ÉCOLE NATIONALE VÉTÉRINAIRE DE LYON Année 2008 - Thèse n° ÉCHOCARDIOGRAPHIE ET VARIABILITÉ DES VALEURS USUELLES OBTENUES CHEZ LE CHIEN : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE THÈSE Présentée à l’École Nationale Vétérinaire de Lyon et soutenue publiquement le 4 décembre 2008 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire par Charpié Céline Née le 24 octobre 1984 A Cluses ÉCOLE NATIONALE VÉTÉRINAIRE DE LYON Année 2008 - Thèse n° ÉCHOCARDIOGRAPHIE ET VARIABILITÉ DES VALEURS USUELLES OBTENUES CHEZ LE CHIEN : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE THÈSE Présentée à l’École Nationale Vétérinaire de Lyon et soutenue publiquement le 4 décembre 2008 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire par Charpié Céline Née le 24 octobre 1984 A Cluses 2 3 4 Remercie ments A Monsieur le Professeur KIRKORIAN, De la Faculté de M édecine de Lyon, Qui m’a fait l’honneur d’accepter la présidence de mon jury de thèse, Hommages respectueux et sincères remerciements. A Monsieur le Professeur CADORÉ, De l’École Nationale Vétérinaire de Lyon, Qui m’a proposé ce travail et guidé tout au long de sa réalisation, Pour sa disponibilité, sa gentillesse et ses précieux conseils, Avec toute ma reconnaissance, Sincères remerciements. A Monsieur le Docteur THIÉBAULT, De l’École Nationale Vétérinaire de Lyon, Qui a accepté de juger mon travail et de participer à mon jury de thèse, Sincères remerciements. A Madame le Docteur BUBLOT, De l’École Nationale Vétérinaire de Lyon, Qui m’a apporté une aide inestimable dans l’élaboration de ce travail, Pour le temps qu’elle m’a consacré, sa patience, sa gentillesse et ses remarques avisées, Avec toute ma reconnaissance, Sincères remerciements. 5 6 Table des matières Table des illustrations………………………...……………………………………………... 15 Liste des abréviations ……………………………………………………………………..… 23 Introduction ……………………………………………………………………….………… 27 Première partie : L’échocardiographie chez le chien ..............................… 29 I. Les préalables à la réalisation de l’examen échocardiographique ....... 29 A. Connaître l’anatomie et la topographie cardiaques appliquées à l’échocardiographie................................................................................................................ 29 a) L’anatomie cardiaque .......................................................................................... 29 (1) La conformation externe du cœur ............................................................... 29 (2) La structure et la conformation interne du cœur .......................................... 31 b) La topographie cardiaque .................................................................................... 32 c) La position des fenêtres acoustiques .................................................................... 35 (1) La notion de fenêtre acoustique.................................................................... 35 (2) La fenêtre acoustique parasternale droite ..................................................... 35 (3) Les fenêtres acoustiques gauches ................................................................. 36 (4) La fenêtre acoustique rétroxiphoïdienne ...................................................... 36 (5) La fenêtre acoustique suprasternale ............................................................. 37 B. Préparer le matériel ................................................................................................... 37 1. Le choix de la sonde échographique ........................................................................ 37 2. L’enregistrement d’un électrocardiogramme .......................................................... 38 C. Préparer le chien ........................................................................................................ 38 1. L’utilisation d’une contention chimique .................................................................. 39 2. La tonte des zones d’examen.................................................................................... 39 3. La position du chien ................................................................................................. 39 II. L’examen échocardiographique en mode bidimensionnel .................. 41 A. Le principe et les intérêts du mode bidimensionnel ................................................ 41 B. La description des coupes obtenues en mode bidimensionnel................................ 42 1. La standardisation de l’examen échocardiographique en mode bidimensionnel ..... 42 2. Les coupes obtenues par incidence parasternale droite............................................ 43 a) Les coupes grand axe .......................................................................................... 43 (1) La coupe parasternale droite grand axe 4 cavités ......................................... 45 (2) La coupe parasternale droite grand axe 5 cavités ......................................... 45 b) Les coupes petit axe.............................................................................................. 45 (1) La coupe parasternale droite petit axe apicale.............................................. 45 7 (2) La coupe parasternale droite petit axe trans-papillaire................................. 45 (3) La coupe parasternale droite petit axe trans-ventriculaire............................ 45 (4) La coupe parasternale droite petit axe trans-mitrale .................................... 48 (5) La coupe parasternale droite petit axe trans-aortique................................... 48 (6) La coupe parasternale droite petit axe au niveau des artères pulmonaires ... 48 3. Les coupes obtenues par incidence gauche .............................................................. 48 a) Les coupes apicales gauches ................................................................................ 48 (1) Les coupes apicales gauches 4 et 5 cavités ................................................. 48 (2) Les coupes apicales gauches 2 cavités, trans-mitrale et trans-aortique........ 50 b) Les coupes parasternales gauches crâniales ou basales ..................................... 50 (1) Les coupes parasternales gauches crâniales grand axe ................................ 50 (a) La coupe parasternale gauche crâniale grand axe trans-aortique ............. 52 (b) La coupe parasternale gauche crâniale grand axe trans-atriale droite ...... 52 (c) La coupe parasternale gauche crâniale grand axe trans-pulmonaire ........ 52 (2) La coupe parasternale gauche crâniale petit axe .......................................... 52 C. L’analyse quantitative de l’échocardiographie en mode bidimensionnel ............. 53 1. Les recommandations préalables à la réalisation de mesures en mode bidimensionnel ................................................................................................................. 53 2. La mesure des dimensions de la cavité ventriculaire gauche ................................... 54 a) La mesure du diamètre de la cavité ventriculaire gauche ................................... 54 (1) À partir d’une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités ...................... 54 (2) À partir d’une coupe parasternale droite petit axe trans-ventriculaire ......... 54 b) La mesure de la longueur de la cavité ventriculaire gauche ............................... 55 (1) À partir d’une coupe parasternale droite grand axe 4 cavités ...................... 55 (2) À partir d’une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités modifiée ....... 56 (3) À partir d’une coupe apicale gauche 4 cavités ............................................. 57 3. La mesure de l’épaisseur du septum interventriculaire et de la paroi libre du ventricule gauche.............................................................................................................. 58 4. La mesure du diamètre de l’aorte et de l’atrium gauche .......................................... 58 a) La mesure des diamètres aortique et atrial gauche à partir d’une coupe parasternale droite petit axe trans-aortique ................................................................ 58 b) La mesure des diamètres de l’atrium gauche à partir d’une coupe parasternale droite grand axe 4 cavités ou d’une coupe apicale gauche 4 cavités modifiée ........... 59 c) La mesure du diamètre aortique à partir d’une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités ................................................................................................................. 60 d) La mesure du diamètre aortique à partir d’une coupe apicale gauche 2 cavités trans-aortique ............................................................................................................... 61 5. La mesure de la surface de l’atrium gauche et de l’aorte ......................................... 61 6. Le calcul du volume de la cavité ventriculaire gauche ............................................ 62 7. Le calcul de la masse du ventricule gauche ............................................................. 64 8. Le calcul du rapport diamètre atrial gauche/diamètre aortique ................................ 66 8 9. Le calcul des indices de la fonction systolique ventriculaire gauche....................... 66 a) La fraction d’éjection ........................................................................................... 66 b) Le volume d’éjection ............................................................................................ 67 c) Le débit cardiaque................................................................................................ 67 III. L’examen échocardiographique en mode temps-mouvement ............. 68 A. Le principe et les intérêts du mode temps-mouvement........................................... 68 B. La description des coupes obtenues en mode temps-mouvement.......................... 68 1. La coupe trans-ventriculaire ..................................................................................... 68 a) Le mode d’obtention de la coupe trans-ventriculaire .......................................... 68 b) La description de la coupe trans-ventriculaire .................................................... 69 2. La coupe trans-mitrale.............................................................................................. 71 a) Le mode d’obtention de la coupe trans-mitrale ................................................... 71 b) La description de la coupe trans-mitrale ............................................................ 73 3. La coupe trans-aortique ............................................................................................ 73 a) Le mode d’obtention de la coupe trans-aortique ................................................. 73 b) La description de la coupe trans-aortique ........................................................... 75 C. L’analyse quantitative de l’échocardiographie en mode temps-mouvement........ 75 1. Les recommandations préalables à la réalisation de mesures en mode tempsmouvement ....................................................................................................................... 75 2. Les mesures directes................................................................................................. 76 a) La mesure des dimensions cavitaires et pariétales du ventricule gauche............ 76 b) Les mesures au niveau de la valve mitrale........................................................... 77 c) La mesure des diamètres aortique et atrial gauche ............................................. 78 3. Les mesures indirectes.............................................................................................. 79 a) La fraction de raccourcissement .......................................................................... 80 b) Le pourcentage d’épaississement ......................................................................... 80 c) Les intervalles de temps systoliques ..................................................................... 80 d) La vitesse de raccourcissement circonférentiel.................................................... 81 e) Le volume de la cavité ventriculaire gauche........................................................ 82 f) Le mouvement de l’anneau mitral ........................................................................ 82 IV. L’examen échocardiographique en mode Doppler ............................. 83 A. Le principe de l’échocardiographie en mode Doppler............................................ 83 1. L’effet Doppler......................................................................................................... 83 2. Les différents modes Doppler .................................................................................. 84 a) Le mode Doppler spectral .................................................................................... 84 (1) Le mode Doppler spectral continu ............................................................... 84 (2) Le mode Doppler spectral pulsé................................................................... 85 b) Le mode Doppler couleur ..................................................................................... 85 9 3. Les différentes représentations du glissement de fréquence .................................... 86 a) L’analyse auditive du glissement de fréquence .................................................... 86 b) L’analyse graphique ou spectrale du glissement de fréquence............................ 86 c) L’analyse colorimétrique du glissement de fréquence ......................................... 87 B. La description des échocardiogrammes normaux des flux sanguins transvalvulaires ............................................................................................................................... 88 1. Le choix d’une coupe en mode bidimensionnel permettant le meilleur alignement du faisceau ultrasonore avec le flux sanguin étudié ......................................................... 88 2. Le flux à travers la valve pulmonaire ....................................................................... 89 3. Le flux à travers la valve mitrale.............................................................................. 89 4. Le flux à travers la valve aortique ............................................................................ 90 5. Le flux à travers la valve tricuspide ......................................................................... 91 C. L’analyse quantitative de l’échocardiographie en mode Doppler ......................... 92 1. La mesure de la vitesse maximale et de la vitesse moyenne d’un flux sanguin....... 92 2. Le calcul du volume d’un flux sanguin .................................................................... 93 3. Le calcul du gradient de pression ............................................................................. 94 4. Le calcul des indices de la fonction ventriculaire gauche ........................................ 95 a) Les indices de la fonction systolique du ventricule gauche.................................. 95 (1) Le volume d’éjection.................................................................................... 95 (2) Le débit cardiaque ........................................................................................ 95 (3) L’accélération du flux aortique .................................................................... 95 (4) Les intervalles de temps systoliques ............................................................ 95 b) Les indices de la fonction diastolique du ventricule gauche................................ 96 (1) Le temps de relaxation isovolumique........................................................... 96 (2) L’étude du flux mitral................................................................................... 97 (3) Le flux veineux pulmonaire ......................................................................... 97 c) L’indice de performance myocardique................................................................. 98 V. L’examen échocardiographique en mode Doppler tissulaire myocardique ......................................................................................... 99 A. Le principe et les intérêts du mode Doppler tissulaire myocardique .................... 99 B. Les mouvements myocardiques gauches................................................................ 100 C. Les différents modes Doppler tissulaire myocardique.......................................... 101 1. Le mode DTI pulsé monoporte .............................................................................. 101 2. Le mode DTI (2D) couleur..................................................................................... 102 3. Le mode DTI (TM ) couleur.................................................................................... 103 D. La description des images normales en mode Doppler tissulaire myocardique. 104 10 E. L’analyse quantitative de l’échocardiographie en mode Doppler tissulaire myocardique.......................................................................................................................... 105 1. La mesure des vitesses myocardiques .................................................................... 105 2. La mesure des gradients de vitesses myocardiques................................................ 105 3. La mesure des paramètres de déformation ............................................................. 105 VI. Les autres examens réalisables en échocardiographie chez le chien .. 106 A. L’échocardiographie de stress................................................................................. 106 B. L’échocardiographie de contraste .......................................................................... 106 C. L’échocardiographie trans-oesophagienne ............................................................ 107 D. L’échocardiographie tridimensionnelle ................................................................. 108 Deuxième partie : Les facteurs de variation des valeurs usuelles en échocardiographie chez le chien ......................................................................… 109 I. Les facteurs biologiques responsables d’une variation des valeurs usuelles en échocardiographie .............................................................. 109 A. La taille corporelle.................................................................................................... 109 1. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode temps-mouvement, liée à la taille corporelle........................................................ 109 a) La mise en évidence d’une corrélation significative entre la taille corporelle et les paramètres échocardiographiques mesurés en mode temps-mouvement ............. 110 (1) L’évaluation d’une corrélation entre la taille corporelle et la taille des cavités et des parois cardiaques .......................................................................................... 110 (2) L’évaluation d’une corrélation entre la taille corporelle et les indices de la fonction ventriculaire gauche ................................................................................. 112 b) La nécessité d’établir des valeurs de référence pour les chiens de grande race113 c) La remise en cause des modèles précédemment établis ..................................... 116 (1) De nouveaux modèles pour décrire la relation entre le poids et la taille des cavités et des parois cardiaques .............................................................................. 116 (a) Les modèles polynomial et logarithmique ............................................. 116 (b) Le modèle allométrique.......................................................................... 116 (2) La recherche de modèles indépendants du poids de l’animal .................... 120 2. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode bidimensionnel, liée à la taille corporelle............................................................. 121 11 3. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler, liée à la taille corporelle ........................................................................ 122 a) L’influence du poids sur les vitesses des flux sanguins trans-valvulaires ......... 122 b) L’influence du poids sur les paramètres de la fonction ventriculaire mesurés en mode Doppler ............................................................................................................. 123 4. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler tissulaire myocardique, liée à la taille corporelle ................................... 124 B. La race ....................................................................................................................... 125 1. La mise en évidence d’une variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques liée à la race................................................................................ 125 a) En mode temps-mouvement ................................................................................ 125 b) En mode Doppler et en mode Doppler tissulaire myocardique ......................... 128 2. Les particularités des paramètres échocardiographiques pour quelques races....... 128 a) Pour les races de type lévrier ............................................................................. 129 (1) Pour la race whippet ................................................................................... 129 (2) Pour la race greyhound............................................................................... 129 (3) Pour la race lévrier irlandais ....................................................................... 131 (4) Pour la race petit lévrier italien .................................................................. 131 (5) Pour la race lévrier afghan.......................................................................... 131 b) Pour la race caniche .......................................................................................... 132 c) Pour la race cavalier king Charles .................................................................... 132 d) Pour la race beagle ............................................................................................ 132 e) Pour la race cocker spaniel anglais ................................................................... 132 f) Pour la race welsh corgi pembroke ................................................................... 132 g) Pour la race bull terrier ..................................................................................... 132 h) Pour la race boxer .............................................................................................. 133 i) Pour la race berger allemand ............................................................................ 133 j) Pour la race golden retriever ............................................................................. 133 k) Pour la race doberman....................................................................................... 133 l) Pour la race terre-neuve .................................................................................... 134 m) Pour la race dogue allemand ......................................................................... 134 C. La fréquence cardiaque ........................................................................................... 135 1. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode temps-mouvement, liée à la fréquence cardiaque................................................. 135 2. La variabilité de l’aspect des spectrogrammes et des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler, liée à la fréquence cardiaque .......... 138 a) L’influence de la fréquence cardiaque sur l’aspect des spectrogrammes des flux atrio-ventriculaires ..................................................................................................... 138 b) L’influence de la fréquence cardiaque sur les valeurs des paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler ..................................................... 138 12 3. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler tissulaire myocardique, liée à la fréquence cardiaque ............................ 139 4. Un moyen pour atténuer la variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques liée à la fréquence cardiaque ...................................................... 139 D. L’âge .......................................................................................................................... 140 1. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques liée à l’âge, chez les chiots en croissance .......................................................................................... 141 2. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques liée à l’âge, chez les chiens adultes.................................................................................................... 144 a) En mode bidimensionnel et en mode temps-mouvement .................................... 144 b) En mode Doppler................................................................................................ 145 E. L’entraînement sportif............................................................................................. 146 1. Les différents types d’activité sportive et leurs répercussions sur le coeur ........... 147 2. La variation des modifications cardiaques induites par la pratique d’une activité sportive régulière chez l’homme, en fonction de l’âge, du sexe et de l’origine ethnique 147 3. Les modifications cardiaques induites par la pratique d’une activité sportive régulière chez le chien .................................................................................................... 148 4. Les conséquences de l’influence de l’entraînement sportif sur la morphologie et la fonction cardiaque .......................................................................................................... 149 F. Le sexe ....................................................................................................................... 150 II. Les facteurs inhérents à la technique d’examen responsables d’une variation des valeurs usuelles en échocardiographie .............................. 152 A. L’échocardiographiste ............................................................................................. 152 1. Les notions de répétabilité et de reproductibilité : la quantification du rôle de l’échocardiographiste dans la variabilité des valeurs usuelles ....................................... 152 a) La définition des notions de répétabilité et de reproductibilité ......................... 152 b) L’intérêt de connaître la répétabilité et la reproductibilité d’une méthode....... 153 2. Le rôle de l’échocardiographiste dans la variabilité des valeurs usuelles .............. 153 a) L’influence de l’échocardiographiste sur les valeurs des variables mesurées.. 154 b) L’influence de l’échocardiographiste sur la répétabilité et la reproductibilité des variables mesurées ..................................................................................................... 157 B. L’utilisation d’une contention chimique ................................................................ 158 C. La position de l’animal au cours de l’examen ....................................................... 161 D. La méthode de mesure ............................................................................................. 162 1. La variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie, liée au choix du mode pour réaliser les mesures : bidimensionnel ou temps-mouvement ................................. 162 13 2. La variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie en mode bidimensionnel, liée au choix de la méthode pour mesurer la taille des structures cardiaques ................ 163 3. La variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie en mode tempsmouvement, liée au choix de la coupe bidimensionnelle pour fixer la position de l’axe de tir 163 4. La variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie en mode Doppler, liée au choix du mode utilisé : continu ou pulsé ........................................................................ 164 5. La variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie en mode Doppler, liée au choix de la coupe bidimensionnelle pour orienter le faisceau ultrasonore..................... 164 E. Le cycle respiratoire ................................................................................................. 166 1. L’influence du cycle respiratoire sur la qualité de l’image échocardiographique.. 166 2. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques liée au cycle respiratoire ............................................................................................................ 166 a) En mode bidimensionnel et en mode temps-mouvement .................................... 166 (1) L’influence des mouvements respiratoires................................................. 166 (2) L’influence des modifications de pression intra-thoracique ...................... 166 (a) Sur le cœur droit ..................................................................................... 166 (b) Sur le cœur gauche ................................................................................. 166 b) En mode Doppler................................................................................................ 167 3. Les moyens pour s’affranchir de la variabilité liée au cycle respiratoire............... 168 Conclusion ………………………………………………………………………………… 171 Bibliographie ……………………………………………………………………………… 173 Annexe 1 : Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode temps-mouvement en fonction de la taille corporelle, publiées dans différentes études ….. 189 Annexe 2 : Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode bidimensionnel en fonction de la taille corporelle, publiées dans différentes études ..…..... 201 Annexe 3 : Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler, publiées dans différentes études ………..……………………………………...… 205 Annexe 4 : Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler tissulaire myocardique, publiées dans différentes études …….………………..… 211 Annexe 5 : Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques pour quelques races, publiées dans différentes études …………..……………………………………………..… 215 14 Table des illustrations Liste des figures : Figure 1 : Représentation schématique de la conformation externe du cœur du chien : la face auriculaire (en haut) et la face atriale (en bas) (d'après Collin, 2003).............................. 30 Figure 2 : Représentation schématique de la conformation interne du coeur gauche (en haut) et du coeur droit (en bas) chez le chien (d'après Collin, 2003). ....................................... 31 Figure 3 : Vue latérale gauche du thorax d'un chien matérialisant la projection du cœur sur la paroi costale (d'après Constantinescu, 2005). .................................................................. 33 Figure 4 : Vue ventrale du thorax d'un chien matérialisant la projection du coeur sur le sternum (d'après Constantinescu, 2005)........................................................................... 33 Figure 5 : Vue latérale gauche du thorax d’un chien longiligne (à gauche) et d’un chien bréviligne (à droite), montrant la différence dans la morphologie et la topographie cardiaque (d'après Perrot, 1991)....................................................................................... 34 Figure 6 : Vue latérale gauche (à gauche) et vue latérale droite (à droite) du thorax d'un chien, avec représentation des organes intra-thoraciques (d'après Romand, 2002).................... 34 Figure 7 : Représentation schématique de la position de la sonde échographique pour l’exploration parasternale droite du coeur (d’après Le Bobinnec, 1995)......................... 35 Figure 8 : Représentation schématique de la position de la sonde échographique pour l’exploration parasternale gauche crâniale et apicale gauche du coeur (d’après Le Bobinnec, 1995). .............................................................................................................. 36 Figure 9 : Représentation schématique de la position de la sonde échographique pour l’exploration rétroxiphoïdienne du coeur (d’après Le Bobinnec, 1995). ......................... 36 Figure 10 : Représentation schématique de la position de la sonde échographique pour l’exploration suprasternale du coeur (d’après Le Bobinnec, 1995). ................................ 37 Figure 11 : Chien en décubitus latéral gauche sur une table d’échocardiographie (Service de médecine (cardiologie) EN VL). ....................................................................................... 40 Figure 12 : Représentation schématique de la position du plan d'ultrasons pour obtenir des coupes grand axe (à gauche) et petit axe (à droite) du coeur (d’après Boon, 1998). ....... 43 Figure 13 : Représentation schématique de l’orientation du plan d'ultrasons et de l'image échocardiographique obtenue pour les coupes parasternales droites grand axe 4 et 5 cavités (à gauche, d’après Thomas et al., 1993). Les échocardiogrammes correspondants apparaissent à droite (Service de médecine (cardiologie) EN VL). .................................. 44 Figure 14 : Représentation schématique de l'orientation du plan d'ultrasons et de l’image échocardiographique obtenue pour les coupes parasternales droites petit axe apicale, trans-papillaire et trans-ventriculaire (à droite, d’après Thomas et al., 1993, modifié). Les échocardiogrammes correspondants apparaissent à gauche (Service de médecine (cardiologie) EN VL). ....................................................................................................... 46 Figure 15 : Représentation schématique de l'orientation du plan d'ultrasons et de l’image échocardiographique obtenue pour les coupes parasternales droites petit axe transmitrale, trans-aortique et au niveau des artères pulmonaires (à gauche, d’après Thomas et 15 al., 1993, modifié). Les échocardiogrammes correspondants apparaissent à droite (Service de médecine (cardiologie) ENVL). .................................................................... 47 Figure 16 : Représentation schématique de l'orientation du plan d'ultrasons et de l’image échocardiographique obtenue pour les coupes apicales gauches 4 et 5 cavités (à gauche, d’après Thomas et al., 1993). Les échocardiogrammes correspondants apparaissent à droite (Service de médecine (cardiologie) ENVL)........................................................... 49 Figure 17 : Représentation schématique de l'orientation du plan d'ultrasons (à gauche) et de l'image échocardiographique obtenue (à droite) pour les coupes apicales gauches deux cavités trans-mitrale et trans-aortique (d’après Thomas et al., 1993). ............................. 50 Figure 18 : Représentation schématique de l'orientation du plan d'ultrasons (à gauche) et de l’image échocardiographique obtenue (à droite) pour les coupes parasternales gauches crâniales grand axe trans-mitrale, trans-atriale droite et trans-pulmonaire (d’après Thomas et al., 1993). L’échocardiogramme d’une coupe parasternale gauche crâniale grand axe trans-atriale droite en systole apparaît en bas (Service de médecine (cardiologie) EN VL). ....................................................................................................... 51 Figure 19 : Représentation schématique de l'orientation du plan d’ultrasons et de l'image échocardiographique obtenue pour une coupe parasternale gauche crâniale petit axe (à gauche, d’après Thomas et al., 1993). L’échocardiogramme correspondant, en diastole, apparaît à droite (Service de médecine (cardiologie) ENVL). ......................................... 52 Figure 20 : Représentation de l’axe sur lequel sont mesurés le diamètre de la cavité ventriculaire gauche et les épaisseurs du septum interventriculaire et de la paroi libre du ventricule gauche, à partir d’une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités (Service de médecine (cardiologie) ENVL). .................................................................................. 54 Figure 21 : Représentation de l’axe sur lequel sont mesurés le diamètre de la cavité ventriculaire gauche, les épaisseurs du septum interventriculaire et de la paroi libre du ventricule gauche, à partir d’une coupe parasternale droite petit axe au niveau des cordages tendineux (d’après Boon, 1998). ....................................................................... 55 Figure 22 : Représentation des axes sur lesquels sont mesurées la longueur de la cavité ventriculaire gauche et les dimensions de l'atrium gauche, à partir d’une coupe parasternale droite grand axe 4 cavités (d’après Boon, 1998). ........................................ 56 Figure 23 : Représentation des axes sur lesquels est mesurée la longueur de la cavité ventriculaire gauche à partir d’une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités modifiée (d’après Boon, 1998)......................................................................................... 57 Figure 24 : Représentation de l’axe sur lequel est mesurée la longueur de la cavité ventriculaire gauche à partir d’une coupe apicale gauche 4 cavités (d’après Boon, 1998). .......................................................................................................................................... 58 Figure 25 : Représentation des axes sur lesquels sont mesurés les diamètres de l'atrium gauche et de l'aorte, à partir d’une coupe parasternale droite petit axe au niveau de la valve aortique, gelée en télésystole (Service de médecine (cardiologie) EN VL)...................... 59 Figure 26 : Représentation des axes sur lesquels sont mesurés les diamètres apico-basilaire et latéro-médial de l’atrium gauche, à partir d’une coupe parasternale droite grand axe 4 cavités (d’après Rishniw et Erb, 2000). ........................................................................... 59 16 Figure 27 : Représentation des axes sur lesquels est mesuré le diamètre de l'aorte, au niveau de la valve aortique et au niveau du sinus de Valsalva, à partir d’une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités (d’après Boon, 1998).............................................................. 60 Figure 28 : Représentation schématique de la méthode utilisée pour mesurer le diamètre aortique, au niveau de la valve aortique, du sinus de Valsalva et de l'aorte ascendante, à partir d’une coupe apicale gauche 2 cavités trans-aortique (schémas de Thomas et al., 1993 modifié). .................................................................................................................. 61 Figure 29 : M éthode de mesure des surfaces atriale gauche et aortique à partir d’une coupe parasternale droite petit axe trans-aortique (Service de médecine (cardiologie) ENVL). 62 Figure 30 : Représentation schématique de la méthode de calcul du volume de la cavité ventriculaire gauche selon la méthode de Simpson modifiée (d’après Boon, 1998). ...... 63 Figure 31 : Représentation schématique de la méthode de calcul du volume de la cavité ventriculaire gauche à partir d'un plan de coupe unique (d’après Schiller et al., 1989)... 64 Figure 32 : Représentation schématique de la méthode de calcul de l'épaisseur myocardique du ventricule gauche, première étape pour l’estimation de la masse ventriculaire gauche (d’après Boon, 1998)........................................................................................................ 65 Figure 33 : Représentation schématique de la méthode de calcul de la masse ventriculaire gauche selon la méthode de l'ellipse tronquée et selon la méthode aire-longueur (d’après Boon, 1998 modifié)......................................................................................................... 66 Figure 34 : Représentation schématique de la position de l'axe de tir TM pour l'obtention d'une coupe TM trans-ventriculaire, à partir d’une coupe 2D parasternale droite grand axe 5 cavités (à gauche, d’après Boon, 1998) et d’une coupe 2D parasternale droite petit axe trans-ventriculaire (à droite, d’après Durantet, 1999)................................................ 69 Figure 35 : Echocardiogramme TM trans-ventriculaire (en haut, Service de médecine (cardiologie) EN VL) et sa représentation schématique (en bas, d’après Boon, 1998). ... 70 Figure 36 : Représentation schématique de la position de l'axe de tir TM pour l'obtention d'une coupe TM trans-mitrale, à partir d’une coupe 2D parasternale droite grand axe 5 cavités (à gauche, d’après Boon, 1998) et d’une coupe 2D parasternale droite petit axe trans-mitrale (à droite, d’après Durantet, 1999)............................................................... 71 Figure 37 : Echocardiogramme TM trans-mitral (en haut, Service de médecine (cardiologie) ENVL) et sa représentation schématique (en bas, d’après Boon, 1998). ......................... 72 Figure 38 : Représentation schématique de la position de l'axe de tir TM pour l'obtention d'une coupe TM trans-aortique, à partir d’une coupe 2D parasternale droite grand axe 5 cavités (à gauche, d’après Boon, 1998) et d’une coupe 2D parasternale droite petit axe trans-aortique (à droite, d’après Durantet, 1999). ............................................................ 73 Figure 39 : Echocardiogramme TM trans-aortique (en haut, Service de médecine (cardiologie) ENVL) et sa représentation schématique (en bas, d’après Boon, 1998). ......................... 74 Figure 40 : Représentation schématique de la méthode pour mesurer le diamètre cavitaire du ventricule gauche et les épaisseurs septale et pariétale, en télésystole et en télédiastole, à partir d’une coupe TM trans-ventriculaire (d’après Jaudon, 1990).................................. 76 Figure 41 : Représentation schématique de la méthode pour mesurer la distance E-septum interventriculaire à partir d’une coupe TM trans-mitrale (d’après Jaudon, 1990). .......... 78 17 Figure 42 : Représentation schématique de la méthode pour mesurer les diamètres de l'aorte et de l'atrium gauche à partir d’une coupe TM trans-aortique (d’après Jaudon, 1990)........ 79 Figure 43 : Représentation schématique d'un échocardiogramme TM trans-aortique avec un ECG simultané, indiquant la méthode pour calculer les intervalles de temps systoliques (d’après Drouard-Haelewyn, 1998).................................................................................. 81 Figure 44 : Schémas du principe du mode Doppler continu (à gauche), du mode Doppler pulsé (au centre) et du mode Doppler couleur (à droite) (d'après Nautrup, 2005a). ................. 84 Figure 45 : Spectrogramme du flux pulmonaire en mode Doppler pulsé (à gauche) et en mode Doppler continu (à droite) (Service de médecine (cardiologie) EN VL). ......................... 86 Figure 46 : Représentation schématique d’un aliasing en mode Doppler pulsé (d'après Chetboul et al., 1999, modifié)......................................................................................... 87 Figure 47 : Exemple d'aliasing en mode Doppler couleur (Service de médecine (cardiologie) ENVL). ............................................................................................................................. 88 Figure 48 : Position du volume-échantillon sur une coupe 2D apicale gauche 5 cavités (à gauche) et spectrogramme du flux mitral correspondant en mode Doppler pulsé (à droite) (Service de médecine (cardiologie) ENVL). .................................................................... 89 Figure 49 : Echocardiogramme en mode Doppler couleur d’un flux mitral sur une coupe apicale gauche 4 cavités gelée en protodiastole (Service de médecine (cardiologie) ENVL). ............................................................................................................................. 90 Figure 50 : Position du volume-échantillon sur une coupe 2D apicale gauche 5 cavités (à gauche) et spectrogramme du flux aortique correspondant en mode Doppler pulsé (à droite) (Service de médecine (cardiologie) ENVL). ........................................................ 91 Figure 51 : Position du volume-échantillon sur une coupe 2D apicale gauche 4 cavités (à gauche) et spectrogramme du flux tricuspidien correspondant en mode Doppler pulsé (à droite) (Service de médecine (cardiologie) ENVL). ........................................................ 92 Figure 52 : M éthode de mesure de la vitesse maximale du flux sanguin aortique (Service de médecine (cardiologie) EN VL). ....................................................................................... 93 Figure 53 : M éthode de mesure de l'intégrale des vitesses sur le temps pour le flux sanguin aortique (Service de médecine (cardiologie) ENVL)....................................................... 93 Figure 54 : M éthode de mesure de l'accélération moyenne du flux sanguin aortique (Service de médecine (cardiologie) ENVL). .................................................................................. 95 Figure 55 : Représentation schématique de la méthode de calcul des intervalles de temps systoliques à partir de la courbe de vitesse du flux aortique et d’un ECG simultané (d'après Drouard-Haelewyn, 1998). ................................................................................. 96 Figure 56 : Représentation schématique de la méthode de calcul du temps de relaxation isovolumique en mode Doppler (d'après Drouard-Haelewyn, 1998)............................... 97 Figure 57 : Spectrogramme d'un flux veineux pulmonaire (à gauche, Service de médecine (cardiologie) ENVL) et sa représentation schématique (à droite, d'après Schober et al., 1998, modifié). ................................................................................................................. 97 Figure 58 : Représentation schématique de la méthode de calcul de l'indice de performance myocardique ventriculaire droit (d'après Teshima et al., 2006). ...................................... 98 18 Figure 59 : Représentation schématique des mouvements des parois myocardiques ventriculaires gauches (flèches) pendant la systole, selon une coupe petit axe (à gauche) et une coupe grand axe (à droite) (d’après Chetboul, 2002b). ....................................... 100 Figure 60 : Spectrogramme du mouvement longitudinal de l'anneau mitral, en mode DTI pulsé monoporte, à partir d’une coupe apicale gauche 4 cavités (Service de médecine (cardiologie) EN VL). ..................................................................................................... 102 Figure 61 : Exemple d’échocardiogramme en mode DTI (2D) couleur, à partir d’une coupe parasternale droite petit axe trans-ventriculaire gelée en diastole (d'après Chetboul, 2002b)............................................................................................................................. 102 Figure 62 : Echocardiogramme en mode DTI (2D) couleur de la paroi libre du ventricule droit, sur une coupe apicale gauche 4 cavités (à gauche). A droite, sont représentés simultanément les profils de vitesse longitudinale en fonction du temps des segments myocardiques 1 et 2 (d’après Chetboul et al., 2005b).................................................... 103 Figure 63 : Exemple d'échocardiogramme en mode DTI (TM ) couleur, à partir d'une coupe 2D parasternale droite petit axe trans-ventriculaire (d'après Chetboul, 2002b). ............ 103 Figure 64 : Représentation des différentes phases du cycle cardiaque sur un spectrogramme de la vitesse radiale myocardique (d'après Chetboul, 2002b). ............................................ 104 Figure 65 : Echocardiogramme après injection d'un produit de contraste (émulsion sang/air), chez un chien atteint d’un cor triatriatum dexter (Service de médecine (cardiologie) ENVL). ........................................................................................................................... 107 Figure 66 : Histogramme de la valeur de la fraction de raccourcissement pour plusieurs races de chiens, à partir de données publiées dans différentes études (d’après De M adron, 1995b)............................................................................................................................. 127 Liste des tableaux : Tableau 1 : Fréquence de la sonde échographique adaptée à la taille du chien exploré (d’après Le Bobinnec, 1995, modifiée). ......................................................................................... 38 Tableau 2 : Intérêt des différentes positions de l’animal examiné en fonction du mode échocardiographique utilisé (d’après Le Bobinnec, 1995)............................................... 39 Tableau 3 : Présentation des structures mesurées sur une coupe TM trans-ventriculaire, avec la méthode correspondante permettant l'obtention de ces mesures. ................................. 77 Tableau 4 : Présentation des structures mesurées sur une coupe TM trans-aortique, avec la méthode correspondante permettant l'obtention de ces mesures...................................... 79 Tableau 5 : Gamme de poids des chiens sélectionnés dans différentes études. ..................... 113 Tableau 6 : Pourcentage de whippets dans l’échantillon sélectionné par Bavegems et al. dont les valeurs des paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM tombent en dessous ou au dessus des intervalles de référence établis par Boon et al. (1983) et Cornell et al. (2004) (d’après Bavegems et al., 2007)................................................................. 129 Tableau 7 : Valeurs des coefficients des équations allométriques reliant les paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM et le poids, chez le chien en croissance (d'après Sisson et Schaeffer, 1991, en haut, et d'après Bayon et al., 1994, en bas). ...... 142 19 Tableau 8 : M oyennes et écarts-types des différences entre les valeurs des variables échocardiographiques mesurées après injection de médétomidine (60 µg/kg) ou de xylazine (1,5 mg/kg) et les valeurs des mêmes variables avant sédation, chez 6 chiens adultes cliniquement sains (d’après Rand et al., 1996). ................................................. 159 Tableau 9 : M oyennes et écarts-types des paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler chez 16 chiens adultes en bonne santé, avant toute injection (M 0) puis durant l’anesthésie (M 1, M 2, M 3) à l’isoflurane (1,0 M AC) (d’après Sousa et al., 2007). ...... 160 Liste des graphiques : Graphique 1 : Exemple de graphique représentant la droite de régression du diamètre de la cavité ventriculaire gauche en télédiastole en fonction de la surface corporelle, avec son intervalle de confiance à 95% (d’après Boon et al., 1983)............................................. 