chetboul et al., 2006).
Strain rate (SR) décrit la vitesse à laquelle la déformation s’effectue. Son unité est s-1.
Par exemple, un SR de 0,1 s-1 signifie que le segment étudié se déforme de 10% de sa taille
initiale toutes les secondes (D’Hooge et al., 2000). Il se calcule concrètement en divisant la
différence entre les vitesses de deux points du myocarde par la distance entre ces deux points
(Chetboul et al., 2006).
Ces deux indices sont positifs lorsque le segment étudié s’étire et négatifs quand il se
contracte (D’Hooge, 2000 ; Chetboul et al., 2006).
Ils sont calculés par des logiciels à partir des vitesses myocardiques et sont disponibles
en temps réel (Chetboul, 2006).
105
En résumé :
Le mode Doppler tissulaire myocardique est, comme son nom l’indique,
l’application du principe Doppler aux mouvements des parois myocardiques. Il
permet d’étudier les mouvements longitudinaux et radiaux des segments
myocardiques et ainsi d’évaluer la fonction myocardique régionale. Cette dernière
est objectivée par l’analyse de la vitesse ou du gradient de vitesse du segment
considéré, tout au long du cycle cardiaque, et surtout, par le calcul en temps réel
des deux paramètres de déformation.
VI. Les autres examens réalisables en échocardiographie chez le
chien
A. L’échocardiographie de stress
Le principe de l’échocardiographie de stress est de réaliser différentes coupes en mode
2D, au repos et au cours d’un « stress ».
Le « stress » imposé se caractérise par une augmentation de la fréquence cardiaque,
obtenue suite soit à un effort physique, soit à une injection de doses croissantes d’une
molécule à effet chronotrope positif.
Des séquences d’images sont numérisées, puis disposées sur l’écran afin de pouvoir
les comparer. Chaque séquence correspond à une coupe échocardiographique donnée gelée à
différents moments du cycle cardiaque, au repos, au début de l’effort, au pic de l’effort et lors
de la récupération.
La comparaison de ces images permet d’étudier la fonction myocardique régionale, en
évaluant simultanément l’épaississement et le déplacement myocardiques. Le myocarde
ventriculaire gauche est divisé en segments. La contractilité de chaque segment peut être
décrite par un score de contraction, qui est d’autant plus élevé que la contractilité est
mauvaise. Le score global est calculé en divisant la somme des scores segmentaires par le
nombre de segments analysés.
L’échocardiographie de stress est principalement indiquée pour la recherche
d’ischémie myocardique et pour l’évaluation de la viabilité du myocarde (Le Floc’h, 2004).
B. L’échocardiographie de contraste
Cette technique est très utile pour identifier les chambres cardiaques ainsi que pour
détecter les shunts intra-cardiaques droits-gauches.
Pour cela, une seringue de 5 mL est remplie soit de dextrose à 5%, soit de NaCl à
0,9%, soit de sang du chien mélangé avec de l’air, soit de vert d’indocyanine (Kienle, 1998 ;
Lang, 2006). Le contenu est ensuite émulsionné vigoureusement. Puis il est rapidement
106
injecté dans une veine céphalique, ce qui va résulter en la formation de microcavitations
sanguines, qui vont apparaître sous la forme de billes échogènes dans l’atrium puis dans le
ventricule droits. Normalement, ces microcavitations disparaissent dans la circulation
pulmonaire et n’apparaissent pas dans les cavités cardiaques gauches. Par contre, si un shunt
droit-gauche intra-cardiaque existe, ces microcavitations passeront dans la cavité gauche
recevant le sang (atrium gauche dans le cas d’une communication inter-atriale, ventricule
gauche et aorte dans le cas d’une communication-interventriculaire).
Un contraste négatif, c'est-à-dire une dilution des microcavitations, peut se former
dans une cavité droite recevant du sang venant d’une cavité gauche (shunt gauche-droit) ;
toutefois, ce contraste négatif n’est pas toujours bien visualisé (De M adron, 1995a ; M artin,
1995 ; Kienle, 1998 ; Lang, 2006).
L’exploration des cavités gauches nécessite l’injection d’un produit de contraste via un
cathéter introduit dans une artère fémorale jusque dans le cœur gauche, ou l’utilisation
d’agents de contraste capables de passer à travers la circulation pulmonaire (Lang, 2006).
Figure 65 : Echoca rdiogramme après injection d'un produit de contraste (émulsion sang/air), chez un
chien atteint d’un cor triatriatum dexter (Service de médecine (ca rdiologie) ENVL).
Le produit de contraste souligne l a membran e (indiquée par les têtes d e flèches) divisant l’atrium droit en d eux
parties distinctes.
VG = ventricule gauche, AG = atrium gauche, VD = ventricule droit, AD = atrium droit.
Emplacement de la
valve tricuspide
C. L’échocardiographie trans-oesophagienne
La sonde d’échocardiographie trans-oesophagienne (ETO), de 5 ou 7,5 M Hz, est
contenue dans l’embout rigide d’un endoscope flexible, semblable à un gastroscope (Nautrup,
2005c).
107
L’animal anesthésié est positionné en décubitus latéral pour l’examen et la mâchoire
est maintenue ouverte par un pas-d’âne. La sonde est passée dans l’estomac et doucement
retirée vers l’arrière (Nautrup, 2005c).
L’ETO comprend deux indications majeures (Nautrup, 2005c) :
• la mauvaise visualisation du cœur en échocardiographie trans-cutanée, en présence de
poumons remplis d’air (œdème pulmonaire ou maladies broncho-pulmonaires).
• les déformations thoraciques ou les lésions costales secondaires à un traumatisme,
compliquant l’échocardiographie trans-cutanée et rendant le diagnostic impossible.
Toutefois, cette technique est peu utilisée en médecine vétérinaire car elle requiert une
sonde dont le prix est élevé, elle nécessite d’anesthésier l’animal et sa réalisation prend
beaucoup plus de temps que l’échocardiographie trans-cutanée (M oïse et Fox, 1999).
D. L’échocardiographie tridimensionnelle
Une image tridimensionnelle peut être construite à partir d’une série de coupes 2D.
C’est le principe de l’échocardiographie tridimensionnelle (Hung et al., 2007).
Cette technologie est d’apparition récente, et se développe pour améliorer la qualit é
des images échocardiographiques, et faire évoluer les capacités d’exploration cardiaque de
l’ultrasonographie (Hung et al., 2007).
En résumé :
L’échocardiographie de stress permet essentiellement de rechercher une
zone d’ischémie myocardique.
L’échocardiographie de contraste facilite la détection d’un shunt droitgauche.
L’échocardiographie trans-oesophagienne présente un intérêt particulier
lorsque l’échocardiographie trans-cutanée est difficilement réalisable.
Ces trois modalités de l’échocardiographie permettent ainsi de compléter les
informations fournies par l’échocardiographie conventionnelle, en facilitant
notamment le diagnostic de certaines cardiopathies. Elles sont néanmoins utilisées
dans ce but précis et non dans la pratique courante de l’échocardiographie.
L’échocardiographie tridimensionnelle améliore la qualité des images
ultrasonographiques. Encore peu usitée aujourd’hui, son développement dans les
années à venir permettra peut être de l’utiliser couramment, au même titre que
l’échocardiographie en modes bidimensionnel, temps-mouvement et Doppler.
108
Deuxième partie : Les facteurs de variation des
valeurs usuelles en échocardiographie chez le chien
Nous avons vu dans la première partie comment mesurer la taille des parois et des
cavités cardiaques et comment quantifier l’hémodynamique et la fonction cardiaques. Les
résultats alors obtenus sont comparés aux valeurs usuelles, c'est-à-dire aux valeurs mesurées
sur un échantillon d’individus cliniquement sains.
Toutefois, l’espèce canine est caractérisée par une importante hétérogénéité :
multiplicité de tailles, de races, de niveaux sportifs, larges gammes de fréquences cardiaques,
d’âges… D’autre part, comme nous l’avons vu, les techniques d’examen sont très variées :
méthode de mesure, utilisation ou non de sédatif, choix de la position du chien examiné,
multiplicité des opérateurs… Cette diversité pourrait se répercuter sur les valeurs des
variables mesurées lors de l’examen échocardiographique.
C’est ce que nous allons voir dans cette deuxième partie, en étudiant les facteurs
biologiques, puis les facteurs liés à la technique d’examen, susceptibles de faire varier les
valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques chez le chien.
I. Les facteurs biologiques responsables d’une variation des
valeurs usuelles en échocardiographie
Nous considérons ici les facteurs biologiques comme des facteurs intrinsèques à
l’animal, qui permettent de le caractériser : sa taille corporelle, sa race, sa fréquence
cardiaque, son âge, son niveau sportif et son sexe.
A. La taille corporelle
Les chiens adultes pèsent de moins de 2 kg à plus de 90 kg. Il semble logique que cette
variabilité de taille se retrouve au niveau du coeur.
1. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres
échocardiographiques mesurés en mode temps-mouvement, liée à
la taille corporelle
Depuis les premiers pas de l’échocardiographie en médecine vétérinaire, de
nombreuses études ont été publiées concernant l’influence de la taille corporelle sur les
paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM . D’un point de vue chronologique, la
première étape a consisté à mettre en évidence une telle influence. La deuxième étape a eu
109
pour objectif de vérifier les données établies pour des chiens de très grande taille. La dernière
étape a remis en cause les modèles précédemment envisagés.
a) La mise en évidence d’une corrélation significative entre la
taille corporelle et les paramètres échocardiographiques
mesurés en mode temps-mouvement
(1) L’évaluation d’une corrélation entre la taille corporelle
et la taille des cavités et des parois cardiaques
L’établissement de valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en
mode TM chez le chien a commencé dès 1976, avec l’étude de M ashiro et al. Une corrélation
du diamètre ventriculaire gauche en diastole avec le poids était évoquée. Puis de nombreuses
publications sur le sujet ont suivi.
La plupart des études mettent en évidence une corrélation positive significative de type
linéaire, entre la taille des structures cardiaques (diamètres des cavités cardiaques et de
l’aorte, épaisseurs des parois myocardiques, en diastole et en systole) mesurée par
échocardiographie en mode temps-mouvement et le poids (Lombard, 1984 ; Bonagura et al.,
1985 ; Jacobs et M ahjoob, 1988b ; Jaudon, 1990 ; Hakim, 1998) ou la surface corporelle
(Boon et al., 1983 ; Jacobs et M ahjoob, 1988b ; Jaudon, 1990). Ainsi, les valeurs usuelles de
ces paramètres échocardiographiques doivent être calculées en fonction du format de
l’animal : elles correspondent alors à l’intervalle de prédiction ou à l’intervalle de confiance
des équations de régression en fonction du poids ou de la surface corporelle.
Il y a une probabilité de 95% pour que la valeur moyenne d’un paramètre, pour tous
les chiens cliniquement sains d’un poids ou d’une surface corporelle donné, se situe dans
l’intervalle de confiance à 95%. Toutefois, dans les circonstances habituelles de la clinique, il
est plus rare de s’intéresser à la moyenne d’un groupe d’individus qu’aux variables
échocardiographiques obtenues pour un individu donné. Si le chien examiné est cliniquement
sain, il y a alors une probabilité de 95% pour que la valeur de la variable échocardiographique
considérée se situe dans l’intervalle de prédiction à 95%. Ainsi, l’utilisation d’intervalles de
prédiction est plus appropriée dans la plupart des cas (Cornell et al., 2004). Toutefois, le
terme intervalle de confiance est parfois utilisé pour désigner un intervalle de prédiction, si
bien que la distinction entre les deux n’est pas toujours très claire.
Une représentation graphique permet d’éviter d’avoir à calculer les valeurs de
l’intervalle de confiance ou de prédiction d’un paramètre échocardiographique, pour chaque
poids ou chaque surface corporelle.
110
Graphique 1 : Ex emple de graphique représ entant la droite de régression du diamètre de la cavité
ventriculaire gauche en télédiastole en fonction de la surface corporelle, avec son intervalle de confiance à
95% (d’après Boon et al., 1983).
L’équation de régression ainsi que le coeffi cient de corrélation (r) sont indiqués.
La taille corporelle est reportée sur l’axe des abscisses et la valeur du paramètre
échocardiographique considéré sur l’axe des ordonnées. La droite de régression est alors
tracée, ainsi que les deux hyperboles indiquant les limites inférieure et supérieure de
l’intervalle de confiance ou de prédiction. Il suffit alors de reporter dans le graphique la valeur
de la variable échocardiographique mesurée pour le chien examiné, et de constater si pour son
poids ou sa surface corporelle, elle est comprise dans les limites de l’intervalle ; dans ce cas,
elle sera considérée comme normale puisque dans les valeurs usuelles (Douault, 1990).
Toutefois, même si la valeur d’un paramètre échocardiographique n’est pas dans les valeurs
usuelles, elle ne peut pas être qualifiée d’anormale, puisqu’il y a une probabilité de 5% que le
paramètre mesuré ne soit pas dans l’intervalle de prédiction à 95% pour un chien
cliniquement sain.
La plupart du temps, les coefficients de corrélation du poids ou de la surface
corporelle avec le diamètre endocavitaire du ventricule gauche sont les plus élevés. Au
contraire, ceux avec l’épaisseur septale sont les plus bas (Boon et al., 1983 ; Lombard, 1984
Jaudon, 1990). En effet, il n’est pas toujours facile de distinguer l’endocarde du septum
interventriculaire du côté du ventricule droit des cordages de la valve tricuspide. Cette
difficulté pourrait être à l’origine d’une forte variabilité dans la mesure de l’épaisseur du
septum interventriculaire, réduisant ainsi l’importance de l’influence du format du chien sur
ce paramètre (Lombard, 1984 ; Jacobs et M ahjoob, 1988b). D’autre part, cette structure est de
petite taille, si bien que la marge d’erreur est faible, par rapport au diamètre de la cavité
ventriculaire gauche par exemple (Jaudon, 1990).
111
En 1983, De M adron trouve une relation logarithmique entre la surface corporelle et le
diamètre de la cavité ventriculaire gauche, en diastole et en systole, et celui de l’atrium
gauche. Les épaisseurs des parois septale et pariétale, en diastole et en systole, et le diamètre
de l’aorte ont une relation logarithmique avec le poids. Les coefficients de corrélation sont
bons (entre 0,73 et 0,97). Toutefois, de nombreuses indications quant à la réalisation des
mesures et la méthode d’étude statistique manquent, ainsi il n’est pas possible d’en tirer des
conclusions.
En 1990, Jaudon a testé la corrélation entre la taille des structures cardiaques mesurée
en mode TM et le poids, la surface corporelle, la taille au garrot, le périmètre thoracique en
arrière des membres antérieurs et en inspiration, la longueur sternale et enfin le volume
thoracique du chien examiné. La taille des cavités et des parois cardiaques est
significativement corrélée à chacun de ces paramètres, plus fortement à la taille au garrot et au
périmètre thoracique. En pratique, sur un individu obèse ou cachectique, les corrélations avec
la taille au garrot prévaudront sur celles avec le poids.
En ce qui concerne les rapports entre la taille de deux structures cardiaques (AG/AO
par exemple), la plupart des auteurs ne trouvent pas de corrélation avec la taille corporelle
(Boon et al., 1983 ; Lombard, 1984 ; Jaudon, 1990).
(2) L’évaluation d’une corrélation entre la taille corporelle
et les indices de la fonction ventriculaire gauche
La plupart des auteurs s’accordent pour dire que les indices de la fonction ventriculaire
gauche (%E, FR, TE, Vcf) ne sont pas influencés par la taille corporelle (Boon et al., 1983 ;
Lombard, 1984 ; Jaudon, 1990). Ainsi, pour ces indices, une même valeur usuelle est
applicable à tous les chiens, quelle que soit leur taille.
Toutefois, en 1988, Jacobs et M ahjoob mettent en évidence une corrélation négative
significative entre la fraction de raccourcissement et le poids ou la surface corporelle. Cette
corrélation est suffisamment faible (coefficients de détermination de 0,18 et 0,16
respectivement) pour que la prise en compte de la taille corporelle dans l’évaluation des
valeurs usuelles de cet indice entraîne une précision supplémentaire insignifiante. De même,
Hakim (1998) trouve une corrélation négative significative entre la fraction de
raccourcissement et le poids. Le faible coefficient de détermination (0,3) montre que le poids
n’est pas un facteur de variation essentiel de ce paramètre.
Schober et Fuentes (2001a) ont mis en évidence une relation linéaire positive entre
MAM et le poids, et une relation curvilinéaire négative entre le poids et M AM indexé à la
surface corporelle. Ce résultat suggère une influence du poids sur les performances
systoliques ventriculaires gauches.
Ainsi, l’influence de la taille corporelle sur les indices de la fonction ventriculaire
mesurés en mode TM n’est pas clairement établie.
112
b) La nécessité d’établir des valeurs de référence pour les
chiens de grande race
Jusque dans les années 1990, toutes les études concernant les valeurs usuelles des
paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM chez le chien, étaient basées sur des
individus de taille moyenne ou incluaient un nombre insuffisant de chiens de grande race. Le
tableau 5 présente les gammes de poids des chiens échantillonnés dans les études évoquées
précédemment.
Tableau 5 : Gamme de poids des chiens sélectionnés dans différentes études.
Etude
Boon et al., 1983
De M adron, 1983b
Lombard, 1984
Bonagura et al., 1985
Jacobs et M ahjoob, 1988b
Jaudon, 1990
Hakim, 1998
Gamme de poids étudiée
9,8 – 28,6 kg
2,7 – 95 kg (avec 3 chiens de plus de 40 kg)
5 – 44 kg
2 – 36 kg
13,9 – 30 kg
8 – 47 kg
3 – 50 kg
Ainsi, les paramètres échocardiographiques obtenus pour des chiens de grande race
étaient comparés aux valeurs usuelles calculées avec les équations de régression en fonction
du poids obtenues sur un échantillon de congénères de gabarit inférieur, sans savoir si cette
extrapolation était légitime (Douault, 1990).
Deux études visant à établir des valeurs de référence des paramètres
échocardiographiques mesurés en mode TM sont basées sur un échantillon de chiens de grand
format. Il s’agit de l’étude de Douault, en 1990, dans laquelle le poids des individus
sélectionnés varie de 30 à 60 kg, et de l’étude de Koch et al., en 1996, incluant des chiens de
races terre-neuve, dogue allemand, lévrier irlandais, dont le poids varie de 49 à 76 kg.
Douault compare ses résultats avec ceux obtenus par Bonagura et al. (1985) et
Lombard (1984). Pour se faire, il trace sur un même graphique les droites de régression en
fonction du poids pour les trois études, et l’intervalle de confiance à 95% établi par Bonagura
et al. (graphique 2). Pour la plupart des paramètres, la comparaison graphique est
satisfaisante. Les pentes des droites de régression et les ordonnées à l’origine sont légèrement
différentes, sans qu’il soit possible de dire si ces différences sont significatives, dans la
mesure où tous les paramètres nécessaires à une comparaison des données ne sont pas
toujours cités dans les trois études. Cette différence paraît plus sensible pour le diamètre de la
cavité du ventricule gauche en systole et en diastole : les droites établies dans l’étude de
Douault sont voisines de celles obtenues par Lombard mais inférieures à celles indiquées par
Bonagura et al. ; parfois même, elles sortent de l’intervalle de confiance à 95%. Il serait
intéressant dans ce cas de pouvoir étudier statistiquement les différences observées et
d’apprécier leur signification clinique, car pour les autres paramètres ces différences semblent
tenir à l’échantillonnage (Douault, 1990).
113
114
L'intervalle de confiance à 95% de Bonagura et al. est représenté en trait gras.
AO = diamètre aortique, OG = diamèt re atrial gauche, VGd et s = di amètre de la cavité ventri culaire gauche en diastole et en systole respectivement, SIVd et s = épaisseur du
septum interventricul aire en diastole et en systole respectivement, PPd et s = épaisseur de la paroi libre du ventri cule gauche en diastole et en systole respectivement, présente
étude = étude de Douault, 1990.
Graphique 2 : Droites de régression de paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM en fonction du poids, obtenues par Lombard (1984), Bonagura et al.
(1985) et Douault (1990) (d’après Douault, 1990).
115
Tout comme Douault, Koch et al. constatent que le diamètre de la cavité ventriculaire
gauche calculé à partir des équations issues des études de Boon et al. (1983) et de Lombard
(1984), est surestimé par rapport à la valeur mesurée pour des chiens de très grande taille. Or,
ce paramètre est très important pour le diagnostic d’une myocardiopathie dilatée, pour
laquelle les grandes races sont prédisposées. Il est donc indispensable d’établir des valeurs de
référence à partir d’une population de chiens de grand gabarit.
De même, la plupart des études visant à établir des valeurs de référence pour les
paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM incluent peu d’individus de très petite
taille (tableau 5). Est-il possible d’utiliser les équations de régression en fonction de la taille
corporelle établies à partir de chiens de format moyen pour calculer les valeurs usuelles d’un
sujet de très petite race ? A notre connaissance, aucune étude ne répond à cette question.
c) La remise en cause des modèles précédemment établis
(1) De nouveaux modèles pour décrire la relation entre le
poids et la taille des cavités et des parois cardiaques
(a) Les modèles polynomial et logarithmique
En 2002, Gonçalves et al. constatent que les valeurs des diamètres de la cavit é
ventriculaire gauche, de l’aorte et de l’atrium gauche sont mieux estimées à partir du poids
par un modèle polynomial ou logarithmique que par un modèle linéaire, surtout pour des
poids extrêmes (graphique 3). Entre les modèles polynomial de second ordre, polynomial de
troisième ordre et logarithmique, aucun n’est plus exact que les deux autres.
Par contre, le modèle linéaire simple reste suffisant pour décrire la relation entre
l’épaisseur du septum interventriculaire ou de la paroi libre du ventricule gauche et le poids
(absence de différence significative entre ce modèle et les modèles polynomial et
logarithmique). Comme nous l’avons déjà évoqué, ces deux épaisseurs sont petites ce qui
rend leur mesure difficile et la marge d’erreur plus faible. De ce fait, il existe une forte
variabilité dans leur détermination. Il est supposé que cette variabilité est à l’origine de
l’absence de différence significative entre les modèles de régression.
(b) Le modèle allométrique
Cornell et al. (2004) et Brown et al. (2003) remettent également en cause les
publications précédentes basées sur une relation linéaire entre la taille des structures
cardiaques mesurée en mode TM et le poids. En effet, le poids représente un volume et les
dimensions mesurées sont des longueurs ; il n’est donc pas mathématiquement possible que
ces deux données soient liées linéairement. Les longueurs corporelles, dont la taille des
structures cardiaques, sont linéairement corrélées à poids1/3, les aires, dont les aires
cardiaques, à poids2/3 et les volumes, dont les volumes cardiaques, à poids1. La relation entre
le poids et les longueurs cardiaques n’est donc pas linéaire mais curvilinéaire.
116
Graphique 3 : Droites de régression en fontion du poids des diamètres de la cavité ventriculaire gauche, en
diastole et en systole, de l’aorte et de l’atrium gauche, mesurés par échocardiographie en mode TM sur un
échantillon de 69 chiens, selon un modèle linéaire, polynomial de second et de troisième ordre et
logarithmique (d’après Gonçalves et al., 2002).
Pour chacune des variables étudiées, le graphique en haut à gau che représ ente le modèle linéaire simple, celui en
haut à droite le modèle polynomial de second ordre, celui en bas à g auch e le modèle polynomial d e troisièm e
ordre et celui en bas à droite le modèle logarithmique. L’équation de régression correspondant e est indiquée.
Diamètre endocavitaire ventriculaire gauche en diastole :
Diamètre endocavitaire ventriculaire gauche en systole :
117
Graphique 3 : Droites de régression en fontion du poids des diamètres de la cavité ventriculaire gauche, en
diastole et en systole, de l’aorte et de l’atrium gauche, mesurés par échocardiographie en mode TM sur un
échantillon de 69 chiens, selon un modèle linéaire, polynomial de second et de troisième ordre et
logarithmique (d’après Gonçalves et al., 2002) (suite).
Diamètre de l’atrium gauche :
Diamètre de l’aorte :
118
Ainsi, Cornell et al. mettent en place une étude dans le but d’établir une équation
allométrique décrivant la relation entre la taille des structures cardiaques et le poids. Une
b
équation allométrique est de type Y = aX , ou Y est la valeur du paramètre
échocardiographique évalué, X est le poids et a et b sont deux constantes qu’il faut
déterminer. Pour cela, ils utilisent les résultats d’études précédentes (De M adron et al.,
1983a ; Gooding et al., 1986 ; M ashiro et al., 1976) et des données qui leur sont
communiquées par différents échocardiographistes. En tout, ils obtiennent les valeurs des
paramètres échocardiographiques pour 494 chiens. Les variables échocardiographiques et le
poids des individus sont transformés en logarithmes.
Graphique 4 : Droite de régression du diamètre de la cavité v entriculaire gauche en diastole en fonction
du poids, après transformation logarithmique des données, et intervalle de prédiction à 95% (d’après
Cornell et al., 2004).
Le logarithme des paramètres mesurés (logY) est linéairement corrélé au logarithme
du poids (logX), c'est-à-dire selon une équation de type logY = loga + b logX (graphique 4).
Ainsi, la pente de cette équation et son ordonnée à l’origine permettent de calculer
respectivement les coefficients b et a, qu’il suffit de remplacer dans l’équation allométrique.
Pour la plupart des variables, le coefficient b est proche de 1/3. Toutefois, pour
l’épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche en diastole et en systole, b se rapproche
plutôt de 0,25.
D’autre part, aucune corrélation significative n’a été mise en évidence entre la fraction
de raccourcissement ou le rapport AG/AO et le poids.
Finalement, ces résultats viennent confirmer ceux de Jaudon (1990), 14 ans plus tôt,
qui trouvait une corrélation des paramètres échocardiographiques plus importante avec la
taille au garrot ou le périmètre thoracique plutôt qu’avec la surface corporelle, le poids ou le
volume thoracique. Il montrait ainsi qu’une longueur est mieux corrélée avec une autre
longueur, qu’avec une aire ou un volume.
119
Ces résultats concordent également avec les exposants des équations de régression de
De M adron (1983b), 20 ans plus tôt :
0,52
VGd = 46,10 × SC
VGs = 30,37 × SC0,506
0,313
PVGd = 2,74 × P
0,261
PVGs = 4,89 × P
0,236
SIVd = 3,74 × P
0,313
SIVd = 4,37 × P
0,358
AO = 7,796 × P
0,502
AG = 24,56 × SC
En corrélant la taille des cavités et des parois du cœur, c'est-à-dire des dimensions
linéaires, à la surface corporelle, l’exposant associé se rapproche de 1/2 (la surface corporelle
étant une aire) ; en les corrélant au poids, l’exposant se rapproche de 1/3.
(2) La recherche de modèles indépendants du poids de
l’animal
Le calcul des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques à partir du poids
n’est pas idéal. En effet, le poids est variable au cours du temps et deux individus peuvent
avoir un même poids mais un format différent (par exemple un cocker obèse de 20 kg et un
border collie mince de même poids). En revanche, décrire la taille des structures cardiaques
en fonction du diamètre aortique pourrait être intéressant, dans la mesure où ce dernier varie
peu au cours du temps, est mieux corrélé au format de l’animal que le poids, et est peu
modifié au cours des différents processus pathologiques (Rishniw et Erb, 2000).
En 2003, Brown et al. montrent que la taille des cavités et des parois cardiaques
mesurée en mode TM est corrélée au diamètre de l’aorte, que ce dernier soit mesuré ou
1/3
calculé à partir du poids (AO = 0,795 × Poids ). Lorsque le modèle de régression des
paramètres échocardiographiques en fonction du poids ou de la surface corporelle est comparé
au modèle de régression en fonction du diamètre aortique, il apparaît évident que l’intervalle
de confiance est plus réduit pour ce dernier.
120
Graphique 5 : Droites de rég ression du diamètre de la cavité ventri culaire gauche en diastole en fonction
du poids, de la surface corporelle et du diamètre aortique, et intervalles de confiance à 95% (d’après
Brown et al., 2003).
