Carte pédologique du Sénégal-oriental à l`échelle du 1/200.000è

REPUBLIQUE DU SENEGAL
MINISTERE DE L'ECONOMIE RURALE
N° de Convention O.R.S.T.O.M. : 6500/298
Date de parution du Rapport : Mal 1966
NOTICE EXPLICATIVE
CARTE PIDOLOGIOUE DU SINIGAL
au 200.a'aa.....
klDOUGOU • KOSSANTO • KINllBA
. OFFICE DE LA RECHE8CHE SCIENTIFIOUE ET TECHNIOUE OUTRE-MER
'
----~----
CENTRE DE DAKAR-HANN
1
f
~PUBLI9UEi
DU
SENEGAL /
CARTE
PEDOLOGIQUE
A L'ECHELLE
DU
DU
SENEGAL-ORIENTAL
1/200 vOOOè
NOTICE EXPLICATIVE DES FEUILLES lE IŒroUGOU
Er DE KENIEBA-KOSSANTO
Par
Ac
PEDOLOGUE
CHAUVEL
O.R.S.T.O.M.
CENTRE
0 .R. S.T.O .M. DE DAKAR
MARS
1
9 6 7
AVANT-PROPOS
La cartographie pédologique des feuilles de Kédougou et de
Kéniéba-Kossanto s'intègre dans le programme d'inventaire et de cartographie
systématique des sols du Sénégal à l'échelle du 1/200.000è.
La tranche "Sénégal-Oriental" qui a fait l'objet d'une convention
par entente directe entre la République du Sénégal (Ministère de l'Economie
Rurale et de la Coopération) et l'Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer, comprend 3 partiese
La feuille de Tambacounda et une partie des feuilles de
Bakel et de BaIa, cartographiées par S. PEREIRA BARRETO
(Nai 1966).
La feuille de Dalafi cartographiée par B. KALOGA (Sept.1966)
Les feuilles de Kédougou et de Kéniéba-Kossanto, cartographiées par A. CHAUVEL (mars 1967).
Chacune de ces études partielles a donné lieu à l'établissement
d'une notice distincte ce qui a permis d'échelonner les publications au fur et
à mesure de l'achèvement des travaux.
Ce plan de travail a, par ailleurs~ facilité l'étude des facteurs
de pédogénèse, très différents d'une région à l'autre.
La variation des conditions de milieu naturel explique la diversité croissante de types pédologiques~observét'!l en allant du nord au eud et d'cuest
en est. Celle-ci s'expriLie par le ncobrG des faoilles de sels figurant sur
ch4.que carte~
- Tambacoundag 9 - Bakele 22 - Dalafig 26 - Kédougoug 30.
Cette diversité des sols qui contraste avec la monotonie des régions voisines ne trouve son équivalent qu'à l'extrémité opposée du Sénégal
dans la presqu'Ile du Cap-Vert (étude de R. WUŒGNIEN). Elle explique l'intérêt
particulier que le Centre O.R.S.T.O.M. de Hann a porté à l'étude de la région
de Kédougou.
C'est dans cette reg1cn qu'ont débuté en 1963 les travaux de reconnaissance préliminaire, effectués par les pédologues stagiaires O.R.S.T.O.M.
sous la direction de R. FAUCK, directeur du Centre O.R.S.T.O.M. de DAKAR-Hann.
Ces premiers travaux ont permis, par la suite, de définir sur le
terrain les principales unités cartographiques de sols, en accord avec B.
KALOGA et S. PEREIRA BARRETO, avant le début des travaux de prospection systématique.
- 2 -
L'étude de la regl0n de Kédougou a par ailleurs, bénéficié des
conseils de nombreux spécialistes, venus participer avec nous à des tournées
de terraing
P. SEGALEN, Inspecteur Général de Recherches à l'O.R.S.T.O.M.
J.M. WACKERMANN, Géologue O.R.S.T.O.N.
R. BOULET, Ch. TOBIAS et P. Dm BLIC, Pédologues O.R.S.T.O.M.
G. FOTIUS, Agrostologue O.R.S.T.O.M.
G. POCHTIER, D. BLONDEL et C. PIERI , Agronomes du C.R.A. de
Bambey
P. MICHEL et S. DAVEAU, Géographes et les élèves Géographes
de la Faculté de DAKAR.
Les Géologues du B.R.G.~l. et de la Mission des Nations-Unies ont
grandement facilité par leur aide et leurs conseils le travail de terrain.
L'utilisation des itinéraires ouverts par leurs équipes a permis la pénétration des zones les plus inaccessibles.
Les travaux d8 pro~pection systématique ont commencé au mois de Février 1964,
immédiatement après la signature de la convention. Ils ont été interrompus
par les pluies qui, à la fin du mois de juin, ont rendu impraticable les pistes.
L'équipe de prospection comprenait A. CHAUVEL (Pédologue) et P.
!~RCKY (Agent Technique). La zone prospectée durant cette période correspond
à la plus grande partie des feuilles de Kédougou et de Kéniéba.
Une tournée de terrain a été effectuée par A. CHAUVEL, en pleine
saison des pluies 1964, grâce à l'hospitalité de la Mission Catholique de
Kédougou.
Durant la campagne 1964-1965, les travaux de prospection ont été
pourSU1V1S sur la feuille de Kossanto par A. CHAUVEL qui a effectué également
de nombreuses vérifications dans toute la partie nord des feuilles de Kédougou
et Kéniéba.
Le pays Bassaris a été prospecté par P. MERCKY , H. CADILLAC et
A. CHAUVEL durant les derniers mois de la saison sèche 1964-1965.
Des travaux supplémentaires de prospection sur le terrain ont été
effectués durant la campagne 1965-1966 par P. DE BLIC dans toute la partie
sénégalaise de la feuille au 1/200.000è de Younkounkoun.
Le travail de photo-inter rétation à partir de la couverture aerlenne au
~ .000 è
et la réduction au 1 200.000è ont été exécutés par A. CHAUVEL et
P. MERCKY.
- 3 -
Le dessin définitif de la carte a été réalisé par G. ALBOUCQ (Service de Cartographie du Centre O.R.S.T.O.M. de DAKAR-Hann.
Les analyses physiques et chimiques ont été effectuées au laboratoire du Centre O.R.S.T.O.M. de DAKAR-Hann, sous la direction de Mlle C.• THOMANN - Chimiste.
L'étude des caractéristiques biologiques des principaux types de sols observés
a été entreprise par le laboratoire de microbiologie des sols du Centre
O.R.S.T.O.M. de DAKAR-Hann, sous la direction de Cl. MOUREAUX.
73 analyses d'argile aux rayons X, effectuées par le laboratoire de Géologie
et de paléontologie de l'Université de Strasbourg, viennent complèter utilement toutes ces déterminations pour une meilleure connaissance des sols.
x
x
x
Dans ce rapport, nous nous sommes efforcé: de donner de chaque
unité cartographique une description particulière aussi complète que possible
de telle façon que l'utilisateur de la carte puisse se reporter rapidement
aux indications relatives à l'une cu l'autre des 3~familles de sols figurant
sur la légende pédolcgique.
Des indications de caractère plus général ont été données dans la
premlere partie du rapport (en ce qui concerne l'étude du milieu naturel) et
en-tête de chaque sous chapître (en ce qui concerne la définition des classes
et l'étude des facteurs de pédogénèse).
TABLE
DES
MATIERES
AVANr - PROroS
PREMIERE PARTIE - LE MILIEU NATUREL
l •
II.
III.
IV.
V.
VI •
PAGES
SITUATION GEO GRAPHI QUE ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
CLI1Vt'...AT •••••••••••••••••••••••••••••••••••
'VEGETATION •••••••••••••
GEOLO GIE •••
0
Cl • • • • • • • • • • • •
li • • • •
0
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
II'
14
e ••••••••••••
17
••••••••••••••••••••••••••••••••••
23
fi • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
GEOMORPHOWGIE •••••••••••••
2
••
HYDRO GRAPHIE ••••••••••••••••••••••
tI • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
4:6
DEUXIEME PARTIE - ETUDE DES SOLS
~Ch
__a. .p_î_t~r_e
I~.~(~1. ).__I~N__T_R~O~D_U_C.T__I_0_N~ •••••••••••••••••••••••••••••••••• 27
II.
CLASSIFICATION DES SOLS ••••••••••••••••••••••• 32
Chapître III.
ETUDE MONOGRAPHIQUE DES FAMILLES DE SOLS •••••• 37
Chapitre
1.
CLASSE DES SOLS MINERAUX BRUTS
1
2
3
4
5
6
II.
Famille
Famille
Famille
Famille
Famille
Famille
sur
sur
sur
sur
sur
sur
cuirasses ferrugineuses ••••••••••••••••• 37
grès •••••••••••••••••••••••••••••••••••• 39
granitefl •••••••••••••••••••••••••••••••• 39
roches basiques diverses •••••••••••••••• 39
schistes •••••••••••••••••••••••••••••••• 40
quartzites .••••.•..••.•••••.•.•..••••• •• 40
CLASSE DES SOLS PEU EVOLUES
D'ORIGINE NON CLIMATIQUE.
SOLS PEU EVOLUES
A. GROUPE DES SOLS PEU EVOLUES D'EroSION.
A1. Faciès Modal
2
Famille sur matériau gravillonnaire •••••••• 41
3
Famille sur débris de roches diverses ••••••• 48
4
Famille sur matériau sablo-graveleux da
recouvrement ••••••••••••••••••••••••••••••• '5J
5 - Famille sur matériau argileux d'altération •• 52
112 - Faciès brun eutrophe
7 - Famille sur débris de roches basiques
diverses ••••••...•.••.•••..••••••••..••••. 54
(1) - Les numéros des classes des familles correspondent à ceux qui figurent
sur la Légende de la carte pédologique.
PAGES
B.. GroUPE DES SOLS PEU EVOLUES D'APPORT
B1. Sous-groupe modal bien drainé - Faciès ferrugineux tropical
8 - Famille sur matériau sableux à sablo-argileux
dérivé des gr-ès •..•••••.•.
0
•••••••••••••••••••••••
57
9 - Famille sur matériau sableux à sablo-argileux
provenant des granites •••••••••••••••••••••••••••• 60
10 - Famille sur colluvions et remblais sablo-argileux
plus ou moins limoneux •••••••••••••••••••••••••••• 63
B2. Sous-groupe hydromorphe à pseudogley
B2.1. Faciès à hydromorphie d'ensemble
11 - Famille sur matériau gravillonnaire plus ou
moins limoneux à argileux des plateaux •••••••• 65
12 - Famille sur matériau argilo-sableux, gravillonnaire des axes de drainage ••••••••••••••••• 67
13 - Famille sur arène granitique graveleuse ••••••• 69
14 - Famille sur matériau sableux à sablo-argileux
colluvio-alluvial
71
B2.2. Faciès à hydromorphie de profondeur
15 - Famille sur bourrelets alluviaux limono· à
sablo-argileu.x .• "
0
••••••••
o. . ••. ••••.
73
B3. Sous-groupe vertique
17 - Famille sur matériau argileux gonflant •••••••• 76
IV -
CLASSE DES VERrISOLS El' PARAVERTISOLS
INTRODUCTION -
DEFINITIONS •••••••••••••••••••••••••••••
78
ms VERrISOLS TOFOIDRPEES
GROUPE DES VERTISOLS NON GRm.aOSOLIQUES
A. SOUS-CLASSE
Famille sur matériau argileux gonflant •••••••
79
B. SOUS-CLASSE lBS VERTISOLS LITHOMORPEES •••••••••••••••••••••
GROUPE DES VERrISOLS NON GRUMOSOLIQUES
82
1 - Famille sur matériau argileux gonflant ••••••••
85
2 - Famille sur matériau argileux gonflant plus ou
moins gravillonnaire
87
GROUPE
ms
VERTISOLS GRUIDSOLIQUES
3 - Famille sur matériau argileux gonflant - Voir p. 87-88
Etude analytique de l'ensemble des vertisols,
grumosoliques et non grumosoliques ••••••••••••
88
PAGElS
VII - CLASSE DES SOLS A MULL
GROUPE DES SOLS BRUNS EUTROPHES TROPICAUX
INTRODUCTION - DBFINITIONS ••••••• -~ ••••••••••••
Â.
~
94
SOUS-GROUPE DES SOLS BRUNS EUTROPHES - IDDAUX ET
VERrIQUES
1 - Famille sur altération de roches basiques
95
vari é es
2 - Famille sur matériau argileux plus ou
moins gonflant ••••••••••••••••••••••••••••
95
Etude analytique des sols bruns eutrophes
modaux et vertiques ••••••••••••••••••••••• 100
B. SOUS GROUPE IlES SOLS BRUNS EUTROPHES HYDROMORPHES
4 - Famille sur alluvions argileuses plus
ou moins riches en minéraux 2/1 ••••••••••• 106
VIII - CLASSE DES SOLS A SESQUIOXYDES FORI'EMENI' INJ)IVIDUALISES
SOUS-CLASSE DES ooLS FERRUGINEUX TroPICAUX
GROUPE DES SOLS FERRUGINEUX TROPICAUX LESSIVES
INTRODUCTION - DEFINITIONS
1 - Famille sur matériau sablo-argileux à argilosableux colluvio alluvial •••••••••••••••••• 110
2 - Famille sur matériau argilo-sableux à argileux, plus ou moins limoneux de colmatage
des pl-ateaux ••••• _••••••••••••••••••••••••• 111
3 - Famille sur matériau sablo-argileux à
argilo-sableux dérivé des granites ••••••••• 112
4 - Famille sur matériau sableux dérivé des
grès ••••••••• e
•••••••••••••••••••••••••••••
115
Etude analytique de l'ensemble des sols
ferrugineux (familles VIII 1,2,3 et 4) •••••• 116
SOUS-CLASSE DES SOLS FERRALITIQUES GROUPE DES SOLS FAIBLEMENT FERRALITIQPES
5 - Famille sur matériau sablo-argileux
colluvio-alluvial •••••••••••••••••••••••••• 121
IX - CLASSE DES SOLS HAID:IDRPHES
SOUS-CLASSE DES SOLS HALOrIDRPHES A STRUCTURE DEGRADEE
GROUPE DES SOLS A ALCALI NON LESSIVES.
INTRODUCTION - DEFINITIONS
••••••••••••••• ~ •••••• 122·
1 - Famille sur matériau argilo-sableux plus
ou moins riche en minéraux 2/1 ••••••••••••• 122
PAGES
x - CLASSE DES SOLS HYDROIDRPHES
INTRODUCTION - DEFINITIONS
......................
132
.......
132
SOUS-CLASSE DES OOLS HYDBOMORPEES MOYENNElwENr ORGANIQUES
SOUS-CLASSE :DES SOLS HYDIDmRPHES MINERAUX
GROUPE DES SOLS HYDROMJRPHES A PSEUDOGLEY
SOUS-GIDUPE A TACHES ET CONCRETIONS
.A. F AClES IDDAL
1 - Famille sur alluvions argileuses diverses •• 134
2 - Famille sur matériau argilo-sableux,
colluvio-alluvial ••••••••••••••••••••••••• 140
B. FACIES STRUCTURE
3 - Famille sur alluvions argileuses •••••••••• 143
4 - Famille sur matériau colluvial argilo-
sabl eux •••••••••••••••••• 0................ 146
CONCLUSIONS ••••••••••••••••••••••••••••••
0
••••
D ••
o. . . . . . •. •. . . . . . . . . •.
149
LE
PREMIERE
MILIEU
PARrIE
NATUREL
- 1 -
PRE]iITERE
l -
SITUATION
PARTIE g
LE HILIEU NATUREL
GEOGRAPHIQUE
La position des feuilles de Kédougou, et de Kossanto-Kéniéba est
indiquée sur la carte de situation ci-contre.
La zone étudiée est
limitée~
à l'est par la frontière du Mali
au sud par la frontière de Guinée
- au nord par la rivière Falémé et par le parallèle 13°
- à l'ouest par la rivière Koulountou et par le méridien 12°.
Cette reg~on fait partie d'une grande pénéplaine, légèrement inclinée vers le nord et l'ouest, qui s'étend entre la falaise de Tamboura à l'est
et le massif du Mali au sud et se raccorde vers l'ouest à la plaine sédimentaire secondaire tertiaire de l'ouest du Sénégal.
La Gambie qui traverse la zone étudiée et la Falémé qui la borde
donnent des vallées peu marquées.
Les buttes-témoins qui prolongent vers le nord le massif du Mali
constituent la série des petits massifs tabulaires de Eandafassi, Iwal et
Lakanta, protégés par un toit de dolérite.
Les collines Eassaris, correspondant à des formations primaires
métamorphisées, forment plus à l'ouest, un alignement orienté N.N.E.; - S.S.W.
Enfin, un chapelet de collines correspondant à des Roches vertes
Birrimiennes s'étire depuis la région de Mako jusqu'au-delà de la Falémé selon
une direction NE - SW.
·
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Carte
,
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J.r.7J ..&tSJtJt.
- 2 -
II - LE CLIMAT (1)
a) ~~~istiques générales~u climat ~u Séné~l-Or!~ntal
Le climat du Sénégal Oriental n'est pas uniforme
Le tableau nO 1 met en évidence une variation importante du
nord au sud.
Tableau nO 1
COORDONN'SES
STATIONS
KI DI RA
GOUDIRY
TAEB1'i.COUNDA
DIALAKOTO
KEDOUGOU
LAT.
14.28
14.11
13 .46
13.19
12.33
( 2 ) INDICE DES S..4.I- CLIFAT SCOLOGIQUES (4)
Période
1949-1958
SONS
~3~
LONG.
Sauf pour DIALAKOTO PLUVIOH1TRlQUE
N 12.131'1
N 12.431f
N 13.411'1'
N 13 .18w
N 12.111'1
PLUVIO~ŒTRIB
757,5
832,0
937,9
1013 ,8
1428,7
3-2-7
3-2-7
4-1-7
4-1-7
5-1-6
Sahélo
Sahélc
Sahélo
Sahélo
Soudano
Sénégalais
Sénégalais
Soudanais
Soudanais
Guinéen
Nous constatons que, de Kidira à Kédougou, la pluviométrie augmente
sensiblement du simple au double tandis que le nombre de mois très pluvieux
passe de 3 à 5.
La classification des climats écologiques, selon AUBREVILLE, rend bien
compte de cette variation.
Les Isohyètes, de direction générale E.W., s'incurvent vers le nord
aux confins sud-est du Sénégal. La variation vers des climats écologiques plus
humides se fait donc selon un axe NW.SE. C'est ainsi que la plus grande partie
de la région couverte par les cartes de Kédougou, K~niéba et Kossanto se trouve comprise dans la zone climatique la plus humide du Sénégal-oriental (soudane-Guinéenne) •
Cette variation des caractéristiques alirnatiques se traduit également
par une variation de la dégradation spécifique, calculée selon la formule de
FOURNIER (5) à partir des données pluviométriques, et exprimée en(tonnoa)par
km 2 et par an.
(1) - Cette étude a été faite avec la collaboration de P. SCHOCH - Bioclimatologue I.N.R.A. durant son détachement au C.R.A. de BAHBElY.
(2) _ "Le climat du Sénégal" - Juillet 1960
République du Sénégal - Ministère
des travaux publics, des transports e~ des mines - Service météorologique
(3) (4) - A. AUBREVILLE - Climat, Forêt et désertification de l'Afrique Tropicale (1949).
L'indice des saisons pluviométriques est constitué par le groupement de
3 chiffres indiquant dans l'ordre:
- le nombre de mois très pluvieux(pluviométrie supérieure à 100mm)
- le nombre de mois intermédiaires(pluviométriG comprise entre
.
30 et 100 mm)
- le nombre de mois secs (pluviométrie inférieure à 30 mm)
(5) - d'Après FOURNIER F. (1958): Etude de la relation entre l'érosion du sol
par l'eau et les préoipitations atmosphériques - Thèse - Paris 1958.
- 3 Tableau nO 2
Dégradation spécifigue en Tonnes/Km2(an
STATIONS
1
Zone à Relief
Peu Accentué Zone A Relief très Accidenté
2020
1960
1730
2030
2200
KIDIRA
GOUDIRY
T.AJŒACOUNDA
DIALAKOTO
KEDOUGOU
6'700
Les régions étudiées se situent dans une des zones d'érosion les plus
fortes du monde. L'accroissement de la dégradation spécifique, du à ls variation du régime des pluies, se trouve encore fortement aggravé, dans la région
de Kédougou par l'existence de quelques reliefs accidentés.
10
)
Pluies mensuelles
La période sur laquelle portent les observations s'étend de 1931 à
1964 inclus. La moyenne annuelle de hauteur d'eau tombée durant cette période
est de 1214 mm. Le maximum absolu observé est de 2160 mm en 1954 et le minimum
absolu est de 836,5 mm en 1932.
Tableau nO 3:P1uviométrie de Kédougou-Période 1931-64
MOYENNE
Janvier
Février
Mars
Avril
1':ai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
1,6
3,6
4,9
'7,4
46,6
170,9
257,9
320,1
30'7,2
129,0
16,'7
1,5
HINlmm
ABSOLU
D'OBSERVATION
HAXIJ\lm1
ABSOLU
0
0
0
0
0,9
'71,0
151,6
134,0
178,5
22,9
0
0
Très fréquent
Très fréquent
Très fréquent
fréquent
1957
1946
1948
1932
1942
1941
fréquent
fréquent
4,5
4,5
11 ,0
42,'7
199,1
33'7,0
365,0
455, '7
543,4
417,9
96,6
34,3
M"NH'......E
ANNEE
D'OBSERVATION
1931
1956
1938
1951
1939
1954
1945
1939
1955
1951
1954
1949
Le tableau nO 3 nous montre :
- que la grande saison des pluies commence progressivement durant
le mois de Hai et se termine plus brutalement en Octobre
qu'il peut pleuvoir chaque mois de l'année
que pour un mois, les hauteurs d'eau sont extrêmement variables.