111 Graphique 2 : Droites de régression de paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM en fonction du poids, obtenues par Lombard (1984), Bonagura et al. (1985) et Douault (1990) (d’après Douault, 1990)........................................................................ 114 Graphique 3 : Droites de régression en fontion du poids des diamètres de la cavité ventriculaire gauche, en diastole et en systole, de l’aorte et de l’atrium gauche, mesurés par échocardiographie en mode TM sur un échantillon de 69 chiens, selon un modèle linéaire, polynomial de second et de troisième ordre et logarithmique (d’après Gonçalves et al., 2002). .................................................................................................................... 117 Graphique 4 : Droite de régression du diamètre de la cavité ventriculaire gauche en diastole en fonction du poids, après transformation logarithmique des données, et intervalle de prédiction à 95% (d’après Cornell et al., 2004). ............................................................ 119 Graphique 5 : Droites de régression du diamètre de la cavité ventriculaire gauche en diastole en fonction du poids, de la surface corporelle et du diamètre aortique, et intervalles de confiance à 95% (d’après Brown et al., 2003). .............................................................. 121 Graphique 6 : Diamètre de l’atrium gauche mesuré à partir d’une coupe parasternale droite grand axe 4 cavités (à gauche) et à partir d’une coupe parasternale droite petit axe transaortique (à droite), en fonction du poids, sur un échantillon de 36 chiens cliniquement sains (Rishniw et Erb, 2000). ......................................................................................... 122 Graphique 7 : Droites de régression de l'épaisseur télédiastolique de la paroi libre du ventricule gauche (en haut) et du diamètre interne télédiastolique du ventricule gauche (en bas) en fonction du poids et de la race, à partir d'équations de régression proposées dans plusieurs études (d’après De M adron, 1995b). ...................................................... 126 Graphique 8 : Taille des structures cardiaques de 11 greyhounds en fontion de leur poids et de leur surface corporelle, en comparaison avec les droites de régression établies par Lombard (1984) et Boon et al. (1983)............................................................................ 130 Graphique 9 : Variation du diamètre interne ventriculaire gauche en télédiastole et en télésystole en fonction de la fréquence cardiaque, selon les équations de Jacobs et M ahjoob (1988b)............................................................................................................ 136 20 Graphique 10 : Différence entre les moyennes du diamètre ventriculaire gauche télédiastolique (VGd) obtenues par 3 opérateurs, et la moyenne du même paramètre mesuré par l'opérateur de référence, chez 6 chiennes beagles (d’après Athanassiadis, 2003)............................................................................................................................... 154 Graphique 11 : Différence entre les moyennes de la fraction de raccourcissement (FR) obtenues par 3 opérateurs, et la moyenne du même paramètre mesuré par l'opérateur de référence, chez 6 chiennes beagles (d’après Athanassiadis, 2003). ............................... 155 Graphique 12 : Classement des six chiennes beagles pour la moyenne du diamètre ventriculaire gauche en télédiastole (VGd) et en télésystole (VGs), en fonction de l'opérateur (d'après Athanassiadis, 2003). ...................................................................... 156 21 22 Liste des abréviations Dans la première et la deuxième partie, la signification des abréviations utilisées dans les illustrations est notée en légende. Lorsque les abréviations désignant la taille d’une cavité ou d’une paroi cardiaque sont suivies d’un « d » ou d’un « D », les mesures sont réalisées en télédiastole, lorsqu’elles sont suivies d’un « s » ou d’un « S », les mesures sont réalisées en télésystole. A : vitesse maximale de l’onde A du flux mitral. AG : diamètre de l’atrium gauche. AM PIVS : amplitude du mouvement du septum interventriculaire. AM PLVFW : amplitude du mouvement de la paroi libre du ventricule gauche. AO = AOD : diamètre aortique. AO exc : amplitude du mouvement de la paroi postérieure de l’aorte. AoV : vitesse maximale du flux sanguin aortique. ASE : American Society of Echocardiography. BD : échocardiographie en mode bidimensionnel. BP : pression sanguine artérielle. BS : surface corporelle. CO = DC : débit cardiaque. DD : diamètre de la cavité ventriculaire gauche en télédiastole. DEA : amplitude de l’excursion du feuillet septal de la valve mitrale (distance D – E). DT D : temps de décélération de l’onde D du flux veineux pulmonaire. DT E : temps de décélération de l’onde E du flux mitral. DTI : échocardiographie en mode Doppler tissulaire myocardique. E : vitesse maximale de l’onde E du flux mitral. ECG : électrocardiogramme. EDV : volume ventriculaire gauche en télédiastole. EDV-I : volume ventriculaire gauche en télédiastole normalisé à la surface corporelle. EF : fraction d’éjection. EPSS = E-SIV : distance entre le point E (point d’excursion maximal du feuillet septal de la valve mitrale) et le septum interventriculaire. ESV : volume ventriculaire gauche en télésystole. ESV-I : volume ventriculaire gauche en télésystole normalisé à la surface corporelle. ET : temps d’éjection. ETO : échocardiographie trans-oesophagienne. FC : fréquence cardiaque. FE : fraction d’éjection. FR = FS : fraction de raccourcissement. FW : épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche. HR : fréquence cardiaque. IMP : indice de performance myocardique. 23 IST : épaisseur du septum interventriculaire. IVRT : temps de relaxation isovolumique. IVS = IVST : épaisseur du septum interventriculaire. IVS exc : amplitude du mouvement du septum interventriculaire. IVT : aire sous la courbe de vitesse d’un flux sanguin. LA = LAD : diamètre atrial gauche. LC : longueur du cycle cardiaque. LV : diamètre de la cavité ventriculaire gauche. LVC : circonférence de la cavité ventriculaire gauche. LVD = LVED : diamètre de la cavité ventriculaire gauche. LVEDD et LVESD : diamètre de la cavité ventriculaire gauche en télédiastole et en télésystole respectivement. LVED V et LVESV : volume du ventricule gauche en télédiastole et en télésystole respectivement. LVEF : fraction d’éjection du ventricule gauche. LVET : temps d’éjection du ventricule gauche. LVFW : épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche. LVFW%T : pourcentage d’épaississement de la paroi libre du ventricule gauche. LVI = LVID : diamètre de la cavité ventriculaire gauche. LVPEP : temps de pré-éjection du ventricule gauche. LVPW : épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche. LVSF : fraction de raccourcissement du ventricule gauche. LVW = LVWT : épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche. LVW exc : amplitude du mouvement de la paroi libre du ventricule gauche. MAM : mouvement de l’anneau mitral. MAM % : contribution des fibres longitudinales dans la contraction ventriculaire gauche. M V : vitesse maximale du flux mitral. M VC-M VO : temps entre la fermeture et l’ouverture de la valve mitrale. M V exc : amplitude de l’excursion du feuillet septal de la valve mitrale (distance D-E). PA velocity : vitesse maximale du flux pulmonaire. PEP : temps de pré-éjection. PST : pourcentage d’épaississement du septum interventriculaire. PVG = PWT : épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche. PWVm et M : vitesse moyenne et vitesse maximale de la paroi libre du ventricule gauche (mesurées en mode TM ). R : vitesse maximale de l’onde R du flux veineux pulmonaire. R2 : vitesse maximale du flux veineux pulmonaire rétrograde en fin de systole. RA : diamètre de l’atrium droit. RV = RVD : diamètre de la cavité ventriculaire droite. RVFW : épaisseur de la paroi libre du ventricule droit. RVID : diamètre de la cavité ventriculaire droite. SD : diamètre de la cavité ventriculaire gauche en télésystole. S exc : amplitude du mouvement du septum interventriculaire. 24 SF : fraction de raccourcissement. SIV : épaisseur du septum interventriculaire. SR : strain rate (paramètre de déformation d’un segment myocardique). St : strain (paramètre de déformation d’un segment myocardique). ST : épaisseur du septum interventriculaire. SV : volume d’éjection. TE : temps d’éjection. TM : échocardiographie en mode temps-mouvement. TPE : temps de pré-éjection. TRI : temps de relaxation isovolumique. TV : vitesse maximale du flux tricuspidien. TVC-TVO : temps entre la fermeture et l’ouverture de la valve tricuspide. V : volume de la cavité ventriculaire gauche. Vcf : vitesse de raccourcissement circonférentiel. VD : diamètre de la cavité ventriculaire droite. VE : volume d’éjection. VG : diamètre de la cavité ventriculaire gauche. VTI : aire sous la courbe de vitesse d’un flux sanguin. 2D : échocardiographie en mode bidimensionnel. ∆D : fraction de raccourcissement. %E : pourcentage d’épaississement de la paroi libre du ventricule gauche ou du septum interventriculaire. %E-PVG : pourcentage d’épaississement de la paroi libre du ventricule gauche. %E-SIV : pourcentage d’épaississement du septum interventriculaire. %FS : fraction de raccourcissement. %SYST.THI. : pourcentage d’épaississement du septum interventriculaire ou de la paroi libre du ventricule gauche. 25 26 I N TR O D U C TI O N Depuis son apparition en médecine vétérinaire dans les années 1970, l’échocardiographie a connu d’énormes avancées et est de plus en plus utilisée à des fins diagnostiques. Elle permet une exploration non invasive des différentes structures cardiaques, rendant ainsi possible la recherche d’anomalies morphologiques et fonctionnelles. D’autre part, la taille des cavités et des parois du coeur, celle des gros vaisseaux ainsi que la fonction cardiaque, peuvent être chiffrées de manière à rendre l’interprétation échocardiographique plus objective. Cette analyse quantitative nécessite une comparaison des variables échocardiographiques obtenues pour l’animal examiné à des valeurs usuelles. Or, l’espèce canine présente une hétérogénéité remarquable, dans le poids des individus, leur morphotype, leur utilisation (par exemple les chiens de course, de chasse, de traîneau, de compagnie)… Cette hétérogénéité pourrait se répercuter sur la taille du cœur et sa fonction. L’examen échocardiographique souffre lui-même d’une variabilité liée à l’opérateur, au matériel, à la méthode de mesure... La technique d’examen pourrait donc aussi influencer les valeurs des paramètres échocardiographiques mesurés. Ainsi, de nombreux facteurs, en dehors des affections cardiaques, sont susceptibles de faire varier les valeurs des variables échocardiographiques, qui restent pourtant des valeurs pouvant être considérées comme celles d’un individu normal. Quels sont ces facteurs ? Quelles variations induisent ils ? Dans quelle mesure est-il possible de les maîtriser ? Nous verrons dans une première partie une présentation de la réalisation de l’examen échocardiographique et des différents modes disponibles chez le chien, ainsi que les méthodes de mesure de la taille des cavités et des parois et de la fonction cardiaques. La deuxième partie portera sur les facteurs de variation des valeurs usuelles en échocardiographie, qu’il s’agisse de facteurs intrinsèques à l’animal ou inhérents à la technique d’examen. Nous nous limiterons aux données concernant le chien. 27 28 Pre mière partie : L’échocardiographie chez le chien L’échocardiographie débute toujours par une phase de préparation du matériel et de l’animal, indispensable pour pratiquer cet examen dans de bonnes conditions et donc obtenir des images de qualité. Ensuite, plusieurs modes échocardiographiques seront utilisés successivement : le mode bidimensionnel, le mode temps-mouvement, le mode Doppler et le mode Doppler tissulaire myocardique. Chacun permet d’obtenir des données différentes qui se complètent pour une évaluation globale de la fonction cardiaque. Des techniques plus spécifiques, telles que l’échocardiographie de stress, l’échocardiographie de contraste, l’échocardiographie trans-oesophagienne et l’échocardiographie tridimensionnelle ne sont pas utilisées en routine mais peuvent apporter des informations supplémentaires à celles fournies par l’échocardiographie dite « classique ». I. Les préalables à la réalisation de l’examen échocardiographique A. Connaître l’anatomie et la topographie cardiaques appliquées à l’échocardiographie Afin de réaliser un examen échocardiographique correct, il est nécessaire d’être à même de diriger le plan d’exploration ultrasonore sur les principales structures cardiaques. Pour se faire, il est indispensable de disposer d’un minimum de connaissances d’anatomie mais aussi et surtout de topographie du cœur (Jaudon et Perrot, 1989). a) L’anatomie cardiaque (1) La conformation externe du cœur (figure 1) Le cœur du chien est globuleux avec un apex émoussé (Pierard, 1971 ; M iller, 1979 ; Collin, 2003). Il possède une face gauche, encore appelée face auriculaire et une face droite, appelée face atriale (Collin, 2003). Deux sillons longitudinaux parcourent chacune des faces. Ils constituent les repères externes du septum interventriculaire (Constantinescu, 2005). Le sillon coronaire sépare extérieurement la portion ventriculaire de la portion atriale (Pierard, 1971). 29 Figure 1 : Représenta tion schématique de la conformation ex terne du cœur du chien : la face auriculaire (en haut) et la face atriale (en bas) (d'après Collin, 2003). 30 (2) La structure et la conformation interne du cœur Le cœur est constitué d’un muscle, le myocarde. Sa face externe est recouverte par l’épicarde et sa face interne est tapissée par l’endocarde. L’ensemble du cœur est logé dans une enveloppe fibro-séreuse, le péricarde (Collin, 2003 ; Constantinescu, 2005). Figure 2 : Représentation schéma tique de la conformation interne du coeur gauche (en haut) et du co eur droit (en bas) chez le chien (d'après Collin, 2003). Le cœur est formé de deux parties, droite et gauche, séparées par une cloison complète, le septum cardiaque. Chacune des deux parties du cœur est constituée d’une 31 oreillette, ou atrium, chargée de la réception du sang veineux, et d’un ventricule, chargé de l’expulsion du sang vers les artères. Ces deux cavités communiquent par un orifice atrioventriculaire muni d’une valve. De même, l’orifice reliant le ventricule à l’artère pulmonaire pour le cœur droit et à l’aorte pour le cœur gauche est muni d’une valve (Collin, 2003 ; Constantinescu, 2005). L’extrémité de chaque atrium forme un diverticule appelé auricule. L’atrium droit reçoit le sang provenant des veines caves crâniale et caudale et du sinus coronaire. L’atrium gauche reçoit le sang provenant des veines pulmonaires (Collin, 2003 ; Constantinescu, 2005). Les ventricules sont partagés en deux compartiments : la chambre d’entrée du sang, ou chambre veineuse, située sous l’orifice atrio-ventriculaire, et la chambre de sortie du sang, également appelée chambre de chasse, chambre artérielle ou infundibulum, qui se termine par l’orifice artériel (Collin, 2003 ; Constantinescu, 2005). La valve atrio-ventriculaire droite est nommée valve tricuspide en raison de sa division en trois valvules (ou cuspides ou feuillets). Chez le chien, elle est en réalité bicuspide avec une valvule pariétale et une valvule septale (Collin, 2003 ; Constantinescu, 2005). La valve atrio-ventriculaire gauche est appelée valve bicuspide ou mitrale. Elle est pourvue d’une cuspide septale également appelée grande valvule mitrale, et d’une cuspide pariétale aussi nommée petite valvule mitrale (Collin, 2003 ; Constantinescu, 2005). Le bord libre des cuspides des valves atrio-ventriculaires reçoit l’insertion de nombreux cordages tendineux, attachés d’autre part sur le sommet des muscles papillaires. Ces cordages ont pour rôle d’empêcher la valve de se renverser vers l’atrium pendant la systole ventriculaire (Collin, 2003). La valve pulmonaire est composée des cuspides intermédiaire, droite et gauche. La valve aortique comprend les cuspides septale ou non coronaire, droite ou coronaire droite et gauche ou coronaire gauche. La paroi vasculaire adjacente à chacune de ces valves est bombée vers l’extérieur et forme les sinus de Valsalva (Collin, 2003 ; Constantinescu, 2005). b) La topographie cardiaque Le cœur est situé dans la cavité thoracique, entre les deux lames du médiastin moyen (Pierard, 1971 ; Collin, 2003 ; Constantinescu, 2005). 32 Figure 3 : Vue la téral e gauche du thorax d'un chien matérialisant la projection du cœur sur la paroi costale (d'après Constantinescu, 2005). Le cœur droit est situé crânialement et le cœur gauche caudalement. La base du cœur, sur l’animal en position debout, atteint ou dépasse légèrement le milieu de la hauteur du thorax. Le bord crânial ou ventriculaire droit atteint la 3ème ou la 4ème côte, le bord caudal ou ventriculaire gauche longe la 6ème ou la 7ème côte (Pierard, 1971 ; Collin, 2003). L’axe longitudinal du cœur est orienté obliquement dans le thorax, avec la base en position crânio-dorsale et l’apex en position caudo-ventrale (Pierard, 1971 ; M iller, 1979 ; Collin, 2003). Il forme un angle de 40° avec le sternum (Constantinescu, 2005). Figure 4 : Vue ventrale du thorax d'un chien matérialisant la projection du coeur sur le sternum (d'après Constantinescu, 2005). L’apex du cœur est légèrement dévié à gauche du plan médian et effleure le diaphragme (Pierard, 1971 ; Collin, 2003). La plus grande partie du cœur se situe dans la moitié gauche du thorax, soit environ les 4/7e (Constantinescu, 2005). 33 Toutefois, cette topographie, tout comme la morphologie cardiaque, est sujette à d’importantes variations raciales (Jaudon et Perrot, 1989). Figure 5 : Vue latéral e gauche du thorax d’un chien longiligne (à gauche) et d’un chien bréviligne (à droite), montrant la différence dans la morphologie et la topographie cardiaque (d'après Perrot, 1991). Par exemple, le cœur est pratiquement vertical dans le thorax des chiens longilignes (Pierard, 1971 ; Jaudon et Perrot, 1989). D’autre part, le cœur pathologique peut avoir une topographie très éloignée des repères cités (Le Bobinnec, 1995). Figure 6 : Vue latérale gauche (à gauche) et vue latérale droite (à droite) du thorax d'un chien, avec représ entation des organes intra-thoraciques (d'après Romand, 2002). La partie du coeur non recouv erte par les poumons est de petite taille. Coeur Le cœur est entouré latéralement et dorsalement par les lobes pulmonaires. Il est cependant au contact de la paroi thoracique au niveau de l’incisure cardiaque, sorte d’encoche dans le poumon, plus marquée du côté droit (M iller, 1979). 34 ème Le muscle triceps brachial s’étend au repos jusqu’à une ligne longeant la 5 côte. Le membre antérieur pouvant être déplacé vers l’avant, l’aire cardiaque du chien est facilement explorable (Collin, 2003). c) La position des fenêtres acoustiques (1) La notion de fenêtre acoustique Le terme de fenêtre acoustique est utilisé pour désigner une zone où la pénétration des ultrasons est optimale. Les ultrasons sont réfléchis par les interfaces entre deux structures présentant une forte différence d’impédance acoustique, comprenant souvent du gaz ou un minéral. Ainsi, pour l’exploration cardiaque, les fenêtres acoustiques doivent permettre une interposition minimale des côtes et des poumons (Jaudon et Perrot, 1989 ; Kienle, 1998 ; Nautrup, 2005b). Il existe chez le chien quatre accès au cœur d’importance inégale : deux accès latérau x (droit et gauche) qui fournissent la majorité des coupes, et deux accès sagittaux (rétroxiphoïdien et suprasternal) essentiellement réservés au mode Doppler (Le Bobinnec, 1995). Étant donnée la forte variabilité de la topographie cardiaque chez le chien, la localisation exacte des fenêtres acoustiques varie entre les individus. Sa recherche doit se faire à l’écran, pour repérer une image correcte, et non pas en regardant l’animal (Thomas et al., 1993 ; Le Bobinnec, 1995 ; M artin, 1995 ; Lang, 2006). (2) La fenêtre acoustique parasternale droite Figure 7 : Représentation schématique de la position de la sonde échographique pour l’ex ploration parasternale droite du coeur (d’après Le Bobinnec, 1995). La fenêtre acoustique parasternale droite est située entre le 3ème et le 7ème espace intercostal (le plus souvent entre le 4ème et le 5ème ), entre le sternum et les jonctions chondrocostales (Thomas et al., 1993 ; Kienle, 1998 ; Lang, 2006). D’un point de vue pratique, il s’agit de la zone où le choc précordial est le plus marqué (Le Bobinnec, 1995 ; M artin, 1995 ; Kienle, 1998 ; M aï, 2002a). 35 (3) Les fenêtres acoustiques gauches Deux fenêtres acoustiques sont accessibles sur le côté gauche du thorax. Figure 8 : Représentation schématique de la position de la sonde échographique pour l’ex ploration parasternale gauche crâniale et apicale gauche du coeur (d’après Le Bobinnec, 1995). A = abord apical gauche, B = abord parasternal gau che crânial. L’accès parasternal gauche crânial est situé entre le 3ème et le 4ème espace intercostal, entre le sternum et les jonctions chondro-costales. L’accès gauche caudal ou fenêtre apicale gauche se situe entre le 5ème et le 7ème espace intercostal, le plus près possible du sternum (Thomas et al., 1993 ; Burk, 1996 ; Kienle, 1998 ; M oïse et Fox, 1999 ; Lang, 2006 ). Comme pour le côté droit, cette zone peut être repérée par la palpation du choc précordial (Jaudon et Perrot, 1989 ; Le Bobinnec, 1995 ; M artin, 1995 ; M aï, 2002a). (4) La fenêtre acoustique rétroxiphoïdienne La position rétroxiphoïdienne (ou sous-xiphoïdienne ou sous-costale) profite de la fenêtre acoustique offerte par le foie, qui est presque en contact avec l’apex cardiaque à travers le diaphragme (M aï, 2002a). L’utilisation d’une sonde basse fréquence est alors indispensable car la profondeur d’exploration est importante (Chetboul et al., 1999). Figure 9 : Représentation schématique de la position de la sonde échographique pour l’ex ploration rétrox iphoïdienne du coeur (d’après Le Bobinnec, 1995). 36 Pour accéder à cette fenêtre, la sonde est appuyée fermement sous l’appendice xiphoïde, légèrement à gauche de la prolongation fictive de la ligne blanche, et orientée crânialement. Le chien doit être placé en décubitus dorsal pour obtenir une bonne stabilité ; les animaux très calmes peuvent être examinés debout. Cet accès sert essentiellement à l’enregistrement du flux Doppler aortique, la racine de l’aorte étant ainsi parfaitement alignée avec le faisceau ultrasonore. Toutefois, il nécessite que l’animal soit à la fois mince, docile et non dyspnéique (Chetboul et al., 1999). En mode bidimensionnel, les rayons étant parallèles aux structures étudiées, les images obtenues ne sont jamais de bonne qualité (Le Bobinnec, 1995 ; M artin, 1995). (5) La fenêtre acoustique suprasternale Figure 10 : Représentation schématique de la position de la sonde échographique pour l’ex ploration suprasternale du coeur (d’après Le Bobinnec, 1995). L’échocardiographie avec accès suprasternal se pratique sur un chien debout en appuyant fermement la sonde dans le creux de l’entrée de la poitrine (Le Bobinnec, 1995). Chez la plupart des chiens, l’interférence pulmonaire est trop importante pour obtenir des images de bonne qualité (Thomas et al., 1993). B. Préparer le matériel La préparation du matériel consiste à choisir une sonde échographique (ou transducteur) de fréquence adéquate, et à préparer l’enregistrement d’un électrocardiogramme (ECG), de manière à permettre l’obtention d’images de bonne qualité, correctement identifiées et pour lesquelles le tracé ECG est bien visible, ce qui est indispensable à une interprétation correcte des résultats obtenus. 1. Le choix de la sonde échographique En échocardiographie, la sonde doit être de petite taille puisqu’elle est placée dans les espaces intercostaux. Un mode de balayage sectoriel est alors indispensable : la sonde balaie un secteur angulaire à partir d’un point de contact cutané réduit (Le Bobinnec, 1995 ; Lang, 2006). La plupart des sondes sectorielles sont mécaniques. Elles contiennent de 1 à 8 cristaux 37 piézo-électriques auxquels un moteur impose un mouvement de rotation ou d’oscillation. La fréquence de rotation/oscillation des cristaux doit être suffisament importante pour permettre une bonne visualisation des mouvements des structures cardiaques. Ces sondes sont légèrement bruyantes et vibratiles, ce qui inquiète parfois les animaux anxieux. Les sondes électroniques sont constituées de plusieurs cristaux miniaturisés disposés de façon à produire une coupe sectorielle lorsqu’ils subissent une impulsion. La stimulation de ces cristaux doit suivre des séquences ou phases. Les transducteurs électroniques sont petits, silencieux, d’excellente résolution mais sont plus coûteux que les transducteurs mécaniques (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et al., 1999 ; Nautrup 2005a). Les paramètres intrinsèques au transducteur déterminent une grande partie de la qualité de l’image échographique (Chetboul et al., 1999). Il importe aussi de prendre en considération le choix de la fréquence de la sonde. Plus la fréquence est élevée plus la résolution est bonne. Cet avantage est cependant obtenu au détriment de la profondeur de pénétration des ultrasons dans le milieu (Le Bobinnec, 1995 ; Kienle, 1998 ; Chetboul et al., 1999 ; Ware, 2007). Le choix de la fréquence adéquate se fera en fonction de la taille de l’animal (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et al., 1999) et du mode utilisé. Tableau 1 : Fréquence de la sonde échographique adaptée à la taille du chien ex ploré (d’après Le Bobinnec, 1995, modifiée). Chiots nouveaux-nés Chiots 1-2 kg Chiens de races naines 1-5 kg Chiens de races moyennes 5-15 kg Chiens de grandes races 15-35 kg Chiens de races géantes 35-70 kg 10 MHz 7,5 MHz 5 MHz 3 ou 3,5 MHz 2 ou 2,5 MHz 2. L’enregistrement d’un électrocardiogramme L’enregistrement d’un ECG simultanément à la réalisation de l’examen échocardiographique est indispensable pour disposer d’un repère temporel (M artin, 1995 ; Côté, 2005). La plupart du temps, le moment du cycle cardiaque auquel correspond l’image visualisée est représenté par un curseur ou par la fin du tracé ECG. C. Préparer le chien Tout comme la préparation du matériel, la préparation de l’animal joue sur la qualit é des images échographiques enregistrées. Celle-ci est toujours moins bonne pour des chiens brévilignes (bouledogue) ou à peau épaisse (sharpeï), lors d’obésité, de polypnée thermique, de densification pulmonaire (broncho-pneumonie), après une thoracotomie ou une ponction pleurale. La définition de l’image est meilleure chez les chiens longilignes, maigres et à fonction respiratoire normale (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et al., 1999). 38 1. L’utilisation d’une contention chimique L’échographie est un examen non invasif, donc a priori aucune contention chimique n’est nécessaire. Toutefois, certaines situations peuvent nécessiter l’emploi d’une sédation : les chiens très indociles ou agressifs, les échographies avec techniques spéciales nécessitant une immobilité absolue, les échographies invasives comme l’échocardiographie transoesophagienne (Le Bobinnec, 1995). Le choix du produit anesthésique utilisé doit être guidé en premier lieu par l’état clinique de l’animal et tenir compte de l’affection cardiaque suspectée. 2. La tonte des zones d’examen Les poils constituant une structure peu conductrice, en raison de l’air qu’ils retiennent, il est nécessaire de les éliminer. Une tonte est réalisée sur quelques cm² seulement, dans la zone des fenêtres acoustiques (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et Pouchelon, 1995 ; Chetboul et al., 1999 ; Lang, 2006). Dans le cas de poils longs ou mi-longs, il est possible de mouiller la fourrure avec une compresse imbibée d’eau et de dégager les poils en les coiffant de façon centrifuge (Le Bobinnec, 1995). L’application généreuse de gel sur le site échographique achève la phase de préparation de l’animal (Chetboul et al., 1999). Elle améliore le contact de la sonde avec la peau en éliminant l’air s’intercalant entre elles (Chetboul et Pouchelon, 1995 ; Ware, 2007). 3. La position du chien La position de l’animal au cours de l’examen échocardiographique dépend essentiellement du mode choisi et de l’abord recherché. Le tableau 2 résume l’intérêt des positions possibles en fonction de ces paramètres (Le Bobinnec, 1995). Tableau 2 : Intérêt des différentes positions de l’animal échocardiographique utilisé (d’après Le Bobinnec, 1995). Couché Debout Position Sur les 4 membres Sur les 2 postérieurs Décubitus latéral droit Décubitus latéral gauche Décubitus dorsal ex aminé en fonction du mode Mode échocardiographique Temps-mouvement Doppler Possible avec chiens Souvent la plus simple Possible avec calmes (y compris et la meilleure des animaux calmes accès sous-costal) positions mais peu stable Améliore la qualité À éviter (peu stable) À éviter (peu stable) des accès Bidimensionnel Accès droit La position de référence Accès droit stable Accès gauche Peu d’intérêt Accès gauche stable Sans intérêt Sans intérêt Accès sous-costal stable 39 La position debout procure une fenêtre échographique satisfaisante. La surface explorée peut être augmentée par deux moyens (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et Pouchelon, 1995 ; Chetboul et al., 1999) : • En avançant légèrement le membre antérieur du chien côté opérateur vers l’avant, sinon la pointe du coude masque le plus souvent la fenêtre idéale. • En courbant l’encolure et la tête de l’animal du côté opposé à celui du manipulateur : la légère traction induite ouvre ainsi les espaces intercostaux. Cette position est mieux acceptée par le chien que le décubitus latéral, lors de dyspnée ou chez les animaux anxieux (Chetboul et al., 1999 ; Nautrup, 2005b ; Côté, 2005). Figure 11 : Chien en décubitus latéral gauche sur une table d’échocardiographie (Service de médecine (cardiologie) ENVL). La table fenestrée p ermet d e positionner la sonde échographique sur le thorax d e façon à réduire l'interférence pulmonaire. Le décubitus latéral est parfois obligatoire, par exemple face à un chien agressif ou abattu. La compression du tissu pulmonaire du côté du décubitus favorise une ventilation par le poumon controlatéral, gênant considérablement l’accès au cœur. Ceci impose donc d’avoir recours à une table à trou (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et al., 1999) : l’animal est positionné en décubitus latéral, la fenêtre acoustique au niveau du trou, avec la sonde placée par dessous sur la paroi thoracique (figure 11). Un avantage de cette méthode réside dans le fait que le cœur est déporté vers la paroi thoracique, l’interférence des poumons est ainsi réduite (M artin, 1995 ; Nautrup, 2005b ; Lang, 2006) et la zone de contact avec la paroi thoracique est plus grande (Kienle, 1998 ; Côté, 2005). Le décubitus sternal est parfois utilisé, mais certaines images sont alors difficiles à obtenir (Boon, 1998). En pratique, la position est souvent choisie en fonction des habitudes du manipulateur et de la possibilité de disposer ou non d’une table fenestrée (Chetboul et al., 1999). 40 En résumé : La première étape de l’examen échocardiographique consiste à préparer le matériel nécessaire. Une sonde à balayage sectoriel sera utilisée, avec une fréquence adaptée au format de l’animal et au mode choisi. Il faut également mettre à disposition l’ensemble des éléments permettant l’enregistrement d’un électrocardiogramme. Ensuite, les zones d’exploration cardiaque seront tondues. Les fenêtres acoustiques couramment utilisées sont la fenêtre parasternale droite et les deux fenêtres gauches. Dans la mesure du possible, l’usage de tranquillisant sera évité. Vient alors le choix de la position de l’animal. Cette position dépend de l’examen réalisé, mais elle doit surtout convenir au chien ainsi qu’à l’échocardiographiste. Une fois l’animal positionné confortablement, du gel est appliqué sur la première fenêtre acoustique utilisée et les premières coupes peuvent alors être imagées. A partir de ces premières coupes, et tout au long de l’examen, l’échographe doit être réglé pour optimiser la qualité des images obtenues. Toutes ces étapes sont indispensables pour obtenir des échocardiogrammes de bonne qualité, ce qui est nécessaire à une bonne analyse qualitative et à une prise de mesure correcte. II. L’examen échocardiographique en mode bidimensionnel A. Le principe et les intérêts du mode bidimensionnel L’échocardiographie en mode bidimensionnel (2D ou BD), également appelée échocardiographie temps réel, est l’exploration non invasive des structures cardiaques par un faisceau plan d’ultrasons (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et al., 1999). Elle permet de réaliser de véritables coupes anatomiques du cœur (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et al., 1999) : cet examen est parfois dénommé échotomographie. Les mouvements des structures cardiaques sont ainsi visualisés en temps réel et en deux dimensions (Chetboul et al., 1999). M ais l’image peut être « gelée » à tout moment, afin de réaliser des instantanées à différentes phases du cycle cardiaque (Jaudon et Perrot, 1989). Pour obtenir les meilleures images échographiques 2D, le faisceau ultrasonore doit être perpendiculaire aux structures examinées, de façon à augmenter le pourcentage d’ultrasons réfléchis par rapport à ceux qui sont réfractés (De M adron, 1983a ; Chetboul et al., 1999). 41 L’apport de l’échocardiographie en mode 2D est multiple (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002a) : • Visualisation des structures cardiaques en deux dimensions, avec possibilité d’établir un diagnostic et de localiser une anomalie morphologique. • Appréciation qualitative de la contractilité cardiaque, grâce à la visualisation des mouvements des structures cardiaques en temps réel (l’appréciation quantitative se faisant préférentiellement en mode temps-mouvement). • Évaluation chiffrée de la taille de certaines structures cardiaques. • Guide pour placer l’axe de tir des ultrasons en modes tempsmouvement et Doppler, le positionnement précis dans un plan ne pouvant pas se faire sans avoir obtenu une image 2D au préalable. B. La description des coupes obtenues en mode bidimensionnel L’examen échocardiographique en mode 2D débute toujours par l’abord parasternal droit, se poursuit ensuite par l’abord apical gauche et enfin se termine par l’abord parasternal gauche crânial (Kienle, 1998). 1. La standardisation de l’examen échocardiographique en mode bidimensionnel Les images et les mesures fournies par un praticien doivent être interprétables et reproductibles par un opérateur étranger ; leur obtention doit ainsi obéir à des règles fixes (Haroutunian, 1995). Le groupe spécialisé en cardiologie du Collège Vétérinaire Américain de M édecine Interne a créé un comité d’échocardiographie, composé d’échocardiographistes vétérinaires expérimentés, dans le but de fournir des recommandations sur l’orientation des plans de coupe en échocardiographie 2D et sur la nomenclature utilisée. Ces recommandations permettent ainsi de standardiser cet examen. Elles sont largement inspirées de celles qui sont publiées chez l’homme. Elles sont valables pour la plupart des chiens, toutefois, en raison de la forte variabilité individuelle existant dans cette espèce, il est nécessaire d’ajuster la position de la sonde et l’orientation du plan d’ultrasons pour obtenir une image optimale des différentes structures cardiaques (Thomas et al., 1993). 42 Figure 12 : Représentation schématique de la position du plan d'ultrasons pour obtenir des coupes grand ax e (à gauche) et petit ax e (à droite) du coeur (d’après Boon, 1998). Deux types de coupes sont utilisés (Thomas et al., 1993 ; Chetboul et al., 1999) : • • Les coupes grand axe ou longitudinales, qui coupent le cœur dans son grand axe, c'està-dire l’axe parallèle aux septa cardiaques, reliant la base du cœur à sa pointe. Les coupes petit axe ou transvervales, qui coupent le cœur perpendiculairement à son grand axe. Elles s’obtiennent en tournant le transducteur de 90° par rapport à l’orientation utilisée pour obtenir une coupe grand axe. Pour chaque fenêtre acoustique, plusieurs coupes peuvent être obtenues. Le nom donné à une coupe inclut la localisation de la sonde sur le thorax (parasternale droite, parasternale gauche crâniale ou apicale gauche…), l’orientation du plan d’ultrasons en fonction de l’axe du cœur (grand axe, petit axe, oblique) et des spécifications sur la région imagée (la présence de muscles papillaires, de la valve mitrale, le nombre de cavités visibles…) (Thomas et al., 1993 ; Lang, 2006). Par convention, la base du cœur ou sa partie crâniale doit apparaître à droite sur l’écran de l’échographe. Pour cela, il est recommandé de placer une marque sur le côté de la sonde, qui indique la région qui sera visualisée à droite sur l’écran. Cette marque doit toujours être pointée vers la base du cœur ou la tête du chien examiné. Les coupes apicales gauches 4 et 5 cavités sont les seules exceptions à cette règle. Les structures échogènes les plus proches de la sonde sont situées en haut de l’écran, les plus éloignées en bas (Thomas et al., 1993). 2. Les coupes obtenues par incidence parasternale droite a) Les coupes grand axe (figure 13) Deux coupes grand axe sont obtenues à partir de la fenêtre parasternale droite : la coupe grand axe 4 cavités, puis, par une légère rotation de la sonde dans le sens horaire, la coupe grand axe 5 cavités (Thomas et al., 1993). 43 RV = ventricule droit, TV = valve tricuspide, RA = atrium droit, VS = septum interventriculaire, LV = ventricule gauche, PM = muscle papillaire, CH = cordages tendineux, LVW = paroi libre du ventricule gauche, MV = valve mitrale, LA = atrium gauche, LC = feuillet coronaire gauche de la valve aortique, RPA = artère pulmonaire droite, AO = aorte, P = péricarde, AV = valve aortique. Figure 13 : Représentation schématique de l’orientation du plan d'ultrasons et de l'image échocardiographique obtenue pour les coupes parasternales droites grand axe 4 et 5 cavités (à gauche, d’après Thomas et al., 1993). Les échocardiogrammes correspondants apparaissent à droite (Service de médecine (cardiologie) ENVL). 44 (1) La coupe parasternale droite grand axe 4 cavités Le faisceau ultrasonore est perpendiculaire au septum interventriculaire (M aï, 2002a). Cette coupe permet la visualisation du ventricule gauche séparé de l’atrium gauche par la valve mitrale, ainsi que du ventricule droit séparé de l’atrium droit par la valve tricuspide. Les septa interventriculaire et interatrial sont également apparents (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002a). (2) La coupe parasternale droite grand axe 5 cavités Le terme de « 5 cavités » est en réalité impropre, la cinquième cavité correspondant à l’aorte. Le faisceau est toujours perpendiculaire au septum interventriculaire mais moins vertical (M aï, 2002a). En plus des éléments présents sur la coupe grand axe 4 cavités, la chambre de chasse du ventricule gauche est imagée et l’aorte apparaît entre l’atrium droit et l’atrium gauche. Une ou deux des sigmoïdes aortiques sont visibles, la sigmoïde gauche étant toujours la plus apparente (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et al., 1999). L’aorte et l’atrium gauche n’étant pas dans un même plan chez le chien, seule la partie la plus postérieure de l’atrium gauche est représentée (Chetboul et Pouchelon, 1995). b) Les coupes petit axe (figures 14 et 15) Cinq niveaux de coupe, étagés depuis l’apex vers la base du cœur, sont classiquement définis. Le passage d’une coupe à l’autre s’effectue en obliquant le faisceau ultrasonore en direction crânio-dorsale (Thomas et al., 1993 ; M aï, 2002a). (1) La coupe parasternale droite petit axe apicale Le myocarde est largement prédominant. La cavité ventriculaire gauche, de forme ronde, et plus encore celle du ventricule droit, ont une taille réduite par rapport à l’épaisseur du myocarde (Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002a). (2) La coupe parasternale droite petit axe trans-papillaire La cavité ventriculaire gauche adopte une forme en champignon, en raison de la présence des muscles papillaires antérieur et postérieur. Le ventricule droit a une forme de croissant étiré (Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002a). (3) La coupe parasternale droite petit axe transventriculaire La cavité du ventricule gauche devient un peu plus circulaire, en raison d’un effacement progressif des muscles papillaires. Les cordages tendineux apparaissent au sein de la cavité ventriculaire gauche (Chetboul et al., 1999). Ils forment des images nodulaires hyperéchogènes (M aï, 2002a). Le ventricule droit, sous forme de croissant, est visible au dessus du ventricule gauche (Chetboul et al., 1999). 45 46 A. Coupe parasternale droite petit axe apicale ; B. Coupe parasternale droite petit axe t rans-papillaire ; C. Coupe parasternale droite petit axe trans-ventricul aire. RV = ventricule droit, LV = ventricule gauche, CH = cordages tendineux ; PPM = muscle papillaire postérieur, APM = muscle papillaire antérieur. Figure 14 : Représentation schématique de l'orientation du plan d'ultrasons et de l’image échocardiographique obtenue pour les coupes parasternales droites petit axe apicale, trans-papillaire et trans-ventri culaire (à droite, d’après Thomas et al., 1993, modifié). Les échocardiogrammes correspondants apparaissent à gauche (Service de médecine (cardiologie) ENVL). D. Coupe parasternale droite petit axe trans-mitrale ; E. Coupe parasternale droite petit axe trans -aortique ; F. Coupe parasternale droite petit axe au niveau des artères pulmonaires. PMV = feuillet pariétal de l a valve mitral e, AMV = feuillet septal de l a valve mitrale, LVO = chambre de chasse du ventricule gauche, RVO = RVOT = chambre de chasse du ventricul e droit, PM = muscles papillaires, TV = valve tricuspide, RV = ventricul e droit, LA = atrium gauche, LAu = auricule gauche, LC = feuillet coronaire gauche de la valve aortique, RC = feuillet coronaire droit de la valve aortique, NC = feuillet non coronaire de la valve aortique, PV = valve pulmonaire, RA = atrium droit, RAu = auricule droit, CaVC = veine cave caudal e, PA = artère pulmonaire, RPA = artère pulmonaire droite, LPA = artère pulmonaire gauche, AO = aorte. 47 Figure 15 : Représentation schématique de l'orientation du plan d'ultrasons et de l’image échocardiographique obtenue pour les coupes parasternales droites petit axe trans-mitral e, trans-aortique et au niveau des artères pulmonaires (à gauche, d’après Thomas et al., 1993, modifié). Les échocardiogrammes correspondants apparaissent à droite (Service de médecine (cardiologie) ENVL). (4) La coupe parasternale droite petit axe trans-mitrale La valve mitrale se situe au centre de la cavité du ventricule gauche. Elle prend l’aspect d’une « bouche de poisson » qui s’ouvre en diastole et se ferme en systole (Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002a). Le feuillet le plus proche de la sonde est le feuillet septal et le feuillet le plus éloigné est le feuillet pariétal. Une partie des chambres de chasse ventriculaires gauche et droite est visible. Des muscles papillaires peuvent également être observés dans le ventricule droit (M aï, 2002a). (5) La coupe parasternale droite petit axe trans-aortique La racine de l’aorte se trouve au centre de cette coupe. Les sigmoïdes dessinent un « Y » renversé lors de leur fermeture en diastole. Sur la partie basse de l’image, l’atrium gauche apparaît avec, sur la gauche, une partie de l’atrium droit. Au dessus de l’aorte se trouve le ventricule droit qui s’enroule autour de l’artère et s’achève par la chambre de chasse, puis le départ du tronc pulmonaire (Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002a). (6) La coupe parasternale droite petit axe au niveau des artères pulmonaires L’opérateur, en accentuant l’angulation dorsalement et avec une rotation légère de la sonde, peut dérouler le tronc pulmonaire et visualiser les sigmoïdes puis la bifurcation du tronc pulmonaire, avec les deux artères pulmonaires droite et gauche (Kienle, 1998 ; Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002a). 3. Les coupes obtenues par incidence gauche a) Les coupes apicales gauches En orientant le faisceau ultrasonore parallèlement au grand axe du cœur, quatre coupes peuvent être enregistrées : la coupe apicale 4 cavités, la coupe apicale 5 cavités et les coupes apicales 2 cavités, trans-mitrale et trans-aortique (Thomas et al., 1993). (1) Les coupes apicales gauches 4 et 5 cavités (figure 16) Ces coupes imagent les ventricules en haut de l’écran et les atria en bas, le cœur gauche étant à droite et le cœur droit à gauche (Thomas et al., 1993). Sur la coupe 4 cavités, les deux ventricules et les deux atria sont bien visibles simultanément. En modifiant l’orientation du transducteur, la chambre de chasse du ventricule gauche et l’aorte apparaissent à l’écran : il s’agit de la coupe apicale 5 cavités (Le Bobinnec, 1995 ; M aï, 2002a). 48 RV = ventricule droit, LV = ventricule gauche, RA = atrium droit, LA = atrium gauche, AS = septum interatrial, AO = aorte, MV = valve mitrale, AV = valve aortique. Figure 16 : Représ entation schématique de l'orientation du plan d'ultrasons et de l’image échocardiographique obtenue pour les coupes apicales gauches 4 et 5 cavités (à gauche, d’après Thomas et al., 1993). Les échocardiogrammes correspondants apparaissent à droite (Service de médecine (cardiologie) ENVL). 49 (2) Les coupes apicales gauches 2 cavités, trans-mitrale et trans-aortique Figure 17 : Représenta tion schématique de l'orientation du plan d'ultrasons (à gauche) et de l'imag e échocardiographique obtenue (à droite) pour les coupes apicales gauches deux cavités trans-mitral e et trans-aortique (d’après Thomas et al., 1993). LV = ventricule gau che, PMV = feuillet pariétal de l a valve mitral e, AMV = feuillet septal de la v alve mitrale, LA = atrium gauche, LAu = auricule gauche, NC = feuillet non coronaire de la valve ao rtique, RC = feuillet coronaire droit de la valve aortique, AO = aorte, RVO = chambre de chasse du ventricule droit. Sur la coupe apicale gauche 2 cavités trans-mitrale seuls l’atrium gauche, la valve mitrale et le ventricule gauche sont visibles (Le Bobinnec, 1995 ; Kienle, 1998 ; M aï, 2002a). Une légère rotation de la sonde permet l’obtention de la coupe apicale gauche 2 cavités trans-aortique. Le ventricule gauche et sa chambre de chasse, la valve aortique et la racine aortique sont alors visualisés dans leur grand axe (Kienle, 1998 ; Le Bobinnec, 1995). b) Les coupes parasternales gauches crâniales ou basales (1) Les coupes parasternales gauches crâniales grand axe Trois coupes peuvent être obtenues : une coupe trans-aortique, une coupe trans-atriale droite et une coupe trans-pulmonaire. Ces coupes sont parfois dénommées coupe parasternale gauche crâniale grand axe 1, 2, 3 respectivement. 50 Figure 18 : Représentation schématique de l'orientation du plan d'ultrasons (à gauche) et de l’image échocardiographique obtenue (à droite) pour les coupes parasternales gauches crâniales grand ax e transmitrale, trans-atriale droite et trans-pulmonaire (d’après Thomas et al., 1993). L’échocardiogramme d’une coupe parasternale gauche crâniale grand ax e trans-atriale droite en systole apparaît en bas (Service de médecine (cardiologie) ENVL). RVO = chambre d e ch asse du ventri cule droit, PV = valv e pulmonaire, LV = vent ricule g auch e, RC = feuillet coronaire droit de l a valve aortique, NC = feuillet non co ronaire de la v alve aortique, AO = aort e, LA = atrium gauche, RV = ventricule droit, RA = atrium droit, CaVC = veine cave caudal e, RAu = auricule droit, PA = artère pulmonaire. 51 (a) La coupe parasternale gauche crâniale grand axe transaortique En orientant le plan d’ultrasons parallèlement au grand axe du cœur, une première coupe permet la visualisation de la chambre de chasse du ventricule gauche, de la valve aortique et de l’aorte ascendante. Cette coupe est similaire à la coupe apicale gauche 2 cavités trans-aortique (Thomas et al., 1993 ; Kienle, 1998). Parfois l’infundibulum pulmonaire et la valve pulmonaire sont également imagées (Le Bobinnec, 1995). (b) La coupe parasternale gauche crâniale grand axe transatriale droite Incliner le plan ultrasonore ventralement à l’aorte offre la meilleure visualisation du cœur droit : atrium et auricule droits, valve tricuspide, chambre d’entrée du sang du ventricule droit, et même, chez certains chiens, la veine cave caudale (Thomas et al., 1993 ; Le Bobinnec, 1995 ; Kienle, 1998). (c) La coupe parasternale gauche crâniale grand axe transpulmonaire En inclinant le plan ultrasonore dorsalement à l’aorte, une vue longitudinale de l’infundibulum pulmonaire, de la valve pulmonaire et du tronc pulmonaire est enregistrée (Thomas et al., 1993 ; Le Bobinnec, 1995 ; Kienle, 1998). (2) La coupe parasternale gauche crâniale petit axe Cette coupe est obtenue par rotation de la sonde de 90°, dans le sens horaire, à partir d’une coupe parasternale gauche crâniale grand axe trans-aortique. Figure 19 : Représentation schématique de l'orientation du plan d’ultrasons et de l'image échocardiographique obtenue pour une coupe parasternale gauche crâniale petit ax e (à gauche, d’après Thomas et al., 1993). L’échocardiogramme correspondant, en diastole, apparaît à droite (Service de médecine (ca rdiologie) ENVL). RA = atrium droit, TV = valve tricuspide, RV = ventricule d roit, PV = valve pulmonaire, PA = artère pulmonaire, RC = feuillet coronaire droit de la valve aortique, LC = feuillet coronaire gauch e de la valve aortique, NC = feuillet non coronaire de la valve aortique. 52 Le cœur droit est enroulé autour de l’aorte, cette dernière étant coupée transversalement. La chambre d’entrée du sang du ventricule droit est à gauche de l’image, la chambre de chasse et l’artère pulmonaire sont à droite. Cette coupe est proche de la coupe parasternale droite petit axe trans-aortique (Thomas et al., 1993 ; Kienle, 1998). C. L’analyse quantitative de l’échocardiographie en mode bidimensionnel La mesure des dimensions cavitaires et pariétales du cœur est préférentiellement réalisée à partir du mode temps-mouvement. En effet, étant donné le taux élevé de renouvellement des images en mode temps-mouvement, les limites des structures cardiaques sont mieux définies et la position d’un « évènement » dans le temps est plus précise qu’en mode 2D (Jaudon et Perrot, 1989 ; Kienle, 1998 ; Ware, 2007). Toutefois, le mode 2D est parfois souhaitable, lorsque l’axe de tir TM ne peut pas être placé correctement dans une région donnée, par exemple lors d’hypertrophie localisée ou lors de cardiopathies avec remaniements morphologiques importants (Jaudon et Perrot, 1989 ; Boon, 1998 ; Ware, 2007). 