En pointillés sont représent ées les droites de régression du diamètre de la cavité ventricul aire gau che en diastole
en fon ction du poids (à gauche) ou de la surface corporelle (à droite) ainsi que leur intervalle de con fi ance à
95%. En ligne continue sont représentés la droite de régression et l’intervalle de con fian ce à 95 % de cette mêm e
variable échocardiographiqu e en fon ction du diamètre de l’aorte, calculé à partir du poids.
Le rapport entre la taille d’une structure cardiaque mesurée en mode TM et le diamètre
aortique constitue un indice cardiaque relativement indépendant du poids du chien examiné
(Brown et al., 2003 ; Hall et al., 2008). Par contre, deux individus de même poids peuvent
avoir des indices différents. En effet, ces rapports définissent des morphotypes, c'est-à-dire
des groupes d’individus avec des similitudes morphologiques. La race, l’âge, l’entraînement
sportif, la fréquence cardiaque par exemple, sont susceptibles d’entraîner des variations du
morphotype. Ainsi, deux chiens de même poids mais de morphotype différent, n’auront pas le
même rapport entre la taille d’une cavité ou d’une paroi cardiaque et le diamètre aortique
(Brown et al., 2003). L’utilisation du modèle de Brown et al. montre donc tout son intérêt
dans la comparaison des variables échocardiographiques de deux animaux de même
morphotype mais de poids différent.
De la même manière, une aire cardiaque peut être divisée par l’aire de l’aorte en coupe
transversale. Ces rapports sont là encore indépendants du gabarit de l’animal mais diffèrent en
fonction de son morphotype (Brown et al., 2003).
Dans le système d’équation allométrique décrit par Cornell et al. (2004), diviser la
valeur d’un paramètre échocardiographique par poids1/3 permet également d’obtenir un indice
indépendant du gabarit de l’animal.
2. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres
échocardiographiques mesurés en mode bidimensionnel, liée à la
taille corporelle
Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques sont beaucoup moins
documentées en mode bidimensionnel qu’en mode temps-mouvement. Ceci peut s’expliquer
121
par la préférence pour le mode TM en ce qui concerne l’analyse quantitative de
l’échocardiographie.
Tout comme pour le mode TM , une corrélation positive significative a été mise en
évidence entre la majorité des paramètres mesurés en mode 2D et le poids ou la surface
corporelle. Par contre, la fraction de raccourcissement, les pourcentages d’épaississement du
septum interventriculaire et de la paroi libre du ventricule gauche, la fraction d’éjection et les
rapports entre deux longueurs (AG/AO) ne sont corrélés ni au poids ni à la surface corporelle
(O’Grady et al., 1986).
Rishniw et Erb (2000) se sont intéressés uniquement aux diamètres de l’atrium gauche
et de l’aorte mesurés sur une coupe bidimensionnelle petit ou grand axe.
Graphique 6 : Diamètre de l’atrium gauche mesuré à partir d’une coupe parasternale droite grand ax e 4
cavités (à gauche) et à partir d’une coupe parasternale droite petit ax e trans-aortique (à droite), en
fonction du poids, sur un échantillon de 36 chiens cliniquement sains (Rishniw et Erb, 2000).
Les méthodes de mesure utilisées ont été présent ées sur les figures 25 (échocardiogramme d e gauch e) et 26.
L’équation de régression correspond ante est indiquée, ainsi que le coeffici ent de détermination (r²).
Ils ont ainsi constaté la corrélation existant entre ces paramètres et le poids : cette
corrélation est linéaire pour le diamètre aortique, curvilinéaire pour le diamètre atrial, décrite
par un modèle polynomial de second ordre.
3. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres
échocardiographiques mesurés en mode Doppler, liée à la taille
corporelle
L’effet du poids sur les paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler
est moins documenté que celui sur les variables estimées en mode temps-mouvement.
a) L’influence du poids sur les vitesses des flux sanguins transvalvulaires
Les avis divergent concernant l’influence du poids sur les vitesses des flux sanguins
intra-cardiaques.
Yuill et O’Grady (1991), Della Torre et al. (2000) et Muzzi et al. (2006) montrent
l’absence de corrélation entre les vitesses des flux sanguins à travers les 4 valves cardiaques et
122
le format du chien examiné. Brown et al. (1991) aboutissent à la même conclusion concernant
les flux sanguins aortique et pulmonaire évalués en mode Doppler pulsé.
Par contre, Kirberger et al. (1992b) constatent une influence importante du poids du
chien sur les vitesses des flux sanguins intra-cardiaques mesurées en mode Doppler pulsé.
D’une manière générale, une diminution du poids s’accompagne d’une augmentation de la
vitesse moyenne et de la vitesse maximale des flux sanguins intra-cardiaques. D’autres études
sont toutefois nécessaires pour établir des équations de régression permettant de caractériser
plus précisément cette relation, si elle existe. Ces équations pourront ensuite être utilisées
pour une estimation plus précise des valeurs usuelles des vitesses des flux sanguins en
fonction du poids du chien (Kirberger et al., 1992b).
b) L’influence du poids sur les paramètres de la fonction
ventriculaire mesurés en mode Doppler
Brown et al. (1991) ont mis en évidence une corrélation entre le poids et le volume
d’éjection ainsi que le débit cardiaque, estimés en mode Doppler pulsé avec un volumeéchantillon placé en aval soit de la valve pulmonaire soit de la valve aortique. Il semble
effectivement logique que ces deux paramètres augmentent avec le gabarit de l’individu
examiné.
Concernant les intervalles de temps systoliques, Brown et al. (1991) ne trouvent pas
d’effet du poids sur le temps d’éjection, estimé en mode Doppler pulsé avec un volumeéchantillon placé en aval soit de la valve pulmonaire soit de la valve aortique. Della Torre et
al. (2000) aboutissent à la même conclusion sur une population de chiens de type lévrier, mais
Teshima et al. (2007) prouvent le contraire. Ainsi, concernant l’influence de la taille
corporelle sur le temps d’éjection, les avis divergent.
Pour ce qui est des paramètres de la fonction diastolique du ventricule gauche,
Schober et Fuentes (2001b) constatent qu’une augmentation de poids se traduit par une
augmentation du temps de décélération de l’onde E. Toutefois, cette modification peut aussi
être liée à la diminution de la fréquence cardiaque ou à la baisse de la fonction systolique
(baisse de FR) engendrés par une augmentation de poids. Les mêmes auteurs mettent
également en évidence qu’une élévation de poids s’accompagne d’un allongement de la durée
de l’onde A du flux mitral et de l’onde négative R du flux veineux pulmonaire (Schober et
Fuentes, 2001b).
Aucun effet du poids sur la valeur de l’indice de performance myocardique du
ventricule droit et du ventricule gauche n’a été mis en évidence (Baumwart et al., 2005 ;
Teshima et al., 2006 ; Teshima et al., 2007).
Ainsi, l’influence de la taille corporelle sur les indices de la fonction ventriculaire
mesurés en mode Doppler n’est pas clairement établie. A notre connaissance, seuls Baumwart
et al. (2005) ont publié des valeurs usuelles pour ces variables en fonction du poids.
Toutefois, la gamme de poids de chaque classe établie est large, ce qui réduit la précision de
ces valeurs de référence.
123
4. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres
échocardiographiques mesurés en mode Doppler tissulaire
myocardique, liée à la taille corporelle
L’influence de la taille corporelle sur les valeurs des variables évaluées en mode
Doppler tissulaire myocardique est encore assez peu étudiée. Globalement, le poids semble
peu affecter les variables TDI (Chetboul et al., 2005a ; Chetboul et al., 2005b).
En résumé :
La taille des structures cardiaques mesurée par échocardiographie en mode
temps-mouvement est dans l’ensemble positivement corrélée au format de
l’animal. C’est l’épaisseur du septum interventriculaire qui présente la corrélation
la plus faible, en raison de la difficulté à le visualiser correctement et de sa faible
épaisseur rendant la marge d’erreur faible. Ainsi, il faut tenir compte du gabarit de
l’animal pour déterminer si le diamètre d’une cavité ou l’épaisseur d’une paroi
cardiaque est dans les valeurs usuelles. C’est souvent le poids qui est choisi pour
décrire la taille corporelle du chien, sans doute pour sa facilité de mesure par
rapport aux autres paramètres de format. Selon les dernières études, le diamètre
des cavités et l’épaisseur des parois du coeur sont alors liés à poids1/3. Par contre,
les indices de la fonction ventriculaire (FR, %E, Vcf…) et tout rapport entre les
tailles de deux structures cardiaques semblent indépendants de la taille
corporelle : une même valeur usuelle peut être retenue quel que soit le gabarit du
chien. Toutefois cette affirmation ne fait pas l’unanimité.
Tout comme en mode temps-mouvement, la taille des cavités et des parois
cardiaques mesurée en mode bidimensionnel est significativement corrélée au
poids et à la surface corporelle, contrairement aux indices de la fonction
ventriculaire gauche ou aux rapports entre les tailles de deux structures
cardiaques. Les valeurs de référence publiées pour le mode bidimensionnel sont
moins abondantes que pour le mode temps-mouvement.
La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques
mesurés en mode Doppler en fonction de la taille corporelle est peu étudiée. Les
avis sont très divergents concernant l’influence du gabarit de l’animal sur les
vitesses des flux sanguins intra-cardiaques, et sur les indices de la fonction
ventriculaire systolique et diastolique.
Il semblerait que le poids affecte peu les valeurs des paramètres
échocardiographiques mesurés en mode Doppler tissulaire myocardique, bien que
peu d’études se soient intéressées à ce sujet.
Ainsi, en pratique, le chien examiné doit être pesé et les valeurs des
variables échocardiographiques mesurées en modes bidimensionnel et temps124
mouvement doivent être comparées à des valeurs usuelles établies en fonction du
poids de l’animal. Concernant les paramètres échocardiographiques mesurés en
mode Doppler et en mode Doppler tissulaire myocardique, des valeurs de
référence en fonction du poids n’ont pas encore été publiées jusqu’à aujourd’hui,
puisque leur relation éventuelle avec la taille corporelle n’est pas encore
clairement établie.
Chez l’homme, les valeurs usuelles les plus précises des paramètres
échocardiographiques sont calculées à partir de la masse maigre (Daniels et al., 1995 ;
Batterham et George, 1998). Ainsi, deux individus de poids différent mais de même masse
maigre auront des paramètres échocardiographiques de valeur similaire. Toutefois, cette
masse maigre n’est pas évidente à calculer, la taille et la surface corporelle sont ainsi plus
couramment utilisées (Vasan et al., 2000).
Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurées en modes TM ,
2D, Doppler et DTI sont reportées en annexes 1, 2, 3 et 4 respectivement.
B. La race
L’intervention d’autres facteurs de variation que la taille corporelle sur les paramètres
échocardiographiques est suggérée par les larges intervalles de confiance accompagnant les
droites de régression de ces paramètres en fonction du poids.
L’espèce canine regroupe un grand nombre de races avec une conformation et des
caractéristiques morphologiques très différentes. L’isolement reproductif qui existe entre les
races pures pourrait favoriser l’établissement de particularités raciales. Il est possible
d’envisager que des particularités raciales existent aussi au niveau anatomique, notamment
cardiaque.
1. La mise en évidence d’une variabilité des valeurs usuelles des
paramètres échocardiographiques liée à la race
a) En mode temps-mouvement
En utilisant des chiens de conformation similaire mais de taille variée (de races
greyhound, whippet et petit lévrier d’Italie), Della Torre et al. (2000) mettent en évidence une
relation entre la taille des parois et des cavités cardiaques mesurée en mode TM et la taille
corporelle, plus forte que pour une population de chiens tout venant. En effet, les valeurs sont
moins dispersées autour des droites de régression et les intervalles de confiance sont plus
réduits. D’autre part, il existe une corrélation négative significative entre le format de l’animal
et les indices de la fonction ventriculaire gauche (Vcf, FR). Les coefficients de corrélation
correspondants sont plus élevés que ceux d’un échantillon de chiens tout venant.
125
Ainsi, les différences de conformation corporelle semblent expliquer une partie de la
variabilité observée dans une population de chiens toutes races confondues (Della Torre et al.,
2000).
Plusieurs auteurs se sont intéressés à la variabilité raciale des données
échocardiographiques. Parmi eux, M orrison et al. (1992) étudient les variables
échocardiographiques mesurées en mode TM pour quatre races : le welsh corgi pembroke, le
caniche nain, le golden retriever et le lévrier afghan. Ils constatent que la droite de régression
en fonction du poids pour un paramètre donné varie en fonction de la race. Certains
paramètres peuvent même ne pas varier du tout avec le poids pour certaines races. La
différence est manifeste en plaçant dans un même graphique les droites de régression pour
différentes races.
Graphique 7 : Droites de rég ression de l'épaisseur télédiastolique de la paroi libre du ventricule gauche
(en haut) et du diamètre interne télédiastolique du ventricule gauche (en bas) en fonction du poids et de la
race, à partir d'équations de régression proposées dans plusieurs études (d’après De Madron, 1995b).
(4) = étude de De Madron, 1983b, (7) = étude de Bonagura et al., 1985, (9) = étude de Morrison et al., 1992, (10)
étude de Herrtag e, 1994 (Echocardiographic measurements in the normal Bo xer, Proceedings 4th Eu ropean
Society of Veterinary Intern al Medicine Annual Congress, Bruxelles).
126
Pour un poids donné, la différence entre les valeurs proposées peut aller jusqu’à 10
mm pour le diamètre endocavitaire du ventricule gauche en télédiastole et 3 mm pour
l’épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche en télédiastole, en fonction de la race (De
M adron, 1995b).
Ainsi, l’utilisation d’une unique droite de régression en fonction du poids pour toutes
les races, pour estimer les valeurs usuelles d’un paramètre donné, s’accompagnera d’un
intervalle de confiance trop large pour être satisfaisant. Cette estimation peut même conduire
à des erreurs (M orrison et al., 1992).
Cette influence de la race est particulièrement évidente pour un indice de contractilité
du ventricule gauche tel que la fraction de raccourcissement.
Figure 66 : Histogramme de la valeur de la fraction de raccourcissement pour plusieurs races de chiens, à
partir de données publiées dans différentes études (d’après De Madron, 1995b).
D’une manière générale, les chiens de grande taille ont une fraction de
raccourcissement plus basse que celle observée pour des chiens de petite taille. Toutefois, le
doberman semble se démarquer avec une fraction de raccourcissement très inférieure à la
moyenne (De M adron, 1995b).
Hakim (1998) s’est intéressé plus particulièrement à la variabilité raciale de la fraction
de raccourcissement. Son étude est basée sur des cavaliers king Charles, des dobermans, des
boxers et des caniches. Elle met en évidence que le schéma général d’une diminution de la
fraction de raccourcissement avec l’augmentation du gabarit de l’animal n’est pas toujours
respecté. Ainsi, le cavalier king Charles est la race la plus petite de son échantillon. Sa
fraction de raccourcissement devrait être la plus élevée, ce qui n’est pas le cas. Au contraire,
elle se rapproche de celle du boxer.
Ainsi, il existe des particularités raciales quant à la valeur de la fraction de
raccourcissement. Ces particularités doivent être connues pour ne pas commettre d’erreur
d’interprétation.
127
Ces résultats incitent à la plus grande prudence quant à l’utilisation de courbes de
référence « toutes races confondues » et démontrent la nécessité d’établir des standards pour
chaque race (De M adron, 1995b).
Une différence significative entre les paramètres cardiaques mesurés en mode TM
pour différentes lignées d’une même race a également été constatée (Hanton et al., 1998). Or,
la majorité des valeurs de référence établies jusqu’ici sont basées sur des échantillons de
chiens issus de lignées américaines, et ne seraient donc pas transposables aux lignées
françaises (De M adron, 1995b). Il faudrait envisager d’établir des valeurs de référence par
lignée… mais étant donné l’ampleur de ce travail, il semble difficilement réalisable !
b) En mode Doppler et en mode Doppler tissulaire myocardique
La variabilité raciale des paramètres mesurés en mode Doppler est peu étudiée.
Il est aujourd’hui bien connu que la vitesse du flux sanguin aortique du boxer et du
bull terrier est supérieure à celle des autres races (O’Leary et al., 2003 ; Koplitz et al., 2003),
ce qui prouve l’existence de particularités raciales concernant les vitesses des flux sanguins
intra-cardiaques. Pourtant, selon Kirberger et al. (1992b), la race influence peu les vitesses des
flux sanguins trans-valvulaires. En fait, leur échantillon comprend deux races seulement : des
beagles et des bergers allemands. Il serait intéressant de renouveler l’étude avec une plus
grande diversité raciale.
Chetboul et al. (2005a) mettent en évidence une vitesse longitudinale systolique
moyenne dans le myocarde du ventricule gauche, 1,5 à 3,1 fois supérieure chez les bergers
belges malinois par rapport aux beagles. Ainsi, établir des valeurs de référence en mode DTI
pour l’ensemble des chiens ne semble pas approprié.
2. Les particularités des paramètres échocardiographiques pour
quelques races
Nous allons voir quelques particularités raciales des variables échocardiographiques.
Les valeurs de référence publiées pour les races évoquées ici sont reportées en annexe 5. Le
nombre de races pour lesquelles les valeurs usuelles des variables échocardiographiques ont
été établies est faible. Notamment dans les races où une affection cardiaque a une incidence
importante, l’impossibilité de séparer les malades asymptomatiques des animaux sains rend
l’établissement de valeurs usuelles délicat et en recule la parution. En effet, il faudrait réaliser
une échocardiographie de contrôle 2 ans plus tard pour vérifier que les chiens sélectionnés ne
présentent toujours pas d’anomalie. C’est le seul moyen de s’assurer qu’ils sont effectivement
sains (Hakim, 1998).
128
a) Pour les races de type lévrier
(1) Pour la race whippet
Bavegems et al. (2007) ont comparé les valeurs des variables échocardiographiques
mesurées en mode TM sur un échantillon de 105 whippets, avec les valeurs usuelles calculées
à partir du format de l’animal selon les études de Boon et al. (1983) et Cornell et al. (2004).
Tableau 6 : Pourcentage de whippets dans l’échantillon sélectionné par Bavegems et al. dont les val eurs
des paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM tombent en dessous ou au dessus des
intervalles de référence établis par Boon et al. (1983) et Cornell et al. (2004) (d’après Bavegems et al.,
2007).
IVSd et s = épaisseur du septum interventriculaire en diastole et en systole respectivement, LVDd et s = diamètre
de la cavité ventriculaire gauch e en diastole et en systole respectivement, LVWd et s = épaisseur de la paroi libre
du ventricule gau che en diastole et en systole respectivem ent, EPSS = distance entre le point E et le septum
interventriculaire, HR = fréquen ce cardiaque, FS = fraction de raccou rcissement, PEP = temps de p ré-éjection,
LVET = temps d’éjection du ventricule gauche, Vcf = vitesse de raccou rcissement circon férentiel.
Il apparaît ainsi que les whippets ont un diamètre de cavité ventriculaire gauche et des
épaisseurs des parois septale et pariétale plus élevés que pour des chiens de poids équivalent.
Par contre, les indices de la fonction ventriculaire gauche sont plus faibles (Bavegems et al.,
2007).
(2) Pour la race greyhound
Snyder et al. (1995) ont comparé la taille des structures cardiaques d’un échantillon de
greyhounds avec les résultats des études de Lombard (1984) et Boon et al. (1983) (graphique
8).
Ils constatent ainsi que les greyhounds ont une cavité ventriculaire gauche plus grande
et des épaisseurs du myocarde ventriculaire gauche (parois septale et pariétale) plus
importantes que ceux de chiens d’autres races, même en tenant compte des différences de
taille corporelle. D’autre part, la fraction de raccourcissement est plus faible et les intervalles
de temps systoliques plus longs que ceux des individus d’autres races mais de format similaire
(Snyder et al., 1995).
129
Graphique 8 : Taille des s tructures ca rdiaques de 11 greyhounds en fontion de leur poids et de l eur
surface corporelle, en comparaison avec les droites de régression établies par Lombard (1984) et Boon et
al. (1983).
Sur les 4 graphiques du haut sont représentées les droites de rég ression en fonction du poids établies par
Lombard, 1984. Sur les 4 graphiques du bas sont représentées les droites de régression en fon ction de la surface
corporelle et les intervalles de confian ce à 95% correspondants, établis par Boon et al., 1983.
LVEDD et LVESD = diamètre endo cavitaire du v entricule g auch e en télédiastole et en t élésystole
respectivement, LVPWd = épaisseur télédiastolique de la paroi libre du ventri cule gau che, IVSd = épaisseu r
télédiastolique du septum interventriculaire.
130
Dans un échantillon de 16 greyhounds, Page et al. (1993) constatent que pour tous les
chiens sélectionnés, l’épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche est plus importante que
celle de chiens de même gabarit mais de race différente. Concernant les autres structures
cardiaques, leur taille dépasse parfois la valeur usuelle maximale établie pour une population
de chiens tout venant, mais ce résultat est moins systématique puisqu’il ne concerne que
certains des individus échantillonnés. De même, Della Torre et al. (2000) ne décrivent qu’une
augmentation de l’épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche.
D’autre part, il est rapporté un rapport poids du cœur/poids du corps plus important
pour les greyhounds que pour les autres races de gabarit similaire (Schneider et al., 1964 ;
Schoning et al., 1995).
(3) Pour la race lévrier irlandais
Il existe une forte variabilité individuelle au sein de la race lévrier irlandais. Cette
variabilité rend l’influence du poids ou de l’âge faible, à tel point que leur prise en compte
n’améliore pas la précision de l’estimation des valeurs usuelles des paramètres
échocardiographiques (Vollmar, 1999).
Koch et al. (1996) et Vollmar (1999) ont publié des valeurs usuelles des paramètres
échocardiographiques pour cette race. En comparant la taille des cavités et des parois
cardiaques des lévriers irlandais à celle des terres-neuves, de poids similaire, aucune
différence significative n’est mise en évidence (Koch et al., 1996). Ainsi, le lévrier irlandais
ne semble pas présenter les mêmes particularités cardiaques que le whippet ou le greyhound.
(4) Pour la race petit lévrier italien
Tout comme pour les greyhounds ou les whippets, Della Torre et al. (2000) ont
constaté une paroi libre ventriculaire gauche plus épaisse pour les petits lévriers italiens que
pour des chiens d’autres races de même gabarit.
(5) Pour la race lévrier afghan
M orrison et al. (1992) fournissent les valeurs usuelles des paramètres
échocardiographiques mesurés en mode TM chez les lévriers afghans. Aucune particularité
raciale n’est observée.
Parmi les chiens de type lévrier, les greyhounds et les whippets présentent le plus de
particularités dans les valeurs usuelles des variables échocardiographiques : diamètre de la
cavité ventriculaire gauche plus grand, épaisseur des parois septale et pariétale plus
importante, fraction de raccourcissement plus basse, par rapport à des chiens d’autres races
mais de poids similaire.
Ces particularités peuvent faire suite à une adaptation du cœur aux performances
athlétiques chez les individus sportifs ou avoir une origine génétique, la sélection de ces
chiens ayant porté sur les meilleures performances physiques (Page et al., 1993). Schoning et
al. (1995) ne mettent pas en évidence de différence dans le rapport poids du cœur/poids du
corps entre greyhounds sportifs et inactifs. Ceci suggère une particularité génétique plutôt
131
qu’une adaptation aux activités physiques. Lonsdale et al. (1998) trouvent des parois
cardiaques plus épaisses et des cavités cardiaques de diamètre plus important chez tous les
greyhounds, mais de façon plus prononcée chez les individus sportifs ; ce qui implique une
composante génétique dans les particularités cardiaques de cette race, associée à une
adaptation aux performances physiques.
b) Pour la race caniche
M orrison et al. (1992) et Hakim (1998) ont établi les valeurs usuelles des paramètres
échocardiographiques chez des caniches nains pour les premiers, chez des caniches de tout
format pour le deuxième, sans mettre en évidence de particularité raciale.
c) Pour la race cavalier king Charles
Hakim (1998) a étudié les valeurs usuelles des variables échocardiographiques chez le
cavalier king Charles. Aucune particularité dans la taille des structures cardiaques n’est mise
en évidence. La valeur de la fraction de raccourcissement (40,1%) est plus élevée que celle
calculée par Häggström et al. (2000) sur un échantillon de cavalier king Charles cliniquement
sains (30,7%). Cette différence pourrait s’expliquer par la présence de chiens atteints
d’insuffisance mitrale mais asymptomatiques dans l’échantillon de Hakim, ce que n’exclut
pas l’auteur (Hakim, 1998).
d) Pour la race beagle
Les chiens de race beagle sont souvent utilisés à des fins expérimentales, parfois pour
tester les effets cardiaques d’une molécule pharmaceutique. Ainsi, il est important de disposer
de valeurs de référence pour cette race. Crippa et al. (1992) et Hanton et al. (1998) ont étudié
les variables échocardiographiques sur un échantillon de race beagle, sans mettre en évidence
de particularité raciale.
e) Pour la race cocker spaniel anglais
Dans un échantillon de cockers spaniels anglais, Gooding et al. (1986) ont mis en
évidence des épaisseurs myocardiques ventriculaires gauches (paroi libre et septum) plus
élevées que celles attendues pour des chiens de ce format. Il est évoqué la possibilité d’une
caractéristique raciale, qui peut s’expliquer par le caractère sportif des chiens de cette race.
f) Pour la race welsh corgi pembroke
M orrison et al. (1992) fournissent les valeurs usuelles des variables
échocardiographiques du welsh corgi pembroke, sans mettre en évidence de particularité dans
la taille des cavités et des parois du cœur et dans la fonction cardiaque.
g) Pour la race bull terrier
Selon une étude basée sur 14 bull terriers sains, les chiens de cette race ont un
diamètre aortique plus faible, un diamètre atrial gauche plus grand, une plus grande épaisseur
de la paroi libre du ventricule gauche et une vitesse du flux sanguin aortique plus élevée, en
132
comparaison avec des chiens d’autres races de poids équivalent. La vitesse élevée du flux
sanguin aortique semble logique puisque le diamètre aortique est diminué, mais elle peut aussi
s’expliquer par l’utilisation de la fonction « correction d’angle » de l’échographe dans cette
étude.
Quant à la fraction de raccourcissement, elle est plus faible que celle des chiens de
race boxer, de poids similaire aux bull terriers, calculée dans l’étude de Hakim. Elle
s’approche même de celle des chiens de grande race (O’Leary et al., 2003).
Il faudrait des études ultérieures pour déterminer s’il s’agit de particularités
physiologiques caractéristiques de la race, ou si les chiens sélectionnés évoluent vers un état
pathologique (O’Leary et al., 2003).
h) Pour la race boxer
Le boxer est une race prédisposée aux sténoses sous-aortiques. Koplitz et al. (2003)
ont mis en évidence une vitesse du flux sanguin aortique chez le boxer plus élevée que chez
les autres races. Néanmoins, il n’a pas pu être déterminé avec certitude si ce résultat était
physiologique ou si les chiens sélectionnés présentaient une sténose très discrète (Koplitz et
al., 2003). D’autre part, les mêmes auteurs (2006) constatent que le diamètre de la chambre de
chasse du ventricule gauche est plus petit pour les boxers que pour d’autres races de poids
équivalent, ce qui peut expliquer les valeurs élevées de la vitesse du flux sanguin aortique.
i) Pour la race berger allemand
Le berger allemand ne semble pas présenter de particularité pour les variables
échocardiographiques, en comparaison avec des chiens de gabarit similaire (M uzzi et al.,
2006 ; Kayar et al., 2006).
j) Pour la race golden retriever
La taille des structures cardiaques du golden retriever ne présentent a priori pas de
particularité, par rapport à d’autres chiens d’autres races et de format similaire (M orrison et
al., 1992).
k) Pour la race doberman
La fraction de raccourcissement du doberman est plus faible que celle de chiens
d’autres races de gabarit similaire (De M adron, 1995b).