Précisons que, pendant la période 1931-1964 :
- la pluviométrie du mois de uai a ôté supérieure à ?O mm dans
66 % des cas et supérieure à 60 mm dans 33 51 des cas.
- 4 la pluviométrie du mois d'Octobre a été supérieure à 60 mm
dans 90 %des cas
la pluviométrie du mois de Novembre est par contre restée
inférieure à 20 mm dans 80 ~ des cas.
Considérons maintenant dans le tableau nO 4 les rapports~ m1n1mum absolu/moyenne et maximum absolu/moyenne. Nous notons ~ue plus les pluies sont régulières,
plus les rapports tendent vers l'unité.
nO 4
Tableau
t-
Minimmn absolu
+m_o_y_e_n_n_e
Mois
Naximum absolu
---
11
~ moyenn~.
0
Fars
Avril
Kai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Maximum absolu
-I-_m_i_n_i_m_um
__a_b_s_o_l_u_ ___l
12,24
0
5,71
0,02
0 ,42
0,59
0,42
0,53
4,27
1,98
1,41
1,42
1,77
1
'--N_O_~_~:_~_~_~_e _.lI---_-~--,-~8--__l
CP
CP
221,06
4,7 5
2,41
3,40
3,05
~._:7_3~
_
1_8_'_~_3 _ _
--+-
-I
Nous rem~r~uons ~ue de mai à novembre les mois les plus réguliers
quant au minimum de la pluie sont juillet et septembre alors que les mois de
juillet et d'Août sont les plus réguliers quant aux maxima.
Le tableau nO 5 nous montre qu'en ce qui concerne le nombre de jours
de pluie, les écarts entre les moyennes et les valeurs extrêmes sont considérables. La moyenne du nombre do jours de pluie est de 74 alors ~ue le minimum
est de 45 jours et le maximum de 97 jours.
Tableau nO 5 - Nombre
r,ors
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
ANNEE
NB
de
d~
jours de pluie à Kédougou
de J~inimum
pluie
Absolu
°0,1
°0
0,1
0,8
4,1
11,3
13,5
16,6
16,6
8,9
1,4
0,2
0
0
1
3
5
8
10
4
0
73,6
45
Année
l'Observation
1
Fréquent
"
"
1
2
"
12
17
18
23
21
21
Fréquent
"
en
1932
5
2
97
Année
d'Observation
1932
1954
1938
1932
1954
1940
1955
1937 et 1955
1940
1951
1954
1949 et 1953
1
2
2
If
1946
1932
1931
1949
1945 et 1948
°
Naximum
l1bsolu
Période 1931-1964
en
1955
- 52°) Pluies journalières
Stationsde Kédougou - Saraya - Tambacounda - Kidira - Période 1949 - 1958
Tableau
J
1 mm
KEDOUGOU
TALJ3ACOUNDA
KIDlRA
IvI
1
r~J
J
J
0
S
A
U
D TOT1..L
0 0,3 0,1 0,9 3,4 11,9 13,3 15,2 14,9 10,7 1,3 0,4
0 0
0
0,3 1, 1 6,7 8,9 10,0 12,1 5,9 0,6 0
72,4
0 0,1 0,1 0,3 2,8 10,0 12,3 12,9 11 ,6
0 0
0
0,2 2,1 6,1 10,2 10,2 8,8
5,7 0,6 0,3
3,1 0,2 0
56,7
1 mm
10 mm
0 0,1 0
0,1 1,4
0
0,1 0,3
6,0 0,9 0
2,6 0,4 0
60,2
0 0
7,9 12,0 17,0 14,8
4,3 6,2 10,3 7,4
1 mm
10 mm
0 0,2 0
0,2 2,0
6
7,4
7,8
6,6
2,8 0,3 0
33,3
0 0
0
3,7
5,0
8,4
6,8
2,8 0,1 0
27,3
10 mm
1 mm
SARAYA
F
nO 6
10 mm
0
0,5
45,6
38,9
31,7
- à Kédougou, durant la période 1949 - 1958, les jours où les précipitations
ont été égales ou supérieures à 10 mm se situent entre les mois de Juin et
d'Octobre avec un maximum de 12 jours en septembre.
_ à Saraya, la fréquence maximum est atteinte aux mois de Juillet et Août
(10,2 jours par mois)
~~~~~~~-1~~_~~_!~Ete_Rlu~~(précipitations journalières supérieures ou
égales à 50 mm - 100 mm et 200 mm) Stations de Kédougou - Tambacounda et Kidira - Période 1920 - 1949.
Tableau nO 7 (Selon le Service ~étéorologique Fédéral A.O.F. "Fréquence moyenne des fortes pluies")
KEDOUGOU
T.AlffiACüUNDA
KIDIRA
r
J
F.
]1;
A
50 mm
100 mm
200 mm
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0,86 1,14 1,00
°tJo'28
o0
0
0,03 0,10 0,03
50 mm
100 mm
200 mm
0
0
0
0
0
0
0
0
50 mm
100 mm
200 mm
0
0
0
0
0
0
0
0
0
--
0
!.
J J J
000
o° 0
o0
0
0
0,41 0,82
11 0.39
0
0,03 0,11
0
0
0
0
S
A
0
N
0,25 0,10
0
P
0
0
0,41 0,14 0
0
0,14 0
0
0
0
D
0
0
0
3,76
0,16
0
0
0
0
2,28
0,28
o 0,12 0,04 0,50 0,72 0,32 0,12 0,04 0 1,86
0
0 0,20
0
0
o0
0
0,20 0
0 0
,.
r
0
0
0
0
0
0
0
Le nombre moyen de jours de forte pluie par an s'élève à 3,76 pour
la station de Kédougou. C'est une des fréquences les plus élevées relevées
sur l'ensemble des 25 stations reparties sur le torritoir3 du
Sénégal (~près Ziguinchor ~5,88 - Sédhiou g 4,22 - et Koldag 3,82).
- 6 Pluies maximum en 24 heures - Kédougou - Oussounkala et Fongolanbi
CF~~-;~--17200.000~-d;--Kédougou)- Saraya - (feuille au 1/200.000è de Kéniéba) - Période 1962 - 1964.
Tableau nO 8
1
IŒDOUGOU
EAI
~3
1
1
1
JUIL. 1 AOÛT
JUIN
SEPT.
1
1
OCT.
-
41,7
79,9
135,0
35,8
25,7
29,0
43,5
45,5
50,3
55,4
39,1
FONGOLANBI
16,9
37,4
'9
66,6
45,2
SARAYA
35,5
48,2
60,7
56,3
30,5
OUSSUNKALA
106
12 4 ' 2 1
43,9
NOV.
°4,5
°7,0
( 19 6 4)
sans 1962
Le maximum absolu correspond à des pluies journalières de 135 mm ce
qui est beaucoup.
3°) Plui~s horaires: L'intensité avec laquelle les pluies tombent en
24 heures serait interessante à connaître mais nous ne disposons pour cela
d'aucun renseignement étant donné que les stations ne sont pas équipées de
pluviographes enregistreurs. Aussi ne citerons-nous dans ce rapport que les
intensi tés I!loycn:10S calculées pour la station de Tambacounda (selon G.A.
DELO~'Œ - répartition et durée des précipitations en Afrique Occidentale).
Tab1.?ilu n09 : §TATION DE TAIŒACOUNDA
j
Durée moyenne des Prêcipitations en Heures
Intensité moyenne des
précipitations en m~/h
averse orageuse
Pourcentage Pluie
des di~
férents :Bruines
type do
précip:i:
tation
IF ~j
J
'~
1
1
1
1
1
j
12
1
25
71
1
S
°
98 64
29
4
2
ANNEE
316
3,0
100 60
83
57
32
63
57
25
50
40
17
29
44
32
39
99 75
38
14
24
5
4
1,
12
i
-----jJ1
1
1
D
N
1,3 3,2 3,8 2,4 3,8 3,0
9f
100
Mm A
A
Les pluies orageuses sont dominantes durant toute la saison des
pluies sauf au mois d'Août.
4°) Températu~~
Tableau nO 10 - Kédougou
moyenne des mlnlma, des maxima et moyenne absolue
mensuelle - période 1954 - 1953 (ces valeurs sont également figurées sur les
graphiques l et II
,-
J
~~inima
Maxima
Moyenne
F
~:
A
l':
J
1
J
lA
S
°
In
D
14,0 16,9 20,6 25,0 '25,5 23,2 22.3122,2 21,8 21,8 19,7 17 ,0
36,4 37,9 40,5 41,0 39,3 33, -1 32 ,1 31, 5 32, 5 34,8 35,6 34,9
28,3 27,7 26,0
25,2 27,4 30,6 33,0 32,4 28,2 27
'2126';~7'2
Moyenne
20,8
35,8
28,3
- 7 La température moyenne annuelle, comparée à celle donnée par
AUBREVILLE pour le climat soudano-guinéen est élevée~ 28°3 (contre 24°5 à
28°2).
La température mensuelle moyenne minima est faible
20°8 (contre
21° à 27°).
La température mensuelle moyenne maxima est, par contre, très
élevée = 35°8 (contre 260 à 32°).
L'amplitude thermique moyenne annuelle est très forte~ 15° (contre 4 à 6°)
L'amplitude thermique varie dans de grandes proportions au cours de l'année
climatique. Elle est très importante durant la saison sèche (en janvier~ maximUm~ 36°4 - minimum 14° - amplitude 22°4). Durant cette période, le rayonnement nocturne est intense, le ciel étant sans nuage et l'humidité faible.
Dès la saison des pluies, cette amplitude est réduite à une dizaine
de degrés centigrades car le ciel est couvert en permanence et l'humidité atmosphérique très forte réduit le rayonnement.
Par ses caractéristiques thermiques, le climat de Kédougou, très
typiquement continental, se rattache au climat sahélo-soudanais décrit par
AUBREVILLE (dont il diffère par sa pluviométrie).
5°/ Humidité relative
Tableau nO 11 - Kédougou, humidités relatives en
~
HEURES
J
F
M
A
D
S
0
N
87
91
86
80
62
78
76
75
63
53
37
70
75
76
66
46
40
J
J
49
79
76
40
57
37
49
M
période 1962 - 1964.
A
.
8
heures
68
57
49
à 12
heures
22
27
24
57
26
à 18
heures
23
22
27
25
à
%-
Ces chiffres mettent en évidence de très fortes variations de l'humidité atmosphérique.
60/ L'évapotranspiration potentielle (1)
Il y a une quinzaine d'années, THORNTHWAITE et PENMAN souli gnaient
la nature essentiellement physique de la transpiration végétale.
En l'absence de régulation stomatique, la transpiration végétale
est déterminée par !'én~rg!~_~!~po~ib!~_~~ni~~~~fe~!llag~. Elle n~ dépend q~e
dans une très faible mesure de la nature du couvert végétal mais peut etre relevee
aux principaux facteurs du climat. Il s'agit de l'évapotranspiration potentielle
(Etp) exprimée en hauteur d'eau équivalente. A défaut de mesure, cette valeur peut
être calculée à l'aide de nombreuses formules.
Il devient alors possible de faire des calculs de bilan hydrique
analogues à des bilans de caisse (Etp exprimant les pertes et P (la pluie) les
apports).
(1) Selon la conférence fait par M. HALLAlRE - Bioclimatologue l N R A au C.R.A. Bambey le 10 Août 1964
- 8 Il a été nécessaire de nuancer cette imagee au fur et à mesure que
l'humidité du sol diminue et que la succion augmente, la disponibilité de l'eau
est, progressivement, de moins en moins bonne. On s'est proposé de préciser
quelle fraction de la réserve pouvait être considérée comme facilement utilisable (sans que l'évapotranspiration soit réduite au-dessous de l'ETP). Cette
fraction dépend des caractéristiques hydriques du sol et de la profondeur exploitée par les racines des plantes.
L'image ainsi proposée est séduisante. Elle est simple et satisfait
l'esprit car elle met en évidence les rôles respectifs du climat (qui détermine Etp et p) du sol et de la plante (dont dépend la réserve utile).
On comprend l'importance qui a été attachée à ces notions. De nombreuses formules ont été proposées pour le calcul de l'ETP.
Utilisant les données climatiques disponibles pour les stations de
Kédougou et de TaMbacounda, nous avons c~lculé l'ETP à l'aide des formules de
Prescott, de Thornthwaite et de Turc. Les résultats obtenus figurent dans le
tableau nO 12 et sur les graphic~uos climatiques l et II ci-joints.
Tableau nO 12 - Evapotranspiration potentielle exprimée en mm par mois.
, J 1. F
Iv!
A
tri
1
J
J
0
D .ANNEE
A
S
90
90 120 150 180 2130
N
ETP
Prescott(1) (K: 1,5)
200 230 260 270 260 160 120
ETP
Thornthwaite
(corrigée) (2)
110 130 170 182 188 159 153 149 145 154 143 129 1812
ETP
Turc (3)
122 143 194 201 174 131 107 100 114 133 122 102 1643
ETP
Prescott (K: 1 ,5)
220 230 290 290 280 170 110
ETP
Thornthwaite
(corrigée)
110 130 160 180 190 170 160 140 140 150 140 110 1780
ETP
Turc
150 180 210 210 150 130 110 110 120 140 120 120 1750
(1) ETP
Pre scott - Période 1962 - 1964
(2 ) ETP
Thornthwaite - Période
(3 ) ETP
Turc - année 1964
90
90 120 160 190 2240
1954 - 1958
(1) (2 ) et (3) : Réf.bibl. Cahiers ORSTOM Pédologie nO 4 p. 33
Il ressort de l'examen des graphiques climatiques l et II que la
pluviométrie est égale ou supérieure à l'évapotranspiration potentielle.
- à Kédougou pendant les mois de Juin-Juillet-Août-Septembre-Octobre
- à Tambacounda pendant les mois de: Juillet-Août-Septembre.
Ces mois correspondent sensiblement à la période très pluvieuse définie par
AUJ:mEVILLE •
KEJ)()1./60U.
Pluk: Alriode 1.1.1/_ 196fJ.
T = Ttœxi~T.lJ1i/1/ : Nri~ /~SI-/~S8.
2
ETP lna'~le: .lW'IWI9Sf_/S.
ETP .ltttscelf : ..Rw-/Ntr 1M2. HGI-.
/(_~S
~TP
Tvn lM.
.
(.
........ .
•
........
J
............
F
.............
....... ..
04
.
~
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H
A
H
J
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F
...............
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... .....
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.
. ' . . ._....._--.--_....
- _
.....
~-_
+
~
~
+ +*"""+ ....
...
..
.
()
N
Jj
9Dans les calculs précédents, nous n'avons raisonné que sur des quantités d'eau. Il faut introduire, en plus, une notion de débit faisant intervenir le facteur--temps:-Dès-qu'Il y-a-ëIrëülation-a'eaü-rnte-rvIennent en effet
les pertes de charge. En tous points du sol et du végétal, l'eau est soumise
à une tension qui représente une pression négative.
Pour les sols, cette pression varie entre - 0,5 atmosphère environ
(capacité de retention) et - 15 atmophères (point de flétrissement permanent).
La différence de pression entre deux points du système sol plante
dépendra principalement des pertes de charge qui, comme en hydraulique, sont
proportionnelles au débit c'est-à-dire à la transpiration instantanée et à la
résistance R du milieu traversé.
Cette résistance dépend surtoutg
du système radiculaire (plus il est dense, plus la résistance
est faible).
du système foliaire (plus il est important, plus les pertes de
charge sont faibles au passage sol atmosphère).
Tout se passe comme si, à partir d'une certaine pression de succion dans la feuille, de l'ordre de 12 atmosphères, intervenait un phénomène
de réduction stomatique qui réduit la photosynthèse et limite la production
végétale.
Pour améliorer les conditions d'alimentation en eau des cultures
on pourraît donc envisager d'agir sur ETP. Ceci ne pourra être réalisé de façon efficace que pour les cultures faites à contre saison (périmètres irrigués) en limitant les courants de convection (en provenance des alentours
secs) par des brise vent.
On peut également intervenir en augmentant le débit critique. On
pourra y parvenir en cherchant à réduire les résistances au passage de l'eau
par le moyen de cultures associées.
Le velume occupé par le système radiculaire peut en effet être
augmenté par l'effet de l'association.
Un effet plus important semble pouvoir être obtenu par un accroissement de l'ansemble de la surface foliaire.
Nous avons vu que, durant la plus grande partie de la période de
JU1n à octobre, la pluviométrie est très supérieure à l'ETP. Le végétal peut
alors évaporer une quantité d'eau égale à l'ETP.(Dans la mesure où le débit
critique est suffisamment élevé). L'association végétale pourraît être très
utile pendant cette période.
De plus, dans la région étudiée, caractérisée par des intensités
pluviométriques importantes, l'intérêt de l'association en ce qui concerne la
conservation du sol, justifierait à lui seul la généralisation des cultures
associées.
- 10 -
7°/
Autres caractéristiques climatiquesg fréguence des brouillards
et brumes humides des vents violents et des tourbillons da sable
En 1964, les brouillards et brumes humides ont été fréquemmont observés
au lever du soleil durant les mois do Janvier, Février et f~rs (moyenneg 8 jours
par mois).
La fréquence de ces phénomènes a diminué en Avril et pendant la plus
grande partie de la saison des pluies. Elle ne s'est accrue de nouveau qu'après
les dernières pluies du mois d'Octobre.
Les brumes et brouillards paraissent liés au refroidissement du à
l'importance du rayonnement nocturne.
Les indications concernant les vents, durant l'année 1964, pour la
Station de Kédougou, ont été régroupées dans le tableau nO 13.
Tableau nO 13
~![QIS
Vents violents (Nb. de jours
par mois)
M
A
N
J
J
A
S
14
6
11
9
5
0
0
0
0
0
7
10
4
4
6
6
3
0
1
0
0
0
0
1
1
2,1
2,4
2,5 1 ,9 1 ,6 1,9 1,5 1,9 1 ,7 1 ,6
3
3
3,3
3
1,9
3,2
2,9 2,1 1 ,7 2,3 1,3 1 ,5 1,4 2,1
8
h
1 ,1
à 12
h
3,1
à 18
h
1 ,7 1 ,8
à
Secteurs dominants
TI 1
F
Vent de sable - Tourbillons
de poussière (Nb .de jours
par mois
Force moyenne du
vent
N
0
J
N
NE
NE
E
---
2,6 2,4 2,5 2,1 2,9 3,2 3,3
W
W
W
W
N.NE
NW.SW
SW
SW
W
W
SW
W
W
W
E
W
NE
On notera l'importance de l'harmattan, vont de direction générale
Est-ouest, originaire des déserts continentaux qui, superposé à la mousson
durant la saison des pluies, vient balayer le sol dès que celle-ci ne se fait
plus sentir (1). Il s'agit d'un vent très soc, habituellement chaud, qui dessèche le sol. Son action Sur la Tégétation en général et sur les arbres en particulier ost manifestement nuisible. Chaleur ct fort abaissement de l'état
hygrométrique provoquont une transpiration intonse et la chute des fouilles.
Il contribue à donner à ces régions de l'Ouest Africain un des climats les
plus extrêmes de la zone intertropicale non désertique.
Los tourbillons de sable ot do poussière sont fréquents durant la période qui s'étend de janvier à mai (uno vingtaine ùe jours au total)o Ils so
déplacent sur une surface desséchée, mal protégée par une végétation déjà brûlée. Ils transportent les cendres et les fines particules organiques et minérales qui recouvrent la surface du sol et contribuant vraisemblablement à
accroître l'effet néfaste dos feux do brousso.
(1) _ Selon A. AUBREVILLE - Climat forêt et désertification ~e l'Afrique Tropicale - p. 83.
- 11 -
8°/
Conclusions : Climat et pédogénèse
Certaines des caractéristiques climatiques qui interviennent sur
l'évolution des sols peuvent être synthétisées par le calcul de plusieurs indices que nous avons fait figurer dans le tableau nO 14.
Tableau nO 14
Indice de drainago calculé
Indice d'érosion de
Indice de de S. HENIN et G. AUJ3ERT
FOURNIER
IVIartonne
ou =
Dégradation spécifi'''\ : P3
1
D = 1 +-.;, P2
~ que correspondante en
15J1-0 , 13 P
tonnes/km/an
.. ,.
1•5
~= 0.5
STATIONS
°,
IŒDOUGOU
32,0
193
mm
425 mm
TAIIBACOUNDA
30,6
92
mm
228 mm
8t de 1800 à 6500 T/km2/an
suivant le reliof
1500 T/Kn2/an
~~~ de ~ar~~~~ ( T : 10 ) est inversement proportionnel
1
i
1
1
1
1
i
à l'aridité. Nous
relevons une légère différence entre la station do Kédougou et cello de Tambacounda • .A titre de référence, précisons que cet indioe s'élève à 25 pour la station
de Kaolack, 38,5 pour celle de Kolda et à 45,5 pour colle do Ziguinchor.
Le calcul des indices mensuels permet de rendre compte des variations
de l'aridité au cours de l'année climatique (indice mensuel = 12 P
T +
10
1
1
Tableau nO 15 - Indices mensuels de de Nartonno - Station de Kédougou
1
1
J
0,5
1
1
1
1
1
1
1
1
F
1
~jT
A
1,5
2
T·"
13
J
53,5
J
A
S
83
104
99
0
N
D
40,5
4
0,5
Nous constatons que l'aridité est très forte de novembre à Avril
alors que, à l'opposé, los mois de juillet, Août et Septembre sont caractérisés
par un climat très humide.
L'indice de drainage calculé de S. HENIN et G. AUJ3ERT permot une
prem~ere
évalua-
tI;~-à pa;tI;-d~-~~le~-do~~6;S-~ïi~atiq~~-Tpl~;iomôtrie
e t température moyenne annualle) de la quantité d'cau qui draine à travors les sels et intervient sur
la pédogénèse. Pour rendra cette évaluation plus précise, il est nécessaire do
faire intervenir la perméabilité de la roche mère en introduisant dans la formule 10 coefficient 'xqui varie de 0,5 pour les sols peu perméables à 2 pour les
sables très perméables.