1. Les recommandations préalables à la réalisation de mesures en mode bidimensionnel L’échocardiogramme est caractérisé par des lignes plus ou moins épaisses représentant chaque interface acoustique. Le bord le plus près du transducteur est appelé bord d’attaque, le bord le plus éloigné du transducteur est nommé bord de fuite (Jaudon et Perrot, 1989). Les images échocardiographiques sont gelées soit en fin de diastole, c'est-à-dire juste avant la fermeture de la valve mitrale, soit en fin de systole, c'est-à-dire juste avant l’ouverture de la valve mitrale (O’Grady et al., 1986 ; Boon, 1998). Les mesures peuvent être effectuées verticalement ou horizontalement sur l’écran. La résolution axiale étant intrinsèquement meilleure que la résolution latérale, les mesures axiales seront plus précises que les mesures latérales (Jaudon et Perrot, 1989). Il faut s’assurer que le faisceau ultrasonore coupe les différentes structures perpendiculairement et non pas obliquement, ce qui conduirait à d’importantes surestimations des dimensions évaluées (Côté, 2005). 53 2. La mesure des dimensions de la cavité ventriculaire gauche a) La mesure du diamètre de la cavité ventriculaire gauche (1) À partir d’une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités Le diamètre télésystolique et télédiastolique de la cavité ventriculaire gauche est évalué à partir d’une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités (Boon, 1998). Figure 20 : Représentation de l’ax e sur lequel sont mesurés le diamètre de la cavité ventriculaire gauche et les épaisseurs du septum interventriculaire et de la paroi libre du ventricule gauche, à partir d’une coupe parasternale droite grand ax e 5 cavités (Service de médecine (cardiologie) ENVL). VG = ventricule gauche, AO = aorte, AG = atrium gauche, VD = ventricule droit. La mesure se fait sur une ligne perpendiculaire au septum interventriculaire et à la paroi libre du ventricule gauche, et passant à l’extrémité des valvules mitrales en position ouverte. Il s’agit de la distance entre le bord de fuite du côté gauche du septum interventriculaire et le bord d’attaque de la paroi libre du ventricule gauche (Boon, 1998). (2) À partir d’une coupe parasternale droite petit axe transventriculaire Il est possible d’évaluer le diamètre de la cavité ventriculaire gauche, en télésystole et en télédiastole, à partir d’une coupe parasternale droite petit axe au niveau des cordages tendineux. 54 Figure 21 : Représ entation de l’ax e sur lequel sont mesurés le diamètre de la cavité ventriculaire gauche, les épaisseurs du septum interventriculaire et de la paroi libre du ventricule gauche, à partir d’une coupe parasternale droite petit ax e au niveau des cordages tendineux (d’après Boon, 1998). RV = ventricule droit, IVS = septum interventriculaire, LV = ventricule gauche, LVW = paroi libre du ventricule gauche. Les points entre lesquels cette mesure est réalisée se trouvent sur une ligne traversant perpendiculairement le septum interventriculaire et la paroi libre du ventricule gauche, de manière à séparer le ventricule en deux moitiés identiques. Cette ligne est perpendiculaire à celle reliant les cordages tendineux, de chaque côté de l’image échocardiographique. Le premier point est sur le bord de fuite du septum interventriculaire du côté du ventricule gauche, le deuxième sur le bord d’attaque de la paroi libre du ventricule gauche (O’Grady et al., 1986 ; Boon, 1998). b) La mesure de la longueur de la cavité ventriculaire gauche Cette longueur n’a pas d’équivalent en mode temps-mouvement. (1) À partir d’une coupe parasternale droite grand axe 4 cavités La longueur de la cavité ventriculaire gauche, en télédiastole et en télésystole, peut être obtenue à partir d’une coupe parasternale droite grand axe 4 cavités. 55 Figure 22 : Représentation des ax es sur lesquels sont mesurées la longueur de la cavité ventriculaire gauche et les dimensions de l'atrium gauche, à partir d’une coupe parasternale droite grand ax e 4 cavités (d’après Boon, 1998). RV = ventricule droit, TV = valve tricuspide, RA = atrium droit, IVS = septum interventriculaire, LV = ventricule gauch e, MV = valve mitrale, LA = atrium gauche, LVW = paroi libre du ventricule gauche. Une première ligne joint les deux bords de l’anneau mitral. La longueur du ventricule gauche est alors mesurée le long d’une deuxième ligne reliant le milieu de la première à l’apex cardiaque (O’Grady et al., 1986 ; Boon, 1998). (2) À partir d’une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités modifiée Une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités modifiée, pour que l’atrium gauche et la valve mitrale soient tout juste visibles et qu’une partie de l’aorte ascendante apparaisse, peut aussi être utilisée. 56 Figure 23 : Représenta tion des ax es sur lesquels est mesurée la longueur de la cavité ventri culaire gauche à partir d’une coupe parasternale droite grand ax e 5 cavités modifiée (d’après Boon, 1998). RV = ventricule droit, TV = valve tricuspide, RA = atrium droit, IVS = septum interventriculaire, LV = ventricule gauch e, AO = aorte, LA = atrium gauche, LVW = paroi libre du ventricule gauche. La longueur de la cavité ventriculaire gauche est alors mesurée le long d’une ligne allant de l’apex cardiaque au milieu d’une deuxième ligne longeant l’anneau aortique du côté ventriculaire ou au point de jonction entre la valve mitrale et la valve aortique (O’Grady et al., 1986 ; Boon, 1998). (3) À partir d’une coupe apicale gauche 4 cavités La longueur de la cavité ventriculaire gauche peut être évaluée sur une coupe apicale gauche 4 cavités. 57 Figure 24 : Représ entation de l’ax e sur lequel est mesurée la longueur de la cavité ventriculaire gauche à partir d’une coupe apicale gauche 4 cavités (d’après Boon, 1998). RV = ventricule droit, TV = valve tricuspide, RA = atrium droit, IVS = septum interventriculaire, IAS = septum interatrial, LV = ventricule gauche, MV = valve mitrale, LA = atrium gauche. Elle correspond alors à la distance entre l’apex cardiaque et le milieu d’une ligne joignant les deux côtés de l’anneau mitral (Boon, 1998). 3. La mesure de l’épaisseur du septum interventriculaire et de la paroi libre du ventricule gauche Les épaisseurs du septum interventriculaire et de la paroi libre du ventricule gauche, en télédiastole et en télésystole, sont évaluées le long des mêmes lignes que celles permettant de mesurer le diamètre du ventricule gauche (figures 20 et 21) ; du bord de fuite de l’endocarde du côté du ventricule droit au bord de fuite de l’endocarde du côté du ventricule gauche pour le septum, du bord d’attaque de l’endocarde de la paroi libre du ventricule gauche au bord d’attaque du péricarde pour la paroi libre du ventricule gauche (O’Grady et al., 1986 ; Boon, 1998). 4. La mesure du diamètre de l’aorte et de l’atrium gauche a) La mesure des diamètres aortique et atrial gauche à partir d’une coupe parasternale droite petit axe trans-aortique Les diamètres de l’aorte et de l’atrium gauche peuvent être déterminés sur une coupe parasternale droite petit axe au niveau de la valve aortique, gelée en télésystole. 58 Figure 25 : Représenta tion des ax es sur lesquels sont mesurés les diamètres de l'atrium gauche et de l'aorte, à partir d’une coupe parasternale droite petit ax e au niveau de la valve aortique, gelée en télésystole (Service de médecine (ca rdiologie) ENVL). AO = aorte, LA = atrium gauche. Le diamètre de l’aorte est alors mesuré le long de la commissure entre les feuillets non coronaire et coronaire droit de la valve aortique, juste après la fermeture de cette valve. Le diamètre de l’atrium gauche se mesure sur la même image, dans le prolongement d’une ligne passant par la commissure entre les feuillets non coronaire et coronaire gauche de la valve aortique (Rishniw et Erb, 2000) (figure 25 à gauche). Certains auteurs mesurent les diamètres aortique et atrial sur une même ligne, longeant la commissure entre les feuillets non coronaire et coronaire gauche de la valve aortique (Hansson et al., 2002) (figure 25 à droite). b) La mesure des diamètres de l’atrium gauche à partir d’une coupe parasternale droite grand axe 4 cavités ou d’une coupe apicale gauche 4 cavités modifiée Une autre méthode de mesure du diamètre de l’atrium gauche est possible à partir d’une coupe parasternale droite grand axe 4 cavités ou d’une coupe apicale gauche 4 cavités. Figure 26 : Représentation des ax es sur lesquels sont mesurés les diamètres apico-basilaire et latéro médial de l’atrium gauche, à partir d’une coupe parasternale droite grand ax e 4 cavités (d’après Rishniw et Erb, 2000). LV = ventricule gauche, LA = atrium gauche, PA = artère pulmonaire. 59 Une première ligne, appelée ligne de référence, joint les bords de l’anneau mitral côté atrial, sur une image enregistrée juste avant l’ouverture des valvules mitrales, c'est-à-dire en télésystole. Une deuxième ligne coupe la première perpendiculairement et divise l’atrium gauche en deux parties les plus égales possibles. Elle permet ainsi de mesurer le diamètre apico-basilaire de l’atrium gauche, allant du plafond de l’atrium à la ligne de référence. Une troisième ligne coupe la deuxième perpendiculairement, de manière à diviser l’atrium en deux parties égales. Sur la coupe parasternale droite grand axe 4 cavités, elle fournit le diamètre latéro-médial de l’atrium gauche, allant du septum interatrial jusqu’à la paroi de l’atrium gauche. Sur une coupe apicale gauche 4 cavités, il s’agit du diamètre antéro-postérieur de l’atrium gauche (O’Grady et al., 1986 ; Boon, 1998 ; Rishniw et Erb, 2000). c) La mesure du diamètre aortique à partir d’une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités Le diamètre aortique télédiastolique est mesuré sur une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités, qui permet la meilleure visualisation de la valve aortique et qui maximise la taille de l’aorte. Figure 27 : Représentation des ax es sur lesquels est mesuré le diamètre de l'aorte, au niveau de la valv e aortique et au niveau du sinus de Valsalva, à partir d’une coupe parasternale droite grand ax e 5 cavités (d’après Boon, 1998). RV = ventricule droit, TV = valve tricuspide, RA = atrium droit, IVS = septum interventriculaire, LV = ventricule gauch e, AOV = valve aortique, AO = aorte, MV = valve mitrale, LA = atrium gauche, RMPA = artère pulmonaire droite, LVW = paroi libre du ventricule gauche. Une première mesure est réalisée au niveau de l’anneau aortique, sur une ligne passant par les deux bords de cet anneau. Une deuxième mesure est réalisée sur une ligne parallèle à la précédente passant au niveau du sinus de Valsalva (O’Grady et al., 1986 ; Boon, 1998). 60 d) La mesure du diamètre aortique à partir d’une coupe apicale gauche 2 cavités trans-aortique Une coupe apicale gauche 2 cavités trans-aortique, gelée en télédiastole, peut aussi être utilisée pour mesurer le diamètre aortique. Figure 28 : Représ entation schématique de la méthode utilisée pour mesurer l e diamètre ao rtique, au niveau de la valve aortique, du sinus de Valsalva et de l'aorte ascendante, à partir d’une coupe apicale gauche 2 cavités trans-aortique (schémas de Thomas et al., 1993 modifié). 1. Tracé de la ligne de référence ; 2. Tracé de l a ligne sur laqu elle est mesuré l e diamètre aortique au niveau du sinus de Valsalva ; 3. Tracé de la ligne sur laquelle est mesuré le diamètre de l’aorte ascendant e. LV = ventricule gauche, LA = atrium gauche, AO = aorte, RVO = chambre de chasse du ventricule droit. 1 2 3 Une ligne de référence passant par les bords de l’anneau aortique est tracée. Le diamètre au niveau du sinus de Valsalva est déterminé sur une ligne parallèle à la ligne de référence, et permettant d’obtenir le plus grand diamètre. Le diamètre de l’aorte ascendante est estimé distalement au sinus de Valsalva, éloigné de l’axe permettant la mesure du diamètre du sinus de Valsalva d’une longueur égale à la moitié de cette mesure (O’Grady et al., 1986 ; Boon, 1998). 5. La mesure de la surface de l’atrium gauche et de l’aorte L’aire est mesurée automatiquement par planimétrie. Il suffit pour cela de tracer les limites de la surface concernée (O’Grady et al., 1986 ; Boon, 1998). 61 Figure 29 : Méthode de mesure des surfaces atriale gauche et ao rtique à partir d’une coupe parasternale droite petit ax e trans-aortique (Service de médecine (cardiologie) ENVL). Après avoir tracé les limites de l’atrium et de l’aorte, l’échograph e calcule automatiquement l’aire d e ces d eux structures. 6. Le calcul du volume de la cavité ventriculaire gauche De nombreuses méthodes ont été proposées pour calculer le volume de la cavit é ventriculaire gauche en télésystole et en télédiastole (Pombo et al., 1971 ; Eaton et al., 1979 ; Folland et al., 1979 ; Gueret et al., 1980 ; Wyatt et al., 1980). La plupart sont basées sur des hypothèses concernant la géométrie de ce ventricule. Or ces hypothèses sont souvent erronées, en particulier dans le cas d’un cœur pathologique. Il est recommandé d’utiliser la formule de Simpson modifiée, communément appelée méthode des disques (Schiller et al., 1989). Cette technique est basée sur deux coupes perpendiculaires du ventricule gauche, sur lesquelles les muscles papillaires ne sont pas visibles : la coupe apicale gauche 4 cavités et la coupe apicale gauche 2 cavités trans-mitrale. 62 Figure 30 : Représentation schéma tique de la méthode de cal cul du volume de la cavité ventri culaire gauche selon la méthode de Simpson modifiée (d’après Boon, 1998). LA = atrium gauch e, RV = ventricule droit, RA = atrium droit, IVS = septum interventriculaire, IAS = septum interatrial, ai = diamètre de la cavité ventriculaire gau che au niveau de la section i sur la coupe apical e gauch e 2 cavités trans-mitral e (en cm), bi = diamètre de la cavité ventri culaire g auch e au niveau d e la section i sur la coupe apicale gauch e 4 cavités (en cm), L = longueur de la cavité ventricul aire g auch e dans son grand ax e (en cm). Le ventricule gauche est divisé dans son grand axe en 20 disques (ou sections) parallèles. Le volume de chaque disque est calculé par la formule suivante : v = π/4 × ai × bi × L/20, où v est le volume du disque (en cm3), ai le diamètre de la cavité ventriculaire gauche au niveau de la section i sur la coupe apicale gauche 2 cavités trans-mitrale (en cm), bi le diamètre de la cavité ventriculaire gauche au niveau de la section i sur la coupe apicale gauche 4 cavités (en cm) et L la longueur de la cavité ventriculaire gauche dans son grand axe (en cm). Le volume global de la cavité ventriculaire gauche s’obtient en faisant la somme du volume de chaque disque (Schiller et al., 1989). Il est possible de diviser la cavité ventriculaire en un moins grand nombre de disques. Toutefois, au moins 4 sont indispensables pour que cette technique reste fiable (Weiss et al., 1983). Cette méthode est relativement indépendante de la forme du ventricule gauche (Schiller et al., 1989). Elle donne une bonne estimation du volume ventriculaire, même en présence d’asymétrie (Gueret et al., 1980). Lorsqu’une seule coupe est accessible, une autre technique permet d’estimer le volume ventriculaire à partir de l’aire et de la longueur de la cavité ventriculaire gauche, dans un seul plan. Les résultats obtenus sont toutefois moins précis que ceux qui sont issus de la méthode des disques (Schiller et al., 1989 ; Kienle, 1998). 63 Figure 31 : Représentation schéma tique de la méthode de cal cul du volume de la cavité ventri culaire gauche à partir d'un plan de coupe unique (d’après Schiller et al., 1989). V = volume de la cavité ventri culaire g auch e (en cm3 ), A = aire de la cavité ventri culaire g auch e (en cm²), L = longueur de la cavité ventriculaire gauche (en cm), LA = atrium gauche. Le volume ventriculaire gauche télésystolique reflète la fonction systolique du myocarde gauche (In Drouard-Haelewyn, 1998). 7. Le calcul de la masse du ventricule gauche Tout comme pour le volume ventriculaire, plusieurs techniques ont été proposées pour calculer la masse du ventricule gauche. Toutes sont basées sur le même principe : le volume délimité par l’endocarde est soustrait au volume délimité par l’épicarde, ce qui permet de déterminer le volume du myocarde ; ce dernier est alors multiplié par la densité myocardique (1,05 g/mL) pour obtenir la masse du ventricule gauche (Wyatt et al., 1979 ; Schiller et al., 1983). Deux méthodes sont recommandées : la méthode aire-longueur et la méthode de l’ellipse tronquée (Schiller et al., 1989). La masse ventriculaire est la même tout au long du cycle cardiaque. Bien différencier les muscles papillaires de la surface endocardique est toutefois plus facile en diastole qu’en systole. Les mesures réalisées en diastole doivent alors l’être avant la contraction atriale, ce qui permet la meilleure visualisation des limites du myocarde (Wyatt et al., 1979 ; Schiller et al., 1983 ; Schiller et al., 1989 ; Boon, 1998). Dans un premier temps, une coupe parasternale droite petit axe au niveau de l’extrémité des muscles papillaires est réalisée. 64 Figure 32 : Représenta tion schématique de la méthode de calcul de l'épaisseur myocardique du ventricule gauche, première étape pour l’estimation de la masse ventriculaire gauche (d’après Boon, 1998). t = épaisseur du myocarde (en cm), A2 = aire du ventricule gauche (cavité ventricul aire, septum interventriculaire et paroi libre du ventricule gauche) (en cm² ), A1 = aire de la cavité ventriculaire gauche (en cm²). La surface de la zone délimitée par l’endocarde, ainsi que celle délimitée par l’épicarde, sont mesurées par planimétrie. Or, en assimilant le ventricule à un cercle dans l’image considérée, l’aire peut aussi se calculer par la formule suivante : A = πr² où A est l’aire du cercle et r son rayon. Les rayons de la cavité ventriculaire et du ventricule dans sa globalité (c'est-à-dire incluant l’épaisseur myocardique) sont donc mesurés et permettent de calculer l’épaisseur du myocarde gauche (Schiller et al., 1989). Sur une coupe apicale gauche 4 cavités ou 2 cavités trans-mitrale, la cavit é ventriculaire gauche est assimilée à une ellipse. 65 Figure 33 : Représ entation schématique de la méthode de calcul de la masse ventriculaire gauche selon la méthode de l'ellipse tronquée et selon la méthode aire-longueur (d’après Boon, 1998 modifié). a = longueur de l’axe semi-majeur (en cm), d = longueur de l’axe semi-majeur tronqué (en cm), b = longueur de l’axe semi-mineur (en cm), c'est-à-dire la rayon d e l’ellipse le plus grand, t = épaisseur du myocarde (en cm), A2 = aire du v entricule gau che (en cm²) (cavité ventricul aire, septum interv entriculai re et paroi libre du ventricul e gauche), A1 = aire de la cavité ventriculaire gau che (en cm²), LV mass (AL) = formule pour le calcul de la masse ventriculaire gau che p ar l a méthode aire-longueur, LV mass (TE) = fo rmule pour l e calcul de la mass e ventriculaire gauche par la méthode de l’ellipse tronquée. Il faut alors déterminer le rayon de cette ellipse dans son petit axe, au niveau du diamètre maximal (c'est-à-dire à l’extrémité des muscles papillaires), or ce rayon vient d’être calculé lors de l’étape précédente. Le grand axe de l’ellipse est divisé en deux parties, séparées par le petit axe déterminé précédemment : le segment de l’apex du cœur au petit axe est appelé axe semi-majeur, le segment du petit axe à la valve mitrale est appelé axe semimajeur tronqué (Schiller et al., 1989). Plusieurs formules permettent le calcul de la masse ventriculaire gauche à partir de ces données (voir figure 33). 8. Le calcul du rapport diamètre atrial gauche/diamètre aortique Il existe une relation étroite chez le chien entre le diamètre de l’aorte et celui de l’atrium gauche. L’augmentation de ce rapport traduit soit une dilatation atriale, soit une chute du débit cardiaque, soit une association de ces deux anomalies (Chetboul et al., 1999). 9. Le calcul des indices de la fonction systolique ventriculaire gauche a) La fraction d’éjection La fraction d’éjection (FE), exprimée en %, se calcule selon la formule suivante : FE = (Vd – Vs)/Vd 66 Où Vd est le volume télédiastolique de la cavité ventriculaire gauche et Vs le volume télésystolique de la cavité ventriculaire gauche (Drouard-Haelewyn, 1998 ; Chetboul et al., 1999). La fraction d’éjection mesure le pourcentage de volume télédiastolique éjecté à chaque cycle cardiaque (Kienle, 1998). b) Le volume d’éjection Le volume d’éjection (VE) se calcule selon la formule suivante : VE = Vd – Vs Il représente le volume de sang éjecté (en mL) lors de chaque contraction ventriculaire (M oïse et Fox, 1999). c) Le débit cardiaque Le débit cardiaque (DC) représente le volume de sang éjecté par unité de temps (en mL/minute). Il se calcule selon la formule suivante : DC = VE × FC Où FC est la fréquence cardiaque. La chute du débit cardiaque est un indice le plus souvent tardif de dysfonctionnement myocardique. En effet, le débit cardiaque ne s’effondre que lorsque tous les mécanismes compensateurs sont dépassés (Drouard-Haelewyn, 1998 ; Kienle, 1998). En résumé : L’échocardiographie en mode bidimensionnel consiste en l’utilisation d’un faisceau plan d’ultrasons pour réaliser des coupes longitudinales et transversales du cœur. Lors de chaque examen échocardiographique en mode bidimensionnel, certaines coupes doivent être recherchées systématiquement, pour s’assurer d’une visualisation complète des différentes structures cardiaques. Le mode d’obtention et la description de ces coupes ont été établis chez l’homme, puis étendus à l’animal. Toutefois, étant donnée la variabilité de conformation thoracique et cardiaque chez le chien, il ne faudra pas toujours suivre rigoureusement les indications concernant la position et l’orientation de la sonde, mais plutôt varier les incidences jusqu’à l’obtention de l’image souhaitée sur l’écran de l’échographe. L’échocardiographie en mode bidimensionnel a une visée essentiellement qualitative. Toutefois, elle est préférée au mode temps-mouvement pour la mesure 67 des diamètres aortique et atrial gauche et pour l’estimation du volume et de la masse ventriculaires gauches. Les autres mesures ne seront réalisées en mode bidimensionnel que lorsque le mode temps-mouvement ne permet pas de placer l’axe de tir de façon adéquate. III. L’examen échocardiographique en mode temps-mouvement A. Le principe et les intérêts du mode temps-mouvement L’échocardiographie en mode temps-mouvement (TM ) est l’exploration non invasive des structures cardiaques par un faisceau ultrasonore linéaire. Ce faisceau ultrasonore est représenté par une ligne, appelée axe de tir ou curseur TM , positionnée sur l’écran de l’échographe à partir de coupes en mode 2D obtenues par abord parasternal droit (Boon, 1998). Ce faisceau doit être perpendiculaire aux structures visualisées. Une représentation graphique de la position des diverses structures traversées en fonction du temps apparaît sur l’écran de l’échographe (Le Bobinnec, 1995 ; M artin, 1995 ; M aï, 2002b ; Tobias et Nautrup, 2005 ; Lang, 2006). Ce mode rend possible une analyse fine des mouvements rapides, tels que les mouvements valvulaires, qui sont peu perceptibles en mode 2D. D’autre part, il est préféré au mode 2D pour effectuer une étude chiffrée et, par la même, objective de la taille des structures cardiaques (parois, cavités) et de la fonction cardiaque. Cette analyse quantitative est le complément direct de l’analyse qualitative, morphologique et fonctionnelle, permise par l’échocardiographie en mode 2D (Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002b). B. La description des coupes obtenues en mode tempsmouvement Trois coupes principales sont obtenues en mode TM : la coupe trans-ventriculaire, la coupe trans-mitrale et la coupe trans-aortique. Par convention, les structures qui s’éloignent du transducteur ont un mouvement dit « postérieur » et les structures qui s’en approchent ont un mouvement dit « antérieur » (M aï, 2002b). 1. La coupe trans-ventriculaire a) Le mode d’obtention de la coupe trans-ventriculaire La coupe TM trans-ventriculaire est obtenue soit à partir de la coupe 2D parasternale droite grand axe 5 cavités, soit à partir de la coupe 2D parasternale droite petit axe transventriculaire (Boon, 1998 ; Chetboul et al., 1999 ). 68 Figure 34 : Représentation schématique de la position de l'ax e de tir TM pour l'obtention d'une coupe TM trans-ventri culaire, à partir d’une coupe 2D parasternale droite grand ax e 5 cavités (à gauche, d’après Boon, 1998) et d’une coupe 2D parasternale droite petit ax e trans-ventriculaire (à droite, d’après Durantet, 1999). En ce qui concerne la coupe petit axe, il faut rechercher dans un premier temps une image où le ventricule gauche est parfaitement circulaire. Après avoir repérer les muscles papillaires, le transducteur est réorienté jusqu’à ce que le plan de coupe passe par l’endroit où ces muscles donnent naissance aux cordages tendineux. Le curseur TM est alors placé au niveau du diamètre équatorial du ventricule gauche, à égale distance de chaque extrémité des muscles papillaires (De M adron, 1995b ; Le Bobinnec, 1995). En ce qui concerne la coupe grand axe, l’axe de tir est calé de façon à traverser le septum interventriculaire et la paroi libre du ventricule gauche au niveau des cordages tendineux de la valve mitrale. Il est nécessaire que le faisceau ultrasonore coupe les parois ventriculaires perpendiculairement. La paroi libre du ventricule gauche et le septum interventriculaire ont alors des épaisseurs similaires (De M adron, 1995b ; Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et Pouchelon, 1995). Le positionnement du faisceau TM est plus aisé sur la coupe petit axe. Il est impératif de s’assurer de l’orthogonalité du faisceau TM par rapport aux structures traversées et de s’attacher à obtenir un bon synchronisme entre contractions septales et pariétales (Le Bobinnec, 1995). Une mauvaise incidence peut faire apparaître un septum hyperkinétique et une paroi libre ventriculaire plate ou inversement (De M adron, 1983a). b) La description de la coupe trans-ventriculaire (figure 35) Sont ainsi visualisés, de haut en bas de l’écran, la paroi libre du ventricule droit, la cavité du ventricule droit (souvent restreinte à ce niveau), le septum interventriculaire, la cavité du ventricule gauche et la paroi libre du ventricule gauche (Le Bobinnec, 1995). 69 Figure 35 : Echocardiogramme TM trans-ventriculaire (en haut, Service de médecine (cardiologie) ENVL) et sa représentation schématique (en bas, d’après Boon, 1998). RVW = paroi libre du ventricul e droit, RV = cavité v entriculaire droite, IVS = septum interv entriculaire, LV = cavité ventriculai re gau che, CT = cordages tendineux, D = diastole, S = systole, LVW = paroi libre du ventricule gauche, P = péricarde, RA = atrium droit, AO = aorte, LA = atrium gauche, PA = artère pulmonaire. 70 Le septum interventriculaire et la paroi libre du ventricule gauche se rapprochent en systole et s’écartent en diastole. Le nadir du déplacement systolique septal précède dans le temps l’excursion antérieure maximale de la paroi libre du ventricule gauche. Il existe donc un léger décalage entre les mouvements de ces deux parois, le septum étant dépolarisé quelques millisecondes avant la paroi libre du ventricule gauche (De M adron, 1983a). En diastole, trois phases peuvent être distinguées : la phase de remplissage rapide, pendant le premier tiers de la diastole, où le septum interventriculaire et la paroi libre du ventricule gauche s’écartent rapidement ; la phase de remplissage lent, pendant la plus grande partie des deux derniers tiers de la diastole, où le diamètre interne ventriculaire gauche reste constant ; la systole auriculaire avec un léger écartement du septum interventriculaire et de la paroi libre du ventricule gauche (De M adron, 1983a). Un petit mouvement septal postérieur est présent en protodiastole : il résulte soit du remplissage légèrement désynchronisé des deux ventricules, soit du mouvement de détorsion du cœur (Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002b). L’amplitude du mouvement septal est inférieure à l’amplitude du mouvement de la paroi libre du ventricule gauche chez un chien normal (M aï, 2002b). Certains l’attribuent à un déplacement du cœur en systole vers le transducteur, ce déplacement accentuant l’excursion de la paroi libre du ventricule gauche et atténuant celle du septum (Chetboul et al., 1999). 2. La coupe trans-mitrale a) Le mode d’obtention de la coupe trans-mitrale Cette coupe est obtenue soit à partir de la coupe 2D parasternale droite grand axe 4 ou 5 cavités, soit à partir de la coupe 2D parasternale droite petit axe trans-mitrale (M aï, 2002b). Figure 36 : Représentation schématique de la position de l'ax e de tir TM pour l'obtention d'une coupe TM trans-mitral e, à partir d’une coupe 2D parasternale droite grand ax e 5 cavités (à gauche, d’après Boon, 1998) et d’une coupe 2D parasternale droite petit ax e trans-mitrale (à droite, d’après Durantet, 1999). L’axe de tir TM passe à travers le septum interventriculaire, l’extrémité des deu x feuillets de la valve mitrale et à proximité du sillon atrio-ventriculaire (De M adron, 1995b ; Le Bobinnec, 1995 ; Chetboul et al., 1999). 71 Figure 37 : Echocardiogramme TM trans-mi tral (en haut, Service de médecine (cardiologie) ENVL) et sa représ entation schématique (en bas, d’après Boon, 1998). RVW = paroi libre du ventricul e droit, RV = cavité v entriculaire droite, IVS = septum interv entriculaire, LV = cavité ventricul aire gau che, MV = valve mitrale, D = diastole, S = systole, LVW = paroi libre du ventricule gauche, P = péricarde, RA = atrium droit, AO = aorte, LA = atrium gauche, PA = artère pulmonaire. 72 b) La description de la coupe trans-mitrale (figure 37) Le ventricule droit apparaît en haut de l’écran, avec sa paroi libre, sa cavité et parfois des fragments tricuspidiens (Le Bobinnec, 1995). En dessous se trouve le septum interventriculaire (Le Bobinnec, 1995). Le ventricule gauche est imagé en bas de l’écran, avec sa cavité dans laquelle les valvules mitrales sont visibles, puis sa paroi libre traversée dans une zone proche de la jonction avec l’atrium gauche (Le Bobinnec, 1995). Pendant la diastole, le feuillet septal de la valve mitrale décrit un mouvement en M et le feuillet pariétal dessine un M renversé d’amplitude plus faible (Chetboul et al., 1999). Une lettre est attribuée pour chaque évènement du mouvement de la valvule septale (M artin, 1995 ; Kienle, 1998 ; M aï, 2002b) : • C : point de fermeture de la valvule septale. • D : fin de fermeture systolique de la valvule septale. • E : ouverture maximale de la valvule septale en début de diastole, correspondant au remplissage passif du ventricule gauche. • F : point de fermeture partielle de la valvule septale en mi-diastole. • A : ouverture de la valvule septale en fin de diastole, correspondant à la contraction atriale. En systole, les deux feuillets mitraux sont accolés et présentent un mouvement antérieur (De M adron, 1983a ; Henik, 1996). 3. La coupe trans-aortique a) Le mode d’obtention de la coupe trans-aortique La coupe TM trans-aortique est obtenue soit à partir de la coupe 2D parasternale droite grand axe 5 cavités, soit à partir de la coupe 2D parasternale droite petit axe trans-aortique (De M adron, 1995b ; M aï, 2002b). Figure 38 : Représentation schématique de la position de l'ax e de tir TM pour l'obtention d'une coupe TM trans-aortique, à partir d’une coupe 2D parasternale droite g rand ax e 5 cavités (à gauche, d’après Boon, 1998) et d’une coupe 2D parasternale droite petit ax e trans-aortique (à droite, d’après Durantet, 1999). 73 Figure 39 : Echocardiogramme TM trans-aortique (en haut, Service de médecine (ca rdiologie) ENVL) et sa représentation schématique (en bas, d’après Boon, 1998). RA = atrium droit, AO = aorte, AV ou AOV = valve aortique, S = systole, D = diastole, LA = atrium gauche, TV = valve tricuspide. 74 L’axe de tir TM passe par le coeur droit (De M adron, 1983a ; De M adron, 1995b ; Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002b), puis par l’aorte et enfin par une partie de l’atrium gauche. La racine aortique et les cuspides aortiques sont coupées de façon strictement perpendiculaire (De M adron, 1995b ; Chetboul et al., 1999 ). b) La description de la coupe trans-aortique (figure 39) En haut de l’écran se trouve le cœur droit (Le Bobinnec, 1995). La paroi antérieure et la paroi postérieure de l’aorte évoluent en parallélisme parfait. Elles remontent vers la sonde en systole, sous l’effet de l’éjection ventriculaire et du remplissage atrial, et redescendent en diastole (Le Bobinnec, 1995 ; Kienle, 1998 ; Chetboul et al., 1999). Le feuillet coronaire gauche de la valve aortique se déplace vers la paroi postérieure de l’aorte au cours de la systole, puis retourne vers le centre de l’aorte pendant la diastole. Une seconde valvule sigmoïde est plus difficilement imagée ; elle présente un mouvement en miroir de celui de la valvule coronaire gauche. L’ensemble des deux feuillets forme alors un parallélogramme en systole, parfois appelé « boîte aortique » (Le Bobinnec, 1995 ; Henik, 1996 ; Kienle, 1998 ; M aï, 2002b). En bas de l’écran apparaît l’atrium gauche, coupé plus précisément au niveau de son auricule. Son diamètre est maximal en télésystole (Le Bobinnec, 1995 ; M aï, 2002b). C. L’analyse quantitative de l’échocardiographie en mode temps-mouvement L’analyse quantitative en échocardiographie est l’apanage du mode TM . Toutefois, l’examen en mode TM n’est pas toujours de bonne qualité, ce qui peut engendrer des résultats erronés. Dans ce cas, il vaut mieux réaliser une étude quantitative en mode 2D (Jaudon et Perrot, 1989). 1. Les recommandations préalables à la réalisation de mesures en mode temps-mouvement Les diamètres endocavitaires et les épaisseurs septale et pariétale se mesurent selon les critères de l’American Society of Echocardiography (ASE) (Sahn et al., 1978). L’ASE est une organisation regroupant des experts en échocardiographie chez l’homme. Les recommandations qu’elle publie, concernant la réalisation de l’examen échocardiographique, permettent la répétition des mesures au cours du temps et la comparaison des résultats obtenus par des manipulateurs différents. Ces recommandations ont été établies pour l’homme, mais sont bien souvent applicables à l’animal (Chetboul et al., 1999). La méthode la plus fiable est celle dans laquelle les mesures sont faites de bord d’attaque à bord d’attaque (M artin, 1995 ; De M adron, 1995b ; Drouard-Haelewyn, 1995) : en effet, le bord d’attaque est fixe d’un échographe à l’autre, alors que le bord de fuite varie en fonction de l’appareil et du réglage du gain (Boon, 1998). 75 Les mesures en télédiastole sont prises au début du complexe QRS (Sahn et al., 1978 ; Kienle, 1998 ; Boon, 1998 ; Drouard-Haelewyn, 1998 ; M oïse et Fox, 1999). Les mesures en télésystole doivent être réalisées à la fin de l’onde T (De M adron, 1995ab ; Chetboul et Pouchelon, 1995 ; M aï, 2002b ; Henik, 2001). La fiabilité des mesures dépend entièrement de l’exactitude de l’emplacement de l’axe d’exploration. Une traversée oblique des interfaces réfléchissantes par le faisceau ultrasonore peut majorer les dimensions cavitaires et pariétales d’une valeur suffisante pour en fausser l’interprétation (Drouard Haelewyn, 1995). Ainsi, l’image 2D apparaît comme un guide indispensable au positionnement précis du faisceau TM (Chetboul et al., 1999). Un très grand nombre de données quantitatives ont été étudiées. En pratique, beaucoup d’entre elles sont d’une utilité faible, voire nulle, à cause de leur peu d’intérêt réel ou de leur répétitivité douteuse (Le Bobinnec, 1988). Nous ne verrons ici que les plus usitées. 2. Les mesures directes a) La mesure des dimensions cavitaires et pariétales du ventricule gauche La mesure des épaisseurs des parois et du diamètre de la cavité du ventricule gauche est réalisée à partir de la coupe TM trans-ventriculaire. Figure 40 : Représentation schématique de la méthode pour mesurer le diamètre cavitai re du ventricule gauche et les épaisseurs septale et pariétale, en télésystole et en tél édiastole, à partir d’une coupe TM trans-ventri culaire (d’après Jaudon, 1990). 76 Tableau 3 : Présentation des structures mesurées sur une coupe TM trans-ventri culaire, avec la méthode correspondante permettant l'obtention de ces mesures. Paramètres Définition SIVd et SIVs Épaisseur télédiastolique et télésystolique du septum interventriculaire PVGd Épaisseur télédiastolique de la paroi libre du ventricule gauche PVGs Épaisseur télésystolique de la paroi libre du ventricule gauche VGd et VGs Diamètre interne télédiastolique et télésystolique du ventricule gauche Méthode de mesure Du bord d’attaque de l’endocarde du côté droit du septum interventriculaire au bord d’attaque de l’endocarde du côté gauche du septum interventriculaire (De M adron, 1983a ; Henik, 1996). Du bord d’attaque de l’endocarde de la paroi libre du ventricule gauche au bord d’attaque du péricarde (Henik, 1996 ; Chetboul, 1999). M esure effectuée au maximum de l’excursion antérieure de la paroi libre du ventricule gauche, du bord d’attaque de l’endocarde de cette paroi au bord d’attaque du péricarde (Jaudon, 1990). Du bord d’attaque de l’endocarde du côté gauche du septum interventriculaire au bord d’attaque de l’endocarde de la paroi libre du ventricule gauche (Henik, 1996 ; Boon, 1998). La décroissance du diamètre ventriculaire droit est rapide avec le déplacement de quelques millimètres de l’axe TM . Ainsi, sa mesure ne semble pas répondre aux exigences de fiabilité et de répétabilité requises. D’autre part, la visualisation de l’endocarde droit est délicate chez le chien sain. C’est pourquoi les dimensions ventriculaires droites sont rarement mesurées ; néanmoins, si cela est le cas, les résultats doivent être interprétés avec précaution (Jaudon et Perrot, 1989 ; Baumwart et al., 2005). b) Les mesures au niveau de la valve mitrale Ces mesures sont réalisées à partir de la coupe TM trans-mitrale (Chetboul et al., 1999). 77 Figure 41 : Représentation schéma tique de la méthode pour mesurer la distance E-s eptum interventri culaire à partir d’une coupe TM trans-mitrale (d’après Jaudon, 1990). La distance entre le point E, c'est-à-dire le point d’excursion maximale de la valvule mitrale septale pendant la phase de remplissage passif, et le septum interventriculaire constitue un indice indirect de la fonction ventriculaire gauche. Cette distance dépend du volume passant par la valve mitrale en protodiastole (Boon, 1998 ; Chetboul et al., 1999). D’autres indices ont été proposés, parmi lesquels la pente EF et la rapidité de fermeture de la valve mitrale (segment A-C). M ais beaucoup d’entre eux sont moins intéressants depuis l’utilisation en pratique courante du mode Doppler (De M adron, 1995a ; De M adron, 1995b ; Chetboul et al., 1999). c) La mesure des diamètres aortique et atrial gauche Cette mesure est effectuée à partir de la coupe TM trans-aortique (Chetboul et al., 1999). Il est difficile de faire en sorte que l’axe de tir du mode TM traverse bien le corps de l’atrium gauche et non pas son auricule (De M adron, 1995a ; Chetboul et al., 1999 ; Rishniw et Erb, 2000 ; Hansson et al., 2002). Ceci peut conduire à des sous-estimations importantes du diamètre de l’atrium gauche. En particulier, une dilatation gauche modérée peut passer inaperçue si la partie imagée n’est pas encore dilatée, puisque l’atrium gauche n’est pas visible dans son intégralité (Hansson et al., 2002). C’est pourquoi les diamètres de l’aorte et de l’atrium gauche sont préférentiellement mesurés à partir de coupes 2D (De M adron, 1995a ; Chetboul et al., 1999 ; Rishniw et Erb, 2000 ; Hansson et al., 2002). 78 Figure 42 : Représentation schématique de la méthode pour mesurer les diamètres de l'aorte et de l'atrium gauche à partir d’une coupe TM trans-aortique (d’après Jaudon, 1990). Tableau 4 : Présentation des structures mesurées sur une coupe TM trans-aortique, avec la méthode correspondante permettant l'obtention de ces mesures. Paramètres Définition AG Diamètre de l’atrium gauche en télésystole AO Diamètre de l’aorte en télédiastole Méthode de mesure M esure effectuée à la fin de la systole ventriculaire (soit au moment où le diamètre atrial est maximal soit à la fin de l’onde T), du bord d’attaque de la paroi aortique postérieure au bord d’attaque de la paroi libre de l’atrium gauche (Sahn et al., 1978 ; De M adron, 1983a ; Henik, 1996). L’épaisseur de la paroi aortique postérieure est ainsi inclue et l’épaisseur de la paroi de l’atrium est exclue (M artin, 1995). M esure effectuée au début de l’onde Q, du bord d’attaque de la paroi aortique antérieure au bord d’attaque de la paroi aortique postérieure. Deux valvules sigmoïdes doivent être visualisées, ce qui réduit alors le risque de prendre les mesures sur une coupe oblique de l’aorte (Sahn et al., 1978). 3. Les mesures indirectes Des indices ont été créés à partir des dimensions ventriculaires, aortiques et atriales . Ils permettent d’explorer la fonction du ventricule gauche (Chetboul et al., 1999). Le recueil des données quantitatives concernant le cœur droit est très difficile, donc peu précis. De ce fait, l’appréciation des altérations de la fonction du cœur droit est le plus souvent globale et subjective (Drouard-Haelewyn, 1998). Il faut se souvenir que le mode TM ne s’intéresse qu’à une région du cœur. Avant de calculer les indices de performance ventriculaire, il est donc indispensable de s’assurer, en mode 2D, que la région utilisée pour les mesures est représentative des autres régions du ventricule (Kienle, 1998). 79 a) La fraction de raccourcissement La fraction de raccourcissement (FR), exprimée en %, se calcule de la façon suivante (Boon, 1998 ; Drouard-Haelewyn, 1998 ; Chetboul et al., 1999) : FR = (VGd - VGs)/VGd × 100 Cet indice représente le pourcentage de changement du diamètre de la cavit é ventriculaire gauche, dans le petit axe du cœur, entre la fin de la diastole et la fin de la systole (Kienle, 1998 ; Chetboul et al., 1999). Il permet ainsi d’apprécier de façon simple la fonction systolique ventriculaire gauche (Boon, 1998 ; Chetboul et al., 1999). b) Le pourcentage d’épaississement Le pourcentage d’épaississement (%E) est défini par la formule suivante : %E = (Es – Ed)/Es où Es est l’épaisseur télésystolique et Ed l’épaisseur télédiastolique. Cet indice s’applique au septum interventriculaire et à la paroi libre du ventricule gauche. Il reflète également la fonction systolique ventriculaire gauche (Chetboul et al., 1999). c) Les intervalles de temps systoliques Les intervalles de temps systoliques sont calculés à partir d’un échocardiogramme TM trans-aortique couplé à un ECG (Kienle, 1998 ; Boon, 1998 ; Drouard-Haelewyn, 1998). Ils peuvent aussi être obtenus en mode Doppler. Ils fournissent des informations sur la fonction systolique du ventricule gauche. 80 Figure 43 : Représentation schématique d'un échocardiogramme TM trans-aortique avec un ECG simultané, indiquant la méthode pour calculer les intervalles de temps systoliques (d’après DrouardHaelewyn, 1998). Le temps systolique de pré-éjection (TPE) correspond au temps écoulé entre le début du complexe QRS de l’ECG et l’ouverture des cuspides aortiques (De M adron, 1995a ; Kienle, 1998 ; Boon, 1998 ; Drouard-Haelewyn, 1998 ; Chetboul et al., 1999). Le temps systolique d’éjection (TE) est la durée d’ouverture des cuspides aortiques (De M adron, 1995a ; Kienle, 1998 ; Boon, 1998 ; Drouard-Haelewyn, 1998 ; Chetboul et al., 1999), c'est-à-dire le temps pendant lequel le sang est éjecté dans la circulation systémique (Atkins et Snyder, 1992). Le temps de systole électromécanique est la somme de TPE et TE, c'est-à-dire le temps entre le début du complexe QRS de l’ECG et la fermeture des cuspides aortiques (Kienle, 1998). Le rapport TPE/TE est plus sensible que les valeurs des intervalles de temps systoliques seules pour détecter une modification de la performance systolique ventriculaire gauche. En effet, une altération de la performance systolique ventriculaire gauche se traduit par une augmentation du TPE et/ou une diminution du TE, ce qui entraîne un changement moins important des valeurs de TPE ou TE seules plutôt que celle de leur rapport (Kienle, 1998 ; Chetboul et al., 1999 ; Ware, 2007). d) La vitesse de raccourcissement circonférentiel La vitesse de raccourcissement circonférentiel (Vcf), en s-1, se calcule selon la formule suivante (Boon, 1998 ; Chetboul et al., 1999): Vcf = FR/TE 81 Elle reflète le taux de raccourcissement des fibres myocardiques par unité de temps lors de la systole ventriculaire (Henik, 2001). Elle n’apporte rien de plus par rapport à la fraction de raccourcissement. De plus, une bonne visualisation des cuspides aortiques est indispensable mais pas toujours facile à obtenir (De M adron, 1995b). e) Le volume de la cavité ventriculaire gauche Il est possible d’estimer le volume du ventricule gauche à partir de son diamètre interne équatorial, en émettant un certain nombre d’hypothèses en ce qui concerne la géométrie du ventricule (De M adron, 1995a ; De M adron, 1995b ; Chetboul et al., 1999). Toutefois, l’échocardiographie en mode 2D est préférée pour le calcul du volume puisqu’elle permet une vue plus globale du cœur (Boon, 1998). f) Le mouvement de l’anneau mitral La plupart des indices de la fonction systolique du ventricule gauche sont basés sur des changements de taille dans le petit axe du coeur. Ils ne concernent donc que les fibres myocardiques circulaires. Pourtant, les fibres longitudinales jouent également un rôle primordial dans la systole ventriculaire (Schober et Fuentes, 2001a). Pendant la systole, la contraction des fibres myocardiques longitudinales entraîne la descente du plan des anneaux atrio-ventriculaires vers l’apex cardiaque. Il semble donc raisonnable d’envisager que le déplacement de l’anneau mitral représente la fonction systolique du ventricule gauche dans son grand axe. Cette descente de l’anneau mitral débute lors de la phase de contraction isovolumique et précède la contraction des fibres circulaires. Elle continue jusqu’à la fin de l’éjection. En protodiastole, le plan atrio-ventriculaire remonte rapidement vers sa position initiale, et ce jusqu’en télédiastole (Schober et Fuentes, 2001a). L’analyse du mouvement de l’anneau mitral se fait en mode TM à partir d’une coupe apicale gauche 4 cavités. L’axe de tir est positionné de façon à passer par le bord septal de l’anneau mitral et à être le plus parallèle possible à la descente de l’anneau mitral (Schober et Fuentes, 2001a). L’amplitude du déplacement de l’anneau mitral (M AM ) se mesure entre sa position la plus apicale en fin de systole et sa position la plus basale en fin de diastole (Schober et Fuentes, 2001a). Son unité est le centimètre. La contribution des fibres myocardiques longitudinales dans la contraction ventriculaire peut être calculée de la façon suivante (Schober et Fuentes, 2001a) : MAM % = MAM / (VGd – VGs + M AM) × 100 Où VGd est le diamètre télédiastolique de la cavité ventriculaire gauche (en centimètres) et VGs le diamètre télésystolique de la cavité ventriculaire gauche (en centimètres). 82 En résumé : L’échocardiographie en mode temps-mouvement est basée sur l’utilisation d’un faisceau ultrasonore linéaire, et permet la visualisation des mouvements des différentes structures cardiaques traversées en fonction du temps. Une coupe bidimensionnelle préalable la plus parfaite possible est indispensable pour positionner correctement l’axe de tir TM. Trois coupes sont obtenues, soit à partir d’une coupe 2D parasternale droite grand axe, soit à partir d’une coupe 2D parasternale droite petit axe. L’échocardiographie en mode temps-mouvement complète l’analyse qualitative obtenue en mode bidimensionnel, et surtout fournit une analyse quantitative des échocardiogrammes. Le mode temps-mouvement permet ainsi une évaluation objective de la taille des cavités et des parois ainsi que de la fonction cardiaques gauches. Des recommandations sur les méthodes de mesure ont été publiées pour standardiser cet examen et permettre ainsi la comparaison des résultats obtenus par des échocardiographistes différents. Une bonne visualisation du cœur droit est difficilement obtenue, ce qui rend délicat la mesure de ses dimensions. IV. L’examen échocardiographique en mode Doppler Le mode Doppler permet l’analyse de la vitesse, de la direction, du caractère (laminaire ou turbulent) et de la durée des flux sanguins (Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002c). Un flux laminaire signifie que tous les globules rouges considérés transitent dans la même direction et à la même vitesse. Au contraire, au sein d’un flux turbulent, les globules rouges circulent dans différentes directions et à différentes vitesses (Darke, 1992). A. Le principe de l’échocardiographie en mode Doppler 1. L’effet Doppler Lorsqu’un faisceau ultrasonore de fréquence connue rencontre un flux d’hématies s e déplaçant à une vitesse V, une partie des ultrasons sera réfléchie vers le transducteur avec une fréquence modifiée : c’est l’effet Doppler. La différence entre la fréquence initiale et la fréquence après réflexion s’appelle variation ou glissement de fréquence (M aï, 2002c). Or, la fréquence des ultrasons réfléchis dépend de la vitesse et du sens de déplacement des hématies (M aï, 2002c ; Darke, 1992). L’analyse du glissement de fréquence permet donc d’évaluer la vitesse et la direction du flux sanguin considéré (De M adron, 1991). L’orientation du faisceau ultrasonore est choisie à partir de coupes échocardiographiques en mode 2D. Pour mesurer correctement les glissements de fréquence, 83 l’angle entre le faisceau ultrasonore et l’axe de déplacement du flux sanguin doit être aussi proche que possible de zéro degré : le faisceau ultrasonore doit donc être aligné le plus parfaitement possible avec l’axe de déplacement du flux sanguin. Cependant, il est difficile d’être exactement dans l’axe du flux, l’angle idéal étant considéré comme inférieur à 20° (Darke, 1992 ; Darke et al., 1993 ; Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002c). Les coupes 2D à partir desquelles le faisceau ultrasonore est positionné ne sont pas celles qui sont utilisées pour examiner les différentes structures cardiaques : en effet, l’échocardiographie en mode 2D offre les meilleures images des structures qui sont perpendiculaires au faisceau ultrasonore, et non des structures qui sont situées parallèlement à ce faisceau (Darke, 1992 ; M aï, 2002c). 