Plusieurs études américaines basées sur des échantillons de dobermans ont ét é
réalisées dans le but de fixer des valeurs usuelles pour les variables échocardiographiques,
afin de permettre la détection précoce de myocardiopathie en phase préclinique (Calvert et
Brown, 1986 ; O’Grady et Horne, 1995 ; M inors et O’Grady, 1998). Les valeurs qu’elles
fournissent pour les dobermans sains ne s’accordent pas avec celles trouvées par Hakim
(1998) : la fraction de raccourcissement des dobermans de lignées américaines est plus faible
(20%) que celle des dobermans sélectionnés par Hakim (35%). Ceci pourrait suggérer que des
individus atteints d’une myocardiopathie en phase préclinique ont pu se glisser dans les
échantillons des études américaines (Hakim, 1998). Pourtant, les chiens sélectionnés par
133
O’Grady ont été surveillés par échocardiographie pendant plusieurs années, pour vérifier
l’absence d’évolution vers une myocardiopathie en phase clinique.
l) Pour la race terre-neuve
Koch et al. (1996) ont étudié les valeurs des paramètres échocardiographiques de
chiens de race terre-neuve, sans mettre en évidence de particularité raciale. En effet, ces
valeurs sont similaires à celles des lévriers irlandais, de format équivalent (Koch et al., 1996).
m) Pour la race dogue allemand
Le diamètre ventriculaire et les épaisseurs septale et pariétale sont plus élevés et les
indices de la fonction ventriculaire gauche plus faibles, pour les chiens dogue allemand que
pour d’autres chiens de race différente mais de poids équivalent (Koch et al., 1996).
En résumé :
La variabilité raciale des paramètres échocardiographiques est aujourd’hui
reconnue. Ainsi, en pratique, les valeurs des variables échocardiographiques
obtenues pour un chien doivent être comparées aux valeurs usuelles de la race
correspondante. Ne pas tenir compte des particularités raciales peut mener à une
mauvaise interprétation des résultats échocardiographiques, donc à des erreurs
diagnostiques. Néanmoins, il est nécessaire que l’individu examiné réponde aux
critères de sélection des animaux ayant permis l’établissement des valeurs
usuelles. Ainsi, pour les chiens croisés et pour les chiens qui diffèrent de ceux
utilisés pour établir les valeurs usuelles de leur race, des intervalles de référence
toutes races confondues restent indispensables.
Quelques études ont permis d’établir des valeurs usuelles en
échocardiographie pour une race donnée, souvent choisie en raison d’une
prédisposition pour une affection cardiaque. Toutefois, face au nombre important
de races dans l’espèce canine, le travail déjà effectué semble bien insuffisant.
D’autant plus qu’une grande majorité des études sont basées sur des chiens issus
de lignées américaines et que leurs résultats ne sont pas forcément transposables
aux lignées françaises. D’autre part, l’échantillon de chiens sélectionnés est
souvent de petite taille, élargissant les intervalles de confiance et rendant délicate
toute comparaison aux valeurs usuelles ainsi établies.
134
C. La fréquence cardiaque
1. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres
échocardiographiques mesurés en mode temps-mouvement, liée à
la fréquence cardiaque
Concernant l’influence de la fréquence cardiaque sur
échocardiographiques mesurées en mode TM , les avis sont assez partagés.
les
variables
La plupart des études ne trouvent pas de corrélation entre la fréquence cardiaque et les
paramètres échocardiographiques (Boon et al., 1983 ; Jaudon, 1990 ; Della Torre et al., 2000).
Au contraire, des techniques invasives ont permis de mettre en évidence une variation des
volumes ventriculaires en fonction de la fréquence cardiaque du chien. Ce résultat paraît
logique puisqu’une augmentation de la fréquence cardiaque se traduit par une diminution du
temps de remplissage ventriculaire, donc par une baisse du volume ventriculaire
télédiastolique. Il a également été constaté que le volume d’éjection diminue (Bristow et al.,
1963 ; Noble et al., 1969), avec un débit cardiaque constant (Bristow et al., 1963). Les
techniques invasives estimant le volume ventriculaire montrent ici leur supériorité par rapport
à l’échocardiographie en mode TM , qui ne mesure que les changements dans une direction
donnée et dans une région limitée.
Jacobs et M ahjoob (1988) ont testé l’influence d’une variation de la fréquence
cardiaque sur les variables échocardiographiques mesurées en mode TM avec un protocole
particulier. Ils placent une électrode au contact de l’endocarde de l’atrium droit de 10 chiens
adultes en bonne santé, sous anesthésie. Une fois les effets de l’anesthésie estompés, une
échocardiographie à la fréquence cardiaque de repos est réalisée, ainsi que pour chaque
augmentation de la fréquence cardiaque obtenue par stimulation électrique de l’électrode
implantée dans le cœur droit (Jacobs et M ahjoob, 1988ab).
Ils constatent que le diamètre endocavitaire ventriculaire gauche, télédiastolique et
télésystolique, est positivement corrélé à la longueur du cycle cardiaque : lorsque la longueur
du cycle cardiaque diminue, donc lorsque la fréquence cardiaque augmente, le diamètre
endocavitaire ventriculaire gauche diminue, sans doute en raison d’une baisse du temps de
remplissage. En valeur absolue, les modifications induites sont de faible amplitude. En fait,
ces paramètres normalisés à la surface corporelle sont plus fortement corrélés à la racine
carrée de la longueur du cycle cardiaque, selon une relation linéaire (Jacobs et M ahjoob,
1988a).
L’utilisation de régressions multiples, avec le poids et la racine carrée de la longueur
du cycle cardiaque comme variables indépendantes, permet une meilleure estimation des
valeurs usuelles du diamètre endocavitaire ventriculaire gauche en télédiastole et en
télésystole, que les régressions simples en fonction du poids ou de la longueur du cycle
cardiaque seuls (Jacobs et M ahjoob, 1988b).
135
Graphique 9 : Variation du diamètre interne ventriculaire gauche en télédiastole et en télésystole en
fonction de la fréquence cardiaque, selon les équations de Jacobs et Mahjoob (1988b).
Variation de la valeur du diamètre interne ventriculaire gauche télédiastolique, mesurée
par échocardiographie, en fonction de la fréquence cardiaque.
19
18
17
16
Variation de VGd (mm)
15
14
13
12
11
60
70
80
90
100
110
120
130
Fréquence cardiaque (battements/minute)
140
150
160
Variation de la valeur du diamètre interne ventriculaire gauche télésystolique,
mesurée par échocardiographie, en fonction de la fréquence cardiaque.
11
10
9
Variation de VGs
(mm)
8
7
6
60
70
80
90
100
110
120
130
140
150
160
Fréquence cardiaque (battements/minute)
136
Les équations de régression correspondantes sont les suivantes :
VGd (mm) = 4,16 + 1,06 × P + 18,35 × √LC
VGs (mm) = -0,81 + 0,86 × P + 10,80 × √LC
avec P le poids en kilogrammes et √LC la racine carrée de la longueur du cycle cardiaque en
1/2
secondes .
Nous allons nous intéresser au deuxième facteur des équations de régression (18,35 ×
√LC et 10,80 × √LC), en le représentant dans un graphique, en fonction de la fréquence
cardiaque (graphique 9).
Entre 60 et 160 battements par minute, la variation du diamètre endocavitaire
ventriculaire gauche expliquée par la différence de longueur du cycle cardiaque, est de 7 mm
en télédiastole et 4 mm en télésystole. Cette variation n’est pas négligeable, notamment pour
les chiens de petit gabarit. Par exemple, pour un caniche de 8 kg dont le diamètre
endocavitaire télédiastolique ventriculaire gauche est de 26 mm (selon Hakim, 1998), cela
représente une variation de 27% !
En revanche, pour la majorité des chiens étudiés, Jacobs et M ahjoob ne trouvent pas
de corrélation entre la longueur du cycle cardiaque et la fraction de raccourcissement ou les
épaisseurs télédiastolique et télésystolique du septum interventriculaire et de la paroi libre du
ventricule gauche, même normalisés à la surface corporelle. Pour ces paramètres, un modèle
de régression simple en fonction du poids ou de la surface corporelle est donc suffisant pour
calculer les valeurs usuelles pour un chien donné (Jacobs et M ahjoob, 1988b).
De même, Cornell et al. (2004) envisagent d’utiliser des régressions multiples, avec le
poids et la fréquence cardiaque comme régresseurs, pour déterminer les valeurs de référence
du diamètre interne ventriculaire gauche télédiastolique et télésystolique. Ils établissent ainsi
les équations de régression suivantes :
VGd (cm) = 2,31 × P 0,298 × FC - 0,092
VGs (cm) = 1,97 × P 0,328 × FC - 0,167
avec P le poids en kilogrammes et FC la fréquence cardiaque en battements par minute.
Toutefois, ces régressions multiples possèdent un coefficient de détermination à peine
supérieur à celui d’une régression simple en fonction du poids (Cornell et al., 2004).
En fait, la divergence de résultats de l’étude de Jacobs et M ahjoob, par rapport aux
autres études n’ayant pas réussi à mettre en évidence de relation entre la fréquence cardiaque
et les variables échocardiographiques, peut s’expliquer par une différence de protocole. En
effet, les autres auteurs ne mesurent que la fréquence cardiaque au repos des chiens
échantillonnés. La gamme de fréquences cardiaques étudiée dépend donc des individus
sélectionnés. Au contraire, l’introduction d’une électrode dans l’atrium droit et sa stimulation
permet à Jacobs et M ahjoob de s’intéresser à une plus large gamme de longueurs de cycles
cardiaques (Jaudon, 1990). Par contre, cette technique isole les effets propres de la fréquence
137
cardiaque, ce qui n’est pas très représentatif des situations cliniques les plus courantes. En
effet, les variations de fréquence cardiaque rencontrées par l’échocardiographiste font souvent
suite à une stimulation du système sympathique (stress, pathologies…) ou à l’administration
d’une molécule chimique, avec des effets plus larges qu’une simple modification de la
fréquence cardiaque. Les variations des valeurs des paramètres échocardiographiques ne
seront donc pas liées à la seule modification de la longueur du cycle cardiaque, mais aussi à la
modification des conditions de charge, à un changement de contractilité myocardique…
(Drouard-Haelewyn, 1995). En fait, la réponse du cœur à une augmentation de la fréquence
cardiaque dépend de la méthode à l’origine de cette modification, et de la situation clinique
dans laquelle cette expérience se déroule (Jacobs et M ahjoob, 1988b).
Quant aux intervalles de temps systoliques, ils varient avec la fréquence cardiaque,
sauf le rapport TPE/TE qui montre ainsi tout son intérêt dans l’évaluation de la fonction
ventriculaire. TE et TPE sont corrélés linéairement à la fréquence cardiaque selon une
équation de type : TE ou TPE = a + bFC, avec a et b deux constantes. Pour s’affranchir de la
variabilité liée à la fréquence cardiaque, il suffit de soustraire bFC à TE ou TPE (Atkins et
Snyder, 1992), ce qui revient à calculer les intervalles de temps systoliques pour une
fréquence cardiaque nulle.
2. La variabilité de l’aspect des spectrogrammes et des valeurs
usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode
Doppler, liée à la fréquence cardiaque
a) L’influence de la fréquence cardiaque sur l’aspect des
spectrogrammes des flux atrio-ventriculaires
Plus la fréquence cardiaque augmente, plus la période diastolique est courte et donc
plus les ondes mitrales diastoliques E et A sont proches. Au-delà de 125 battements par
minute, les deux ondes commencent à se chevaucher, et au-delà de 200 battements par
minute, il n’est plus possible de les distinguer (Kirberger et al., 1992a).
Lorsque la fréquence cardiaque est basse, une onde L mitrale intervient en mi-diastole
après l’onde E, et résulte probablement du flux veineux pulmonaire survenant après le
remplissage rapide du ventricule gauche (Kirberger et al., 1992a).
b) L’influence de la fréquence cardiaque sur les valeurs des
paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler
Tout comme en mode TM , les avis divergent quant à l’influence de la fréquence
cardiaque sur les paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler.
Yuill et O’Grady (1991) ne trouvent pas de corrélation entre les vitesses des flu x
sanguins à travers les 4 valves cardiaques et la fréquence cardiaque. Della Torre et al. (2000)
aboutissent au même résultat sur un échantillon de chiens de type lévrier, et Abbott et
M acLean (2003) ne constatent pas d’influence de la fréquence cardiaque sur la vitesse
maximale du flux sanguin aortique. Au contraire, Kirberger et al. (1992b) concluent d’une
138
manière générale à une élévation de la vitesse maximale et de la vitesse moyenne des flux
sanguins à travers les 4 valves cardiaques, suite à une augmentation de la fréquence
cardiaque.
Concernant les modifications des paramètres caractérisant les flux sanguins à travers
les valves atrio-ventriculaires, une fréquence cardiaque élevée se traduit par une augmentation
de la vitesse maximale de l’onde A des flux mitral et tricuspidien, une baisse du ratio E/A
(Kirberger et al., 1992ab ; Schober et Fuentes, 2001b) et une diminution du temps de
relaxation isovolumique et du temps de décélération de l’onde E mitrale (Schober et Fuentes,
2001b). En fait, le remplissage ventriculaire gauche commence plus tôt et se fait plus
rapidement, mais une plus grande quantité de sang sera éjectée dans le ventricule lors de la
contraction atriale, assurant ainsi le maintien du volume d’éjection (Kirberger et al., 1992ab ;
Schober et Fuentes, 2001b).
Concernant les paramètres autres que les vélocités sanguines trans-valvulaires, l’indice
de performance myocardique des deux ventricules n’est pas influencé par la fréquence
cardiaque (Baumwart et al., 2005 ; Teshima et al., 2006 ; Teshima et al., 2007 ; Sousa et al.,
2007), et une diminution de la longueur du cycle cardiaque se traduit par une augmentation
des vitesses maximales des ondes R et S du flux veineux pulmonaire (Schober et Fuentes,
2001b).
3. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres
échocardiographiques mesurés en mode Doppler tissulaire
myocardique, liée à la fréquence cardiaque
Concernant les vitesses des segments myocardiques ventriculaires gauches et droits,
certains auteurs pensent qu’elles sont majoritairement indépendantes de la fréquence
cardiaque (Chetboul et al., 2005b).
4. Un moyen pour atténuer la variabilité des valeurs usuelles des
paramètres échocardiographiques liée à la fréquence cardiaque
Les changements de valeur des variables échocardiographiques suite à une
modification de la fréquence cardiaque ne sont pas faciles à prévoir. En effet, une
augmentation ou une diminution de la fréquence cardiaque s’accompagne souvent de
modifications d’autres variables hémodynamiques, elles aussi susceptibles d’influencer les
valeurs des paramètres échocardiographiques. Or, les changements de ces variables
hémodynamiques varient en fonction de l’individu considéré (Yamamoto et al., 1993).
Pour diminuer les effets d’une variation de la longueur du cycle cardiaque et de
l’hémodynamique du cœur de l’animal sur les paramètres échocardiographiques, il est
possible de mesurer chaque paramètre sur 5 cycles cardiaques consécutifs et de considérer la
moyenne (Brown et al., 1991).
139
En résumé :
La plupart des études montrent peu (faible corrélation) ou pas d’effet de la
fréquence cardiaque sur les paramètres échocardiographiques mesurés en mode
temps-mouvement. Toutefois, une étude se démarque par son protocole : elle ne
prend pas en compte la seule fréquence cardiaque au repos des chiens
sélectionnés, mais modifie cette fréquence par stimulation électrique d’une
électrode placée au contact de l’endocarde de l’atrium droit. Ainsi, la gamme de
longueurs de cycle cardiaque disponible est bien plus large que celle des autres
études. Ceci explique peut être la différence de résultats. En effet, cette méthode a
permis de mettre en évidence une corrélation entre la fréquence cardiaque et le
diamètre endocavitaire ventriculaire gauche, télédiastolique et télésystolique, et
d’établir une équation de régression multiple liant cette variable à la racine carrée
de la longueur du cycle cardiaque et au poids. En revanche, elle ne montre pas
d’influence de la fréquence cardiaque sur les valeurs des épaisseurs
myocardiques, septale et pariétale, et de la fraction de raccourcissement. Cette
étude isole les effets d’une variation de la fréquence cardiaque seule, alors qu’en
pratique une modification de la fréquence cardiaque s’accompagne de
modifications de l’hémodynamique cardiaque, elles aussi susceptibles de faire
varier les valeurs des paramètres échocardiographiques.
Concernant les variables mesurées en mode Doppler, alors que certaines
études ont conclu à une augmentation des vitesses des flux sanguins intracardiaques avec une élévation de la fréquence cardiaque, d’autres ne trouvent
aucune influence de la longueur du cycle cardiaque sur les vélocités sanguines. A
notre connaissance, il n’a pas été établi d’équation de régression permettant de
caractériser plus exactement l’éventuelle relation entre la fréquence cardiaque et
les vitesses des flux sanguins intra-cardiaques, dans le but d’améliorer
l’estimation des valeurs usuelles pour un chien donné.
Finalement, le rôle de la fréquence cardiaque dans la variabilité des valeur s
usuelles en échocardiographie n’est pas clairement établi. En pratique, l’idéal
consiste à calculer la moyenne d’un paramètre donné sur 5 cycles cardiaques
consécutifs, de manière à atténuer l’effet des variations de la longueur du cycle
cardiaque.
D. L’âge
Le meilleur moyen pour tester une éventuelle influence de l’âge sur les paramètres
échocardiographiques est de pratiquer une étude longitudinale sur les mêmes individus
(Chetboul et al., 2005ab). Toutefois, un tel protocole semble difficilement envisageable, dans
la mesure où il nécessite la pratique d’une échocardiographie régulièrement, au moins une
fois par an et plus en période de croissance, et ce pendant plusieurs années, ce qui rebutera
140
sans doute la plupart des propriétaires à participer à ce type d’étude. C’est sûrement la raison
pour laquelle la majorité des études sont basées sur la comparaison des données entre des
groupes de chiens d’âge différent.
1. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres
échocardiographiques liée à l’âge, chez les chiots en croissance
Il faut garder en mémoire qu’un chiot n’est pas un chien adulte de petite taille. Ainsi,
connaître l’évolution normale de l’anatomie et de la fonction cardiaques chez le chien en
croissance, permet une meilleure interprétation des échocardiogrammes des chiens immatures
suspects d’affections cardiaques congénitales ou acquises (Sisson et Schaeffer, 1991).
Les premières données sur l’évolution des paramètres cardiaques au cours de la
croissance sont issues d’études nécropsiques. House et Ederstrom (1968) évaluent le rapport
poids du cœur/poids du corps sur 242 chiens, entre quelques heures après la naissance et l’âge
adulte. Ils constatent alors que ce rapport est relativement stable au cours de la croissance de
l’animal, c'est-à-dire que le cœur croît à une vitesse similaire ou légèrement supérieure à celle
du corps. Sur 45 chiens, les dimensions de la cavité ventriculaire gauche et les épaisseurs des
parois myocardiques sont mesurées. Il est ainsi mis en évidence un épaississement des parois
et une augmentation du diamètre de la cavité du ventricule gauche lors de la croissance de
l’animal. En fait, le poids du cœur augmente plus rapidement que le myocarde ne s’épaissit.
Ceci s’explique par une croissance plus grande en longueur qu’en épaisseur des fibres
myocardiques après la naissance. D’autre part, la densité du myocarde augmente au cours de
la croissance, puisque la concentration en eau extracellulaire diminue. Enfin, House et
Ederstrom rappellent que le canal artériel reste ouvert les 3 premiers jours post-partum et que
sa fermeture anatomique n’est complète que 7-8 jours après la naissance.
A notre connaissance, seulement deux études ont été publiées sur l’évolution des
paramètres échocardiographiques au cours de la croissance des chiens. La première (Sisson et
Schaeffer, 1991) est une étude longitudinale sur des pointers anglais. Elle consiste en un
examen échocardiographique en mode TM réalisé aux âges de 1, 2, 4 et 8 semaines puis 3, 6,
9 et 12 mois. La deuxième (Bayon et al., 1994) s’intéresse à des mastiffs espagnols répartis en
plusieurs groupes d’âge, à un mois d’intervalle, de 1 mois à 12 mois ; une catégorie de chiens
âgés de 2 à 4 ans est également présente. Une échocardiographie en mode TM est là aussi
pratiquée.
D’une manière générale, la fréquence cardiaque diminue au cours de la croissance, les
changements les plus importants se produisant jusqu’à l’âge de 3 mois. La taille des structures
cardiaques augmente au cours de la croissance et présente une relation curvilinéaire avec le
poids. Une équation allométrique permet de décrire cette relation (tableau 7) (Sisson et
Schaeffer, 1991 ; Bayon et al., 1994).
141
Tableau 7 : Valeurs des coefficients des équations allométriques reliant les paramètres
échocardiographiques mesurés en mode TM et le poids, chez l e chien en croissance (d'après Sisson et
Schaeffer, 1991, en haut, et d'après Bayon et al., 1994, en bas).
Les équations allométriqu es sont de type Y = aXb , où Y est l’estimation de la valeur du paramètre
échocardiographique considéré (en mm) et X le poids (en kg).
HR = fréquen ce cardiaqu e, RVIDd = diamètre interne ventriculaire droit en télédiastole, RVIDv et m et ao =
diamètre intern e ventri culaire droit mesuré su r une coupe p arast ernal e droite petit ax e trans -ventricul aire, trans mitrale et trans-aortique respectivement, LVIDd et s = diamètre interne ventriculai re gau che en télédi astole et en
télésystole respectivem ent, LVWd et s = épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche en télédiastole et en
télésystole respectivem ent, IVSd et s = épaisseur du septum interventrivulaire en télédiastole et en télésystole
respectivement, LA = diamètre atrial gauche, AO = diamètre ao rtique, FS = fraction de raccourcissem ent, D-E =
amplitude de l’excursion du feuillet septal de la v alve mitral e, E-IVS = distance entre l e point E (point
d’excursion maximale du feuillet septal mitral) et le s eptum interventriculai re, %IVS = pourcentag e
d’épaississement du septum interventriculaire, %LVW = pourcentage d’épaississement de la paroi libre du
ventricule gauch e.
142
Sisson et Schaeffer trouvent une corrélation négative, faible mais significative, entre la
fraction de raccourcissement et le poids chez les pointers en croissance. Au contraire, Bayon
et al. ne mettent en évidence aucune corrélation du poids avec la fraction de raccourcissement
et les pourcentages d’épaississement de la paroi libre du ventricule gauche et du septum
interventriculaire, pour des mastiffs âgés de 2 mois à 4 ans. Les indices de la fonction
systolique ventriculaire gauche seraient donc globalement stables au cours de la croissance
(Bayon et al., 1994). En revanche, Bayon et al. constatent que ces indices sont plus élevés
chez le très jeune chien, jusqu’à deux mois d’âge, que chez l’adulte. Ainsi, les très jeunes
chiens auraient une fonction systolique ventriculaire gauche plus efficace que les adultes, sans
doute en raison de la plus faible résistance vasculaire donc de la plus faible post-charge
(Bayon et al., 1994).
Le diamètre interne ventriculaire gauche, télédiastolique et télésystolique, augment e
de manière marquée jusqu’à l’âge de 6-7 mois, puis beaucoup plus progressivement ensuite.
Les valeurs de ces deux paramètres sont plus basses que celles d’adultes de même poids
jusqu’à l’âge de 3 mois. La fréquence cardiaque des jeunes est beaucoup plus élevée que celle
des adultes, ce qui explique au moins en partie cette différence (Bayon et al., 1994). Chez
l’homme, Henry et al. (1978) montrent que le diamètre interne ventriculaire gauche,
l’épaisseur pariétale et les indices de la fonction ventriculaire des nouveaux-nés sont plus
faibles que la valeur estimée pour la surface corporelle correspondante, à partir d’équations
de régression établies chez les adultes. Il est supposé que le temps que les modifications
cardio-circulatoires post-natales se mettent en place, la relation des différents paramètres
échocardiographiques avec la surface corporelle n’est pas la même que pour des individus
plus âgés.
L’augmentation de l’épaisseur des parois septale et pariétale ventriculaire gauche est
plus faible que celle du diamètre interne ventriculaire gauche, entre le premier et le deuxième
mois d’âge, même en tenant compte de la différence de taille entre ces structures. Cette
constatation suggère que les fibres myocardiques s’allongent plus qu’elles ne s’épaississent au
début de la croissance du chien (Bayon et al., 1994). D’autre part, Bayon et al. rapportent que
le septum interventriculaire est plus épais que la paroi libre du ventricule gauche, cette
particularité persistant tout au long de la croissance. House et Ederstrom font la même
constatation, alors que Sisson et Schaeffer ne retrouvent pas cette différence d’épaisseur
myocardique.
La distance entre le point E et le septum interventriculaire augmente de façon
importante jusqu’à l’âge de 3-4 mois, beaucoup plus lentement ensuite (Bayon et al., 1994).
Ce paramètre est à considérer en parallèle de la dilatation endocavitaire ventriculaire gauche
au cours de la croissance.
L’augmentation des diamètres atrial et aortique est marquée jusqu’à l’âge de 6 mois ,
puis devient beaucoup plus progressive ensuite. Le rapport AG/AO varie peu au cours de la
croissance (Bayon et al., 1994).
Concernant l’évolution des dimensions du ventricule droit, Bayon et al. accordent peu
de crédit aux variables échocardiographiques, dans la mesure où une visualisation correcte et
standardisée des structures ventriculaires droites n’est pas évidente à obtenir. Une étude
nécropsique a montré qu’à la naissance le ventricule droit des chiots pèse plus lourd que le
143
ventricule gauche. Cette différence peut s’expliquer par le rôle plus important du ventricule
droit au cours de la vie foetale, puisque le flux sanguin y est alors le double de celui dans le
ventricule gauche (Bishop, 1999). Trois jours après la naissance, les deux ventricules ont un
poids équivalent. Par la suite, c’est le ventricule gauche qui domine. Ce changement de
dominance s’explique par une plus faible croissance du ventricule droit par rapport au
ventricule gauche (Kirk et al., 1975) et fait suite aux modifications circulatoires en période
post-natale : augmentation de la pression artérielle systémique et diminution de la pression
artérielle pulmonaire, fermeture du canal artériel (Bayon et al., 1994).
Ainsi, l’évolution des paramètres échocardiographiques au cours de la croissance des
chiots trouve souvent une explication dans les modifications cardio-circulatoires se produisant
durant cette période. Ces études montrent que chez le chien en croissance, il est essentiel de
relier les dimensions des parois et des cavités cardiaques mesurées par échocardiographie à la
taille corporelle, pour que les effets de la croissance normale puissent être différenciés des
effets des cardiopathies, telle que l’hypertrophie d’une paroi ou la dilatation d’une cavité.
Cependant, les équations allométriques établies par Sisson et Schaeffer et Bayon et al., ainsi
que les modifications cardiaques au cours de la croissance qu’ils mettent en évidence, ne sont
pas forcément applicables aux autres races que celles sélectionnées dans ces deux études.
Les indices de Brown et al. (2003), c'est-à-dire le rapport entre la taille d’une structure
cardiaque mesurée par échocardiographie en mode TM et le diamètre de l’aorte calculé à
partir du poids du chien, sont stables à partir de l’âge de 3-4 mois, bien avant que la
croissance du chiot ne soit terminée. Ainsi, des modifications de ces indices au-delà de cet
âge suggèrent l’intervention d’un processus pathologique (Hall et al., 2008).
2. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres
échocardiographiques liée à l’âge, chez les chiens adultes
Peu d’études se sont intéressées à l’évolution des paramètres échocardiographiques au
cours du vieillissement.
a) En mode bidimensionnel et en mode temps-mouvement
Si l’âge est pris en compte en plus du poids pour établir une équation de régression de
l’épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche, alors le coefficient de corrélation est
augmenté. Ainsi, l’âge induirait une hypertrophie pariétale (Lombard, 1984).
