Telechargé par Sebastien Schlegel

Les grandes révolutions techniques de l'information

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Histoire-géographie, géopolitique et
sciences politiques
S’informer : un regard critique sur les sources et modes de communication
Les grandes révolutions techniques de l’information
En 2019, le nombre d’utilisateurs d’Internet a franchi les 4 milliards, ce qui représente 1 humain sur 2.
Cela permet une communication facilitée, un accès à l’information aisé. Ceci va jusqu'à rendre les utilisateurs créateurs eux-mêmes de l’information via les réseaux sociaux. De nombreuses évolutions techniques, économiques et culturelles ont conduit à cette évolution de la diffusion de l’information.
I. De l’imprimerie à la grande presse
L’imprimerie fut inventée par les Chinois au XIe siècle. Ce sont les premiers à utiliser des caractères mobiles,
en bois ou en métal, pour frapper leurs idéogrammes. En Europe, il faut attendre le XVe siècle, pour avoir
accès à l’imprimerie grâce à Gutenberg qui crée la première presse à caractères mobiles. Grace à cette
invention, des imprimeries font leur apparition dans toute l’Europe et publient régulièrement des livres
et des almanachs. La première impression périodique d’information fût écrite au XVIIe siècle en langue
germanique par Carolus, par la parution du Strassburger relation. Dans les années 1630, le périodique de
Renaudot, La Gazette, est considéré comme le premier journal d’information. La révolution industrielle
du XIXe siècle représente une évolution considérable. En effet, dès 1813, le journal The Times utilise la
première presse à vapeur, ce qui permet de multiplier les exemplaires. A partir des années 1840, apparaissent les premières rotatives qui permettent la presse à grand tirage.
Sur le plan économique, on commence à faire la publicité et insérer des images pour vendre à très bas
coût les journaux. Cela a permis de vendre les premiers journaux « à 1 penny » (également nommés « journaux à un sous »). Par exemple, en France, Le Petit Parisien tire à plus d’un million d’exemplaires à la veille
de la Première Guerre mondiale. C’est le journaliste et homme politique Emile Girardin qui fût le premier
à avoir l’idée d’introduire dans son journal La Presse de la publicité pour permettre de baisser le prix de
vente et pour commander à de grands romanciers, comme Honoré de Balzac ou Alexandre Dumas, des
romans-feuilletons. Cela permettait de fidéliser les lecteurs et de diffuser une culture de masse.
A partir des années 1880, on commence à introduire la photographie dans la presse ce qui permettait de
publier les premiers magazines comme Le Miroir, à partir 1913. Cela permettait également de diversifier
les titres de presse en se spécialisant, en proposant les premiers titres de presse sportive, de presse pour
enfants ou encore de presse féminine. Si bien qu’a la veille de la Première Guerre mondiale, il existait déjà
dans la plupart des pays industriels développés une presse variée, à très grand tirage.
II. La révolution de la radio et de la télévision
Il faut attendre le XXe siècle pour obtenir véritablement l’essor des nouveaux médias de masse que sont
la radio et la télévision, qui permettent de révolutionner l’information et la communication. Initialement,
c’est la radio, appelée « Télégraphie Sans Fil » qui profite des innovations réalisées par des inventeurs
comme Edison, Hertz, ou Marconi. La première émission de TSF se fait en Belgique, en 1913.