1
i
1
1
Nous avons pour notre part distingué deux grands types de roche-mère,
l'un constitué par le matériau argileux d'altération des roches basiques, à dominance de montmorillonite, très peu perméable, l'autro formé à partir de roches
plus acides, essentielloment constitué de quartz ot de Kaolinito et dont la perméabilité assez élevée ost toutofois limitéo par l'importance des phénomènes de
colmatage. Nous avons adopté le coefficient 0,5 pour 10 premier type de roche-mère,
le coeffioient 1,5 pour le deuxième.
- 12 Nous constatons que, pour la station de Kédougou, les valeurs du drainage calculé passent do 193 mm dans le premier cas à 425 mm dans le deuxième.
Ce calcul fait apparaître l'opposition entre deux pédoclimats très
différents le premier correspondant à une évolution vertique à laquelle se
surajoute, au nord de la feuille de Kossanto, une tendance Darquée à l'alcalisation, le deuxième par contre, semble caractérisé par une évolution de
type ferrugineux tropical. Cetto distinction entro doux domaines pédogénétiques différents se rœtrouvera tout au long de notre étude.
Nous noterons que l'indice de drainage calculé ne fait intervenir que
dos valeurs moyennes annuelles et ne tient donc pas compte des valeurs extrêmes particulièrement érevées dans la région étudiée.
L'excédent d'eau, correspondant à la différence entre la pluviométrie
et l'6vapotranspiration potentielle peut être évalué mensuellement.
Tableau nO 16 - Calcul des excédents d'eau.Station de Kédougou.
J
'1 uviométrie p
(en mm)
F
'M
A
11
J
A.
S
0
DTOTAL
N
,
,
1,6 3,6 4,9 7,4 46,6 170,9 257,9 320,1 307,2 129,0 16,7 1,5 1214
:TP (Thornthaito 110 130 170 182 188
(on I:lm)
xcédent(p-ETP)
(en Ir.m)
J
0
0
0
0
0
159
11 ,9
153
149
145
104,9 181 ,1 162,2
157
0
143 129 1812
0
0
460
L'excédent annuel s'élève à 460 mm. Il se ropartit sur une période
do 4 mois (juin 2,5 '/c, - juillet: 23,5 ~ - Août: 39,5 %- Septembre: 35 %).
Les quantités d'oau corrospondantes (qui ne sont pas susceptibles
d'être utilœsées pour l'évapotranspiration) peuvent, suivant l'intensité des
pluies, suivant les caractéristiques hydriquos dos sols et suivant la topographie g
- Soit sorvir à reconstituer les réserves en eau du sol (la capacité
pour l'eau des sols étudiés vario dans do très largos proportions: de l'ordre
de 50 mm pour los sols gravillonnaires sur cuirasse, elle atteint 300 mm pour
certains vertisols)
- S.oi t ruisselor à la surface du sol et ceci, particulièrement lorsquo l'intensité des pluios est fortes, 10 couvert végétal réduit, la perméabilité faible et le relief accidenté.
Nous savons que la perméabilité des sols de la zone étudiée est très
irrégulière (presque nulle sur les matériaux montmorillonitiques halomorphes,
très variable sur les cuirasses plus ou moins disloquées, forte sur quelques
sols sabl eux)
- Soit drainor. Nous remarquons à ce sujot que la quantité d'eau
excédentairo (460 mm) ost du même ordre do grandour que l'indice de drainage
calculé de S. HENIN et G. AUBERT, pour los sols perméables (425 mm).
- 13 -
Mais nous relevons également Que les observations faites sur le terrain durant la deuxième Quinzaine du mois d'Août 1964 laissent supposer que les
phénomènes de ruissellement sont très importants (du moins durant la première
partie de la saison des pluies,antérioure à nos observations.Nous avons pu
constater, à cette époQue Que la plupart des thalwegs étaient engorgés ou inondés alors Que certains profils
(
vertisols de pente) n'étaient encore humectés Que très irrégulièrement sur une profondeur parfois réduite à 1 mètre, et
ceci après des précipitations totales voisines de 900 mm.
Ces indications ont été confirmées, à plus large échelle, par des
observations faites do l'avion: existence de très vastes zones de ruissellement, mares de cuirasse, engorgement des dépressions, inondations temporaires
de la vallée de la Gambie.
L'importance des phénomènes de ruissellement vient renforcer encore le
caractère excessif des pédoclimats~ aridité accrue des sols pou perméables et
des sols gravillonnaires de pente, engorgement prolongé des sols de dépression).
Cet effet du ruissellement intervient sur 10 choix des emplacements de
culture fait par les villageois. Dans certaines régions, les espaces réservés
aux champs sont limités aux zones de pente forte (rebordsde plateau cuirassé,
versant de collines ••• )~ topographiQuement bien drainées, mais sur leSQuelles
l'érosion, particulièrement active, provoQue une dégradation rapide des sols
défrichés.
Les zones basses,dont les sols présentent souvent des caractères de
plus grande fortilité,nécessitent des travaux d'aménagement importants et des
techniQues do culture évoluées (culture de certaines vallées du pays Bassaris).
Faute de moyens suffisants, ces sols restent le plus souvent incultes.
L'indice d'érosion de FOURNIER confirme le caractère agressif du climat. Dans
IGS-~gi~-de-C;ïïInës-tqüI-ëorrespondent souvent aux affleurements de roches
basiQues), l'érosion se trouve encore accrue par le caractère accidenté du
relief et par l'importance des défrichements (voir paragraphe précédent).
C'est à l'agressivité de climat Que nous devons attribuer la dominance
de sols peu évolués d'érosion ou peu évolués d'apport, observée sur l'ensemble
do la région étudiée.
x
x
x
Il ressort de cetto étude climatiQue Que la reg20n étudiée sc distingue principalement par la longueur de la saison des pluies (la plus longue
Qui puisse être observée au Sén6gal: débutant généralement dans 10 courant du
mois de mai et se prolongeant jusQu'au mois d'octobre) et par le caractère
continental de son climat Qui se traduit par des amplitudes thermiQuos élevées
en saison des pluies, très fortes en saison sèche.
Par ses caractéristiQues climatiQues, la région de Kédougou se trouve
être, de tout le Sénégal, colle Qui convient le mieux aux cultures à cycle
végétatif relativement long (5 mois), adaptées à des variations importantes de
température.
- 14 III - LA VEGETATION (1)
La végétation de la re~on étudiée présente les caractéristiques des
savanes boisées sahélc soudanaises ct soudano-guinôennes décrites par A.
AUBREVILLE. "Celles-ci s'étalent immenses ct monoton3s 9 plus ou moins densôment
boiséos 9 faisant place parfois à dos forêts claires. La savane est haute et
épaisse~ les feux de saison sèche dévastateurs. Les peuplements sont très mélangés mais un petit nombre d'espèces y sont dcminantes localement 7 ordinairoment 9 la prédominance d'une espèce est très limitéo géographiquemont 9 de sorte
qu'il est impossible do caract6riser cos peuplements par l'indication d'une ou
deux essences dominantes, COmme c'est le cas pour de nombreux types de forêt
sèche".
"Par ailleurs 9 los savanes boisées sont envahiGS par des Gspèces vonant des formations septentrionales(combretacées 9 Acacia) plus xérophytiques,
qui tendent toujours à prendre de plus en plus d'importance dans les peuplements dégradés par les défrichements et los feux, do sorte qu'il ost devenu
difficile de distinguer les espèces aU~htones des espèces émigrantes de régions pl us arides".
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Cette végétation semble très liée au reg2mo hydrique des sols lui même
dépendant du climat, des caractéristiques intrinséques du sol et de la Topographie.
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1
- Influence du climat~ Dans la notice explicative de la feuille de
Dalafi B. KALOGA-rndiqü;-qüe-tr la végétation des sols à Kaolinite suit très
bien los variations climatiques". Il relève dans la partie nord de la zone étudiée (pluviométrie inférieure à 900 mm) une "prédominance de savane arborée à
Ptermarpus erinaceus avoc Bombax costatum, Sterculia sctigera et Anogeissus
leiocarpus et signale dans la région située plus au sud (pluviométrie comprise
ontre 1000 et 1200 mm) "l'apparition,dans cette végétation, et plus spécifiquoment 9 dans la strate arbor6e, de Daniella olivori, Isoberlinia doka et
Detarium microcarpum ".
" Lorsqu' 0110 est dégradée, la savano arborée fait place soit à la savane parc constituée des mêmos ospèces 9 soit à la savane arbustive à arborescente souvent assez donse à Combretum sp. (parfois quasi exclusif) aV0C Terminalia laseiflora, s.L et gardenia
sp."
Il semble que, dans la régicn étudiée (fouilles au 1/200.000è de
Kédougou Kcssanto et Koniéba), les variations climatiques sont trop réduites
pour qu'il soit possible de les déceler par une ~odification de la végétation.
Colle-ci semble être plus étroitement liée aux conditions locales et plus particulièrement aux sols et aux conditions de drainage externe dependantes de la
topographie.
Influence des caractéristiques des sols - B. KAtOGA nous indique encore que
"ios effets des variations climatiques-sont amortis dans les vertisols ct les
sels bruns eutrophes vertiques (sols à montmorillonite) et nuls dans les sols
halomorphes (sols totalement imperméables à montmorillonite sodique).
La végétation rtes vertis01s ne présente pas toujours des caractères
très spécifiques. C~est ainsi que, avec G. FOTIUS, nous avons observé sur certains do ces sols, dans la région de Bandafassi (fouille de Kédeugou) et dans
celle de Bérola (feuille de Ynssanto) une végétation de savane parc à Ptérocarpus erinaceus avec Combretum glutinosum, Combrotum paniculatum, Piliostigma thonningii et Entada sudanica.
(1) Les relevés de végétation ont été faits par G. FOTIUS,Phytosociologue ORSTO~
au cours d'une tournée qu'il a bien voulu faire avec nous en mai 1965 sur
l'ensmelbe de la région étudiée.
1
15 -
1
1
1
Les sols riches en montmorillonite sont cependant, le plus souvent
caractérisée par l'apparition d'une végétation arbustive à arborescente assez
dense d'Acacia seyal, Acacia macrostachya, Acacia nilotica, dans laquelle peuvent subsister certaines caractéristiQues telles Que Combretuill elutinosum.
L'apparition d'une évolution halomorphe sur ces matériaux montmoril10nitiQues entraîne la dégradation de cotte végétation Qui se réduit parfois à
QuelQues pieds d'Acacia et à une couverture herbacée discontinue d'Andropogon
Pseudapricus et de Diheteropagon hagorupii, laissant de vastes plages entièrement dénudées.
1
1
1
1
1
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1
Il semble donc Que se superpose à l'influence du climat sur la végétation une action plus tranchée des caractéristiQues du sol.
On pourrait penser Que cos variations de la végétations dépendent
directement de la nature géologiQue du sous scl. Copendant, l'étude phytosociologiQue de la région de Kanemeré par G. FOTIUS (menée paralèllement à une
étude géologique faite par J.H. WACKEIDUùJ:N) a perr.lis de conclure Que "La po""'!
sition topographiQue et la nature du sol masQuent toute relation éventuelle
entre la plante et le sous sol".
G. FOTIUS signale ainsi Que "Albizia chevalieri, trouvé en peuplement
assez dense en bas de pente de collines ultrabasiQuos se rencontre également
en zone basse colmatée sur roche neutre à basiQue et sur les berges de la
Gambie. Il en est de même, ajouto-t-il, pour Lonchocarpus l~xiflorus, jamais
très abondant, Qui nous avait semblé lié aux roches basaltiQues".
Il apparaît Que l'action du matériau originel (dont la nature dépend
du type d'altération) se manifeste surtout indirecter.lent en modifiant les conditions de drainage interne du sol.
La faible perméabilité des matériaux montmorillonitiQue entraîne, même
lorSQue les conditions de drainage oxterne sont favorables, un développement
exagere des phénomènes d'engorgement durant la saison des pluies aUQuel ne
résistent Que certaines espèces végétalos.
La perméabilité plus grande dos matériaux Quartzeux KaolinitiQue facilite par contre le drainage de l'eau excédentaire et permet, en dehors des zones
basses colmatées, le développement d'une végétation plus étroitement liée aux
conditions climatiQues.
Il semble donc que se manifeste sur la végétation l'opposition que nous
avons déjà signalée entre deux pédoclimats nettement différents, celui des sols
à montmorillonite et celui des sols à kaolinite.
La végétation très dépendante des conditions d'humidité ou d'engorgement se trouve être en relation éDroite avec la topographie. C'est ainsi que
G. FOTIUS a pu distinguor 4 grandes zone de véeétation:
1°) les plateaux cuirassés qui portent une végétation ligneuse très
rédui te, aussi bien par le nombre d'espèces ..que par la taille, composée essentiellement de Combretum ssp.
Sur les rebcrds "',e cuira,,>.: en v' ::'8::'0 düoantolement la v6gôtation
licneuse se diversifie et se montre dense à très dense~ Combrotum glutinosum
Combreturn nigricans - Daniella olivieri - Hexalobus.
- 16 2 0 ) La v6gétation des zones de pente fortes ou moyennes à éboulis se
caractérise" par une grande diversité d'espèces et une belle venue des arbres.
La densité est forte à très forte mais décroît nettement de haut en bas des
pentes".
30 ) Les pontes faibles à moyennes portent une végétation ligneuse toujours assez claire: Combretum glutincsum - Acacia dudgeoni et Naytenus senegalensis.
40 )
Dans les zones de bas-fond "la dispersion de la végé1ation ligneuse reflète assez bien les conditions d'engorgement. Si le milieu est asphyxique,
les arbres disparaissent de la station et se cantonnent aux marges des zones
dépressionnaires; en milieu mieux drain6, ils 80 disséminent en fonction de le
leurs tolérances écologiques respectives. On note la présence deg Piliostigma
reticulatum, Combretum glutinosum, li}aytenus sénégalensis, Entada africana Annona sp.
x
x
x
Il ressort de cette étude que, dans la reg10n étudiée, la végétation
ligneuse atteint son maximum de développement sur les pentes fortes, la ou les
conditions de drainage externe sont favorables. C'est à ces emplacements que
l'on observe à la fois la plus grande diversité d'espèces et la plus forte
croissance des arbres.
Cette observation semble confirmer la conclusion de l'étude climatique
qui nous a conduit à attacher une grande importance au ruissellement responsable de l'engorgement prolongé de toutes les zones basses.
- 17 IV - LA
GEOLOGIE
Les sols de la région étudiéo sont fortement marqués par la nature
du matériau dont ils dérivent. Los oaraotéristiques de celui-oi dépendent en
premier lieu de la oomposition des roohos.
Selon J. P. BASSOT (1) les formations oorrespondantes peuvent être
divisées on deux groupes entièrement distinots~++
A l'Est, un ensemble plissé et métamorphisé dans la zone des mioasohistes supérieurs (plus rarement inférieur) oomporte :
+ une série d'anoiennes reohes basiques voloaniques plus ou moins
transforméos ~ interstra tifiéos aVGO des tufs et gral:v,iwkes
+ uno série d'origine séQ~mentaire ou l'en observe une alternanoe
rapide entre faoiès fins (schistes) et grossiers (quartzites grauwaokes). Il s'agit d'un ancion fly;;:;:h métamorphisé.
Cet ensemble a été largement granitisé soit par dos granites orientés
soit par des granites équants. Par sa lithologie, sen degré de métamorphisme
et de granitisation~ oet ensemble présonte beauooup d'affinité avec le systèmo
birrimien, défini sur la rivière Ilirrim au Ghana, qui appartient au P,récambrien moyen.
Au Sénégal oriental~ oe Birrimion représente les terrains les plus anciens qui ont pu être mis en évidence: il peut êtro oonsidéré oomme un soole
oratonisé.
A l'Ouest et au Sud du soole birrimien, reposant sur lui en discordanoe, on observe un groupe de séries non granitisées~ la plupart du temps non
métamorphiques, pouvant êtro plissées ou non.
On y distingue les subdivisions suivantes:
+ Dans le massif de Uali ~ à l'Est du méridien 12°25 une série oomportant de bas on haut: grès quartzites, polites, grès quartzites,
pelite et oaloaires pelitiques bariolés. Cette série a été attribuée
au Préoambrion supGrieur (Infraoambrien)
+ Reposant en disoordanoe, à la fois sur le Précambrien superleur et
sur le Birrimien, une série qui débute par une formation partioulière: la tillite. Cette formation a servi de banc repère dans tout
le bassin de Taoudenni~ on estime qu'elle fait partie des glacia_
tions éooambriennes. La série qui la surmonte est donc attribuée au
(1) _ Etude géologique du Sénégal Oriental et des oonfins Guinéo-Maliens par
J.P. BASSOT - B.R.G.M. - DAKAR 1966.
-
18 -
Paléozoïque. Elle comprend de bas en hautg des calcaires dolomitiques, des jaspes, un ensemble pelitique avec de nombreux bancs de
grauwackes, siloxites et cinérites, des grès rouges feldspathiques
mal classés~ cet ensemble est attribué au Cambrien. Enfin, après une
discordance mal visible au Sénégal oriental, la série se termine par
des grès blancs attribués jusqu'à présent à l'Ordovicien par correlation avec les grès blancs de Dombigui (Guinée) surmontés par du
Qothlandien moyen daté.
Localement la série cambrienne peut débuter par des eruptions volcaniques sous marines basiques (collines Eassaris) ou acides (région du confluent de la Gambie et du Niokolo-Koba) •
Notons enfin quo ces séries ont subi pour la plupart une tectonique
souvent violente".
Nous reproduisons, sur la figure ci-contre une coupe à la hauteur du
13ème paralèlle (limite nord des feuilles do Youn Kounkoun, Kédougou, Kéniéba),
selon J.P. EASSOT qui montre d'est en ouest~
le socle birrimien
un synclinorium à coeur de grès rouge déjeté vers l'est
- une zone à paroxysme de plissement correspondant aux collines Eassaris, dans laquelle apparaissent des faciès métamorphiques.
un synclinorium à coeur de grès blanc
une autre zone à paroxysme de plissement avec remontée de fragments
de socle et apparition d'un léger métamorphisme.
les terrains du bassin sédimentaire, subhorizontaux et transgressifs
x
x
2/
x
Distinction entre "roches acides" et roches basiques"
----------------------------------
En tant que Pédologues, nous nous interessons au produit d'altération
qui constitue le matériau originel dos sols. A ce point de vue, il y a lieu de
distinguer deux grandes ca tégcries de roches g
Un ensemble do roches acides comprenant essentiellement les ~~nit~s
du socle ancien, le~ Eris~ ~è~ ~u~rizit~ et 2éliie~ de l'Infracambrien, les
,],Jl!liie~, E.ile~i!eE., .9.iE.é.E.i!e~ et ,gris_ci."!:! Cambrien, les uis_bla!lc~ ~rt~e~_
de la base du gcthlandion.
Ces formations sont surtout étendues dans la partie ouest de la feuille de Kédougou (à l'ouest du méridien 12° 30') et dans la partie sud et ouest
de la feuille de Kéniéba Kessanto (granites de saraya).
Sur ces matériaux, nous avons observé, le plus souvent une altération
de type Kaolinitique.
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----_._---
Coupe .schém~tique à la hau!eur du ~!- ?aralléle.
Fi!J.4.
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6 Gris rovJal.
10 Terrail1J ejoIinélaml1t;Mlfu&;
tfe la Kov/l1un/Dv.
3 .8irrimit'11 yfJ!canif/ve.
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co//iI7SJ /»JJ8rh.
4 Granite atectt1l1lfv€'.
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Vt1!c8I11Ç1Ue.) ddcll4J.
ft ])~.Isil1 tfIio'imen!aire récetll
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- 19 -
ment,
Un ensemble de roches plus ou moins basiques, comprenant essentielle+ les roches volcaniques à tendance basique, les roches volcaniques à
tenda~-~t;~-(a~ites) et les amphibolites du Birrimien
+ Les schistes à amphiboles et épidote indifférencié (Infracambrien cu
~mbrien mét;~;;phiqu;-P;ob~bï;)-d~p;y;-Ba;;;;I;:
Nos observations concernant les sels formés sur ces roches rejoignent
celles de B. KALOGA (notice de la carte pédologique de Dalafi): Sur ces matériaux, l'altération est généralement de type montmorillonitique, elle aboutit
à la forrution de vortiGols et de sols bruns eutro~hes.
Les "séries birrimiennes d'origine sédimentaire et paramétamorphique"
signalées par J.P. BASSOT posent un problème particulier. Il parait en offet
difficile de les rattacher à l'une ou l'autre des deux catégories citées cidessus.
Ces formations sont très largement représentées dans la région étudcminantes dans la région de Kédougou (à l'est du méridien 12°30') elles
le sont également dans la partie nord et est de la feuille de Kéniéba Kossanto.
diée~
Dans une étude de la région de Kaneméré, J.~~. WACKEID~ANN, Géologue
O.R.S.T.O.Jv1:. ,distingue dans les formations birrir1Ïennes cutre les "faciès
basiques et neutres et 18S massifs granitiques" d8S "!~!~~_~gi~L~!~~~
Ceux-ci "constituent les zones basses ou les buttes cciffées d'une
cuirasse ferrifère et leur aspect schisteux ou détritique, joint au fait
qu'ils renferment des éléments de roches éruptives, leur fait attribuer généralement une origine sédimentaire à partir d'éléments pyroclastiques (Flysch.
graurwackes, tufs) dans un contexte géosynclinal. Néanmoins, une convergence
de faciès très étroite s'observe entre les profils d'altération météoriques
des roches neutres et basiques et les faciès schisteux
ou détritiques précédents.
Ces faciès témoignent d'une extrême diversité minéralogique allant de
la formation kaolinitique à l'argilite talqueuse feuilletée et, mise à part
la grande richesse en Silice, les teneurs en éléments majeurs et traces sont
voisines de celles des roches vertes, on peut,tout au plus, constater un
appauvrissement en Ca et Fe".