2. Les différents modes Doppler Figure 44 : Schémas du principe du mode Doppler continu (à gauche), du mode Doppler pulsé (au centre) et du mode Doppler couleur (à droite) (d'après Nautrup, 2005a). a) Le mode Doppler spectral En mode Doppler spectral, les vitesses sanguines sont représentées en fonction du temps dans un graphique (analyse spectrale du glissement de fréquence). (1) Le mode Doppler spectral continu La sonde utilisée comporte deux cristaux spécialisés dans deux fonctions différentes : un cristal émetteur dont le rôle est de produire en continu des ondes ultrasonores, un cristal récepteur chargé de la réception et de la transformation en continu des ondes ultrasonores émises. L’émission et la réception permanentes présentent l’avantage de mesurer toutes les variations de fréquence donc toutes les vélocités. Cependant, toutes les vitesses le long du 84 faisceau ultrasonore sont enregistrées, ce qui rend la localisation de l’origine du flux impossible (De M adron, 1991 ; Darke, 1992 ; M artin, 1995 ; Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002c ; Tobias et Nautrup, 2005). (2) Le mode Doppler spectral pulsé Dans ce système d’enregistrement, émission et réception des ultrasons ne s’effectuent pas en continu mais de façon séquentielle : un cristal piézo-électrique unique fonctionne alternativement comme émetteur et récepteur (Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002c). Sachant que les ultrasons se déplacent à une vitesse connue dans les tissus mous (1540 m/s), il est possible de programmer le temps entre l’émission et l’écoute des ondes, de manière à n’enregistrer que les fréquences réfléchies à une profondeur donnée le long du faisceau (De M adron, 1991). Les vitesses sont ainsi mesurées dans une zone délimitée, appelée volume-échantillon, dont l’opérateur peut choisir la taille et la profondeur par rapport aux repères fournis par une image bidimensionnelle. Le problème de résolution spatiale du mode Doppler continu est ici surmonté (De M adron, 1991 ; Darke, 1992 ; Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002c). Par contre, toutes les vitesses ne peuvent pas être enregistrées. Les glissements de fréquence qui excèdent une certaine limite, appelée limite de Nyquist, donnent lieu à un artéfact, appelé repliement ou ambiguïté de vitesse ou aliasing (figure 46). Le mode Doppler pulsé peut cependant analyser tous les flux sanguins intra-cardiaques normaux puisque les vélocités sont en général inférieures à 1,8 m/s. Lorsqu’un repliement est enregistré, le mode Doppler continu doit alors être utilisé. L’emploi de ces deux modes offre donc la possibilité de localiser l’origine des flux de haute vélocité et de pouvoir les enregistrer sans artéfact d’aliasing (De M adron, 1991). b) Le mode Doppler couleur Il constitue une forme particulière du mode Doppler pulsé : à la place d’un volumeéchantillon unique, plusieurs lignes de tir sont utilisées et, pour chacune d’elle, plusieurs volumes-échantillons. L’image obtenue à l’écran est le résultat de l’analyse simultanée de ces volumes-échantillons (Kienle, 1998 ; Chetboul et al., 1999). Les signaux Doppler de chaque volume-échantillon sont codés en couleur, en fonction du sens de déplacement du flux, de sa vitesse et de son caractère turbulent ou laminaire. Ces différentes couleurs sont couplées à l’image échographique résultant du plan de coupe bidimensionnel. Le mode Doppler couleur permet donc d’obtenir une véritable cartographie des flux sanguins (Chetboul et al., 1999). Il permet ainsi de repérer facilement un flux anormal et de placer au mieux l’axe d’ultrasons afin d’obtenir une mesure fiable en mode spectral (Darke, 1992 ; M aï, 2002c). Cette technique peut aussi être couplée au mode TM : il s’agit du mode Doppler couleur monodimensionnel. Une étude chronologique des flux est alors possible (Chetboul et al., 1999). 85 Tout comme en mode Doppler pulsé, il existe une limite dans les vitesses enregistrées au-delà de laquelle un phénomène d’aliasing apparaît (figure 47) (Kienle, 1998 ; Chetboul et al., 1999). 3. Les différentes représentations du glissement de fréquence L’analyse des glissements de fréquence s’effectue de trois façons. a) L’analyse auditive du glissement de fréquence Le glissement de fréquence peut être transformé en signal acoustique, car il se situe en zone audible. Le son est différent selon que le flux a un écoulement laminaire ou turbulent : la tonalité est douce si le flux est laminaire, au contraire rude et intense si le flux est turbulent (Chetboul et al., 1999). b) L’analyse graphique ou spectrale du glissement de fréquence Les vitesses des flux sanguins peuvent être représentées sous forme graphique, en mode spectral continu et pulsé. Il s’agit d’une représentation de l’ensemble des vitesses sanguines en temps réel. Les vitesses sont reportées sur l’axe des ordonnées, le temps sur l’axe des abscisses. Un flux s’éloignant de la sonde (rétrograde) est négatif donc situé en dessous de la ligne de base. Inversement, un flux s’approchant de la sonde (antérograde) est positif et donc situé au dessus de la ligne de base. D’autre part, les vitesses les plus représentées sont les plus lumineuses et les plus brillantes (Chetboul et al., 1999 ; Darke, 1992 ; Tobias et Nautrup, 2005 ; Lang, 2006). Figure 45 : Spectrogramme du flux pulmonaire en mode Doppler pulsé (à gauche) et en mode Doppler continu (à droite) (Service de médecine (cardiologie) ENVL). Concernant les flux laminaires, les valeurs de vitesses sont homogènes à un temps t donné en un point. Ce type de flux est ainsi représenté par une courbe délimitant un espace vide en mode Doppler pulsé (figure 45, à gauche). En cas de turbulences en un point et à un moment donné, de nombreuses valeurs de vitesses sont au contraire enregistrées, depuis une 86 vitesse nulle jusqu’à une vitesse maximale. Ce type de flux est représenté par une courbe délimitant un espace rempli en mode Doppler pulsé. Une courbe délimitant un espace rempli est toujours obtenue en mode Doppler continu, puisque toutes les vitesses des globules rouges le long de l’axe de tir sont échantillonnées (figure 45, à droite) (Darke, 1992 ; Kienle, 1998 ; M aï, 2002c). Figure 46 : Représentation schématique d’un aliasing en mode Doppler pulsé (d'après Chetboul et al., 1999, modifié). Les courb es 1 et 2 représ entent un aliasing modéré avec écrêtag e de l a courb e de vitess e : le sommet de la courbe au -delà de la vitesse maximale enregistrable app araît en partie opposée de l’écran ; les courbes 3 et 4 représentent un aliasing plus important modifiant entièrem ent l'aspect d e la courbe et ne p ermettant plus d e distinguer le sens du flux (Dark e, 1992 ; Chetboul et al., 1999 ; Maï, 2002c ; Ware, 2007). Vitesse maximale enregistrable Sommet des courbes, audelà de la vitesse maximale enregistrable, apparaissant en partie opposée de l’écran Il n’est pas possible ici de distinguer si les vitesses sont positives ou négatives, donc de connaître le sens de déplacement du flux sanguin Lorsque la vitesse mesurée dépasse la vitesse maximale enregistrable en mode Doppler pulsé, un aliasing se produit et se traduit soit par un écrêtage de la courbe de vitesse soit par une modification plus importante de l’aspect de cette courbe (Darke, 1992 ; Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002c ; Ware, 2007). c) L’analyse colorimétrique du glissement de fréquence Les signaux Doppler en mode pulsé peuvent être codés en couleur en fonction de trois paramètres : la direction du flux sanguin, sa vitesse et son caractère laminaire ou turbulent (Chetboul et al., 1999 ; Tobias et Nautrup, 2005). Les flux laminaires se dirigeant vers la sonde sont le plus souvent colorés en rouge, et ceux qui s’en éloignent en bleu. Pour une même direction, plus la vitesse du flux sanguin est importante plus la couleur est claire. Les flux turbulents sont codés dans la gamme des verts ou des jaunes ou en mosaïque de couleur. 87 Figure 47 : Ex emple d'aliasing en mode Doppler couleur (Service de médecine (cardiologie) ENVL). Il s’agit d’un flux pulmonaire systolique en registré à partir d'une coupe 2D parastern ale d roite p etit axe trans aortique. Ce flux est rétrograd e et devrait donc être coloré en bleu. Mais la vitesse du flux pulmonaire dép assant la vélocité maximale enregistrable, le centre du flux n’est pas coloré en bleu mais en rouge. Tout comme en mode Doppler pulsé, un aliasing se produit lorsque la vitesse mesurée dépasse la vitesse maximale enregistrable. Il se manifeste par une inversion de couleur, le flux semblant circuler en direction inverse de celle qu’il a réellement (figure 47) (Kienle, 1998 ; Chetboul et al., 1999). B. La description des échocardiogrammes normaux des flux sanguins trans-valvulaires Il est possible d’analyser les flux sanguins dans l’atrium (notamment en cas de régurgitation), dans la chambre d’entrée du sang et la chambre de chasse des ventricules, dans les veines et l’artère pulmonaire, dans l’aorte et à travers les 4 valves cardiaques. Chez le chien sain, ce sont les quatre flux trans-valvulaires qui sont les plus utilisés pour évaluer la fonction cardiaque. Nous nous limiterons donc à la description de ces quatre flux. 1. Le choix d’une coupe en mode bidimensionnel permettant le meilleur alignement du faisceau ultrasonore avec le flux sanguin étudié L’axe de tir Doppler doit être aligné avec le flux sanguin dans les 3 plans de l’espace. Toutefois, l’image 2D associée ne permet de contrôler cet alignement que dans deux plans. Il est donc important de modifier la position et l’orientation de la sonde, et de multiplier les incidences pour obtenir un alignement dans le troisième plan. La coupe bidimensionnelle choisie sera celle qui permet d’enregistrer les vitesses les plus élevées (Yuill et O’Grady, 1991 ; Darke et al., 1993 ; Chetboul et al., 1999). En effet, la vitesse la plus élevée pour un flux sanguin témoigne du meilleur alignement entre le faisceau ultrasonore et ce flux. Cette vitesse maximale peut être identifiée soit par le signal audio le plus pur et le plus fort, soit par la couleur la plus marquée en mode Doppler couleur, soit par le pic le plus élevé sur les graphiques en mode Doppler spectral (Chetboul et al., 1999). 88 2. Le flux à travers la valve pulmonaire Le flux pulmonaire est obtenu à partir soit d’une coupe parasternale droite petit axe trans-aortique, soit d’une coupe parasternale gauche crâniale petit axe, soit d’une coupe parasternale gauche crâniale grand axe trans-pulmonaire. Il peut être nécessaire de modifier légèrement la position et l’orientation de la sonde pour permettre un meilleur alignement entre le faisceau ultrasonore et le flux sanguin (Yuill et O’Grady, 1991 ; Kirberger et al., 1992a ; Darke et al., 1993 ; M aï, 2002c). En mode Doppler pulsé, le volume échantillon est placé au niveau des valvules sigmoïdes, à leur point d’ouverture maximale (Kirberger et al., 1992a ; M aï, 2002c). Quelle que soit la coupe utilisée, le flux pulmonaire est rétrograde : la courbe spectrale des vitesses est systolique, monophasique, négative. L’accélération et la décélération sont similaires, ce qui donne au profil de vitesse une forme symétrique (Boon, 1998 ; Chetboul et al., 1999) (figure 45). En mode Doppler couleur, le flux pulmonaire est coloré en bleu puisqu’il est rétrograde. Une régurgitation pulmonaire sans traduction auscultatoire a été mise en évidence chez 70% des chiens sains dans l’étude de Yuill et O’Grady. 3. Le flux à travers la valve mitrale Le flux mitral est obtenu à partir d’une coupe apicale gauche, 4 ou 5 cavités ou encore 2 cavités trans-mitrale : des modifications dans la localisation, l’angulation et la rotation de la sonde doivent être apportées pour aligner correctement l’axe de tir Doppler avec l’axe principal du flux sanguin (Yuill et O’Grady, 1991 ; Kirberger et al., 1992a ; Darke et al., 1993 ; Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002c). Figure 48 : Position du volume-échantillon sur une coupe 2D apicale gauche 5 cavités (à gauche) et spectrog ramme du flux mitral co rrespondant en mode Doppler pulsé (à droite) (Service de médecine (cardiologie) ENVL). 89 En mode Doppler pulsé, le volume-échantillon est placé entre les deux valvules mitrales, à leur point d’ouverture maximale (Kirberger et al., 1992a ; De M adron, 1995a ; Bonagura et al., 1998 ; Boon, 1998 ; Chetboul et al., 1999 ; Ware, 2007). Sur la courbe spectrale, le flux mitral a un aspect de M , superposable à celui obtenu en mode TM (Chetboul et al., 1999 ; Boon, 1998 ; Tobias et Nautrup, 2005). Typiquement, le flux est diastolique, biphasique et positif. La première onde, appelée E, correspond au remplissage protodiastolique passif du ventricule gauche ; la seconde, appelée A, correspond au remplissage télédiastolique actif du ventricule gauche, lié à la systole atriale (Kirberger et al., 1992a ; Boon, 1998 ; M aï, 2002c). Cette deuxième onde est plus petite que la première, le remplissage passif du ventricule gauche est quantitativement plus important que le remplissage actif (Chetboul et al., 1999 ; Tobias et Nautrup, 2005). Figure 49 : Echocardiogramme en mode Doppler couleur d’un flux mitral sur une coupe apicale gauche 4 cavités gelée en protodiastole (Service de médecine (cardiologie) ENVL). En mode Doppler couleur, le flux mitral diastolique est coloré en rouge puisqu’il est antérograde sur les coupes utilisées. Il prend une teinte plus claire au niveau de l’extrémité des valvules, car la vitesse à cet endroit est plus élevée (Chetboul et al., 1999). 4. Le flux à travers la valve aortique Le flux aortique est le plus souvent visualisé à partir d’une coupe apicale gauche 5 cavités (Darke et al., 1993 ; Boon, 1998 ; M aï, 2002c ) ou 2 cavités trans-aortique (Yuill et O’Grady, 1991 ; Kirberger et al., 1992a ; Darke et al., 1993 ; Kienle, 1998). Il peut être nécessaire de modifier légèrement la position et l’orientation de la sonde pour améliorer l’alignement entre le faisceau ultrasonore et le flux sanguin (Darke et al., 1993 ; Boon, 1998 ; M aï, 2002c). La fenêtre rétroxiphoïdienne donne des images intéressantes pour l’analyse de ce flux. Cette voie nécessite une profondeur d’exploration parfois difficile à obtenir chez les chiens longilignes ou de moyenne et grande taille (Chetboul et al., 1999). 90 Figure 50 : Position du volume-échantillon sur une coupe 2D apicale gauche 5 cavités (à gauche) et spectrog ramme du flux aortique correspondant en mode Doppler pulsé (à droite) (Service de médecine (cardiologie) ENVL). En mode Doppler pulsé, le volume échantillon est placé au niveau du point d’ouverture maximale des valvules sigmoïdes, à l’entrée de l’aorte ascendante (Bonagura et al., 1998 ; M aï, 2002c ; Ware, 2007). La courbe spectrale est systolique, monophasique et négative. Elle est asymétrique en raison d’une accélération plus rapide que la décélération (Boon, 1998). L’accélération et les vitesses sont plus élevées que pour le flux pulmonaire (Brown et al., 1991 ; Bonagura et al., 1998). En mode Doppler couleur, le flux aortique systolique est coloré en bleu car rétrograde ; l’intensité du bleu est croissante de l’apex vers les sigmoïdes (Chetboul et al., 1999). 5. Le flux à travers la valve tricuspide Comme pour le flux mitral, la coupe apicale gauche 4 cavités est souvent la meilleure coupe pour visualiser le flux tricuspidien (Yuill et O’Grady, 1991 ; Darke et al., 1993 ; Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002c). La coupe parasternale gauche crâniale grand axe transatriale droite peut aussi être utilisée (Yuill et O’Grady, 1991 ; Ware, 2007). Ces coupes seront parfois légèrement modifiées pour améliorer l’alignement du tir Doppler avec le flux sanguin (Yuill et O’Grady, 1991 ; Darke et al., 1993 ; Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002c). 91 Figure 51 : Position du volume-échantillon sur une coupe 2D apicale gauche 4 cavités (à gauche) et spectrog ramme du flux tricuspidien correspondant en mode Doppler pulsé (à droite) (Service de médecine (cardiologie) ENVL). Le volume-échantillon est placé dans le ventricule droit, à l’extrémité des feuillets tricuspidiens lors de leur ouverture maximale (Kirberger et al., 1992a ; Boon, 1998 ; Chetboul et al., 1999 ; Ware, 2007). La courbe spectrale obtenue a la même morphologie que celle du flux mitral : diastolique, biphasique, positive ; mais les vitesses du flux tricuspidien sont plus faibles (Kirberger et al., 1992a ; De M adron, 1995a ; Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002c). En mode Doppler couleur, le flux diastolique tricuspidien est coloré en rouge, comme le flux diastolique mitral (Boon, 1998 ; Chetboul et al., 1999). Une régurgitation modérée et localisée à l’orifice valvulaire est souvent présente chez le chien sain. Elle est enregistrée en mode Doppler pulsé noir et blanc en positionnant le volume-échantillon dans l’atrium droit, au dessus de la valve tricuspide (Chetboul et al., 1999 ; M aï, 2002c) ou en mode Doppler pulsé couleur. Yuill et O’Grady ont mis en évidence une insuffisance tricuspidienne chez 50% des chiens sains de leur étude. C. L’analyse quantitative de l’échocardiographie en mode Doppler 1. La mesure de la vitesse maximale et de la vitesse moyenne d’un flux sanguin La vitesse maximale et la vitesse moyenne sont calculées automatiquement par l’échographe à partir du spectre de vitesse du flux sanguin considéré (Boon, 1998). 92 Figure 52 : Méthode de mesure de la vitesse max imale du flux sanguin aortique (Service de médecine (cardiologie) ENVL). La vitesse maximale d'un flux sanguin est calculée p ar l'échographe à p artir du sommet de la courb e spectral e correspondante. 2. Le calcul du volume d’un flux sanguin Le volume d’un flux sanguin peut être calculé à partir d’une image Doppler. Il faut, dans un premier temps, calculer la surface de l’anneau valvulaire ou du vaisseau traversé par le flux sanguin considéré, à partir d’une coupe transversale. L’orifice est assimilé à un cercle, son aire se calcule donc à partir de son diamètre. La mesure du diamètre doit se faire le plus précisément possible, car sa valeur est élevée au carré, ce qui accentue l’erreur éventuelle (Darke, 1992 ; Kienle, 1998). L’aire peut aussi être évaluée par planimétrie (Boon, 1998). Ensuite, l’intégrale des vitesses sur le temps (IVT) est calculée. Il s’agit de l’aire sous la courbe spectrale (Bonagura et al., 1998). Son unité est le centimètre. Figure 53 : Méthode de mesure de l'intégrale des vitesses sur le temps pour le flux sanguin aortique (Service de médecine (cardiologie) ENVL). L’IVT est calculée automatiquement par l’échograph e ; il suffit pour cela de délimiter manuellement les contours de la courbe Doppler (Drouard -Haelewyn, 1998). 93 L’IVT représente la distance parcourue par les globules rouges pendant la période considérée (Darke, 1992 ; Boon, 1998). Le volume du flux sanguin est alors calculé de la façon suivante (Brown et al., 1991 ; Darke, 1992 ; Boon, 1998 ; Kienle, 1998) : V = A × IVT 3 Où V est le volume du flux sanguin considéré (en cm ) et A est l’aire à la section du vaisseau ou de l’anneau valvulaire traversé (en cm²). 3. Le calcul du gradient de pression À partir des vitesses maximales, il est possible de calculer le gradient de pression entre un site en aval et un site en amont de tout obstacle à l’écoulement du flux sanguin (Darke, 1992 ; M artin, 1995 ; De M adron, 1995a ; Kienle, 1998 ; Boon, 1998 ; Tobias et Nautrup, 2005) : Gradient de pression = P1 - P2 = 4 × (v2² - v1²) Où v1 et P1 sont respectivement la vitesse maximale et la pression du sang en amont de la région considérée, et v2 et P2 sont respectivement la vitesse maximale et la pression du sang en aval de la région considérée. Cette équation est l’équation modifiée de Bernoulli. Elle est basée sur le principe physique de la conservation de l’énergie : quand un volume constant traverse un orifice étroit, la vitesse augmente proportionnellement à la chute de pression engendrée (Boon, 1998). Cette équation ne tient pas compte des pertes d’énergie dues au frottement du sang le long des parois et à l’accélération, qui restent négligeables dans les situations courantes (De M adron, 1991). En pratique, v1 est souvent négligeable par rapport à v2 et l’équation peut se simplifier ainsi (De M adron, 1991 ; Darke, 1992 ; De M adron, 1995a ; Kienle, 1998 ; Boon, 1998 ; Tobias et Nautrup, 2005) : Gradient de pression = 4 v2² Étant donnée que la vitesse est élevée au carré, il est important de s’assurer du bon alignement du faisceau ultrasonore avec le flux sanguin, car toute erreur de mesure sera amplifiée (Darke, 1992). 94 4. Le calcul des indices de la fonction ventriculaire gauche a) Les indices de la fonction systolique du ventricule gauche (1) Le volume d’éjection Le volume d’éjection se calcule en appliquant la méthode pour l’estimation du volume d’un flux sanguin à un des 4 flux trans-valvulaires. En pratique, il est mesuré au niveau de la valve aortique (Drouard-Haelewyn, 1998). (2) Le débit cardiaque Il s’obtient en multipliant le volume d’éjection par la fréquence cardiaque (Darke, 1992 ; M oïse et Fox, 1999). (3) L’accélération du flux aortique L’accélération maximale et l’accélération moyenne du flux aortique sont des indices de la fonction systolique ventriculaire gauche (Bonagura et al., 1998 ; Boon, 1998). En effet, la force ventriculaire nécessaire pour ouvrir la valve aortique et expulser le sang affecte le temps au bout duquel la vélocité maximale du flux sanguin est atteinte (Boon, 1998). Figure 54 : Méthode de mesure de l'accéléra tion moyenne du flux sanguin aortique (Service de médecine (cardiologie) ENVL). La pente de la droite (ligne blanche) rep résent e l’accélération moyenne du flux sanguin aortique (Boon, 1998). (4) Les intervalles de temps systoliques Les intervalles de temps systoliques sont accessibles à partir de la courbe spectrale du flux aortique et d’un ECG simultané. Le mode Doppler est préféré au mode TM pour le calcul des intervalles de temps systoliques, car il est plus facile d’obtenir un flux aortique de bonne qualité qu’une coupe TM trans-aortique montrant nettement les points d’ouverture et de fermeture des valvules sigmoïdes (Drouard-Haelewyn, 1998). 95 Figure 55 : Représentation schématique de la méthode de cal cul des intervalles de temps systoliques à partir de la courbe de vitesse du flux aortique et d’un ECG simultané (d'après Drouard-Haelewyn, 1998). Le temps d’éjection se mesure entre le début et la fin du flux aortique (DrouardHaelewyn, 1998). Le temps de pré-éjection se mesure entre le début du complexe QRS de l’ECG et le début du flux aortique (Bonagura et al., 1998 ; Drouard-Haelewyn, 1998). b) Les indices de la fonction diastolique du ventricule gauche (1) Le temps de relaxation isovolumique Le temps de relaxation isovolumique (TRI) correspond à la durée entre la fermeture de la valve aortique et l’ouverture de la valve mitrale. Il se mesure en mode Doppler pulsé ou continu, à partir d’une coupe apicale gauche 5 cavités, en plaçant le faisceau ultrasonore à cheval sur les flux aortique et mitral, de façon à réaliser un enregistrement simultané de ces deux flux. 96 Figure 56 : Représ entation schématique de la méthode de cal cul du temps de relax ation isovolumique en mode Doppler (d'après Drouard-Haelewyn, 1998). Le TRI est le temps mesuré entre la fin du flux aortique et le d ébut du flux mitral (Boon, 1998 ; Drouard Haelewyn, 1998). (2) L’étude du flux mitral Les vitesses maximales des ondes E et A du flux mitral, ainsi que le temps de décélération entre la vitesse maximale et la fin de l’onde E, donnent une estimation de la fonction diastolique du ventricule gauche (Boon, 1998 ; Drouard-Haelewyn, 1998). Il est possible de calculer l’aire sous la courbe spectrale du flux mitral, pour les deux phases diastoliques, de manière à estimer le rôle relatif de chacune d’elles dans le remplissage ventriculaire (Bonagura et al., 1998 ; Drouard-Haelewyn, 1998). (3) Le flux veineux pulmonaire Enfin, l’étude de l’enregistrement du flux veineux pulmonaire complète les informations sur la fonction diastolique du ventricule gauche (Schober et al., 1998). Ce flux est étudié à partir d’une coupe parasternale droite grand axe 4 cavités ou d’une coupe apicale gauche 4 cavités (Schober et al., 1998). Figure 57 : Spectrogra mme d'un flux veineux pulmonaire (à gauche, Service de médecine (ca rdiologie) ENVL) et sa représentation schématique (à droite, d'après Schober et al., 1998, modifié). 97 Durant la systole ventriculaire, les veines pulmonaires assurent le remplissage de l’atrium gauche : une onde systolique S positive est alors enregistrée. Ce flux des veines pulmonaires vers l’atrium gauche résulte de la relaxation atriale et de la descente de l’anneau mitral vers l’apex. L’onde systolique peut être biphasique lorsque ces deux évènements sont dissociés dans le temps. Elle permet ainsi l’évaluation des performances ventriculaires systoliques et des propriétés de relaxation de l’atrium gauche (Schober et al., 1998). Pendant la phase de remplissage passif du ventricule, la pression dans l’atrium diminue progressivement. Lorsqu’elle est suffisamment basse, l’atrium joue le rôle de conduit ouvert assurant le passage du sang des veines pulmonaires vers le ventricule gauche. Une onde D positive est notée ; elle permet d’évaluer la relaxation et la compliance ventriculaire (Schober et al., 1998). Lors de la phase de contraction atriale, la pression dans l’atrium gauche augment e suffisamment pour créer un reflux de sang dans les veines pulmonaires. Une onde négative R est alors enregistrée. Son étude permet d’évaluer la compliance et la pression en fin de diastole dans le ventricule gauche ainsi que l’augmentation de pression dans l’atrium gauche durant sa contraction (Schober et al., 1998). c) L’indice de performance myocardique L’indice de performance myocardique (IM P) se calcule par la somme du temps de contraction isovolumique et du temps de relaxation isovolumique, divisée par le temps d’éjection. D’un point de vue pratique, la formule suivante est utilisée (Baumwart et al., 2005): IMP = (a – b)/b Où a est le temps s’écoulant entre la fermeture et l’ouverture des valves atrio-ventriculaires et b représente le temps d’éjection (Baumwart et al., 2005). Figure 58 : Représentation schéma tique de la méthode de calcul de l'indice de performance myoca rdique ventriculaire droit (d'après Teshima et al., 2006). ICT = temps de contraction isovolumique, IRT = temps de relaxation isovolumique. 98 IMP représente ainsi la fonction ventriculaire globale, systolique et diastolique (Baumwart et al., 2005). Il s’applique pour le ventricule gauche tout comme pour le ventricule droit (Baumwart et al., 2005). En résumé : L’échocardiographie en mode Doppler a pour but d’étudier les caractéristiques des flux sanguins intra-cardiaques. Elle analyse ainsi l’hémodynamique cardiaque et complète les informations issues des modes bidimensionnel et temps-mouvement. Trois modes Doppler sont disponibles. Le mode Doppler couleur permet de détecter un flux sanguin anormal à partir d’une coupe en mode bidimensionnel. La vitesse maximale du flux sanguin est enregistrée par utilisation du mode Doppler spectral : contrairement au mode Doppler continu, le mode Doppler pulsé est limité par une vitesse maximale enregistrable mais il permet d’étudier les flux sanguins dans une région bien délimitée du cœur. Les données quantitatives issues de cet examen permettent d’objectiver la fonction ventriculaire diastolique et systolique. V. L’examen échocardiographique en mode Doppler tissulaire myocardique A. Le principe et les intérêts du mode Doppler tissulaire myocardique Le mode Doppler tissulaire myocardique (DTI) permet de mesurer les vitesses de déplacement des parois myocardiques tout au long du cycle cardiaque. Il évalue ainsi la fonction myocardique et en détecte les anomalies (Chetboul, 2002a ; Chetboul et al., 2005a). Les principes physiques du mode DTI sont les mêmes que ceux du mode Doppler conventionnel : modification de la fréquence lorsque le faisceau ultrasonore rencontre une surface échogène en mouvement, nécessité d’avoir un angle entre le faisceau ultrasonore et le vecteur de déplacement de la paroi myocardique le plus réduit possible... Contrairement au mode Doppler conventionnel, le mode DTI permet d’éliminer les informations issues des flux sanguins pour ne garder que celles qui sont issues du myocarde (Chetboul, 2002b). Ces dix dernières années, le mode DTI s’est largement développé en cardiologie humaine ainsi que dans le domaine de la recherche. Il est appelé à évoluer encore en médecine 99 vétérinaire (Chetboul, 2002a). Son intérêt, par rapport à l’échocardiographie conventionnelle, est sa capacité à détecter les altérations myocardiques modérées (Chetboul, 2002a). B. Les mouvements myocardiques gauches Les vitesses du myocarde mesurées en mode DTI sont composées des vitesses myocardiques intrinsèques et des vitesses résultant du mouvement du cœur dans le thorax (Chetboul, 2002b). En systole, le cœur se tord et se rapproche de la paroi thoracique. La paroi septale et la paroi libre du ventricule gauche se déplacent vers un même centre géométrique, situé dans la cavité ventriculaire gauche (Chetboul, 2002b). Figure 59 : Représentation schématique des mouvements des parois myocardiques ventriculaires gauches (flèches) pendant la systole, selon une coupe petit ax e (à gauche) et une coupe grand ax e (à droite) (d’après Chetboul, 2002b). Le centre géométrique (rond rouge) se situe au centre de la cavité v entriculaire gauch e pour les mouvements radiaux, sur le grand axe de la cavité ventriculaire gauche pour les mouvements longitudinaux. LV = ventricule gauche, IVS = septum interventriculaire, LVW = paroi libre du ventricule gauche. Pendant la diastole, le coeur s’éloigne de la paroi thoracique. La paroi septale et la paroi libre du ventricule gauche s’éloignent du centre géométrique (Chetboul, 2002b). Pendant la contraction isovolumique et la relaxation isovolumique, il n’y a pas de mouvement myocardique intrinsèque. Par contre, le cœur bouge dans le thorax, en partie en raison des mouvements respiratoires. Dans ce cas, les deux parois ventriculaires, septale et pariétale, se déplacent dans la même direction (Chetboul, 2002b). La contraction ventriculaire intrinsèque est un phénomène complexe combinant trois types de mouvement : • La contraction radiale ou circulaire : elle se caractérise par le fait que le septum interventriculaire se rapproche de la paroi libre du ventricule gauche (Chetboul, 2002a). Elle est due au travail des fibres circulaires, situées dans la couche moyenne de la paroi myocardique. Ces mouvements radiaux sont étudiés à partir d’une coupe 100 • • petit axe puisque le faisceau ultrasonore doit être aligné le mieux possible avec le vecteur de déplacement du myocarde (Chetboul, 2002b). La contraction dite longitudinale : elle rapproche la base de l’apex (Chetboul, 2002a). Elle fait suite à la contraction des fibres longitudinales présentes dans le sousendocarde. Son étude est réalisée à partir d’une coupe grand axe (Chetboul, 2002b). La rotation axiale, consistant en une torsion avec déplacement en sens inverse de la base et de l’apex (Chetboul, 2002a). La supériorité du mode DTI, par rapport à l’échocardiographie conventionnelle, tient à sa capacité à enregistrer les mouvements myocardiques radiaux et longitudinaux (Chetboul, 2002a). Cette distinction entre les différents mouvements myocardiques est d’autant plus importante que ces derniers ne font pas intervenir les mêmes fibres musculaires (Chetboul, 2002a). Or, ces différentes fibres peuvent être affectées à différents degrés dans certaines situations pathologiques (Chetboul et al., 2004a ; Chetboul et al., 2005a). C. Les différents modes Doppler tissulaire myocardique Trois modes DTI sont disponibles : le mode DTI pulsé monoporte, le mode DTI (2D) couleur et le mode DTI (TM ) couleur (Chetboul, 2002a). 1. Le mode DTI pulsé monoporte Comme le mode Doppler pulsé conventionnel, le mode DTI pulsé monoporte permet l’analyse dans un volume-échantillon (ou porte) des vélocités myocardiques instantanées en fonction du temps. Le volume-échantillon est placé par l’opérateur dans l’épaisseur de la paroi myocardique. Une courbe spectrale de la vitesse de déplacement du myocarde en fonction du temps est ainsi obtenue. Comme en mode Doppler conventionnel, les vitesses sont positives lorsque le myocarde se rapproche de la sonde et négatives lorsqu’il s’en éloigne (Chetboul, 2002a). 101 Figure 60 : Spectrog ramme du mouvement longitudinal de l'anneau mitral, en mode DTI pulsé monoporte, à partir d’une coupe apicale gauche 4 cavités (Service de médecine (ca rdiologie) ENVL). L’anneau mitral remonte vers l’apex en systole (onde positive sur le spectrogramme) puis redescend vers la bas e en diastole (ondes négatives sur le spectrogramme, en protodiastole et en télédiastole). 2. Le mode DTI (2D) couleur Le mode DTI (2D) couleur se caractérise par le fait que, comme pour le mode Doppler couleur conventionnel, la vitesse et la direction de déplacement du myocarde sont codées en couleur. Figure 61 : Ex emple d’échoca rdiogramme en mode DTI (2D) couleur, à parti r d’une coupe parasternale droite petit ax e trans-ventriculaire gelée en diastole (d'après Chetboul, 2002b). Le myocarde est coloré en rouge lorsqu’il se rapproche de la sonde et en bleu lorsqu’il s’en éloigne. La couleur est d’autant plus brillante que la vitesse de déplacement est élevée (Chetboul, 2002a). Toutes les vitesses myocardiques apparaissent simultanément sur l’écran, superposées à une coupe 2D (Chetboul, 2002b). 102 Figure 62 : Echocardiogramme en mode DTI (2 D) couleur de la paroi libre du ventricule droit, sur une coupe apicale gauche 4 cavités (à gauche). A droite, sont représentés simultanément les profils de vitess e longitudinale en fonction du temps des segments myocardiques 1 et 2 (d’après Chetboul et al., 2005b). RV = ventricule droit, Tric. = valve tricuspide, RA = atrium droit, LV = ventricule gauche, Mit. = valve mitrale, LA = atrium gauche. Certains échographes permettent une analyse « off-line » des vitesses de déplacement du myocarde : après mise en mémoire d’un certain nombre d’images DTI (2D) couleur, il est possible d’obtenir le profil des vélocités instantanées en fonction du temps en un ou plusieurs points particuliers du myocarde (Chetboul, 2002a). 3. Le mode DTI (TM) couleur Par le mode DTI (TM ) couleur, les vélocités myocardiques sont déterminées le lon g d’une ligne ultrasonore unique et visualisées en couleur en fonction du temps. Il renseigne donc sur le déplacement simultané de toute l’épaisseur des parois du myocarde. Le codage couleur est similaire à celui du mode DTI (2D) couleur (Chetboul, 2002a). Figure 63 : Ex emple d'échocardiogramme en mode DTI (TM) couleur, à partir d'une coupe 2D parasternale droite petit ax e trans-ventriculaire (d'après Chetboul, 2002b). 103 En raison de sa rapidité de renouvellement d’images sur l’écran, ce mode offre une excellente résolution temporelle et spatiale axiale, bien supérieure à celle du mode DTI (2D) couleur (Chetboul, 2002a). Tout comme en mode DTI (2D) couleur, il est possible d’analyser simultanément les vitesses myocardiques dans différentes couches de la paroi (Chetboul, 2002b). D. La description des images normales en mode Doppler tissulaire myocardique En mode DTI pulsé monoporte, le tracé des vitesses myocardiques permet de distinguer les différentes phases du cycle cardiaque, que ce soit pour des mouvements radiaux ou longitudinaux (Chetboul, 2002a ; Chetboul, 2002b ; Chetboul et al., 2005a). Figure 64 : Représenta tion des différentes phases du cycle ca rdiaque sur un spectrogra mme de la vitess e radiale myocardique (d'après Chetboul, 2002b). IVC = phase de contraction isovolumique, S = systole, IVR = phase d e relaxation isovolumique, E = phas e d e remplissage passi f protodiastolique, A = phase de remplissage actif télédiastolique. La systole débute par un bref temps de contraction isovolumique de forme variable. Puis la phase d’éjection intervient : elle est matérialisée sur le tracé par une onde appelée S (Chetboul, 2002a). La diastole comporte 4 phases. La relaxation isovolumique, de forme variable, est suivie par la phase de remplissage ventriculaire précoce (onde E). Puis survient la phase de diastasis. La diastole s’achève par la phase de remplissage tardif, correspondant à la contraction atriale (onde A) (Chetboul, 2002a). L’onde E est plus grande que l’onde A (Chetboul et al., 2004a). L’analyse « off-line » donne le profil des vitesses instantanées en deux points des parois myocardiques. Il apparaît ainsi que les vitesses de déplacement du myocarde sousendocardique sont plus élevées que celles du myocarde sous-épicardique. Ceci définit le gradient intramyocardique endo-épicardique ou radial (Hatle et Sutherland, 2000 ; Chetboul, 2002a ; Chetboul et al., 2004a ; Chetboul et al., 2005a). 104 Durant tout le cycle cardiaque, les vitesses myocardiques longitudinales sont plus élevées dans les segments myocardiques proches de la base du coeur, puis dans les segments intermédiaires ; les vitesses les plus basses étant enregistrées dans les segments myocardiques situés à l’apex cardiaque, pour les deux ventricules. Un gradient de vitesse intramyocardique apico-basilaire ou longitudinal est ainsi mis en évidence (Hatle et Sutherland, 2000 ; Chetboul et al., 2005a ; Chetboul et al., 2005b). E. L’analyse quantitative de l’échocardiographie en mode Doppler tissulaire myocardique 1. La mesure des vitesses myocardiques La vitesse de déplacement d’un segment myocardique, déterminée par le mode DTI, permet d’apprécier la fonction du myocarde. Toutefois, elle varie avec la position de la sonde, le mouvement global du cœur dans le thorax, le mouvement des segments adjacents… D’autre part, il n’est pas possible de distinguer la contraction active du myocarde de celle liée à la translation du cœur (Chetboul, 2002b ; Chetboul et al., 2006). 2. La mesure des gradients de vitesses myocardiques Les gradients de vitesses myocardiques permettent une meilleure évaluation de la fonction myocardique régionale, puisqu’ils s’affranchissent de la variabilité liée aux mouvements de translation du cœur dans le thorax (Chetboul et al., 2005a). 3. La mesure des paramètres de déformation Deux indices dérivés du mode DTI permettent de quantifier la déformation d’un segment myocardique (contraction ou étirement) et donc d’évaluer la fonction myocardique régionale. Ils sont indépendants des mouvements passifs du cœur et des mouvements des segments adjacents à la région considérée (Chetboul et al., 2006). Strain (St) représente la déformation d’un segment myocardique au cours du temps. Il est exprimé en pourcentage de sa taille initiale (Hatle et Sutherland, 2000 ; D’Hooge et al., 2000 ; Chetboul et al., 2006). Strain rate (SR) décrit la vitesse à laquelle la déformation s’effectue. Son unité est s-1. Par exemple, un SR de 0,1 s-1 signifie que le segment étudié se déforme de 10% de sa taille initiale toutes les secondes (D’Hooge et al., 2000). Il se calcule concrètement en divisant la différence entre les vitesses de deux points du myocarde par la distance entre ces deux points (Chetboul et al., 2006). Ces deux indices sont positifs lorsque le segment étudié s’étire et négatifs quand il se contracte (D’Hooge, 2000 ; Chetboul et al., 2006). Ils sont calculés par des logiciels à partir des vitesses myocardiques et sont disponibles en temps réel (Chetboul, 2006). 105 En résumé : Le mode Doppler tissulaire myocardique est, comme son nom l’indique, l’application du principe Doppler aux mouvements des parois myocardiques. Il permet d’étudier les mouvements longitudinaux et radiaux des segments myocardiques et ainsi d’évaluer la fonction myocardique régionale. Cette dernière est objectivée par l’analyse de la vitesse ou du gradient de vitesse du segment considéré, tout au long du cycle cardiaque, et surtout, par le calcul en temps réel des deux paramètres de déformation. VI. Les autres examens réalisables en échocardiographie chez le chien A. L’échocardiographie de stress Le principe de l’échocardiographie de stress est de réaliser différentes coupes en mode 2D, au repos et au cours d’un « stress ». Le « stress » imposé se caractérise par une augmentation de la fréquence cardiaque, obtenue suite soit à un effort physique, soit à une injection de doses croissantes d’une molécule à effet chronotrope positif. Des séquences d’images sont numérisées, puis disposées sur l’écran afin de pouvoir les comparer. Chaque séquence correspond à une coupe échocardiographique donnée gelée à différents moments du cycle cardiaque, au repos, au début de l’effort, au pic de l’effort et lors de la récupération. La comparaison de ces images permet d’étudier la fonction myocardique régionale, en évaluant simultanément l’épaississement et le déplacement myocardiques. Le myocarde ventriculaire gauche est divisé en segments. La contractilité de chaque segment peut être décrite par un score de contraction, qui est d’autant plus élevé que la contractilité est mauvaise. Le score global est calculé en divisant la somme des scores segmentaires par le nombre de segments analysés. L’échocardiographie de stress est principalement indiquée pour la recherche d’ischémie myocardique et pour l’évaluation de la viabilité du myocarde (Le Floc’h, 2004). B. L’échocardiographie de contraste Cette technique est très utile pour identifier les chambres cardiaques ainsi que pour détecter les shunts intra-cardiaques droits-gauches. Pour cela, une seringue de 5 mL est remplie soit de dextrose à 5%, soit de NaCl à 0,9%, soit de sang du chien mélangé avec de l’air, soit de vert d’indocyanine (Kienle, 1998 ; Lang, 2006). Le contenu est ensuite émulsionné vigoureusement. Puis il est rapidement 106 injecté dans une veine céphalique, ce qui va résulter en la formation de microcavitations sanguines, qui vont apparaître sous la forme de billes échogènes dans l’atrium puis dans le ventricule droits. Normalement, ces microcavitations disparaissent dans la circulation pulmonaire et n’apparaissent pas dans les cavités cardiaques gauches. Par contre, si un shunt droit-gauche intra-cardiaque existe, ces microcavitations passeront dans la cavité gauche recevant le sang (atrium gauche dans le cas d’une communication inter-atriale, ventricule gauche et aorte dans le cas d’une communication-interventriculaire). Un contraste négatif, c'est-à-dire une dilution des microcavitations, peut se former dans une cavité droite recevant du sang venant d’une cavité gauche (shunt gauche-droit) ; toutefois, ce contraste négatif n’est pas toujours bien visualisé (De M adron, 1995a ; M artin, 1995 ; Kienle, 1998 ; Lang, 2006). L’exploration des cavités gauches nécessite l’injection d’un produit de contraste via un cathéter introduit dans une artère fémorale jusque dans le cœur gauche, ou l’utilisation d’agents de contraste capables de passer à travers la circulation pulmonaire (Lang, 2006). Figure 65 : Echoca rdiogramme après injection d'un produit de contraste (émulsion sang/air), chez un chien atteint d’un cor triatriatum dexter (Service de médecine (ca rdiologie) ENVL). Le produit de contraste souligne l a membran e (indiquée par les têtes d e flèches) divisant l’atrium droit en d eux parties distinctes. VG = ventricule gauche, AG = atrium gauche, VD = ventricule droit, AD = atrium droit. Emplacement de la valve tricuspide C. L’échocardiographie trans-oesophagienne La sonde d’échocardiographie trans-oesophagienne (ETO), de 5 ou 7,5 M Hz, est contenue dans l’embout rigide d’un endoscope flexible, semblable à un gastroscope (Nautrup, 2005c). 107 L’animal anesthésié est positionné en décubitus latéral pour l’examen et la mâchoire est maintenue ouverte par un pas-d’âne. La sonde est passée dans l’estomac et doucement retirée vers l’arrière (Nautrup, 2005c). L’ETO comprend deux indications majeures (Nautrup, 2005c) : • la mauvaise visualisation du cœur en échocardiographie trans-cutanée, en présence de poumons remplis d’air (œdème pulmonaire ou maladies broncho-pulmonaires). • les déformations thoraciques ou les lésions costales secondaires à un traumatisme, compliquant l’échocardiographie trans-cutanée et rendant le diagnostic impossible. Toutefois, cette technique est peu utilisée en médecine vétérinaire car elle requiert une sonde dont le prix est élevé, elle nécessite d’anesthésier l’animal et sa réalisation prend beaucoup plus de temps que l’échocardiographie trans-cutanée (M oïse et Fox, 1999). D. L’échocardiographie tridimensionnelle Une image tridimensionnelle peut être construite à partir d’une série de coupes 2D. C’est le principe de l’échocardiographie tridimensionnelle (Hung et al., 2007). Cette technologie est d’apparition récente, et se développe pour améliorer la qualit é des images échocardiographiques, et faire évoluer les capacités d’exploration cardiaque de l’ultrasonographie (Hung et al., 2007). En résumé : L’échocardiographie de stress permet essentiellement de rechercher une zone d’ischémie myocardique. L’échocardiographie de contraste facilite la détection d’un shunt droitgauche. L’échocardiographie trans-oesophagienne présente un intérêt particulier lorsque l’échocardiographie trans-cutanée est difficilement réalisable. Ces trois modalités de l’échocardiographie permettent ainsi de compléter les informations fournies par l’échocardiographie conventionnelle, en facilitant notamment le diagnostic de certaines cardiopathies. Elles sont néanmoins utilisées dans ce but précis et non dans la pratique courante de l’échocardiographie. L’échocardiographie tridimensionnelle améliore la qualité des images ultrasonographiques. Encore peu usitée aujourd’hui, son développement dans les années à venir permettra peut être de l’utiliser couramment, au même titre que l’échocardiographie en modes bidimensionnel, temps-mouvement et Doppler. 108 Deuxième partie : Les facteurs de variation des valeurs usuelles en échocardiographie chez le chien Nous avons vu dans la première partie comment mesurer la taille des parois et des cavités cardiaques et comment quantifier l’hémodynamique et la fonction cardiaques. Les résultats alors obtenus sont comparés aux valeurs usuelles, c'est-à-dire aux valeurs mesurées sur un échantillon d’individus cliniquement sains. Toutefois, l’espèce canine est caractérisée par une importante hétérogénéité : multiplicité de tailles, de races, de niveaux sportifs, larges gammes de fréquences cardiaques, d’âges… D’autre part, comme nous l’avons vu, les techniques d’examen sont très variées : méthode de mesure, utilisation ou non de sédatif, choix de la position du chien examiné, multiplicité des opérateurs… Cette diversité pourrait se répercuter sur les valeurs des variables mesurées lors de l’examen échocardiographique. C’est ce que nous allons voir dans cette deuxième partie, en étudiant les facteurs biologiques, puis les facteurs liés à la technique d’examen, susceptibles de faire varier les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques chez le chien. I. Les facteurs biologiques responsables d’une variation des valeurs usuelles en échocardiographie Nous considérons ici les facteurs biologiques comme des facteurs intrinsèques à l’animal, qui permettent de le caractériser : sa taille corporelle, sa race, sa fréquence cardiaque, son âge, son niveau sportif et son sexe. A. La taille corporelle Les chiens adultes pèsent de moins de 2 kg à plus de 90 kg. Il semble logique que cette variabilité de taille se retrouve au niveau du coeur. 1. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode temps-mouvement, liée à la taille corporelle Depuis les premiers pas de l’échocardiographie en médecine vétérinaire, de nombreuses études ont été publiées concernant l’influence de la taille corporelle sur les paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM . D’un point de vue chronologique, la première étape a consisté à mettre en évidence une telle influence. La deuxième étape a eu 109 pour objectif de vérifier les données établies pour des chiens de très grande taille. La dernière étape a remis en cause les modèles précédemment envisagés. a) La mise en évidence d’une corrélation significative entre la taille corporelle et les paramètres échocardiographiques mesurés en mode temps-mouvement (1) L’évaluation d’une corrélation entre la taille corporelle et la taille des cavités et des parois cardiaques L’établissement de valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM chez le chien a commencé dès 1976, avec l’étude de M ashiro et al. Une corrélation du diamètre ventriculaire gauche en diastole avec le poids était évoquée. Puis de nombreuses publications sur le sujet ont suivi. La plupart des études mettent en évidence une corrélation positive significative de type linéaire, entre la taille des structures cardiaques (diamètres des cavités cardiaques et de l’aorte, épaisseurs des parois myocardiques, en diastole et en systole) mesurée par échocardiographie en mode temps-mouvement et le poids (Lombard, 1984 ; Bonagura et al., 1985 ; Jacobs et M ahjoob, 1988b ; Jaudon, 1990 ; Hakim, 1998) ou la surface corporelle (Boon et al., 1983 ; Jacobs et M ahjoob, 1988b ; Jaudon, 1990). Ainsi, les valeurs usuelles de ces paramètres échocardiographiques doivent être calculées en fonction du format de l’animal : elles correspondent alors à l’intervalle de prédiction ou à l’intervalle de confiance des équations de régression en fonction du poids ou de la surface corporelle. Il y a une probabilité de 95% pour que la valeur moyenne d’un paramètre, pour tous les chiens cliniquement sains d’un poids ou d’une surface corporelle donné, se situe dans l’intervalle de confiance à 95%. Toutefois, dans les circonstances habituelles de la clinique, il est plus rare de s’intéresser à la moyenne d’un groupe d’individus qu’aux variables échocardiographiques obtenues pour un individu donné. Si le chien examiné est cliniquement sain, il y a alors une probabilité de 95% pour que la valeur de la variable échocardiographique considérée se situe dans l’intervalle de prédiction à 95%. Ainsi, l’utilisation d’intervalles de prédiction est plus appropriée dans la plupart des cas (Cornell et al., 2004). Toutefois, le terme intervalle de confiance est parfois utilisé pour désigner un intervalle de prédiction, si bien que la distinction entre les deux n’est pas toujours très claire. Une représentation graphique permet d’éviter d’avoir à calculer les valeurs de l’intervalle de confiance ou de prédiction d’un paramètre échocardiographique, pour chaque poids ou chaque surface corporelle. 