Selon Hakim, la fraction de raccourcissement aurait une tendance au fléchissement
avec l’âge. Toutefois, cette évolution n’est pas significative et l’influence du vieillissement est
suffisamment faible pour que sa prise en compte n’améliore pas l’estimation des valeurs
usuelles de la fraction de raccourcissement pour un individu (Hakim, 1998).
Chez le lévrier irlandais adulte, le diamètre interne ventriculaire gauche, en
télédiastole et en télésystole, la distance entre le point E et le septum interventriculaire et
l’épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche en systole augmentent au fil des ans. Le
diamètre atrial gauche augmente également avec l’âge alors que le diamètre aortique diminue,
144
ainsi le rapport entre ces deux dimensions augmente. Toutefois, les coefficients de
détermination correspondants sont faibles. Comme nous l’avons déjà évoqué, il existe une
forte variabilité individuelle dans cette race, qui atténue sans doute l’importance de
l’influence de l’âge sur les paramètres échocardiographiques (Vollmar, 1999).
Chez le berger allemand adulte, M uzzi et al. (2006) ne mettent en évidence aucune
corrélation entre l’âge et les dimensions atriales mesurées en mode 2D, ainsi que les
dimensions atriales, aortiques et ventriculaires mesurées en mode TM . Toutefois, l’âge des
chiens de leur échantillon varie entre 1 et 5 ans. Peut être qu’en sélectionnant plus de chiens
âgés, une corrélation significative du vieillissement avec les paramètres échocardiographiques
aurait pu émerger. De même, Kayar et al. (2006) ne montrent pas d’influence de l’âge sur les
paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon de 50 bergers
allemands âgés de 1 à 8 ans. M ais dans cette étude, la répartition des chiens dans les
différentes classes d’âge n’est pas précisée.
Il n’y a pas de corrélation entre l’âge et le mouvement de l’anneau mitral mesuré par
échocardiographie en mode TM (Schober et Fuentes, 2001a).
Ainsi, l’éventuelle influence de l’âge sur la taille des parois et des cavités cardiaques
n’est pas clairement établie. En fait, quelques études ne montrent aucune modification avec le
vieillissement, mais la grande majorité de leur échantillon est jeune. Globalement, il
semblerait que la paroi libre du ventricule gauche s’épaississe sans que la fonction systolique
ventriculaire gauche ne soit visiblement altérée.
b) En mode Doppler
Selon la majorité des auteurs, le vieillissement influence peu, voir pas du tout, les
vitesses des flux sanguins à travers les 4 valves cardiaques (Yuill et O’Grady, 1991 ;
Kirberger et al., 1992b ; M uzzi et al., 2006).
En revanche, Schober et Fuentes (2001b) mettent en évidence une corrélation
significative entre l’âge et les indices de la fonction diastolique ventriculaire gauche mesurés
en mode Doppler. Au fil des années, le temps de relaxation isovolumique et le temps de
décélération de l’onde E mitrale s’allongent, la vitesse maximale de l’onde E mitrale diminue
alors que la vitesse maximale de l’onde A mitrale augmente, résultant en une diminution du
ratio E/A, la vitesse maximale de l’onde R du flux veineux pulmonaire augmente également.
Il semble donc que le vieillissement induise une baisse des capacités de relaxation
ventriculaire. Ainsi, la phase de remplissage précoce du ventricule gauche est moins efficace
et le remplissage lié à la contraction atriale prend plus d’importance (Schober et Fuentes,
2001b).
Chez l’homme, une altération de la fonction diastolique au cours du vieillissement es t
également constatée. Elle ferait suite à une accumulation de collagène dans le myocarde,
engendrant une perte d’élasticité ventriculaire (Watanabe et al., 2005).
L’âge n’a aucun effet sur la valeur de l’indice de performance myocardique du
ventricule droit déterminée en mode Doppler pulsé (Teshima et al., 2006). Au contraire,
l’indice de performance myocardique ventriculaire gauche augmente au fil des ans chez le
chien adulte, ce qui témoigne d’une altération soit de la fonction diastolique, soit de la
145
fonction systolique, soit des deux fonctions ventriculaires gauches. En confrontant ce résultat
à la baisse de la vitesse maximale de l’onde E et du ratio E/A du flux mitral, il semblerait que
ce soit la fonction diastolique du ventricule gauche qui s’altère avec l’âge (Teshima et al.,
2007).
Les modifications induites par le vieillissement se rapprochent ainsi parfois des
altérations provoquées par des affections cardiaques (Schober et Fuentes, 2001b). Il est donc
nécessaire de tenir compte de l’âge de l’animal avant d’interpréter un échocardiogramme,
mais la distinction entre des modifications physiologiques et des modifications pathologiques
chez l’animal âgé est délicate.
En résumé :
L’influence de l’âge sur les paramètres échocardiographiques est encore
aujourd’hui mal connue et mal expliquée.
Chez le chiot en croissance, il est admis qu’il est nécessaire de tenir compte
de la taille corporelle pour distinguer une modification liée à la croissance de
l’animal d’une modification liée à une affection cardiaque. Les indices de la
fonction ventriculaire sont relativement stables à partir de l’âge de 2 mois.
En fait, la période post-natale semble difficilement accessible par
échocardiographie, dans le sens où la technique nécessaire pour une exploration
de qualité n’est pas toujours disponible, notamment en raison de la taille de la
sonde requise. Ainsi, il est plus prudent de pratiquer un nouvel examen
échocardiographique quelques mois après la naissance avant d’établir un
diagnostic définitif.
Chez l’adulte, de l’ensemble des études publiées sur le sujet, il semblerait
qu’au fil des ans la paroi libre du ventricule gauche s’épaississe, la fonction
diastolique s’altère, alors que les performances systoliques restent inchangées. Il
est donc nécessaire de connaître l’âge de l’animal examiné pour éviter des erreurs
d’interprétation.
Néanmoins,
les
modifications
des
paramètres
échocardiographiques liées au vieillissement sont difficilement différenciables
des modifications pathologiques chez l’animal âgé.
E. L’entraînement sportif
Les particularités morphologiques et fonctionnelles cardiaques induites par la pratique
d’une activité sportive régulière et intensive, sont regroupées sous le terme « cœur d’athlète »
(M aron et al., 1993 ; Stepien et al., 1998).
146
1. Les différents types d’activité sportive et leurs répercussions
sur le coeur
Chez l’homme, les activités impliquant de l’endurance (course, natation…), qualifiées
d’isotoniques, sont distinguées de celles nécessitant de la résistance (altérophilie…),
qualifiées d’isométriques. Les premières s’accompagnent d’une augmentation du volume
sanguin, donc de la précharge. Le cœur s’adapte par une hypertrophie excentrique du
ventricule gauche, c'est-à-dire une dilatation cavitaire et une hypertrophie pariétale et septale
proportionnelle à la dilatation. Un entraînement isométrique se traduit par une augmentation
de la pression sanguine, donc de la postcharge. Le cœur répond par une hypertrophie
concentrique du ventricule gauche, c'est-à-dire une plus grande épaisseur myocardique sans
changement majeur dans le diamètre endocavitaire. Toutefois, la majorité des sports sont à la
fois isotoniques et isométriques. Ainsi, les athlètes présentent souvent un mélange
d’hypertrophie cardiaque excentrique et concentrique (Blomqvist et Saltin, 1983 ; Fagard et
al., 1984 ; Stepien et al., 1998 ; Lonsdale et al., 1998 ; Bavegems et al., 2007).
2. La variation des modifications cardiaques induites par la
pratique d’une activité sportive régulière chez l’homme, en
fonction de l’âge, du sexe et de l’origine ethnique
Chez l’homme, certaines études montrent que l’importance de l’adaptation cardiaque
à une activité physique dépend de l’âge, du sexe et de l’origine ethnique.
Les jeunes athlètes présentent des valeurs des paramètres échocardiographiques
augmentées par rapport à des inactifs de même âge. Toutefois, leur adaptation
cardiovasculaire à une activité sportive régulière est moins prononcée que celle d’un adulte.
La pratique sportive de façon moins intensive, et surtout sur une moins longue période, peut
en partie expliquer cette différence (Makan et al., 2005).
Nishimura et al. (1980) ont constaté que les jeunes cyclistes professionnels n’ont
qu’un diamètre cavitaire ventriculaire gauche augmenté, sans modification de l’épaisseur
myocardique. Au contraire, les cyclistes plus âgés, n’ayant pas cessé l’entraînement depuis
leur jeune âge, présentent un diamètre cavitaire ventriculaire gauche augmenté et une
épaisseur septale et pariétale plus importante. Ainsi, la pratique régulière et intensive du
cyclisme se répercute d’abord sur le diamètre endocavitaire ventriculaire gauche, puis sur
l’épaisseur du myocarde. D’autre part, les indices échocardiographiques de la fonction
ventriculaire gauche sont diminués uniquement pour les athlètes les plus âgés, comme si les
modifications cardiaques induites devenaient néfastes pour le bon fonctionnement du cœur
(Nishimura et al., 1980).
Sharma (2003) constate que les adultes au-delà de 40 ans ne présentent pas de
modification de taille des structures cardiaques après une période d’entraînement. Les
capacités d’adaptation cardiovasculaire semblent ainsi diminuer avec le vieillissement.
Chez des athlètes adolescents, ceux présentant un diamètre cavitaire ventriculair e
gauche au-delà des valeurs usuelles sont majoritairement de sexe masculin (Makan et al.,
147
2005). Globalement, pour des activités physiques identiques et de même intensité, les hommes
présentent des dimensions cardiaques plus importantes que celles des femmes. Ainsi, le cœur
des hommes semble mieux s’adapter à un entraînement sportif régulier, sans qu’aucune
explication évidente ne puisse être apportée (Sharma, 2003).
Concernant l’influence ethnique, il semblerait que les africains présentent des
modifications de taille des structures cardiaques plus prononcées après la pratique régulière
d’un sport (Sharma, 2003).
3. Les modifications cardiaques induites par la pratique d’une
activité sportive régulière chez le chien
Chez le chien, Wyatt et M itchell (1974) montrent que la fréquence cardiaque au repos
et lors d’un effort, diminue après une période d’entraînement à la course sur tapis roulant de
12 semaines. Cette diminution est rapide lors des premières semaines, puis est beaucoup plus
progressive ensuite (Wyatt et M itchell, 1974).
D’autre part, les épaisseurs myocardiques des chiens pratiquant une activité sportive
régulière sont souvent plus importantes que celles des chiens sédentaires (Wyatt et M itchell,
1974 ; Lonsdale et al., 1998). Du fait de cette hypertrophie, il semble logique que le rapport
poids du cœur/poids du corps soit plus important chez les individus actifs que chez les
inactifs. En effet, Wyatt et M itchell (1974) trouvent une augmentation de ce rapport chez des
chiens après 12 semaines d’entraînement à la course.
Jacobs et M ahjoob (1988ab) ont montré qu’une baisse de la fréquence cardiaque
s’accompagne d’une augmentation du diamètre endocavitaire ventriculaire gauche. Or, les
sportifs ayant une fréquence cardiaque plus faible que des individus inactifs, il semble logique
qu’ils présentent aussi une cavité ventriculaire gauche plus grande (Bavegems et al., 2007).
Pourtant, cette particularité n’est pas toujours décrite, même pour des individus pratiquant des
exercices isotoniques (Wyatt et M itchell, 1974 ; Lonsdale et al., 1998)
Par exemple, les chiens de traîneau pratiquent une activité endurante, donc isotonique,
mais aussi isométrique puisqu’ils traînent des charges. Après une période d’entraînement, ils
présentent une augmentation des diamètres ventriculaire et atrial gauches, un épaississement
de la paroi libre du ventricule gauche et du septum interventriculaire et une baisse de la
fréquence cardiaque au repos. En fait, l’épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche
augmente plus que la cavité ventriculaire ne se dilate. Ceci s’explique sans doute par la partie
isométrique de l’activité des chiens de traîneau (Stepien et al., 1998).
Aucune modification des indices de la fonction ventriculaire gauche n’est mise en
évidence après une période d’entraînement, suggérant que les performances myocardiques ne
sont pas affectées par la pratique d’un sport (Stepien et al., 1998). Le myocarde est donc
modifié quantitativement mais pas qualitativement (Blomqvist et Saltin, 1983).
148
4. Les conséquences de l’influence de l’entraînement sportif sur
la morphologie et la fonction cardiaque
Puisque les cavités et les parois cardiaques des sportifs sont de taille plus importante
que celles d’individus sédentaires, il semble indispensable de prendre en compte la
participation éventuelle de l’animal examiné à une activité physique régulière avant
d’interpréter les résultats d’une échocardiographie, afin d’éviter de faux diagnostics (Allen et
al., 1977 ; Parker et al., 1978 ; Lonsdale et al., 1998). Chez l’homme, certaines études
montrent que les paramètres échocardiographiques des athlètes dépassent la limite
supérieure des valeurs usuelles (Roeske et al., 1976 ; Allen et al., 1977). D’autres constatent
que les variables échocardiographiques des sportifs restent dans les valeurs usuelles, bien
qu’elles soient agmentées par rapport à celles des individus inactifs (DeMaria et al., 1978 ;
Sharma, 2003). Pour d’autres enfin, ces variables sont dans les valeurs usuelles pour la
majorité des athlètes, au delà pour une minorité (Makan et al., 2005). Quoi qu’il en soit, le
cœur d’un sportif peut parfois faire penser à un cœur pathologique, notamment atteint de
myocardiopathie hypertrophique (Parker et al., 1978 ; M aron et al., 1993 ; M akan et al.,
2005).
La distinction entre des modifications cardiaques physiologiques induites par la
pratique régulière d’un sport et des modifications pathologiques n’est pas aisée. Etablir des
valeurs de référence pour les chiens athlétiques n’est pas envisageable, puisque les
modifications cardiaques engendrées dépendent de l’activité pratiquée. D’autre part,
l’importance de ces modifications peut dépendre de l’âge, du sexe et de la race.
Chez l’homme, après une période d’inactivité, ces particularités acquises par un
entraînement intensif ont tendance à régresser, en particulier celles concernant l’épaisseur
myocardique et la masse ventriculaire gauche (Martin et al., 1986 ; Maron et al., 1993).
Ainsi, forcer le patient à garder le repos pendant plusieurs semaines et pratiquer des
échocardiographies de façon répétée permet de voir si l’épaisseur myocardique diminue.
Dans ce cas, le cœur du patient n’est pas pathologique, mais modifié par les conditions
sportives intensives (Maron et al., 1993). D’autre part, certaines études cherchent à établir la
valeur physiologique maximale d’un paramètre donné. Pour cela, elles l’assimilent à la
valeur maximale observée dans un échantillon d’athlètes. Cela signifie qu’au-delà de cette
limite supérieure, une anomalie cardiaque doit être envisagée ; toutefois, en deçà, il n’est pas
possible d’exclure la présence d’une affection cardiaque (Makan et al., 2005).
Cette théorie d’hypertrophie cardiaque en adaptation à la pratique régulière d’une
activité physique est néanmoins remise en question, autant chez l’homme que chez l’animal.
En effet, les différences dans les paramètres échocardiographiques entre sportifs et inactifs
sont en général faibles et non significatives, notamment par rapport aux limites de résolution
de l’échographe. Les études ayant mis en évidence une différence significative ne prendraient
pas en compte certains facteurs (différence dans le nombre de mâles et de femelles dans les
groupes comparés par exemple) qui pourraient pourtant participer aussi à la divergence entre
le groupe d’actifs et le groupe d’inactifs sélectionnés (Perrault et Turcotte, 1994).
149
En résumé :
Un entraînement
sportif régulier se traduit par une hypertrophie
myocardique et parfois par une dilatation cavitaire ventriculaire gauche, en
fonction de l’activité pratiquée. Les indices de la fonction ventriculaire ne
semblent par contre pas modifiés.
L’importance des modifications induites est difficile à prévoir, d’autant plus
si, comme chez l’homme, le sexe, l’âge et la race du chien examiné influent sur les
capacités d’adaptation du cœur. Ainsi, il est délicat de différencier un cœur
d’athlète d’un cœur pathologique. Chez l’homme, les modifications cardiaques
induites par la pratique régulière d’un exercice sportif régressent après une
période d’inactivité, contrairement aux changements provoqués par une affection
cardiaque. A notre connaissance, l’évolution des dimensions du cœur du sportif
après arrêt de l’entraînement n’a pas été étudiée chez le chien.
Cette théorie d’hypertrophie concentrique et excentrique suite à un
entraînement intensif ne fait pas l’unanimité, et l’interprétation des données de
certaines études est parfois remise en cause.
Quoi qu’il en soit, en pratique, il est nécessaire de connaître le niveau
sportif du chien examiné : face aux résultats échocardiographiques d’un chien
sportif, il faut s’attendre à obtenir une épaisseur myocardique et un diamètre
cavitaire ventriculaire gauche dans les limites supérieures des valeurs de
référence.
F. Le sexe
Concernant l’influence du sexe sur les valeurs usuelles en échocardiographie chez le
chien, les avis sont très partagés.
La majorité des études ne montrent pas d’effet significatif du sexe, que ce soit pour
une race donnée ou pour un échantillon toutes races confondues, en échocardiographie en
modes 2D, TM ou Doppler (Lombard, 1984 ; Kirberger et al., 1992b ; Hakim, 1998 ;
Vollmar, 1999 ; Schober et Fuentes, 2001b ; Chetboul et al., 2005b).
À l’opposé, certaines études ont mis en évidence une influence significative du sexe
sur les valeurs des variables échocardiographiques. Toutefois, la plupart d’entre elles ne prend
pas en compte la différence de poids entre les mâles et les femelles (Crippa et al., 1992 ;
Hanton et al., 1998 ; M uzzi et al., 2006). En effet, les mâles sont souvent plus lourds que les
femelles. Or, comme nous l’avons vu, la taille des parois et des cavités cardiaques augmente
avec le gabarit de l’animal. Ainsi, il est indispensable de tenir compte de la taille corporelle
pour évaluer l’effet du sexe sur les données échocardiographiques.
Dans l’étude de Bavegems et al. (2007), après prise en compte du poids et de l’âge, les
femelles d’un échantillon de whippets présentent un plus grand diamètre cavitaire
ventriculaire gauche, une distance E-septum interventriculaire plus importante, un temps
150
d’éjection plus long, une vitesse maximale du flux sanguin pulmonaire plus élevée et une
vitesse de raccourcissement circonférentiel plus faible que les mâles. De même, en
considérant la différence de surface corporelle ou de poids entres les deux sexes d’un
échantillon de greyhounds sportifs, Lonsdale et al. (1998) constatent que la majorité des
paramètres échocardiographiques sont plus élevés chez les femelles. Toutefois, ces résultats
sont à considérer avec précautions, puisque les différences dans le type, l’intensité et la durée
de l’activité physique pratiquée entre mâles et femelles ne sont pas évaluées. Chez le berger
allemand, Kayar et al. (2006) mettent en évidence une épaisseur de la paroi libre du ventricule
gauche plus importante chez les mâles que chez les femelles, alors que ce paramètre est
corrélé positivement au poids et que les femelles sont plus lourdes que les mâles.
Ainsi, aucune tendance générale ne peut être établie à partir de ces résultats très
différents.
En résumé :
Le sexe a peut être une influence sur certains paramètres
échocardiographiques. Toutefois, la majorité des études n’ayant pas réussi à
mettre en évidence cette influence, il est probable qu’elle soit suffisamment faible
pour que sa prise en compte n’améliore pas l’estimation des valeurs usuelles en
échocardiographie pour un chien donné.
Chez l’homme, même si les différences dans les variables échocardiographiques entr e
les deux sexes ne sont pas les mêmes en fonction de l’étude considérée, donc en fonction de
l’échantillon sélectionné, la plupart des auteurs s’accordent à dire qu’il existe une influence
du sexe sur les valeurs des paramètres échocardiographiques (Henry et al., 1978 ; Devereux
et al., 1984 ; Knutsen et al., 1989 ; Schvartzman et al., 2000). Cette influence est atténuée si
la taille corporelle est prise en compte (Knutsen et al., 1989). C’est la différence de masse
ventriculaire gauche qui a été la plus étudiée. Elle est plus élevée chez les hommes que chez
les femmes (Goble et al., 1992 ; De Simone et al., 1995 ; Gardin et al., 1995). Goble et al.
(1992) expliquent ce résultat par la différence de masse maigre entre les deux sexes, sans
éliminer une contribution génétique ou hormonale.
D’autre part, le sexe influence la réponse du cœur à certaines affections cardiaques .
Par exemple, pour une même sévérité de sténose aortique et avec les mêmes manifestations
cliniques, les femmes présentent une hypertrophie myocardique plus prononcée, des
dimensions cavitaires ventriculaires plus faibles et une fonction systolique plus altérée que les
hommes. Aucune explication à ce résultat n’a été apportée (Da Rocha et al., 1999).
151
II. Les facteurs inhérents à la technique d’examen responsables
d’une variation des valeurs usuelles en échocardiographie
Nous verrons ici les facteurs caractérisant la technique d’examen et qui sont
susceptibles de modifier les valeurs des variables échocardiographiques : l’opérateur,
l’utilisation ou non d’une contention chimique, la position de l’animal au cours de l’examen,
la méthode de mesure choisie et le moment au cours du cycle respiratoire auquel sont
réalisées les mesures.
A.
L’échocardiographiste
Dans le cadre d’un suivi, par exemple pour surveiller l’évolution d’une cardiopathie,
des différences inter-jour des paramètres échocardiographiques sont recherchées. Le problème
posé est le suivant : quelle est la part de ces différences qui peut être liée à l’opérateur ?
Autrement dit, l’opérateur peut-il constituer une source d’erreur dans l’interprétation des
données recueillies ? (Athanassiadis, 2003). De même, prenons le cas d’un
échocardiographiste qui compare les valeurs des variables échocardiographiques obtenues
pour le chien examiné à des valeurs de référence publiées, et donc établies par un autre
opérateur. Est-ce que ce changement d’opérateur peut expliquer une partie de la différence
entre la valeur mesurée et la valeur théorique ?
Certaines études séparent le rôle de l’échocardiographiste en deux : le premier étant la
réalisation de l’examen échocardiographique en lui-même, c'est-à-dire l’enregistrement des
différentes coupes, le deuxième étant celui de la mesure des variables à partir des images
enregistrées. En France, la plupart du temps un seul et même échocardiographiste réalise
l’examen au complet, de l’enregistrement des images à l’interprétation des résultats, en
passant par la réalisation des mesures. Ainsi, lorsqu’une étude s’intéresse à l’influence soit de
la personne chargée de l’imagerie, soit de la personne chargée de la quantification, sur les
valeurs des variables échocardiographiques, nous considérerons que les résultats de cette
étude sont applicables à l’échocardiographiste tel qu’il est défini en France.
1. Les notions de répétabilité et de reproductibilité : la
quantification du rôle de l’échocardiographiste dans la variabilité
des valeurs usuelles
a) La définition des notions de répétabilité et de reproductibilité
La capacité d’un opérateur à répéter avec exactitude des mesures se quantifie avec les
notions statistiques de répétabilité et de reproductibilité. La répétabilité évalue la variabilité
intra-jour, c'est-à-dire la dispersion des valeurs obtenues par un opérateur donné sur une
journée d’examen. La reproductibilité mesure la variabilité inter-jour (Athanassiadis, 2003).
Les différences entre deux mesures séparées dans le temps peuvent s’expliquer par des
changements dans l’état hémodynamique et dans la fréquence cardiaque du chien (Baumwart
et al., 2005), ainsi que par de légères variations dans la méthode de mesure utilisée (position
152
de la sonde pas strictement identique, orientation du faisceau ultrasonore légèrement
différente…).
b) L’intérêt de connaître la répétabilité et la reproductibilité
d’une méthode
La détermination de la répétabilité et de la reproductibilité d’une méthode de mesure
pour un opérateur est indispensable avant son utilisation à des fins cliniques. En effet, la
répétabilité et la reproductibilité conditionnent la possibilité de se reporter à des valeurs de
référence pré-établies (Drouard-Haelewyn, 1995). D’autre part, elles aident à déterminer si
deux groupes de mesure sont significativement différents (Dukes-M cEwan et al., 2002). Elles
sont exprimées soit sous forme d’un coefficient de variation, soit sous forme d’un écart-type.
Aucune limite n’a été fixée pour déterminer si la variabilité d’une technique donnée est
acceptable. Chetboul et al. ont établi arbitrairement cette limite à 15% (Chetboul et al.,
2005b).
De nombreuses études ont permis le calcul de la répétabilité et de la reproductibilité de
l’échocardiographie pour la mesure de différents paramètres (O’Grady et al., 1986 ; Rishniw
et Erb, 2000 ; Dukes-M cEwan et al., 2002 ; Athanassiadis, 2003 ; Chetboul et al., 2004a ;
Chetboul et al., 2004b ; Chetboul et al., 2005c ; Baumwart et al., 2005). Toutefois, les
résultats ne seront utilisables que si les conditions de l’examen échocardiographique sont
similaires à celles de l’étude considérée. Ainsi, chaque échocardiographiste doit calculer ses
propres coefficients de variation, avec son échographe et dans sa salle d’examen (DukesM cEwan et al., 2002 ; Chetboul et al., 2004a ; Chetboul et al., 2005b).
L’interprétation de mesures répétées en échocardiographie doit toujours se faire en
confrontant la différence mesurée pour une variable donnée à l’écart-type de reproductibilité
du paramètre considéré. Une différence inférieure à celui-ci ne doit pas être analysée comme
une aggravation ou une amélioration (Athanassiadis, 2003 ; Chetboul et al., 2004b). Par
exemple, au cours d’un suivi, un chien atteint d’une myocardiopathie dilatée présente une
augmentation du diamètre cavitaire ventriculaire gauche télésystolique de 1,2 mm, par rapport
aux précédents résultats échocardiographiques. Si l’écart-type de reproductibilité pour ce
paramètre est supérieur à 1,2 mm, cette augmentation n’est pas forcément un signe
d’aggravation.
La plupart des études tiennent compte du coefficient de variation et non pas de l’écarttype. Le principe reste le même : le pourcentage de variation mesuré pour un paramètre donné
au cours d’un suivi, doit être interprété avec beaucoup de précaution s’il n’excède pas le
coefficient de variation de ce paramètre (Dukes-M cEwan, 2002).
2. Le rôle de l’échocardiographiste dans la variabilité des valeurs
usuelles
Les recommandations de l’A SE correspondent à des méthodes de mesure
standardisées des paramètres échocardiographiques en mode TM , permettant la plus faible
variabilité inter-opérateur (Sahn et al., 1978). En réalité, la méthode de travail d’un
échocardiographiste est unique, puisque chaque opérateur adapte les recommandations de
153
l’ASE à l’animal examiné d’une manière qui lui est propre. D’autre part, un opérateur est
caractérisé par son expérience. Ainsi, il est envisageable que l’identité de
l’échocardiographiste ait une influence sur la valeur des variables mesurées et sur la
répétabilité et la reproductibilité de la méthode utilisée.
a) L’influence de l’échocardiographiste sur les valeurs des
variables mesurées
Chetboul et al. (2004b) ont étudié la possibilité de changer d’opérateur pour un suivi
échocardiographique. Pour cela, ils sélectionnent 4 échocardiographistes avec un niveau
d’expérience différent : l’un est diplômé du Collège Vétérinaire Européen de M édecine
Interne (Cardiologie), deux sont résidents dans la même spécialité et le dernier est un interne.
Chacun réalise un examen en modes 2D et TM sur 6 chiennes de race beagle cliniquement
saines, et répète cet examen plusieurs fois par jour et sur plusieurs jours.
L’effet opérateur est significatif pour tous les paramètres mesurés. Cela signifie que la
part de variation liée à l’opérateur dans la mesure de ces paramètres n’est pas négligeable. Les
différences obtenues, pour un animal et un jour donnés, entre la moyenne des mesures de
l’opérateur le plus expérimenté (l’opérateur de référence) et la moyenne des mesures de
chacun des trois autres opérateurs, ont été calculées et représentées dans un graphique, pour
certains paramètres d’intérêt (graphiques 10 et 11). Sachant qu’en routine un examen
échocardiographique complet n’est réalisé que par un seul opérateur, si l’opérateur de
référence ne peut pas être remplacé par un autre opérateur pour un seul paramètre mesuré,
alors il n’est pas possible de le remplacer pour l’examen échocardiographique complet
(Athanassiadis, 2003 ; Chetboul et al., 2004b).