Sur les formations cartographiées: "Birrimien d'origine sédimentaire
ou d'origine paramétamorphique~ nous avons observé une grande diversité de
sols à dominance soit m ntmorillonitique soit kaolinitique (sols peu évolués
d'érosion, sols hydromorphes, vertisols, sols halomcrphes).
Cas form~tions qui semblent présenter toute la gamme des comportements possiblos entre les roches basiques et los roches acides paraissent
surtout caractérisées par leur extrême hétérogénéité et par leur richesse en
produits d'altération.
Nous avons regroupé dans le tableau nO 17 los résultats de l'analyse
chimique de quelques roches de la zone étudiée (selon J.P. BASSOT - analyses
faites par B. HARTINET - laboratoire de chimie du B.R.G.N. - DAKAR).
- 20 Tableau nO 17
Nature pétrcgra~C" , "t Granite Granite Granodi~achistŒ DoléIf J.nerJ. e
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4,10
3,10
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4,50
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0,24
0,13
0,14
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Il
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Il
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Il
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Il
Il
Il
Il
Il
Il
Il
Il
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25,0
L'opposition que neus avons signalée entre doux grands types de roches
apparaît nettement sur ce tableau.
-
riches en silice, relativement pauvres en oxydes de
fer et r~gO, assez bien pourvues par contre, en Na20 et K20, composées ossentiellement de silicates et d'aluminosilicates.
~~es a~i~~s
- Roches basiques constituées surtout de pyroxène (augito), de
feldsp;: ths plagioclases ct de minéraux hydroxyl tés do n.3ofor~.la tien
(amphiboles, chlorites, épidotes, séricites, talc, serpentine), composition qui leur confère des teneurs élevéos en Fe, rm, Ca et Mg.
On notera par ailleurs la faible teneur on P205 de la plupart des
échantillons étudiés.
x
x
x
3/ ~~ratie~~roches pr~lude ~la pGdogénès~(1)
Sur les différents types de rochos représentés dans la région intervient l'altération chimiquG qui, selon G. PEDRO, "découle d'une certaine insta-
(1) CJ ch'1.pitr:J
O.TI.S.T.r'.;··.
;1,
6t~ r>".li:J·S ~n r~~l:;,ti'n1.v")c J.
'. 1'L~CK:'3~: '<-''lT -
GS-IC;uJ -
- 21 -
bilité des édifices endogènes lorsqu'ils sont placés au sein de la biosphère cu
domine l'influence des agents climatiques. Cette décomposition, prélude à la
pédogénèse, so traduit par une élimination plus ou moins importante de quelques
éléments initiaux et surtout par une réorganisation cristallochimique qui aboutit la plupart du temps à l'édification de nouveaux minéraux".
Les études de pédologie expérimentale, notamment calle de G. PEDRO,
permettent de préciser le sens des processus d'altération qui peuvent intervenir sur la repartition des SGls de la région.
L'altération depend en premier lieu du drainage" c'est-à-dire de la
quantité d'oau qui est réellement susceptible de s'infiltrer et de circuler au
contact des minéraux". Celle-ci varie en fonction dos facteurs climatiques et·la
perméabilité des matériaux (voir étude du climat: le drainage calculé), elle
peut aussi être influencée par la position topographique plus ou moins favorable à l'écoulement des eaux superficielles ou profondes.
+ Lorsque le drainage est abondant. La silice peut être totalement
éliminée du mili~d~ïté;~ti~-~~;ïi~di;idualisentalors les hydroxydes (hydroxyde d'alumine). 2~~~!-!~_EE~~~~~~~~~!!!ti~ati~n
Les seules manifestations d'allitisation que nous ayons observées(1)
sont localisées au sommet de collines de roches basiques (région de N'DEBOU)
sur des surfaces anciennes dont le matériau d'altération, très perméable, semble marqué par l'influence de paléoclimats tropicaux humides (surface éocène et
pliocène selon P. MICHEL).
+ ~~~e le drainage est moindre. C'ost le processus de siallitisation qui intervient ("laconëë;;trati~~-d;-lasilico extraite au contact de
l'alumine est alors supérieure à la valeur limite nécessaire à la constitution des phyllcsilicates"). Il y a fc'rmation de kaolinite.
Ce minéral nous est apparu largement dominant dans les matériaux d'altération perméablesde paléoclimats humides on position de pento.
+ Lorsque le drainage est faible dans los positions de zonœbassos
engorgéespeu-~éabï~r-ïa-;;;he-~t;s~pas
recouverte par un manteau d'altéra-
tion résultant d'une éV(llution ancienne, il semble que les processus qui interviennent sont dep(mdants de la nature des roches:
sur roche acide: formation d'illite associée à de la kaolinite et à ao la metahalloisite
sur roche basique: formation d'argile smectique, en particulier do montmorillonite.
x
x
x
Ce schema fait intervenir une imbrication entre l'influence de la
nature de la roche sous-jacente, le modelé actuel - intégrant les manteaux
d'altération anciens et les zones de décapage plus ou moins poussé de ceux-ci
ct
que l'influence des paléoclimats.
(1) Co travail tient compte à la fois des observations et des études de J. M.
WACKEIDAANN ct des résultats d'analyse au rayon X effectuée par le laboratoire de géologie de la Faculté de Strasbourg (G.MILLOT,H.PAQUET,C.GENSE).
-
22 -
La notion topographique de "ccte" qui se trouve être liée aux facteurs
paléoclimatiques, n'est donc pas une variable indépendante en ce qui concerne
10 drainage.
x
x
x
Les manteaux d'altération anciens sont caractérisés, indifféremment
sur roche acide ou neutre par les processus de siallitisation, et, dans des cas
rares (cuirasses anciennes) par les processus d'allitisation.
Lorsque le mcdelé actuel témoigne de l'absence d'un manteau d'altération paléoclimatique, los processus d'évolution actuels semblent êtreg
-dans le cas de roches acides, toujours de type
siallitique
-dans le cas de roche basique do type siallitique sur pente
do type siraatique en position de mauvais
drainage. (1)
Pour expliquer la répartition des minéraux argileux, il faudrait
encore faire intervenir la possibilité de transport par érosion et colluvionnocent des matériaux d'altération palée'climatiques, depuis les surfaces anciennes élevées vers les positions de pente et de bas do pente.
Ce phénomène semble être responsable de l'enrichissement en kaolinite
des horizons de surfaces de tous les vertisols de bas de pente, situés au contrebas des surfaces anciennes, attaquées par l'érosion. Lorsque ce colluvionnement
est important, il peut masquer totalemont l'influence de la roche sous-jacente.
x
x
x
Cette brève étude met en évidence le rôle important des processus
d'altération, responsables, à la fois, de la répartition des sols et du sens de
lour évolution.
Nous verrons plus loin en effet que les c:1ractéristiques des sels
étudiés dependent pour une grande part de la nature du matériau argileux d'altération qui constitue lour roche mère.
Nous avons pu constater également qu'il y avait une interférence
étroite entre l'influence de la nature de la roche et celle du modelé actuel,
integrant l'.évolution paléoclimatique? ceci nous conduit à aborder l'étude gé.omorphologique.
(1) Selon G. PEDRO :"Processus de formation d'argiles trioctaedriques, c'est-àdire généralement magnesiennes ou ferromagnésiennes."
- 23 -
v_
GEOT."ORPHOLOGIE (1)
La géomorphologie de la plus grande partie de la région étudiée est caractéri-
------------------------------------------
------
sé:-~~~_1~~E~~~:_quel~:~_~::~:!~_~~§:~~:_~~::~erg_::_~e
vas~
pente douce, dont la plupart sont cuirassées en glacis
-zones.. _planes,
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ------à
(fig.1)
Les inselberg~ Il s'agit de reliefs résiduels correspondant à des
roches plus dures: métabasaltes ou dolérites.
Ils portent souvent des cuirasses latéritiques, témoins soit de la
surface d'aplanissement de l'éocène, soit du relief intermédiaire pliocène,
dont l'évolution est caractéristique d'une pédogénèse probablement ancienne.
Leurs versants sont généralement raides, avec des pentes de
40°, couverts d'éboulis et entaillés par des ravins.
35
à
Les matériaux observés sur ces pentes semblent être marqués à la
fois par l'influence du colluvionnement de kaolinite (provenant des surfaces
anciennes) et par celle de l'altération en place des éboulis de roche basique
et des formations sous-jacentes.
L'évolution pédologique qui intervient sur ces matériaux est généralement de type "brun eutrophe".
Une "évolution vertique" peut aussi apparaître dès qu'une diminution de la pente, en limitant le drainage interne, rend possible la formation
de montmorillonite.
Ces reliefs sont cernés de ~EE~ssi~~s qui s'intercalent entre les
hauteurs et les rebords des glacis cuirassés.
A partir de ces dépressions s'exerce une érosion régressive qui décape les formations rocheuses de leur manteau d'altération, rendant possible
la formation de montmorillonite dans toutes les situations topographiques à
drainage limité.
Ces dépressions, qui sont surtout caractérisées par la présence de
vertisols, présentent un intérêt au point de vue de la mise en valeur.
Les glacis sont généralement étagés
mise en
On observe deux glacis anciens recouverts d'une cuirasse ferrugineuse
le haut et le moyen glacis.
affleurement~
Sur le haut glacis, la cuirasse est souvent fortement demantélée
---x-------et laisse appara1tre
la carapace.
Sur le moyen glacis, la cuirasse est généralement compacte (cuirasse sensuis~o):_L~-;oy~~glacisest le plus étendu.
(1)Ce chapitre a été réalisé à partir des indications qu'a bien voulu donner
P. lnCHEL_ (géomorphologue - Université de DAKAR) avec lequel nous avons
effectué une tournée clans la région étucli.3G.
L,s' RelitF.s
d~
la boucle de la Gambie.
(~énegaI.OriPfltaJ.)
."erse Idtérili,ue .
, lêm(JilJ dt> la Jvr/'acfI éfxt/nl'.
~ T'mlJ/h
~
du rl1/iet intermédiaire.
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~ Ver..sanl raid. C()(/~iY't d~kvlM .
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- 24 -
La partie amont des glacis se termine souvent par des escarpements
ou pseudo-cuesta; Sur l'autre versant, ils descendent en pente douce de 1 à 3
ou 4 degrés vers les principales branches du réseau hydrographique.
~~~!~~~ par contre n'est pas cuirassé. On y observe des gravillons ferrugineux et des debris de cuirasse provenant de l'érosion des cuirasses plus élevées. Sur ce glacis s'exerce un ruissellement en nappe qui
entraine les éléments fins et parfois les gravillons qui sont deposés dans
les parties basses.
Les rivières sont dominées par une série de terrasses (fig. nO 2 )
Il existe qu~lq~..!~~~~~~_~E!~~~~~~~~'graveleuses,
dont les éléments ont été cimentés en poudingues. Ces terrasses se raccordent aux glacis •
. En contrebas s'étendent des terrains sabla-argileux ou argilesableux plus récents.
On trouve deux terrasses plus récentes
emboitées~
La première est le premier remblai , sablo-argileux avec, à
sa base, un nivea~de gravrerS-SouS-bergë, bien développé sur la Falémé et la
Gambie et qu'on retrouve sur les affluents. Les graviers affleurent aux basses eaux. Ils sont recouverts par une grande épaisseur de sables argileux,
brun rouge, hétérométriques. Le sommet de cette terrasse n'est plus atteint
par les crues.
deuxième remblai
.
---
En contre-bas se trouve souvent une deuxième terrasse ou
-------un peu plus sableu8e •
La plaine alluviale basse ,en outre, est plus argileuse, elle
est irrégulièreme~t-r~o~~-par'lescrü8s-avec parfois d'anciens lits.
x
x
x
La géomorphologie de la reglon granitique de Saraya est caractérisée par le
--
----------------------------_.
------
Celle-ci est presque toujours démantelée. Les surfaces planes sont entaillée
par le chevelu hydrographique et donnent une succession de croupes avec accumulation de débris de cuirasse sur les versants et formation de carapaces allochtones.
Le matériau constitutif des sols observés dans cette région est
constitué essentiellement de quartz, de kaolinite et de gravillons ferrugineux.
x
x
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et 1/n,fJ/1.f dl§i/ellX.
N.T. Noyen", lurdSSl!-.
tefft/#I1.
-
- - MÏlNI/ 0',. Iii cru•.
Etif1§9.
GI.6. firâviH.s
JtJ14 ~.
- 25-
Quel~ues
blocs de granites émergent ~uel~uefois de cette pénéplaine, ils sont
généralement situés au contact ou à proximité de témoins de surface cuirassée
et correspondent à des sols s~ueletti~ues sur granite.
x
x
x
Dans la région de Kossanto~ l'érosion est importante; le bas glacis est beau------------------------------------------------------coup plus devéloppé, irrégulier, avec des pointements de roches plus dures
----------------------------------------------------------------------i~_~~~il1~~ll1n~~ (filons de ~uartz, roches basi~ues ••• ).
C'est dans cette reg~on ~ue les sols peu évolués d'érosion sur formations
rocheuses plus ou moins altérées et remaniées atteignent le maximum d'extension.
- 26 VI - HYDROGRAPHIE
Doux bassins versants se
la région étudiée:
~artagont
- La Gambio qui ~rend sa source au Fouta-Djalon traverse toute la
région de Kéd~g~d~nt 0110 constituü le ~rinci~al drain.
Ses affluents drainent également la ~artio sud-ouest de la fouillo
de Kéniéba et les 2/3 de la feuille de Dalafi~ los ~rinci~aux sont les suivants,
d'amont en aval: le Koumcutourou, la Tiokoya, la Diarha ot 10 Niokolo-Koba.
Cos rivières cessent do couler ~endant la saison sèche. Il ~ersiste dans leurs
lits un certain nombre do mares.
La Gambie est un fleuve im~ortant dont le débit ost mal connu. On
ostime qu'il est su~érieur à celui de la Falémé.
1~-!~!~~~ qui ~rend également sa sourco dans le Fouta-Djalon constitue la limite orientale do la région étudiée. son bassin versant recouvre
touto la ~artie nord, nord-ost ct est de la feuillo do Kcssanto Kéniéba.
Parmi sos affluents ~rinci~aux nous citerons, d'amont en aval:le Koila-Kabé,
10 Boboti, le Daléma, 10 Balangouma, le Seniébou, 10 Dialé et le Diguinkili.
L'écoulement de ces rivières cesse ~endant la saison sèche.
La Falémé a un debit oxtrôto~ont irrégulier. Los débits
mosurés à Kidira en 1958 sont los suivants (1)g, ox~rimés en m3/s
J
F
M
A
r",.
J
29
19
8,4
2
2
42
t
J
130
S
0
N
D
779
357
135
73
A
1043
Selon J.P. BASSOT": dos mesures récentes ont
débit diminue d'amont on aval".
ap~roximatifs
~rouvé
qu'à partir de Janvier, le
P. MICHEL conclut de l'étudo dos dé~ôts alluviaux do la Gambie ot de
la Falémé quo ces cours d'eau présentent des caractéristiques ty~iquement tro~icales: profil d'équilibre irrégulier, avec de nombreux seuils et ra~ides, du
à "uno capacité de transport très limitée, les galets ~rüvonant dos anciennes
terrasses sont simplemen t remaniés au cours des cruos".
Cet auteur indique égalomont que, après une ~ériode de remblaiement,
il somble qu'on assiste actuellemont à une ~ériode do recreusement assez actif.
(1) Solon J.P. BASSOT - Etude Géologique du Sénégal-Oriental.
DEUXIEME
ETUDE
PARTIE
DES
SOLS
- 27 -
DEUXIEME . PART!È
l -
.ETuDE DES
SOLS
11~TRODUCTION
L'étude du milieu nous a permis de mettre en lumière la complexité
des facteurs qui interviennent sur la mise en place du matériau constitutifs
des sols et orientent l'ovolution péd!lc(;ique.
De même que B. KALOGA, nous avons constaté que "dans ces régions
où le façonnement du bas-glacis a été incapable de faire disparaître la cuirasse et les niveaux sous-jacents du moyen et du haut-glacis, l'hétérogénéité
est la règle (épaisseur et nature des recouvrements, nature des matériaux résiduels du moyen-glacis)".
L'étude cartographique entreprise à l'échelle du 1!200.000è se
propose de réaliser une synthèse, qui nécessite la définition d'un certain nombre d'unités cartograDhiques qui ne coincident pas toutes avec les unités de
la classification pédologique.
Dans ces conditions, il est apparu nécessaire de faire figurer sur
la carte des associations de sols partout où l'enchevêtrement de plusieurs types pédologiquœ rendait impossible leur représentation à l'échelle du 1!200.000è.
x
x
x
La présente notice a été réalisée dans un but pratique. Il s'agit
pour nous de permettre une caractérisation objective des sols susceptibles de
fournir aux agronomes des éléments utiles pour l'évaluation des possibilités de
mise en valeur.
Les grandes unités de la classification pédologique de G. AUBERT,
figurant dans la région présentent des caractères de différenciation bien marqués qui, dans le cas de cette étude sont étroitement dépendants à la fois de
la nature des minéraux argileux du matériau constitutif (résultant des conditions d'altérations anciennes ou récentes~), de la mise en place et des remaniements éventuels de ce matériau ainsi que de l'intervention des processus
d'hydromorphie ou d'halomorphie.
Les caractéristiques qui permettent la différenciation de ces unités présentent un grand intérêt pour l'agronome. Nous avons tenté de les préciser par des analyses ou des tests à la fois dans le domaine physique, dans le
domaine chimique et dans le domaine biologique.
- 28 -
1 - Etudes des
c~~actéristique~~y~i~~
La~xt~E~ est définie par S. HENIN (1) comme "!':~~~~ble_~J:.~~­
priétés du sol qui résultent di:.cectement de la taille de ses constituants"
..
..
..
.. --------
--------------_ __._-------_
_~-----------_
_------_ -
La distribution dimensionnelle des particules élémentaires est
déterminée par l'analyse granulométri'lue dont les résultats sont ici figurés
graphiquement sur des triangles rectangles isocèles. (Les deux constituants
principaux~ argile et sable sont portés sur les cotés de l'angle droit tandis
que la fraction limon se lit sur la bissectrice de l'angle droit graduée à
cet effet).
"Chaque groupe de particules apporte des propriétés dépendantes de
sa taille et de sa nature. La fraction argileuse confère au sol sa capacité
pour l'eau, sa plasticité et sa cohésion. Suivant que cette argile est floculée on tend à se disperser ou peut avoir des terres relativement perméables
ou très imperméables. Les limons présentent tous les inconvenients de l'argile
et n'ont aucune de ses propriétés favorables. D'ailleurs l'argile elle même
présente plus ou moins intensément ses propriét8s-'SüI:Van:r-sanatürë-iTilüeralogi-
que •. të SIëaoIIni teS;-les-ëi1ïorlt'ès-sont-:Cès·-moins-1av:orabres-puI'sV:Iënnënt---.w
ïès illites et enfin les montmorillonites 'lui présentent au maximum les propriétés de l'argile"
L'analyse aux rayons X (2) de plus de 80 échantillons de sols prélevés au cours de notre étude révèle dans tous les cas une dominance, souvent
très marquée, soit de kaolinite plus ou moins désordonnée, soit de montmorillonite.
Cette caractéristique de différenciation, liée aux conditions d'altération, intervient au plus haut niveau de la classification des sols. Elle
se traduit par de grandes différences de comportement (action du gonflement et
du retrait sur la structuration - Pcs ..'.1::ilit5 ci'0C::l·~Yl,.~ dJS G: •. ~ccs aSGlr;:~lalJles
pax la plante).
A titre d'exemple, nous citerons le cas de trois échantillons de
sols, prélevés dans des profils, situés l'un près du sommet (peu évolué d'érosion sur matériau d'altération), le second sur la pente (brun eutrophe), le
troisième en bas de pente (vertisols) de la colline de dolérite de Bandafassi.
Ces échantillons diffèrent assez peu par leur granulométrie mais
beaucoup plus par la composition minéralogique de l'argile et par les caractéristiques qui lui sont liées.
(1) Selon S. HENIN "Le profil cultural" page 22 à 30
(2) Analyses faites par le laboratoire de Géologie de l'Université de Strasbourg.
29 -
__._
Type
de
sol
-_.
..
Résultats de l'A-I Capacité d'Echan
Argile %nalyse aux rayon
ge en ME/100 g
de sol
X
Profondeur
-
Peu Evolué d'Erosion
145. 155 cm
Sur Matériau d'Altération
Profil n" 104
Brun Eut rophe
Vertisol
Profil nO 108
90. 130 cm
Kaolinite mal
cri stalli sée (10)
.-
cm
1_ _ _ _ _
41,2
L
--
121.145
16,5
51,8
Kaolinite mal
cristallisée(7)
édifices gon···
-lPan~'...1lL
"
43,8
te (8) + Kaolinite mal cristal-I
.---Lli sée ~)_~.__- ' montmorillon~_,
18,4
39,2
"La structure du sol résulte de la façon dont sont associés les constituants
----- ---------------------------------------_ ..----------élémentaiIcO (1).
---------
De ce mocie d'association dépendent la porosité et la cohé sionC-:c;.
varie en fonction assez directe de la porosité).
La forme des éléments structuraux a été appreciée par examen direct
des profils.
La cohésion d'ensemble (forc~s da liaison entre les agrégats) et la
cohésion d'agrégat ont été également évaluées sur le terrain.
La porosité correspond à la fraction de l'unité de volume du sol Qui
n'est pas occupée par de la matière solide. Nous :".ndiQuons dans ce rapport les
résultats des mesures de porosité totale effectuées sur des mottes séchées à
l'air. Pour des raisons de commodité cette porosité Gst exprimée en cm 3 pour
100 g de terre ce Qui permet, en soustrayant de cette valeur l'humidité équivalente, (exprimée en grammes d'eau pour 100 g de terre) d'obtenir "la macro·porosité calculée" considérée comme valable par VIGUERON et DESAUNETTE (1958)
ainsi Que par KALOGA (notice de la feuille de D~lafi) en tant Qu'indice de compacité et de risque d'asphyxie.