110 Graphique 1 : Ex emple de graphique représ entant la droite de régression du diamètre de la cavité ventriculaire gauche en télédiastole en fonction de la surface corporelle, avec son intervalle de confiance à 95% (d’après Boon et al., 1983). L’équation de régression ainsi que le coeffi cient de corrélation (r) sont indiqués. La taille corporelle est reportée sur l’axe des abscisses et la valeur du paramètre échocardiographique considéré sur l’axe des ordonnées. La droite de régression est alors tracée, ainsi que les deux hyperboles indiquant les limites inférieure et supérieure de l’intervalle de confiance ou de prédiction. Il suffit alors de reporter dans le graphique la valeur de la variable échocardiographique mesurée pour le chien examiné, et de constater si pour son poids ou sa surface corporelle, elle est comprise dans les limites de l’intervalle ; dans ce cas, elle sera considérée comme normale puisque dans les valeurs usuelles (Douault, 1990). Toutefois, même si la valeur d’un paramètre échocardiographique n’est pas dans les valeurs usuelles, elle ne peut pas être qualifiée d’anormale, puisqu’il y a une probabilité de 5% que le paramètre mesuré ne soit pas dans l’intervalle de prédiction à 95% pour un chien cliniquement sain. La plupart du temps, les coefficients de corrélation du poids ou de la surface corporelle avec le diamètre endocavitaire du ventricule gauche sont les plus élevés. Au contraire, ceux avec l’épaisseur septale sont les plus bas (Boon et al., 1983 ; Lombard, 1984 Jaudon, 1990). En effet, il n’est pas toujours facile de distinguer l’endocarde du septum interventriculaire du côté du ventricule droit des cordages de la valve tricuspide. Cette difficulté pourrait être à l’origine d’une forte variabilité dans la mesure de l’épaisseur du septum interventriculaire, réduisant ainsi l’importance de l’influence du format du chien sur ce paramètre (Lombard, 1984 ; Jacobs et M ahjoob, 1988b). D’autre part, cette structure est de petite taille, si bien que la marge d’erreur est faible, par rapport au diamètre de la cavité ventriculaire gauche par exemple (Jaudon, 1990). 111 En 1983, De M adron trouve une relation logarithmique entre la surface corporelle et le diamètre de la cavité ventriculaire gauche, en diastole et en systole, et celui de l’atrium gauche. Les épaisseurs des parois septale et pariétale, en diastole et en systole, et le diamètre de l’aorte ont une relation logarithmique avec le poids. Les coefficients de corrélation sont bons (entre 0,73 et 0,97). Toutefois, de nombreuses indications quant à la réalisation des mesures et la méthode d’étude statistique manquent, ainsi il n’est pas possible d’en tirer des conclusions. En 1990, Jaudon a testé la corrélation entre la taille des structures cardiaques mesurée en mode TM et le poids, la surface corporelle, la taille au garrot, le périmètre thoracique en arrière des membres antérieurs et en inspiration, la longueur sternale et enfin le volume thoracique du chien examiné. La taille des cavités et des parois cardiaques est significativement corrélée à chacun de ces paramètres, plus fortement à la taille au garrot et au périmètre thoracique. En pratique, sur un individu obèse ou cachectique, les corrélations avec la taille au garrot prévaudront sur celles avec le poids. En ce qui concerne les rapports entre la taille de deux structures cardiaques (AG/AO par exemple), la plupart des auteurs ne trouvent pas de corrélation avec la taille corporelle (Boon et al., 1983 ; Lombard, 1984 ; Jaudon, 1990). (2) L’évaluation d’une corrélation entre la taille corporelle et les indices de la fonction ventriculaire gauche La plupart des auteurs s’accordent pour dire que les indices de la fonction ventriculaire gauche (%E, FR, TE, Vcf) ne sont pas influencés par la taille corporelle (Boon et al., 1983 ; Lombard, 1984 ; Jaudon, 1990). Ainsi, pour ces indices, une même valeur usuelle est applicable à tous les chiens, quelle que soit leur taille. Toutefois, en 1988, Jacobs et M ahjoob mettent en évidence une corrélation négative significative entre la fraction de raccourcissement et le poids ou la surface corporelle. Cette corrélation est suffisamment faible (coefficients de détermination de 0,18 et 0,16 respectivement) pour que la prise en compte de la taille corporelle dans l’évaluation des valeurs usuelles de cet indice entraîne une précision supplémentaire insignifiante. De même, Hakim (1998) trouve une corrélation négative significative entre la fraction de raccourcissement et le poids. Le faible coefficient de détermination (0,3) montre que le poids n’est pas un facteur de variation essentiel de ce paramètre. Schober et Fuentes (2001a) ont mis en évidence une relation linéaire positive entre MAM et le poids, et une relation curvilinéaire négative entre le poids et M AM indexé à la surface corporelle. Ce résultat suggère une influence du poids sur les performances systoliques ventriculaires gauches. Ainsi, l’influence de la taille corporelle sur les indices de la fonction ventriculaire mesurés en mode TM n’est pas clairement établie. 112 b) La nécessité d’établir des valeurs de référence pour les chiens de grande race Jusque dans les années 1990, toutes les études concernant les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM chez le chien, étaient basées sur des individus de taille moyenne ou incluaient un nombre insuffisant de chiens de grande race. Le tableau 5 présente les gammes de poids des chiens échantillonnés dans les études évoquées précédemment. Tableau 5 : Gamme de poids des chiens sélectionnés dans différentes études. Etude Boon et al., 1983 De M adron, 1983b Lombard, 1984 Bonagura et al., 1985 Jacobs et M ahjoob, 1988b Jaudon, 1990 Hakim, 1998 Gamme de poids étudiée 9,8 – 28,6 kg 2,7 – 95 kg (avec 3 chiens de plus de 40 kg) 5 – 44 kg 2 – 36 kg 13,9 – 30 kg 8 – 47 kg 3 – 50 kg Ainsi, les paramètres échocardiographiques obtenus pour des chiens de grande race étaient comparés aux valeurs usuelles calculées avec les équations de régression en fonction du poids obtenues sur un échantillon de congénères de gabarit inférieur, sans savoir si cette extrapolation était légitime (Douault, 1990). Deux études visant à établir des valeurs de référence des paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM sont basées sur un échantillon de chiens de grand format. Il s’agit de l’étude de Douault, en 1990, dans laquelle le poids des individus sélectionnés varie de 30 à 60 kg, et de l’étude de Koch et al., en 1996, incluant des chiens de races terre-neuve, dogue allemand, lévrier irlandais, dont le poids varie de 49 à 76 kg. Douault compare ses résultats avec ceux obtenus par Bonagura et al. (1985) et Lombard (1984). Pour se faire, il trace sur un même graphique les droites de régression en fonction du poids pour les trois études, et l’intervalle de confiance à 95% établi par Bonagura et al. (graphique 2). Pour la plupart des paramètres, la comparaison graphique est satisfaisante. Les pentes des droites de régression et les ordonnées à l’origine sont légèrement différentes, sans qu’il soit possible de dire si ces différences sont significatives, dans la mesure où tous les paramètres nécessaires à une comparaison des données ne sont pas toujours cités dans les trois études. Cette différence paraît plus sensible pour le diamètre de la cavité du ventricule gauche en systole et en diastole : les droites établies dans l’étude de Douault sont voisines de celles obtenues par Lombard mais inférieures à celles indiquées par Bonagura et al. ; parfois même, elles sortent de l’intervalle de confiance à 95%. Il serait intéressant dans ce cas de pouvoir étudier statistiquement les différences observées et d’apprécier leur signification clinique, car pour les autres paramètres ces différences semblent tenir à l’échantillonnage (Douault, 1990). 113 114 L'intervalle de confiance à 95% de Bonagura et al. est représenté en trait gras. AO = diamètre aortique, OG = diamèt re atrial gauche, VGd et s = di amètre de la cavité ventri culaire gauche en diastole et en systole respectivement, SIVd et s = épaisseur du septum interventricul aire en diastole et en systole respectivement, PPd et s = épaisseur de la paroi libre du ventri cule gauche en diastole et en systole respectivement, présente étude = étude de Douault, 1990. Graphique 2 : Droites de régression de paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM en fonction du poids, obtenues par Lombard (1984), Bonagura et al. (1985) et Douault (1990) (d’après Douault, 1990). 115 Tout comme Douault, Koch et al. constatent que le diamètre de la cavité ventriculaire gauche calculé à partir des équations issues des études de Boon et al. (1983) et de Lombard (1984), est surestimé par rapport à la valeur mesurée pour des chiens de très grande taille. Or, ce paramètre est très important pour le diagnostic d’une myocardiopathie dilatée, pour laquelle les grandes races sont prédisposées. Il est donc indispensable d’établir des valeurs de référence à partir d’une population de chiens de grand gabarit. De même, la plupart des études visant à établir des valeurs de référence pour les paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM incluent peu d’individus de très petite taille (tableau 5). Est-il possible d’utiliser les équations de régression en fonction de la taille corporelle établies à partir de chiens de format moyen pour calculer les valeurs usuelles d’un sujet de très petite race ? A notre connaissance, aucune étude ne répond à cette question. c) La remise en cause des modèles précédemment établis (1) De nouveaux modèles pour décrire la relation entre le poids et la taille des cavités et des parois cardiaques (a) Les modèles polynomial et logarithmique En 2002, Gonçalves et al. constatent que les valeurs des diamètres de la cavit é ventriculaire gauche, de l’aorte et de l’atrium gauche sont mieux estimées à partir du poids par un modèle polynomial ou logarithmique que par un modèle linéaire, surtout pour des poids extrêmes (graphique 3). Entre les modèles polynomial de second ordre, polynomial de troisième ordre et logarithmique, aucun n’est plus exact que les deux autres. Par contre, le modèle linéaire simple reste suffisant pour décrire la relation entre l’épaisseur du septum interventriculaire ou de la paroi libre du ventricule gauche et le poids (absence de différence significative entre ce modèle et les modèles polynomial et logarithmique). Comme nous l’avons déjà évoqué, ces deux épaisseurs sont petites ce qui rend leur mesure difficile et la marge d’erreur plus faible. De ce fait, il existe une forte variabilité dans leur détermination. Il est supposé que cette variabilité est à l’origine de l’absence de différence significative entre les modèles de régression. (b) Le modèle allométrique Cornell et al. (2004) et Brown et al. (2003) remettent également en cause les publications précédentes basées sur une relation linéaire entre la taille des structures cardiaques mesurée en mode TM et le poids. En effet, le poids représente un volume et les dimensions mesurées sont des longueurs ; il n’est donc pas mathématiquement possible que ces deux données soient liées linéairement. Les longueurs corporelles, dont la taille des structures cardiaques, sont linéairement corrélées à poids1/3, les aires, dont les aires cardiaques, à poids2/3 et les volumes, dont les volumes cardiaques, à poids1. La relation entre le poids et les longueurs cardiaques n’est donc pas linéaire mais curvilinéaire. 116 Graphique 3 : Droites de régression en fontion du poids des diamètres de la cavité ventriculaire gauche, en diastole et en systole, de l’aorte et de l’atrium gauche, mesurés par échocardiographie en mode TM sur un échantillon de 69 chiens, selon un modèle linéaire, polynomial de second et de troisième ordre et logarithmique (d’après Gonçalves et al., 2002). Pour chacune des variables étudiées, le graphique en haut à gau che représ ente le modèle linéaire simple, celui en haut à droite le modèle polynomial de second ordre, celui en bas à g auch e le modèle polynomial d e troisièm e ordre et celui en bas à droite le modèle logarithmique. L’équation de régression correspondant e est indiquée. Diamètre endocavitaire ventriculaire gauche en diastole : Diamètre endocavitaire ventriculaire gauche en systole : 117 Graphique 3 : Droites de régression en fontion du poids des diamètres de la cavité ventriculaire gauche, en diastole et en systole, de l’aorte et de l’atrium gauche, mesurés par échocardiographie en mode TM sur un échantillon de 69 chiens, selon un modèle linéaire, polynomial de second et de troisième ordre et logarithmique (d’après Gonçalves et al., 2002) (suite). Diamètre de l’atrium gauche : Diamètre de l’aorte : 118 Ainsi, Cornell et al. mettent en place une étude dans le but d’établir une équation allométrique décrivant la relation entre la taille des structures cardiaques et le poids. Une b équation allométrique est de type Y = aX , ou Y est la valeur du paramètre échocardiographique évalué, X est le poids et a et b sont deux constantes qu’il faut déterminer. Pour cela, ils utilisent les résultats d’études précédentes (De M adron et al., 1983a ; Gooding et al., 1986 ; M ashiro et al., 1976) et des données qui leur sont communiquées par différents échocardiographistes. En tout, ils obtiennent les valeurs des paramètres échocardiographiques pour 494 chiens. Les variables échocardiographiques et le poids des individus sont transformés en logarithmes. Graphique 4 : Droite de régression du diamètre de la cavité v entriculaire gauche en diastole en fonction du poids, après transformation logarithmique des données, et intervalle de prédiction à 95% (d’après Cornell et al., 2004). Le logarithme des paramètres mesurés (logY) est linéairement corrélé au logarithme du poids (logX), c'est-à-dire selon une équation de type logY = loga + b logX (graphique 4). Ainsi, la pente de cette équation et son ordonnée à l’origine permettent de calculer respectivement les coefficients b et a, qu’il suffit de remplacer dans l’équation allométrique. Pour la plupart des variables, le coefficient b est proche de 1/3. Toutefois, pour l’épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche en diastole et en systole, b se rapproche plutôt de 0,25. D’autre part, aucune corrélation significative n’a été mise en évidence entre la fraction de raccourcissement ou le rapport AG/AO et le poids. Finalement, ces résultats viennent confirmer ceux de Jaudon (1990), 14 ans plus tôt, qui trouvait une corrélation des paramètres échocardiographiques plus importante avec la taille au garrot ou le périmètre thoracique plutôt qu’avec la surface corporelle, le poids ou le volume thoracique. Il montrait ainsi qu’une longueur est mieux corrélée avec une autre longueur, qu’avec une aire ou un volume. 119 Ces résultats concordent également avec les exposants des équations de régression de De M adron (1983b), 20 ans plus tôt : 0,52 VGd = 46,10 × SC VGs = 30,37 × SC0,506 0,313 PVGd = 2,74 × P 0,261 PVGs = 4,89 × P 0,236 SIVd = 3,74 × P 0,313 SIVd = 4,37 × P 0,358 AO = 7,796 × P 0,502 AG = 24,56 × SC En corrélant la taille des cavités et des parois du cœur, c'est-à-dire des dimensions linéaires, à la surface corporelle, l’exposant associé se rapproche de 1/2 (la surface corporelle étant une aire) ; en les corrélant au poids, l’exposant se rapproche de 1/3. (2) La recherche de modèles indépendants du poids de l’animal Le calcul des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques à partir du poids n’est pas idéal. En effet, le poids est variable au cours du temps et deux individus peuvent avoir un même poids mais un format différent (par exemple un cocker obèse de 20 kg et un border collie mince de même poids). En revanche, décrire la taille des structures cardiaques en fonction du diamètre aortique pourrait être intéressant, dans la mesure où ce dernier varie peu au cours du temps, est mieux corrélé au format de l’animal que le poids, et est peu modifié au cours des différents processus pathologiques (Rishniw et Erb, 2000). En 2003, Brown et al. montrent que la taille des cavités et des parois cardiaques mesurée en mode TM est corrélée au diamètre de l’aorte, que ce dernier soit mesuré ou 1/3 calculé à partir du poids (AO = 0,795 × Poids ). Lorsque le modèle de régression des paramètres échocardiographiques en fonction du poids ou de la surface corporelle est comparé au modèle de régression en fonction du diamètre aortique, il apparaît évident que l’intervalle de confiance est plus réduit pour ce dernier. 120 Graphique 5 : Droites de rég ression du diamètre de la cavité ventri culaire gauche en diastole en fonction du poids, de la surface corporelle et du diamètre aortique, et intervalles de confiance à 95% (d’après Brown et al., 2003). En pointillés sont représent ées les droites de régression du diamètre de la cavité ventricul aire gau che en diastole en fon ction du poids (à gauche) ou de la surface corporelle (à droite) ainsi que leur intervalle de con fi ance à 95%. En ligne continue sont représentés la droite de régression et l’intervalle de con fian ce à 95 % de cette mêm e variable échocardiographiqu e en fon ction du diamètre de l’aorte, calculé à partir du poids. Le rapport entre la taille d’une structure cardiaque mesurée en mode TM et le diamètre aortique constitue un indice cardiaque relativement indépendant du poids du chien examiné (Brown et al., 2003 ; Hall et al., 2008). Par contre, deux individus de même poids peuvent avoir des indices différents. En effet, ces rapports définissent des morphotypes, c'est-à-dire des groupes d’individus avec des similitudes morphologiques. La race, l’âge, l’entraînement sportif, la fréquence cardiaque par exemple, sont susceptibles d’entraîner des variations du morphotype. Ainsi, deux chiens de même poids mais de morphotype différent, n’auront pas le même rapport entre la taille d’une cavité ou d’une paroi cardiaque et le diamètre aortique (Brown et al., 2003). L’utilisation du modèle de Brown et al. montre donc tout son intérêt dans la comparaison des variables échocardiographiques de deux animaux de même morphotype mais de poids différent. De la même manière, une aire cardiaque peut être divisée par l’aire de l’aorte en coupe transversale. Ces rapports sont là encore indépendants du gabarit de l’animal mais diffèrent en fonction de son morphotype (Brown et al., 2003). Dans le système d’équation allométrique décrit par Cornell et al. (2004), diviser la valeur d’un paramètre échocardiographique par poids1/3 permet également d’obtenir un indice indépendant du gabarit de l’animal. 2. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode bidimensionnel, liée à la taille corporelle Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques sont beaucoup moins documentées en mode bidimensionnel qu’en mode temps-mouvement. Ceci peut s’expliquer 121 par la préférence pour le mode TM en ce qui concerne l’analyse quantitative de l’échocardiographie. Tout comme pour le mode TM , une corrélation positive significative a été mise en évidence entre la majorité des paramètres mesurés en mode 2D et le poids ou la surface corporelle. Par contre, la fraction de raccourcissement, les pourcentages d’épaississement du septum interventriculaire et de la paroi libre du ventricule gauche, la fraction d’éjection et les rapports entre deux longueurs (AG/AO) ne sont corrélés ni au poids ni à la surface corporelle (O’Grady et al., 1986). Rishniw et Erb (2000) se sont intéressés uniquement aux diamètres de l’atrium gauche et de l’aorte mesurés sur une coupe bidimensionnelle petit ou grand axe. Graphique 6 : Diamètre de l’atrium gauche mesuré à partir d’une coupe parasternale droite grand ax e 4 cavités (à gauche) et à partir d’une coupe parasternale droite petit ax e trans-aortique (à droite), en fonction du poids, sur un échantillon de 36 chiens cliniquement sains (Rishniw et Erb, 2000). Les méthodes de mesure utilisées ont été présent ées sur les figures 25 (échocardiogramme d e gauch e) et 26. L’équation de régression correspond ante est indiquée, ainsi que le coeffici ent de détermination (r²). Ils ont ainsi constaté la corrélation existant entre ces paramètres et le poids : cette corrélation est linéaire pour le diamètre aortique, curvilinéaire pour le diamètre atrial, décrite par un modèle polynomial de second ordre. 3. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler, liée à la taille corporelle L’effet du poids sur les paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler est moins documenté que celui sur les variables estimées en mode temps-mouvement. a) L’influence du poids sur les vitesses des flux sanguins transvalvulaires Les avis divergent concernant l’influence du poids sur les vitesses des flux sanguins intra-cardiaques. Yuill et O’Grady (1991), Della Torre et al. (2000) et Muzzi et al. (2006) montrent l’absence de corrélation entre les vitesses des flux sanguins à travers les 4 valves cardiaques et 122 le format du chien examiné. Brown et al. (1991) aboutissent à la même conclusion concernant les flux sanguins aortique et pulmonaire évalués en mode Doppler pulsé. Par contre, Kirberger et al. (1992b) constatent une influence importante du poids du chien sur les vitesses des flux sanguins intra-cardiaques mesurées en mode Doppler pulsé. D’une manière générale, une diminution du poids s’accompagne d’une augmentation de la vitesse moyenne et de la vitesse maximale des flux sanguins intra-cardiaques. D’autres études sont toutefois nécessaires pour établir des équations de régression permettant de caractériser plus précisément cette relation, si elle existe. Ces équations pourront ensuite être utilisées pour une estimation plus précise des valeurs usuelles des vitesses des flux sanguins en fonction du poids du chien (Kirberger et al., 1992b). b) L’influence du poids sur les paramètres de la fonction ventriculaire mesurés en mode Doppler Brown et al. (1991) ont mis en évidence une corrélation entre le poids et le volume d’éjection ainsi que le débit cardiaque, estimés en mode Doppler pulsé avec un volumeéchantillon placé en aval soit de la valve pulmonaire soit de la valve aortique. Il semble effectivement logique que ces deux paramètres augmentent avec le gabarit de l’individu examiné. Concernant les intervalles de temps systoliques, Brown et al. (1991) ne trouvent pas d’effet du poids sur le temps d’éjection, estimé en mode Doppler pulsé avec un volumeéchantillon placé en aval soit de la valve pulmonaire soit de la valve aortique. Della Torre et al. (2000) aboutissent à la même conclusion sur une population de chiens de type lévrier, mais Teshima et al. (2007) prouvent le contraire. Ainsi, concernant l’influence de la taille corporelle sur le temps d’éjection, les avis divergent. Pour ce qui est des paramètres de la fonction diastolique du ventricule gauche, Schober et Fuentes (2001b) constatent qu’une augmentation de poids se traduit par une augmentation du temps de décélération de l’onde E. Toutefois, cette modification peut aussi être liée à la diminution de la fréquence cardiaque ou à la baisse de la fonction systolique (baisse de FR) engendrés par une augmentation de poids. Les mêmes auteurs mettent également en évidence qu’une élévation de poids s’accompagne d’un allongement de la durée de l’onde A du flux mitral et de l’onde négative R du flux veineux pulmonaire (Schober et Fuentes, 2001b). Aucun effet du poids sur la valeur de l’indice de performance myocardique du ventricule droit et du ventricule gauche n’a été mis en évidence (Baumwart et al., 2005 ; Teshima et al., 2006 ; Teshima et al., 2007). Ainsi, l’influence de la taille corporelle sur les indices de la fonction ventriculaire mesurés en mode Doppler n’est pas clairement établie. A notre connaissance, seuls Baumwart et al. (2005) ont publié des valeurs usuelles pour ces variables en fonction du poids. Toutefois, la gamme de poids de chaque classe établie est large, ce qui réduit la précision de ces valeurs de référence. 123 4. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler tissulaire myocardique, liée à la taille corporelle L’influence de la taille corporelle sur les valeurs des variables évaluées en mode Doppler tissulaire myocardique est encore assez peu étudiée. Globalement, le poids semble peu affecter les variables TDI (Chetboul et al., 2005a ; Chetboul et al., 2005b). En résumé : La taille des structures cardiaques mesurée par échocardiographie en mode temps-mouvement est dans l’ensemble positivement corrélée au format de l’animal. C’est l’épaisseur du septum interventriculaire qui présente la corrélation la plus faible, en raison de la difficulté à le visualiser correctement et de sa faible épaisseur rendant la marge d’erreur faible. Ainsi, il faut tenir compte du gabarit de l’animal pour déterminer si le diamètre d’une cavité ou l’épaisseur d’une paroi cardiaque est dans les valeurs usuelles. C’est souvent le poids qui est choisi pour décrire la taille corporelle du chien, sans doute pour sa facilité de mesure par rapport aux autres paramètres de format. Selon les dernières études, le diamètre des cavités et l’épaisseur des parois du coeur sont alors liés à poids1/3. Par contre, les indices de la fonction ventriculaire (FR, %E, Vcf…) et tout rapport entre les tailles de deux structures cardiaques semblent indépendants de la taille corporelle : une même valeur usuelle peut être retenue quel que soit le gabarit du chien. Toutefois cette affirmation ne fait pas l’unanimité. Tout comme en mode temps-mouvement, la taille des cavités et des parois cardiaques mesurée en mode bidimensionnel est significativement corrélée au poids et à la surface corporelle, contrairement aux indices de la fonction ventriculaire gauche ou aux rapports entre les tailles de deux structures cardiaques. Les valeurs de référence publiées pour le mode bidimensionnel sont moins abondantes que pour le mode temps-mouvement. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler en fonction de la taille corporelle est peu étudiée. Les avis sont très divergents concernant l’influence du gabarit de l’animal sur les vitesses des flux sanguins intra-cardiaques, et sur les indices de la fonction ventriculaire systolique et diastolique. Il semblerait que le poids affecte peu les valeurs des paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler tissulaire myocardique, bien que peu d’études se soient intéressées à ce sujet. Ainsi, en pratique, le chien examiné doit être pesé et les valeurs des variables échocardiographiques mesurées en modes bidimensionnel et temps124 mouvement doivent être comparées à des valeurs usuelles établies en fonction du poids de l’animal. Concernant les paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler et en mode Doppler tissulaire myocardique, des valeurs de référence en fonction du poids n’ont pas encore été publiées jusqu’à aujourd’hui, puisque leur relation éventuelle avec la taille corporelle n’est pas encore clairement établie. Chez l’homme, les valeurs usuelles les plus précises des paramètres échocardiographiques sont calculées à partir de la masse maigre (Daniels et al., 1995 ; Batterham et George, 1998). Ainsi, deux individus de poids différent mais de même masse maigre auront des paramètres échocardiographiques de valeur similaire. Toutefois, cette masse maigre n’est pas évidente à calculer, la taille et la surface corporelle sont ainsi plus couramment utilisées (Vasan et al., 2000). Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurées en modes TM , 2D, Doppler et DTI sont reportées en annexes 1, 2, 3 et 4 respectivement. B. La race L’intervention d’autres facteurs de variation que la taille corporelle sur les paramètres échocardiographiques est suggérée par les larges intervalles de confiance accompagnant les droites de régression de ces paramètres en fonction du poids. L’espèce canine regroupe un grand nombre de races avec une conformation et des caractéristiques morphologiques très différentes. L’isolement reproductif qui existe entre les races pures pourrait favoriser l’établissement de particularités raciales. Il est possible d’envisager que des particularités raciales existent aussi au niveau anatomique, notamment cardiaque. 1. La mise en évidence d’une variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques liée à la race a) En mode temps-mouvement En utilisant des chiens de conformation similaire mais de taille variée (de races greyhound, whippet et petit lévrier d’Italie), Della Torre et al. (2000) mettent en évidence une relation entre la taille des parois et des cavités cardiaques mesurée en mode TM et la taille corporelle, plus forte que pour une population de chiens tout venant. En effet, les valeurs sont moins dispersées autour des droites de régression et les intervalles de confiance sont plus réduits. D’autre part, il existe une corrélation négative significative entre le format de l’animal et les indices de la fonction ventriculaire gauche (Vcf, FR). Les coefficients de corrélation correspondants sont plus élevés que ceux d’un échantillon de chiens tout venant. 125 Ainsi, les différences de conformation corporelle semblent expliquer une partie de la variabilité observée dans une population de chiens toutes races confondues (Della Torre et al., 2000). Plusieurs auteurs se sont intéressés à la variabilité raciale des données échocardiographiques. Parmi eux, M orrison et al. (1992) étudient les variables échocardiographiques mesurées en mode TM pour quatre races : le welsh corgi pembroke, le caniche nain, le golden retriever et le lévrier afghan. Ils constatent que la droite de régression en fonction du poids pour un paramètre donné varie en fonction de la race. Certains paramètres peuvent même ne pas varier du tout avec le poids pour certaines races. La différence est manifeste en plaçant dans un même graphique les droites de régression pour différentes races. Graphique 7 : Droites de rég ression de l'épaisseur télédiastolique de la paroi libre du ventricule gauche (en haut) et du diamètre interne télédiastolique du ventricule gauche (en bas) en fonction du poids et de la race, à partir d'équations de régression proposées dans plusieurs études (d’après De Madron, 1995b). (4) = étude de De Madron, 1983b, (7) = étude de Bonagura et al., 1985, (9) = étude de Morrison et al., 1992, (10) étude de Herrtag e, 1994 (Echocardiographic measurements in the normal Bo xer, Proceedings 4th Eu ropean Society of Veterinary Intern al Medicine Annual Congress, Bruxelles). 126 Pour un poids donné, la différence entre les valeurs proposées peut aller jusqu’à 10 mm pour le diamètre endocavitaire du ventricule gauche en télédiastole et 3 mm pour l’épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche en télédiastole, en fonction de la race (De M adron, 1995b). Ainsi, l’utilisation d’une unique droite de régression en fonction du poids pour toutes les races, pour estimer les valeurs usuelles d’un paramètre donné, s’accompagnera d’un intervalle de confiance trop large pour être satisfaisant. Cette estimation peut même conduire à des erreurs (M orrison et al., 1992). Cette influence de la race est particulièrement évidente pour un indice de contractilité du ventricule gauche tel que la fraction de raccourcissement. Figure 66 : Histogramme de la valeur de la fraction de raccourcissement pour plusieurs races de chiens, à partir de données publiées dans différentes études (d’après De Madron, 1995b). D’une manière générale, les chiens de grande taille ont une fraction de raccourcissement plus basse que celle observée pour des chiens de petite taille. Toutefois, le doberman semble se démarquer avec une fraction de raccourcissement très inférieure à la moyenne (De M adron, 1995b). Hakim (1998) s’est intéressé plus particulièrement à la variabilité raciale de la fraction de raccourcissement. Son étude est basée sur des cavaliers king Charles, des dobermans, des boxers et des caniches. Elle met en évidence que le schéma général d’une diminution de la fraction de raccourcissement avec l’augmentation du gabarit de l’animal n’est pas toujours respecté. Ainsi, le cavalier king Charles est la race la plus petite de son échantillon. Sa fraction de raccourcissement devrait être la plus élevée, ce qui n’est pas le cas. Au contraire, elle se rapproche de celle du boxer. Ainsi, il existe des particularités raciales quant à la valeur de la fraction de raccourcissement. Ces particularités doivent être connues pour ne pas commettre d’erreur d’interprétation. 127 Ces résultats incitent à la plus grande prudence quant à l’utilisation de courbes de référence « toutes races confondues » et démontrent la nécessité d’établir des standards pour chaque race (De M adron, 1995b). Une différence significative entre les paramètres cardiaques mesurés en mode TM pour différentes lignées d’une même race a également été constatée (Hanton et al., 1998). Or, la majorité des valeurs de référence établies jusqu’ici sont basées sur des échantillons de chiens issus de lignées américaines, et ne seraient donc pas transposables aux lignées françaises (De M adron, 1995b). Il faudrait envisager d’établir des valeurs de référence par lignée… mais étant donné l’ampleur de ce travail, il semble difficilement réalisable ! b) En mode Doppler et en mode Doppler tissulaire myocardique La variabilité raciale des paramètres mesurés en mode Doppler est peu étudiée. Il est aujourd’hui bien connu que la vitesse du flux sanguin aortique du boxer et du bull terrier est supérieure à celle des autres races (O’Leary et al., 2003 ; Koplitz et al., 2003), ce qui prouve l’existence de particularités raciales concernant les vitesses des flux sanguins intra-cardiaques. Pourtant, selon Kirberger et al. (1992b), la race influence peu les vitesses des flux sanguins trans-valvulaires. En fait, leur échantillon comprend deux races seulement : des beagles et des bergers allemands. Il serait intéressant de renouveler l’étude avec une plus grande diversité raciale. Chetboul et al. (2005a) mettent en évidence une vitesse longitudinale systolique moyenne dans le myocarde du ventricule gauche, 1,5 à 3,1 fois supérieure chez les bergers belges malinois par rapport aux beagles. Ainsi, établir des valeurs de référence en mode DTI pour l’ensemble des chiens ne semble pas approprié. 2. Les particularités des paramètres échocardiographiques pour quelques races Nous allons voir quelques particularités raciales des variables échocardiographiques. Les valeurs de référence publiées pour les races évoquées ici sont reportées en annexe 5. Le nombre de races pour lesquelles les valeurs usuelles des variables échocardiographiques ont été établies est faible. Notamment dans les races où une affection cardiaque a une incidence importante, l’impossibilité de séparer les malades asymptomatiques des animaux sains rend l’établissement de valeurs usuelles délicat et en recule la parution. En effet, il faudrait réaliser une échocardiographie de contrôle 2 ans plus tard pour vérifier que les chiens sélectionnés ne présentent toujours pas d’anomalie. C’est le seul moyen de s’assurer qu’ils sont effectivement sains (Hakim, 1998). 128 a) Pour les races de type lévrier (1) Pour la race whippet Bavegems et al. (2007) ont comparé les valeurs des variables échocardiographiques mesurées en mode TM sur un échantillon de 105 whippets, avec les valeurs usuelles calculées à partir du format de l’animal selon les études de Boon et al. (1983) et Cornell et al. (2004). Tableau 6 : Pourcentage de whippets dans l’échantillon sélectionné par Bavegems et al. dont les val eurs des paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM tombent en dessous ou au dessus des intervalles de référence établis par Boon et al. (1983) et Cornell et al. (2004) (d’après Bavegems et al., 2007). IVSd et s = épaisseur du septum interventriculaire en diastole et en systole respectivement, LVDd et s = diamètre de la cavité ventriculaire gauch e en diastole et en systole respectivement, LVWd et s = épaisseur de la paroi libre du ventricule gau che en diastole et en systole respectivem ent, EPSS = distance entre le point E et le septum interventriculaire, HR = fréquen ce cardiaque, FS = fraction de raccou rcissement, PEP = temps de p ré-éjection, LVET = temps d’éjection du ventricule gauche, Vcf = vitesse de raccou rcissement circon férentiel. Il apparaît ainsi que les whippets ont un diamètre de cavité ventriculaire gauche et des épaisseurs des parois septale et pariétale plus élevés que pour des chiens de poids équivalent. Par contre, les indices de la fonction ventriculaire gauche sont plus faibles (Bavegems et al., 2007). (2) Pour la race greyhound Snyder et al. (1995) ont comparé la taille des structures cardiaques d’un échantillon de greyhounds avec les résultats des études de Lombard (1984) et Boon et al. (1983) (graphique 8). Ils constatent ainsi que les greyhounds ont une cavité ventriculaire gauche plus grande et des épaisseurs du myocarde ventriculaire gauche (parois septale et pariétale) plus importantes que ceux de chiens d’autres races, même en tenant compte des différences de taille corporelle. D’autre part, la fraction de raccourcissement est plus faible et les intervalles de temps systoliques plus longs que ceux des individus d’autres races mais de format similaire (Snyder et al., 1995). 129 Graphique 8 : Taille des s tructures ca rdiaques de 11 greyhounds en fontion de leur poids et de l eur surface corporelle, en comparaison avec les droites de régression établies par Lombard (1984) et Boon et al. (1983). Sur les 4 graphiques du haut sont représentées les droites de rég ression en fonction du poids établies par Lombard, 1984. Sur les 4 graphiques du bas sont représentées les droites de régression en fon ction de la surface corporelle et les intervalles de confian ce à 95% correspondants, établis par Boon et al., 1983. LVEDD et LVESD = diamètre endo cavitaire du v entricule g auch e en télédiastole et en t élésystole respectivement, LVPWd = épaisseur télédiastolique de la paroi libre du ventri cule gau che, IVSd = épaisseu r télédiastolique du septum interventriculaire. 130 Dans un échantillon de 16 greyhounds, Page et al. (1993) constatent que pour tous les chiens sélectionnés, l’épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche est plus importante que celle de chiens de même gabarit mais de race différente. Concernant les autres structures cardiaques, leur taille dépasse parfois la valeur usuelle maximale établie pour une population de chiens tout venant, mais ce résultat est moins systématique puisqu’il ne concerne que certains des individus échantillonnés. De même, Della Torre et al. (2000) ne décrivent qu’une augmentation de l’épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche. D’autre part, il est rapporté un rapport poids du cœur/poids du corps plus important pour les greyhounds que pour les autres races de gabarit similaire (Schneider et al., 1964 ; Schoning et al., 1995). (3) Pour la race lévrier irlandais Il existe une forte variabilité individuelle au sein de la race lévrier irlandais. Cette variabilité rend l’influence du poids ou de l’âge faible, à tel point que leur prise en compte n’améliore pas la précision de l’estimation des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques (Vollmar, 1999). Koch et al. (1996) et Vollmar (1999) ont publié des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques pour cette race. En comparant la taille des cavités et des parois cardiaques des lévriers irlandais à celle des terres-neuves, de poids similaire, aucune différence significative n’est mise en évidence (Koch et al., 1996). Ainsi, le lévrier irlandais ne semble pas présenter les mêmes particularités cardiaques que le whippet ou le greyhound. (4) Pour la race petit lévrier italien Tout comme pour les greyhounds ou les whippets, Della Torre et al. (2000) ont constaté une paroi libre ventriculaire gauche plus épaisse pour les petits lévriers italiens que pour des chiens d’autres races de même gabarit. (5) Pour la race lévrier afghan M orrison et al. (1992) fournissent les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM chez les lévriers afghans. Aucune particularité raciale n’est observée. Parmi les chiens de type lévrier, les greyhounds et les whippets présentent le plus de particularités dans les valeurs usuelles des variables échocardiographiques : diamètre de la cavité ventriculaire gauche plus grand, épaisseur des parois septale et pariétale plus importante, fraction de raccourcissement plus basse, par rapport à des chiens d’autres races mais de poids similaire. Ces particularités peuvent faire suite à une adaptation du cœur aux performances athlétiques chez les individus sportifs ou avoir une origine génétique, la sélection de ces chiens ayant porté sur les meilleures performances physiques (Page et al., 1993). Schoning et al. (1995) ne mettent pas en évidence de différence dans le rapport poids du cœur/poids du corps entre greyhounds sportifs et inactifs. Ceci suggère une particularité génétique plutôt 131 qu’une adaptation aux activités physiques. Lonsdale et al. (1998) trouvent des parois cardiaques plus épaisses et des cavités cardiaques de diamètre plus important chez tous les greyhounds, mais de façon plus prononcée chez les individus sportifs ; ce qui implique une composante génétique dans les particularités cardiaques de cette race, associée à une adaptation aux performances physiques. b) Pour la race caniche M orrison et al. (1992) et Hakim (1998) ont établi les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques chez des caniches nains pour les premiers, chez des caniches de tout format pour le deuxième, sans mettre en évidence de particularité raciale. c) Pour la race cavalier king Charles Hakim (1998) a étudié les valeurs usuelles des variables échocardiographiques chez le cavalier king Charles. Aucune particularité dans la taille des structures cardiaques n’est mise en évidence. La valeur de la fraction de raccourcissement (40,1%) est plus élevée que celle calculée par Häggström et al. (2000) sur un échantillon de cavalier king Charles cliniquement sains (30,7%). Cette différence pourrait s’expliquer par la présence de chiens atteints d’insuffisance mitrale mais asymptomatiques dans l’échantillon de Hakim, ce que n’exclut pas l’auteur (Hakim, 1998). d) Pour la race beagle Les chiens de race beagle sont souvent utilisés à des fins expérimentales, parfois pour tester les effets cardiaques d’une molécule pharmaceutique. Ainsi, il est important de disposer de valeurs de référence pour cette race. Crippa et al. (1992) et Hanton et al. (1998) ont étudié les variables échocardiographiques sur un échantillon de race beagle, sans mettre en évidence de particularité raciale. e) Pour la race cocker spaniel anglais Dans un échantillon de cockers spaniels anglais, Gooding et al. (1986) ont mis en évidence des épaisseurs myocardiques ventriculaires gauches (paroi libre et septum) plus élevées que celles attendues pour des chiens de ce format. Il est évoqué la possibilité d’une caractéristique raciale, qui peut s’expliquer par le caractère sportif des chiens de cette race. f) Pour la race welsh corgi pembroke M orrison et al. (1992) fournissent les valeurs usuelles des variables échocardiographiques du welsh corgi pembroke, sans mettre en évidence de particularité dans la taille des cavités et des parois du cœur et dans la fonction cardiaque. g) Pour la race bull terrier Selon une étude basée sur 14 bull terriers sains, les chiens de cette race ont un diamètre aortique plus faible, un diamètre atrial gauche plus grand, une plus grande épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche et une vitesse du flux sanguin aortique plus élevée, en 132 comparaison avec des chiens d’autres races de poids équivalent. La vitesse élevée du flux sanguin aortique semble logique puisque le diamètre aortique est diminué, mais elle peut aussi s’expliquer par l’utilisation de la fonction « correction d’angle » de l’échographe dans cette étude. Quant à la fraction de raccourcissement, elle est plus faible que celle des chiens de race boxer, de poids similaire aux bull terriers, calculée dans l’étude de Hakim. Elle s’approche même de celle des chiens de grande race (O’Leary et al., 2003). Il faudrait des études ultérieures pour déterminer s’il s’agit de particularités physiologiques caractéristiques de la race, ou si les chiens sélectionnés évoluent vers un état pathologique (O’Leary et al., 2003). h) Pour la race boxer Le boxer est une race prédisposée aux sténoses sous-aortiques. Koplitz et al. (2003) ont mis en évidence une vitesse du flux sanguin aortique chez le boxer plus élevée que chez les autres races. Néanmoins, il n’a pas pu être déterminé avec certitude si ce résultat était physiologique ou si les chiens sélectionnés présentaient une sténose très discrète (Koplitz et al., 2003). D’autre part, les mêmes auteurs (2006) constatent que le diamètre de la chambre de chasse du ventricule gauche est plus petit pour les boxers que pour d’autres races de poids équivalent, ce qui peut expliquer les valeurs élevées de la vitesse du flux sanguin aortique. i) Pour la race berger allemand Le berger allemand ne semble pas présenter de particularité pour les variables échocardiographiques, en comparaison avec des chiens de gabarit similaire (M uzzi et al., 2006 ; Kayar et al., 2006). j) Pour la race golden retriever La taille des structures cardiaques du golden retriever ne présentent a priori pas de particularité, par rapport à d’autres chiens d’autres races et de format similaire (M orrison et al., 1992). k) Pour la race doberman La fraction de raccourcissement du doberman est plus faible que celle de chiens d’autres races de gabarit similaire (De M adron, 1995b). Plusieurs études américaines basées sur des échantillons de dobermans ont ét é réalisées dans le but de fixer des valeurs usuelles pour les variables échocardiographiques, afin de permettre la détection précoce de myocardiopathie en phase préclinique (Calvert et Brown, 1986 ; O’Grady et Horne, 1995 ; M inors et O’Grady, 1998). Les valeurs qu’elles fournissent pour les dobermans sains ne s’accordent pas avec celles trouvées par Hakim (1998) : la fraction de raccourcissement des dobermans de lignées américaines est plus faible (20%) que celle des dobermans sélectionnés par Hakim (35%). Ceci pourrait suggérer que des individus atteints d’une myocardiopathie en phase préclinique ont pu se glisser dans les échantillons des études américaines (Hakim, 1998). Pourtant, les chiens sélectionnés par 133 O’Grady ont été surveillés par échocardiographie pendant plusieurs années, pour vérifier l’absence d’évolution vers une myocardiopathie en phase clinique. l) Pour la race terre-neuve Koch et al. (1996) ont étudié les valeurs des paramètres échocardiographiques de chiens de race terre-neuve, sans mettre en évidence de particularité raciale. En effet, ces valeurs sont similaires à celles des lévriers irlandais, de format équivalent (Koch et al., 1996). m) Pour la race dogue allemand Le diamètre ventriculaire et les épaisseurs septale et pariétale sont plus élevés et les indices de la fonction ventriculaire gauche plus faibles, pour les chiens dogue allemand que pour d’autres chiens de race différente mais de poids équivalent (Koch et al., 1996). En résumé : La variabilité raciale des paramètres échocardiographiques est aujourd’hui reconnue. Ainsi, en pratique, les valeurs des variables échocardiographiques obtenues pour un chien doivent être comparées aux valeurs usuelles de la race correspondante. Ne pas tenir compte des particularités raciales peut mener à une mauvaise interprétation des résultats échocardiographiques, donc à des erreurs diagnostiques. Néanmoins, il est nécessaire que l’individu examiné réponde aux critères de sélection des animaux ayant permis l’établissement des valeurs usuelles. Ainsi, pour les chiens croisés et pour les chiens qui diffèrent de ceux utilisés pour établir les valeurs usuelles de leur race, des intervalles de référence toutes races confondues restent indispensables. Quelques études ont permis d’établir des valeurs usuelles en échocardiographie pour une race donnée, souvent choisie en raison d’une prédisposition pour une affection cardiaque. Toutefois, face au nombre important de races dans l’espèce canine, le travail déjà effectué semble bien insuffisant. D’autant plus qu’une grande majorité des études sont basées sur des chiens issus de lignées américaines et que leurs résultats ne sont pas forcément transposables aux lignées françaises. D’autre part, l’échantillon de chiens sélectionnés est souvent de petite taille, élargissant les intervalles de confiance et rendant délicate toute comparaison aux valeurs usuelles ainsi établies. 134 C. La fréquence cardiaque 1. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode temps-mouvement, liée à la fréquence cardiaque Concernant l’influence de la fréquence cardiaque sur échocardiographiques mesurées en mode TM , les avis sont assez partagés. les variables La plupart des études ne trouvent pas de corrélation entre la fréquence cardiaque et les paramètres échocardiographiques (Boon et al., 1983 ; Jaudon, 1990 ; Della Torre et al., 2000). Au contraire, des techniques invasives ont permis de mettre en évidence une variation des volumes ventriculaires en fonction de la fréquence cardiaque du chien. Ce résultat paraît logique puisqu’une augmentation de la fréquence cardiaque se traduit par une diminution du temps de remplissage ventriculaire, donc par une baisse du volume ventriculaire télédiastolique. Il a également été constaté que le volume d’éjection diminue (Bristow et al., 1963 ; Noble et al., 1969), avec un débit cardiaque constant (Bristow et al., 1963). Les techniques invasives estimant le volume ventriculaire montrent ici leur supériorité par rapport à l’échocardiographie en mode TM , qui ne mesure que les changements dans une direction donnée et dans une région limitée. Jacobs et M ahjoob (1988) ont testé l’influence d’une variation de la fréquence cardiaque sur les variables échocardiographiques mesurées en mode TM avec un protocole particulier. Ils placent une électrode au contact de l’endocarde de l’atrium droit de 10 chiens adultes en bonne santé, sous anesthésie. Une fois les effets de l’anesthésie estompés, une échocardiographie à la fréquence cardiaque de repos est réalisée, ainsi que pour chaque augmentation de la fréquence cardiaque obtenue par stimulation électrique de l’électrode implantée dans le cœur droit (Jacobs et M ahjoob, 1988ab). Ils constatent que le diamètre endocavitaire ventriculaire gauche, télédiastolique et télésystolique, est positivement corrélé à la longueur du cycle cardiaque : lorsque la longueur du cycle cardiaque diminue, donc lorsque la fréquence cardiaque augmente, le diamètre endocavitaire ventriculaire gauche diminue, sans doute en raison d’une baisse du temps de remplissage. En valeur absolue, les modifications induites sont de faible amplitude. En fait, ces paramètres normalisés à la surface corporelle sont plus fortement corrélés à la racine carrée de la longueur du cycle cardiaque, selon une relation linéaire (Jacobs et M ahjoob, 1988a). L’utilisation de régressions multiples, avec le poids et la racine carrée de la longueur du cycle cardiaque comme variables indépendantes, permet une meilleure estimation des valeurs usuelles du diamètre endocavitaire ventriculaire gauche en télédiastole et en télésystole, que les régressions simples en fonction du poids ou de la longueur du cycle cardiaque seuls (Jacobs et M ahjoob, 1988b). 135 Graphique 9 : Variation du diamètre interne ventriculaire gauche en télédiastole et en télésystole en fonction de la fréquence cardiaque, selon les équations de Jacobs et Mahjoob (1988b). Variation de la valeur du diamètre interne ventriculaire gauche télédiastolique, mesurée par échocardiographie, en fonction de la fréquence cardiaque. 