Graphique 10 : Différence entre les moy ennes du diamètre v entriculaire gauche télédiastolique (VGd)
obtenues par 3 opérateurs, et la moyenne du même paramètre mesuré par l'opérateur de référence, chez 6
chiennes beagles (d’après Athanassiadis, 2003).
Les pointillés représ entent l’écart-type d e vari abilité intra-jour d e l’opérateu r de référence pour le paramètre
considéré. Toute valeur située en d ehors d e cet intervalle t raduit la di fférence entre l’opérateu r donné et
l’opérateur de référence.
154
Graphique 11 : Différence entre les moyennes de la fraction de raccourcissement (FR) obtenues par 3
opérateurs, et la moyenne du même paramètre mesuré par l'opéra teur de référence, chez 6 chiennes
beagles (d’après Athanassiadis, 2003).
Les pointillés représ entent l’écart-type d e vari abilité intra-jour d e l’opérateu r de référence pour le paramètre
considéré. Toute valeur située en d ehors d e cet intervalle t raduit la di fférence entre l’opérateu r donné et
l’opérateur de référence.
Il existe une grande dispersion des valeurs obtenues. Les différences avec les
moyennes trouvées par l’opérateur le plus expérimenté excèdent souvent l’écart-type de
répétabilité de ce dernier. Ces résultats montrent qu’il est préférable qu’un animal malade soit
suivi par le même opérateur (Dukes-M cEwan et al., 2002 ; Athanassiadis, 2003 ; Chetboul et
al., 2004b ; Baumwart et al., 2005 ; Chetboul et al., 2005c). D’autant plus qu’il existe une
interaction opérateur-chien pour plusieurs paramètres. Ceci signifie qu’un
échocardiographiste peut sous-estimer ou sur-estimer une variable, par rapport à la valeur
obtenue par un autre échocardiographiste, en fonction du chien examiné (Athanassiadis,
2003 ; Chetboul et al., 2005c).
155
Graphique 12 : Classement des six chiennes beagles pour la moyenne du diamètre ventriculaire gauche en
télédiastole (VGd) et en télésystole (VGs), en fonction de l'opérateur (d'après Athanassiadis, 2003).
La modi fication du classement d es animaux en fon ction de l’opérat eur s’explique par l’interaction signi ficative
« animal-opérateu r » .
Ces résultats montrent également que se référer aux valeurs usuelles établies par un
autre échocardiographiste, nécessite de garder en mémoire que le fait que l’opérateur
pratiquant l’examen ne soit pas le même que celui ayant fixé les valeurs usuelles, peut
expliquer une partie de la différence entre la valeur mesurée et la valeur de référence.
156
b) L’influence de l’échocardiographiste sur la répétabilité et la
reproductibilité des variables mesurées
Chetboul et al. (2004b) se sont également intéressés à l’importance de l’expérience de
l’opérateur dans la variabilité de quelques paramètres échocardiographiques (mesurés en
mode 2D pour les diamètres aortique et atrial gauche, en mode TM pour les autres variables).
Pour cela, les 4 opérateurs ayant participé à l’étude ont été choisis en partie pour leur
différence d’expérience.
L’opérateur le moins expérimenté a obtenu les moins bons résultats concernant la
répétabilité et la reproductibilité de la majorité des paramètres. Au contraire, l’opérateur le
plus expérimenté a souvent obtenu les résultats les meilleurs. Par exemple, l’écart-type de
variabilité inter-jour pour l’épaisseur télédiastolique du septum interventriculaire varie de
0,48 mm à 1,97 mm, en fonction de l’expérience de l’opérateur (Athanassiadis, 2003 ;
Chetboul et al., 2004b).
L’importance du critère expérience sur la variabilité des mesures
échocardiographiques apparaît donc essentielle, puisqu’il garantit à la fois une meilleure
répétabilité et une meilleure reproductibilité.
De même, Pedersen et al. (1996) ont sélectionné 3 personnes d’expérience différent e
en échocardiographie, pour diagnostiquer et grader un prolapsus mitral chez 253 chiens, à
partir d’une coupe 2D parasternale droite grand axe 4 cavités. L’enregistrement des
échocardiogrammes est réalisé par un même opérateur, puis les trois personnes sélectionnées
examinent la valve mitrale à partir des mêmes images. Il apparaît que l’observateur le moins
expérimenté établit plus de faux diagnostics que les deux autres, et que la reproductibilité de
ses résultats est moins bonne.
Ainsi, il est préférable qu’une personne expérimentée pratique l’examen
échocardiographique, ce qui implique qu’un débutant fasse ses premiers pas dans le domaine
sous la supervision d’un échocardiographiste chevronné.
En résumé :
L’opérateur joue un rôle important dans la variabilité des valeurs usuelles
en échocardiographie. La répétabilité correspond à la variabilité intra-jour et la
reproductibilité est la variabilité inter-jour, d’un paramètre donné, pour un
opérateur donné et dans des conditions d’examen bien définies. Les différentes
méthodes de mesure en échocardiographie ne peuvent pas être utilisées en routine
sans calculer auparavant leur répétabilité et leur reproductibilité. Ainsi, chaque
échocardiographiste doit estimer ces deux valeurs avec son matériel, dans sa salle
d’examen, pour les différentes variables échocardiographiques. L’examen
157
échocardiographique est d’autant plus fiable et moins variable qu’il est pratiqué
par une personne expérimentée.
En pratique, dans le cadre d’un suivi, il est préférable qu’un chien soit
examiné par le même opérateur. L’interprétation de la différence mesurée doit
toujours se faire en la confrontant à l’écart-type de reproductibilité du paramètre
considéré.
Enfin, il est possible de se référer aux valeurs usuelles publiées dans une
étude, dans la mesure où l’échocardiographiste est conscient qu’il est lui-même
responsable d’une partie de la différence entre la valeur mesurée et la valeur de
référence correspondante.
B.
L’utilisation d’une contention chimique
Imposer à l’animal une immobilité pendant une longue durée, parfois en décubitus
latéral forcé, dans une salle sombre, peut être une procédure anxiogène. La qualité de
l’examen échocardiographique dépendant directement de la docilité et de la coopération du
chien, il peut être nécessaire de recourir à la sédation, voire à l’anesthésie. Toutefois, il a été
montré par des techniques plus ou moins invasives, que la plupart des molécules utilisées en
anesthésiologie modifient la fréquence cardiaque, l’hémodynamique circulatoire périphérique
et la contractilité myocardique (Schneider et al., 1964 ; Popovic et al., 1972 ; Turner et al.,
1974 ; Haskins et al., 1986 ; Farver et al., 1986 ; Brown et al., 1991 ; Stepien et al., 1995).
Ainsi, il est logique de penser qu’elles peuvent induire des modifications des valeurs des
variables échocardiographiques.
Page et al. (1993) ont sélectionné un échantillon de 16 greyhounds adultes
cliniquement sains sur lesquels ils pratiquent une échocardiographie en mode TM , d’abord
sous sédation (acépromazine, 0,05 mg/kg IV et péthidine, 1 mg/kg IV) puis plus tard sur
animal vigile. Seul le diamètre interne ventriculaire gauche, en télédiastole et en télésystole,
est diminué sous sédation par rapport aux valeurs chez l’animal vigile (Page et al., 1993).
Stepien et al. (1995) ont étudié les conséquences d’une injection d’acépromazine (0,1
mg/kg IV) sur quelques paramètres échocardiographiques mesurés en modes TM et Doppler
pulsé. Ils constatent que la fraction de raccourcissement diminue, ainsi que la vitesse
maximale et l’accélération moyenne du flux sanguin aortique, témoignant ainsi d’une
détérioration de la fonction systolique ventriculaire gauche. Toutefois, le mécanisme à
l’origine de ce résultat n’est pas identifié (possible modification des propriétés intrinsèques du
myocarde ou des conditions de charge ou encore du tonus sympathique) (Stepien et al., 1995).
Rand et al. (1996) se sont intéressés aux conséquences d’une administration de
xylazine (1,5 mg/kg) ou de médétomidine (60 µ g/kg) sur les mesures échocardiographiques
chez 6 chiens adultes cliniquement sains. La quantité de médétomidine injectée est dans les
valeurs supérieures de la dose recommandée. La quantité de xylazine injectée est celle
procurant un niveau de sédation identique à celui obtenu lors de l’administration de
158
médétomidine. Les deux molécules induisent des changements similaires, qui concernent la
majorité des variables échocardiographiques.
Tableau 8 : Moyennes et écarts-types des différences entre les valeurs des variables échocardiographiques
mesurées après injection de médétomidine (60 µg/kg) ou de x ylazine (1,5 mg/kg) et les valeurs des mêmes
variables avant sédation, chez 6 chiens adultes cliniquement sains (d’après Rand et al., 1996).
HR1 et HR2 = fréqu ence cardiaqu e cal culée p endant l’étude de la t aille du ventricule g auch e et pend ant l’étude
des intervalles d e temps systolique resp ectivement, LVEDD et LVEDS = diamètre interne v entriculai re g auch e
en télédiastole et en tél ésystole resp ectivement, LVWED et LVWES = épaisseur d e la p aroi libre du ventricul e
gauche en télédiastole et en télésystole resp ectivement, FS = fraction de raccou rcissement, PEP = temps de prééjection, LVET = temps d’éjection, LVET index = LVET (ms) + 0,55 × HR2, PEV = vitesse maximale du flux
sanguin pulmonaire, LA = diamètre at rial gauch e, ∆% = pourcentag e de variation de la variable considérée, a =
cette colonn e indique si la di fférence entre les valeu rs ap rès injection de médétomidine ou de xyl azine et celles
précédant ces injections est significative (* ), b = cette colonne indique s’il existe une différence signifi cative (* )
entre les réponses à la médétomidine et celles à la xylazine, ns = différence non significative.
Le diamètre cavitaire ventriculaire gauche, en systole et en diastole, augmente après
injection de médétomidine ou de xylazine. D’autre part, l’épaisseur de la paroi libre du
ventricule gauche en fin de systole et la fraction de raccourcissement sont diminuées, et le
temps de pré-éjection est augmenté, témoignant d’une altération de la fonction cardiaque
systolique suite à la sédation. En conséquence, le ventricule gauche se vide moins
efficacement et le diamètre atrial gauche augmente. Ceci est sans doute à l’origine d’une
distorsion de l’anneau atrio-ventriculaire, résultant parfois en une régurgitation mitrale visible
en mode Doppler couleur. En fait, il n’est pas possible de distinguer ici les effets directs des
molécules injectées des réponses cardiaques à l’hypertension induite (Rand et al., 1996).
Chetboul et al. (2004a) ont montré que les vitesses radiales et longitudinales de
différents segments de la paroi libre du ventricule gauche sont diminuées après anesthésie de
l’animal (diazepam 0,2 mg/kg IV puis thiopental 10 mg/kg IV puis isoflurane), avec les
mesures réalisées lors d’un arrêt respiratoire (bromide de vecuronium, 80 µg/kg IV). Cette
baisse peut s’expliquer par l’effet direct ou indirect des produits injectés sur la contractilité
cardiaque. D’autre part, ils constatent que la variabilité intra-examen (différence de valeur
d’un paramètre donné entre deux battements cardiaques) diminue si les mesures sont réalisées
159
après anesthésie lors d’un arrêt respiratoire. La parfaite immobilité du chien explique en partie
ce résultat. De plus, nous avons vu que les mouvements d’un segment myocardique résultent
des mouvements intrinsèques du myocarde et des déplacements du cœur dans le thorax, liés
entre autres aux mouvements respiratoires. Ainsi, l’injection de bromide de vecuronium
permet la disparition de la variabilité liée à la respiration (Chetboul et al., 2004a). Par
conséquent, dans cette étude, les effets de l’anesthésie ne peuvent pas être différenciés des
effets d’un arrêt respiratoire.
Teshima et al. (2006) ont montré que l’indice de performance myocardique du
ventricule droit est plus élevé chez les chiens anesthésiés (hydrochloride de midazolam, 0,2
mg/kg IV ; tartrate de butorphanol, 0,2 mg/kg IV ; sodium de thiopental 12,5 mg/kg IV ;
isoflurane) lorsque les variables échocardiographiques sont mesurées lors d’un arrêt
respiratoire réalisé avec du bromide de pancuronium (0,04-0,05 mg/kg IV), que chez les
chiens vigiles. Ainsi, les produits administrés auraient une influence sur la fonction
ventriculaire droite. D’autre part, l’animal conscient est soumis à un stress. La stimulation du
système sympathique engendrée peut également expliquer une partie de la différence observée
avec les individus sous sédation (Teshima et al., 2006). La même constatation peut être faite
pour le ventricule gauche : l’indice de performance myocardique est plus élevé chez les
chiens anesthésiés (hydrochloride de midazolam, 0,2 mg/kg IV ; tartrate de butorphanol, 0,2
mg/kg IV ; meloxicam, 0,2 mg/kg SC ; propofol 5 mg/kg IV ; isoflurane) lorsque les
paramètres sont mesurés lors d’un arrêt respiratoire réalisé avec du bromide de pancuronium
(0,04-0,05 mg/kg IV), que chez les chiens vigiles (Teshima et al., 2007).
Sousa et al. (2007) montrent qu’après induction à l’isoflurane, le volume d’éjection et
le débit cardiaque diminuent, l’indice de performance myocardique du ventricule gauche, le
temps de pré-éjection et son rapport avec le temps d’éjection, et le temps de relaxation
isovolumique augmentent chez 16 chiens adultes cliniquement sains.
Tableau 9 : Moyennes et éca rts-types des para mètres échoca rdiographiques mesurés en mode Doppler
chez 16 chiens adultes en bonne santé, avant toute injection (M0) puis durant l’anesthésie (M1, M2, M3) à
l’isoflurane (1,0 MAC) (d’après Sousa et al., 2007).
HR = fréqu ence cardi aque, PEP = temps de pré-éjection, LVET = temps d’éjection, IVRT = temps de relaxation
isovolumique, Tei-index = indice de perform ance myocardiqu e, a = valeur statistiquement différent e de la valeu r
pré-anesthésique.
160
Ces résultats témoignent d’une action dépressive de l’inhalation à l’isoflurane sur les
fonctions systolique et diastolique du ventricule gauche (Sousa et al., 2007).
Ces études, ciblées sur certains anesthésiques ou sédatifs, montrent qu’une contention
chimique modifie les paramètres échocardiographiques, et ont conduit la majorité des
opérateurs à réaliser autant que possible les examens échocardiographiques sur chiens vigiles
(Hakim, 1998). D’autre part, les effets d’un produit anesthésique ou sédatif dépendent de la
dose administrée, de la voie d’administration et de la qualité des mécanismes compensateurs
de l’individu. Ainsi, les modifications cardiaques induites sont variables en fonction de
l’animal examiné. Il n’est donc pas envisageable d’établir des valeurs de référence pour un
protocole anesthésique donné (Jacobs et Knight, 1985).
En résumé :
Les principaux avantages de l’utilisation de produits sédatifs ou
anesthésiques sont le confort de l’examen échocardiographique, donc sa qualité, et
l’amélioration de la répétabilité des mesures. Son défaut majeur est la
modification des valeurs de la majorité des variables échocardiographiques. Dans
la mesure du possible, il faut donc éviter l’utilisation de molécules sédatives ou
anesthésiques lors d’un examen échocardiographique. Par contre, il ne faut pas
hésiter à y recourir lorsque cela s’avère nécessaire. Même si les valeurs
enregistrées seront alors plus difficilement interprétables, un examen qualitatif
reste possible. D’autre part, il ne faut pas oublier que le stress peut aussi avoir des
répercussions sur le système cardiovasculaire, et que l’indocilité du chien examiné
peut faire perdre toute fiabilité aux mesures effectuées.
C. La position de l’animal au cours de l’examen
Chetboul et al. (2005c) se sont intéressés à l’influence de la position du chien lors de
l’examen échocardiographique sur les valeurs des variables mesurées. Deux opérateurs
expérimentés participent à cette étude ; l’un d’eux est habitué à pratiquer une
échocardiographie sur chien debout et l’autre sur chien en décubitus latéral. Chacun des deux
échocardiographistes pratique un examen en modes 2D et TM sur plusieurs chiens, en
décubitus latéral puis en position debout. Les valeurs obtenues pour la taille des parois et des
cavités cardiaques et pour la fraction de raccourcissement, ainsi que le temps d’examen, sont
similaires quels que soient la position et l’opérateur. D’autre part, les deux positions offrent
une répétabilité satisfaisante pour la majorité des paramètres échocardiographiques, avec un
coefficient de variation souvent inférieur à 15%.
Chetboul et al. (2005c) considèrent que le stress induit par le décubitus latéral peut
modifier les valeurs des variables échocardiographiques. Ils conseillent donc de pratiquer un
examen échocardiographique sur un animal debout (Chetboul et al., 2005c).
161
Quelle que soit la position choisie, elle doit être la même lors d’un suivi. En effet,
Chetboul et al. (2005c) ont mis en évidence une interaction entre le chien et la position ; c'està-dire qu’un paramètre échocardiographique peut être surestimé ou sous-estimé pour un chien
donné, en fonction de sa position.
En résumé :
Le choix de la position du chien au cours d’un examen échocardiographique
n’a pas d’effet sur les valeurs des variables mesurées ou calculées. Ainsi, en
pratique, il revient à l’échocardiographiste de choisir la position qui convient le
mieux pour lui et pour l’animal examiné, sans se soucier d’une modification des
valeurs ainsi estimées. Par contre, au cours d’un suivi, il est indispensable que
l’animal soit examiné dans la même position que celle adoptée précédemment.
D. La méthode de mesure
1. La variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie, liée
au choix du mode pour réaliser les mesures : bidimensionnel ou
temps-mouvement
Jaudon (1990) a montré que les valeurs des diamètres de la cavité ventriculaire
gauche, de l’aorte et de l’atrium gauche, des épaisseurs septale et pariétale, mesurés en mode
bidimensionnel, sur coupe transversale ou longitudinale, ne sont pas statistiquement
identiques aux valeurs de ces mêmes dimensions estimées en mode temps-mouvement. En
effet, le mode 2D a tendance à sous-évaluer ces paramètres par rapport au mode TM (Jaudon,
1990). Seule la valeur du diamètre atrial gauche mesurée en mode 2D est supérieure à celle
mesurée en mode TM , ce qui était prévisible puisque l’axe de tir TM traverse l’auricule
gauche, de taille plus petite que l’atrium gauche (Jaudon, 1990 ; Rishniw et Erb, 2000 ;
Hansson et al., 2002). Quant aux indices de la fonction ventriculaire gauche, la fraction de
raccourcissement et les pourcentages d’épaississement septal et pariétal semblent sousévalués en mode 2D par rapport aux valeurs calculées en mode TM (Jaudon, 1990).
Toutefois, depuis 1990 l’échocardiographie a fait d’énormes progrès sur la qualité des images
en mode 2D. Il est donc possible que les conclusions tirées ici ne soient plus valables
actuellement, même si aucune étude récente ne le démontre.
Ainsi, puisqu’il n’a pas été montré que les valeurs obtenues en mode 2D sont
identiques à celles mesurées en mode TM , il n’est pas possible d’utiliser des valeurs de
référence établies en mode TM pour interpréter les résultats obtenus en mode 2D, et viceversa.
162
2. La variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie en
mode bidimensionnel, liée au choix de la méthode pour mesurer
la taille des structures cardiaques
Comme nous l’avons vu dans la première partie, l’échocardiographie en mode 2D
offre de nombreuses possibilités pour mesurer la taille des structures cardiaques. O’Grady et
al. (1986) ont étudié la corrélation entre les valeurs d’un même paramètre obtenues par
différentes méthodes.
Ils ont ainsi mis en évidence une forte corrélation du diamètre de la cavit é
ventriculaire gauche et des épaisseurs des parois septale et pariétale, obtenus sur une coupe
parasternale droite grand axe 5 cavités, avec ces mêmes dimensions estimées sur une coupe
parasternale droite petit axe trans-ventriculaire. Bien que significative, cette corrélation est
moins forte pour l’épaisseur de la paroi septale, sans doute en raison de la difficulté à
distinguer correctement l’endocarde du côté droit du septum interventriculaire (O’Grady et
al., 1986).
La longueur de la cavité ventriculaire gauche mesurée sur une coupe parasternale
droite grand axe 4 cavités et celle mesurée sur une coupe parasternale droite grand axe 5
cavités sont fortement corrélées. Ces coupes imageraient mieux l’apex cardiaque qu’une
coupe apicale gauche 4 cavités, et donc permettraient d’obtenir des valeurs plus justes de la
longueur de la cavité ventriculaire gauche (O’Grady et al., 1986).
Concernant le diamètre apico-basilaire de l’atrium gauche et le diamètre aortique, au
niveau de l’anneau valvulaire et du sinus de Valsalva, les valeurs sont fortement corrélées
lorsqu’elles sont mesurées sur une coupe parasternale droite grand axe et sur une coupe
apicale gauche. Le diamètre aortique donne la plus forte corrélation entre les différentes
méthodes de mesure lorsqu’il est évalué au niveau du sinus de Valsalva. C’est effectivement
dans cette région que les limites des parois aortiques sont les mieux définies (O’Grady et al.,
1986). M cEntee et al. (1999) ont constaté que le diamètre aortique systolique mesuré sur une
coupe parasternale droite grand axe 5 cavités est significativement inférieur à celui évalué sur
une coupe parasternale droite petit axe au niveau de la valve aortique. D’autre part, Rishniw et
Erb (2000) montrent que la valeur du rapport diamètre atrial gauche/diamètre aortique diffère
selon la méthode utilisée pour calculer la taille de chacune des structures de ce rapport. Cette
différence de valeurs était suggérée par la multiplicité des techniques de mesure pour ces deux
paramètres, parfois à des moments différents du cycle cardiaque.
Ainsi, les valeurs d’un même paramètre mesuré par différentes méthodes sont
corrélées mais pas identiques. Les valeurs usuelles pour un paramètre échocardiographique
doivent donc être établies pour chaque méthode permettant son estimation.
3. La variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie en
mode temps-mouvement, liée au choix de la coupe
bidimensionnelle pour fixer la position de l’axe de tir
Comme nous l’avons vu dans la première partie, les coupes TM sont obtenues à partir
de coupes 2D soit grand axe soit petit axe.
163
Page et al. (1993) ont recherché une éventuelle différence dans le diamètre
endocavitaire ventriculaire gauche et dans les épaisseurs septale et pariétale mesurés en mode
TM , selon que l’axe de tir est fixé sur une coupe 2D parasternale droite petit axe transventriculaire ou sur une coupe 2D parasternale droite grand axe 5 cavités. Ils montrent ainsi
que les moyennes et les écarts-types de la taille des structures cardiaques évaluée en mode
TM , pour 16 greyhounds, sont similaires quelle que soit la coupe 2D utilisée. Hanton et al.
(1998) pratiquent la même démarche sur un échantillon de 26 beagles, et ne trouvent pas de
différence significative entre les valeurs des variables échocardiographiques mesurées en
mode TM guidé par une coupe 2D parasternale droite grand axe 5 cavités et les valeurs des
mêmes variables estimées en mode TM guidé par une coupe 2D parasternale droite petit axe
trans-ventriculaire. De même, chez le lévrier irlandais, Vollmar (1999) ne montre pas de
différence dans le diamètre interne ventriculaire gauche, télédiastolique et télésystolique,
quelle que soit la coupe 2D utilisée pour guider l’exploration en mode TM .
En revanche, Schober et Baade (2000) ont constaté que le diamètre de la cavit é
ventriculaire gauche en télédiastole et en télésystole et l’épaisseur du septum
interventriculaire en télésystole, sont plus élevés lorsqu’ils sont mesurés sur une coupe TM
obtenue à partir d’une coupe 2D petit axe que sur une coupe TM obtenue à partir d’une coupe
2D grand axe. Cette différence est faible et n’est pas cliniquement significative pour les 37
chiens sains sélectionnés. Ce n’est pas le cas pour les 67 chiens échantillonnés qui sont
atteints par une affection cardiaque : pour ceux-ci la valeur d’une variable
échocardiographique n’est pas la même selon la coupe 2D employée pour guider l’exploration
en mode TM . Ainsi, lors de l’examen échocardiographique d’un animal suspect d’une
cardiopathie, il est préférable d’utiliser une coupe 2D grand axe et une coupe 2D petit axe
pour enregistrer les coupes TM à partir desquelles sera mesurée la taille des structures
cardiaques, afin d’éviter toute erreur d’interprétation.
4. La variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie en
mode Doppler, liée au choix du mode utilisé : continu ou pulsé
Il semble logique que la vitesse d’un flux sanguin soit la même qu’elle soit mesurée en
mode Doppler continu ou en mode Doppler pulsé. C’est ce que montrent Kirberger et al.
(1992b) pour les vitesses des flux sanguins trans-valvulaires pour lesquels l’angle avec le
faisceau ultrasonore est inférieur à 20°. Les petites différences observées s’expliquent par une
mesure à des moments différents donc avec une fréquence cardiaque différente, une position
différente de l’axe de tir TM … De même, Abbott et M acLean (2003) ne trouvent pas de
différence significative entre la vitesse maximale du flux sanguin aortique mesurée en mode
Doppler continu et celle mesurée en mode Doppler pulsé à haute fréquence de répétition.
5. La variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie en
mode Doppler, liée au choix de la coupe bidimensionnelle pour
orienter le faisceau ultrasonore
Certaines études (Yuill et O’Grady, 1991 ; Abbott et M acLean, 2003) ont recherché
les coupes bidimensionnelles permettant d’aligner au mieux le faisceau ultrasonore avec les
164
flux sanguins intra-cardiaques, et donc d’enregistrer les vitesses les plus élevées. Toutefois,
étant donnée la variabilité de conformation thoracique et cardiaque dans l’espèce canine, ains i
que les modifications morphologiques induites par une affection cardiaque, il semble que ces
coupes optimales dépendent du chien examiné. Pour obtenir les vitesses les plus élevées, et
donc le meilleur alignement du faisceau ultrasonore avec le flux sanguin étudié, la meilleure
solution est de tester toutes les incidences possibles. Bien que coûteuse en temps, cette
méthode permet d’éviter des sous-estimations. Si une étude mesure la vitesse d’un flux
sanguin selon une seule et unique coupe, il est possible que la valeur enregistrée ne soit pas la
vitesse maximale, une autre coupe pouvant offrir un meilleur alignement du faisceau
ultrasonore avec le déplacement des globules rouges. L’incidence utilisée a donc une
influence sur la valeur de la vélocité sanguine mesurée.
En résumé :
Un paramètre échocardiographique n’aura pas la même valeur selon qu’il
est mesuré en mode bidimensionnel ou en mode temps-mouvement, et selon la
méthode 2D utilisée. Ainsi, des valeurs usuelles pour une variable
échocardiographique donnée doivent être établies pour chaque mode
échocardiographique et pour chaque technique de mesure permettant so n
estimation.
Concernant l’évaluation de la taille des structures cardiaques sur une coupe
TM trans-ventriculaire, les valeurs obtenues pour un chien atteint d’une
cardiopathie peuvent être différentes selon la coupe 2D utilisée pour positionner
le faisceau ultrasonore. Ainsi, l’examen d’un chien suspect d’affection cardiaque
nécessite de réaliser les mesures sur une coupe TM obtenue à partir d’une coupe
2D petit axe et sur une coupe TM obtenue à partir d’une coupe 2D grand axe, afin
d’éviter toute erreur d’interprétation.
Concernant l’échocardiographie Doppler, les modes continu et pulsé
permettent l’acquisition des mêmes valeurs des vitesses des flux sanguins transvalvulaires. En revanche, l’incidence choisie influence la valeur des vitesses
étudiées puisque toutes les coupes ne permettent pas un alignement idéal du
faisceau ultrasonore avec le déplacement des globules rouges, ce qui conduit alors
à une sous-estimation de la vélocité sanguine mesurée.