(1) S. HENIn "Le profil cultural" p. 30.
- 30 -
La stabilité de la str~cture, c'est-à-dire sa résistance à l'action
dégradante des agents extérieurs est mesurée par le test de stabilité structurale (indice Ts) et par le test de percolation (indice K) de S. HENIN.
Les résultats sont situés graphiquement par rapport à la droite de
regression normale de log 10 K en fonction de log 10 Is :
310 g 10 K + 2,510 g 10 l s - 7,5 = O.
La projection des points figuratifs sur la droite de régression permet, selon DABIN (1961), d'obtenir une classification des stabilités structurales.(S)
Les résultats de ce test nous apparaissent comme particulièrement
révélateurs de l'influence défavorable de l'alcalisation sur la structure des
sols argileux à montmorillonite.
Sur deux profils vo~s~ns, dont l'un seulement présente un taux de
sodium ~changeable élevé, nous avons obtenu les résultats suivants:
Tableau nO 19
TYPE DE SOL
Vertisol
nO
K
%
Na/T
Ts
49
1
1,23
2,7
S .moyen
40
14
11,30
0,0
S • très
mauvais
PROFONDEUR
ARGILE
de 35 à 55 cm
de 18 à 60 cm
K
33
Sols à alcalis
nO K 32
Le premier sol présente des caractéristiques relativement favorables
tandis que le second est, dans l'état où il se trouve, inutilisable pour la culture.
~au~~~ correspondrait théoriquement à la portion de l'eau stockée par le sol utilisable par la plante. Il s'agit en fait de la différence entre l'humidité à pF 3 et l'humidité à pF 4,2.
2/ Caractéristiques chimiques
L'étude des caractéristiques chimiques a été faite par les méthodes
habituellement utilisées par le laboratoire O.R.S.T.O.M. de DAKAR-BANN.
- 31 -
La richesse chimique du sol dépend en particulier:
de la quantité (Fat. Orge totale %) et de la nature (C/N-Humification %) de la matière organique contenue dans le sol.
des teneurs en Azote et phosphore (Azote et P20S
de la teneur en bases échangeables (Ca
100 g de sol)
~I;g
K Na
%0)
en 1-'lE pour
du taux de saturation du complexe en base qui est en relation
avec le pH.
3 - Caractéristiques biologiques
Les analyses faites par le laboratoire de microbiologie de l'ORSTOM,
sous la direction de C.NOtmEAUX,viennent complèter utilement les données physique et chimique qu'elles intègrent parfois.
On admet que le niveau de l'activité biologique globale du sol est
défini de façon assez precise par le déga-g~t~-gaz-~arbo~iq~:-Cedégagement qui résulte de la combustion par-~~ë~ologr~-ae-ra-matièreorganique
du sol, est fonction de différents facteurs, en particulier de la composition
minérale du sol et surtout de l'importance relative de ses réserves en substances facilement fermentescibles, du type cellulose ou hémicellulose.
Il peut être préférable, dans certains cas de mettre en évidence un
coefficien:_~~~~~~~~~~E~~~qui n'est autre que le pourcentage de
carbone minéralisable sous forme de C02 au cours d'une incubation d'une semaine
à 30°C.
Ces deux critères peuvent être combinés pour permettre une classification des sols en fonction de leur activité biologique.
L'activité microbiologique globale est encore exprimée par le pouvoir enzymatique et par l'indice d'utilisation du glucose.
"L'azote minéralisable et le coœfficient de minéralisation de l'azote, bien que
---- plan
------..
- le plan pratique.
critiquables
sur le
théorique offrent
un réel intéret sur
------~
Le coefficient de minéralisation de l'azote est le pourcentage d'azote total se
minéralisant après une incubation de quatre semaines dans des contions bien
définies de température, d'humidité et d'aération".
Selon Y. Dorq·ŒRGUES "pour la caractérisation des types pédologiques, le coefficient de minéralisation de l'azote semble en général préférable
au chiffre brut du taux d'azote minéralisable ••• La valeur de ce coefficient
est indiscutable, non seulement sur le plan de la classification pédologique,
mais aussi sur le plan agronomique. Cette donnée est en effet la seule qui
- 32 -
puisse expliquer correctement la fertilité relative do certains sols ferrugineux tropicaux que l'analyse chimique tend à classer parmi les sols improductifs" •
~Le pouv~~~~~~~ (MI4) est exprimé en mg d'azote ammonifié à partir de
l'urée en 24 heures, à 30°. L'ammonification est une fonction biologique impor-
tante dans les sols, en tant que premier maillon de la minéralisation de l'azote organique. L'urée s'y trouve à l'état naturel, en faible quantité, résultant de la destruction des bases azotées contenues dans les acides nucléiques".
"Le test à l'Aspergillus niger (FG) permet d'apprécier la richesse minérale
~~~, le milieu de culture étant constitué par le sor-~un-;~ï-apport de
carbone et d'azote (MOUREhUX 1965). La croissance du mycélium, reflet du niveau minéral du sol, est exprimée en mg pour 20 grammes de sol après 6 jours
d'incuba ti on à 30°".
"On a tenté, par trois ser~es de mesures complémentaires, en présence de phosphore (FGP) , de potasse (FGK) ou d'oligoéléments (FG, oligo.) d'évaluer la
réponse de la croissance à ces éléments".
L'ensemble des résultats obtenus sera interprèté dans l'étude monographique des familles de sols.
II - LA CLASSIFICATION DES SOLS
La classification utilisée est celle qui a été proposée par
G. AUBERT et p~. DUCHAUFOUR au sixième congrès international des sciences du
sol (Paris 1956).
Plusieurs fois modifiée depuis cette date par G. AUBERT, elle a été
présentée sous sa forme actuelle, au symposium international de classification
des sols à Gand en 1965~
Cette classification est fondée sur les conditions et processus
d'évolution des sols qui se traduisent par une morphologie particulière. Elle
est donc morpho-génétique.
"La différenciation des classes et sous-classes tient compte des
conditions d'évolution du sol et rep~-sur ïes carac~r;s-suivants: degré
d'évolution~ développement du profil; modes d'altération des minéraux; libération des sesquioxydes; types et répartition de la matière organique; phénomènes
fondamentaux tels que hydromorphie, halomorphie.
- 33 -
Les conditions du pédoclimat sont exprimées au niveau de la sousclasse.
Les
gro~pes
sont définis par les processus d'évolution
~~~ sou~:~~~
par l'intensité du processus ou l'apparition
d'un ou plusieurs processus sécondaires.
Les faciès concernent (parfois) des stades d'évolution ou des
tYp;;-I~t~rmédiaires.
Les
faœ!~
font intervenir le matériau originel ou la roche-mère.
~~~_~~~~~
sont définies par des caractères morphologiques de
détail ayant le plus souvent une importance dans l'utilisation
des sols".
Les sols de la reglon de Kédougou, Kéniéba-Kossanto, se répartissent dans les unités de classification suivantes:
l - CLASSE DES SOLS ~lINERAUX BRUTS (1)
-. Sous-classe des Sols Minéraux Bruts d'origine non climatique
-. Groupe des Sols Bruts d'Erosion ou Squelettiques
-. Sous-groupe des Lithosols
1. Famille sur cuirasses ferrugineuses
2. Famille sur grès
3. Famille sur granite
4. Famille sur roches basiques diverses
5. Famille sur schistes
6. Famille sur Q.uartzi tes.
(1) Les N0s indiqués dans ce tableau, en chiffre romain pour la classe, en
chiffre arabe pour la famille,correspondent à ceux qui figurent sur la
légende de la carte pédologique.
- 34 II - CLASSE DES SOLS PEU EVOLUES
• Sous-Classe des Sols Peu Evolués d'origine non climatique
A. Groupe des Sols Peu Evolués d'Erosion
-.Sous-groupe des Sols Régosoliques
A.1.
Faciès Modal
2. Famille sur matériau gravillonnaire
3. Famille sur débris de roches diverses
4. Famille sur matériau sablo-graveleux de recouvrement
5. Famille sur matériau argileux d'altération
A. 2.
l'aci~s
brun outrophe
7. Famille sur débris de roches basiques diverses.
B. Groupe des Sols Peu Evolués d'Apport
B.1.Sous-groupe r:odal bien drainé
Faciès ferrugineux tropical
8. Famille sur matériau sableux ~ sablo-argileux dérivé des grès.
9. Famille sur matériau sableux à sablo-argileux provenant des
granites.
10. Famille sur colluvions et remblais sabla-argileux plus ou
moins limoneux.
B.2.Sous-groupe hydromorphe à pseudogley
B.2.1.Faciès à hydromorphie d'ensemble
11. Famille sur matériau gravillonnaire plus ou moins limoneux à
argileux.
12. Famille sur matériau argilo-sableux gravillonnaires des axes
de drainage.
13. Famille sur arène granitique graveleuse.
14. Famille sur matériau sableux à sablo-argileux colluvio-alluvial.
B.2.2.Faciès à hydromorphic de profondeur
15. Famille sur bourrelets alluviaux-limono à sablo-argileux
B.3.Sous-groupe vertique
Intergrade vers les vertisols
17. Famille sur matériau argileux gonflant.
- 35 IV - CLASSE DES VERTISOLS ET PARAVERTISOLS
B. Sous-classe des Vertisols lithomorphes
-. Groupe des Vertisols Lithomorphes non grumosoliques
-. Sous-groupe Modal
Faciès à structure moyenne en surface
1. Famille sur matériau argileux gonflant
2. Famille sur matériau argileux gonflant plus ou moins gravillonnaire.
-. Groupe des Vertisols Lithomorphes grumosoliques en surface
3. Famille sur matériau argileux gonflant
V-
CLASSE DES SOLS A MaLL
-. Sous-classe des Sols à Mull des pays tropicaux
-. Groupe des Sols Bruns eutrophes tropicaux
-. Sous-groupe
~[odal
1. Famille sur altération argileuse de roches basiques
Série de Bandafassi
Série du Pays Bassari
B. Sous-Groupe vertique
2. Famille sur matériau argileux plus ou moins gonflant
-. Sous-groupe hydromorphe
4. Famille sur alluvions argileuses plus ou moins riches en
minéraux 2/1.
VIII. CLASSE DES SOLS A SESQUIOXYDES FORTEMENT INDIVIDUALISES
-. Sous-classe des Sols ferrugineux Tropicaux
• Groupe des Sols Ferrugineux Tropicaux "Lessivés"
-. 50u&-groupo à cQnor5tions .t taohes da
pBeu~ogley
1. Famille sur matériau sablo-argileux à argilo-sableux
colluvio-alluvial.
2. Famille sur matériau argilo-sableux à argileux plus ou moins
limoneux de colmatage des plateaux
3. Famille sur matériau sablo-argileux à argilo-sableux dérivé
des granites.
4. Famille sur matériau sableux dérivé des grès.
- 36 -
IX - CLASSE DES SOLS HALQMORPHES
-. Soas-classe des Sols Halomorphes à structure dégradée
-. Groupe des Sols à Alcalis non Lessivés
-. Sous-groupe des sols non ou peu salés (faible teneur en sel
solubles).
1. Famille sur matériau argilo-sableux plus ou moins riche en
minéraux 2/1.
X -
CLASSE DES SOLS HYDRONORPHES
-. Sous-classe des sols hydromorphe minéraux.
-. Groupe des sols à pseudogley de surface ou d'ensemble
-. Sous-groupe à taches et concrétions
A. li'aoiès l'iodaI
1. Famille sur alluvions argileuses diverses
2. Famille sur matériau argilo-sagleux colluvio-alluvial.
B. Faciès structuré
3. Famille sur alluvions argileuses
4. Famille sur matériau colluvial argilo-sableux.
- 37 -
III - ErUDE MONOGRAPHI QUE DES F MITLLES DE SOL
SECTION l
~
CLASSE DES SOLS
~nNERAUX
BRUTS
La première classe est celle des sols minéraux bruts dont le profil
est de type (A)c. Ces sols sont caractérisés par une absence presque totale
d'évolution pédologique. L'horizon de surface ne se distingue du matériau originel que par un début de désagrégation.
Au Sénégal-Oriental, cette absence d'évolution doit être attribuée
à l'importance des phénomènes d'érosion responsables de l'ablation des produits
d'altération au fur et à mesure de leur formation. Il s'agit de "~.!._!!!.!E~~~
bruts d'érosion'!.
----------------
Une telle absence d'évolution pédologique ne s'observe dans la région
que sur des matériaQ~ présentant u~e résistance élevée à l'action des agents
atmosphériques et à la pénétration des racines. (Il s'agit donc de "Lithosols").
Ces matéTiaux peuvent avoir une orlg2ne pédologique ancienne o Ce sont,
par exemple, certaines cuirasses affleurantes qui correspondent à la partie
supérieure de profils tronqués, actuellement soumis à l'action de l'érosion qui
tend, plus ou moins rapidemDnt à les démanteler.
Ces matériaux peuvent aussi correspondre à des formations géologiques
décapées par l'érosion.
Ces sols ont été divisés en familles en fonction de la nature pétrographique du matériau.
1 - F.AlnLLE SUR CUIRASSE FERRUGINEUSE -
Ces sols ont une très grande extension dans la région étudiée. Ils
sont largement dominants sur la feuille de Kédougou.
Les cuirasses ferrugineuses sont par contre moins développées, moins
épaisses et moins résistantes dans la zone granitique de Saraya où elles sont
presque partout démantelées et ne se maintiennent sous forme de grandes étendues qu'on bcrduro du nassif.
Dans la région de Kossanto, une érosion très active a provoqué le
démantèlement des surfaces cuirassées qui ne sont plus représentées actuelle-
- 38 -
ment que par d'innombrables surfaces tabulaires dont les dimensions dépassent
rarement quelques kilomètres.
x
:x:
Les cuirasses qui peuvent être considérées comMe des témoins de la
surface éocène et du relief intermédiaires ne couvrent que des surfaces très
réduites, correspondant aux sommets tabulaires de quelques collines d'altitude
supérieure à 380 mètre (région ~e ]~ndafassi, de N'Debou, de Lakanta). Ces
cuirasses présentent parfois les caractéristiques d'une évolution ferrallitique (altération en "pain d'épice). Elles sont généralement fortement démantélées.
La surface cuirassée correspondant au haut-glacis paraît également
assez réduite fortement attaquée par l'érosion.
La grande majorité des surfaces cuirassées semble être constituée par
les matériaux résiduels du moyen glacis. Il s'agit de formations comparables à
celles qui ont été décrites par B. KALOGA dans la notice explicative de la feuille de Dalafi". Les cuirasses forment le plus souvent de vastes zones planes où
la surface du sol est jonchée de gravillons et de nombreux blocs et pierres de
cuirasse épars, produit de leur démantèlement superficiel. Ces vastes zones
planes sont trouées çà et là par des plages bowalisées, où le banc de cuirasse
massive affleure nu ou encore jonché de pierres de cuirasse, ou recouvert par
une mince couche limoneuse, véritable champ de termitières champignons, sans
aucune végétation arbustive, avec parfois au centre de mares formées par effondrement de la cuirasse. Les rivières actuellement fonctionnelles y coulent souvent sur des tables cuirassées et dénudées.
Au point de vue morphologique, cette cuirasse est très souvent ferrugineuse, massive, à induration forte, constituée essentiellement par un squelette rouge sombre ou brun rouge, parfois à taches noires et cimentant parfois de
nombreux gravillons ferrugineuxg c'est la cuirasse du type ancien.
Elle peut être du type subactuel; c'est alors une cuirasse à carapace
ferrugineuse à squelette rouille à rouge anastomosé à inolusion de terre fine
9.rgileuse jaune clair cheminée par les termites".
Les cuirasses observées dans -ILa ré gion granitique de Saraya corresponient généralement à ce dernier type. Constituées par un matériau plus ou moins
~llochtone qui proviont du démantèlement de la cuirasse ancienne, elles n'ont
été que faiblement récimentées. Elles restent très vaouolaires, peu épaisses
3t peu résistantes.
"Les serles à recouvrement squelettique sont très repandues. Elles
1e se différencient des sols regosoliques sur matériau gravillonnaire et des
~ols peu évolués hydromorphes sur matériau gravillonnaire plus ou moins limoneux
~ argileux que par une épaisseur plus faible.
- 39 -
Les cuirasses n'ont pas d'utilisation agronomique, si ce n'est par les
sols qui leur sont associés. Les séries à recouvrements squelettiques ne peuvent servir à la culture que dans de mauvaises conditions avec une menace d'érosion et d'extension des cuirasses dénudées qui oblige à les maintenir de préférence sous végétation naturelle protégée.
Les cuirasses dénudées ou à recouvrements squelettiques sont un facteur important de l'accroissement de l'érosion hydrique pour les sols environnants".
2 - FAYILLE SUR GRES
Il s'agit d'une part des sols squolettiques sur grès blanc quartzeux
ie la base du gothlandien, observés dans la partie ouest de la feuille de Kédougou, d'autre part des sols squelettiques sur grès et quartzites de l'Infracambrien observés on bordure iu massif de ~~ali à la limite sud de la région 'tuliée.
Ces sols ne peuvent avoir aucune utilisation agronomiques, ils peuvent
3tre associés à des sols peu évolués, faciès ferrugineux tropical.
3 - FA"MILLE SUR GRANITE
Il s'agit principalement de la partie nord et sud est de la reg10n
granitique de Saraya. Le granite affleure localement, généralement sous forme de
bloc aux formes arrondies, formant parfois de petits dômes entièrement dégagés
par l'érosion. Les lithosols sont souvent associés à des sols peu évolués,
faciès ferrugineux tropical, sur matériau sableux, graveleux provenant des gra~ites, dont la valeur agronomique est faible.
4- - FArELLE SUR ROCHES BASIQUES DIVERSES
Il s'agit des sols observés sur les pentes, généralement couvertes
l'éboulis, des collines de roches volcaniques cartographiées" à tendance basilue (basalte, gabbro), ultrabasique (pérido-pyroxénite) ou neutre (andésite)".
~ous avons classé également dans cette famille les lithosols sur schictes à
~mphibole des versants de collines du pays Bassaris.
Dans l'un et l'autre cas ces sols sont associés soit à des sols peu
âvolués d'érosion régosoliques à faciès brun eutrophe soit à des sols bruns
3utrophes. C~ost à ces deux derniers types de sols que les pentes des collines
le roches basiques doivent leur valeur agronomiquo.
- 40 "
5-
F AH ILLE SUR SCHISTES
Cette famille est peu représentée. Elle correspond aux affleurements
de schistes sur les zones de pente très forte (colline de N'Debou, bordure du
massif de ~r,ali).
6 - F Mft l LLE SUR QUARTZITES
Elle est égale~ent assez peu représentée. Il s'agit d'affleurements
de quartzite, observés dans la partie centrale de la feuille de Kédougou en
bordure de la Gambie.
- 41 -
SECTION II: CLASSE DES SOIS PEU EVOLUES
Les sols de cette classe sont caractérisés par un profil AC.
Leur horizon humifère est en général peu épais, de 10 à 30 cm environ, ou peu
organique s'il est épais. Leur matière organique peut être de type très variable. Les minéraux y sont peu évolués ou n'ont guère dépassé le stade d'évolution qu'ils avaient atteint dans le matériau originel.
Les sols jeunes ou rajeunis par l'érosion, observés au Sénégal-Oriental sont d'origine non climatique.
A. Le groupe des sols peu évolués d'érosion correspond à des sols
humifères, toujours peu épais. Formés sur des roches pénétrables aux racines,
les sols de ce groupe, observés au Sénégal-Oriental, sont Régosoliques.
A1' Faciès modal
2 - Famille sur matériaux gravillonnaires (1)
Nous rappellerons ici la définition du mot gravillon donnée par
B. KALOQA dans la notice explicative de la feuille de Dalafi:"débris de cuirasse ou de carapace ferrugineuse, souvent émoussé ou arrondi, de la taille des
graviers et d'origine allochtone certaine". Le terme concrétion est appliqué
aux éléments ferrugineux et (ou) manganésifères individualisés en place tandis·que l'appellation gravier est réservée aux éléments non ferrugineux.
Dans une région où le phénomène actuel prédominant semble être le
démantèlement de la surface cuirassée du moyen glacis, nous ne sommes pas surpris de voir les sols sur matériau gravillonnaire prendre une extension considérable. Il s'agit sans doute de la famille la plus largement représentée sur
l'ensemble de la zone étudiée.
x
x
x
Sur la feuille de Kédougou, les surfaces gravillonnaires s'intercalent entre les zones cuirassées dont il n'est pas toujours possible de les séparer sur la carte à l'échelle utilisée.
Dans la zone des granites de Saraya, les sols sur matériau gravillonnaire se sont presque partout substitués aux anciennes surfaces cuirassées.
Ils sont souvent associés à des sols ferrugineux tropicaux sur matériau dérivé
des granites.
(1) Les numeros de famille correspondent à ceux qui figurent sur la légende
de la carte pédologique.
- 42 -
Dans la région de Kossanto enfin, l'érosion a généralement décapé
les produits de démantèlement de la cuirasse, réduisant ainsi l'extension des
surfaces gravillonnaires.
x
x
x
Morphologie
De même que B. KALOGA, nous avons constaté que "ces matériaux gravillonnaires sont en fait hétérogènes. On peut distinguer quant à leurs recouvrements superficiels, leurs proportions de terre fine et leurs épaisseurs:
a) des sols essentiellement gravillonnaires
b) des sols gravillonnaires à recouvrement sableux
c) des sols gravillonnaires plus ou moins argilo-sableux et à
recouvrement sableux, ce type faisant la transition avec les
sols ferrugineux sur matériau argilo-sableux colluvio-alluvial.
