
3 La révolution de la FM : les radios libres
1964 : Radio Caroline, émettant depuis un bateau, trouble le monopole des radios des
autorités anglaises. D'autres radios ont essaimé en Europe comme Radio Véronica (Pays-Bas,
1960) Radio Alice à Bologne (Italie, 1976).
La première des radios libres françaises est sans doute Radio Campus à Lille (1969, toujours
existante). L'écologiste Radio Verte (Paris, 1977) qui n'émettra que 2 jours fera beaucoup
parler d'elle (grâce au très médiatique Jean Edern Hallier qui abrite les studios chez lui) et sera
le premier écho du phénomène naissant des radios libres dans la population. Elle entraînera
leur éclosion aux quatre coins de France.
Ces radios en protestation avec le pouvoir de l'Etat et de l'argent sont souvent revendicatrices
voire politisées. Ainsi, Radio Active (Lyon, 1976) lutte contre la centrale nucléaire toute
proche, Radio Lorraine Coeur d'Acier (Nancy, 1978), créée par la CGT, lutte contre les
fermetures dans la sidérurgie.
L'ampleur prise par le phénomène finit par faire réagir l'Etat : saisies, traductions en justice
contraignent les pirates à changer sans cesse de lieu d'émission et de fréquence pour échapper
aux policiers.
Les politiques s'en mêlent : de nombreux hommes de gauche dénoncent ces répressions, le
n°1 du PS et futur président François Mitterrand annonce son soutien aux radios libres.
Les policiers envahissent le PS en juin 1979 pour saisir Radio Riposte, sans se douter que le
PS a logé sa radio ailleurs. Cependant les radios libres ont aussi eu des partisans à droite ; par
exemple le giscardien François Delmas, fraîchement battu par le socialiste Frèche à la mairie
de Montpellier, y créa Radio Fil Bleu en 1976.
4 La régulation : les radios locales privées (RLP)
Après son élection à la présidence de la République, François Mitterrand tient ses promesses,
et à l'aide de Georges Fillioud, son ministre de la communication, il autorise les radios libres à
émettre en leur interdisant cependant la publicité, une trop forte puissance d'émission et la
constitution de réseaux mais avec l’obligation d’avoir le statut associatif.
S'ensuit un véritable problème de place sur la bande FM, notamment à Paris où plusieurs
radios doivent se partager des fréquences, ce qu'elles acceptent souvent difficilement, du fait
de certains mariages parfois bizarres.
Les radios rencontrent aussi des problèmes de financement et ont parfois recours à de la
publicité déguisée. Certaines sont sanctionnées (saisies, brouillages) pour leur trop forte
puissance d'émission (RFM) ou tout simplement parce qu'elles ne sont pas ou plus autorisées.
Reste aussi des problèmes techniques et de contenu : gardant souvent un contenu
revendicateur, beaucoup d'amateurisme faute de véritable formation et des moyens d'émission
faibles, beaucoup de radios sont difficilement audibles par le grand public.
Certains, bien loin de l'esprit des radios libres, pensent depuis le début que la radio peut servir
à gagner de l'argent, et ce sont souvent eux qui arrivent à se distinguer de ce brouhaha en