Ainsi, d’une manière générale, les valeurs de référence fournies par une
étude ne seront valables pour un chien donné que si l’échocardiographiste utilise
les mêmes techniques de mesure que celles ayant permis l’établissement de ces
valeurs usuelles.
165
E. Le cycle respiratoire
1. L’influence du cycle respiratoire sur la qualité de l’image
échocardiographique
Au cours de l’inspiration, le volume des poumons augmente et l’interférence liée à
l’air qu’ils contiennent est plus importante. Ceci explique pourquoi l’ASE recommande de
prendre les mesures en fin d’expiration (Sahn et al., 1978), de manière à augmenter la surface
de contact cœur-thorax, et à améliorer ainsi la qualité des images enregistrées.
2. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres
échocardiographiques liée au cycle respiratoire
a) En mode bidimensionnel et en mode temps-mouvement
(1)
L’influence des mouvements respiratoires
D’une part, les mouvements respiratoires éloignent et rapprochent la sonde du coeur,
le déplacement des structures cardiaques apparaissant ainsi souvent excessif ou au contraire
atténué (Romand, 2002). D’autre part, la respiration est responsable d’un mouvement du cœur
dans le thorax. En mode TM , la position de l’axe de tir est donc modifiée au cours du cycle
respiratoire, ce qui peut fausser la prise de mesure (Brenner et Waugh, 1978).
(2)
L’influence des modifications de pression intrathoracique
La variation de pression intra-thoracique au cours du cycle respiratoire entraîne des
modifications cardio-vasculaires, qui peuvent modifier la valeur des paramètres
échocardiographiques mesurés.
(a) Sur le cœur droit
Au cours de l’inspiration, la pression intra-thoracique chute. Le gradient de pression
entre les veines extra-thoraciques et l’atrium droit se trouve donc augmenté (Summer et al.,
1979 ; Bendjelid et Romand, 2007), ce qui améliore le retour veineux au cœur droit. Ainsi le
diamètre ventriculaire droit augmente lors de l’inspiration (Harrison et al., 1963 ; Summer et
al., 1979 ; Bendjelid et Romand, 2007). L’amplitude de cette modification dépend de la
profondeur de la respiration, puisque l’importance de la chute de la pression intra-thoracique
y est directement corrélée (Harrison et al., 1963).
Du fait du remplissage plus important, au cycle cardiaque suivant le volume d’éjection
du cœur droit sera augmenté (Harrison et al., 1963 ; Summer et al., 1979).
(b) Sur le cœur gauche
Les deux ventricules étant logés dans le péricarde qui est peu compliant, toute
augmentation de volume d’un ventricule au-delà d’un minimum se fait au dépens du volume
de l’autre ventricule : c’est l’interdépendance ventriculaire. Ainsi, les modifications de
166
volume du ventricule gauche au cours de la respiration sont inversées par rapport aux
modifications de volume du ventricule droit (Bendjelid et Romand, 2007). D’autre part, il
existe forcément un décalage de quelques cycles cardiaques entre les modifications de
dimensions du ventricule droit et celles du ventricule gauche, le temps que le sang traverse la
circulation pulmonaire (Harrison et al., 1963 ; Amoore, 1987).
Bien que les avis divergent quant aux modifications des dimensions ventriculaires
gauches au cours du cycle respiratoire (Harrison et al., 1963 ; Brenner et Waugh, 1978 ;
Summer et al., 1979 ; De M adron, 1983b ; Katzenberg et al., 1986), tous les auteurs
constatent une baisse du volume d’éjection du cœur gauche à l’inspiration. Si aucun
consensus n’a été trouvé, plusieurs hypothèses ont néanmoins été proposées pour expliquer ce
phénomène : il s’agit de mécanismes induisant soit une diminution de la précharge, donc une
diminution du volume ventriculaire télédiastolique, soit une augmentation de la post-charge,
donc une augmentation du volume ventriculaire télésystolique.
Nous avons vu que lors de l’inspiration le remplissage ventriculaire droit est plus
important, augmentant ainsi le volume du cœur droit. Le septum interventriculaire se retrouve
alors poussé vers le ventricule gauche, ce qui en diminue les dimensions et le remplissage
(Summer et al., 1979 ; Bendjelid et Romand, 2007).
D’autre part, lors de l’inspiration, la capacitance de la vascularisation pulmonaire est
augmentée de façon plus importante que ne l’est le débit cardiaque du cœur droit. Ainsi, le
remplissage ventriculaire gauche est diminué, tout comme son volume d’éjection (Harrison et
al., 1963 ; Amoore, 1987).
La baisse du volume d’éjection ventriculaire gauche peut aussi s’expliquer par une
augmentation de la post-charge. A l’inspiration, la chute de pression intra-thoracique induit
une baisse du gradient de pression entre le ventricule gauche et les artères extra-thoraciques,
et donc une baisse de fuite du sang du coeur gauche vers l’aorte. Bien que la pression
artérielle soit diminuée, ce phénomène peut être assimilé à une élévation de la post-charge
(Summer et al., 1979 ; Amoore, 1987).
Enfin, la fréquence cardiaque augmente à l’inspiration, donc le temps de remplissage
diastolique diminue, d’où un plus faible volume ventriculaire télédiastolique. Ainsi, les
modifications de fréquence cardiaque au cours de l’inspiration amplifient la baisse du volume
ventriculaire gauche télédiastolique, et atténuent la hausse du volume ventriculaire droit
télédiastolique (Amoore, 1987).
b) En mode Doppler
L’effet de la respiration sur les flux mitral et aortique semble faible (Kirberger et al.,
1992a ; Kirberger et al., 1992b).
L’inspiration s’accompagne d’une augmentation de la vitesse du flux tricuspidien,
surtout de la vitesse maximale de l’onde E. Le ratio E/A augmente à l’inspiration et diminue à
l’expiration (Kirberger et al., 1992a). Bien que la cause exacte ne soit pas connue, il est
supposé que l’augmentation du retour veineux lors de l’inspiration s’accompagne d’une
accélération du flux sanguin entrant dans le ventricule droit (Kirberger et al., 1992b).
167
De même, la vitesse maximale du flux sanguin pulmonaire augmente lors de
l’inspiration (Kirberger et al., 1992a).
3. Les moyens pour s’affranchir de la variabilité liée au cycle
respiratoire
Étant données les variations de taille des structures cardiaques avec la respiration, le
moment dans le cycle respiratoire auquel les mesures sont réalisées doit être pris en compte
(Brenner et Waugh, 1978).
Réaliser toutes les mesures en fin d’expiration, comme le recommande l’ASE, permet
d’éliminer les variations liées à la respiration. Toutefois, cette recommandation est
pratiquement impossible à respecter en médecine vétérinaire. En effet, les chiens ne peuvent
pas retenir leur respiration en fin d’expiration, et leur fréquence respiratoire est trop élevée
pour permettre d’enregistrer les échocardiogrammes souhaités à un moment donné du cycle
respiratoire. Ainsi, la plupart des échocardiographistes ont opté pour une alternative
permettant d’atténuer ces variations, consistant à ne retenir que la moyenne des valeurs sur 5
cycles cardiaques consécutifs pour un paramètre donné (O’Grady et al., 1986 ; Jaudon, 1990 ;
Brown et al., 1991 ; Drouard-Haelewyn, 1995 ; Romand, 2002 ; Chetboul et al., 2005c).
Il a également été proposé de réaliser les mesures lors d’un arrêt respiratoire. Chetboul
et al. (2004) ont montré que la variabilité de l’échocardiographie en mode Doppler tissulaire
myocardique est améliorée après anesthésie et arrêt respiratoire du chien, ce qui était
prévisible étant donnée la parfaite immobilité induite. Ainsi, de manière à améliorer la
répétabilité et la reproductibilité, et à éliminer l’influence de la respiration, il pourrait être
intéressant de fermer la bouche de l’animal et de lui boucher les narines lors de la réalisation
de mesure (Cornell et al., 2004 ; Chetboul et al., 2004a). Toutefois, la mise en place de cette
méthode nécessite l’intervention d’une personne supplémentaire au cours de l’examen et peut
se montrer dangereuse pour des animaux présentant des difficultés respiratoires. D’autre part,
si le chien n’est pas sous sédation, les mouvements de réaction suscités et le stress engendré
sont susceptibles d’augmenter la variabilité de mesure, que l’on souhaitait pourtant améliorer.
Enfin, il faudra malgré tout tenir compte du moment du cycle respiratoire auquel la
respiration a été arrêtée.
En résumé :
Même si l’influence du cycle respiratoire sur les variables
échocardiographiques n’a pas vraiment été étudiée, d’autres méthodes que
l’échocardiographie ont montré que certains paramètres cardiaques variaient au
cours de la respiration. Bien souvent, les modifications observées trouvent une
explication physiologique. Ainsi, il faut tenir compte du moment dans le cycle
respiratoire auquel la prise de mesure a été réalisée. L’ASE recommande la
quantification sur des images enregistrées en fin d’expiration. Une alternative plus
168
adaptée à la situation en médecine vétérinaire et permettant d’atténuer la
variabilité liée à la respiration, consiste à calculer la moyenne de chaque
paramètre sur 5 cycles cardiaques consécutifs.
169
170
CONCLUSION
Dans l’espèce canine, les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques
présentées dans les différentes études peuvent être très variées. Elles dépendent en effet des
caractéristiques du chien examiné et de la technique d’examen utilisée. Ainsi, se référer aux
valeurs usuelles publiées dans une étude, dans le but d’interpréter les paramètres
échocardiographiques obtenus pour un chien donné, implique de respecter de nombreuses
conditions. Tout d’abord, l’animal examiné doit répondre aux critères de sélection de
l’échantillon à partir duquel les valeurs de référence ont été établies : mêmes race, âge, poids,
sexe… Ensuite, la technique utilisée par l’opérateur doit être la même que celle décrite dans le
protocole de l’étude : mêmes mode échocardiographique, méthode de mesure… Les seuls
facteurs de variation qui ne peuvent pas être modifiés sont l’opérateur, le matériel et les
conditions d’examen.
Une fois ces conditions respectées, il est possible de dire si les valeurs des variables
échocardiographiques de l’animal examiné sont dans les valeurs usuelles, mais il est n’est pas
possible de conclure sur la normalité de l’individu. La définition même de normalité n’est pas
facile à saisir. A l’échelle de la population, est considéré comme normal l’individu qui se
situe dans la moyenne préalablement définie chez ses congénères. A l’échelle de l’individu, le
qualificatif de normal s’applique à tout chien « en bonne santé », dans un environnement et
avec un mode de vie donnés (Jaudon, 1990). Ainsi, un chien cliniquement sain avec une
fraction de raccourcissement en deçà des valeurs usuelles n’est pas obligatoirement anormal.
En fait, il ne faut pas perdre de vue qu’en échocardiographie, comme cela est le cas pour tous
les examens complémentaires, les résultats doivent être interprétés en tenant compte de
l’anamnèse, des commémoratifs et de l’examen clinique.
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188
Annexe 1
Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques
mesurés en mode temps-mouvement en fonction de la taille
corporelle, publiées dans diffé rentes études
Avant d’utiliser les valeurs usuelles décrites ci-dessous pour interpréter les résultats
échocardiographiques d’un chien donné, l’échocardiographiste devrait s’assurer que les
conditions de l’examen sont les mêmes que celles de l’étude considérée (méthodes de mesure,
utilisation de produit anesthésique, méthodes de calcul de certains paramètres) et que le chien
examiné répond aux critères de sélection des sujets échantillonnés dans l’étude (poids, âge,
race…). Le nombre de chiens sélectionnés dans chaque étude est indiqué. Celui-ci est parfois
trop faible pour que les valeurs de référence correspondantes soient véritablement fiables, ce
qui doit susciter la prudence de l’échocardiographiste quant à l’interprétation de ses résultats.
Technique d’examen pour les études considérées :
Etude
Boon et al.,
1983
Lombard,
1984
Méthodes de
calcul de
certains
paramètres
Surface
corporelle (m²) =
(10,1 ×
2/3
Poids (g) ) /
4
10
Sédatifs /
anesthésiques
utilisés
Aucun
Aucun
Méthodes de mesure
Selon les recommandations de
l’ASE, excepté pour la
visualisation de deux valvules
aortiques sur la coupe TM transaortique, qui n’est pas toujours
obtenue pour la mesure des
diamètres atrial gauche et
aortique.
Selon les recommandations de
l’ASE, excepté pour la
visualisation de deux valvules
aortiques sur la coupe TM transaortique, qui n’est pas toujours
obtenue pour la mesure des
diamètres atrial gauche et
aortique.
189
Etude
Méthodes de
calcul de
certains
paramètres
Surface
corporelle (m²) :
Jacobs et
(10 ×
Mahjoob, 1988b
Poids (g)2/3) /
4
10
Koch et al.,
1996
Gonçalves et al.,
2002
Cornell et al.,
2004
S chober et
Fuentes, 2001a
Hall et al., 2008
1
Le volume
ventriculaire
gauche est
évalué à partir
de paramètres
mesurés en
mode TM ,
selon la formule
de Teicholz 1.
Sédatifs /
anesthésiques utilisés
Méthodes de mesure
Une anesthésie
(sodium de thiamylal,
10 mg/kg IV et
halothane) est
Selon les
pratiquée au moins 6h
recommandations de
avant la réalisation de
l’ASE.
l’examen
échocardiographique
(au moment duquel les
chiens sont capables de
marcher normalement).
- Selon les
recommandations de
l’ASE.
- Le diamètre atrial gauche
Aucun
est mesuré en mode 2D
pour les lévriers irlandais
et les dogues allemands,
en mode TM pour les
terres-neuves.
Selon les
Aucun
recommandations de
l’ASE.
60 chiens sont sous
sédation (acépromazine
0,03 mg/kg SC,
morphine 0,5 mg/kg
SC)
Les données sont issues de
plusieurs études. Il peut
donc y avoir plusieurs
méthodes de mesure pour
un même paramètre.
M esure de MAM sur une
coupe apicale gauche 4
Aucun
cavités, au niveau du bord
septal de l’anneau mitral.
Les données sont issues de plusieurs études. Ainsi, les méthodes de
calcul de certains paramètres, la contention chimique éventuellement
utilisée et les méthodes de mesure peuvent être différentes en fonction
de l’étude considérée.
3
Formule de Teicholz : Volume ventriculaire (mL) = (7 / (2,4 + VG (cm))) × VG (cm)
190
Koch et al.,
1996
Boon et al.,
1983
Lombard,
1984
Jacobs et
Mahjoob,
1988b
Etude
Adulte
M édiane :
3,0 ans ;
5ème – 95ème
percentile :
1 – 11 ans
13,9 à 30
kg
M édiane :
62 kg ;
5ème – 95ème
percentile :
49 – 76 kg
10
62
1 à 9 ans
5 à 44 kg
40
6 mois à 6
ans
Âge
9,8 à 28,6
kg
Poids
20
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
terre-neuve,
lévrier
irlandais,
dogue
allemand
Hétérogène
Hétérogène
Hétérogène
Population
canine
Critères d’inclusion
191
Absence d’antécédent de cardiopathie et de signe d’affection cardiaque
détectée lors des examens clinique et électrocardiographique. Ces
investigations sont répétées plusieurs fois, parfois jusqu’à 4 ans après
l’étude, pour s’assurer que les chiens ne développent pas de maladie
cardiaque.
Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique,
électrocardiographique et échocardiographique.
Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique et
électrocardiographique.
Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique et
électrocardiographique, absence de microfilaire de Dirofilaria immitis.
Caractéristiques des chiens sélectionnés pour les études considérées :
Hétérogène
Les données sont issues de plusieurs études. Ainsi, l’âge des chiens sélectionnés, leur race et les critères
d’inclusion sont variables en fonction de l’étude considérée.
3 à 75 kg
1,4 à 97,7
kg
1152
192
Absence d’antécédent d’affection cardiaque, de syncope ou d’intolérance
à l’effort, absence d’anomalie détectée lors des examens clinique et
échocardiographique (modes 2D, TM et Doppler), rythme sinusal.
103
Les données sont issues de plusieurs études, les critères d’inclusion sont
donc variables en fonction de l’étude considérée.
Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique et
électrocardiographique, note d’état corporel > 1 et < 5, absence de
souffle cardiaque de grade ≥ III, absence de souffle cardiaque de grade I
ou II avec identification d’une anomalie morphologique expliquant la
présence de ce souffle, absence d’insuffisance valvulaire détectée en
mode Doppler spectral ou couleur sauf si le flux de régurgitation reste
localisé autour des valvules, fréquence cardiaque au repos entre 50 et
160 bpm, rythme cardiaque sinusal, pression sanguine systolique entre
90 et 160 mmHg. Les chiens de race pinscher et les chiens de course
(whippet, greyhound, petit lévrier italien) sont exclus. La fraction de
raccourcissement doit être supérieure à 30%.
Critères d’inclusion
0,3 à 13
ans
Hétérogène
Population
canine
Hétérogène
1 à 12
ans
Âge
Adulte
2,2 à 95
kg
3,9 à 97,7
kg
Poids
494
69
Gonçalves
et al.,
2002
Cornell et
al., 2004
S chober
et
Fuentes,
2001a
Hall et al.,
2008
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
Etude
Résultats pour les études considérées :
Droites de rég ression de la taille de structures ca rdiaques mesurée en mode TM sur un échantillon de 20
chiens, en fonction de la surface corporelle, et intervalles de confiance à 95%, d’après Boon et al., 1983.
Diamètre atrial gauche :
Diamètre aortique :
Diamètre télésys tolique de la cavité ventriculaire
gauche :
Diamètre télédiastolique de la cavité ventriculaire
gauche :
193
Droites de rég ression de la taille de structures ca rdiaques mesurée en mode TM sur un échantillon de 20
chiens, en fonction de la surface co rporelle, et intervalles de confiance à 95%, d’après Boon et al., 1983
(suite).
Epaisseur télésystolique (en haut) et
télédiastolique (en bas) de la paroi libre du
ventricule gauche :
Epaisseur télésystolique (en haut) et télédiastolique
(en bas) du septum interventriculaire :
Moyenne ± 2 écarts-types de paramètres échocardiographiques non corrélés au poids mesurés en mode
TM sur un échantillon de 20 chiens, d’après Boon et al., 1983.
AG/AO
FR (%)
0,95 ± 3,14 36,26 ± 11,34
%E-S IV
60,99 ± 37,40
%E-PVG
61,73 ± 28,00
TE (s)
0,18 ± 0,036
-1
Vcf (s )
2,07 ± 0,74
Moyenne ± éca rt-type, valeurs minimale et max imale, de paramètres échoca rdiographiques mesurés en
mode TM sur un échantillon de 40 chiens, et équations de régression en fonction du poids, d’après
Lombard, 1984.
NS = non significati f. y est la valeur estimée de la variable considérée en fonction du poids (x, en kg).
194
Droites de régression en fonction du poids, intervalles de confiance à 95% (zone hachurée) et intervalles
de prédiction à 95% (ligne pointillée), pour le diamètre télédiastolique de la cavité ventriculaire gauche
(en haut), le diamètre atrial gauche (au milieu) et le diamètre aortique (en bas), mesurés en mode TM sur
un échantillon de 40 chiens, d’après Lombard, 1984.
195
Droites de rég ression du diamètre interne ventriculaire gauche, en télédiastole et en télésystole, mesuré
sur un échantillon de 10 chiens, en fonction de la racine carrée de la longueur du cycle cardiaque, et
intervalles de prédiction à 95%, pour des chiens de poids de 15 kg, 20 kg, 25 kg et 30 kg, d’après Jacobs et
Mahjoob, 1988b.
196
ème
ème
Médiane et 5
– 95
percentiles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM sur un
échantillon de 62 chiens de grande race, d’après Koch et al., 1996.
Equations pour le calcul, en fonction du poids, des intervalles de prédiction à 95% des paramètres
échocardiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon de 69 chiens, selon un modèle linéaire,
polynomial de second ordre ou logarithmique, d’après Gonçalves et al., 2002.
y (en mm) représ ente l’intervalle de prédiction à 95% pour le paramètre consid éré, x (en kg) est le poids du chien
examiné.
197
Constantes servant à index er les variables échocardiographiques mesurées en mode T M et à calculer l es
intervalles de prédiction en fonction du poids, d’après Cornell et al., 2004.
Les constant es fou rnies d ans ce t ableau perm ettent de calculer les intervalles de prédiction de v ariabl es
échocardiographiques mesurées en mode TM, en fonction du poids du chien considéré. Par exemple, le diamètre
interne ventricul aire gau che tél édiastolique pour 95% des chiens s ains de 20 kg varie entre 1,27 × 200,294 et 1,85
× 200,294. La valeur de l’exposant correspondant figure dans la dernière colonne de ce tableau.
D’autre part, ces données permettent de calculer la valeur indexée ou normalisée au poids d’un paramètre
échocardiographique mesuré en mode TM. Pour cela, il faut diviser la valeur du param ètre considéré par le poids
à la puissance adaptée. La valeu r de ce paramètre indexé est alors comparée aux constant es du tableau pou r
déterminer si elle est dans les valeurs usu elles. Par exemple, pour savoir si un diamètre interne vent riculaire
gauche tél édiastolique de 3,3 cm est dans les valeurs usuelles pour un chien de 10 kg, il faut diviser 3,3 par
100,294. Si le résultat est entre 1,27 et 1,85, alors il est dans les valeurs usuelles.
Intervalles de prédiction de deux paramètres échocardiographiques non corrélés au poids mesurés en
mode TM sur 494 chiens, d’après Cornell et al., 2004.
Droite de régression de MAM (à gauche) et de MAM normalisé à la surface corporelle (à droite), mesurés
en mode TM sur un échantillon de 103 chiens, en fonction du poids, intervalle de confiance à 95% (ligne
discontinue) et intervalle de prédiction à 95% (ligne pointillée) co rrespondants, d’après Schober et
Fuentes, 2001a.
198
199
Les données sont issues des études suivantes : Della Torre et al., 2000 ; Cornell et al., 2004 (Häggström, Pedersen, Wey, Lombard, Vollmar9 ) ; Gooding et al., 1986 ;
Mashiro et al., 1976 ; De Madron, 1983b ; Brown et al., 2003 ; Gonçalves et al., 2002 ; Snyder et al., 1995 ; Vollmar, 1999.
Moyenne ± écart-type des rapports entre la taille des structures cardiaques mesurée en mode TM et le diamètre de l’aorte (calculé à partir du poids), à partir des
données issues de différentes études, d’après Hall et al., 2008 modifié.
1/3
Le diamètre de l’aorte est calculé à partir du poids du chien examiné (AO = 0,795 × Poids ). La valeur obtenue est multipliée par la moyenne et l’écart-type de l’indice
considéré (indiqué par l’abrévi ation du paramètre précédée de « w ») présents dans le tableau, pour la race correspondant e. Le résultat correspond aux valeurs usuelles pour le
chien examiné. L’unité est le centimètre. Prenons le cas d’un boxer de 25kg. La val eur du diamètre aortique estimée à parti r de son poids est de 2,32 cm (0,795 × 251/3 ). Les
valeurs usuelles pour le diamètre télédiastolique de la cavité ventriculaire gauche sont 3,85 ± 0,32 cm (2,32 × (1,66 ± 0,14)).
200
Annexe 2
Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques
mesurés en mode bidimensionnel en fonction de la taille
corporelle, publiées dans diffé rentes études
Avant d’utiliser les valeurs usuelles décrites ci-dessous pour interpréter les résultats
échocardiographiques d’un chien donné, l’échocardiographiste devrait s’assurer que les
conditions de l’examen sont les mêmes que celles de l’étude considérée (méthodes de mesure,
utilisation de produit anesthésique, méthodes de calcul de certains paramètres) et que le chien
examiné répond aux critères de sélection des sujets échantillonnés dans l’étude (poids, âge,
race…). Le nombre de chiens sélectionnés dans chaque étude est indiqué. Celui-ci est parfois
trop faible pour que les valeurs de référence correspondantes soient véritablement fiables, ce
qui doit susciter la prudence de l’échocardiographiste quant à l’interprétation de ses résultats.
Technique d’examen pour les études considérées :
Etude
O’Grady et al.,
1986
Rishniw et Erb,
2000
Méthodes de calcul de
certains paramètres
Sédatifs /
anesthésiques
utilisés
Surface corporelle (m²) =
(10 × Poids (g) 2/3) / 104
Aucun
Aucun
Méthodes de mesure
Détaillées dans la
première partie.
Détaillées dans la
première partie.
Caractéristiques des chiens sélectionnés pour les études considérées :
Etude
O’Grady
et al.,
1986
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
17
Poids
4,5 à
30 kg
Âge
0,8 mois
à 5,5 ans
Population
canine
Critères d’inclusion
Hétérogène
Absence d’anomalie
détectée lors des examens
clinique et
électrocardiographique,
commémoratifs
n’évoquant pas la présence
d’une maladie
cardiovasculaire, absence
de maladie
cardiovasculaire identifiée
lors de l’examen
nécropsique (pratiqué pour
une partie de l’échantillon
seulement).
201
Etude
Rishniw et
Erb, 2000
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
36
Poids
4 à 55
kg
Âge
9 mois à
16 ans
Population
canine
Critères d’inclusion
Hétérogène
Absence d’anomalie
détectée lors des examens
clinique et
échocardiographique
(modes 2D et Doppler),
commémoratifs
n’évoquant pas la
présence d’une maladie
cardiovasculaire, absence
d’anesthésie dans les
dernières 48h, absence
d’affection pouvant
modifier le volume
sanguin circulant.
Résultats pour les études considérées :
Percentiles et valeur max imale du rapport diamètre atrial gauche/diamètre aortique calculé en mode 2 D
selon 4 méthodes, sur un échantillon de 36 chiens, d’après Rishniw et Erb, 2000.
Method 1 = diamètres aortique et atrial gauche mesurés sur une coupe parastern ale droite petit axe trans aortique, Method 2 = diamètre atrial gau che médio -latéral mesuré su r une coup e parastern ale droite grand ax e 4
cavités et diamètre aortique m esuré d e la même manière qu e pour la méthode 1, Method 3 = circon férences
aortique et atriale gau che mesurées sur une coupe parasternale droite petit axe trans -aortique, Method 4 =
surfaces aortique et atriale gau che mesurées sur une coupe parast ernal e droite petit axe trans-aortique.
Moyenne et intervalle de confiance à 95% du diamètre, de la circonférence et de la surface de l’atrium
gauche mesurés en mode 2D sur un échantillon de 36 chiens, en fonction du poids, d’après Rishniw et Erb,
2000.
SAX = à partir d’une coupe parastern ale droite petit axe trans-ao rtique, LAX = à partir d’une coupe parast ernal e
droite grand axe 4 cavités, CIRC = circonféren ce.
202
Equations de régression en fonction du poids de variables échocardiographiques mesurées en mode 2D sur
un échantillon de 17 chiens, et équations permettant le calcul de l’intervalle de confiance à 95%, d’après
O’Grady et al., 1986.
y est l’estimation de la valeur de la variable considérée en fonction du poids (Xi, en kg), S2 y,x est l’estimation de
l’écart-type d e y pou r un Xi donné et 95%CI est l’intervalle de con fian ce à 95%. Les dimensions linéaires sont
en mm, les aires en cm², les volumes en mL.