19 18 17 16 Variation de VGd (mm) 15 14 13 12 11 60 70 80 90 100 110 120 130 Fréquence cardiaque (battements/minute) 140 150 160 Variation de la valeur du diamètre interne ventriculaire gauche télésystolique, mesurée par échocardiographie, en fonction de la fréquence cardiaque. 11 10 9 Variation de VGs (mm) 8 7 6 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 Fréquence cardiaque (battements/minute) 136 Les équations de régression correspondantes sont les suivantes : VGd (mm) = 4,16 + 1,06 × P + 18,35 × √LC VGs (mm) = -0,81 + 0,86 × P + 10,80 × √LC avec P le poids en kilogrammes et √LC la racine carrée de la longueur du cycle cardiaque en 1/2 secondes . Nous allons nous intéresser au deuxième facteur des équations de régression (18,35 × √LC et 10,80 × √LC), en le représentant dans un graphique, en fonction de la fréquence cardiaque (graphique 9). Entre 60 et 160 battements par minute, la variation du diamètre endocavitaire ventriculaire gauche expliquée par la différence de longueur du cycle cardiaque, est de 7 mm en télédiastole et 4 mm en télésystole. Cette variation n’est pas négligeable, notamment pour les chiens de petit gabarit. Par exemple, pour un caniche de 8 kg dont le diamètre endocavitaire télédiastolique ventriculaire gauche est de 26 mm (selon Hakim, 1998), cela représente une variation de 27% ! En revanche, pour la majorité des chiens étudiés, Jacobs et M ahjoob ne trouvent pas de corrélation entre la longueur du cycle cardiaque et la fraction de raccourcissement ou les épaisseurs télédiastolique et télésystolique du septum interventriculaire et de la paroi libre du ventricule gauche, même normalisés à la surface corporelle. Pour ces paramètres, un modèle de régression simple en fonction du poids ou de la surface corporelle est donc suffisant pour calculer les valeurs usuelles pour un chien donné (Jacobs et M ahjoob, 1988b). De même, Cornell et al. (2004) envisagent d’utiliser des régressions multiples, avec le poids et la fréquence cardiaque comme régresseurs, pour déterminer les valeurs de référence du diamètre interne ventriculaire gauche télédiastolique et télésystolique. Ils établissent ainsi les équations de régression suivantes : VGd (cm) = 2,31 × P 0,298 × FC - 0,092 VGs (cm) = 1,97 × P 0,328 × FC - 0,167 avec P le poids en kilogrammes et FC la fréquence cardiaque en battements par minute. Toutefois, ces régressions multiples possèdent un coefficient de détermination à peine supérieur à celui d’une régression simple en fonction du poids (Cornell et al., 2004). En fait, la divergence de résultats de l’étude de Jacobs et M ahjoob, par rapport aux autres études n’ayant pas réussi à mettre en évidence de relation entre la fréquence cardiaque et les variables échocardiographiques, peut s’expliquer par une différence de protocole. En effet, les autres auteurs ne mesurent que la fréquence cardiaque au repos des chiens échantillonnés. La gamme de fréquences cardiaques étudiée dépend donc des individus sélectionnés. Au contraire, l’introduction d’une électrode dans l’atrium droit et sa stimulation permet à Jacobs et M ahjoob de s’intéresser à une plus large gamme de longueurs de cycles cardiaques (Jaudon, 1990). Par contre, cette technique isole les effets propres de la fréquence 137 cardiaque, ce qui n’est pas très représentatif des situations cliniques les plus courantes. En effet, les variations de fréquence cardiaque rencontrées par l’échocardiographiste font souvent suite à une stimulation du système sympathique (stress, pathologies…) ou à l’administration d’une molécule chimique, avec des effets plus larges qu’une simple modification de la fréquence cardiaque. Les variations des valeurs des paramètres échocardiographiques ne seront donc pas liées à la seule modification de la longueur du cycle cardiaque, mais aussi à la modification des conditions de charge, à un changement de contractilité myocardique… (Drouard-Haelewyn, 1995). En fait, la réponse du cœur à une augmentation de la fréquence cardiaque dépend de la méthode à l’origine de cette modification, et de la situation clinique dans laquelle cette expérience se déroule (Jacobs et M ahjoob, 1988b). Quant aux intervalles de temps systoliques, ils varient avec la fréquence cardiaque, sauf le rapport TPE/TE qui montre ainsi tout son intérêt dans l’évaluation de la fonction ventriculaire. TE et TPE sont corrélés linéairement à la fréquence cardiaque selon une équation de type : TE ou TPE = a + bFC, avec a et b deux constantes. Pour s’affranchir de la variabilité liée à la fréquence cardiaque, il suffit de soustraire bFC à TE ou TPE (Atkins et Snyder, 1992), ce qui revient à calculer les intervalles de temps systoliques pour une fréquence cardiaque nulle. 2. La variabilité de l’aspect des spectrogrammes et des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler, liée à la fréquence cardiaque a) L’influence de la fréquence cardiaque sur l’aspect des spectrogrammes des flux atrio-ventriculaires Plus la fréquence cardiaque augmente, plus la période diastolique est courte et donc plus les ondes mitrales diastoliques E et A sont proches. Au-delà de 125 battements par minute, les deux ondes commencent à se chevaucher, et au-delà de 200 battements par minute, il n’est plus possible de les distinguer (Kirberger et al., 1992a). Lorsque la fréquence cardiaque est basse, une onde L mitrale intervient en mi-diastole après l’onde E, et résulte probablement du flux veineux pulmonaire survenant après le remplissage rapide du ventricule gauche (Kirberger et al., 1992a). b) L’influence de la fréquence cardiaque sur les valeurs des paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler Tout comme en mode TM , les avis divergent quant à l’influence de la fréquence cardiaque sur les paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler. Yuill et O’Grady (1991) ne trouvent pas de corrélation entre les vitesses des flu x sanguins à travers les 4 valves cardiaques et la fréquence cardiaque. Della Torre et al. (2000) aboutissent au même résultat sur un échantillon de chiens de type lévrier, et Abbott et M acLean (2003) ne constatent pas d’influence de la fréquence cardiaque sur la vitesse maximale du flux sanguin aortique. Au contraire, Kirberger et al. (1992b) concluent d’une 138 manière générale à une élévation de la vitesse maximale et de la vitesse moyenne des flux sanguins à travers les 4 valves cardiaques, suite à une augmentation de la fréquence cardiaque. Concernant les modifications des paramètres caractérisant les flux sanguins à travers les valves atrio-ventriculaires, une fréquence cardiaque élevée se traduit par une augmentation de la vitesse maximale de l’onde A des flux mitral et tricuspidien, une baisse du ratio E/A (Kirberger et al., 1992ab ; Schober et Fuentes, 2001b) et une diminution du temps de relaxation isovolumique et du temps de décélération de l’onde E mitrale (Schober et Fuentes, 2001b). En fait, le remplissage ventriculaire gauche commence plus tôt et se fait plus rapidement, mais une plus grande quantité de sang sera éjectée dans le ventricule lors de la contraction atriale, assurant ainsi le maintien du volume d’éjection (Kirberger et al., 1992ab ; Schober et Fuentes, 2001b). Concernant les paramètres autres que les vélocités sanguines trans-valvulaires, l’indice de performance myocardique des deux ventricules n’est pas influencé par la fréquence cardiaque (Baumwart et al., 2005 ; Teshima et al., 2006 ; Teshima et al., 2007 ; Sousa et al., 2007), et une diminution de la longueur du cycle cardiaque se traduit par une augmentation des vitesses maximales des ondes R et S du flux veineux pulmonaire (Schober et Fuentes, 2001b). 3. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler tissulaire myocardique, liée à la fréquence cardiaque Concernant les vitesses des segments myocardiques ventriculaires gauches et droits, certains auteurs pensent qu’elles sont majoritairement indépendantes de la fréquence cardiaque (Chetboul et al., 2005b). 4. Un moyen pour atténuer la variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques liée à la fréquence cardiaque Les changements de valeur des variables échocardiographiques suite à une modification de la fréquence cardiaque ne sont pas faciles à prévoir. En effet, une augmentation ou une diminution de la fréquence cardiaque s’accompagne souvent de modifications d’autres variables hémodynamiques, elles aussi susceptibles d’influencer les valeurs des paramètres échocardiographiques. Or, les changements de ces variables hémodynamiques varient en fonction de l’individu considéré (Yamamoto et al., 1993). Pour diminuer les effets d’une variation de la longueur du cycle cardiaque et de l’hémodynamique du cœur de l’animal sur les paramètres échocardiographiques, il est possible de mesurer chaque paramètre sur 5 cycles cardiaques consécutifs et de considérer la moyenne (Brown et al., 1991). 139 En résumé : La plupart des études montrent peu (faible corrélation) ou pas d’effet de la fréquence cardiaque sur les paramètres échocardiographiques mesurés en mode temps-mouvement. Toutefois, une étude se démarque par son protocole : elle ne prend pas en compte la seule fréquence cardiaque au repos des chiens sélectionnés, mais modifie cette fréquence par stimulation électrique d’une électrode placée au contact de l’endocarde de l’atrium droit. Ainsi, la gamme de longueurs de cycle cardiaque disponible est bien plus large que celle des autres études. Ceci explique peut être la différence de résultats. En effet, cette méthode a permis de mettre en évidence une corrélation entre la fréquence cardiaque et le diamètre endocavitaire ventriculaire gauche, télédiastolique et télésystolique, et d’établir une équation de régression multiple liant cette variable à la racine carrée de la longueur du cycle cardiaque et au poids. En revanche, elle ne montre pas d’influence de la fréquence cardiaque sur les valeurs des épaisseurs myocardiques, septale et pariétale, et de la fraction de raccourcissement. Cette étude isole les effets d’une variation de la fréquence cardiaque seule, alors qu’en pratique une modification de la fréquence cardiaque s’accompagne de modifications de l’hémodynamique cardiaque, elles aussi susceptibles de faire varier les valeurs des paramètres échocardiographiques. Concernant les variables mesurées en mode Doppler, alors que certaines études ont conclu à une augmentation des vitesses des flux sanguins intracardiaques avec une élévation de la fréquence cardiaque, d’autres ne trouvent aucune influence de la longueur du cycle cardiaque sur les vélocités sanguines. A notre connaissance, il n’a pas été établi d’équation de régression permettant de caractériser plus exactement l’éventuelle relation entre la fréquence cardiaque et les vitesses des flux sanguins intra-cardiaques, dans le but d’améliorer l’estimation des valeurs usuelles pour un chien donné. Finalement, le rôle de la fréquence cardiaque dans la variabilité des valeur s usuelles en échocardiographie n’est pas clairement établi. En pratique, l’idéal consiste à calculer la moyenne d’un paramètre donné sur 5 cycles cardiaques consécutifs, de manière à atténuer l’effet des variations de la longueur du cycle cardiaque. D. L’âge Le meilleur moyen pour tester une éventuelle influence de l’âge sur les paramètres échocardiographiques est de pratiquer une étude longitudinale sur les mêmes individus (Chetboul et al., 2005ab). Toutefois, un tel protocole semble difficilement envisageable, dans la mesure où il nécessite la pratique d’une échocardiographie régulièrement, au moins une fois par an et plus en période de croissance, et ce pendant plusieurs années, ce qui rebutera 140 sans doute la plupart des propriétaires à participer à ce type d’étude. C’est sûrement la raison pour laquelle la majorité des études sont basées sur la comparaison des données entre des groupes de chiens d’âge différent. 1. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques liée à l’âge, chez les chiots en croissance Il faut garder en mémoire qu’un chiot n’est pas un chien adulte de petite taille. Ainsi, connaître l’évolution normale de l’anatomie et de la fonction cardiaques chez le chien en croissance, permet une meilleure interprétation des échocardiogrammes des chiens immatures suspects d’affections cardiaques congénitales ou acquises (Sisson et Schaeffer, 1991). Les premières données sur l’évolution des paramètres cardiaques au cours de la croissance sont issues d’études nécropsiques. House et Ederstrom (1968) évaluent le rapport poids du cœur/poids du corps sur 242 chiens, entre quelques heures après la naissance et l’âge adulte. Ils constatent alors que ce rapport est relativement stable au cours de la croissance de l’animal, c'est-à-dire que le cœur croît à une vitesse similaire ou légèrement supérieure à celle du corps. Sur 45 chiens, les dimensions de la cavité ventriculaire gauche et les épaisseurs des parois myocardiques sont mesurées. Il est ainsi mis en évidence un épaississement des parois et une augmentation du diamètre de la cavité du ventricule gauche lors de la croissance de l’animal. En fait, le poids du cœur augmente plus rapidement que le myocarde ne s’épaissit. Ceci s’explique par une croissance plus grande en longueur qu’en épaisseur des fibres myocardiques après la naissance. D’autre part, la densité du myocarde augmente au cours de la croissance, puisque la concentration en eau extracellulaire diminue. Enfin, House et Ederstrom rappellent que le canal artériel reste ouvert les 3 premiers jours post-partum et que sa fermeture anatomique n’est complète que 7-8 jours après la naissance. A notre connaissance, seulement deux études ont été publiées sur l’évolution des paramètres échocardiographiques au cours de la croissance des chiens. La première (Sisson et Schaeffer, 1991) est une étude longitudinale sur des pointers anglais. Elle consiste en un examen échocardiographique en mode TM réalisé aux âges de 1, 2, 4 et 8 semaines puis 3, 6, 9 et 12 mois. La deuxième (Bayon et al., 1994) s’intéresse à des mastiffs espagnols répartis en plusieurs groupes d’âge, à un mois d’intervalle, de 1 mois à 12 mois ; une catégorie de chiens âgés de 2 à 4 ans est également présente. Une échocardiographie en mode TM est là aussi pratiquée. D’une manière générale, la fréquence cardiaque diminue au cours de la croissance, les changements les plus importants se produisant jusqu’à l’âge de 3 mois. La taille des structures cardiaques augmente au cours de la croissance et présente une relation curvilinéaire avec le poids. Une équation allométrique permet de décrire cette relation (tableau 7) (Sisson et Schaeffer, 1991 ; Bayon et al., 1994). 141 Tableau 7 : Valeurs des coefficients des équations allométriques reliant les paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM et le poids, chez l e chien en croissance (d'après Sisson et Schaeffer, 1991, en haut, et d'après Bayon et al., 1994, en bas). Les équations allométriqu es sont de type Y = aXb , où Y est l’estimation de la valeur du paramètre échocardiographique considéré (en mm) et X le poids (en kg). HR = fréquen ce cardiaqu e, RVIDd = diamètre interne ventriculaire droit en télédiastole, RVIDv et m et ao = diamètre intern e ventri culaire droit mesuré su r une coupe p arast ernal e droite petit ax e trans -ventricul aire, trans mitrale et trans-aortique respectivement, LVIDd et s = diamètre interne ventriculai re gau che en télédi astole et en télésystole respectivem ent, LVWd et s = épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche en télédiastole et en télésystole respectivem ent, IVSd et s = épaisseur du septum interventrivulaire en télédiastole et en télésystole respectivement, LA = diamètre atrial gauche, AO = diamètre ao rtique, FS = fraction de raccourcissem ent, D-E = amplitude de l’excursion du feuillet septal de la v alve mitral e, E-IVS = distance entre l e point E (point d’excursion maximale du feuillet septal mitral) et le s eptum interventriculai re, %IVS = pourcentag e d’épaississement du septum interventriculaire, %LVW = pourcentage d’épaississement de la paroi libre du ventricule gauch e. 142 Sisson et Schaeffer trouvent une corrélation négative, faible mais significative, entre la fraction de raccourcissement et le poids chez les pointers en croissance. Au contraire, Bayon et al. ne mettent en évidence aucune corrélation du poids avec la fraction de raccourcissement et les pourcentages d’épaississement de la paroi libre du ventricule gauche et du septum interventriculaire, pour des mastiffs âgés de 2 mois à 4 ans. Les indices de la fonction systolique ventriculaire gauche seraient donc globalement stables au cours de la croissance (Bayon et al., 1994). En revanche, Bayon et al. constatent que ces indices sont plus élevés chez le très jeune chien, jusqu’à deux mois d’âge, que chez l’adulte. Ainsi, les très jeunes chiens auraient une fonction systolique ventriculaire gauche plus efficace que les adultes, sans doute en raison de la plus faible résistance vasculaire donc de la plus faible post-charge (Bayon et al., 1994). Le diamètre interne ventriculaire gauche, télédiastolique et télésystolique, augment e de manière marquée jusqu’à l’âge de 6-7 mois, puis beaucoup plus progressivement ensuite. Les valeurs de ces deux paramètres sont plus basses que celles d’adultes de même poids jusqu’à l’âge de 3 mois. La fréquence cardiaque des jeunes est beaucoup plus élevée que celle des adultes, ce qui explique au moins en partie cette différence (Bayon et al., 1994). Chez l’homme, Henry et al. (1978) montrent que le diamètre interne ventriculaire gauche, l’épaisseur pariétale et les indices de la fonction ventriculaire des nouveaux-nés sont plus faibles que la valeur estimée pour la surface corporelle correspondante, à partir d’équations de régression établies chez les adultes. Il est supposé que le temps que les modifications cardio-circulatoires post-natales se mettent en place, la relation des différents paramètres échocardiographiques avec la surface corporelle n’est pas la même que pour des individus plus âgés. L’augmentation de l’épaisseur des parois septale et pariétale ventriculaire gauche est plus faible que celle du diamètre interne ventriculaire gauche, entre le premier et le deuxième mois d’âge, même en tenant compte de la différence de taille entre ces structures. Cette constatation suggère que les fibres myocardiques s’allongent plus qu’elles ne s’épaississent au début de la croissance du chien (Bayon et al., 1994). D’autre part, Bayon et al. rapportent que le septum interventriculaire est plus épais que la paroi libre du ventricule gauche, cette particularité persistant tout au long de la croissance. House et Ederstrom font la même constatation, alors que Sisson et Schaeffer ne retrouvent pas cette différence d’épaisseur myocardique. La distance entre le point E et le septum interventriculaire augmente de façon importante jusqu’à l’âge de 3-4 mois, beaucoup plus lentement ensuite (Bayon et al., 1994). Ce paramètre est à considérer en parallèle de la dilatation endocavitaire ventriculaire gauche au cours de la croissance. L’augmentation des diamètres atrial et aortique est marquée jusqu’à l’âge de 6 mois , puis devient beaucoup plus progressive ensuite. Le rapport AG/AO varie peu au cours de la croissance (Bayon et al., 1994). Concernant l’évolution des dimensions du ventricule droit, Bayon et al. accordent peu de crédit aux variables échocardiographiques, dans la mesure où une visualisation correcte et standardisée des structures ventriculaires droites n’est pas évidente à obtenir. Une étude nécropsique a montré qu’à la naissance le ventricule droit des chiots pèse plus lourd que le 143 ventricule gauche. Cette différence peut s’expliquer par le rôle plus important du ventricule droit au cours de la vie foetale, puisque le flux sanguin y est alors le double de celui dans le ventricule gauche (Bishop, 1999). Trois jours après la naissance, les deux ventricules ont un poids équivalent. Par la suite, c’est le ventricule gauche qui domine. Ce changement de dominance s’explique par une plus faible croissance du ventricule droit par rapport au ventricule gauche (Kirk et al., 1975) et fait suite aux modifications circulatoires en période post-natale : augmentation de la pression artérielle systémique et diminution de la pression artérielle pulmonaire, fermeture du canal artériel (Bayon et al., 1994). Ainsi, l’évolution des paramètres échocardiographiques au cours de la croissance des chiots trouve souvent une explication dans les modifications cardio-circulatoires se produisant durant cette période. Ces études montrent que chez le chien en croissance, il est essentiel de relier les dimensions des parois et des cavités cardiaques mesurées par échocardiographie à la taille corporelle, pour que les effets de la croissance normale puissent être différenciés des effets des cardiopathies, telle que l’hypertrophie d’une paroi ou la dilatation d’une cavité. Cependant, les équations allométriques établies par Sisson et Schaeffer et Bayon et al., ainsi que les modifications cardiaques au cours de la croissance qu’ils mettent en évidence, ne sont pas forcément applicables aux autres races que celles sélectionnées dans ces deux études. Les indices de Brown et al. (2003), c'est-à-dire le rapport entre la taille d’une structure cardiaque mesurée par échocardiographie en mode TM et le diamètre de l’aorte calculé à partir du poids du chien, sont stables à partir de l’âge de 3-4 mois, bien avant que la croissance du chiot ne soit terminée. Ainsi, des modifications de ces indices au-delà de cet âge suggèrent l’intervention d’un processus pathologique (Hall et al., 2008). 2. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques liée à l’âge, chez les chiens adultes Peu d’études se sont intéressées à l’évolution des paramètres échocardiographiques au cours du vieillissement. a) En mode bidimensionnel et en mode temps-mouvement Si l’âge est pris en compte en plus du poids pour établir une équation de régression de l’épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche, alors le coefficient de corrélation est augmenté. Ainsi, l’âge induirait une hypertrophie pariétale (Lombard, 1984). Selon Hakim, la fraction de raccourcissement aurait une tendance au fléchissement avec l’âge. Toutefois, cette évolution n’est pas significative et l’influence du vieillissement est suffisamment faible pour que sa prise en compte n’améliore pas l’estimation des valeurs usuelles de la fraction de raccourcissement pour un individu (Hakim, 1998). Chez le lévrier irlandais adulte, le diamètre interne ventriculaire gauche, en télédiastole et en télésystole, la distance entre le point E et le septum interventriculaire et l’épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche en systole augmentent au fil des ans. Le diamètre atrial gauche augmente également avec l’âge alors que le diamètre aortique diminue, 144 ainsi le rapport entre ces deux dimensions augmente. Toutefois, les coefficients de détermination correspondants sont faibles. Comme nous l’avons déjà évoqué, il existe une forte variabilité individuelle dans cette race, qui atténue sans doute l’importance de l’influence de l’âge sur les paramètres échocardiographiques (Vollmar, 1999). Chez le berger allemand adulte, M uzzi et al. (2006) ne mettent en évidence aucune corrélation entre l’âge et les dimensions atriales mesurées en mode 2D, ainsi que les dimensions atriales, aortiques et ventriculaires mesurées en mode TM . Toutefois, l’âge des chiens de leur échantillon varie entre 1 et 5 ans. Peut être qu’en sélectionnant plus de chiens âgés, une corrélation significative du vieillissement avec les paramètres échocardiographiques aurait pu émerger. De même, Kayar et al. (2006) ne montrent pas d’influence de l’âge sur les paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon de 50 bergers allemands âgés de 1 à 8 ans. M ais dans cette étude, la répartition des chiens dans les différentes classes d’âge n’est pas précisée. Il n’y a pas de corrélation entre l’âge et le mouvement de l’anneau mitral mesuré par échocardiographie en mode TM (Schober et Fuentes, 2001a). Ainsi, l’éventuelle influence de l’âge sur la taille des parois et des cavités cardiaques n’est pas clairement établie. En fait, quelques études ne montrent aucune modification avec le vieillissement, mais la grande majorité de leur échantillon est jeune. Globalement, il semblerait que la paroi libre du ventricule gauche s’épaississe sans que la fonction systolique ventriculaire gauche ne soit visiblement altérée. b) En mode Doppler Selon la majorité des auteurs, le vieillissement influence peu, voir pas du tout, les vitesses des flux sanguins à travers les 4 valves cardiaques (Yuill et O’Grady, 1991 ; Kirberger et al., 1992b ; M uzzi et al., 2006). En revanche, Schober et Fuentes (2001b) mettent en évidence une corrélation significative entre l’âge et les indices de la fonction diastolique ventriculaire gauche mesurés en mode Doppler. Au fil des années, le temps de relaxation isovolumique et le temps de décélération de l’onde E mitrale s’allongent, la vitesse maximale de l’onde E mitrale diminue alors que la vitesse maximale de l’onde A mitrale augmente, résultant en une diminution du ratio E/A, la vitesse maximale de l’onde R du flux veineux pulmonaire augmente également. Il semble donc que le vieillissement induise une baisse des capacités de relaxation ventriculaire. Ainsi, la phase de remplissage précoce du ventricule gauche est moins efficace et le remplissage lié à la contraction atriale prend plus d’importance (Schober et Fuentes, 2001b). Chez l’homme, une altération de la fonction diastolique au cours du vieillissement es t également constatée. Elle ferait suite à une accumulation de collagène dans le myocarde, engendrant une perte d’élasticité ventriculaire (Watanabe et al., 2005). L’âge n’a aucun effet sur la valeur de l’indice de performance myocardique du ventricule droit déterminée en mode Doppler pulsé (Teshima et al., 2006). Au contraire, l’indice de performance myocardique ventriculaire gauche augmente au fil des ans chez le chien adulte, ce qui témoigne d’une altération soit de la fonction diastolique, soit de la 145 fonction systolique, soit des deux fonctions ventriculaires gauches. En confrontant ce résultat à la baisse de la vitesse maximale de l’onde E et du ratio E/A du flux mitral, il semblerait que ce soit la fonction diastolique du ventricule gauche qui s’altère avec l’âge (Teshima et al., 2007). Les modifications induites par le vieillissement se rapprochent ainsi parfois des altérations provoquées par des affections cardiaques (Schober et Fuentes, 2001b). Il est donc nécessaire de tenir compte de l’âge de l’animal avant d’interpréter un échocardiogramme, mais la distinction entre des modifications physiologiques et des modifications pathologiques chez l’animal âgé est délicate. En résumé : L’influence de l’âge sur les paramètres échocardiographiques est encore aujourd’hui mal connue et mal expliquée. Chez le chiot en croissance, il est admis qu’il est nécessaire de tenir compte de la taille corporelle pour distinguer une modification liée à la croissance de l’animal d’une modification liée à une affection cardiaque. Les indices de la fonction ventriculaire sont relativement stables à partir de l’âge de 2 mois. En fait, la période post-natale semble difficilement accessible par échocardiographie, dans le sens où la technique nécessaire pour une exploration de qualité n’est pas toujours disponible, notamment en raison de la taille de la sonde requise. Ainsi, il est plus prudent de pratiquer un nouvel examen échocardiographique quelques mois après la naissance avant d’établir un diagnostic définitif. Chez l’adulte, de l’ensemble des études publiées sur le sujet, il semblerait qu’au fil des ans la paroi libre du ventricule gauche s’épaississe, la fonction diastolique s’altère, alors que les performances systoliques restent inchangées. Il est donc nécessaire de connaître l’âge de l’animal examiné pour éviter des erreurs d’interprétation. Néanmoins, les modifications des paramètres échocardiographiques liées au vieillissement sont difficilement différenciables des modifications pathologiques chez l’animal âgé. E. L’entraînement sportif Les particularités morphologiques et fonctionnelles cardiaques induites par la pratique d’une activité sportive régulière et intensive, sont regroupées sous le terme « cœur d’athlète » (M aron et al., 1993 ; Stepien et al., 1998). 146 1. Les différents types d’activité sportive et leurs répercussions sur le coeur Chez l’homme, les activités impliquant de l’endurance (course, natation…), qualifiées d’isotoniques, sont distinguées de celles nécessitant de la résistance (altérophilie…), qualifiées d’isométriques. Les premières s’accompagnent d’une augmentation du volume sanguin, donc de la précharge. Le cœur s’adapte par une hypertrophie excentrique du ventricule gauche, c'est-à-dire une dilatation cavitaire et une hypertrophie pariétale et septale proportionnelle à la dilatation. Un entraînement isométrique se traduit par une augmentation de la pression sanguine, donc de la postcharge. Le cœur répond par une hypertrophie concentrique du ventricule gauche, c'est-à-dire une plus grande épaisseur myocardique sans changement majeur dans le diamètre endocavitaire. Toutefois, la majorité des sports sont à la fois isotoniques et isométriques. Ainsi, les athlètes présentent souvent un mélange d’hypertrophie cardiaque excentrique et concentrique (Blomqvist et Saltin, 1983 ; Fagard et al., 1984 ; Stepien et al., 1998 ; Lonsdale et al., 1998 ; Bavegems et al., 2007). 2. La variation des modifications cardiaques induites par la pratique d’une activité sportive régulière chez l’homme, en fonction de l’âge, du sexe et de l’origine ethnique Chez l’homme, certaines études montrent que l’importance de l’adaptation cardiaque à une activité physique dépend de l’âge, du sexe et de l’origine ethnique. Les jeunes athlètes présentent des valeurs des paramètres échocardiographiques augmentées par rapport à des inactifs de même âge. Toutefois, leur adaptation cardiovasculaire à une activité sportive régulière est moins prononcée que celle d’un adulte. La pratique sportive de façon moins intensive, et surtout sur une moins longue période, peut en partie expliquer cette différence (Makan et al., 2005). Nishimura et al. (1980) ont constaté que les jeunes cyclistes professionnels n’ont qu’un diamètre cavitaire ventriculaire gauche augmenté, sans modification de l’épaisseur myocardique. Au contraire, les cyclistes plus âgés, n’ayant pas cessé l’entraînement depuis leur jeune âge, présentent un diamètre cavitaire ventriculaire gauche augmenté et une épaisseur septale et pariétale plus importante. Ainsi, la pratique régulière et intensive du cyclisme se répercute d’abord sur le diamètre endocavitaire ventriculaire gauche, puis sur l’épaisseur du myocarde. D’autre part, les indices échocardiographiques de la fonction ventriculaire gauche sont diminués uniquement pour les athlètes les plus âgés, comme si les modifications cardiaques induites devenaient néfastes pour le bon fonctionnement du cœur (Nishimura et al., 1980). Sharma (2003) constate que les adultes au-delà de 40 ans ne présentent pas de modification de taille des structures cardiaques après une période d’entraînement. Les capacités d’adaptation cardiovasculaire semblent ainsi diminuer avec le vieillissement. Chez des athlètes adolescents, ceux présentant un diamètre cavitaire ventriculair e gauche au-delà des valeurs usuelles sont majoritairement de sexe masculin (Makan et al., 147 2005). Globalement, pour des activités physiques identiques et de même intensité, les hommes présentent des dimensions cardiaques plus importantes que celles des femmes. Ainsi, le cœur des hommes semble mieux s’adapter à un entraînement sportif régulier, sans qu’aucune explication évidente ne puisse être apportée (Sharma, 2003). Concernant l’influence ethnique, il semblerait que les africains présentent des modifications de taille des structures cardiaques plus prononcées après la pratique régulière d’un sport (Sharma, 2003). 3. Les modifications cardiaques induites par la pratique d’une activité sportive régulière chez le chien Chez le chien, Wyatt et M itchell (1974) montrent que la fréquence cardiaque au repos et lors d’un effort, diminue après une période d’entraînement à la course sur tapis roulant de 12 semaines. Cette diminution est rapide lors des premières semaines, puis est beaucoup plus progressive ensuite (Wyatt et M itchell, 1974). D’autre part, les épaisseurs myocardiques des chiens pratiquant une activité sportive régulière sont souvent plus importantes que celles des chiens sédentaires (Wyatt et M itchell, 1974 ; Lonsdale et al., 1998). Du fait de cette hypertrophie, il semble logique que le rapport poids du cœur/poids du corps soit plus important chez les individus actifs que chez les inactifs. En effet, Wyatt et M itchell (1974) trouvent une augmentation de ce rapport chez des chiens après 12 semaines d’entraînement à la course. Jacobs et M ahjoob (1988ab) ont montré qu’une baisse de la fréquence cardiaque s’accompagne d’une augmentation du diamètre endocavitaire ventriculaire gauche. Or, les sportifs ayant une fréquence cardiaque plus faible que des individus inactifs, il semble logique qu’ils présentent aussi une cavité ventriculaire gauche plus grande (Bavegems et al., 2007). Pourtant, cette particularité n’est pas toujours décrite, même pour des individus pratiquant des exercices isotoniques (Wyatt et M itchell, 1974 ; Lonsdale et al., 1998) Par exemple, les chiens de traîneau pratiquent une activité endurante, donc isotonique, mais aussi isométrique puisqu’ils traînent des charges. Après une période d’entraînement, ils présentent une augmentation des diamètres ventriculaire et atrial gauches, un épaississement de la paroi libre du ventricule gauche et du septum interventriculaire et une baisse de la fréquence cardiaque au repos. En fait, l’épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche augmente plus que la cavité ventriculaire ne se dilate. Ceci s’explique sans doute par la partie isométrique de l’activité des chiens de traîneau (Stepien et al., 1998). Aucune modification des indices de la fonction ventriculaire gauche n’est mise en évidence après une période d’entraînement, suggérant que les performances myocardiques ne sont pas affectées par la pratique d’un sport (Stepien et al., 1998). Le myocarde est donc modifié quantitativement mais pas qualitativement (Blomqvist et Saltin, 1983). 148 4. Les conséquences de l’influence de l’entraînement sportif sur la morphologie et la fonction cardiaque Puisque les cavités et les parois cardiaques des sportifs sont de taille plus importante que celles d’individus sédentaires, il semble indispensable de prendre en compte la participation éventuelle de l’animal examiné à une activité physique régulière avant d’interpréter les résultats d’une échocardiographie, afin d’éviter de faux diagnostics (Allen et al., 1977 ; Parker et al., 1978 ; Lonsdale et al., 1998). Chez l’homme, certaines études montrent que les paramètres échocardiographiques des athlètes dépassent la limite supérieure des valeurs usuelles (Roeske et al., 1976 ; Allen et al., 1977). D’autres constatent que les variables échocardiographiques des sportifs restent dans les valeurs usuelles, bien qu’elles soient agmentées par rapport à celles des individus inactifs (DeMaria et al., 1978 ; Sharma, 2003). Pour d’autres enfin, ces variables sont dans les valeurs usuelles pour la majorité des athlètes, au delà pour une minorité (Makan et al., 2005). Quoi qu’il en soit, le cœur d’un sportif peut parfois faire penser à un cœur pathologique, notamment atteint de myocardiopathie hypertrophique (Parker et al., 1978 ; M aron et al., 1993 ; M akan et al., 2005). La distinction entre des modifications cardiaques physiologiques induites par la pratique régulière d’un sport et des modifications pathologiques n’est pas aisée. Etablir des valeurs de référence pour les chiens athlétiques n’est pas envisageable, puisque les modifications cardiaques engendrées dépendent de l’activité pratiquée. D’autre part, l’importance de ces modifications peut dépendre de l’âge, du sexe et de la race. Chez l’homme, après une période d’inactivité, ces particularités acquises par un entraînement intensif ont tendance à régresser, en particulier celles concernant l’épaisseur myocardique et la masse ventriculaire gauche (Martin et al., 1986 ; Maron et al., 1993). Ainsi, forcer le patient à garder le repos pendant plusieurs semaines et pratiquer des échocardiographies de façon répétée permet de voir si l’épaisseur myocardique diminue. Dans ce cas, le cœur du patient n’est pas pathologique, mais modifié par les conditions sportives intensives (Maron et al., 1993). D’autre part, certaines études cherchent à établir la valeur physiologique maximale d’un paramètre donné. Pour cela, elles l’assimilent à la valeur maximale observée dans un échantillon d’athlètes. Cela signifie qu’au-delà de cette limite supérieure, une anomalie cardiaque doit être envisagée ; toutefois, en deçà, il n’est pas possible d’exclure la présence d’une affection cardiaque (Makan et al., 2005). Cette théorie d’hypertrophie cardiaque en adaptation à la pratique régulière d’une activité physique est néanmoins remise en question, autant chez l’homme que chez l’animal. En effet, les différences dans les paramètres échocardiographiques entre sportifs et inactifs sont en général faibles et non significatives, notamment par rapport aux limites de résolution de l’échographe. Les études ayant mis en évidence une différence significative ne prendraient pas en compte certains facteurs (différence dans le nombre de mâles et de femelles dans les groupes comparés par exemple) qui pourraient pourtant participer aussi à la divergence entre le groupe d’actifs et le groupe d’inactifs sélectionnés (Perrault et Turcotte, 1994). 149 En résumé : Un entraînement sportif régulier se traduit par une hypertrophie myocardique et parfois par une dilatation cavitaire ventriculaire gauche, en fonction de l’activité pratiquée. Les indices de la fonction ventriculaire ne semblent par contre pas modifiés. L’importance des modifications induites est difficile à prévoir, d’autant plus si, comme chez l’homme, le sexe, l’âge et la race du chien examiné influent sur les capacités d’adaptation du cœur. Ainsi, il est délicat de différencier un cœur d’athlète d’un cœur pathologique. Chez l’homme, les modifications cardiaques induites par la pratique régulière d’un exercice sportif régressent après une période d’inactivité, contrairement aux changements provoqués par une affection cardiaque. A notre connaissance, l’évolution des dimensions du cœur du sportif après arrêt de l’entraînement n’a pas été étudiée chez le chien. Cette théorie d’hypertrophie concentrique et excentrique suite à un entraînement intensif ne fait pas l’unanimité, et l’interprétation des données de certaines études est parfois remise en cause. Quoi qu’il en soit, en pratique, il est nécessaire de connaître le niveau sportif du chien examiné : face aux résultats échocardiographiques d’un chien sportif, il faut s’attendre à obtenir une épaisseur myocardique et un diamètre cavitaire ventriculaire gauche dans les limites supérieures des valeurs de référence. F. Le sexe Concernant l’influence du sexe sur les valeurs usuelles en échocardiographie chez le chien, les avis sont très partagés. La majorité des études ne montrent pas d’effet significatif du sexe, que ce soit pour une race donnée ou pour un échantillon toutes races confondues, en échocardiographie en modes 2D, TM ou Doppler (Lombard, 1984 ; Kirberger et al., 1992b ; Hakim, 1998 ; Vollmar, 1999 ; Schober et Fuentes, 2001b ; Chetboul et al., 2005b). À l’opposé, certaines études ont mis en évidence une influence significative du sexe sur les valeurs des variables échocardiographiques. Toutefois, la plupart d’entre elles ne prend pas en compte la différence de poids entre les mâles et les femelles (Crippa et al., 1992 ; Hanton et al., 1998 ; M uzzi et al., 2006). En effet, les mâles sont souvent plus lourds que les femelles. Or, comme nous l’avons vu, la taille des parois et des cavités cardiaques augmente avec le gabarit de l’animal. Ainsi, il est indispensable de tenir compte de la taille corporelle pour évaluer l’effet du sexe sur les données échocardiographiques. Dans l’étude de Bavegems et al. (2007), après prise en compte du poids et de l’âge, les femelles d’un échantillon de whippets présentent un plus grand diamètre cavitaire ventriculaire gauche, une distance E-septum interventriculaire plus importante, un temps 150 d’éjection plus long, une vitesse maximale du flux sanguin pulmonaire plus élevée et une vitesse de raccourcissement circonférentiel plus faible que les mâles. De même, en considérant la différence de surface corporelle ou de poids entres les deux sexes d’un échantillon de greyhounds sportifs, Lonsdale et al. (1998) constatent que la majorité des paramètres échocardiographiques sont plus élevés chez les femelles. Toutefois, ces résultats sont à considérer avec précautions, puisque les différences dans le type, l’intensité et la durée de l’activité physique pratiquée entre mâles et femelles ne sont pas évaluées. Chez le berger allemand, Kayar et al. (2006) mettent en évidence une épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche plus importante chez les mâles que chez les femelles, alors que ce paramètre est corrélé positivement au poids et que les femelles sont plus lourdes que les mâles. Ainsi, aucune tendance générale ne peut être établie à partir de ces résultats très différents. En résumé : Le sexe a peut être une influence sur certains paramètres échocardiographiques. Toutefois, la majorité des études n’ayant pas réussi à mettre en évidence cette influence, il est probable qu’elle soit suffisamment faible pour que sa prise en compte n’améliore pas l’estimation des valeurs usuelles en échocardiographie pour un chien donné. Chez l’homme, même si les différences dans les variables échocardiographiques entr e les deux sexes ne sont pas les mêmes en fonction de l’étude considérée, donc en fonction de l’échantillon sélectionné, la plupart des auteurs s’accordent à dire qu’il existe une influence du sexe sur les valeurs des paramètres échocardiographiques (Henry et al., 1978 ; Devereux et al., 1984 ; Knutsen et al., 1989 ; Schvartzman et al., 2000). Cette influence est atténuée si la taille corporelle est prise en compte (Knutsen et al., 1989). C’est la différence de masse ventriculaire gauche qui a été la plus étudiée. Elle est plus élevée chez les hommes que chez les femmes (Goble et al., 1992 ; De Simone et al., 1995 ; Gardin et al., 1995). Goble et al. (1992) expliquent ce résultat par la différence de masse maigre entre les deux sexes, sans éliminer une contribution génétique ou hormonale. D’autre part, le sexe influence la réponse du cœur à certaines affections cardiaques . Par exemple, pour une même sévérité de sténose aortique et avec les mêmes manifestations cliniques, les femmes présentent une hypertrophie myocardique plus prononcée, des dimensions cavitaires ventriculaires plus faibles et une fonction systolique plus altérée que les hommes. Aucune explication à ce résultat n’a été apportée (Da Rocha et al., 1999). 151 II. Les facteurs inhérents à la technique d’examen responsables d’une variation des valeurs usuelles en échocardiographie Nous verrons ici les facteurs caractérisant la technique d’examen et qui sont susceptibles de modifier les valeurs des variables échocardiographiques : l’opérateur, l’utilisation ou non d’une contention chimique, la position de l’animal au cours de l’examen, la méthode de mesure choisie et le moment au cours du cycle respiratoire auquel sont réalisées les mesures. A. L’échocardiographiste Dans le cadre d’un suivi, par exemple pour surveiller l’évolution d’une cardiopathie, des différences inter-jour des paramètres échocardiographiques sont recherchées. Le problème posé est le suivant : quelle est la part de ces différences qui peut être liée à l’opérateur ? Autrement dit, l’opérateur peut-il constituer une source d’erreur dans l’interprétation des données recueillies ? (Athanassiadis, 2003). De même, prenons le cas d’un échocardiographiste qui compare les valeurs des variables échocardiographiques obtenues pour le chien examiné à des valeurs de référence publiées, et donc établies par un autre opérateur. Est-ce que ce changement d’opérateur peut expliquer une partie de la différence entre la valeur mesurée et la valeur théorique ? Certaines études séparent le rôle de l’échocardiographiste en deux : le premier étant la réalisation de l’examen échocardiographique en lui-même, c'est-à-dire l’enregistrement des différentes coupes, le deuxième étant celui de la mesure des variables à partir des images enregistrées. En France, la plupart du temps un seul et même échocardiographiste réalise l’examen au complet, de l’enregistrement des images à l’interprétation des résultats, en passant par la réalisation des mesures. Ainsi, lorsqu’une étude s’intéresse à l’influence soit de la personne chargée de l’imagerie, soit de la personne chargée de la quantification, sur les valeurs des variables échocardiographiques, nous considérerons que les résultats de cette étude sont applicables à l’échocardiographiste tel qu’il est défini en France. 1. Les notions de répétabilité et de reproductibilité : la quantification du rôle de l’échocardiographiste dans la variabilité des valeurs usuelles a) La définition des notions de répétabilité et de reproductibilité La capacité d’un opérateur à répéter avec exactitude des mesures se quantifie avec les notions statistiques de répétabilité et de reproductibilité. La répétabilité évalue la variabilité intra-jour, c'est-à-dire la dispersion des valeurs obtenues par un opérateur donné sur une journée d’examen. La reproductibilité mesure la variabilité inter-jour (Athanassiadis, 2003). Les différences entre deux mesures séparées dans le temps peuvent s’expliquer par des changements dans l’état hémodynamique et dans la fréquence cardiaque du chien (Baumwart et al., 2005), ainsi que par de légères variations dans la méthode de mesure utilisée (position 152 de la sonde pas strictement identique, orientation du faisceau ultrasonore légèrement différente…). b) L’intérêt de connaître la répétabilité et la reproductibilité d’une méthode La détermination de la répétabilité et de la reproductibilité d’une méthode de mesure pour un opérateur est indispensable avant son utilisation à des fins cliniques. En effet, la répétabilité et la reproductibilité conditionnent la possibilité de se reporter à des valeurs de référence pré-établies (Drouard-Haelewyn, 1995). D’autre part, elles aident à déterminer si deux groupes de mesure sont significativement différents (Dukes-M cEwan et al., 2002). Elles sont exprimées soit sous forme d’un coefficient de variation, soit sous forme d’un écart-type. Aucune limite n’a été fixée pour déterminer si la variabilité d’une technique donnée est acceptable. Chetboul et al. ont établi arbitrairement cette limite à 15% (Chetboul et al., 2005b). De nombreuses études ont permis le calcul de la répétabilité et de la reproductibilité de l’échocardiographie pour la mesure de différents paramètres (O’Grady et al., 1986 ; Rishniw et Erb, 2000 ; Dukes-M cEwan et al., 2002 ; Athanassiadis, 2003 ; Chetboul et al., 2004a ; Chetboul et al., 2004b ; Chetboul et al., 2005c ; Baumwart et al., 2005). Toutefois, les résultats ne seront utilisables que si les conditions de l’examen échocardiographique sont similaires à celles de l’étude considérée. Ainsi, chaque échocardiographiste doit calculer ses propres coefficients de variation, avec son échographe et dans sa salle d’examen (DukesM cEwan et al., 2002 ; Chetboul et al., 2004a ; Chetboul et al., 2005b). L’interprétation de mesures répétées en échocardiographie doit toujours se faire en confrontant la différence mesurée pour une variable donnée à l’écart-type de reproductibilité du paramètre considéré. Une différence inférieure à celui-ci ne doit pas être analysée comme une aggravation ou une amélioration (Athanassiadis, 2003 ; Chetboul et al., 2004b). Par exemple, au cours d’un suivi, un chien atteint d’une myocardiopathie dilatée présente une augmentation du diamètre cavitaire ventriculaire gauche télésystolique de 1,2 mm, par rapport aux précédents résultats échocardiographiques. Si l’écart-type de reproductibilité pour ce paramètre est supérieur à 1,2 mm, cette augmentation n’est pas forcément un signe d’aggravation. La plupart des études tiennent compte du coefficient de variation et non pas de l’écarttype. Le principe reste le même : le pourcentage de variation mesuré pour un paramètre donné au cours d’un suivi, doit être interprété avec beaucoup de précaution s’il n’excède pas le coefficient de variation de ce paramètre (Dukes-M cEwan, 2002). 2. Le rôle de l’échocardiographiste dans la variabilité des valeurs usuelles Les recommandations de l’A SE correspondent à des méthodes de mesure standardisées des paramètres échocardiographiques en mode TM , permettant la plus faible variabilité inter-opérateur (Sahn et al., 1978). En réalité, la méthode de travail d’un échocardiographiste est unique, puisque chaque opérateur adapte les recommandations de 153 l’ASE à l’animal examiné d’une manière qui lui est propre. D’autre part, un opérateur est caractérisé par son expérience. Ainsi, il est envisageable que l’identité de l’échocardiographiste ait une influence sur la valeur des variables mesurées et sur la répétabilité et la reproductibilité de la méthode utilisée. a) L’influence de l’échocardiographiste sur les valeurs des variables mesurées Chetboul et al. (2004b) ont étudié la possibilité de changer d’opérateur pour un suivi échocardiographique. Pour cela, ils sélectionnent 4 échocardiographistes avec un niveau d’expérience différent : l’un est diplômé du Collège Vétérinaire Européen de M édecine Interne (Cardiologie), deux sont résidents dans la même spécialité et le dernier est un interne. Chacun réalise un examen en modes 2D et TM sur 6 chiennes de race beagle cliniquement saines, et répète cet examen plusieurs fois par jour et sur plusieurs jours. L’effet opérateur est significatif pour tous les paramètres mesurés. Cela signifie que la part de variation liée à l’opérateur dans la mesure de ces paramètres n’est pas négligeable. Les différences obtenues, pour un animal et un jour donnés, entre la moyenne des mesures de l’opérateur le plus expérimenté (l’opérateur de référence) et la moyenne des mesures de chacun des trois autres opérateurs, ont été calculées et représentées dans un graphique, pour certains paramètres d’intérêt (graphiques 10 et 11). Sachant qu’en routine un examen échocardiographique complet n’est réalisé que par un seul opérateur, si l’opérateur de référence ne peut pas être remplacé par un autre opérateur pour un seul paramètre mesuré, alors il n’est pas possible de le remplacer pour l’examen échocardiographique complet (Athanassiadis, 2003 ; Chetboul et al., 2004b). Graphique 10 : Différence entre les moy ennes du diamètre v entriculaire gauche télédiastolique (VGd) obtenues par 3 opérateurs, et la moyenne du même paramètre mesuré par l'opérateur de référence, chez 6 chiennes beagles (d’après Athanassiadis, 2003). Les pointillés représ entent l’écart-type d e vari abilité intra-jour d e l’opérateu r de référence pour le paramètre considéré. Toute valeur située en d ehors d e cet intervalle t raduit la di fférence entre l’opérateu r donné et l’opérateur de référence. 