C’est pendant l’entre-deux-guerres que l’on assiste à une diffusion phénoménale des postes de TSF, et
que la radio devient réellement un média de masse. A titre exemple, en 1930 en France, il existe 1,4 millions de postes de radio ; une dizaine d’années plus tard, on en compte 5 millions. Aux États-Unis, à la
même époque, il existe une centaine de radios locales. Il existe également des chaînes radio comme MBC,
CBS, qui, grâce à la publicité, commencent à faire fortune. Il faut attendre l’après Seconde Guerre mondiale avec l’invention du poste à transistor pour obtenir des radios plus petites et transportables, que
ce soit dans la rue ou dans les automobiles. La radio devient alors un élément de la vie quotidienne des
Américains et des Européens. Si aux États-Unis, il existe une multitude de radios privées, en revanche, en
Europe, après la Seconde Guerre mondiale, la radio devient un monopole d’État. En France, est ainsi créé
l’ORTF pour la radio et la télévision en 1945. Les radios qui émettent en France sont appelées des radios
périphériques : elles installent leurs antennes dans des pays frontaliers comme la Radiotélévision Luxembourg, Europe 1 ou Radio Monte-Carlo, etc. C’est seulement dans les années 1980 en France, pendant le
premier septennat de François Mitterrand, que se fait la levée de l’interdiction des radios privées, une libéralisation du secteur et donc la possibilité pour ce média de masse de se développer à grande échelle.
La télévision commence à se développer aux États-Unis pendant l’entre-deux-guerres avec une domination du privé. En Europe, il faut attendre 1945. On retrouve d'autres monopoles d’État comme l’ORTF
français : ZDF en Allemagne de l’Ouest, la Rai en Italie, la BBC en Angleterre. Ce sont des monopoles d’État
qui permettent d’avoir le contrôle de l’information et de la communication. C’est seulement à partir des
années 1980 que se fait le premier processus de privatisation et de libéralisation, par exemple avec la
privatisation de TF1 en France. A partir de 1986-1987, c’est une logique privée, marchande qui s’impose
dans les grandes chaînes de télévision. Dans les années 1980, en France, est créé Canal+, la première
chaîne payante. Arrive également dans la foulée la chaîne TV5 créée par le groupe de Berlusconi qui pose
d’autres enjeux en matière de construction et de manipulation de l’information.
III. Internet et la révolution numérique
A partir des années 1990, la révolution d’Internet se met en marche. Initialement, Internet est utilisé pour
la recherche scientifique et technique américaine. Le premier des réseaux d’ordinateurs était l’Arpanet,
réseau de transfert de données. Il fut créé par le Pentagone américain qui cherchait à mettre en réseau
ses ordinateurs afin de pouvoir résister à des attaques massives, notamment des frappes nucléaires, et
préparer une riposte. Dès les années 1970, certaines universités réussissent à connecter leurs ordinateurs via le téléphone filaire et à communiquer en un réseau non centralisé, mais qui est au contraire décentralisé à la manière d’une toile. C’est l’origine du « world web ». Au début des années 1990, cette
technologie militaire rejoint le domaine civil, avec la rédaction des premiers protocoles et l’apparition
de portails Internet, comme Netscape ou Internet Explorer ou les premiers fournisseurs d’accès comme
Yahoo ou Google (fin des années 1990). C’est une nouvelle révolution qui se met en marche et vient
s’ajouter à celle de la presse, de la radio ou de la télévision : la révolution de l’Internet et du cyberespace.
Au début, il existe un immense fossé numérique principalement à l’intérieur des pays du Nord où l’on
trouve des populations urbaines équipées, profitant du câblage en fibre optique et des populations
rurales, plus pauvres, délaissées. Ce fossé numérique est presque effacé à partir des années 2000-2010.
En plus des ordinateurs, on peut également y accéder facilement et de façon permanente par les smartphones, comme le premier IPhone inventé par Steve Jobs en 2007. Dans ce contexte, la communication,
l’information est permanente et son consommateur peut produire son propre savoir ou participer à l’élaboration de l’information. C’est ce que l’on appelle le Web 2.0 ou Web participatif, développé à partir des
années 2000, notamment par la création du réseau social Facebook de Zuckerberg en 2004.
En 1967, Marshall McLuhan annonçait que le développement des médias de masse permettrait l’avènement d’un village planétaire, d’un global village qui rapprocherait les hommes. Si cette prédiction s’est en
partie réalisée, il faut voir qu’Internet charrie également tout un ensemble de fausses nouvelles, de provocations, et peut être tout aussi bien facteur de paix, de rencontres et de cultures, que de fractures et
d’affrontements.
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