D = diastole, S = systole, RP = sonde en position parasternale droite, LP = sonde en position parasternal e gauch e
crânial e, LPA = sonde en position apicale gauch e, LAx = coupe grand ax e, SAx = coupe petit axe, LV Length 1
= longueur de l a cavité v entriculaire gau che mesurée d e l’apex à la jon ction valvule mitrale – valvule ao rtique
sur une coupe p arast ernal e droite grand axe 5 cavités, LV Length 2 = longueur de la cavité ventri culaire g auch e
mesurée d e l’apex à l’anneau aortique sur une coupe parastern ale droite grand axe 5 cavités, LV Length 3 =
longueur de la cavité ventricul aire gau che mesu rée d e l’apex à l’anneau mitral sur une coupe parasternale d roite
grand ax e 4 cavités, Aorta-annulus et Aorta-sinuses = diamètre de l’aorte au niv eau de l’anneau valvulaire et du
sinus de Valsalv a mesuré sur une coup e parasternale droite g rand axe 5 cavités (RP) ou sur un e coup e apical e
gauche 2 cavités trans-ao rtique (LP), LV Area 1 = aire d e la cavité ventricul aire g auch e mesurée sur un e coup e
parasternale d roite petit axe trans -papillaire, LV Area 2 = aire de la cavité vent riculaire gauch e mesurée sur un e
coupe parastern ale droite petit axe trans-mitrale, Stroke volume 1 et EF 1 = volume mesuré selon la méthode des
cubes (diamètre ventricul aire3 ), Stroke volume 2 et EF 2 = volume mesuré selon la formule de Mashiro (volume
télédiastolique = 0,85 × diamètre ventriculai re télédi astolique3 et volume télésystolique = 1,20 × diamètre
ventriculaire télésystolique3 ), Stroke volume 3 et EF 3 = volume calcul é selon la formule d e Teicholz (7/(2,4 +
diamètre ventriculai re) × diamètre ventriculai re3 ).
203
Equations de régression en fonction de la surface corporelle de variables échoca rdiographiques mesurées
en mode 2D sur un échantillon de 17 chiens, et équations permettant le calcul de l’intervalle de confiance à
95%, d’après O’Grady et al., 1986.
Les abréviations utilisées ont la même signification que celles évoquées précédemment.
Moyenne et intervalle de confiance à 95% des paramètres échocardiographiques mesurés en mode 2D sur
un échantillon de 17 chiens, n’étant corrélés ni au poids ni à la surface corporelle, d’après O’Grady et al.,
1986.
Les abréviations utilisées ont la même signification que celles évoquées précédemment.
204
Annexe 3
Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques
mesurés en mode Doppler, publiées dans diffé rentes études
Avant d’utiliser les valeurs usuelles décrites ci-dessous pour interpréter les résultats
échocardiographiques d’un chien donné, l’échocardiographiste devrait s’assurer que les
conditions de l’examen sont les mêmes que celles de l’étude considérée (méthodes de mesure,
utilisation de produit anesthésique, méthodes de calcul de certains paramètres) et que le chien
examiné répond aux critères de sélection des sujets échantillonnés dans l’étude (poids, âge,
race…). Le nombre de chiens sélectionnés dans chaque étude est indiqué. Celui-ci est parfois
trop faible pour que les valeurs de référence correspondantes soient véritablement fiables, ce
qui doit susciter la prudence de l’échocardiographiste quant à l’interprétation de ses résultats.
Technique d’examen pour les études considérées :
Etude
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
Sédatifs /
anesthésiques
utilisés
Brown et al.,
1991
28
M aléate
d’acépromazine,
0,02 mg/kg, IV
Yuill et
O’Grady,
1991
20
Aucun
Méthodes de mesure
- M ode 2D : mesure du diamètre de
l’aorte au niveau de la valve sigmoïde
sur une coupe parasternale droite grand
axe 5 cavités, et du diamètre de l’artère
pulmonaire au niveau de la valve
sigmoïde sur une coupe parasternale
droite petit axe. Ces deux diamètres
sont utilisés dans le calcul du volume
d’éjection et du débit cardiaque.
- M ode Doppler pulsé : le flux
pulmonaire est enregistré à partir d’une
coupe parasternale droite petit axe au
niveau des artères pulmonaires, le flux
aortique est enregistré à partir d’une
coupe apicale gauche 5 cavités.
- M ode Doppler continu.
- La meilleure incidence est recherchée
pour chaque valve, c'est-à-dire la coupe
permettant l’enregistrement des
vitesses les plus élevées.
205
Etude
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
Sédatifs /
anesthésiques
utilisés
Kirberger
et al., 1992a
50
Aucun
Baumwart
et al., 2005
45
Aucun
S chober et
al., 1998
14
Aucun
Teshima et
al., 2006
53
Aucun
Teshima et
al., 2007
125
Aucun
Méthodes de mesure
- M ode Doppler pulsé.
- Les flux mitral et tricuspidien sont
évalués sur une coupe apicale gauche 4
cavités. Le flux aortique est enregistré sur
une coupe apicale gauche 2 cavités transaortique, parfois une coupe apicale
gauche 5 cavités. Le flux pulmonaire est
visualisé sur une coupe parasternale
droite petit axe au niveau des artères
pulmonaires.
- Utilisation de la fonction correction
d’angle.
- M ode Doppler pulsé.
- Le flux sanguin mitral est visualisé sur
une coupe apicale gauche 4 cavités, le
flux aortique sur une coupe apicale
gauche 5 cavités. Les flux sanguins à
travers les valves du cœur droit sont
explorés sur des coupes parasternales
gauches crâniales modifiées.
- M ode Doppler pulsé.
- Les flux veineux pulmonaires sont
étudiés sur une coupe apicale gauche 4
cavités (veines du lobe pulmonaire
moyen droit et du lobe pulmonaire crânial
droit) ou sur une coupe parasternale
droite grand axe 4 cavités (veine du lobe
pulmonaire crânial gauche). Le flux
mitral est évalué sur une coupe apicale
gauche 4 cavités.
- M ode Doppler pulsé.
- Le flux sanguin tricuspidien est évalué
sur une coupe parasternale gauche
crâniale grand axe trans-atriale droite, le
flux pulmonaire sur une coupe
parasternale gauche crâniale grand axe
trans-pulmonaire.
- M ode Doppler pulsé.
- Le flux mitral est évalué sur une coupe
apicale gauche 4 cavités, le flux aortique
sur une coupe apicale gauche 2 cavités
trans-aortique.
206
1,5 à 8 ans
M oyenne ±
écart-type : 4,3
± 3,2 ans
M oyenne ±
écart-type : 5,4
± 3,9 ans
3 à 41 kg
3,6 à 32 kg
3 à 55 kg
7 à 32 kg
M oyenne ±
écart-type : 10,3
± 9,1 kg
M oyenne ±
écart-type : 11,1
± 10,3 kg
Yuill et O’Grady,
1991
Kirberger et al.,
1992a
Baumwart et al .,
2005
S chober et al., 1998
Teshima et al., 2006
Teshima et al., 2007
8 mois à 8 ans
8 à 121
semaines
1,5 à 8 ans
Non précisé
5 à 48 kg
Brown et al., 1991
Âge
Poids
Etude
Non
précisé
Non
précisé
Hétérogène
Non
précisé
beagle et
berger
allemand
Non
précisé
Hétérogène
Population
canine
Critères d’inclusion
207
Absence d’anomalie détectée lors de l’examen clinique et de la
prise de commémoratifs. Absence de souffle cardiaque, de bruit de
gallop, d’arythmie non sinusale, d’anomalie de la fonction
ventriculaire gauche (FR < 25%) et d’affection valvulaire gauche à
l’examen échocardiographique.
Absence de maladie systémique et cardio-vasculaire, d’antécédent
d’affection cardiaque, d’anomalie détectée lors des examens
clinique, électrocardiographique et échocardiographique (modes
2D, TM et Doppler). Les chiens sous traitement médical sont
exclus.
Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique,
radiographique thoracique, échocardiographique, et lors des
analyses hématologiques et biochimiques, absence de contraction
ventriculaire prématurée et de bloc atrio-ventriculaire à l’examen
électrocardiographique.
Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique,
radiographique thoracique, échocardiographique, et lors des
analyses hématologiques et biochimiques, absence de contraction
ventriculaire prématurée et de bloc atrio-ventriculaire à l’examen
électrocardiographique.
Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique,
électrocardiographique et échocardiographique (en mode 2D).
Absence de signe de maladie cardiovasculaire détectée lors des
examens clinique, échocardiographique (mode 2D) et lors de la
prise des commémoratifs.
Absence de signe de maladie cardiovasculaire détectée lors des
examens clinique, électrocardiographique et lors de la prise des
commémoratifs.
Caractéristiques des chiens sélectionnés pour les études considérées :
Résultats pour les études considérées :
Moyenne ± 2 écarts-types des paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler pour les études
considérées.
VD = calcul au niveau du cœur droit, VG = calcul au niveau du cœur gauche.
Etude
Vitesse
maximale
du flux
sanguin
pulmonaire
(cm/s)
Vitesse
maximale
du flux
sanguin
aortique
(cm/s)
Onde
E
98,1 ± 18,8
118,1 ±
21,6
86,2
± 19
84 ± 34
106 ± 42
Yuill et
O’Grady,
1991
Brown et
al., 1991
Kirberger
et al., 1992a
120 ± 40
Brown et al.,
1991
Brown et
al., 1991
S chober
et al.,
1998
Teshima
et al.,
2006
Teshima
et al.,
2007
91 ±
30
Onde
A
45,1 ± 50
TE (ms)
VD
VG
219
± 36
205
± 30
198
± 62
194
± 46
Vitesse maximale du
flux sanguin
tricuspidien (cm/s)
Onde Onde
E
A
E/A
E/A
68,9
±
16,8
63 ±
26
1,48 ±
0,62
Volume d’éjection (mL)
VD
VG
Etude
Etude
157 ± 66
Vitesse maximale du
flux sanguin mitral
(cm/s)
86 ±
40
1,60
±
1,12
58 ±
32
Débit cardiaque (mL/min)
VD
VG
39,5 ± 37,4
4,24 ± 4,52
TPE
(ms)
TPE / TE
Vcf
(s-1)
TRI (ms)
VG
VG
VG
VG
66 ± 18
0,35 ± 0,10
1,56 ±
0,70
60 ± 40
3,65 ± 3,44
IMP
VD
VG
0,17 ±
0,20
171
± 40
0,38 ±
0,20
208
Moyenne ± écart-type et intervalle de confiance (CI) à 95% des intervalles de temps systoliques et de
l’indice de performance myoca rdique des ventricules droit et gauche mesurés en mode Doppler pulsé sur
un échantillon de 45 chiens, en fonction du poids, d’après Baumwart et al., 2005.
RV = pour le ventricule droit, LV = pour le ventricule gauche. PEP, ET, MVC-MVO et TVC-TVO sont en ms.
Moyenne ± éca rt-type des paramètres échocardiographiques du flux veineux pulmonaire mesurés en
mode Doppler pulsé sur un échantillon de 14 chiens, d’après Schober et al., 1998.
S = vitesse maximale de l’onde S du flux v eineux pulmonaire, D = vitesse m aximale de l’onde D du flux
veineux pulmonaire.
Moyenne ± éca rt-type des paramètres échocardiographiques du flux mitral mesurés en mode Doppler
pulsé sur un échantillon de 14 chiens, d’après Schober et al., 1998.
209
210
Annexe 4
Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques
mesurés en mode Doppler tissulaire myocardique, publiées dans
différentes études
Avant d’utiliser les valeurs usuelles décrites ci-dessous pour interpréter les résultats
échocardiographiques d’un chien donné, l’échocardiographiste devrait s’assurer que les
conditions de l’examen sont les mêmes que celles de l’étude considérée (méthodes de mesure,
utilisation de produit anesthésique, méthodes de calcul de certains paramètres) et que le chien
examiné répond aux critères de sélection des sujets échantillonnés dans l’étude (poids, âge,
race…). Le nombre de chiens sélectionnés dans chaque étude est indiqué. Celui-ci est parfois
trop faible pour que les valeurs de référence correspondantes soient véritablement fiables, ce
qui doit susciter la prudence de l’échocardiographiste quant à l’interprétation de ses résultats.
Technique d’examen pour les études considérées :
Etude
Nombre de
Sédatifs /
chiens dans anesthésiques
l’échantillon
utilisés
Chetboul
et al.,
2005a
100
Aucun
Chetboul
et al.,
2005b
64
Aucun
Méthodes de mesure
- M ode DTI (2D) couleur.
- Les vélocités radiales des segments
myocardiques de la paroi libre du ventricule
gauche (dans l’endocarde et dans l’épicarde)
sont mesurées sur une coupe parasternale
droite petit axe au niveau des muscles
papillaires, entre les deux muscles papillaires.
Les vélocités longitudinales des segments
myocardiques de la paroi libre du ventricule
gauche (au niveau basal, intermédiaire et
apical) sont déterminées sur une coupe
apicale gauche 4 cavités.
- M ode DTI (2D) couleur.
- Les vélocités longitudinales des segments
myocardiques de la paroi libre du ventricule
gauche et de la paroi libre du ventricule droit,
dans un segment apical et un segment basal,
sont déterminées sur une coupe apicale
gauche 4 cavités.
211
Etude
Chetboul
et al.,
2006
Nombre de
Sédatifs /
chiens dans anesthésiques
l’échantillon
utilisés
30
Aucun
Méthodes de mesure
- M ode DTI (2D) couleur.
- St et SR radiaux de la paroi libre du
ventricule gauche sont mesurés entre les deux
muscles papillaires, sur une coupe
parasternale droite petit axe au niveau des
muscles papillaires. St et SR longitudinaux
sont évalués sur une coupe apicale gauche 4
cavités, dans un segment apical et un segment
basal de la paroi libre du ventricule gauche et
de la paroi libre du ventricule droit.
Caractéristiques des chiens sélectionnés pour les études considérées :
Etude
Poids
Âge
Population
canine
Chetboul
et al.,
2005a
6 à 49 kg
0,4 à 8,8
ans
Hétérogène
Chetboul
et al.,
2005b
7 à 39,4
kg
0,4 à 8,8
ans
Hétérogène
M oyenne
± écarttype : 4,5
± 2,4 ans
Hétérogène
M oyenne
Chetboul
± écartet al., 2006 type : 22,7
± 10 kg
Critères d’inclusion
Absence d’anomalie détectée lors des
examens clinique, biochimique
(glucose, urée, créatinine),
électrocardiographique et
échocardiographique (modes 2D, TM
et Doppler), pression artérielle
normale. Les chiens sous traitement
médical ou avec des antécédents
d’affection respiratoire ou cardiaque
sont exclus.
Absence d’anomalie détectée lors des
examens clinique, biochimique
(glucose, urée, créatinine),
électrocardiographique et
échocardiographique (modes 2D, TM
et Doppler), pression artérielle
normale. Les chiens sous traitement
médical ou avec des antécédents
d’affection respiratoire ou cardiaque
sont exclus.
Absence d’anomalie détectée lors des
examens clinique, biochimique
(glucose, urée, créatinine),
électrocardiographique et
échocardiographique (modes 2D, TM
et Doppler), pression artérielle
normale. Les chiens sous traitement
médical ou avec des antécédents
d’affection respiratoire ou cardiaque
sont exclus.
212
Résultats pour les études considérées :
Moyenne ± 2 écarts-types des vitesses longitudinales de différents segments myoca rdiques des parois
libres ventriculaires gauche et droite, mesurées en mode DTI (2D) couleur, pour différentes études.
VG = paroi libre du ventricule gauche, VD = paroi libre du ventricule droit.
Etude
Chetboul et
al., 2005a
VG
Segment
myocardique
Vitesse
maximale
de l’onde
S (cm/s)
Vitesse
maximale
de l’onde
E (cm/s)
Vitesse
maximale
de l’onde
A (cm/s)
Rapport
E/A
Basal
7,6 ± 5,4
9,0 ± 5,0
5,5 ± 3,8
1,8 ± 1,6
Intermédiaire
4,7 ± 5,0
7,4 ± 5,4
3,1 ± 3,6
4,1 ± 10,6
Apical
1,8 ± 3,0
2,1 ± 3,2
0,6 ± 1,0
4,7 ± 10,0
Basal
12,5 ± 6,4
10,3 ± 5,2
6,7 ± 3,6
1,6 ± 1,2
Apical
4,7 ± 3,8
4,1 ± 3,4
1,7 ± 1,8
3,2 ± 5,2
Basal
7,7 ± 5,0
9,1 ± 5,0
5,5 ± 3,4
1,8 ± 1,2
Apical
2,0 ± 3,2
2,4 ± 3,0
0,6 ± 1,0
5,6 ± 11,6
VD
Chetboul et
al., 2005b
VG
Moyenne ± 2 éca rts-types des vitesses radiales de différents segments myoca rdiques de la paroi libre du
ventricule gauche, mesurées en mode DTI (2D) couleur sur un échantillon de 100 chiens, d’après Chetboul
et al., 2005a.
Segment
myocardique
Vitesse
maximale de
l’onde S (cm/s)
Vitesse
maximale de
l’onde E (cm/s)
Vitesse
maximale de
l’onde A
(cm/s)
Rapport E/A
Endocardique
6,4 ± 2,8
7,8 ± 4,4
4,1 ± 2,8
2,1 ± 1,8
Epicardique
3,9 ± 2,2
4,0 ± 3,2
1,9 ± 2,4
3,2 ± 7,8
Moyenne ± écart-type (et minimum - max imum) des paramètres de déformation pour le mouvement
radial de la paroi libre du ventricule gauche, évalués en mode DTI (2D) couleur sur un échantillon de 30
chiens, d’après Chetboul et al., 2006.
« Peak systolic strain » représente la valeur maximal e de St entre la fin de la diastole et la fin de la systole,
« Peak systolic strain rate » représ ente la valeu r maximale de SR durant cette période, « Time to peak systolic
strain » est le temps entre le début du complexe QRS et la valeur maximale de St.
213
Moyenne ± écart-type (et minimum – max imum) des para mètres de déformation pour le mouvement
longitudinal de la paroi libre du ventricule gauche, de la paroi libre du ventricule droit et du septum
interventri culaire, évalués en mode DTI (2D) couleur sur un échantillon de 30 chiens, d’après Chetboul et
al., 2006.
Les significations des variables considérées sont les mêmes que précéd emment.
214
Annexe 5
Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques pour
quelques races, publiées dans différentes études
Avant d’utiliser les valeurs usuelles décrites ci-dessous pour interpréter les résultats
échocardiographiques d’un chien donné, l’échocardiographiste devrait s’assurer que les
conditions de l’examen sont les mêmes que celles de l’étude considérée (méthodes de mesure,
utilisation de produit anesthésique, méthodes de calcul de certains paramètres) et que le chien
examiné répond aux critères de sélection des sujets échantillonnés dans l’étude (poids, âge,
race…). Le nombre de chiens sélectionnés dans chaque étude est indiqué. Celui-ci est parfois
trop faible pour que les valeurs de référence correspondantes soient véritablement fiables, ce
qui doit susciter la prudence de l’échocardiographiste quant à l’interprétation de ses résultats.
Race greyhound
Technique d’examen pour les études considérées :
Etude
Méthodes de calcul de
certains paramètres
Page et
al., 1993
Absence d’indication
sur la méthode de
calcul du volume
ventriculaire gauche, à
partir de paramètres
mesurés en mode TM .
Snyder et
al., 1995
Surface corporelle (m²)
= (10,1 × Poids (g) 2/3)
/104
Sédatifs /
anesthésiques
utilisés
- La première
partie de l’étude
se passe sous
sédation :
acépromazine
(0,05 mg/kg IV)
et péthidine (1
mg/kg IV).
- La deuxième
partie de l’étude
se déroule sur
chien vigile.
Aucun
Méthodes de mesure
M ode TM : selon les
recommandations de l’ASE.
M ode TM : selon les
recommandations de l’ASE,
excepté pour la visualisation de
deux valvules aortiques sur la
coupe TM trans-aortique, qui
n’est pas toujours obtenue pour
le calcul des intervalles de temps
systoliques.
215
Etude
Méthodes de calcul
de certains
paramètres
Sédatifs /
anesthésiques
utilisés
Méthodes de mesure
Acépromazine
(0,03 mg/kg SC)
et morphine (0,5
mg/kg SC)
- M ode 2D : le diamètre atrial
gauche télédiastolique est mesuré
sur la coupe parasternale droite
grand axe 4 cavités, le plus proche
de la fermeture de la valve
mitrale, de la base du feuillet
septal de la valve mitrale à travers
la cavité atriale gauche.
- M ode TM , selon les
recommandations de l’ASE.
- M ode Doppler pulsé : les
vitesses des flux sanguins à
travers les valves du coeur gauche
sont mesurées sur une coupe
apicale gauche, celles à travers les
valves du coeur droit sur une
coupe parasternale gauche
crâniale.
- Les mesures sont réalisées en fin
d’expiration.
- Surface corporelle
(m²) = (10,1 ×
Poids (g) 2/3) /104
Della
Torre et
al., 2000
- Le volume
ventriculaire gauche
est calculé à partir de
paramètres mesurés
en mode TM , selon la
formule de Teicholz.
Caractéristiques des chiens sélectionnés pour les études considérées :
Etude
Page et al.,
1993
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
16
Poids
Âge
20,7 à
32,5 kg
1 à 4 ans
Snyder et
al., 1995
11
25 à
36,3 kg
M oyenne
± écarttype : 5,5
± 2,51
ans
Della torre
et al., 2000
20
22 à 32
kg
18 mois à
7 ans
Critères d’inclusion
Absence de microfilaire de
Dirofilaria immitis circulant dans le
sang, absence d’anomalie détectée
lors de l’examen clinique. Certains
des chiens sélectionnés sont des
chiens de course, d’autres non, et
quelques uns sont en période
d’entraînement.
Absence d’antécédent pathologique
et d’anomalie détectée lors des
examens clinique et de laboratoire.
Aucun chien sélectionné n’a suivi un
programme d’entraînement intensif
au cours des deux dernières années.
Absence d’antécédent pathologique
et d’anomalie détectée lors des
examens clinique et
électrocardiographique. Les chiens
sélectionnés ne sont pas en période
d’entraînement.
216
Résultats pour les études considérées :
Moyenne et éca rt-type des paramètres
échocardiographiques mesurés en mode TM sur un
échantillon de 16 greyhounds, d’après Page et al.,
1993.
Moyenne ± écart-type des paramètres
échocardiographiques mesurés en mode TM sur un
échantillon de 11 greyhounds, d’après Snyder et al.,
1995.
LVETI = LVET + (0,55 × FC)
Moyenne des paramètres échocardiographiques mesurés en modes TM, 2D et Doppler pulsé sur un
échantillon de 20 greyhounds, d’après Della Torre et al., 2000.
Sinus of Valsalva = diamètre de l’aorte mesuré au niveau du sinus de Valsalva.
217
Race whippet
Technique d’examen pour l’étude considérée :
Méthodes de calcul
de certains
paramètres
- Débit cardiaque
(mL/min) = 6π ×
(AO/2)² ×
Vmoyenne
Avec Vmoyenne =
la vitesse moyenne
du flux sanguin
aortique (cm/min),
et AO = diamètre
aortique mesuré sur
une coupe
Bavegems
parasternale
droite
et al., 2007
petit axe (cm).
- Le volume
ventriculaire gauche
est calculé à partir
de paramètres
mesurés en mode
TM , selon la
formule de Teicholz.
- Surface corporelle
(m²) = (10,1 ×
Poids (g) 2/3) /104
Etude
Sédatifs /
anesthésiques
utilisés
Méthodes de mesure
Aucun
- M ode 2D : les diamètres aortique
et atrial gauche sont mesurés sur
une coupe parasternale droite petit
axe, le diamètre atrial gauche est
également estimé sur une coupe
parasternale droite grand axe 4
cavités.
- M ode TM : selon les
recommandations de l’ASE.
- M ode Doppler pulsé : le flux
sanguin pulmonaire est étudié sur
une coupe parasternale droite petit
axe, le flux sanguin aortique sur
une coupe apicale gauche 5
cavités, le flux sanguin mitral sur
une coupe apicale gauche 4
cavités, le flux sanguin
tricuspidien sur une coupe apicale
gauche 4 cavités modifiée. La
fonction correction d’angle de
l’échographe n’est pas activée.
Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée :
Etude
Bavegems
et al., 2007
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
105
Poids
9,3 à
17,2 kg
Âge
Critères d’inclusion
10 à 169
mois
Absence d’anomalie détectée lors de
l’examen clinique et des analyses
hématologiques et biochimiques
(urée, créatinine, protéines totales,
AsAT, AlAT, PAL, glucose). Les
chiens pour lesquels des données
incomplètes sont obtenues lors de
l’examen échocardiographique sont
exclus.
218
Résultats pour l’étude considérée :
Moyenne et intervalle de prédiction à 95%, en fonction du poids, des paramètres échocardiographiques
mesurés en modes TM et 2D sur un échantillon de 105 whippets, d’après Bavegems et al., 2007.
(sa) = mesuré sur une coupe petit axe, (la) = mesuré sur une coupe grand axe.
Le poids est en kg, les paramètres échocardiographiqu es en mm.
Moyenne, écart-type, minimum et max imum des paramètres échocardiographiques fonctionnels mesurés
en modes TM et 2D sur un échantillon de 105 whippets, d’après Bavegems et al., 2007.
EPSS (mm) = 4,2 ± 2,8 (moyenne ± 2 écarts-types)
LA/AO (2D) = 1,4 ± 0,2 (moyenne ± 2 écarts-types)
Moyenne, écart-type, minimum et max imum des paramètres échoca rdiographiques mesurés en mode
Doppler pulsé sur un échantillon de 105 whippets, d’après Bavegems et al., 2007.
219
Race lévrier afghan
Technique d’examen pour l’étude considérée :
Etude
Morrison et al.,
1992
Sédatifs /
anesthésiques
utilisés
Méthodes de mesure
Aucun
M ode TM : selon les recommandations de l’ASE,
excepté pour la visualisation de deux valvules
aortiques sur la coupe TM trans-aortique, qui n’est
pas toujours obtenue pour la mesure des diamètres
atrial gauche et aortique.
Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée :
Etude
Morrison et
al., 1992
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
Poids
20
17 à 36
kg
Âge
Critères d’inclusion
2 à 7 ans
Absence d’antécédent pathologique et
d’anomalie détectée lors des examens
clinique, électrocardiographique et
radiographique thoracique.
Résultats pour l’étude considérée :
Médiane et minimum-max imum des paramètres échoca rdiographiques mesurés en mode TM sur un
échantillon de 20 lévriers afghans, d’après Morrison et al., 1992.
Paramètres échocardiographiques
PVGd (mm)
PVGs (mm)
VGd (mm)
VGs (mm)
FR (%)
EPS S (mm)
VDd (mm)
S IVd (mm)
S IVs (mm)
AO (mm)
AG (mm)
Médiane (minimum-maximum)
9 (7 – 11)
12 (9 – 18)
42 (33 – 52)
28 (20 – 37)
33 (24 – 48)
4 (0 – 10)
10 (5 – 20)
10 (8 – 12)
13 (8 – 18)
26 (20 – 34)
26 (18 – 35)
220
Race lévrier irlandais
Technique d’examen pour l’étude considérée :
Etude
Vollmar,
1999
Méthodes de
Sédatifs /
calcul de
anesthésiques
certains
utilisés
paramètres
Le volume
ventriculaire
gauche est
calculé à
partir de
paramètres
mesurés en
mode TM ,
selon la
formule de
Teicholz.
Aucun
Méthodes de mesure
- M ode 2D : coupe parasternale droite grand
axe 4 cavités pour la mesure du diamètre
télédiastolique de la cavité ventriculaire droite
(sous la valve tricuspide) et des diamètres
télésystoliques des deux atria (le plus grand
diamètre sur une ligne parallèle à l’anneau
atrio-ventriculaire correspondant).
- M ode TM : selon les recommandations de
l’ASE, excepté pour la visualisation de deux
valvules aortiques sur la coupe TM transaortique, qui n’est pas toujours obtenue pour la
mesure des diamètres atrial gauche et aortique.
Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée :
Etude
Vollmar,
1999
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
Poids
Âge
Critères d’inclusion
262
48 à 93
kg
1 à 8,5
ans
Absence d’antécédent pathologique et
d’anomalie détectée lors des examens
clinique et électrocardiographique.
Résultats pour l’étude considérée :
Moyenne ± 2 éca rts-types des paramètres échoca rdiographiques mesurés en modes 2D et TM sur un
échantillon de 262 lévriers irlandais, d’après Vollmar, 1999.