154 Graphique 11 : Différence entre les moyennes de la fraction de raccourcissement (FR) obtenues par 3 opérateurs, et la moyenne du même paramètre mesuré par l'opéra teur de référence, chez 6 chiennes beagles (d’après Athanassiadis, 2003). Les pointillés représ entent l’écart-type d e vari abilité intra-jour d e l’opérateu r de référence pour le paramètre considéré. Toute valeur située en d ehors d e cet intervalle t raduit la di fférence entre l’opérateu r donné et l’opérateur de référence. Il existe une grande dispersion des valeurs obtenues. Les différences avec les moyennes trouvées par l’opérateur le plus expérimenté excèdent souvent l’écart-type de répétabilité de ce dernier. Ces résultats montrent qu’il est préférable qu’un animal malade soit suivi par le même opérateur (Dukes-M cEwan et al., 2002 ; Athanassiadis, 2003 ; Chetboul et al., 2004b ; Baumwart et al., 2005 ; Chetboul et al., 2005c). D’autant plus qu’il existe une interaction opérateur-chien pour plusieurs paramètres. Ceci signifie qu’un échocardiographiste peut sous-estimer ou sur-estimer une variable, par rapport à la valeur obtenue par un autre échocardiographiste, en fonction du chien examiné (Athanassiadis, 2003 ; Chetboul et al., 2005c). 155 Graphique 12 : Classement des six chiennes beagles pour la moyenne du diamètre ventriculaire gauche en télédiastole (VGd) et en télésystole (VGs), en fonction de l'opérateur (d'après Athanassiadis, 2003). La modi fication du classement d es animaux en fon ction de l’opérat eur s’explique par l’interaction signi ficative « animal-opérateu r » . Ces résultats montrent également que se référer aux valeurs usuelles établies par un autre échocardiographiste, nécessite de garder en mémoire que le fait que l’opérateur pratiquant l’examen ne soit pas le même que celui ayant fixé les valeurs usuelles, peut expliquer une partie de la différence entre la valeur mesurée et la valeur de référence. 156 b) L’influence de l’échocardiographiste sur la répétabilité et la reproductibilité des variables mesurées Chetboul et al. (2004b) se sont également intéressés à l’importance de l’expérience de l’opérateur dans la variabilité de quelques paramètres échocardiographiques (mesurés en mode 2D pour les diamètres aortique et atrial gauche, en mode TM pour les autres variables). Pour cela, les 4 opérateurs ayant participé à l’étude ont été choisis en partie pour leur différence d’expérience. L’opérateur le moins expérimenté a obtenu les moins bons résultats concernant la répétabilité et la reproductibilité de la majorité des paramètres. Au contraire, l’opérateur le plus expérimenté a souvent obtenu les résultats les meilleurs. Par exemple, l’écart-type de variabilité inter-jour pour l’épaisseur télédiastolique du septum interventriculaire varie de 0,48 mm à 1,97 mm, en fonction de l’expérience de l’opérateur (Athanassiadis, 2003 ; Chetboul et al., 2004b). L’importance du critère expérience sur la variabilité des mesures échocardiographiques apparaît donc essentielle, puisqu’il garantit à la fois une meilleure répétabilité et une meilleure reproductibilité. De même, Pedersen et al. (1996) ont sélectionné 3 personnes d’expérience différent e en échocardiographie, pour diagnostiquer et grader un prolapsus mitral chez 253 chiens, à partir d’une coupe 2D parasternale droite grand axe 4 cavités. L’enregistrement des échocardiogrammes est réalisé par un même opérateur, puis les trois personnes sélectionnées examinent la valve mitrale à partir des mêmes images. Il apparaît que l’observateur le moins expérimenté établit plus de faux diagnostics que les deux autres, et que la reproductibilité de ses résultats est moins bonne. Ainsi, il est préférable qu’une personne expérimentée pratique l’examen échocardiographique, ce qui implique qu’un débutant fasse ses premiers pas dans le domaine sous la supervision d’un échocardiographiste chevronné. En résumé : L’opérateur joue un rôle important dans la variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie. La répétabilité correspond à la variabilité intra-jour et la reproductibilité est la variabilité inter-jour, d’un paramètre donné, pour un opérateur donné et dans des conditions d’examen bien définies. Les différentes méthodes de mesure en échocardiographie ne peuvent pas être utilisées en routine sans calculer auparavant leur répétabilité et leur reproductibilité. Ainsi, chaque échocardiographiste doit estimer ces deux valeurs avec son matériel, dans sa salle d’examen, pour les différentes variables échocardiographiques. L’examen 157 échocardiographique est d’autant plus fiable et moins variable qu’il est pratiqué par une personne expérimentée. En pratique, dans le cadre d’un suivi, il est préférable qu’un chien soit examiné par le même opérateur. L’interprétation de la différence mesurée doit toujours se faire en la confrontant à l’écart-type de reproductibilité du paramètre considéré. Enfin, il est possible de se référer aux valeurs usuelles publiées dans une étude, dans la mesure où l’échocardiographiste est conscient qu’il est lui-même responsable d’une partie de la différence entre la valeur mesurée et la valeur de référence correspondante. B. L’utilisation d’une contention chimique Imposer à l’animal une immobilité pendant une longue durée, parfois en décubitus latéral forcé, dans une salle sombre, peut être une procédure anxiogène. La qualité de l’examen échocardiographique dépendant directement de la docilité et de la coopération du chien, il peut être nécessaire de recourir à la sédation, voire à l’anesthésie. Toutefois, il a été montré par des techniques plus ou moins invasives, que la plupart des molécules utilisées en anesthésiologie modifient la fréquence cardiaque, l’hémodynamique circulatoire périphérique et la contractilité myocardique (Schneider et al., 1964 ; Popovic et al., 1972 ; Turner et al., 1974 ; Haskins et al., 1986 ; Farver et al., 1986 ; Brown et al., 1991 ; Stepien et al., 1995). Ainsi, il est logique de penser qu’elles peuvent induire des modifications des valeurs des variables échocardiographiques. Page et al. (1993) ont sélectionné un échantillon de 16 greyhounds adultes cliniquement sains sur lesquels ils pratiquent une échocardiographie en mode TM , d’abord sous sédation (acépromazine, 0,05 mg/kg IV et péthidine, 1 mg/kg IV) puis plus tard sur animal vigile. Seul le diamètre interne ventriculaire gauche, en télédiastole et en télésystole, est diminué sous sédation par rapport aux valeurs chez l’animal vigile (Page et al., 1993). Stepien et al. (1995) ont étudié les conséquences d’une injection d’acépromazine (0,1 mg/kg IV) sur quelques paramètres échocardiographiques mesurés en modes TM et Doppler pulsé. Ils constatent que la fraction de raccourcissement diminue, ainsi que la vitesse maximale et l’accélération moyenne du flux sanguin aortique, témoignant ainsi d’une détérioration de la fonction systolique ventriculaire gauche. Toutefois, le mécanisme à l’origine de ce résultat n’est pas identifié (possible modification des propriétés intrinsèques du myocarde ou des conditions de charge ou encore du tonus sympathique) (Stepien et al., 1995). Rand et al. (1996) se sont intéressés aux conséquences d’une administration de xylazine (1,5 mg/kg) ou de médétomidine (60 µ g/kg) sur les mesures échocardiographiques chez 6 chiens adultes cliniquement sains. La quantité de médétomidine injectée est dans les valeurs supérieures de la dose recommandée. La quantité de xylazine injectée est celle procurant un niveau de sédation identique à celui obtenu lors de l’administration de 158 médétomidine. Les deux molécules induisent des changements similaires, qui concernent la majorité des variables échocardiographiques. Tableau 8 : Moyennes et écarts-types des différences entre les valeurs des variables échocardiographiques mesurées après injection de médétomidine (60 µg/kg) ou de x ylazine (1,5 mg/kg) et les valeurs des mêmes variables avant sédation, chez 6 chiens adultes cliniquement sains (d’après Rand et al., 1996). HR1 et HR2 = fréqu ence cardiaqu e cal culée p endant l’étude de la t aille du ventricule g auch e et pend ant l’étude des intervalles d e temps systolique resp ectivement, LVEDD et LVEDS = diamètre interne v entriculai re g auch e en télédiastole et en tél ésystole resp ectivement, LVWED et LVWES = épaisseur d e la p aroi libre du ventricul e gauche en télédiastole et en télésystole resp ectivement, FS = fraction de raccou rcissement, PEP = temps de prééjection, LVET = temps d’éjection, LVET index = LVET (ms) + 0,55 × HR2, PEV = vitesse maximale du flux sanguin pulmonaire, LA = diamètre at rial gauch e, ∆% = pourcentag e de variation de la variable considérée, a = cette colonn e indique si la di fférence entre les valeu rs ap rès injection de médétomidine ou de xyl azine et celles précédant ces injections est significative (* ), b = cette colonne indique s’il existe une différence signifi cative (* ) entre les réponses à la médétomidine et celles à la xylazine, ns = différence non significative. Le diamètre cavitaire ventriculaire gauche, en systole et en diastole, augmente après injection de médétomidine ou de xylazine. D’autre part, l’épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche en fin de systole et la fraction de raccourcissement sont diminuées, et le temps de pré-éjection est augmenté, témoignant d’une altération de la fonction cardiaque systolique suite à la sédation. En conséquence, le ventricule gauche se vide moins efficacement et le diamètre atrial gauche augmente. Ceci est sans doute à l’origine d’une distorsion de l’anneau atrio-ventriculaire, résultant parfois en une régurgitation mitrale visible en mode Doppler couleur. En fait, il n’est pas possible de distinguer ici les effets directs des molécules injectées des réponses cardiaques à l’hypertension induite (Rand et al., 1996). Chetboul et al. (2004a) ont montré que les vitesses radiales et longitudinales de différents segments de la paroi libre du ventricule gauche sont diminuées après anesthésie de l’animal (diazepam 0,2 mg/kg IV puis thiopental 10 mg/kg IV puis isoflurane), avec les mesures réalisées lors d’un arrêt respiratoire (bromide de vecuronium, 80 µg/kg IV). Cette baisse peut s’expliquer par l’effet direct ou indirect des produits injectés sur la contractilité cardiaque. D’autre part, ils constatent que la variabilité intra-examen (différence de valeur d’un paramètre donné entre deux battements cardiaques) diminue si les mesures sont réalisées 159 après anesthésie lors d’un arrêt respiratoire. La parfaite immobilité du chien explique en partie ce résultat. De plus, nous avons vu que les mouvements d’un segment myocardique résultent des mouvements intrinsèques du myocarde et des déplacements du cœur dans le thorax, liés entre autres aux mouvements respiratoires. Ainsi, l’injection de bromide de vecuronium permet la disparition de la variabilité liée à la respiration (Chetboul et al., 2004a). Par conséquent, dans cette étude, les effets de l’anesthésie ne peuvent pas être différenciés des effets d’un arrêt respiratoire. Teshima et al. (2006) ont montré que l’indice de performance myocardique du ventricule droit est plus élevé chez les chiens anesthésiés (hydrochloride de midazolam, 0,2 mg/kg IV ; tartrate de butorphanol, 0,2 mg/kg IV ; sodium de thiopental 12,5 mg/kg IV ; isoflurane) lorsque les variables échocardiographiques sont mesurées lors d’un arrêt respiratoire réalisé avec du bromide de pancuronium (0,04-0,05 mg/kg IV), que chez les chiens vigiles. Ainsi, les produits administrés auraient une influence sur la fonction ventriculaire droite. D’autre part, l’animal conscient est soumis à un stress. La stimulation du système sympathique engendrée peut également expliquer une partie de la différence observée avec les individus sous sédation (Teshima et al., 2006). La même constatation peut être faite pour le ventricule gauche : l’indice de performance myocardique est plus élevé chez les chiens anesthésiés (hydrochloride de midazolam, 0,2 mg/kg IV ; tartrate de butorphanol, 0,2 mg/kg IV ; meloxicam, 0,2 mg/kg SC ; propofol 5 mg/kg IV ; isoflurane) lorsque les paramètres sont mesurés lors d’un arrêt respiratoire réalisé avec du bromide de pancuronium (0,04-0,05 mg/kg IV), que chez les chiens vigiles (Teshima et al., 2007). Sousa et al. (2007) montrent qu’après induction à l’isoflurane, le volume d’éjection et le débit cardiaque diminuent, l’indice de performance myocardique du ventricule gauche, le temps de pré-éjection et son rapport avec le temps d’éjection, et le temps de relaxation isovolumique augmentent chez 16 chiens adultes cliniquement sains. Tableau 9 : Moyennes et éca rts-types des para mètres échoca rdiographiques mesurés en mode Doppler chez 16 chiens adultes en bonne santé, avant toute injection (M0) puis durant l’anesthésie (M1, M2, M3) à l’isoflurane (1,0 MAC) (d’après Sousa et al., 2007). HR = fréqu ence cardi aque, PEP = temps de pré-éjection, LVET = temps d’éjection, IVRT = temps de relaxation isovolumique, Tei-index = indice de perform ance myocardiqu e, a = valeur statistiquement différent e de la valeu r pré-anesthésique. 160 Ces résultats témoignent d’une action dépressive de l’inhalation à l’isoflurane sur les fonctions systolique et diastolique du ventricule gauche (Sousa et al., 2007). Ces études, ciblées sur certains anesthésiques ou sédatifs, montrent qu’une contention chimique modifie les paramètres échocardiographiques, et ont conduit la majorité des opérateurs à réaliser autant que possible les examens échocardiographiques sur chiens vigiles (Hakim, 1998). D’autre part, les effets d’un produit anesthésique ou sédatif dépendent de la dose administrée, de la voie d’administration et de la qualité des mécanismes compensateurs de l’individu. Ainsi, les modifications cardiaques induites sont variables en fonction de l’animal examiné. Il n’est donc pas envisageable d’établir des valeurs de référence pour un protocole anesthésique donné (Jacobs et Knight, 1985). En résumé : Les principaux avantages de l’utilisation de produits sédatifs ou anesthésiques sont le confort de l’examen échocardiographique, donc sa qualité, et l’amélioration de la répétabilité des mesures. Son défaut majeur est la modification des valeurs de la majorité des variables échocardiographiques. Dans la mesure du possible, il faut donc éviter l’utilisation de molécules sédatives ou anesthésiques lors d’un examen échocardiographique. Par contre, il ne faut pas hésiter à y recourir lorsque cela s’avère nécessaire. Même si les valeurs enregistrées seront alors plus difficilement interprétables, un examen qualitatif reste possible. D’autre part, il ne faut pas oublier que le stress peut aussi avoir des répercussions sur le système cardiovasculaire, et que l’indocilité du chien examiné peut faire perdre toute fiabilité aux mesures effectuées. C. La position de l’animal au cours de l’examen Chetboul et al. (2005c) se sont intéressés à l’influence de la position du chien lors de l’examen échocardiographique sur les valeurs des variables mesurées. Deux opérateurs expérimentés participent à cette étude ; l’un d’eux est habitué à pratiquer une échocardiographie sur chien debout et l’autre sur chien en décubitus latéral. Chacun des deux échocardiographistes pratique un examen en modes 2D et TM sur plusieurs chiens, en décubitus latéral puis en position debout. Les valeurs obtenues pour la taille des parois et des cavités cardiaques et pour la fraction de raccourcissement, ainsi que le temps d’examen, sont similaires quels que soient la position et l’opérateur. D’autre part, les deux positions offrent une répétabilité satisfaisante pour la majorité des paramètres échocardiographiques, avec un coefficient de variation souvent inférieur à 15%. Chetboul et al. (2005c) considèrent que le stress induit par le décubitus latéral peut modifier les valeurs des variables échocardiographiques. Ils conseillent donc de pratiquer un examen échocardiographique sur un animal debout (Chetboul et al., 2005c). 161 Quelle que soit la position choisie, elle doit être la même lors d’un suivi. En effet, Chetboul et al. (2005c) ont mis en évidence une interaction entre le chien et la position ; c'està-dire qu’un paramètre échocardiographique peut être surestimé ou sous-estimé pour un chien donné, en fonction de sa position. En résumé : Le choix de la position du chien au cours d’un examen échocardiographique n’a pas d’effet sur les valeurs des variables mesurées ou calculées. Ainsi, en pratique, il revient à l’échocardiographiste de choisir la position qui convient le mieux pour lui et pour l’animal examiné, sans se soucier d’une modification des valeurs ainsi estimées. Par contre, au cours d’un suivi, il est indispensable que l’animal soit examiné dans la même position que celle adoptée précédemment. D. La méthode de mesure 1. La variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie, liée au choix du mode pour réaliser les mesures : bidimensionnel ou temps-mouvement Jaudon (1990) a montré que les valeurs des diamètres de la cavité ventriculaire gauche, de l’aorte et de l’atrium gauche, des épaisseurs septale et pariétale, mesurés en mode bidimensionnel, sur coupe transversale ou longitudinale, ne sont pas statistiquement identiques aux valeurs de ces mêmes dimensions estimées en mode temps-mouvement. En effet, le mode 2D a tendance à sous-évaluer ces paramètres par rapport au mode TM (Jaudon, 1990). Seule la valeur du diamètre atrial gauche mesurée en mode 2D est supérieure à celle mesurée en mode TM , ce qui était prévisible puisque l’axe de tir TM traverse l’auricule gauche, de taille plus petite que l’atrium gauche (Jaudon, 1990 ; Rishniw et Erb, 2000 ; Hansson et al., 2002). Quant aux indices de la fonction ventriculaire gauche, la fraction de raccourcissement et les pourcentages d’épaississement septal et pariétal semblent sousévalués en mode 2D par rapport aux valeurs calculées en mode TM (Jaudon, 1990). Toutefois, depuis 1990 l’échocardiographie a fait d’énormes progrès sur la qualité des images en mode 2D. Il est donc possible que les conclusions tirées ici ne soient plus valables actuellement, même si aucune étude récente ne le démontre. Ainsi, puisqu’il n’a pas été montré que les valeurs obtenues en mode 2D sont identiques à celles mesurées en mode TM , il n’est pas possible d’utiliser des valeurs de référence établies en mode TM pour interpréter les résultats obtenus en mode 2D, et viceversa. 162 2. La variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie en mode bidimensionnel, liée au choix de la méthode pour mesurer la taille des structures cardiaques Comme nous l’avons vu dans la première partie, l’échocardiographie en mode 2D offre de nombreuses possibilités pour mesurer la taille des structures cardiaques. O’Grady et al. (1986) ont étudié la corrélation entre les valeurs d’un même paramètre obtenues par différentes méthodes. Ils ont ainsi mis en évidence une forte corrélation du diamètre de la cavit é ventriculaire gauche et des épaisseurs des parois septale et pariétale, obtenus sur une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités, avec ces mêmes dimensions estimées sur une coupe parasternale droite petit axe trans-ventriculaire. Bien que significative, cette corrélation est moins forte pour l’épaisseur de la paroi septale, sans doute en raison de la difficulté à distinguer correctement l’endocarde du côté droit du septum interventriculaire (O’Grady et al., 1986). La longueur de la cavité ventriculaire gauche mesurée sur une coupe parasternale droite grand axe 4 cavités et celle mesurée sur une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités sont fortement corrélées. Ces coupes imageraient mieux l’apex cardiaque qu’une coupe apicale gauche 4 cavités, et donc permettraient d’obtenir des valeurs plus justes de la longueur de la cavité ventriculaire gauche (O’Grady et al., 1986). Concernant le diamètre apico-basilaire de l’atrium gauche et le diamètre aortique, au niveau de l’anneau valvulaire et du sinus de Valsalva, les valeurs sont fortement corrélées lorsqu’elles sont mesurées sur une coupe parasternale droite grand axe et sur une coupe apicale gauche. Le diamètre aortique donne la plus forte corrélation entre les différentes méthodes de mesure lorsqu’il est évalué au niveau du sinus de Valsalva. C’est effectivement dans cette région que les limites des parois aortiques sont les mieux définies (O’Grady et al., 1986). M cEntee et al. (1999) ont constaté que le diamètre aortique systolique mesuré sur une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités est significativement inférieur à celui évalué sur une coupe parasternale droite petit axe au niveau de la valve aortique. D’autre part, Rishniw et Erb (2000) montrent que la valeur du rapport diamètre atrial gauche/diamètre aortique diffère selon la méthode utilisée pour calculer la taille de chacune des structures de ce rapport. Cette différence de valeurs était suggérée par la multiplicité des techniques de mesure pour ces deux paramètres, parfois à des moments différents du cycle cardiaque. Ainsi, les valeurs d’un même paramètre mesuré par différentes méthodes sont corrélées mais pas identiques. Les valeurs usuelles pour un paramètre échocardiographique doivent donc être établies pour chaque méthode permettant son estimation. 3. La variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie en mode temps-mouvement, liée au choix de la coupe bidimensionnelle pour fixer la position de l’axe de tir Comme nous l’avons vu dans la première partie, les coupes TM sont obtenues à partir de coupes 2D soit grand axe soit petit axe. 163 Page et al. (1993) ont recherché une éventuelle différence dans le diamètre endocavitaire ventriculaire gauche et dans les épaisseurs septale et pariétale mesurés en mode TM , selon que l’axe de tir est fixé sur une coupe 2D parasternale droite petit axe transventriculaire ou sur une coupe 2D parasternale droite grand axe 5 cavités. Ils montrent ainsi que les moyennes et les écarts-types de la taille des structures cardiaques évaluée en mode TM , pour 16 greyhounds, sont similaires quelle que soit la coupe 2D utilisée. Hanton et al. (1998) pratiquent la même démarche sur un échantillon de 26 beagles, et ne trouvent pas de différence significative entre les valeurs des variables échocardiographiques mesurées en mode TM guidé par une coupe 2D parasternale droite grand axe 5 cavités et les valeurs des mêmes variables estimées en mode TM guidé par une coupe 2D parasternale droite petit axe trans-ventriculaire. De même, chez le lévrier irlandais, Vollmar (1999) ne montre pas de différence dans le diamètre interne ventriculaire gauche, télédiastolique et télésystolique, quelle que soit la coupe 2D utilisée pour guider l’exploration en mode TM . En revanche, Schober et Baade (2000) ont constaté que le diamètre de la cavit é ventriculaire gauche en télédiastole et en télésystole et l’épaisseur du septum interventriculaire en télésystole, sont plus élevés lorsqu’ils sont mesurés sur une coupe TM obtenue à partir d’une coupe 2D petit axe que sur une coupe TM obtenue à partir d’une coupe 2D grand axe. Cette différence est faible et n’est pas cliniquement significative pour les 37 chiens sains sélectionnés. Ce n’est pas le cas pour les 67 chiens échantillonnés qui sont atteints par une affection cardiaque : pour ceux-ci la valeur d’une variable échocardiographique n’est pas la même selon la coupe 2D employée pour guider l’exploration en mode TM . Ainsi, lors de l’examen échocardiographique d’un animal suspect d’une cardiopathie, il est préférable d’utiliser une coupe 2D grand axe et une coupe 2D petit axe pour enregistrer les coupes TM à partir desquelles sera mesurée la taille des structures cardiaques, afin d’éviter toute erreur d’interprétation. 4. La variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie en mode Doppler, liée au choix du mode utilisé : continu ou pulsé Il semble logique que la vitesse d’un flux sanguin soit la même qu’elle soit mesurée en mode Doppler continu ou en mode Doppler pulsé. C’est ce que montrent Kirberger et al. (1992b) pour les vitesses des flux sanguins trans-valvulaires pour lesquels l’angle avec le faisceau ultrasonore est inférieur à 20°. Les petites différences observées s’expliquent par une mesure à des moments différents donc avec une fréquence cardiaque différente, une position différente de l’axe de tir TM … De même, Abbott et M acLean (2003) ne trouvent pas de différence significative entre la vitesse maximale du flux sanguin aortique mesurée en mode Doppler continu et celle mesurée en mode Doppler pulsé à haute fréquence de répétition. 5. La variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie en mode Doppler, liée au choix de la coupe bidimensionnelle pour orienter le faisceau ultrasonore Certaines études (Yuill et O’Grady, 1991 ; Abbott et M acLean, 2003) ont recherché les coupes bidimensionnelles permettant d’aligner au mieux le faisceau ultrasonore avec les 164 flux sanguins intra-cardiaques, et donc d’enregistrer les vitesses les plus élevées. Toutefois, étant donnée la variabilité de conformation thoracique et cardiaque dans l’espèce canine, ains i que les modifications morphologiques induites par une affection cardiaque, il semble que ces coupes optimales dépendent du chien examiné. Pour obtenir les vitesses les plus élevées, et donc le meilleur alignement du faisceau ultrasonore avec le flux sanguin étudié, la meilleure solution est de tester toutes les incidences possibles. Bien que coûteuse en temps, cette méthode permet d’éviter des sous-estimations. Si une étude mesure la vitesse d’un flux sanguin selon une seule et unique coupe, il est possible que la valeur enregistrée ne soit pas la vitesse maximale, une autre coupe pouvant offrir un meilleur alignement du faisceau ultrasonore avec le déplacement des globules rouges. L’incidence utilisée a donc une influence sur la valeur de la vélocité sanguine mesurée. En résumé : Un paramètre échocardiographique n’aura pas la même valeur selon qu’il est mesuré en mode bidimensionnel ou en mode temps-mouvement, et selon la méthode 2D utilisée. Ainsi, des valeurs usuelles pour une variable échocardiographique donnée doivent être établies pour chaque mode échocardiographique et pour chaque technique de mesure permettant so n estimation. Concernant l’évaluation de la taille des structures cardiaques sur une coupe TM trans-ventriculaire, les valeurs obtenues pour un chien atteint d’une cardiopathie peuvent être différentes selon la coupe 2D utilisée pour positionner le faisceau ultrasonore. Ainsi, l’examen d’un chien suspect d’affection cardiaque nécessite de réaliser les mesures sur une coupe TM obtenue à partir d’une coupe 2D petit axe et sur une coupe TM obtenue à partir d’une coupe 2D grand axe, afin d’éviter toute erreur d’interprétation. Concernant l’échocardiographie Doppler, les modes continu et pulsé permettent l’acquisition des mêmes valeurs des vitesses des flux sanguins transvalvulaires. En revanche, l’incidence choisie influence la valeur des vitesses étudiées puisque toutes les coupes ne permettent pas un alignement idéal du faisceau ultrasonore avec le déplacement des globules rouges, ce qui conduit alors à une sous-estimation de la vélocité sanguine mesurée. Ainsi, d’une manière générale, les valeurs de référence fournies par une étude ne seront valables pour un chien donné que si l’échocardiographiste utilise les mêmes techniques de mesure que celles ayant permis l’établissement de ces valeurs usuelles. 165 E. Le cycle respiratoire 1. L’influence du cycle respiratoire sur la qualité de l’image échocardiographique Au cours de l’inspiration, le volume des poumons augmente et l’interférence liée à l’air qu’ils contiennent est plus importante. Ceci explique pourquoi l’ASE recommande de prendre les mesures en fin d’expiration (Sahn et al., 1978), de manière à augmenter la surface de contact cœur-thorax, et à améliorer ainsi la qualité des images enregistrées. 2. La variabilité des valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques liée au cycle respiratoire a) En mode bidimensionnel et en mode temps-mouvement (1) L’influence des mouvements respiratoires D’une part, les mouvements respiratoires éloignent et rapprochent la sonde du coeur, le déplacement des structures cardiaques apparaissant ainsi souvent excessif ou au contraire atténué (Romand, 2002). D’autre part, la respiration est responsable d’un mouvement du cœur dans le thorax. En mode TM , la position de l’axe de tir est donc modifiée au cours du cycle respiratoire, ce qui peut fausser la prise de mesure (Brenner et Waugh, 1978). (2) L’influence des modifications de pression intrathoracique La variation de pression intra-thoracique au cours du cycle respiratoire entraîne des modifications cardio-vasculaires, qui peuvent modifier la valeur des paramètres échocardiographiques mesurés. (a) Sur le cœur droit Au cours de l’inspiration, la pression intra-thoracique chute. Le gradient de pression entre les veines extra-thoraciques et l’atrium droit se trouve donc augmenté (Summer et al., 1979 ; Bendjelid et Romand, 2007), ce qui améliore le retour veineux au cœur droit. Ainsi le diamètre ventriculaire droit augmente lors de l’inspiration (Harrison et al., 1963 ; Summer et al., 1979 ; Bendjelid et Romand, 2007). L’amplitude de cette modification dépend de la profondeur de la respiration, puisque l’importance de la chute de la pression intra-thoracique y est directement corrélée (Harrison et al., 1963). Du fait du remplissage plus important, au cycle cardiaque suivant le volume d’éjection du cœur droit sera augmenté (Harrison et al., 1963 ; Summer et al., 1979). (b) Sur le cœur gauche Les deux ventricules étant logés dans le péricarde qui est peu compliant, toute augmentation de volume d’un ventricule au-delà d’un minimum se fait au dépens du volume de l’autre ventricule : c’est l’interdépendance ventriculaire. Ainsi, les modifications de 166 volume du ventricule gauche au cours de la respiration sont inversées par rapport aux modifications de volume du ventricule droit (Bendjelid et Romand, 2007). D’autre part, il existe forcément un décalage de quelques cycles cardiaques entre les modifications de dimensions du ventricule droit et celles du ventricule gauche, le temps que le sang traverse la circulation pulmonaire (Harrison et al., 1963 ; Amoore, 1987). Bien que les avis divergent quant aux modifications des dimensions ventriculaires gauches au cours du cycle respiratoire (Harrison et al., 1963 ; Brenner et Waugh, 1978 ; Summer et al., 1979 ; De M adron, 1983b ; Katzenberg et al., 1986), tous les auteurs constatent une baisse du volume d’éjection du cœur gauche à l’inspiration. Si aucun consensus n’a été trouvé, plusieurs hypothèses ont néanmoins été proposées pour expliquer ce phénomène : il s’agit de mécanismes induisant soit une diminution de la précharge, donc une diminution du volume ventriculaire télédiastolique, soit une augmentation de la post-charge, donc une augmentation du volume ventriculaire télésystolique. Nous avons vu que lors de l’inspiration le remplissage ventriculaire droit est plus important, augmentant ainsi le volume du cœur droit. Le septum interventriculaire se retrouve alors poussé vers le ventricule gauche, ce qui en diminue les dimensions et le remplissage (Summer et al., 1979 ; Bendjelid et Romand, 2007). D’autre part, lors de l’inspiration, la capacitance de la vascularisation pulmonaire est augmentée de façon plus importante que ne l’est le débit cardiaque du cœur droit. Ainsi, le remplissage ventriculaire gauche est diminué, tout comme son volume d’éjection (Harrison et al., 1963 ; Amoore, 1987). La baisse du volume d’éjection ventriculaire gauche peut aussi s’expliquer par une augmentation de la post-charge. A l’inspiration, la chute de pression intra-thoracique induit une baisse du gradient de pression entre le ventricule gauche et les artères extra-thoraciques, et donc une baisse de fuite du sang du coeur gauche vers l’aorte. Bien que la pression artérielle soit diminuée, ce phénomène peut être assimilé à une élévation de la post-charge (Summer et al., 1979 ; Amoore, 1987). Enfin, la fréquence cardiaque augmente à l’inspiration, donc le temps de remplissage diastolique diminue, d’où un plus faible volume ventriculaire télédiastolique. Ainsi, les modifications de fréquence cardiaque au cours de l’inspiration amplifient la baisse du volume ventriculaire gauche télédiastolique, et atténuent la hausse du volume ventriculaire droit télédiastolique (Amoore, 1987). b) En mode Doppler L’effet de la respiration sur les flux mitral et aortique semble faible (Kirberger et al., 1992a ; Kirberger et al., 1992b). L’inspiration s’accompagne d’une augmentation de la vitesse du flux tricuspidien, surtout de la vitesse maximale de l’onde E. Le ratio E/A augmente à l’inspiration et diminue à l’expiration (Kirberger et al., 1992a). Bien que la cause exacte ne soit pas connue, il est supposé que l’augmentation du retour veineux lors de l’inspiration s’accompagne d’une accélération du flux sanguin entrant dans le ventricule droit (Kirberger et al., 1992b). 167 De même, la vitesse maximale du flux sanguin pulmonaire augmente lors de l’inspiration (Kirberger et al., 1992a). 3. Les moyens pour s’affranchir de la variabilité liée au cycle respiratoire Étant données les variations de taille des structures cardiaques avec la respiration, le moment dans le cycle respiratoire auquel les mesures sont réalisées doit être pris en compte (Brenner et Waugh, 1978). Réaliser toutes les mesures en fin d’expiration, comme le recommande l’ASE, permet d’éliminer les variations liées à la respiration. Toutefois, cette recommandation est pratiquement impossible à respecter en médecine vétérinaire. En effet, les chiens ne peuvent pas retenir leur respiration en fin d’expiration, et leur fréquence respiratoire est trop élevée pour permettre d’enregistrer les échocardiogrammes souhaités à un moment donné du cycle respiratoire. Ainsi, la plupart des échocardiographistes ont opté pour une alternative permettant d’atténuer ces variations, consistant à ne retenir que la moyenne des valeurs sur 5 cycles cardiaques consécutifs pour un paramètre donné (O’Grady et al., 1986 ; Jaudon, 1990 ; Brown et al., 1991 ; Drouard-Haelewyn, 1995 ; Romand, 2002 ; Chetboul et al., 2005c). Il a également été proposé de réaliser les mesures lors d’un arrêt respiratoire. Chetboul et al. (2004) ont montré que la variabilité de l’échocardiographie en mode Doppler tissulaire myocardique est améliorée après anesthésie et arrêt respiratoire du chien, ce qui était prévisible étant donnée la parfaite immobilité induite. Ainsi, de manière à améliorer la répétabilité et la reproductibilité, et à éliminer l’influence de la respiration, il pourrait être intéressant de fermer la bouche de l’animal et de lui boucher les narines lors de la réalisation de mesure (Cornell et al., 2004 ; Chetboul et al., 2004a). Toutefois, la mise en place de cette méthode nécessite l’intervention d’une personne supplémentaire au cours de l’examen et peut se montrer dangereuse pour des animaux présentant des difficultés respiratoires. D’autre part, si le chien n’est pas sous sédation, les mouvements de réaction suscités et le stress engendré sont susceptibles d’augmenter la variabilité de mesure, que l’on souhaitait pourtant améliorer. Enfin, il faudra malgré tout tenir compte du moment du cycle respiratoire auquel la respiration a été arrêtée. En résumé : Même si l’influence du cycle respiratoire sur les variables échocardiographiques n’a pas vraiment été étudiée, d’autres méthodes que l’échocardiographie ont montré que certains paramètres cardiaques variaient au cours de la respiration. Bien souvent, les modifications observées trouvent une explication physiologique. Ainsi, il faut tenir compte du moment dans le cycle respiratoire auquel la prise de mesure a été réalisée. L’ASE recommande la quantification sur des images enregistrées en fin d’expiration. Une alternative plus 168 adaptée à la situation en médecine vétérinaire et permettant d’atténuer la variabilité liée à la respiration, consiste à calculer la moyenne de chaque paramètre sur 5 cycles cardiaques consécutifs. 169 170 CONCLUSION Dans l’espèce canine, les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques présentées dans les différentes études peuvent être très variées. Elles dépendent en effet des caractéristiques du chien examiné et de la technique d’examen utilisée. Ainsi, se référer aux valeurs usuelles publiées dans une étude, dans le but d’interpréter les paramètres échocardiographiques obtenus pour un chien donné, implique de respecter de nombreuses conditions. Tout d’abord, l’animal examiné doit répondre aux critères de sélection de l’échantillon à partir duquel les valeurs de référence ont été établies : mêmes race, âge, poids, sexe… Ensuite, la technique utilisée par l’opérateur doit être la même que celle décrite dans le protocole de l’étude : mêmes mode échocardiographique, méthode de mesure… Les seuls facteurs de variation qui ne peuvent pas être modifiés sont l’opérateur, le matériel et les conditions d’examen. Une fois ces conditions respectées, il est possible de dire si les valeurs des variables échocardiographiques de l’animal examiné sont dans les valeurs usuelles, mais il est n’est pas possible de conclure sur la normalité de l’individu. La définition même de normalité n’est pas facile à saisir. A l’échelle de la population, est considéré comme normal l’individu qui se situe dans la moyenne préalablement définie chez ses congénères. A l’échelle de l’individu, le qualificatif de normal s’applique à tout chien « en bonne santé », dans un environnement et avec un mode de vie donnés (Jaudon, 1990). Ainsi, un chien cliniquement sain avec une fraction de raccourcissement en deçà des valeurs usuelles n’est pas obligatoirement anormal. En fait, il ne faut pas perdre de vue qu’en échocardiographie, comme cela est le cas pour tous les examens complémentaires, les résultats doivent être interprétés en tenant compte de l’anamnèse, des commémoratifs et de l’examen clinique. 171 172 Bibliographie ABBOTT J.A., M ACLEAN H.N. (2003) Comparison of Doppler-derived peak aortic velocities obtained from subcostal and apical transducer sites in healthy dogs. Vet. Radiol. Ultrasound, 44, (6), 695-698. ALLEN H.D., GOLDBERG S.J., SAHN D.J., SCHY N., WOJCIK R. (1977) A quantitative echocardiographic study of champion childhood swimmers. Circulation, 55, (1), 142-145. AM OORE J.N. 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Technique d’examen pour les études considérées : Etude Boon et al., 1983 Lombard, 1984 Méthodes de calcul de certains paramètres Surface corporelle (m²) = (10,1 × 2/3 Poids (g) ) / 4 10 Sédatifs / anesthésiques utilisés Aucun Aucun Méthodes de mesure Selon les recommandations de l’ASE, excepté pour la visualisation de deux valvules aortiques sur la coupe TM transaortique, qui n’est pas toujours obtenue pour la mesure des diamètres atrial gauche et aortique. Selon les recommandations de l’ASE, excepté pour la visualisation de deux valvules aortiques sur la coupe TM transaortique, qui n’est pas toujours obtenue pour la mesure des diamètres atrial gauche et aortique. 189 Etude Méthodes de calcul de certains paramètres Surface corporelle (m²) : Jacobs et (10 × Mahjoob, 1988b Poids (g)2/3) / 4 10 Koch et al., 1996 Gonçalves et al., 2002 Cornell et al., 2004 S chober et Fuentes, 2001a Hall et al., 2008 1 Le volume ventriculaire gauche est évalué à partir de paramètres mesurés en mode TM , selon la formule de Teicholz 1. Sédatifs / anesthésiques utilisés Méthodes de mesure Une anesthésie (sodium de thiamylal, 10 mg/kg IV et halothane) est Selon les pratiquée au moins 6h recommandations de avant la réalisation de l’ASE. l’examen échocardiographique (au moment duquel les chiens sont capables de marcher normalement). - Selon les recommandations de l’ASE. - Le diamètre atrial gauche Aucun est mesuré en mode 2D pour les lévriers irlandais et les dogues allemands, en mode TM pour les terres-neuves. Selon les Aucun recommandations de l’ASE. 60 chiens sont sous sédation (acépromazine 0,03 mg/kg SC, morphine 0,5 mg/kg SC) Les données sont issues de plusieurs études. Il peut donc y avoir plusieurs méthodes de mesure pour un même paramètre. M esure de MAM sur une coupe apicale gauche 4 Aucun cavités, au niveau du bord septal de l’anneau mitral. Les données sont issues de plusieurs études. Ainsi, les méthodes de calcul de certains paramètres, la contention chimique éventuellement utilisée et les méthodes de mesure peuvent être différentes en fonction de l’étude considérée. 3 Formule de Teicholz : Volume ventriculaire (mL) = (7 / (2,4 + VG (cm))) × VG (cm) 190 Koch et al., 1996 Boon et al., 1983 Lombard, 1984 Jacobs et Mahjoob, 1988b Etude Adulte M édiane : 3,0 ans ; 5ème – 95ème percentile : 1 – 11 ans 13,9 à 30 kg M édiane : 62 kg ; 5ème – 95ème percentile : 49 – 76 kg 10 62 1 à 9 ans 5 à 44 kg 40 6 mois à 6 ans Âge 9,8 à 28,6 kg Poids 20 Nombre de chiens dans l’échantillon terre-neuve, lévrier irlandais, dogue allemand Hétérogène Hétérogène Hétérogène Population canine Critères d’inclusion 191 Absence d’antécédent de cardiopathie et de signe d’affection cardiaque détectée lors des examens clinique et électrocardiographique. Ces investigations sont répétées plusieurs fois, parfois jusqu’à 4 ans après l’étude, pour s’assurer que les chiens ne développent pas de maladie cardiaque. Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique, électrocardiographique et échocardiographique. Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique et électrocardiographique. Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique et électrocardiographique, absence de microfilaire de Dirofilaria immitis. Caractéristiques des chiens sélectionnés pour les études considérées : Hétérogène Les données sont issues de plusieurs études. Ainsi, l’âge des chiens sélectionnés, leur race et les critères d’inclusion sont variables en fonction de l’étude considérée. 3 à 75 kg 1,4 à 97,7 kg 1152 192 Absence d’antécédent d’affection cardiaque, de syncope ou d’intolérance à l’effort, absence d’anomalie détectée lors des examens clinique et échocardiographique (modes 2D, TM et Doppler), rythme sinusal. 103 Les données sont issues de plusieurs études, les critères d’inclusion sont donc variables en fonction de l’étude considérée. Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique et électrocardiographique, note d’état corporel > 1 et < 5, absence de souffle cardiaque de grade ≥ III, absence de souffle cardiaque de grade I ou II avec identification d’une anomalie morphologique expliquant la présence de ce souffle, absence d’insuffisance valvulaire détectée en mode Doppler spectral ou couleur sauf si le flux de régurgitation reste localisé autour des valvules, fréquence cardiaque au repos entre 50 et 160 bpm, rythme cardiaque sinusal, pression sanguine systolique entre 90 et 160 mmHg. Les chiens de race pinscher et les chiens de course (whippet, greyhound, petit lévrier italien) sont exclus. La fraction de raccourcissement doit être supérieure à 30%. Critères d’inclusion 0,3 à 13 ans Hétérogène Population canine Hétérogène 1 à 12 ans Âge Adulte 2,2 à 95 kg 3,9 à 97,7 kg Poids 494 69 Gonçalves et al., 2002 Cornell et al., 2004 S chober et Fuentes, 2001a Hall et al., 2008 Nombre de chiens dans l’échantillon Etude Résultats pour les études considérées : Droites de rég ression de la taille de structures ca rdiaques mesurée en mode TM sur un échantillon de 20 chiens, en fonction de la surface corporelle, et intervalles de confiance à 95%, d’après Boon et al., 1983. Diamètre atrial gauche : Diamètre aortique : Diamètre télésys tolique de la cavité ventriculaire gauche : Diamètre télédiastolique de la cavité ventriculaire gauche : 193 Droites de rég ression de la taille de structures ca rdiaques mesurée en mode TM sur un échantillon de 20 chiens, en fonction de la surface co rporelle, et intervalles de confiance à 95%, d’après Boon et al., 1983 (suite). Epaisseur télésystolique (en haut) et télédiastolique (en bas) de la paroi libre du ventricule gauche : Epaisseur télésystolique (en haut) et télédiastolique (en bas) du septum interventriculaire : Moyenne ± 2 écarts-types de paramètres échocardiographiques non corrélés au poids mesurés en mode TM sur un échantillon de 20 chiens, d’après Boon et al., 1983. AG/AO FR (%) 0,95 ± 3,14 36,26 ± 11,34 %E-S IV 60,99 ± 37,40 %E-PVG 61,73 ± 28,00 TE (s) 0,18 ± 0,036 -1 Vcf (s ) 2,07 ± 0,74 Moyenne ± éca rt-type, valeurs minimale et max imale, de paramètres échoca rdiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon de 40 chiens, et équations de régression en fonction du poids, d’après Lombard, 1984. NS = non significati f. y est la valeur estimée de la variable considérée en fonction du poids (x, en kg). 194 Droites de régression en fonction du poids, intervalles de confiance à 95% (zone hachurée) et intervalles de prédiction à 95% (ligne pointillée), pour le diamètre télédiastolique de la cavité ventriculaire gauche (en haut), le diamètre atrial gauche (au milieu) et le diamètre aortique (en bas), mesurés en mode TM sur un échantillon de 40 chiens, d’après Lombard, 1984. 195 Droites de rég ression du diamètre interne ventriculaire gauche, en télédiastole et en télésystole, mesuré sur un échantillon de 10 chiens, en fonction de la racine carrée de la longueur du cycle cardiaque, et intervalles de prédiction à 95%, pour des chiens de poids de 15 kg, 20 kg, 25 kg et 30 kg, d’après Jacobs et Mahjoob, 1988b. 196 ème ème Médiane et 5 – 95 percentiles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon de 62 chiens de grande race, d’après Koch et al., 1996. Equations pour le calcul, en fonction du poids, des intervalles de prédiction à 95% des paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon de 69 chiens, selon un modèle linéaire, polynomial de second ordre ou logarithmique, d’après Gonçalves et al., 2002. y (en mm) représ ente l’intervalle de prédiction à 95% pour le paramètre consid éré, x (en kg) est le poids du chien examiné. 197 Constantes servant à index er les variables échocardiographiques mesurées en mode T M et à calculer l es intervalles de prédiction en fonction du poids, d’après Cornell et al., 2004. Les constant es fou rnies d ans ce t ableau perm ettent de calculer les intervalles de prédiction de v ariabl es échocardiographiques mesurées en mode TM, en fonction du poids du chien considéré. Par exemple, le diamètre interne ventricul aire gau che tél édiastolique pour 95% des chiens s ains de 20 kg varie entre 1,27 × 200,294 et 1,85 × 200,294. La valeur de l’exposant correspondant figure dans la dernière colonne de ce tableau. D’autre part, ces données permettent de calculer la valeur indexée ou normalisée au poids d’un paramètre échocardiographique mesuré en mode TM. Pour cela, il faut diviser la valeur du param ètre considéré par le poids à la puissance adaptée. La valeu r de ce paramètre indexé est alors comparée aux constant es du tableau pou r déterminer si elle est dans les valeurs usu elles. Par exemple, pour savoir si un diamètre interne vent riculaire gauche tél édiastolique de 3,3 cm est dans les valeurs usuelles pour un chien de 10 kg, il faut diviser 3,3 par 100,294. Si le résultat est entre 1,27 et 1,85, alors il est dans les valeurs usuelles. Intervalles de prédiction de deux paramètres échocardiographiques non corrélés au poids mesurés en mode TM sur 494 chiens, d’après Cornell et al., 2004. Droite de régression de MAM (à gauche) et de MAM normalisé à la surface corporelle (à droite), mesurés en mode TM sur un échantillon de 103 chiens, en fonction du poids, intervalle de confiance à 95% (ligne discontinue) et intervalle de prédiction à 95% (ligne pointillée) co rrespondants, d’après Schober et Fuentes, 2001a. 198 199 Les données sont issues des études suivantes : Della Torre et al., 2000 ; Cornell et al., 2004 (Häggström, Pedersen, Wey, Lombard, Vollmar9 ) ; Gooding et al., 1986 ; Mashiro et al., 1976 ; De Madron, 1983b ; Brown et al., 2003 ; Gonçalves et al., 2002 ; Snyder et al., 1995 ; Vollmar, 1999. Moyenne ± écart-type des rapports entre la taille des structures cardiaques mesurée en mode TM et le diamètre de l’aorte (calculé à partir du poids), à partir des données issues de différentes études, d’après Hall et al., 2008 modifié. 1/3 Le diamètre de l’aorte est calculé à partir du poids du chien examiné (AO = 0,795 × Poids ). La valeur obtenue est multipliée par la moyenne et l’écart-type de l’indice considéré (indiqué par l’abrévi ation du paramètre précédée de « w ») présents dans le tableau, pour la race correspondant e. Le résultat correspond aux valeurs usuelles pour le chien examiné. L’unité est le centimètre. Prenons le cas d’un boxer de 25kg. La val eur du diamètre aortique estimée à parti r de son poids est de 2,32 cm (0,795 × 251/3 ). Les valeurs usuelles pour le diamètre télédiastolique de la cavité ventriculaire gauche sont 3,85 ± 0,32 cm (2,32 × (1,66 ± 0,14)). 200 Annexe 2 Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode bidimensionnel en fonction de la taille corporelle, publiées dans diffé rentes études Avant d’utiliser les valeurs usuelles décrites ci-dessous pour interpréter les résultats échocardiographiques d’un chien donné, l’échocardiographiste devrait s’assurer que les conditions de l’examen sont les mêmes que celles de l’étude considérée (méthodes de mesure, utilisation de produit anesthésique, méthodes de calcul de certains paramètres) et que le chien examiné répond aux critères de sélection des sujets échantillonnés dans l’étude (poids, âge, race…). Le nombre de chiens sélectionnés dans chaque étude est indiqué. Celui-ci est parfois trop faible pour que les valeurs de référence correspondantes soient véritablement fiables, ce qui doit susciter la prudence de l’échocardiographiste quant à l’interprétation de ses résultats. Technique d’examen pour les études considérées : Etude O’Grady et al., 1986 Rishniw et Erb, 2000 Méthodes de calcul de certains paramètres Sédatifs / anesthésiques utilisés Surface corporelle (m²) = (10 × Poids (g) 2/3) / 104 Aucun Aucun Méthodes de mesure Détaillées dans la première partie. Détaillées dans la première partie. Caractéristiques des chiens sélectionnés pour les études considérées : Etude O’Grady et al., 1986 Nombre de chiens dans l’échantillon 17 Poids 4,5 à 30 kg Âge 0,8 mois à 5,5 ans Population canine Critères d’inclusion Hétérogène Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique et électrocardiographique, commémoratifs n’évoquant pas la présence d’une maladie cardiovasculaire, absence de maladie cardiovasculaire identifiée lors de l’examen nécropsique (pratiqué pour une partie de l’échantillon seulement). 