Quant à leur différenciation par les matériaux sous-jacents, on
peut distinguerg
a) les sols gravillonnaires profonds reposant souvent sur la
roche altérée ou sur une altération argileuse de cette roche
b) les sols gravillonnaires reposant sur la cuirasse
c) les sols gravillonnaires reposant sur des carapaces diverses:
carapaces anciennes type granites ferruginisés, carapaces
subactuelles
type plus ou moins gravillonnaires".
x
x
x
La région de Kédougou et de Kossanto-Kéniéba est, de tout le Sénégal-Oriental, celle où les glacis cuirassés semblent être le plus profondément
entaillés par l'érosion qui met à jour les niveaux sous-jacents. De ce fait,
les sols gravillonnaires reposant sur des niveaux d'altération argileuse de
roches diverses atteignent dans cette zone leur plus grande extension.
Ces sols sont situés sur les pentes fortes à très fortes (35 à 40°)
qui relient les plateaux cuirassés aux fonds des vallées ou des dépression.
Constamment rajeunis par une érosion intense, ils ont une profondeur qui dépasse
rarement 1 mètre. Ils reçoivent de la cuirasse de nombreux blocs et gravillons
qui peuvent, à certains niveaux constituer plus de 70 %du poids du sol.
Le passage à l'horizon d'altération plus ou moins remanié par l'érosion est généralement progressif.
- 43 La végétation est caractérisée par la grande diversité des espèces
et par la belle venue des arbres qui atteignent une densité forte à très forte.
On remarque notamment la présence de Parkia biglobosa, Stereospermum kunthianum,
Daniela oliveri, Sarcocephalus esculentus, Tamarindus indica, Diospyros mespiliformis, Boscia salicifolia •••
Un type de référence sur niveau d'altération argileuse de roche basique est représenté par le profil B 101, situé en haut de pente sur la colline de
Bandafassi, directement sous l'aplomb d'une cuirasse épaisse de la surface intermédiaire (selon P. MICHEL). La surface est parsemée de blocs de cuirasses et de
boules plus petites de dolérite superficiellement altérée. Elle est couverte par
des débris végétaux qui proviennent d'une végétation arborée importante.
de
0
à
20 om
Sous la couverture végétale, on observe le passage direct à
un horizon très humifère de couleur gris-rouge foncé, d'épaisseur irrégulière pouvant dépasser 20 cm, gravillonnaire, à
terre fine argilo-limoneuse (gravillons de taille variable ensemble très hétérogène), cohésion très irrégulière, parfois
assez forte, structure de la terre fine polyédrique à nuciforme petite bien développée, porosité très forte irrégulièrement
repartie, horizon très bien exploré par les racines, nombreuses galleries d'animaux.
de 20
à
65 cm
Passage progressif à un horizon rouge gris à rouge jaune, de
plus en plus gravillonnaire, nombreux cailloux de cuirasse,
terre fine sabla-argileuse à structure polyédrique fine, cohésion très irrégulière, porosité moyenne nombreuses racines
très contournées.
de 65
à 90 om
Passage pro gressif à un niveau très irrégulièrement induré,
de couleur rouge jaune, à terre fine argileuse. Ensemble très
cohérent se débitant en petits éléments anguleux.
Quelques débris de roche altérée mélangés aux gravillons, niveau très frais exploité par de nombreuses galleries d'animaux.
Les sols de ce type sont limités à une bande étroite (correspondant à
la bordure des plateaux cuirassés) dont la largeur n'excède généralement pas une
centaine de mètres. A l'échelle du 1/200.000è, il n'a donc pas été possible de
les séparer des autres sols lithiques ou peu évolués d'érosion qui occupent la
partie plus basse des pentes.
!ien que limités géographiquement, ces sols présentent une grande importance du fait de leurs caraotéristiques favorables, liées surtout à la grande
richesse en matière organique (taux de matière organique dans la terre fine de
l'horizon de surface compris entre 4 et 10 %) qui leur confère, lorsqu'ils ne
sont pas dégradés, une capacité d'échange élevée (atteignant 30 méq pour 100 g
de terre fine).
L'analyse aux rayons X montre que la fraction fine est essentiellement constituée d'une très belle kaolinite.
Le complexe absorbant est saturé en surface, moyennement saturé en
profondeur.
- 44-
Ces sols sont sans doute à l'heure actuelle parmi les plus cultivés
de la région étudiée. (Ils sont généralement utilisés pour la culture du mil).
Leur mise en culture est cependant rendue délicate du fait de leur très forte
pente ~ui entraîne un grand ris~ue d'érosion. Aussi ne sont-ils généralement
utilisés ~ue pendant la période de 3 ou 4 ans ~ui suit leur défrichement. Ils
perdent alors rapidement leurs ~ualités ce qui conduit à l'abandon du champ et
au défrichement de nouvelles pentes.
x
x
x
Les autres types de sols gravillonnaires très largement dominants
sont situés sur pente moyenne à faible. Un type do référence sur carapace subactuelle est représenté par le profil B 6, observé à 1,5 km d'Oussounkala sur la
piste de Soukouta.
biglobosa.
Végétation arborée de Bombax costatum, Butyrospermum parkii, Parkia
Surface gravillonnaire parsemée de nombreuses pierres de cuirasse.
de
0
à
29 cm
Couleur gris beige, horizon humifère - gravillonnaire, à terre
fine sablo-argileuse, ensemble très hétérogène, structure de
la terre fine polyédrique petite bien développée, porosité
très forte, nombreuses et fine racines.
de 29
à
80 cm
Couleur beige rouge, très gravillonnaire, terre fine sableargileuse, carapace ferrugineuse cimentant irrégulièrement
les gravillons, nombreux cailloux de cuirasse. L'ensemble,
très vacuolaire, présente une cohésion variable et peut facilement être attaqué au piochon. Aspect stratifié, plus ou
moins festonné. Présence de racines fortement contournées.
de 80
à 100 cm
Niveau de carapace, très gravillonnaire, à terre fine argilosableuse à structure polyédri~ue. Quelques passées de cailloux de ~uartz cimentés par la carapace.
Les sols gravillonnaires sur carapace granitique se distinguent par
leur richesse en quartz anguleux, de tailles très diverses, généralement enrobés, par un ciment ferrugineux et par l'aspect très vacuolaire de la carapace
formée à partir de l'arène granitique.
D'autres sols gravillcnnaires, très largement représentés sur la
surface du moyen glacis, reposent sur une cuirasse dure i impénétrable aux racines,
dont la profondeur, généralement voisine de 50 cm peut etre très variable d'un
point à l'autre (de 0 à 80 cm).
x
x
x
- 45-
Etude analytique
La variabilité des résultats analytiques traduit bien le caractère
hétérogène des matériaux gravillonnaires.
Il apparaît cependant un certain nombre de caractères communs aux
sols de cette famille.
Texture
La terre fine constitue le principal support de la matière organique, des ions échangeables ct de l'eau.
Les gravillons interviennent surtout en tant que squelettes et
contribuent à maintenir une porosité élevée.
La proportion de terre fine est extrêmement variable. Elle peut
être très différente, dans un même profil, d'une horizon à l'autre, sans qu'il
soit possible d'établir aucune règle générale concernant sa répartition. Elle
est souvent un peu plus élevée en surface (30 à 50 %), plus réduite dans le
deuxième horizon (25 à 40 %) et légèrement croissante dans le troisième (40 à
50 %). Elle varie aussi dans de larges proportions d'un profil à l'aute. Dans
certains sols gravillonnaires plus ou moins argilo-sableux ou à recouvrement
sableux, elle peut atteindre 60 à 80 %soit en surface soit à diverses profondeurs.
La texture de la terre fine est sablo-argileuse sablo-limoneuse ou
argilo-limoneuse en surface, puis argilo-sableuse, argilo-limoneuse ou argileuse en profondeur.
structure et porosité
sols des
néité.
Il n'a pas été possible d'effectuer sur ces
fait de leur trop grande hétérogé-
testS-ae-staoili~trüëturale,du
La porosité mesurée sur mottes séchées à l'air ost touJours élevée
(comprise entre 20 et 40 cm3 pour 100 g). Elle peut être plus rédu1te dans les
niveaux peu gravillonnairos. Elle semble constituée essentiellement par une
forte macroporosité duc au squelette gravillonnaire. Cette caractéristique intervient favorablement en permettant un bon ressuyage après les pluies et une aération satisfaisante du sol.
1ë_~~E~E1~~~r-~y semble intervenir souvent comme un facteur
limitant sur ces sols très perméables.
Etroitement liée à la proportion de terre fine et au taux de matière
organique elle vario dans de très larges' proportions (de 4 à 10 g pour 100 g).
- 46 -
Ln quantité d'eau disponible pour la plante dépend aussi, dans un
très large mesure de la profondeur du sol, dG la nature du matériau sous-jacent, des effets du ruissellement. Elle est extrêmement variable suivant les
cas.
Le complexe absorbant dépend des mêmes facteurs mais semble être
plus particuïièrem~nt ~~~ï;~ avec le taux de matière organique.
La capacité d'échange Elle est toujours maximum, dans l'horizon àe
surface: voiSine de-3-rnëq-pOür-1nO g dans un sol à terre fine peu argileuse,
pauvre en matière organique, elle atteint 32 méq pour 100 g dans le profil 101
à terre fine argilo-limoneuse très humifère, mais se situe dans près dG 50 1.
des cas autour de 10 méq peur 100 g de terre fine.
Elle est considérablement plus faible dans le deuxième et le troisième horizdn:
comprise entre 3 et 7 méq pour 100 g de terre fine dans 90 %des cas. Elle
n'atteint des valeurs plus élevées que dans des sols à forte teneur en argile
(profil B 104 T = 11,4 méq pour 100 g - taux d'argile dans la terre fine =54)
Le taux de saturation en surface est généralement élevé! égal à
100 dans 70 %des cas, il est presque toujours supérieur à 90.
En profondeur il n'est égal à 100 que sur certains sols reposant sur un niveau
d'altération argileuse, plus généralement compris entre 70 et 100, il peut, dans
certains cas s'abaisser à 50.
Le pH est, dans l'horizon de surface, compris entre 6 et 7 dans90 %
des cas. Exceptionnellement supérieur à 7 dans certains sols formés sur nivoau
d'altération argileuse de roche basique, il ne descend pas au-dessous de 5,5.
En profondeur, il ost s~uvent plus fnibl~ do 2 ~u 3 dixièmes d'unités et n'atteint un niveau franchement acide que très exceptionnellement (profil 343. Horizon de 22 à 40 cm
pH: 5).
Les teneurs en matière organique sont généralement élevées en surface, très élevées dans le cas de sol reposant sur niveau d'altération argileuse
(taux de matière organique dans la terre fine supérieur à 2 %dans 70
des
profils, supérieur à 3 %dans 60 %des profil~, supérieur à 10 %dans le profil nO 101).
%
Cette matière organique est généralement bien décomposée. Le rapport a/N, voisin de 13 s'élève cependant à des valeurs beaucoup plus fortes
dans les sols tr~s riches en débris organique des bordure de cuirasse. Il
s'abaisse très rapidement au voisinage de 10 sur les sols défrichés.
La répartition de la matière organique en profondeur est irrégulière.
On relève souvent des teneurs en matière organique voisine de 1 %dans le deuxième horizon avec des rapports clN toujours voisins de 10.
- 47 -
Les teneurs en azote, étroitement dépendantes du taux de matière
organique sont généralement élevées (voisines de 1 %0 en surface).
Les teneurs en phosphore total sont également satisfaisante, parfois même exceptionnellement élevées sur certains sols gravillonnaires très
humifères reposant sur des niveaux d'altération argileuse: généralement comprise entre 0,5 et 1,2 %0 dans l'hvrizon de surface.(Elles s'abaissent à des
valeurs comprises entre 0,2 et 0,8 %0 en profondeur).
x
x
x
Les tests biologiques complètent les indications données par les
analyses chimiques.
Le dégagément de gaz carbonique relativement élevé (voisin de 100
pour l'horizon de surface) revèle une activité biologique globale importante.
Le coefficient de minéralisation du carbone, voisin de 1,5 est
moyen de même que le coefficient de minéralisation de l'azote.
Le pouvoir ammonifiant (Mf4) paraît être également assez élevé
(compris entre 30 et 45 pour l'horizon de surface).
La richesse minérale globale est moyenne à faible (FG compris entre
60 et 120).
La réponse de la croissance de l'Aspergillus niger à l'apport de
phcsphore est souvent très forte (FGP voisin de 1000), moins marquée pour la
potassium (FGK de l'ordre de 100) faible et irrégulière pour les oligo éléments.
x
x
x
En conclusion il apparaît que la terre fine de l'hcrizon de surface
de ces sols présente des caractéristiques de fertilité appréciables.
Leur mise en culture pose cependant beaucoup de problèmes du fait
de leur hétérogénéité et de leur profondeur souvent limitée.
Il apparaît également que les qualités de ces sols, essentiellement liées à leur teneur en matière organique, disparaissent rapidement lorsque
la dégradation due à la culture se traduit par la diminution des réserves organiques du sol.
- 48 -
3 - Famille sur débris de roches diverses
Extension
Les sols de cette famille, développés sur des matériaux généralement
grossiers dérivés de roches très diverses ont une extension plus limitée.
Sur la feuille de Kédougou, on en trouve une plage importante, en bordure de la Gambie, dans une zone où l'érosion entaille des formations cartographiées: "grès feldspathiques argileux, tufs, jaspes rouges, cinérites, schistes
à amphiboles et quartzites" qui présentent une très grande hétérogénéité. Sur la
même feuille, une plage de surface plus réduite correspond à des formations de
tillite, jaspes et grès décapés par l'érosion.
Au nord de la feuille de Kossanto-Kéniéba, les sols peu évolués
d'érosion sur débris de roches diverses correspondent à des formations "birrimiennes (d'origine sédimentaire) indifférenciées contenant des filons de quartz
et de pegmatite, à des roches d'origine parametamorphique contenant des témoins
de paléovolcanisme et à des andésites métamorphisées". Ils sont généralement
associés à des vertisols.
Morphologie
Ces sols, plus ou moins squelettiques, sont peu profonds et très
caillouteux.
L'hétérogénéité du matériau originel se traduit par la grande diversité des caractéristiques des sols de cette famille.
Le profil B 76 a été observé sur une pente couverte de cailloux à 2
km à l'est de N'DEBOU. Végétation de savane arbustive très réduite.
Le profil comporte de haut en bas:
de
0 à
de
25 à
25 cm: Horizon de couleur gris foncé humifère; essentiellement constitué de cailloux de roches; terre fine argilo-sableux; structure
nuciforme, ensemble très poreux cohésion faible.
~
cm: Cailloux de roche plus ou moins remaniée avec de rares poches
de terre grise humifère bien exploitées par les racines.
L'analyse de la terre fine prélevée entre les cailloux superficiels
revèle:
un taux d'argile relativement élevé (37,2
%)
une teneur en matière organique et en azote très forte (respectivement 5,3 % et 2,2 %0 - rapport c/N étant voisin de 14)
- 49 -
une teneur en base échangeable (où domine très largement le calcium)
importante (S = 23).
un pH élevé (7,4) correspondant à un complexe absorbant bien saturé.
Malgré ses caractéristiques de grande fertilité chimique, ce sol ne
peut être mis en culture du fait de la proportion très élevée de cailloux dans
l'horizon superficiel (près de 80 %) et de la faible profondeur qui limite encore la réserve d'eau utile.
x
x
x
Le profil K 136 est situé à 6 km au sud ouest de Moussala dans la partie nord de la feuille de Kossanto, beaucoup moins caillouteux en surface il est
situé en haut d'une pente faible.
Végétation de savane arbustive claireg Combretum geitonophyllum, Lannea microcarpa, Ptérocarpus erinaceus, Sterculia setigera.
de
0 à
30 cmg
de 30 à 100 cmg
Horizon gris -humifère, finement sablo-argileux à struoture polyédrique moyenne émoussée devenant plus large en profondeur,
porosité forte, cohésion faible à moyenne.
Accumulation de débris de roches, anguleux, constitués principalement de quartz et de quelques morceaux d'une roche noire,
grenue, irrégulièrement altérée. Les vides (soit près de 30 %
du volume total) sont occupés par une terre argilo-sableuse,
grisâtre, légèrement bariolée.
Bien que peu caillouteux en surface, ce sol assez humifère, mais chimiquement plus pauvre que le profil B 76 est également limité dans ses aptitudes
par sa faible profondeur et sa capacité insuffisante pour l'eau.
L'intérêt agronomique des zones correspondant à ce dernier type provient du fait qu'il est fréquemment associé à de petites surfaces de vertisols,
non délimitables à l'échelle du 1/200.000è.
- :0 -
4 - Famille sur matériau sablo-graveleux de recouvrement
Extension
Les sols de cette famille ne sont représentés que dans la partie
nord de la feuille de Kéniéba-Kossanto où ils couvrent une assez grande surface,
associés à des sols peu évolués d'apport hydromorphes qui occupent les dépressions.
Morphologie
Ces sols diffèrent peu de ceux de la famille précédente.
Ils correspondent aux zones dans lesquelles l'érosion s'exerce sur un
matériau
complexe constitué par un mélange de débris de roche graveleux, de
marceaux de cuirasse et de sable plus ou moins argileux recouvrant le niveau
d'altération argileuse de la roche sous-jacente.
La localisation de ces dépôts semble correspondre à l'amplacement
d'anciennes surfaces cuirassées dont subsistent seulement quelques témoins.
Le profil K 16 est situé à 12,2 km sur une pente faible, non loin de
petites buttes cuirassées.
de
0 à
35 cmg Horizon gris brun (2,5
y 4/2); humifère; sablo-argileux; structure massive à débits polyédriques émoussés; forte macroporosité;
horizon très exploité par les racines.
de
35
de
60 à 110 cmg Passage net à un horizon brun foncé (795 YR 1/8). avec des pas-
à
60 cmg Horizon plus jaune (2,5Y 5/4) constitué pour près de :0 1c' par
des graviers de roche plus ou moins émoussés et altérés, des
gravillons arrondis de 4 à 5 mm de diamètre et des concrétions
ferrugineuses et manganifères. La terre fine, sablo-limoneuse
emplit une partie des vides laissés par ce matériau. L'ensemble reste très poreux et assez bien exploité par les racines.
ssés d'altération argileuse de rcche dont le pendage est voisin de
à texture sablo-argileuse, à
structure massive à poudreuse, très irrégulièrement exploité
par les racines.
45°). Ensemble très hétérogène
(5 y 5/2) marbré de jaune olive (2,5 y 6/6)
contenant des passées argileuses compactes à structure prismatique et de nombreuses inclusions de roche altérée.
à 110 cm et plus:Horizon gris olive
ETUDE ANALYTIQ,UE
- teneur en matière organique et azote moyenne (respectivement
1,63 %et 0,69 %0 dans l'horizon de surface).
- 51 -
- Teneurs en phosphore total faibles (0,27
%0
dans l'horizon 0,35 cm)
- Teneurs en bases échangeables moyennes de 0 à 110 cm (comprise
entre 9 et 12 méq pour 100 g), élevées en profondeur (26,6 méq pour
100 g) ,avec faible dominance du calcium de 0 à 110 cm, faible dominance du magnésium en dessous de 110 cm.
- Teneurs en potassium faibles en surface (0,15 méq) et en profondeur
(0,10 méq).
Complexe absorbant saturé sauf dans l'horizon graveleux
(74).
pH faiblement acide sur l'ensemble du profil, plus nettement acide
dans l'horizon graveleux (5,4).
x
x
:x:
En conclusion, il apparaît que le niveau graveleux caractéristique
de ces sols, d'épaisseur et de prOfondeur très variable, créé une discontinuité
entre l'horizon superficiel humifère et l'horizon profond d'altération de la
roche qui limite leur valeur agronomique.
L'extrême hétérogénéité de ces sols constitue le principal obstacle
à leur mise en valeur.
- 52 -
5 - Famille sur matériau argileux d'altération
Extension
Ces sols couvrent une assez grande surface au nord est et au centre
de la feuille de Kédougou. Ils sont toujours associés à des sols peu évolués
d'érosion sur matériau gravillonnaire.
Morphologie
Ces sols correspondent aux zones dans lesquelles l'érosion a mis à
jour des niveaux d'altération argileuse de roches qui peuvent être de natures
diverses. Le type même de cette altération peut être extrmmement variable. Ce
qui explique la diversité des minéraux argileux décélés par l'analyse aux
rayons X.
Le profil B 165 a été observé par P. MERCKY à 9,400 km à l'ouest de
Tiankoye sur la route de Salemata.
Il est situé sur le haut d'une butte. La surface du sol est jonchée
de blocs de roche plus ou moins altérés et de gravillons ferrugineux.
Végétation de savane arbustive assez maigre. Quelques gardenia - ancienne zone de culture abandonnée.
de
0 à
23 cmg
Gris - humifère, constitué pour une grande part de cailloux
plus ou moins altérés et de gravillons ferrugineux; terre fine
grossièrement sableuse; structure particulaire; cohésion très
faible; très exploré par les racines.
de 23 à
60 cmg
Beige brun constitue essentiellement de morceaux de roche à
altération argileuse; le centre des cailloux est souvent noir
tandisque la partie plus externe est jaune avec des taches
rouges ou noires.
Certains morceaux de roche sont de grande taille; la terre fine
est argilo-graveleuse; la texture mal différenciée; la cohésion
faible.
Les morceaux de roche altérés sont peu denses.
L'enraoinoment est très réduit.
de 60 à 120 cmg
Les blocs de roches sont plus gros, l'altération se repartit.
suivant la disposition des diaclasses.
L'enracinement est à peu près nul.
Le profil NK 29 a été observé à 21,4 km de Kédougou sur la route de
Mako. Le niveau d'altération est, là encore, recouvert peu des apports gravillonnaires sous lesquels on observe le passage net, un matériau qui semble correspondre à l'altération argileuse de la roche en placeg couleur brun mauve texture limoneuse à sable très fin; toucher Boyeux; aspect très hétérogène avec
des taches gris verdâtres et mauves en profondeur.