221
La race petit lévrier italien
Technique d’examen pour l’étude considérée :
Méthodes de
calcul de certains
paramètres
Etude
Sédatifs /
anesthésiques
utilisés
Méthodes de mesure
Acépromazine
(0,03 mg/kg SC)
et morphine (0,5
mg/kg SC)
- M ode 2D : le diamètre atrial
gauche est mesuré sur la coupe
parasternale droite grand axe 4
cavités, le plus proche de la
fermeture de la valve mitrale,
de la base du feuillet septal de
la valve mitrale à travers la
cavité atriale gauche.
- M ode TM , selon les
recommandations de l’ASE.
- M ode Doppler pulsé : les
vitesses des flux sanguins à
travers les valves du cœur
gauche sont mesurées sur une
coupe apicale gauche, celles à
travers les valves du cœur droit
sur une coupe parasternale
gauche crâniale.
- Les mesures sont réalisées en
fin d’expiration.
- Surface corporelle
(m²) = (10,1 ×
Poids (g) 2/3) /104
Della Torre et
al., 2000
- Le volume
ventriculaire
gauche est calculé à
partir de paramètres
mesurés en mode
TM , selon la
formule de
Teicholz.
Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée :
Etude
Della torre
et al., 2000
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
20
Poids
3 à 8 kg
Âge
Critères d’inclusion
18 mois
à 9 ans
Absence d’antécédent pathologique et
d’anomalie détectée lors des examens
clinique et électrocardiographique.
Les chiens sélectionnés ne sont pas en
période d’entraînement.
222
Résultats pour l’étude considérée :
Moyenne des paramètres échocardiographiques mesurés en modes 2D, TM et Doppler pulsé sur un
échantillon de 20 petits lévriers d’Italie, d’après Della Torre et al., 2000.
Sinus of Valsalva = diamètre de l’aorte mesuré au niveau du sinus de Valsalva.
Race caniche
Technique d’examen pour les études considérées :
Sédatifs /
anesthésiques
utilisés
Etude
Morrison et al.,
1992
Aucun
Hakim, 1998
Aucun
Méthodes de mesure
M ode TM : selon les recommandations de l’ASE,
excepté pour la visualisation de deux valvules
aortiques sur la coupe TM trans-aortique, qui n’est
pas toujours obtenue pour la mesure des diamètres
atrial gauche et aortique.
M ode TM : selon les recommandations de l’ASE.
Caractéristiques des chiens sélectionnés pour les études considérées :
Etude
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
Poids
Âge
Morrison
et al.,
1992
20
1,4 à 9
kg
2à7
ans
Hakim,
1998
30
3 à 26
kg
1,5 à
10 ans
Critères d’inclusion
Absence d’antécédent pathologique et
d’anomalie détectée lors des examens
clinique, électrocardiographique et
radiographique thoracique.
Absence d’anomalie détectée lors des
examens clinique (notamment à
l’auscultation) et échocardiographique
(mode 2D).
223
Résultats pour les études considérées :
Médiane et minimum-max imum ou moyenne ± 2 éca rts-types des paramètres échocardiographiques
mesurés en mode TM sur des échantillons de caniches, d’après Morrison et al., 1992 et d’après Hakim,
1998.
Médiane (minimummaximum) pour
l’échantillon de Morrison
et al., 1992
5 (4 – 6)
8 (6 – 10)
20 (16 – 28)
10 (8 – 16)
47 (35 – 57)
0 (0 – 2)
4 (2 – 9)
5 (4 – 6)
8 (6 – 10)
10 (8 – 13)
12 (8 – 18)
Paramètres
échocardiographiques
PVGd (mm)
PVGs (mm)
VGd (mm)
VGs (mm)
FR (%)
EPS S (mm)
VDd (mm)
S IVd (mm)
S IVs (mm)
AO (mm)
AG (mm)
Moyenne ± 2 écarts-types
pour l’échantillon de
Hakim, 1998
7 ± 4,6
10,2 ± 4,2
25,6 ± 12,6
14,4 ± 9,0
44,1 ± 13,3
7 ± 4,2
10,4 ± 3,8
Race cavalier king Charles
Technique d’examen pour l’étude considérée :
Etude
Sédatifs /
anesthésiques
utilisés
Hakim, 1998
Aucun
Méthodes de mesure
M ode TM : selon les recommandations de
l’ASE.
Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée :
Etude
Hakim,
1998
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
30
Poids
6 à 13
kg
Âge
Critères d’inclusion
1 à 8,5
ans
Absence d’anomalie détectée lors des
examens clinique (notamment à
l’auscultation) et échocardiographique
(mode 2D).
224
Résultats pour l’étude considérée :
Moyenne ± 2 écarts -types des paramètres échoca rdiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon
de 30 cavaliers king Charles, d’après Hakim, 1998.
Paramètres échocardiographiques
PVGd (mm)
PVGs (mm)
S IVd (mm)
S IVs (mm)
VGd (mm)
VGs (mm)
FR (%)
Moyenne ± 2 écarts-types
6,2 ± 1,8
9,8 ± 2,2
6,2 ± 1,6
9,5 ± 2,2
27,2 ± 3,4
16,3 ± 2,8
40,1 ± 5,3
Race beagle
Technique d’examen pour les études considérées :
Etude
Crippa et
al., 1992
Hanton
et al.,
1998
Méthodes de calcul de
certains paramètres
Le volume cavitaire
ventriculaire gauche est
calculé à partir de
paramètres mesurés en
mode TM , en élevant le
diamètre interne
ventriculaire gauche à la
puissance 3.
Le volume ventriculaire
gauche est calculé à
partir de paramètres
mesurés en mode TM ,
selon la formule de
Teicholz.
Sédatifs /
anesthésiques
utilisés
Méthodes de mesure
Aucun
- M ode 2D : la circonférence de la
cavité ventriculaire gauche est
mesurée sur une coupe
parasternale droite petit axe transpapillaire, sans inclure les muscles
papillaires.
- M ode TM : selon les
recommandations de l’ASE.
Aucun
M ode TM : selon les
recommandations de l’ASE.
Caractéristiques des chiens sélectionnés pour les études considérées :
Etude
Nombre de chiens
dans l’échantillon
Poids
Âge
Critères d’inclusion
Absence d’anomalie
détectée lors de l’examen
électrocardiographique.
Non précisé
Crippa
et al.,
1992
50
5,50 à 12,03 kg
Environ
28
semaines
Hanton
et al.,
1998
108 beagles de la
lignée M arshall et
26 beagles de la
lignée Harlan.
(voir dans les
résultats cidessous)
13 à 20
mois
225
Résultats pour les études considérées :
Moyenne et éca rt-type des paramètres échocardiographiques mesurés en modes TM et 2D sur un
échantillon de 50 beagles, pour chaque sex e (à gauche) puis pour l’ensemble des individus sans distinction
de sex e (à droite), d’après Crippa et al., 1992.
Moyenne ± éca rt-type et 5ème – 95ème percentiles des para mètres échocardiographiques mesurés en mode
TM sur un échantillon de 134 beagles, en fonction du sex e et de la lignée, d’après Hanton et al., 1998.
CI = débit cardiaque normalisé au poids, NM = non mesuré.
226
ème
ème
Moyenne ± éca rt-type et 5
– 95
percentiles des para mètres échocardiographiques mesurés en mode
TM sur un échantillon de 134 beagles, en fonction du sex e et de la lignée, d’après Hanton et al., 1998
(suite).
PWT = pourcentage d’épaississement de la paroi libre du ventricule gauche, NM = non mesuré.
Race cocker spaniel anglais
Technique d’examen pour l’étude considérée :
Etude
Méthodes de calcul de certains
paramètres
Gooding et
al., 1986
- Surface corporelle (m²) = (10,1
× Poids (kg)2/3)/100
- La masse ventriculaire gauche
est calculée à partir de
paramètres mesurés en mode
TM et de la densité du
myocarde (1,05) : masse
ventriculaire gauche (g) =
((VGd (cm) + 2PVGd (cm))3 –
VGd (cm)3) × 1,05
Sédatifs /
anesthésiques
utilisés
Aucun
Méthodes de mesure
M ode TM : selon les
recommandations de
l’ASE.
227
Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée :
Etude
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
Gooding et
al., 1986
Poids
8,5 à
16,3 kg
17
Âge
Critères d’inclusion
2 à 7 ans
Absence d’anomalie cardiaque
détectée lors des examens clinique,
radiographique thoracique et
électrocardiographique.
Résultats pour l’étude considérée :
Moyenne ± écart-type des paramètres échoca rdiographiques mesurés en modes TM sur un échantillon de
17 cockers spaniels anglais, d’après Gooding et al., 1986.
Le groupe 1 reg roupe les chiens dont la fraction de raccourcissem ent est dans l’intervalle de référence fourni par
Boon et al. (1983), alors que le groupe 2 comprend des chi ens avec une plus faible fraction de raccourcissement
(< 27%).
Race welsh corgi pembroke
Technique d’examen pour l’étude considérée :
Etude
Morrison et al.,
1992
Sédatifs /
anesthésiques
utilisés
Méthodes de mesure
Aucun
M ode TM : selon les recommandations de l’ASE,
excepté pour la visualisation de deux valvules
aortiques sur la coupe TM trans-aortique, qui n’est
pas toujours obtenue pour la mesure des diamètres
atrial gauche et aortique.
Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée :
Etude
Morrison et
al., 1992
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
20
Poids
8 à 19
kg
Âge
Critères d’inclusion
2 à 7 ans
Absence d’antécédent pathologique et
d’anomalie détectée lors des examens
clinique, électrocardiographique et
radiographique thoracique.
228
Résultats pour l’étude considérée :
Médiane et minimum-max imum des paramètres échoca rdiographiques mesurés en mode TM sur un
échantillon de 20 welsh corgi pembroke, d’après Morrison et al., 1992.
Paramètres échocardiographiques
PVGd (mm)
PVGs (mm)
VGd (mm)
VGs (mm)
FR (%)
EPS S (mm)
VDd (mm)
S IVd (mm)
S IVs (mm)
AO (mm)
AG (mm)
Médiane (minimum-maximum)
8 (6 – 10)
12 (8 – 13)
32 (28 – 40)
19 (12 – 23)
44 (33 – 57)
2 (0 – 5)
10 (6 – 14)
8 (6 – 9)
12 (10 – 14)
18 (15 – 22)
21 (12 – 24)
Race bull terrier
Technique d’examen pour l’étude considérée :
Etude
Méthodes de
calcul de
certains
paramètres
Sédatifs /
anesthésiques
utilisés
Méthodes de mesure
Aucun
- M ode 2D : le plus grand diamètre atrial
gauche en diastole est mesuré sur une coupe
parasternale droite grand axe 4 cavités, sur un
axe parallèle à une ligne traversant l’anneau
mitral, et sur une coupe parasternale droite
petit axe trans-aortique. Le diamètre aortique
est mesuré sur une coupe parasternale droite
grand axe 5 cavités au niveau de l’anneau
valvulaire, et sur une coupe parasternale droite
petit axe trans-aortique, au moment de
l’ouverture des valvules aortiques.
- M ode TM : selon les recommandations de
l’ASE.
- M ode Doppler pulsé, avec utilisation de la
fonction correction d’angle : la vitesse du flux
sanguin aortique est mesurée par abord
parasternal gauche.
- Surface
corporelle
(m²) = (10,1 ×
Poids (g) 2/3)
/104
O’Leary
et al.,
2003
- Les volumes
ventriculaires
sont calculés
à partir de
paramètres
mesurés en
mode TM ,
selon la
formule de
Teicholz.
229
Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée :
Etude
O’Leary
et al., 2003
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
14
Poids
18 à
30,2 kg
Âge
Critères d’inclusion
9 à 30
mois
Les parents des chiens échantillonnés ne
présentent pas d’anomalie à l’auscultation
cardiaque.
Un examen échocardiographique est
pratiqué sur un des deux parents et ne
montre pas d’anomalie des valves mitrale
et aortique, de lésion myocardique, de
signe d’obstruction de la chambre de
chasse du ventricule gauche, de
turbulence du flux sanguin aortique.
Les chiens échantillonnés ne sont pas
atteints de maladie rénale polykystique, ni
de néphropathie familiale du bull terrier,
l’auscultation cardiaque est normale,
l’examen échocardiographique ne montre
pas d’anomalie des valves mitrale et
aortique, de lésion myocardique, de signe
d’obstruction de la chambre de chasse du
ventricule gauche, de turbulence du flux
sanguin aortique.
Résultats pour l’étude considérée :
Equations utilisées pour calculer la moyenne et l ’intervalle de prédiction à 95% des paramètres
échocardiographiques mesurés en modes 2D et TM, à partir du poids, sur un échantillon de 14 bull
terriers, d’après O’Leary et al., 2003.
l/a = sur une coupe parastern ale droite grand ax e 4 cavités, s/a = sur une coupe parasternal e droite petit axe transaortique.
230
Moyenne, écart-type et intervalles de prédiction à 95% des paramètres échoca rdiographiques mesurés en
modes 2D, TM et Doppler pulsé, sur un échantillon de 14 bull terriers, d’après O’Leary et al., 2003.
LVfracd = (IVSd + PVGd) / (IVSd + PVGd + VGd), l/a = sur une coupe parasternal e droite grand ax e 4 cavités,
s/a = sur une coupe parastern ale droite petit axe trans-ao rtique.
Race boxer
Technique d’examen pour les études considérées :
Hakim, 1998
Sédatifs /
anesthésiques
utilisés
Aucun
Koplitz et al., 2003
Aucun
Etude
Méthodes de mesure
M ode TM : selon les recommandations de l’ASE.
Doppler continu : la vitesse maximale du flux
sanguin aortique est mesurée avec la sonde en
position rétroxiphoïdienne.
Caractéristiques des chiens sélectionnés pour les études considérées :
Etude
Hakim,
1998
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
Poids
Âge
Critères d’inclusion
34
21 à 42
kg
7 mois à
13 ans
Absence d’anomalie détectée lors des
examens clinique (notamment à
l’auscultation) et
échocardiographique (mode 2D).
231
Etude
Koplitz et
al., 2003
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
88
Poids
15,9 à
42,7 kg
Âge
Critères d’inclusion
1 à 12,7
ans
Absence de signe manifeste de
sténose sous-aortique (les signes
manifestes de sténose sous-aortique
sont un souffle cardiaque systolique
de grade supérieur à III ou une
anomalie structurale de la chambre de
chasse du ventricule gauche détectée
lors de l’échocardiographie). Sont
exclus les chiens avec une maladie
systémique et ceux traités avec des
antagonistes des récepteurs βadrénergiques ou avec de la Lthyroxine.
Résultats pour les études considérées :
Moyenne ± 2 écarts -types des paramètres échoca rdiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon
de 34 box ers, d’après Hakim, 1998.
Paramètres échocardiographiques
PVGd (mm)
PVGs (mm)
S IVd (mm)
S IVs (mm)
VGd (mm)
VGs (mm)
FR (%)
Moyenne ± 2 écarts-types
9,7 ± 2,8
14,2 ± 4,2
10,2 ± 3,6
14,5 ± 3,8
41,5 ± 6,2
25,8 ± 5,6
37,9 ± 7,6
Médiane et moyenne de la vitesse max imale du flux sanguin aortique mesurée en mode Doppler continu
sur un échantillon de 88 box ers sains, d’après Koplitz et al., 2003.
médiane = 1,72 m/s, moyenne = 1,75 m/s.
232
Race berger allemand
Technique d’examen pour les études considérées :
Etude
Méthodes de calcul
de certains
paramètres
Muzzi et al.,
2006
La masse
ventriculaire gauche
est calculée à partir
de paramètres
mesurés en mode
TM , selon la formule
de Devereux et
Reichek :
M asse ventriculaire
(g) = 1,04 × (VGd
(cm) + SIVd (cm) +
3
PVGd (cm)) – VGd
3
(cm) – 13,6
Kayar et al.,
2006
Sédatifs /
anesthésiques
utilisés
Aucun
Aucun
Méthodes de mesure
- M ode 2D : le diamètre aortique
au niveau de l’anneau valvulaire
et les diamètres apico-basilaire et
médio-latéral de l’atrium gauche
sont mesurés.
- M ode TM : selon les
recommandations de l’ASE.
- M ode Doppler pulsé : la
meilleure incidence pour mesurer
la vitesse maximale de chacun des
4 flux trans-valvulaires est
recherchée, c'est-à-dire la coupe
permettant d’enregistrer les
vitesses les plus élevées.
M ode TM : selon les
recommandations de l’ASE,
excepté pour la visualisation de
deux valvules aortiques sur la
coupe TM trans-aortique, qui
n’est pas toujours obtenue pour la
mesure des diamètres atrial
gauche et aortique.
Caractéristiques des chiens sélectionnés pour les études considérées :
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
Poids
Muzzi et
al., 2006
60
22 à
37,2 kg
1 à 5 ans
Kayar et
al., 2006
50
28 à 40
kg
12 mois
à 8 ans
Etude
Âge
Critères d’inclusion
Absence de signe de cardiopathie
détectée lors des examens clinique et
électrocardiographique.
Absence d’anomalie cardiovasculaire
détectée lors des examens clinique,
électrocardiographique et
échocardiographique (modes 2D et
TM ), et lors de la prise de
commémoratifs, absence de
microfilaire de Dirofilaria immitis. Les
chiens sélectionnés sont actifs.
233
Résultats pour les études considérées :
Moyenne ± 2 éca rts-types des paramètres échoca rdiographiques mesurés en modes 2D, TM et Doppler
pulsé sur un échantillon de 60 bergers allemands, d’après Muzzi et al., 2006.
Paramètres échocardiographiques
Mode 2D :
AG apico-basilaire (cm)
AG médio-latéral (cm)
AO (cm)
Mode TM :
VDd (cm)
VGd (cm)
VGs (cm)
Masse ventriculaire gauche (g)
AO (cm)
AG (cm)
S IVd (cm)
S IVs (cm)
PVGd (cm)
PVGs (cm)
LA/AO
EPS S (cm)
FR (%)
Mode Doppler pulsé :
Vitesse maximale de l’onde E du flux mitral (m/s)
Vitesse maximale de l’onde A du flux mitral (m/s)
Temps de décélération de l’onde E du flux mitral (ms)
Vitesse maximale de l’onde E du flux tricuspide (m/s)
Vitesse maximale de l’onde A du flux tricuspide (m/s)
Vitesse maximale du flux pulmonaire (m/s)
Vitesse maximale du flux aortique (m/s)
Volume d’éjection (mL)
Débit cardiaque (L/min)
Moyenne ± 2 écarts-types
3,73 ± 0,476
3,32 ± 0,372
2,52 ± 0,32
1,01 ± 0,52
4,17 ± 1,00
3,10 ± 1,02
144,9 ± 93,4
2,52 ± 0,32
2,43 ± 0,42
0,96 ± 0,18
1,40 ± 0,18
0,88 ± 0,22
1,30 ± 0,24
0,97 ± 0,18
0,49 ± 0,26
28,63 ± 13,04
0,74 ± 0,168
0,44 ± 0,148
132,6 ± 32,88
0,67 ± 0,234
0,41 ± 0,188
0,92 ± 0,258
1,02 ± 0,286
52,93 ± 15,686
3,28 ± 1,594
Equations de régression permettant de calculer les paramètres échoca rdiographiques mesurés en mode
TM à partir du poids, sur un échantillon de 50 bergers allemands, d’après Kayar et al., 2006.
x est le poids en kg.
234
Race golden retriever
Technique d’examen pour l’étude considérée :
Etude
Morrison et al.,
1992
Sédatifs /
anesthésiques
utilisés
Méthodes de mesure
Aucun
M ode TM : selon les recommandations de l’ASE,
excepté pour la visualisation de deux valvules
aortiques sur la coupe TM trans-aortique, qui n’est
pas toujours obtenue pour la mesure des diamètres
atrial gauche et aortique.
Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée :
Etude
Morrison et
al., 1992
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
20
Poids
23 à 41
kg
Âge
Critères d’inclusion
2 à 7 ans
Absence d’antécédent pathologique
et d’anomalie détectée lors des
examens clinique,
électrocardiographique et
radiographique thoracique.
Résultats pour l’étude considérée :
Médiane et minimum-max imum des paramètres échoca rdiographiques mesurés en mode TM sur un
échantillon de 20 golden retriever, d’après Morrison et al., 1992.
Paramètres échocardiographiques
PVGd (mm)
PVGs (mm)
VGd (mm)
VGs (mm)
FR (%)
EPS S (mm)
VDd (mm)
S IVd (mm)
S IVs (mm)
AO (mm)
AG (mm)
Médiane (minimum-maximum)
10 (8 – 12)
15 (10 – 19)
45 (37 – 51)
27 (18 – 35)
39 (27 – 55)
5 (1 – 10)
13 (7 – 27)
10 (8 – 13)
14 (10 – 17)
24 (14 – 27)
27 (16 – 32)
235
Race doberman
Technique d’examen pour les études considérées :
Etude
Sédatifs /
anesthésiques
utilisés
O’Grady et Horne,
1995
Non précisé
Minors et O’Grady,
1998
Aucun
Hakim, 1998
Aucun
Méthodes de mesure
M ode TM , sans précision supplémentaire.
- M ode 2D : la circonférence et la surface de
l’atrium gauche sont mesurées sur une coupe
parasternale droite grand axe 4 cavités.
- M ode TM : selon les recommandations de
l’ASE.
- M ode Doppler pulsé : les intervalles de temps
systoliques et la vitesse maximale du flux sanguin
aortique sont mesurés sur une coupe apicale
gauche 5 cavités. Le flux sanguin mitral est étudié
sur une coupe apicale gauche 4 cavités.
M ode TM : selon les recommandations de l’ASE.
Caractéristiques des chiens sélectionnés pour les études considérées :
Etude
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
Poids
Âge
O’Grady et
Horne,
1995
51
Non
précisé
18 à 117
mois
Minors et
O’Grady,
1998
23
Non
précisé
1,5 à 8
ans
Hakim,
1998
35
26 à 50
kg
1,5 à
10,5 ans
Critères d’inclusion
Absence d’ectopie ventriculaire à
l’ECG, absence d’anomalie
échocardiographique pendant la durée
du suivi (augmentation du diamètre
télésystolique de la cavité
ventriculaire gauche inférieure à 5
mm et diminution de la fraction de
raccourcissement de moins de 5% sur
une période de 2 ans).
Absence d’anomalie détectée lors de
l’examen clinique. Le diamètre
interne ventriculaire gauche
télédiastolique reste inférieur à 46 mm
et la fraction de raccourcissement
supérieure à 16% pendant 1 an.
Absence d’anomalie détectée lors des
examens clinique (notamment à
l’auscultation) et échocardiographique
(mode 2D).
236
Résultats pour les études considérées :
Moyenne des paramètres échoca rdiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon de 51
dobermans, d’après O’Grady et Horne, 1995.
Paramètres échocardiographiques
FR (%)
VGd (mm)
VGs (mm)
Moyenne
21
39,1
31
Moyenne ± 2 écarts -types des paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon
de 35 dobermans, d’après Hakim, 1998.
Paramètres échocardiographiques
PVGd (mm)
PVGs (mm)
S IVd (mm)
S IVs (mm)
VGd (mm)
VGs (mm)
FR (%)
Moyenne ± 2 écarts-types
9,7 ± 3,0
13,5 ± 3,8
9,9 ± 2,8
14,3 ± 3,2
43 ± 7,2
27,8 ± 6,8
33,6 ± 12,7
Moyenne ± erreur standard des paramètres échocardiographiques mesurés en modes 2D, TM et Doppler
continu sur un échantillon de 23 dobermans, d’après Minors et O’Grady, 1998.
WSID = LVID-D/LVFWd, WSIS = LVID-S/LVFWs, LVETI = LVET + 0,55 × FC, circ = circonféren ce, « Peak
Vel » = moyenne sur 5 cycles cardiaques cons écuti fs des vitesses maximales du flux sanguin aortique, « Max
Vel » = moyenne sur 3 cycles cardiaqu es non consécuti fs des vitesses maximales du flux sanguin aortique les
plus élevées, « Mean Vel » = moyenne de la vitesse du flux sanguin aortique, « AccelTime » et « MeanAccel » =
temps d’accélération et accél ération moyenn e du flux sanguin aortique, « RR pre » = intervalle R-R sur l’ECG
intervenant juste avant la mesure du paramètre considéré.
237
Race terre-neuve
Technique d’examen pour l’étude considérée :
Sédatifs /
anesthésiques
utilisés
Aucun
Etude
Koch et al., 1996
Méthodes de mesure
M ode TM : selon les recommandations de l’ASE.
Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée :
Etude
Koch et al.,
1996
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
27
Poids
47 à
69,5 kg
Âge
Critères d’inclusion
1 à 11
ans
Absence d’antécédent de cardiopathie
et de signe d’affection cardiaque
détectée lors des examens clinique et
électrocardiographique. Ces
investigations sont répétées plusieurs
fois, parfois jusqu’à 4 ans après
l’étude, pour s’assurer que les chiens
ne développent pas de maladie
cardiaque.
Résultats pour l’étude considérée :
Médiane et 5ème-95ème percentiles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM sur un
échantillon de 27 terres-neuves, d’après Koch et al., 1996.
238
Race dogue allemand
Technique d’examen pour l’étude considérée :
Sédatifs /
anesthésiques
utilisés
Etude
Koch et al., 1996
Aucun
Méthodes de mesure
- M ode 2D : mesure du diamètre atrial gauche sur
une coupe parasternale droite petit axe.
- M ode TM : selon les recommandations de
l’ASE.
Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée :
Etude
Koch et al.,
1996
Nombre de
chiens dans
l’échantillon
15
Poids
52 à 75
kg
Âge
Critères d’inclusion
1 à 6 ans
Absence d’antécédent de cardiopathie
et de signe d’affection cardiaque
détectée lors des examens clinique et
électrocardiographique. Ces
investigations sont répétées plusieurs
fois, parfois jusqu’à 4 ans après
l’étude, pour s’assurer que les chiens
ne développent pas de maladie
cardiaque.
Résultats pour l’étude considérée :
Médiane et 5ème – 95ème percentiles des paramètres échocardiographiques mesurés en modes TM et 2D sur
un échantillon de 15 dogues allemands, d’après Koch et al., 1996.
239
NOM PRÉNOM : Charpié Céline
TITRE : Échocardiographie et variabilité des valeurs usuelles obtenues chez le chien :
étude bibliographique.
Thèse Vétérinaire : Lyon, le 4 décembre 2008
RES UMÉ :
L’échocardiographie est de plus en plus utilisée chez le chien. En plus d’une
analyse qualitative, elle permet de mesurer la taille des cavités et des parois du cœur et
de quantifier la fonction cardiaque.
Dans la première partie est développée la réalisation de cet examen chez le
chien, de la préparation du matériel et de l’animal à la méthode de mesure des
paramètres, en passant par la définition des différents modes et la description des
coupes imagées.
La deuxième partie aborde la variabilité des valeurs usuelles en
échocardiographie dans l’espèce canine. Elle montre que ces valeurs usuelles
dépendent de la race, du poids, de la fréquence cardiaque, de l’âge et du niveau sportif
du chien, ainsi que de l’échocardiographiste pratiquant l’examen et de la technique
utilisée (contention chimique éventuelle, méthode de mesure, moment du cycle
respiratoire auquel sont réalisées les mesures), et met en avant la prudence avec
laquelle les résultats chiffrés doivent être interprétés.
MOTS CLÉS :
- Échocardiographie
- Variabilité
- Valeurs usuelles
- Chien
JURY :
Président : M onsieur le Professeur KIRKORIAN
Premier Assesseur : M onsieur le Professeur CADORÉ
Deuxième Assesseur : M onsieur le Professeur THIÉBAULT
Membre invité : M adame le Docteur BUBLOT
DATE D E S OUTENANCE : le 4 décembre 2008
ADRESS E DE L’AUTEUR :
259 rue de la Pointe d’Orchex
74950 SCIONZIER
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