201 Etude Rishniw et Erb, 2000 Nombre de chiens dans l’échantillon 36 Poids 4 à 55 kg Âge 9 mois à 16 ans Population canine Critères d’inclusion Hétérogène Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique et échocardiographique (modes 2D et Doppler), commémoratifs n’évoquant pas la présence d’une maladie cardiovasculaire, absence d’anesthésie dans les dernières 48h, absence d’affection pouvant modifier le volume sanguin circulant. Résultats pour les études considérées : Percentiles et valeur max imale du rapport diamètre atrial gauche/diamètre aortique calculé en mode 2 D selon 4 méthodes, sur un échantillon de 36 chiens, d’après Rishniw et Erb, 2000. Method 1 = diamètres aortique et atrial gauche mesurés sur une coupe parastern ale droite petit axe trans aortique, Method 2 = diamètre atrial gau che médio -latéral mesuré su r une coup e parastern ale droite grand ax e 4 cavités et diamètre aortique m esuré d e la même manière qu e pour la méthode 1, Method 3 = circon férences aortique et atriale gau che mesurées sur une coupe parasternale droite petit axe trans -aortique, Method 4 = surfaces aortique et atriale gau che mesurées sur une coupe parast ernal e droite petit axe trans-aortique. Moyenne et intervalle de confiance à 95% du diamètre, de la circonférence et de la surface de l’atrium gauche mesurés en mode 2D sur un échantillon de 36 chiens, en fonction du poids, d’après Rishniw et Erb, 2000. SAX = à partir d’une coupe parastern ale droite petit axe trans-ao rtique, LAX = à partir d’une coupe parast ernal e droite grand axe 4 cavités, CIRC = circonféren ce. 202 Equations de régression en fonction du poids de variables échocardiographiques mesurées en mode 2D sur un échantillon de 17 chiens, et équations permettant le calcul de l’intervalle de confiance à 95%, d’après O’Grady et al., 1986. y est l’estimation de la valeur de la variable considérée en fonction du poids (Xi, en kg), S2 y,x est l’estimation de l’écart-type d e y pou r un Xi donné et 95%CI est l’intervalle de con fian ce à 95%. Les dimensions linéaires sont en mm, les aires en cm², les volumes en mL. D = diastole, S = systole, RP = sonde en position parasternale droite, LP = sonde en position parasternal e gauch e crânial e, LPA = sonde en position apicale gauch e, LAx = coupe grand ax e, SAx = coupe petit axe, LV Length 1 = longueur de l a cavité v entriculaire gau che mesurée d e l’apex à la jon ction valvule mitrale – valvule ao rtique sur une coupe p arast ernal e droite grand axe 5 cavités, LV Length 2 = longueur de la cavité ventri culaire g auch e mesurée d e l’apex à l’anneau aortique sur une coupe parastern ale droite grand axe 5 cavités, LV Length 3 = longueur de la cavité ventricul aire gau che mesu rée d e l’apex à l’anneau mitral sur une coupe parasternale d roite grand ax e 4 cavités, Aorta-annulus et Aorta-sinuses = diamètre de l’aorte au niv eau de l’anneau valvulaire et du sinus de Valsalv a mesuré sur une coup e parasternale droite g rand axe 5 cavités (RP) ou sur un e coup e apical e gauche 2 cavités trans-ao rtique (LP), LV Area 1 = aire d e la cavité ventricul aire g auch e mesurée sur un e coup e parasternale d roite petit axe trans -papillaire, LV Area 2 = aire de la cavité vent riculaire gauch e mesurée sur un e coupe parastern ale droite petit axe trans-mitrale, Stroke volume 1 et EF 1 = volume mesuré selon la méthode des cubes (diamètre ventricul aire3 ), Stroke volume 2 et EF 2 = volume mesuré selon la formule de Mashiro (volume télédiastolique = 0,85 × diamètre ventriculai re télédi astolique3 et volume télésystolique = 1,20 × diamètre ventriculaire télésystolique3 ), Stroke volume 3 et EF 3 = volume calcul é selon la formule d e Teicholz (7/(2,4 + diamètre ventriculai re) × diamètre ventriculai re3 ). 203 Equations de régression en fonction de la surface corporelle de variables échoca rdiographiques mesurées en mode 2D sur un échantillon de 17 chiens, et équations permettant le calcul de l’intervalle de confiance à 95%, d’après O’Grady et al., 1986. Les abréviations utilisées ont la même signification que celles évoquées précédemment. Moyenne et intervalle de confiance à 95% des paramètres échocardiographiques mesurés en mode 2D sur un échantillon de 17 chiens, n’étant corrélés ni au poids ni à la surface corporelle, d’après O’Grady et al., 1986. Les abréviations utilisées ont la même signification que celles évoquées précédemment. 204 Annexe 3 Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler, publiées dans diffé rentes études Avant d’utiliser les valeurs usuelles décrites ci-dessous pour interpréter les résultats échocardiographiques d’un chien donné, l’échocardiographiste devrait s’assurer que les conditions de l’examen sont les mêmes que celles de l’étude considérée (méthodes de mesure, utilisation de produit anesthésique, méthodes de calcul de certains paramètres) et que le chien examiné répond aux critères de sélection des sujets échantillonnés dans l’étude (poids, âge, race…). Le nombre de chiens sélectionnés dans chaque étude est indiqué. Celui-ci est parfois trop faible pour que les valeurs de référence correspondantes soient véritablement fiables, ce qui doit susciter la prudence de l’échocardiographiste quant à l’interprétation de ses résultats. Technique d’examen pour les études considérées : Etude Nombre de chiens dans l’échantillon Sédatifs / anesthésiques utilisés Brown et al., 1991 28 M aléate d’acépromazine, 0,02 mg/kg, IV Yuill et O’Grady, 1991 20 Aucun Méthodes de mesure - M ode 2D : mesure du diamètre de l’aorte au niveau de la valve sigmoïde sur une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités, et du diamètre de l’artère pulmonaire au niveau de la valve sigmoïde sur une coupe parasternale droite petit axe. Ces deux diamètres sont utilisés dans le calcul du volume d’éjection et du débit cardiaque. - M ode Doppler pulsé : le flux pulmonaire est enregistré à partir d’une coupe parasternale droite petit axe au niveau des artères pulmonaires, le flux aortique est enregistré à partir d’une coupe apicale gauche 5 cavités. - M ode Doppler continu. - La meilleure incidence est recherchée pour chaque valve, c'est-à-dire la coupe permettant l’enregistrement des vitesses les plus élevées. 205 Etude Nombre de chiens dans l’échantillon Sédatifs / anesthésiques utilisés Kirberger et al., 1992a 50 Aucun Baumwart et al., 2005 45 Aucun S chober et al., 1998 14 Aucun Teshima et al., 2006 53 Aucun Teshima et al., 2007 125 Aucun Méthodes de mesure - M ode Doppler pulsé. - Les flux mitral et tricuspidien sont évalués sur une coupe apicale gauche 4 cavités. Le flux aortique est enregistré sur une coupe apicale gauche 2 cavités transaortique, parfois une coupe apicale gauche 5 cavités. Le flux pulmonaire est visualisé sur une coupe parasternale droite petit axe au niveau des artères pulmonaires. - Utilisation de la fonction correction d’angle. - M ode Doppler pulsé. - Le flux sanguin mitral est visualisé sur une coupe apicale gauche 4 cavités, le flux aortique sur une coupe apicale gauche 5 cavités. Les flux sanguins à travers les valves du cœur droit sont explorés sur des coupes parasternales gauches crâniales modifiées. - M ode Doppler pulsé. - Les flux veineux pulmonaires sont étudiés sur une coupe apicale gauche 4 cavités (veines du lobe pulmonaire moyen droit et du lobe pulmonaire crânial droit) ou sur une coupe parasternale droite grand axe 4 cavités (veine du lobe pulmonaire crânial gauche). Le flux mitral est évalué sur une coupe apicale gauche 4 cavités. - M ode Doppler pulsé. - Le flux sanguin tricuspidien est évalué sur une coupe parasternale gauche crâniale grand axe trans-atriale droite, le flux pulmonaire sur une coupe parasternale gauche crâniale grand axe trans-pulmonaire. - M ode Doppler pulsé. - Le flux mitral est évalué sur une coupe apicale gauche 4 cavités, le flux aortique sur une coupe apicale gauche 2 cavités trans-aortique. 206 1,5 à 8 ans M oyenne ± écart-type : 4,3 ± 3,2 ans M oyenne ± écart-type : 5,4 ± 3,9 ans 3 à 41 kg 3,6 à 32 kg 3 à 55 kg 7 à 32 kg M oyenne ± écart-type : 10,3 ± 9,1 kg M oyenne ± écart-type : 11,1 ± 10,3 kg Yuill et O’Grady, 1991 Kirberger et al., 1992a Baumwart et al ., 2005 S chober et al., 1998 Teshima et al., 2006 Teshima et al., 2007 8 mois à 8 ans 8 à 121 semaines 1,5 à 8 ans Non précisé 5 à 48 kg Brown et al., 1991 Âge Poids Etude Non précisé Non précisé Hétérogène Non précisé beagle et berger allemand Non précisé Hétérogène Population canine Critères d’inclusion 207 Absence d’anomalie détectée lors de l’examen clinique et de la prise de commémoratifs. Absence de souffle cardiaque, de bruit de gallop, d’arythmie non sinusale, d’anomalie de la fonction ventriculaire gauche (FR < 25%) et d’affection valvulaire gauche à l’examen échocardiographique. Absence de maladie systémique et cardio-vasculaire, d’antécédent d’affection cardiaque, d’anomalie détectée lors des examens clinique, électrocardiographique et échocardiographique (modes 2D, TM et Doppler). Les chiens sous traitement médical sont exclus. Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique, radiographique thoracique, échocardiographique, et lors des analyses hématologiques et biochimiques, absence de contraction ventriculaire prématurée et de bloc atrio-ventriculaire à l’examen électrocardiographique. Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique, radiographique thoracique, échocardiographique, et lors des analyses hématologiques et biochimiques, absence de contraction ventriculaire prématurée et de bloc atrio-ventriculaire à l’examen électrocardiographique. Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique, électrocardiographique et échocardiographique (en mode 2D). Absence de signe de maladie cardiovasculaire détectée lors des examens clinique, échocardiographique (mode 2D) et lors de la prise des commémoratifs. Absence de signe de maladie cardiovasculaire détectée lors des examens clinique, électrocardiographique et lors de la prise des commémoratifs. Caractéristiques des chiens sélectionnés pour les études considérées : Résultats pour les études considérées : Moyenne ± 2 écarts-types des paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler pour les études considérées. VD = calcul au niveau du cœur droit, VG = calcul au niveau du cœur gauche. Etude Vitesse maximale du flux sanguin pulmonaire (cm/s) Vitesse maximale du flux sanguin aortique (cm/s) Onde E 98,1 ± 18,8 118,1 ± 21,6 86,2 ± 19 84 ± 34 106 ± 42 Yuill et O’Grady, 1991 Brown et al., 1991 Kirberger et al., 1992a 120 ± 40 Brown et al., 1991 Brown et al., 1991 S chober et al., 1998 Teshima et al., 2006 Teshima et al., 2007 91 ± 30 Onde A 45,1 ± 50 TE (ms) VD VG 219 ± 36 205 ± 30 198 ± 62 194 ± 46 Vitesse maximale du flux sanguin tricuspidien (cm/s) Onde Onde E A E/A E/A 68,9 ± 16,8 63 ± 26 1,48 ± 0,62 Volume d’éjection (mL) VD VG Etude Etude 157 ± 66 Vitesse maximale du flux sanguin mitral (cm/s) 86 ± 40 1,60 ± 1,12 58 ± 32 Débit cardiaque (mL/min) VD VG 39,5 ± 37,4 4,24 ± 4,52 TPE (ms) TPE / TE Vcf (s-1) TRI (ms) VG VG VG VG 66 ± 18 0,35 ± 0,10 1,56 ± 0,70 60 ± 40 3,65 ± 3,44 IMP VD VG 0,17 ± 0,20 171 ± 40 0,38 ± 0,20 208 Moyenne ± écart-type et intervalle de confiance (CI) à 95% des intervalles de temps systoliques et de l’indice de performance myoca rdique des ventricules droit et gauche mesurés en mode Doppler pulsé sur un échantillon de 45 chiens, en fonction du poids, d’après Baumwart et al., 2005. RV = pour le ventricule droit, LV = pour le ventricule gauche. PEP, ET, MVC-MVO et TVC-TVO sont en ms. Moyenne ± éca rt-type des paramètres échocardiographiques du flux veineux pulmonaire mesurés en mode Doppler pulsé sur un échantillon de 14 chiens, d’après Schober et al., 1998. S = vitesse maximale de l’onde S du flux v eineux pulmonaire, D = vitesse m aximale de l’onde D du flux veineux pulmonaire. Moyenne ± éca rt-type des paramètres échocardiographiques du flux mitral mesurés en mode Doppler pulsé sur un échantillon de 14 chiens, d’après Schober et al., 1998. 209 210 Annexe 4 Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode Doppler tissulaire myocardique, publiées dans différentes études Avant d’utiliser les valeurs usuelles décrites ci-dessous pour interpréter les résultats échocardiographiques d’un chien donné, l’échocardiographiste devrait s’assurer que les conditions de l’examen sont les mêmes que celles de l’étude considérée (méthodes de mesure, utilisation de produit anesthésique, méthodes de calcul de certains paramètres) et que le chien examiné répond aux critères de sélection des sujets échantillonnés dans l’étude (poids, âge, race…). Le nombre de chiens sélectionnés dans chaque étude est indiqué. Celui-ci est parfois trop faible pour que les valeurs de référence correspondantes soient véritablement fiables, ce qui doit susciter la prudence de l’échocardiographiste quant à l’interprétation de ses résultats. Technique d’examen pour les études considérées : Etude Nombre de Sédatifs / chiens dans anesthésiques l’échantillon utilisés Chetboul et al., 2005a 100 Aucun Chetboul et al., 2005b 64 Aucun Méthodes de mesure - M ode DTI (2D) couleur. - Les vélocités radiales des segments myocardiques de la paroi libre du ventricule gauche (dans l’endocarde et dans l’épicarde) sont mesurées sur une coupe parasternale droite petit axe au niveau des muscles papillaires, entre les deux muscles papillaires. Les vélocités longitudinales des segments myocardiques de la paroi libre du ventricule gauche (au niveau basal, intermédiaire et apical) sont déterminées sur une coupe apicale gauche 4 cavités. - M ode DTI (2D) couleur. - Les vélocités longitudinales des segments myocardiques de la paroi libre du ventricule gauche et de la paroi libre du ventricule droit, dans un segment apical et un segment basal, sont déterminées sur une coupe apicale gauche 4 cavités. 211 Etude Chetboul et al., 2006 Nombre de Sédatifs / chiens dans anesthésiques l’échantillon utilisés 30 Aucun Méthodes de mesure - M ode DTI (2D) couleur. - St et SR radiaux de la paroi libre du ventricule gauche sont mesurés entre les deux muscles papillaires, sur une coupe parasternale droite petit axe au niveau des muscles papillaires. St et SR longitudinaux sont évalués sur une coupe apicale gauche 4 cavités, dans un segment apical et un segment basal de la paroi libre du ventricule gauche et de la paroi libre du ventricule droit. Caractéristiques des chiens sélectionnés pour les études considérées : Etude Poids Âge Population canine Chetboul et al., 2005a 6 à 49 kg 0,4 à 8,8 ans Hétérogène Chetboul et al., 2005b 7 à 39,4 kg 0,4 à 8,8 ans Hétérogène M oyenne ± écarttype : 4,5 ± 2,4 ans Hétérogène M oyenne Chetboul ± écartet al., 2006 type : 22,7 ± 10 kg Critères d’inclusion Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique, biochimique (glucose, urée, créatinine), électrocardiographique et échocardiographique (modes 2D, TM et Doppler), pression artérielle normale. Les chiens sous traitement médical ou avec des antécédents d’affection respiratoire ou cardiaque sont exclus. Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique, biochimique (glucose, urée, créatinine), électrocardiographique et échocardiographique (modes 2D, TM et Doppler), pression artérielle normale. Les chiens sous traitement médical ou avec des antécédents d’affection respiratoire ou cardiaque sont exclus. Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique, biochimique (glucose, urée, créatinine), électrocardiographique et échocardiographique (modes 2D, TM et Doppler), pression artérielle normale. Les chiens sous traitement médical ou avec des antécédents d’affection respiratoire ou cardiaque sont exclus. 212 Résultats pour les études considérées : Moyenne ± 2 écarts-types des vitesses longitudinales de différents segments myoca rdiques des parois libres ventriculaires gauche et droite, mesurées en mode DTI (2D) couleur, pour différentes études. VG = paroi libre du ventricule gauche, VD = paroi libre du ventricule droit. Etude Chetboul et al., 2005a VG Segment myocardique Vitesse maximale de l’onde S (cm/s) Vitesse maximale de l’onde E (cm/s) Vitesse maximale de l’onde A (cm/s) Rapport E/A Basal 7,6 ± 5,4 9,0 ± 5,0 5,5 ± 3,8 1,8 ± 1,6 Intermédiaire 4,7 ± 5,0 7,4 ± 5,4 3,1 ± 3,6 4,1 ± 10,6 Apical 1,8 ± 3,0 2,1 ± 3,2 0,6 ± 1,0 4,7 ± 10,0 Basal 12,5 ± 6,4 10,3 ± 5,2 6,7 ± 3,6 1,6 ± 1,2 Apical 4,7 ± 3,8 4,1 ± 3,4 1,7 ± 1,8 3,2 ± 5,2 Basal 7,7 ± 5,0 9,1 ± 5,0 5,5 ± 3,4 1,8 ± 1,2 Apical 2,0 ± 3,2 2,4 ± 3,0 0,6 ± 1,0 5,6 ± 11,6 VD Chetboul et al., 2005b VG Moyenne ± 2 éca rts-types des vitesses radiales de différents segments myoca rdiques de la paroi libre du ventricule gauche, mesurées en mode DTI (2D) couleur sur un échantillon de 100 chiens, d’après Chetboul et al., 2005a. Segment myocardique Vitesse maximale de l’onde S (cm/s) Vitesse maximale de l’onde E (cm/s) Vitesse maximale de l’onde A (cm/s) Rapport E/A Endocardique 6,4 ± 2,8 7,8 ± 4,4 4,1 ± 2,8 2,1 ± 1,8 Epicardique 3,9 ± 2,2 4,0 ± 3,2 1,9 ± 2,4 3,2 ± 7,8 Moyenne ± écart-type (et minimum - max imum) des paramètres de déformation pour le mouvement radial de la paroi libre du ventricule gauche, évalués en mode DTI (2D) couleur sur un échantillon de 30 chiens, d’après Chetboul et al., 2006. « Peak systolic strain » représente la valeur maximal e de St entre la fin de la diastole et la fin de la systole, « Peak systolic strain rate » représ ente la valeu r maximale de SR durant cette période, « Time to peak systolic strain » est le temps entre le début du complexe QRS et la valeur maximale de St. 213 Moyenne ± écart-type (et minimum – max imum) des para mètres de déformation pour le mouvement longitudinal de la paroi libre du ventricule gauche, de la paroi libre du ventricule droit et du septum interventri culaire, évalués en mode DTI (2D) couleur sur un échantillon de 30 chiens, d’après Chetboul et al., 2006. Les significations des variables considérées sont les mêmes que précéd emment. 214 Annexe 5 Les valeurs usuelles des paramètres échocardiographiques pour quelques races, publiées dans différentes études Avant d’utiliser les valeurs usuelles décrites ci-dessous pour interpréter les résultats échocardiographiques d’un chien donné, l’échocardiographiste devrait s’assurer que les conditions de l’examen sont les mêmes que celles de l’étude considérée (méthodes de mesure, utilisation de produit anesthésique, méthodes de calcul de certains paramètres) et que le chien examiné répond aux critères de sélection des sujets échantillonnés dans l’étude (poids, âge, race…). Le nombre de chiens sélectionnés dans chaque étude est indiqué. Celui-ci est parfois trop faible pour que les valeurs de référence correspondantes soient véritablement fiables, ce qui doit susciter la prudence de l’échocardiographiste quant à l’interprétation de ses résultats. Race greyhound Technique d’examen pour les études considérées : Etude Méthodes de calcul de certains paramètres Page et al., 1993 Absence d’indication sur la méthode de calcul du volume ventriculaire gauche, à partir de paramètres mesurés en mode TM . Snyder et al., 1995 Surface corporelle (m²) = (10,1 × Poids (g) 2/3) /104 Sédatifs / anesthésiques utilisés - La première partie de l’étude se passe sous sédation : acépromazine (0,05 mg/kg IV) et péthidine (1 mg/kg IV). - La deuxième partie de l’étude se déroule sur chien vigile. Aucun Méthodes de mesure M ode TM : selon les recommandations de l’ASE. M ode TM : selon les recommandations de l’ASE, excepté pour la visualisation de deux valvules aortiques sur la coupe TM trans-aortique, qui n’est pas toujours obtenue pour le calcul des intervalles de temps systoliques. 215 Etude Méthodes de calcul de certains paramètres Sédatifs / anesthésiques utilisés Méthodes de mesure Acépromazine (0,03 mg/kg SC) et morphine (0,5 mg/kg SC) - M ode 2D : le diamètre atrial gauche télédiastolique est mesuré sur la coupe parasternale droite grand axe 4 cavités, le plus proche de la fermeture de la valve mitrale, de la base du feuillet septal de la valve mitrale à travers la cavité atriale gauche. - M ode TM , selon les recommandations de l’ASE. - M ode Doppler pulsé : les vitesses des flux sanguins à travers les valves du coeur gauche sont mesurées sur une coupe apicale gauche, celles à travers les valves du coeur droit sur une coupe parasternale gauche crâniale. - Les mesures sont réalisées en fin d’expiration. - Surface corporelle (m²) = (10,1 × Poids (g) 2/3) /104 Della Torre et al., 2000 - Le volume ventriculaire gauche est calculé à partir de paramètres mesurés en mode TM , selon la formule de Teicholz. Caractéristiques des chiens sélectionnés pour les études considérées : Etude Page et al., 1993 Nombre de chiens dans l’échantillon 16 Poids Âge 20,7 à 32,5 kg 1 à 4 ans Snyder et al., 1995 11 25 à 36,3 kg M oyenne ± écarttype : 5,5 ± 2,51 ans Della torre et al., 2000 20 22 à 32 kg 18 mois à 7 ans Critères d’inclusion Absence de microfilaire de Dirofilaria immitis circulant dans le sang, absence d’anomalie détectée lors de l’examen clinique. Certains des chiens sélectionnés sont des chiens de course, d’autres non, et quelques uns sont en période d’entraînement. Absence d’antécédent pathologique et d’anomalie détectée lors des examens clinique et de laboratoire. Aucun chien sélectionné n’a suivi un programme d’entraînement intensif au cours des deux dernières années. Absence d’antécédent pathologique et d’anomalie détectée lors des examens clinique et électrocardiographique. Les chiens sélectionnés ne sont pas en période d’entraînement. 216 Résultats pour les études considérées : Moyenne et éca rt-type des paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon de 16 greyhounds, d’après Page et al., 1993. Moyenne ± écart-type des paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon de 11 greyhounds, d’après Snyder et al., 1995. LVETI = LVET + (0,55 × FC) Moyenne des paramètres échocardiographiques mesurés en modes TM, 2D et Doppler pulsé sur un échantillon de 20 greyhounds, d’après Della Torre et al., 2000. Sinus of Valsalva = diamètre de l’aorte mesuré au niveau du sinus de Valsalva. 217 Race whippet Technique d’examen pour l’étude considérée : Méthodes de calcul de certains paramètres - Débit cardiaque (mL/min) = 6π × (AO/2)² × Vmoyenne Avec Vmoyenne = la vitesse moyenne du flux sanguin aortique (cm/min), et AO = diamètre aortique mesuré sur une coupe Bavegems parasternale droite et al., 2007 petit axe (cm). - Le volume ventriculaire gauche est calculé à partir de paramètres mesurés en mode TM , selon la formule de Teicholz. - Surface corporelle (m²) = (10,1 × Poids (g) 2/3) /104 Etude Sédatifs / anesthésiques utilisés Méthodes de mesure Aucun - M ode 2D : les diamètres aortique et atrial gauche sont mesurés sur une coupe parasternale droite petit axe, le diamètre atrial gauche est également estimé sur une coupe parasternale droite grand axe 4 cavités. - M ode TM : selon les recommandations de l’ASE. - M ode Doppler pulsé : le flux sanguin pulmonaire est étudié sur une coupe parasternale droite petit axe, le flux sanguin aortique sur une coupe apicale gauche 5 cavités, le flux sanguin mitral sur une coupe apicale gauche 4 cavités, le flux sanguin tricuspidien sur une coupe apicale gauche 4 cavités modifiée. La fonction correction d’angle de l’échographe n’est pas activée. Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée : Etude Bavegems et al., 2007 Nombre de chiens dans l’échantillon 105 Poids 9,3 à 17,2 kg Âge Critères d’inclusion 10 à 169 mois Absence d’anomalie détectée lors de l’examen clinique et des analyses hématologiques et biochimiques (urée, créatinine, protéines totales, AsAT, AlAT, PAL, glucose). Les chiens pour lesquels des données incomplètes sont obtenues lors de l’examen échocardiographique sont exclus. 218 Résultats pour l’étude considérée : Moyenne et intervalle de prédiction à 95%, en fonction du poids, des paramètres échocardiographiques mesurés en modes TM et 2D sur un échantillon de 105 whippets, d’après Bavegems et al., 2007. (sa) = mesuré sur une coupe petit axe, (la) = mesuré sur une coupe grand axe. Le poids est en kg, les paramètres échocardiographiqu es en mm. Moyenne, écart-type, minimum et max imum des paramètres échocardiographiques fonctionnels mesurés en modes TM et 2D sur un échantillon de 105 whippets, d’après Bavegems et al., 2007. EPSS (mm) = 4,2 ± 2,8 (moyenne ± 2 écarts-types) LA/AO (2D) = 1,4 ± 0,2 (moyenne ± 2 écarts-types) Moyenne, écart-type, minimum et max imum des paramètres échoca rdiographiques mesurés en mode Doppler pulsé sur un échantillon de 105 whippets, d’après Bavegems et al., 2007. 219 Race lévrier afghan Technique d’examen pour l’étude considérée : Etude Morrison et al., 1992 Sédatifs / anesthésiques utilisés Méthodes de mesure Aucun M ode TM : selon les recommandations de l’ASE, excepté pour la visualisation de deux valvules aortiques sur la coupe TM trans-aortique, qui n’est pas toujours obtenue pour la mesure des diamètres atrial gauche et aortique. Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée : Etude Morrison et al., 1992 Nombre de chiens dans l’échantillon Poids 20 17 à 36 kg Âge Critères d’inclusion 2 à 7 ans Absence d’antécédent pathologique et d’anomalie détectée lors des examens clinique, électrocardiographique et radiographique thoracique. Résultats pour l’étude considérée : Médiane et minimum-max imum des paramètres échoca rdiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon de 20 lévriers afghans, d’après Morrison et al., 1992. Paramètres échocardiographiques PVGd (mm) PVGs (mm) VGd (mm) VGs (mm) FR (%) EPS S (mm) VDd (mm) S IVd (mm) S IVs (mm) AO (mm) AG (mm) Médiane (minimum-maximum) 9 (7 – 11) 12 (9 – 18) 42 (33 – 52) 28 (20 – 37) 33 (24 – 48) 4 (0 – 10) 10 (5 – 20) 10 (8 – 12) 13 (8 – 18) 26 (20 – 34) 26 (18 – 35) 220 Race lévrier irlandais Technique d’examen pour l’étude considérée : Etude Vollmar, 1999 Méthodes de Sédatifs / calcul de anesthésiques certains utilisés paramètres Le volume ventriculaire gauche est calculé à partir de paramètres mesurés en mode TM , selon la formule de Teicholz. Aucun Méthodes de mesure - M ode 2D : coupe parasternale droite grand axe 4 cavités pour la mesure du diamètre télédiastolique de la cavité ventriculaire droite (sous la valve tricuspide) et des diamètres télésystoliques des deux atria (le plus grand diamètre sur une ligne parallèle à l’anneau atrio-ventriculaire correspondant). - M ode TM : selon les recommandations de l’ASE, excepté pour la visualisation de deux valvules aortiques sur la coupe TM transaortique, qui n’est pas toujours obtenue pour la mesure des diamètres atrial gauche et aortique. Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée : Etude Vollmar, 1999 Nombre de chiens dans l’échantillon Poids Âge Critères d’inclusion 262 48 à 93 kg 1 à 8,5 ans Absence d’antécédent pathologique et d’anomalie détectée lors des examens clinique et électrocardiographique. Résultats pour l’étude considérée : Moyenne ± 2 éca rts-types des paramètres échoca rdiographiques mesurés en modes 2D et TM sur un échantillon de 262 lévriers irlandais, d’après Vollmar, 1999. 221 La race petit lévrier italien Technique d’examen pour l’étude considérée : Méthodes de calcul de certains paramètres Etude Sédatifs / anesthésiques utilisés Méthodes de mesure Acépromazine (0,03 mg/kg SC) et morphine (0,5 mg/kg SC) - M ode 2D : le diamètre atrial gauche est mesuré sur la coupe parasternale droite grand axe 4 cavités, le plus proche de la fermeture de la valve mitrale, de la base du feuillet septal de la valve mitrale à travers la cavité atriale gauche. - M ode TM , selon les recommandations de l’ASE. - M ode Doppler pulsé : les vitesses des flux sanguins à travers les valves du cœur gauche sont mesurées sur une coupe apicale gauche, celles à travers les valves du cœur droit sur une coupe parasternale gauche crâniale. - Les mesures sont réalisées en fin d’expiration. - Surface corporelle (m²) = (10,1 × Poids (g) 2/3) /104 Della Torre et al., 2000 - Le volume ventriculaire gauche est calculé à partir de paramètres mesurés en mode TM , selon la formule de Teicholz. Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée : Etude Della torre et al., 2000 Nombre de chiens dans l’échantillon 20 Poids 3 à 8 kg Âge Critères d’inclusion 18 mois à 9 ans Absence d’antécédent pathologique et d’anomalie détectée lors des examens clinique et électrocardiographique. Les chiens sélectionnés ne sont pas en période d’entraînement. 222 Résultats pour l’étude considérée : Moyenne des paramètres échocardiographiques mesurés en modes 2D, TM et Doppler pulsé sur un échantillon de 20 petits lévriers d’Italie, d’après Della Torre et al., 2000. Sinus of Valsalva = diamètre de l’aorte mesuré au niveau du sinus de Valsalva. Race caniche Technique d’examen pour les études considérées : Sédatifs / anesthésiques utilisés Etude Morrison et al., 1992 Aucun Hakim, 1998 Aucun Méthodes de mesure M ode TM : selon les recommandations de l’ASE, excepté pour la visualisation de deux valvules aortiques sur la coupe TM trans-aortique, qui n’est pas toujours obtenue pour la mesure des diamètres atrial gauche et aortique. M ode TM : selon les recommandations de l’ASE. Caractéristiques des chiens sélectionnés pour les études considérées : Etude Nombre de chiens dans l’échantillon Poids Âge Morrison et al., 1992 20 1,4 à 9 kg 2à7 ans Hakim, 1998 30 3 à 26 kg 1,5 à 10 ans Critères d’inclusion Absence d’antécédent pathologique et d’anomalie détectée lors des examens clinique, électrocardiographique et radiographique thoracique. Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique (notamment à l’auscultation) et échocardiographique (mode 2D). 223 Résultats pour les études considérées : Médiane et minimum-max imum ou moyenne ± 2 éca rts-types des paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM sur des échantillons de caniches, d’après Morrison et al., 1992 et d’après Hakim, 1998. Médiane (minimummaximum) pour l’échantillon de Morrison et al., 1992 5 (4 – 6) 8 (6 – 10) 20 (16 – 28) 10 (8 – 16) 47 (35 – 57) 0 (0 – 2) 4 (2 – 9) 5 (4 – 6) 8 (6 – 10) 10 (8 – 13) 12 (8 – 18) Paramètres échocardiographiques PVGd (mm) PVGs (mm) VGd (mm) VGs (mm) FR (%) EPS S (mm) VDd (mm) S IVd (mm) S IVs (mm) AO (mm) AG (mm) Moyenne ± 2 écarts-types pour l’échantillon de Hakim, 1998 7 ± 4,6 10,2 ± 4,2 25,6 ± 12,6 14,4 ± 9,0 44,1 ± 13,3 7 ± 4,2 10,4 ± 3,8 Race cavalier king Charles Technique d’examen pour l’étude considérée : Etude Sédatifs / anesthésiques utilisés Hakim, 1998 Aucun Méthodes de mesure M ode TM : selon les recommandations de l’ASE. Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée : Etude Hakim, 1998 Nombre de chiens dans l’échantillon 30 Poids 6 à 13 kg Âge Critères d’inclusion 1 à 8,5 ans Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique (notamment à l’auscultation) et échocardiographique (mode 2D). 224 Résultats pour l’étude considérée : Moyenne ± 2 écarts -types des paramètres échoca rdiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon de 30 cavaliers king Charles, d’après Hakim, 1998. Paramètres échocardiographiques PVGd (mm) PVGs (mm) S IVd (mm) S IVs (mm) VGd (mm) VGs (mm) FR (%) Moyenne ± 2 écarts-types 6,2 ± 1,8 9,8 ± 2,2 6,2 ± 1,6 9,5 ± 2,2 27,2 ± 3,4 16,3 ± 2,8 40,1 ± 5,3 Race beagle Technique d’examen pour les études considérées : Etude Crippa et al., 1992 Hanton et al., 1998 Méthodes de calcul de certains paramètres Le volume cavitaire ventriculaire gauche est calculé à partir de paramètres mesurés en mode TM , en élevant le diamètre interne ventriculaire gauche à la puissance 3. Le volume ventriculaire gauche est calculé à partir de paramètres mesurés en mode TM , selon la formule de Teicholz. Sédatifs / anesthésiques utilisés Méthodes de mesure Aucun - M ode 2D : la circonférence de la cavité ventriculaire gauche est mesurée sur une coupe parasternale droite petit axe transpapillaire, sans inclure les muscles papillaires. - M ode TM : selon les recommandations de l’ASE. Aucun M ode TM : selon les recommandations de l’ASE. Caractéristiques des chiens sélectionnés pour les études considérées : Etude Nombre de chiens dans l’échantillon Poids Âge Critères d’inclusion Absence d’anomalie détectée lors de l’examen électrocardiographique. Non précisé Crippa et al., 1992 50 5,50 à 12,03 kg Environ 28 semaines Hanton et al., 1998 108 beagles de la lignée M arshall et 26 beagles de la lignée Harlan. (voir dans les résultats cidessous) 13 à 20 mois 225 Résultats pour les études considérées : Moyenne et éca rt-type des paramètres échocardiographiques mesurés en modes TM et 2D sur un échantillon de 50 beagles, pour chaque sex e (à gauche) puis pour l’ensemble des individus sans distinction de sex e (à droite), d’après Crippa et al., 1992. Moyenne ± éca rt-type et 5ème – 95ème percentiles des para mètres échocardiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon de 134 beagles, en fonction du sex e et de la lignée, d’après Hanton et al., 1998. CI = débit cardiaque normalisé au poids, NM = non mesuré. 226 ème ème Moyenne ± éca rt-type et 5 – 95 percentiles des para mètres échocardiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon de 134 beagles, en fonction du sex e et de la lignée, d’après Hanton et al., 1998 (suite). PWT = pourcentage d’épaississement de la paroi libre du ventricule gauche, NM = non mesuré. Race cocker spaniel anglais Technique d’examen pour l’étude considérée : Etude Méthodes de calcul de certains paramètres Gooding et al., 1986 - Surface corporelle (m²) = (10,1 × Poids (kg)2/3)/100 - La masse ventriculaire gauche est calculée à partir de paramètres mesurés en mode TM et de la densité du myocarde (1,05) : masse ventriculaire gauche (g) = ((VGd (cm) + 2PVGd (cm))3 – VGd (cm)3) × 1,05 Sédatifs / anesthésiques utilisés Aucun Méthodes de mesure M ode TM : selon les recommandations de l’ASE. 227 Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée : Etude Nombre de chiens dans l’échantillon Gooding et al., 1986 Poids 8,5 à 16,3 kg 17 Âge Critères d’inclusion 2 à 7 ans Absence d’anomalie cardiaque détectée lors des examens clinique, radiographique thoracique et électrocardiographique. Résultats pour l’étude considérée : Moyenne ± écart-type des paramètres échoca rdiographiques mesurés en modes TM sur un échantillon de 17 cockers spaniels anglais, d’après Gooding et al., 1986. Le groupe 1 reg roupe les chiens dont la fraction de raccourcissem ent est dans l’intervalle de référence fourni par Boon et al. (1983), alors que le groupe 2 comprend des chi ens avec une plus faible fraction de raccourcissement (< 27%). Race welsh corgi pembroke Technique d’examen pour l’étude considérée : Etude Morrison et al., 1992 Sédatifs / anesthésiques utilisés Méthodes de mesure Aucun M ode TM : selon les recommandations de l’ASE, excepté pour la visualisation de deux valvules aortiques sur la coupe TM trans-aortique, qui n’est pas toujours obtenue pour la mesure des diamètres atrial gauche et aortique. Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée : Etude Morrison et al., 1992 Nombre de chiens dans l’échantillon 20 Poids 8 à 19 kg Âge Critères d’inclusion 2 à 7 ans Absence d’antécédent pathologique et d’anomalie détectée lors des examens clinique, électrocardiographique et radiographique thoracique. 228 Résultats pour l’étude considérée : Médiane et minimum-max imum des paramètres échoca rdiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon de 20 welsh corgi pembroke, d’après Morrison et al., 1992. Paramètres échocardiographiques PVGd (mm) PVGs (mm) VGd (mm) VGs (mm) FR (%) EPS S (mm) VDd (mm) S IVd (mm) S IVs (mm) AO (mm) AG (mm) Médiane (minimum-maximum) 8 (6 – 10) 12 (8 – 13) 32 (28 – 40) 19 (12 – 23) 44 (33 – 57) 2 (0 – 5) 10 (6 – 14) 8 (6 – 9) 12 (10 – 14) 18 (15 – 22) 21 (12 – 24) Race bull terrier Technique d’examen pour l’étude considérée : Etude Méthodes de calcul de certains paramètres Sédatifs / anesthésiques utilisés Méthodes de mesure Aucun - M ode 2D : le plus grand diamètre atrial gauche en diastole est mesuré sur une coupe parasternale droite grand axe 4 cavités, sur un axe parallèle à une ligne traversant l’anneau mitral, et sur une coupe parasternale droite petit axe trans-aortique. Le diamètre aortique est mesuré sur une coupe parasternale droite grand axe 5 cavités au niveau de l’anneau valvulaire, et sur une coupe parasternale droite petit axe trans-aortique, au moment de l’ouverture des valvules aortiques. - M ode TM : selon les recommandations de l’ASE. - M ode Doppler pulsé, avec utilisation de la fonction correction d’angle : la vitesse du flux sanguin aortique est mesurée par abord parasternal gauche. - Surface corporelle (m²) = (10,1 × Poids (g) 2/3) /104 O’Leary et al., 2003 - Les volumes ventriculaires sont calculés à partir de paramètres mesurés en mode TM , selon la formule de Teicholz. 229 Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée : Etude O’Leary et al., 2003 Nombre de chiens dans l’échantillon 14 Poids 18 à 30,2 kg Âge Critères d’inclusion 9 à 30 mois Les parents des chiens échantillonnés ne présentent pas d’anomalie à l’auscultation cardiaque. Un examen échocardiographique est pratiqué sur un des deux parents et ne montre pas d’anomalie des valves mitrale et aortique, de lésion myocardique, de signe d’obstruction de la chambre de chasse du ventricule gauche, de turbulence du flux sanguin aortique. Les chiens échantillonnés ne sont pas atteints de maladie rénale polykystique, ni de néphropathie familiale du bull terrier, l’auscultation cardiaque est normale, l’examen échocardiographique ne montre pas d’anomalie des valves mitrale et aortique, de lésion myocardique, de signe d’obstruction de la chambre de chasse du ventricule gauche, de turbulence du flux sanguin aortique. Résultats pour l’étude considérée : Equations utilisées pour calculer la moyenne et l ’intervalle de prédiction à 95% des paramètres échocardiographiques mesurés en modes 2D et TM, à partir du poids, sur un échantillon de 14 bull terriers, d’après O’Leary et al., 2003. l/a = sur une coupe parastern ale droite grand ax e 4 cavités, s/a = sur une coupe parasternal e droite petit axe transaortique. 230 Moyenne, écart-type et intervalles de prédiction à 95% des paramètres échoca rdiographiques mesurés en modes 2D, TM et Doppler pulsé, sur un échantillon de 14 bull terriers, d’après O’Leary et al., 2003. LVfracd = (IVSd + PVGd) / (IVSd + PVGd + VGd), l/a = sur une coupe parasternal e droite grand ax e 4 cavités, s/a = sur une coupe parastern ale droite petit axe trans-ao rtique. Race boxer Technique d’examen pour les études considérées : Hakim, 1998 Sédatifs / anesthésiques utilisés Aucun Koplitz et al., 2003 Aucun Etude Méthodes de mesure M ode TM : selon les recommandations de l’ASE. Doppler continu : la vitesse maximale du flux sanguin aortique est mesurée avec la sonde en position rétroxiphoïdienne. Caractéristiques des chiens sélectionnés pour les études considérées : Etude Hakim, 1998 Nombre de chiens dans l’échantillon Poids Âge Critères d’inclusion 34 21 à 42 kg 7 mois à 13 ans Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique (notamment à l’auscultation) et échocardiographique (mode 2D). 231 Etude Koplitz et al., 2003 Nombre de chiens dans l’échantillon 88 Poids 15,9 à 42,7 kg Âge Critères d’inclusion 1 à 12,7 ans Absence de signe manifeste de sténose sous-aortique (les signes manifestes de sténose sous-aortique sont un souffle cardiaque systolique de grade supérieur à III ou une anomalie structurale de la chambre de chasse du ventricule gauche détectée lors de l’échocardiographie). Sont exclus les chiens avec une maladie systémique et ceux traités avec des antagonistes des récepteurs βadrénergiques ou avec de la Lthyroxine. Résultats pour les études considérées : Moyenne ± 2 écarts -types des paramètres échoca rdiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon de 34 box ers, d’après Hakim, 1998. Paramètres échocardiographiques PVGd (mm) PVGs (mm) S IVd (mm) S IVs (mm) VGd (mm) VGs (mm) FR (%) Moyenne ± 2 écarts-types 9,7 ± 2,8 14,2 ± 4,2 10,2 ± 3,6 14,5 ± 3,8 41,5 ± 6,2 25,8 ± 5,6 37,9 ± 7,6 Médiane et moyenne de la vitesse max imale du flux sanguin aortique mesurée en mode Doppler continu sur un échantillon de 88 box ers sains, d’après Koplitz et al., 2003. médiane = 1,72 m/s, moyenne = 1,75 m/s. 232 Race berger allemand Technique d’examen pour les études considérées : Etude Méthodes de calcul de certains paramètres Muzzi et al., 2006 La masse ventriculaire gauche est calculée à partir de paramètres mesurés en mode TM , selon la formule de Devereux et Reichek : M asse ventriculaire (g) = 1,04 × (VGd (cm) + SIVd (cm) + 3 PVGd (cm)) – VGd 3 (cm) – 13,6 Kayar et al., 2006 Sédatifs / anesthésiques utilisés Aucun Aucun Méthodes de mesure - M ode 2D : le diamètre aortique au niveau de l’anneau valvulaire et les diamètres apico-basilaire et médio-latéral de l’atrium gauche sont mesurés. - M ode TM : selon les recommandations de l’ASE. - M ode Doppler pulsé : la meilleure incidence pour mesurer la vitesse maximale de chacun des 4 flux trans-valvulaires est recherchée, c'est-à-dire la coupe permettant d’enregistrer les vitesses les plus élevées. M ode TM : selon les recommandations de l’ASE, excepté pour la visualisation de deux valvules aortiques sur la coupe TM trans-aortique, qui n’est pas toujours obtenue pour la mesure des diamètres atrial gauche et aortique. Caractéristiques des chiens sélectionnés pour les études considérées : Nombre de chiens dans l’échantillon Poids Muzzi et al., 2006 60 22 à 37,2 kg 1 à 5 ans Kayar et al., 2006 50 28 à 40 kg 12 mois à 8 ans Etude Âge Critères d’inclusion Absence de signe de cardiopathie détectée lors des examens clinique et électrocardiographique. Absence d’anomalie cardiovasculaire détectée lors des examens clinique, électrocardiographique et échocardiographique (modes 2D et TM ), et lors de la prise de commémoratifs, absence de microfilaire de Dirofilaria immitis. Les chiens sélectionnés sont actifs. 233 Résultats pour les études considérées : Moyenne ± 2 éca rts-types des paramètres échoca rdiographiques mesurés en modes 2D, TM et Doppler pulsé sur un échantillon de 60 bergers allemands, d’après Muzzi et al., 2006. Paramètres échocardiographiques Mode 2D : AG apico-basilaire (cm) AG médio-latéral (cm) AO (cm) Mode TM : VDd (cm) VGd (cm) VGs (cm) Masse ventriculaire gauche (g) AO (cm) AG (cm) S IVd (cm) S IVs (cm) PVGd (cm) PVGs (cm) LA/AO EPS S (cm) FR (%) Mode Doppler pulsé : Vitesse maximale de l’onde E du flux mitral (m/s) Vitesse maximale de l’onde A du flux mitral (m/s) Temps de décélération de l’onde E du flux mitral (ms) Vitesse maximale de l’onde E du flux tricuspide (m/s) Vitesse maximale de l’onde A du flux tricuspide (m/s) Vitesse maximale du flux pulmonaire (m/s) Vitesse maximale du flux aortique (m/s) Volume d’éjection (mL) Débit cardiaque (L/min) Moyenne ± 2 écarts-types 3,73 ± 0,476 3,32 ± 0,372 2,52 ± 0,32 1,01 ± 0,52 4,17 ± 1,00 3,10 ± 1,02 144,9 ± 93,4 2,52 ± 0,32 2,43 ± 0,42 0,96 ± 0,18 1,40 ± 0,18 0,88 ± 0,22 1,30 ± 0,24 0,97 ± 0,18 0,49 ± 0,26 28,63 ± 13,04 0,74 ± 0,168 0,44 ± 0,148 132,6 ± 32,88 0,67 ± 0,234 0,41 ± 0,188 0,92 ± 0,258 1,02 ± 0,286 52,93 ± 15,686 3,28 ± 1,594 Equations de régression permettant de calculer les paramètres échoca rdiographiques mesurés en mode TM à partir du poids, sur un échantillon de 50 bergers allemands, d’après Kayar et al., 2006. x est le poids en kg. 234 Race golden retriever Technique d’examen pour l’étude considérée : Etude Morrison et al., 1992 Sédatifs / anesthésiques utilisés Méthodes de mesure Aucun M ode TM : selon les recommandations de l’ASE, excepté pour la visualisation de deux valvules aortiques sur la coupe TM trans-aortique, qui n’est pas toujours obtenue pour la mesure des diamètres atrial gauche et aortique. Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée : Etude Morrison et al., 1992 Nombre de chiens dans l’échantillon 20 Poids 23 à 41 kg Âge Critères d’inclusion 2 à 7 ans Absence d’antécédent pathologique et d’anomalie détectée lors des examens clinique, électrocardiographique et radiographique thoracique. Résultats pour l’étude considérée : Médiane et minimum-max imum des paramètres échoca rdiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon de 20 golden retriever, d’après Morrison et al., 1992. Paramètres échocardiographiques PVGd (mm) PVGs (mm) VGd (mm) VGs (mm) FR (%) EPS S (mm) VDd (mm) S IVd (mm) S IVs (mm) AO (mm) AG (mm) Médiane (minimum-maximum) 10 (8 – 12) 15 (10 – 19) 45 (37 – 51) 27 (18 – 35) 39 (27 – 55) 5 (1 – 10) 13 (7 – 27) 10 (8 – 13) 14 (10 – 17) 24 (14 – 27) 27 (16 – 32) 235 Race doberman Technique d’examen pour les études considérées : Etude Sédatifs / anesthésiques utilisés O’Grady et Horne, 1995 Non précisé Minors et O’Grady, 1998 Aucun Hakim, 1998 Aucun Méthodes de mesure M ode TM , sans précision supplémentaire. - M ode 2D : la circonférence et la surface de l’atrium gauche sont mesurées sur une coupe parasternale droite grand axe 4 cavités. - M ode TM : selon les recommandations de l’ASE. - M ode Doppler pulsé : les intervalles de temps systoliques et la vitesse maximale du flux sanguin aortique sont mesurés sur une coupe apicale gauche 5 cavités. Le flux sanguin mitral est étudié sur une coupe apicale gauche 4 cavités. M ode TM : selon les recommandations de l’ASE. Caractéristiques des chiens sélectionnés pour les études considérées : Etude Nombre de chiens dans l’échantillon Poids Âge O’Grady et Horne, 1995 51 Non précisé 18 à 117 mois Minors et O’Grady, 1998 23 Non précisé 1,5 à 8 ans Hakim, 1998 35 26 à 50 kg 1,5 à 10,5 ans Critères d’inclusion Absence d’ectopie ventriculaire à l’ECG, absence d’anomalie échocardiographique pendant la durée du suivi (augmentation du diamètre télésystolique de la cavité ventriculaire gauche inférieure à 5 mm et diminution de la fraction de raccourcissement de moins de 5% sur une période de 2 ans). Absence d’anomalie détectée lors de l’examen clinique. Le diamètre interne ventriculaire gauche télédiastolique reste inférieur à 46 mm et la fraction de raccourcissement supérieure à 16% pendant 1 an. Absence d’anomalie détectée lors des examens clinique (notamment à l’auscultation) et échocardiographique (mode 2D). 236 Résultats pour les études considérées : Moyenne des paramètres échoca rdiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon de 51 dobermans, d’après O’Grady et Horne, 1995. Paramètres échocardiographiques FR (%) VGd (mm) VGs (mm) Moyenne 21 39,1 31 Moyenne ± 2 écarts -types des paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon de 35 dobermans, d’après Hakim, 1998. Paramètres échocardiographiques PVGd (mm) PVGs (mm) S IVd (mm) S IVs (mm) VGd (mm) VGs (mm) FR (%) Moyenne ± 2 écarts-types 9,7 ± 3,0 13,5 ± 3,8 9,9 ± 2,8 14,3 ± 3,2 43 ± 7,2 27,8 ± 6,8 33,6 ± 12,7 Moyenne ± erreur standard des paramètres échocardiographiques mesurés en modes 2D, TM et Doppler continu sur un échantillon de 23 dobermans, d’après Minors et O’Grady, 1998. WSID = LVID-D/LVFWd, WSIS = LVID-S/LVFWs, LVETI = LVET + 0,55 × FC, circ = circonféren ce, « Peak Vel » = moyenne sur 5 cycles cardiaques cons écuti fs des vitesses maximales du flux sanguin aortique, « Max Vel » = moyenne sur 3 cycles cardiaqu es non consécuti fs des vitesses maximales du flux sanguin aortique les plus élevées, « Mean Vel » = moyenne de la vitesse du flux sanguin aortique, « AccelTime » et « MeanAccel » = temps d’accélération et accél ération moyenn e du flux sanguin aortique, « RR pre » = intervalle R-R sur l’ECG intervenant juste avant la mesure du paramètre considéré. 237 Race terre-neuve Technique d’examen pour l’étude considérée : Sédatifs / anesthésiques utilisés Aucun Etude Koch et al., 1996 Méthodes de mesure M ode TM : selon les recommandations de l’ASE. Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée : Etude Koch et al., 1996 Nombre de chiens dans l’échantillon 27 Poids 47 à 69,5 kg Âge Critères d’inclusion 1 à 11 ans Absence d’antécédent de cardiopathie et de signe d’affection cardiaque détectée lors des examens clinique et électrocardiographique. Ces investigations sont répétées plusieurs fois, parfois jusqu’à 4 ans après l’étude, pour s’assurer que les chiens ne développent pas de maladie cardiaque. Résultats pour l’étude considérée : Médiane et 5ème-95ème percentiles des paramètres échocardiographiques mesurés en mode TM sur un échantillon de 27 terres-neuves, d’après Koch et al., 1996. 238 Race dogue allemand Technique d’examen pour l’étude considérée : Sédatifs / anesthésiques utilisés Etude Koch et al., 1996 Aucun Méthodes de mesure - M ode 2D : mesure du diamètre atrial gauche sur une coupe parasternale droite petit axe. - M ode TM : selon les recommandations de l’ASE. Caractéristiques des chiens sélectionnés pour l’étude considérée : Etude Koch et al., 1996 Nombre de chiens dans l’échantillon 15 Poids 52 à 75 kg Âge Critères d’inclusion 1 à 6 ans Absence d’antécédent de cardiopathie et de signe d’affection cardiaque détectée lors des examens clinique et électrocardiographique. Ces investigations sont répétées plusieurs fois, parfois jusqu’à 4 ans après l’étude, pour s’assurer que les chiens ne développent pas de maladie cardiaque. Résultats pour l’étude considérée : Médiane et 5ème – 95ème percentiles des paramètres échocardiographiques mesurés en modes TM et 2D sur un échantillon de 15 dogues allemands, d’après Koch et al., 1996. 239 NOM PRÉNOM : Charpié Céline TITRE : Échocardiographie et variabilité des valeurs usuelles obtenues chez le chien : étude bibliographique. Thèse Vétérinaire : Lyon, le 4 décembre 2008 RES UMÉ : L’échocardiographie est de plus en plus utilisée chez le chien. En plus d’une analyse qualitative, elle permet de mesurer la taille des cavités et des parois du cœur et de quantifier la fonction cardiaque. Dans la première partie est développée la réalisation de cet examen chez le chien, de la préparation du matériel et de l’animal à la méthode de mesure des paramètres, en passant par la définition des différents modes et la description des coupes imagées. La deuxième partie aborde la variabilité des valeurs usuelles en échocardiographie dans l’espèce canine. Elle montre que ces valeurs usuelles dépendent de la race, du poids, de la fréquence cardiaque, de l’âge et du niveau sportif du chien, ainsi que de l’échocardiographiste pratiquant l’examen et de la technique utilisée (contention chimique éventuelle, méthode de mesure, moment du cycle respiratoire auquel sont réalisées les mesures), et met en avant la prudence avec laquelle les résultats chiffrés doivent être interprétés. MOTS CLÉS : - Échocardiographie - Variabilité - Valeurs usuelles - Chien JURY : Président : M onsieur le Professeur KIRKORIAN Premier Assesseur : M onsieur le Professeur CADORÉ Deuxième Assesseur : M onsieur le Professeur THIÉBAULT Membre invité : M adame le Docteur BUBLOT DATE D E S OUTENANCE : le 4 décembre 2008 ADRESS E DE L’AUTEUR : 259 rue de la Pointe d’Orchex 74950 SCIONZIER