- 53 -
ETUDE ANALYTIQUE
L'analyse aux rayons X de l'argile extraite d'un échantillon correspondant aux taches mauves (295) et aux taches verdâtres (296) a donné les résultats suivants~
295
296
I11i te
Kaolini te
3
6
7
4
De même que la composition minéralogiquo, les autres caractéristiques
analytiques de ces sols sont extrêmement variables. Texture, capacité d'échange,
degré de saturation du complexe absorbant et pH varient dans des proportions
telles qu'il ne peut être envisagé, dans le cadre de cette étude, de tenter de
toua les niveaux d'altération qui constituent le matériau originel de ces sols.
x
x
x
L'extrême hétérogénéité de ces sols et la résistance qu'ils opposent
à la pénétration des racines constituent leurs principaux défauts, parfois com-
pensés par une richesse chimique généralement mal équilibrée (rapport Mg/Ca
pouvant atteindre 3, pauvreté fréquente en phosphore (0,10 %0) et en potassium
(0,05 c6q pour 100 g).
La carence en phosphore est confirmée sur la plupart de ces sols par
les tests biologiques à l'Aspergillus niger (Fg.ord. voisin de ~. Fg P205 compris entre 400 et 800).
Les réponses aux apports de potassium sont fréquentes mais limitées.
Tandis que celles aux apports d'oligoéléments sont exceptionnelles.
- 54 -
A2. Faciès brun eutrophe
7 - Famille sur débris de roches basiques diverses
Définition
Ces sols~ de nature moins hétérogène que ceux des familles précédentes présentent tous~ à des degrés divers, les caractéristiques des sols bruns
eutrophes, telles qu'elles ont été précisées par R. N.LAIGNIENg "faible épaisseur du profil, faible individualisation des horizons, couleur brun foncé, saturation en bases élevées, bonne teneur en matière organique et structure de surface excellente". Leur faible différenciation nous a cependant conduit à les
classer parmi les sols peu évolués.
Extension
Ces sols occupent une surface réduite dans la reg10n étudiée.
On les trouve associés à des lithosols d'érosion sur les oollines de roohes volcaniques anciennes (basaltes, gabbros, amphibolites, andésites ••• ) qui s'éohelonne depuis la partie nord-est de la feuille de Kédougou jusque dans la région de
Kossanto et de Berola en passant par le coin sud-est de la feuille de Dalafi où
ils prennent leur plus grande extension.
LOB sols qui occupent dos positions comparables sur d'autres collines
de roches cartographiées "Dolérites postprimaires, roches volcaniques basiques
et ultrabasiques", présentent une évolution plus marquée qui nous a conduit à
les classer dans le groupe des sols bruns eutrophes (Classe des Sols A Mull).
Sur les collines du pays Bassaris, cartographiées "schistes à amphiboles et épidote indifférencié" une érosicn très active limite l'évolution des
sols et explique l'existence d'une associationg sols peu évolués d'érosion
faciès brun eutrophe - sol brun eutrophe (le premier type de sol étant largement dominant).
J.10rphologie
Le profil B 128 est caractéristique de cette famille. Il est situé
à 3 km au sud-ouest de Bagnomba, sur des roches cartographiées "amphibolite"
au sommet d'une pente forte cultivée en mil (la pente plus basse de la pente
étant utilisée pour l'arachide et le coton). La surface est couverte de très
nombreux cailloux anguleux. Le profil se différencie ainsig
de
0 à
de
10 à
10 cmg Brun humifère, essentiellement constitué de cailloux de roche
altérée; terre fine argilo-sableuse~ structure polyédrique très
fine à tendance grumeleuse; porosité très forte~ cohésion
d'ensemble faible~ horizon très bien exploité par les racines.
20 cmg Rouge brun essentiellement constitué d'inclusions de roche
altérée à cassures rouges; terre fine argilo-sableuse à structure polyédrique fine, ocoupant les interstices entre les
blocs de roches ou disposée en poches irrégulièrement réparties; porosité très forte~ nombreuses raoines contourées.
- 55-
de
20 à
40 cm:Couleur de fond rouge orange avec quelques taches noires; ro-
de
40
60 cm:Roohe altérée gris beige avec taches noires, et brunes,
zonations rouges; ensemble friable; quelques passages de terre
fine argilo-sableuse exploitée par les racines.
à
che altérée occupant à près de 80 %du volume. Taches brun
rouge développées le long des diaclases. La terre fine est
argilo-sableuse; l'ensemble est très friable.
Variation autour de cette morphologie type
Les sols formés sur les schistes à amphiboles des collines Bassaris
se distinguent par leur aspect moins caillouteux et leur couleur moins rouge.
La roche altérée se trouve dans les horizons superficiels sous forme de petits
fragments aplatis à cassure beige. La texture de la terre fine est argilo-limoneuse à argilo-sableuse. La structure est plus large à tendance nuciforme. Une
partie de la surface est occupée par les schistes altérés affleurants.
F1l'UDE ANALYTIQUE
Comme l'indique B. KALOGA, la fertilité de ces sols est évidemment
liée à la proportion de terre fine. Cependant, dans ces matériaux, les débris
de roche altérée, peuvent jouer un rôle non négligeable dans la nutrition minérale. La déficience en terre fine est donc moins préjudiciable que pour les
matériaux gravillonnaires dont les gravillons sont inertes.
La terre fine contenue dans ce sol présente des caractéristiques
favorables en tous points comparables à celles signalées pour les sols de la
carte de DalafL
Teneurs en matière organique et en azote élevées (respectivement
2,5 % et 1,2 %0)
Teneurs en phosphore bonnes tant en valeur absolue que par rapport
à l'azote (0,61 %0 de 0 à 10 cm, 0,67 %0 de 10 à 20 cm, 0,70 %0 de
20 à 30 cm).
Teneur en bases échangeables (où domine le calcium et où le sodium
est négligeable) bonnes: (12,4 méq pour 100 g de 0 à 10 cm, 10 méq
pour 100 g dans le reste du profil).
Teneur en potassium moyenne de 0 à 10 cm (0,22 méq pour 100 g)
mais faible en profondeur (0,06 méq).
pH faiblement acide (6,0 en surface,
- Capacité pour l'eau élevée (14 à 15
5,9 dans le reste du profil)
%sur
l'ensemble du profil)
- structure stable,dana les horizons superficiels (Is = 0,77 de
o à 10 cm - 1,62 de 10 à 20 cm - 2,12 de 20 à 30 cm K = 0,9 de
o à 10 cm - 1,6 de 10 à 20 cm - 1,7 de 20 à 30 cm.
-~-
L'analyse aux rayons X de l'argile contenue dans la terre fine
de l'échantillons subsuperficiel (10 - 20 cm), et des poches argileuses profondes a donné des résultats identiques: faible dominance de métahalloisite ou kaolinite mal cristallisée (6) sur
l'illite (4).
x
x
x
En conclusion~ ces sols de pente bien que parfois très caillouteux
en surface et toujours peu profonds, conviennent bien au mil, à l'arachide et
au coton. Ils sont actuellement cultivés de façon assez intensive. La perméabilité de ces sols due à la présence de nombreux cailloux et à la bonne structure superficielle limite les risques d'érosion par ruissellement,mais peut
les rendre susceptibles à l'entraînement des colloides si la terre fine ne
garde pas une structure stable~ obligation en conséquence de maintenir un stock
correct de matière organique.
- 51 -
B. Groupe des sols peu évolués d'apport
B1. Sous-groupe modal - Faciès Ferrugineux tropical
8 - Famille sur matériau sableux à sablo-argileux dérivé des
grès
Extension
Ces sols se sont formés sur les matâriaux qui proviennent du colluvionnement des grès de l'infracambrien. On les trouve donc~ en position de bas
de pente, associés à des sols squelettiques d'érosion~ en bordure des massifs
qui occupent la partie sud-est de la feuille de Kédougou et la partie sud de
la feuille de Kossanto-Kéniéba.
Morphologie
Le profil de référence est le A 13 situé à 1 km à l'est-nord-est de
en position de bas de pente~ sur des éboulis de grès.
Végétation de savane arbustive dense avec de grands arbres dispersés composée
essentiellement de: Oxytenanthera abyssinica~ Terminalia glaucescens~ Khaya
senegalensis~ Pterocarpus erinaceus~
Il se différencie de la façon suivanteg
Ségou~
20 cm~ Gris foncé (10 YR4/1), humifère; contenant de très nombreux
fragments de grès, sableux; structure nuciforme; cohésion
faible; porosité d'origine biologique forte; très nombreuses
racines et radicelles enchevêtrées, passage progressif à
l'horizon suivant.
de
0 à
de
20 à
de
55 à 100 cmg Brun rouge (5 YR 5/4); constitué pour une bonne part de cailloux et graviers de grès; argilo-sableux; terre interstitielle
à structure peu développée à tendance polyédrique; porosité
forte d'origine biologique.
55 cm~ Gris brun (7~5 y 5/2); humifère; contenant de très nombreux
blocs de grès; argilo-sableux, structure massive à débits
polyédriques; porosité d'origine biologique importante; passage progressif à l'horizon suivant.
de 100 à 1 ~ cmg Couleur plus jaune (5 YR 5/6) - constitué par de9 cailloux
de grès avec quelques gravillons ferrugineux~ terre fine argilo-sableuse.
ETUDE ANALYTI QUE
La composition granulométrique donne pour les différents horizons,
de haut en bas~ 10~7 %d'argile et 82~2 de sable; 12 %d'argile et 82~4 de sable; 39,5 ~ d'argile et 49~4 %de sable; 32~71~'argile et 58~1 de sable. Le rapport sable fin sur sable grossier est voisin de 1 sur l'ensemble du profil.
- 58 -
Les minéraux argileux de la fraction fine sont constitués presque
exclusivement de kaolinite (9) avec des traces d'illite (1). La capacité pour
l'eau de la terre est moyenne sur l'ensemble du profil ("cau utile" comprise
entre 6 et 8,5 dans tous les horizons).
La structure est stable en surface (rs = 0,31 - K = 9,7) et à
moyenne profondeur (rs = 0,69 - K = 9,7), moins stable à 55 - 100 cm (rs = 1,89
K = 2,5). La très forte perméabilité des horizons superficiels entrâîne un
risque de dégradation par entraînement des colloides.
Les réserves organiques sont importantes dans l'horizon superficiel
matière organique dans la terre fine - 0,92 %0 d'azote, rapport c/N
élevé~ 15,6). Elles restent appréciables dans le deuxième horizon qui contient
une matière organique bien décomposée (0,96 %de matière organique - rapport
c/N = 11,9). Ces réserves s'épuisent rapidement lors de la mise en culture (le
taux de matière organique devient alors inférieur à 1 %).
(2,50
%de
La teneur en phosphore semble être très dépendante du taux de matière organique, elle est appréciable en surface et à moyenne profondeur (respectivement 0,30 %0 ~t 0,21 %0). Elle diminue rapidement quand le sol est cultivé
(0 , 10 à 0,20 %0).
La somme des bases échangeables, assez élevée en surface (7,41 méq
pour 100 g) s'abaisse rapidemEnt en profondeur (2,73 méq pour 100 g de 20 à
55 cm, 0,98 méq pour 100 g de 55 à 100 cm).
Le sol est saturé en surface, faiblement désaturé à moyenne profondeur (73 %), très dé saturé de 55 à 100 cm (18 %). Le pH, très faiblement acide
en surface (6,6) devient progressivement franchement acide en profondeur (5,0
à 55 - 100 cm). La mise en culture entraîne une désaturation rapide et une acidification marquée de l'horizon superficiels (le taux de saturation passe à 65et
le pH à 5,7).
Les tests biologiques appliqués à l'échantillon superficiel de ce sol
mettent en évidence une activité biologique globale très importante. Le dégagement de C02 est très élevé (99,3), tandis que le coefficient de minéralisation
du carbone reste moyen à fort (1,90 %).
Le pouvoir ammonifiant est élevé (91,9 mg d'azote ammonifié à partir
de l'urée en 24 heures à 30 0 ) .
Le coefficient de minéralisation de l'azote est moyen (1
%).
La "richesse minérale globale" est appréciable (F. O. ord. ~ 25,2)
la réponse de la croissance d'Aspergillus niger à un apport de phosphore est
très importante (FO + P205 = 1.220). Elle est moins marquée pour un apport de
potassium (FO + K20 = 168).
- 59 -
x
x
x
En conclusion, les qualités de ces sols formés sur des zones d'éboulis de grès d'extension réduite paraissent liés à une très forte activité biologique. Ils disparaissent rapidement avec la mise en culture. Seul le maintien d'une végétation arborée importante serait susceptibles de protéger ces
sols d'une dégradation rapide qui risque d'être irréversible étant donné la
pauvreté chimique du matériau constitutif.
- w9 - Famille sur matériau sableux
à sablo-argileux provenant
des granites.
Extension
Cette famille de sols est limitée aux zones granitiques; très peu
représentée sur la feuille de Kédougou, (dans la région de Yamoussa) elle couvre des étendues beaucoup plus importantes sur la feuille de Kossanto-Kéniéba,
plus particulièrement dans le massif granitique de Saraya. Ces sols y occupent
généralement les versants des petites vallées sur lesquels se sont accumulés
les matériaux provenant du demantèlement des surfaces anciennes. On les trouve
aussi associés à des lithosols dans les zones où l'érosion a mis à jour de
gros blocs de granite.
Morphologie
Un exemple type de morphologie est représenté par le profil B 353
situé à 1 km au sud-est de Fitaba en position de pente faible.
Végétation de savane arborée claire; on note la présence d'Acacia
sénégal, Sclérocaryja birrea, Anogeissus leiocarpus etc ••• , (végétation qui
paraît caractéristique soit des sols très compact soit de sables très lessivésl.
Couverture de sables quartzeux rose, graveleux, irrégulièrement
répartie, correspondant à une accumulation résiduelle.
Le profil se différencie de la façon
suivante~
de
0 à
10 cmg Gris beige foncé; humifère; sable grossier faiblement argileux;
structure peu développée, massive à l'état sec; cohésion moyenne devenant très faible à l'état humide; porosité interstitielle et d'origine biologique forte; très nombreuses racines.
de
10 à
25 cmg Beige gris; faiblement humifère; sablo-argileux; structure
polyédrique large, cohésion devenant plus forte; assez nombreuses racines.
de
25 à
45 cm: Beige ocre; faiblement humifère; sablo-argileux; structure
polyédrique à tendance nuciforme peu développée; cohésion
d'ensemble forte; porosité essentiellement d'origine biologique et de type tubulaire.
de
45 à 100 cm: Horizon tendant à la carapace ferrugineuse mise en place dans
un matériau d'origine granitique; taches rouges, rouilles,
noires et gris blanchâtres plus ou moins anastanosées; nombreux gravillons ferrugineux mélangés aux graviers de quartz
cohésion d'ensemble forte.
- 61 -
ETUDE ANALYTIQUE
Les sols de cette famille présentent tous des caractéristiques analytiques assez comparables:
- Texture sableuse en surface, sabla-argileuse à moyenne profondeur, rapport sable grossier sur sable fin de l'ordre de
1,5 à 2.
Capacité pour l'eau très faible "eau utile" comprise entre
2,5 et 5 % sur l'ensemble du pro fil
Faible teneur en matière organique bien décomposée (0,59 à
0,81 %en surface, 0,4 à 0,5 %sur le reste du profil,
C/N toujours voisin de 10).
Complexe absorbant à faible capacité d'échange (généralement comprise entre 2,5 et 3 méq pour 100 g sur l'ensemble
du profil).
- Taux de saturation compris entre 75 et 100 %dans l'horizon
superficiel, très variable en profondeur (25 à 75 %).
pH voisin de 6 en surface est souvent nettement acide en
profondeur (5,2).
- Somme des bases échangeables faible avec une dominance du
calcium nette surface (Ca/Mg supérieur à 2), beaucoup moins
marqué en profondeur (Ca/Mg compris entre Î et 2). Teneurs
en potassium très faibles (0,02 à 0,04 méq pour 100 g).
- Teneurs en phosphore très faibles (0,08 à 0,2
%).
x
x
x
Les tests biologiques mettent en évidence un dégagement de C02
moyen, un coefficient de minéralisation du carbone moyen à fort (compris entre
Î et 4), un coefficient de minéralisation de l'azote élevé.
Le pouvoir ammonifiant est important.
La richesse minérale globale est par contre moyenne à faible en
surface (Fa Ordo
40), moyenne à très faible en profondeur.
La réponse de la croissance d'Aspergillus niger a un apport de
P205 est très marquée; elle est également très nette pour un apport de K20. La
croissance du mycelium n'atteint cependant dans aucun cas un niveau très élevé.
- 62 -
x
x
x
En conclusion, il s'agit de sols, à faible capacité pour l'eau,
souvent très pauvres chimiquement dont la seule caractéristique favorable semble être leur aptitude à minéraliser rapidement les réserves organiques.
Ces sols ne conviennent bien qu'à la culture de l'arachide. Ils se
dégradent rapidement lorsqu'ils sont défrichés et deviennent très vulnérables
à l'érosion aussi leur utilisation ne pourra-t-ellG être envisagée qu'avec
beaucoup de précaution (maintien des::'réserves organiques).
- 63 10 - Famille sur colluvions et remblais, sablo-argileuK"
plus ou moins limoneux
Extension
Elle est très réduite. Ces sols couvrent de faibles étendues dans
la haute vallée de la Gambio, plus particulièrement dans la région de Kédougou
où ils se sont développés sur le matériau argilo-sableux des remblais. Ils sont
également représentés par de petites surfaces dans la vallée de la Diarha.
La disposition et l'étroitesse des dépôts sur lesquels se sont formés ces sols a rendu impossible leur délimitation précise à l'échelle du
1/200.000è. Nous avons seulement figuré sur la carte les zones dans lesquelles
ils étaient le plus largement représentés. On les reconnaîtra sur le terrain à
leur couleur très rouge et à leur position topographique légèrement surélevée
par rapport à l'ensemble de la plaine alluviale.
Morphologie
Un exemple type est donné par le profil 431 situé en bordure de la
Gambie à 1,5 km au sud de Kédougou sur une levée alluviale.
Végétation arborée claire.
0 à
18 cm~
Rouge jaune (5 YR 4/6); humifère; sable fin; structure particulaire; porosité essentiellement d'origine biologique, tubulaire fine, forte; cohésion faible; quelques cailloux de grès;
très bien exploité par les racines.
de 18 à
50 cm:
Rouge (2,5 YR 4/6); sable fin peu argileux; structure particulaire; cohésion légèrement plus forte; porosité tubulaire fine
importante; quelques petits gravillons repartis dans la masse;
racines moins nombreuses.
de 50 à
90 cm:
Rouge; sable fin faiblement argileux; structure particulaire;
cohésion plus faible; quelques gravillons épars; peu de racines.
de
de 90 à 160 cm:
Galets de grès de tailles très variables allant jusqu'à 30 cm;
roulés; do forme aplatie; à enveloppe légèrement ferruginisée;
enrobés dans un matériau sableux rouge qui occupe d'environ
50 %du volume total.
ETUDE ANALYTIQUE
Les sols de cette famille présentent des caractéristiques assez
constantes
- Texture sableuse à sablo-argileuse.
- Faible capacité par l'eau ("eau utile" comprise entre 1,8
et 3,3 1~).
- 64 -- Teneur en matière organique de l'horizon de surface assez
forte sur les sols non cultivés à végétation arborée (2,3 %
avec un rapport c/N supérieur à 15), moyenne à faible sur les
sols défrichés (0,80 à 1 %- rapport c/N compris entre 10 et
13). Les taux de matière organique se maintiennent dans le
deuxième et le troisième horizon (0,7 à 0,3 %) avec des rapports c/N généralement voisin de 10.
Teneurs en phosphore généralemont moyennes sur l'ensemble du
profil (0,3 à 0,4 %0).
Somme des bases échangeables moyenne à faible en surface (comprise entre 4 et 5 méq pour 100 g) très variable en profondeur
(comprise entre 3 et 5,5 méq pour 100 g).
Teneurs en potassium faible en surface (0,04 à 0,14 méq pour
100 g), très faible en profondeur.
- Taux de saturation comprise entre 50 et 90
30 et 70 %en profondeur.
pH voisin de 6 en surface, compris
% en
surface, entre
entre 5,2 et 6 en profondeur.
Structure très stable en surface sur les sols non dégradés.
(rs = 0,27 de 0 à 18 cm - Is = 0,63 de 18 à 50 cm). Coefficient de percolation supérieur à 5 sur l'ensemble du profil
x
x
x
Les sols de cette famille, comme tous ceux du sous groupe des
sols peu évolués bien drainés, faciès ferrugineux tropical, parai~of,racté­
risés par une activité biologique globale importante qui explique!1e;X relative
fertilité. Moyennement pourvus en phosphore ils sont dans l'ensemble chimiquement assez pauvres. Cultivés en arachide et en mil, ils donnent de bons résultats. Mais leur fertilité diminue rapidement à mesure que s'épuisent leurs
réserves organiques.
- 65 -
B2. SOUs-groupe hydromorphe à pseudogley
B. 2 .1. Faciès à hydromorphie d'ensemble
11. Famille sur matériau gravillonnaire plus ou moins limoneux
à argileux
Extension
B. KALQGA écrit au sujet des sols de cette famille "qu'ils se sont
formés dans des matériaux gravillonnaires plus ou moins argileux à recouvrement
limoneux, surtout caractéristiques ici des grandes zones cuirassées peu disséquées, à aspect hydromorphe (cuirasse du moyen glacis)".
Dans la reg10n de Kédougou, Kéniéba-Kossanto, qui paraît caractérisée par le demantèlement avancé du moyen glacis et le morcellement des surfaces cuirassées, ces sols sont peu représentés. On en trouve seulement une
plage importante et de nombreuses petites zones disséminées sur la grande surface cuirassée du moyen glacis de la région de Kédougou. Il y a lieu de
remarquer que ces surfaoes se raccordent souvent aux axes de drainage par un
seuil à partir duquel s'exerce une érosion regressive qui entaille la surface
cuirassée.
MOrphologie
Elle est en tous
poin~
identique à celle des sols étudiés par
B. KALOGA sur la feuille de Dalafi. On distingue de haut en bas:
a) Un horizon superficiel d'épaisseur variable (10 à 17 cm); gris brun
clair; humifère; limono-argileux à sablo-argileux (sables très fins) plus ou
moins gravillonnaire; structure massive; cohésion d'ensemble forte; porosité
essentiellement d'origine biologique (racines et animacules).
b) Un horizon d'épaisseur variable (13 à 25 cm), jaune clai~ plus gris et
encore humifère dans le haut, argilo-limoneu x gravillonnaire; structure massive; cohésion d'ensemble assez forte; porosité essentiellement due à la faune
du sol.
c) La cuirasse ferrugineuse à induration forte.
]}rUDE ANALYTIQUE
- Texture de la terre fine généralement limono-sablo-argileuse
avec un rapport sable fin sur sable grossier élevé.
- Stabilité structurale moyenne en surface médiocre en profondeur
surtout caractérisée par un coefficient de percolation K très
faible (0,4 à 0,6 cm/h en profondeur).
Teneurs en matière organique, moyennes en surface et en profondeur, (respectivement 1,6 et Î %).
- 66 -
- T(meur en azote assez élevée (0 , 5 à 0, 9 %0).
- Teneur en phosphore moyenne à faible (0,24 %0).
- Teneur en base échangeable moyenne en surface (4 méq pour 100 g)
faible en profondeur( 1,9 à 2,7 méq pour 'f00 g.)
Taux de saturation assez élevé en surface,faible en profondeur.
- pH faiblement acide en surface
fondeur (5).
(5,8),
franchement acide en pro-
x
x
x
En conclusion, ces sols dont la fertilité chimique est moyenne,
présentent des caractéristiques physiques très défavorables. Leur structure
massive instable, leur faible profondeur et leur mauvais drainage externe
limitent beaucoup leur utilisation.
L'arachide et le sorgho ne peuvent être cultivés que sur billon.
L'aménagement en rizière ne donnera des résultats satisfaisants que très occasionnellement.
- 67 12 - Famille sur matériau argilo-sableux, gravillonnaire
des axes de drainage
Extension
Ces sols se sont formés sur les matériaux gravillonnaires des axes de
drainage qui entaillent la surface cuirassée du moyen glacis. Ils sont surtout
développés dans la partie sud-est de la feuille de Kédougou et la partie est de
la feuille de Kossanto-Kéniéba.
:Morphologie
Ces sols diffèrent de ceux de la famille précédente par leur plus
grande profondeur. Ils reposent généralement, à 40 - 100 cm sur une carapace
actuelle ou subactuelle qui reprend les gravillons ferrugineux issus de la cuirasse demantélée. Ils sont aussi sensiblement plus argileux en profondeur et
légèrement moins limoneux sur l'ensemble du profil.
La morphologie type
comporte~
a) Un horizon superficiel dont l'épaisseur varie entre 8 et 20 cm;
gris beige clair; humifère; sablo-limoneux plus ou moins gravillonnaire; structure massive; cohésion assez forte; porosité biologique importante (termites ••• );
nombreuses racines.
b) Un horizon d'épaisseur variable (20 à 30 cm); jaune légèrement bigarée; argilo-sableux gravillonnaire; structure massive; cohésion forte; porosité essentiellement tubulair, quelques blocs de cuirasse.
c) Un horizon plus profond qui peut atteindre 1 m; de couleur plus
pâle, légèrement bigarée; sablo-argileux gravillonnaire; à structure massive;
irrégulièrement carapacé; à induration moyenne à forte.
ETUDE ANALYTIQ,UE
Les caractéristiques analytiques sont assez comparables à celles de
la famille précédente.
- Teneur en argile de la terre fine vo~s~ne de 25 %en surface, 38 %en
profondeur, teneur en limon comprise entre 14 et 25 %, rapport sable fin
sur sable grossier pouvant atteindre 10.
Teneur en matière organique dans la terre fine moyenne tant en surfaoe
qu'à faible profondeur (respectivement 1,4 et 0,74 %) avec un rapport
clN voisin de 13 en surface.
- Stabilité structurale moyenne en surface médiocre en profondeur.
- Teneur en azote moyenne (0,6 1-0).
- 68 -
- Teneur en phosphore moyenne à faible (0,2
%0)
Taux de saturation généralement élevé en surface (74 à 100 %), toujours
faible en profondeur (25 à 70 %), parfois
faible sur l'ensemble du
profil (25 à 70 %)
pH faiblement à franchement acide dès la surface (5 à 6) toujours acide
en profondeur (4,8 à 5,5 %).
x
x
x
Ces sols ont des caractéristiques moins homogènes que ceux de la famille précédente. Formés sur le matériau de demantèlement des cuirasses qui colmatent les axes de drainage, ils sont en situation de drainage externe plus ou
moins favorable. De ce fait leurs aptitudes peuvent être diverees~ Culture
d'arachide ou de sorgho dans les zones les mieux drainées, aménagement de petites rizières au fond des dépressions. Leur fertilité est dans tous les cas
limitée par une richesse chimique moyenne à faible et par des caractéristiques
physiques peu favorables.
- 69 -
13 - Famille sur arène granitique graveleuse
Extension
Ces sols sont limités aux zones planes, à drainage externe faible,
situées à proximité de la bordure orientale du massif granitique de Saraya sur
la feuille de Kéniéba-Kossanto.
Morphologie
Le profil de référence est le B 291 situé à 6,1 km au sud-est de Saraya dans une grande zone plane à végétation de savane arbustive très claire:
Gardenia erubescens, Parkia biglobosa, Euphorbia sudanica.
Le sol est couvert par des sables quartzeux, graveleux
de couleur
gris-rose~
de
°à
15 cm:
Gris brun~ faiblement humifère; essentiellement constitué de
sable grossier quartzeux; terre fine sablo-argileuse; structure particulaire; cohésion d'ensemble faible; porosité très
forte.
de
15
à
40 cm:
Brun clair; très faiblement humifère; sable grossier quartzeux
avec remplissage de terre fine sablo-argileuse, structure massive, cohésion d'ensemble moyenne; porosité forte.
de
40 à
~ cm~
Horizon très hétérogène; constitué pe~plus de ~ %par des
éléments grossiers de couleur rouille à rouge brique; cimentés
par une terre fine de teinte bariolée, de texture sabla-argileuse; induration irrégulière.
de
~
à
100 cm:
Arène granitique; fragments de roche plus ou moins altérés,
formant un niveau de carapace, taches rouges vif assez fortement indurées et anastonosées; remplissage des vides par un
matériau ocre clair; cohésion variable, moyenne à forte.
ETUDE ANALYTIQUE
L'analyse granulométrique donne de faibles teneurs en argile (ramenées
au poids total de l'échantillon)~ 6,71~de
à 15 cm - 9,0 %de 15 à 40 - 16,5 %
de 40 à ~ cm.
°
- Teneur en matière organique bien décomposée faible en surface et en profondeur (respectivement 0,45 %et 0,33 %).
Capacité pour l'eau très faible ("eau utile", inférieure à 4
le profil).
%sur
tout
- 10 -
° cm,15 cm,
Somme des bases échangeables très faible~ 1,1 mé~ pour 100 g de
0,89 mé~ pour 100 g de 15 à 40 cm, 0,53 méq pour 100 g de 40 à ~
avec dominance de calciun en surface, de magnésium en profondeur.
tassium et le sodium sont très peu représentés (moins de 0,05 méq
à
Le popour
100.
- Taux de saturation élevé en surface, très faible en profondeur (100
o à 15 cm, 52 %de 15 à 40 cm - 2 5 %de 40 à ~ cm).
%de
-pH faiblement acide en surface, très acide en profondeur.
x
x
x
L'aptitude de ces sols est limitée à la fois par leur très faible
capacité pour l'eau, par leur capacité d'échange extrêmement réduite, et par
leur grande pauvreté chimi~ue.
- 71 -
14 - Famille sur matériau sableux à sablo-argileux colluvioAlluvial
Extension
Ces sols se sont développés sur le matériau colluvio-alluvial de colmatage des axes de drainage dans la partie nord-est de la feuille de KéniébaKossanto.
Ils sont parfois associés à des sols ferrugineux, qui occupent localement de faibles surfaces sur le pourtour des axes de drainage, qui n'ont pas
été cartographiés.
Là où la complexité du réseau hydrographique n'a pas permis une représentation satisfaisante des zones de colmatage, ces sols figurent dans le cornplexe~ 114 + 1114.
Morphologie
Le type de référence correspond au profil K 144 situé à 3,3 km à
l'est de Madina dans une petite vallée en contrebas d'une butte témoin de la
cuirasse demantélée.
Végétation de forêt claire à dominance d'Oxytenanthera abyssinica (bambou).
Défrichement en cours pour l'aménagement d'un champ.
de
0 à
de
30 à
65
cm~
Passage progressif à un horizon gris, légèrement marmorisé
de gris clair et d'ocre; finement sabla-argileux; structure
massive; cohésion de l'ensemble moyenne; porosité tubulaire
encore assez élevée; nombreuses racines de bambou.
de
65 à 120
cm~
Passage progressif à un horizon gris ocre; sablo-argileux;
à structure massive et cohésion très forte.
ETUDE
30 cm:
Gris; humifère; finement sablo-argileux; structure massive;
cohésion de l'ensemble assez forte; porosité tubulaire fine
très élevée liée à une forte activité biologique (racines et
animacules); horizon très exploité par les racines de bambou
qui s'enchevêtrent.
ANALYTIQUE
L'analyse granulométrique indique des teneurs en argile faible en
surface (10 à 15 %) plus fortes en profondeur (15 à 25 %). Les rapports sable
fin sur sable grossier sont voisins de 1.
- 72 -
- Teneur en phosphore médiocre (inférieure à 0,2
profil) •
%0
sur l'ensemble du
- Teneur en matière organique, bien décomposée, faible (0,6
%en
surface)
- Capacité pour l'eau moyenne à faible en surface, moyenne en profondeur
Somme des bases échangeables faible en surface (2 méq pour 100 g), très
faible en profondeur (1 méq pour 100 g).
- Taux de saturation élevé en surface (75%) faible en profondeur (25 à
75 %).
pH légèrement acide en surface, (pH 6 de 0 à 30 cm) franchement acide
en pro fondeur (compri sont re 5 et 6).
x
x
x
Ces sols ont une fertilité chimique faible. Leum caractéristiques
physiques sont un peu moins défavorables que celles des familles 11 - 12 - 13
du fait de leur plus grande profondeur et de leur meilleure capacité pour
l'eau. Ils conviennent médiocrement à l'arachide et au mil.
- 73 -
B2 .2 Faciès à hydromorphie de profondeur
15 - Famille sur bourrelets alluviaux limono à sablo-argileux
Extension
Ces sols se sont développés sur les bourrelets de berge des grands
axes alluviaux. Surtout développées dans la haute vallée de la Gambie, ces
formations n'occupent par contre qu'une surface très réduite dans la vallée
de la Falémé (Région de Saisoutou).
Ces bourrelets séparent le lit du fleuve des zones inondables situées
en bordure de la vallée. La délimitation précise des zones correspondantes ne
pourrait être réalisée que dans le cadre d'une étude de détail des zones alluviales. Nous avons pu seulement faire figurer sur la carte au 1/200.000è les
zones dans lesquelles ces sols sont le plus largement représentés.
Morphologie
Ce type de sol est représenté par de nombreux profils étudiés dans la
vallée de la Gambie entre Etato et Baïtilaye (région de Kédougou) et par le profil K 1~ observé dans las champs de Saisoutou en bordure de la Falémé.
Un exemple type est donné par le profil B 24 observé par Ph de BLIC,
à 1 km à l'Est sud-est de Kédougou sur la rive droito de la Gambie.
Zone plane - Végétation arborée réduite (Borassus flabellifer, Butyrospermum
Parkii). Quelques arbustes (Gardenia sP.), couverture dense et haute d'Andropogon sp.
de
0 à
d
7
de
20 à
à
7 cmg
20 cmg
75 cmg
Brun noir, très humifère; limono-argileux; structure grumeleuse fine moyennement développée; horizon meuble; activité
biologi~e intense; porosité tubulaire fine très forte; très
nombreuses racines d'Andropogon formant feutrage. Passage
brutal à l'horizon suivant.
Brun plus clair; limono-argileux, structure polyédrique moyenne à grossière; cohésion d'ensemble moyenne, cohésion d'agrégats forte; porosité d'agrégat moyenne; pénétration nettement
moins bonne des racines. Passage progressif à l'horizon suivant.
Teinte générale brun rougeâtre avec des taches un peu plus
ocres (contraste peu marqué) et des taches noires de petite
taille; limono-argileux; structure polyédrique moyenne mal
développée; porosité faible; l'hydromorphie est de plus en
plus marquée à mesure que la profondeur augmente. Passage
progressif à l'horizon suivant.
- 74 -
de
70 à 160 cm~
Gris bariolé d'ocre et de rouge avec concrétions noires;
limono-argileux; structure massive; frais; caverneux avec
de nombreuses galleries d'animaux; cohésion d'ensemble forte; pas de racines.
Les variations autour de ce type portent sur la texture ~ui peut à
différents niveaux du profil être sensiblement plus sableuse, et sur l'horizon humifère moins bien individualisé sur les sols soumis à la culture (les
sols situés à proximité de Kédougou sont généralement cultivés).
ETUDE
ANALYTIQUE
Les sols de ce type présentent des
assez constantes.
L'analyse
granulométri~ue indi~ue
- Taux d'argile variant entre 25 et
fondeur.
~
- Taux de limon compris entre 8 et 25
caractéristi~ues analyti~ues
une teneur élevée en éléments fins:
%souvent
%variant
décroissant avec la pro-
dans le même sens
- Rapport sable fin sur sable grossier supérieur à 3.
Teneur en matière organique forte à très forte dans le premier horizon,
moyenne dans le second (respectivement de 1,9 à 6,2 %et de 1 à 3 %).
Rapport clN voisin de 14 sous végétation spontanée, peu différent de 11
sur sol cultivé •
- Stabilité structurale généralement très bonne en surface (Is inférieur
à 1 - K compris entre 1 et 2,5), moyenne en profondeur
(Is voisin de
1,5 - K compris entre 0,8 et 2,5).
- Teneur en azote élevée dans le premier et le deuxième horizon (respectivement de 1 à 2,5 %0 et do 0,4 1,5 %0).
- Teneur en phosphore moyenne à forte en surface (de 0,5 à 1,5
ne sur le reste du profil (voisine de 0,5 %0).
%0),
moyen-
Capacité d'échange moyenne à forte en surface (comprise entre 9 et 17
méq pour 100 g), moyenne sur le reste du profil (de 7 à 11 méq pour
100 g).
- Taux de saturation toujours élevé en surface (compris entre 47 et 60).
- pH faiblement acide en surface (5,9 à 6,1), plus acide en profondeur
(5,3 à 5,8).
- 75JI:
JI:
JI:
Les tests biologiques dénotent une activité globale moyenne à faible
dans les horizons superficiels, très réduite en profondeur.
Dans le premier horizon, le dégagement de C02 est moyen (25 à 50).
Le coefficient de minéralisation du carbone est toujours faible (inférieur à
1). Le coefficient de minéralisation de l'azote est faible à très faible (inférieur à 1). On se trouve cependant, dans certains de cos sols en présence d'une
teneur initiale en azote nitrique élevée mais celle-ci varie peu au cours des
4 semaines d'inoubation. Le pouvoir ammonifiant (~14) est moyen à très faible.
Le deuxième horizon présente parfois une activité biologique très
légèrement supérieure.
Dès 20 au 30 cm, on observe une chute brutale de l'activité microbiologique globale qui tombe à des valeurs très faibles (7 à 15 ).
Le rapport élevé
= activité biologique en surface est sans doute lié
activité biologique en profondeur
aux effets de l'hydromorphie de profondeur. Dans ces sols l'aciivité est presque entièrement localisée dans l'horizon de surface.
Le niveau minéral est élévé dans l'horizon de surface (FG ordo atteignant 160), il se maintient à des valeurs moyennes à faibles dans les horizons pro fonds.
x
x
x
Ces sols qui couvrent une surface limitée présentent cependant un
grand intérêt du fait de leur fertilité élevée.
Les oaractéristiques physiques favorables et la richesse chimique
élevée des horizons de surface permettent de les classer parmi les sols les
plus valables de la région étudiée. Une amélioration notable pourraît sans doute être obtenue par des travaux d'assainissement et de drainage dont l'installation ne pourra être projetée qu'en fonction d'une carte détaillé des formations alluviale.
- 76 -
B3. Sous-Groupe vertique
Intergrade vers les vertisols
17 - Famille sur matériau argileux gonflant
Extension
Ces sols se sont développés sur des matériaux hétérogènes constitués
à la fois par des débris de roches basiques et par des colluvions provenant
du demantélèment
des cuirasses.
On les trouve, assoc~es à des recouvrements divers (qui n'ont pas pu
être délimités sur la carte) aux pieds des collines de roches volcaniques basiques de la région de Mako, Kanéméré, N'Debou, Y§rongueto. Ils sont également
représentés à proximité des collines de schistes à amphiboles au nord nord-est
du pays Bassari.
Morphologie
Le profil de référence est le T 16, observé par J. BALDENSPERGER, à
8 km au sud ouest de Kanéméré, sur une petite colline à relief mou ,située sous
un niveau de cuirasse.
Drainage externe moyen, drainage interne mauvais.
Erosion en nappe et rigoles.
Végétation de forêt claire dégradée par les feux (Butyrospermum paradoxum, Gardenia ~quala, Pterocarpus erinaceus, Combretum glutinosum).
de
0 à
10 cmg
Gris marron (2,5 y 6/2)
polyédrioues; contenant
couleur rouille le long
forte; bien exploré par
roche altérée.
de
10 à
30 cm:
Passage net à un horizon vertique de même couleur; structure
prismatique moyenne assez bien définie; quelques faces de
glissement; argileux; contenant des débris de roches; moins
de taches d'hydromorphie que dans l'horizon supérieur; porosité moyenne; fentes de retrait verticales de 2 à 3 mm de
large découpant des prismes de 10 cm de large environ; peu
de racines.
de
30 à
75 cm:
Passage net à un horizon gravillonnaire de même couleur; gravillons ferrugineux durs, arrondis, de diamètre variant entre
2 et 10 mm; débris de roche altérée; concrétions blanchâtres,
calcaires, rares assez grosses, de forme irrégulière. L'ensemble est massif et cohérent. Aucune racines.
à structure massive. Cohérent; débits
quelques taches d'hydromorphie de
des racines et galleries, porosité
les racines; quelques petits débris de
- 77 de
75 à 120
:m'unE
cm~
Passage très brus~ue à un horizon de roche altérée argilo-sableux ; taches noires et ocres dans les diaclases. Pas de
racines.
ANALYTIQUE
La diversité d@ caractéristi~ues analyti~ues des sols classés dans
cette famille traduit l'hétérog~néité du matériau constitutif~
Taux de terre fine très variable d'un horizon à l'autre et d'un profil
à l'autre (de 25 à 100 %).
Granulométrie de la terre fine généralement argilo-sableuse à sable
fin, ou argilo-limoneuse.
- Teneur en matière
organi~ue
faible (inférieuro à 1
%)
- Teneur en phosphore faible.
Capacité d'échange moyenne à forte (15 à 20 méq pour 100 g) dans les
niveaux argileux, variable dans les niveaux gravillonnaires.
- Taux de saturation toujours élevé, voisin de 100.
- pH parfois faiblement acide en surface ou dans les horizons gravillonnaires, neutre dans le reste du profil.
x
x
x
Le principal défaut de cos sols réside dans leur extrême hétérogénéité
se manifeste aussi bien d'un profil à l'autre ~u'à l'intérieur même d'un
profil par des caractéristiques de cohésion et de structure très variablei.
Les discontinuités observées dans le sens vertical constituent un obstacle au
développement des racines. Cas sols ne pourront être cultivés ~ue très localemont et donneront toujours des résultats irréguliers malgré leur richesse chimique souvent appréciablel •
~ui
- 78 -
IV - CLASSE DES VERTISOLS ET PARAVERTISOLS
INTBDDUCTION - DEFINITION
Les sols d'argile noire ou d'argile foncée ont été décrits en
beaucoup d'endroits dans les zones subtropicales. Ce sont les "Regurs" des
indes, les "terres noires à coton" de l'Afrique du Sud~ les mélanites du Ghana, les sols IIGilgaï "d'Australie etc.
0
•
La classification Américaine (Soil classification - 7 th approximation 1960) leur a donné le nom de vertisols. L'étymologie latine de ce mot
évoque les mouvements internes~ dus à la dilatation et au retrait des argiles
gonflantes contenues dans ces sols.
Dans la classification pédologique Française de G. AUBERT (symp.
interne 3 Classa des sols Gand 1965)~ les vertisols sont définis de la manière
suivante~ "caractérisés par un profil A (B) C ou A (B) g c, l'horizon de gley
pouvant d'ailleurs apparaître aussi en A, d'autant plus que~ dans ces sols
l'hydromorphie est de surface ou d'ensemble~ tout en restant temporaire".
"Ce sont des sols à structure très grossière, prismatique à polyédrique sur au moins la plus grande partie de leur profil, et en plaquette
à leur base. Les surfaces de glissement y sont nettes et les faces lissées
~équentes. Leur consistance est très élevée et leur cohésion très forte, dès
que le sol est sec. Ils possèdent une couleur foncée relativement à leur teneur en matière organique. Souvent très argileux, ils n'atteignent pas toujours
la limite de 35 pour 100 fixée pe,r la 7ème approximation américaine. Il est
exact aussi qu'ils présentent fréquemment une dominance argileuse de type
montmorillonitique; elle n'est pourtant pas constante et certains paravertisols sont essentiellement riches en illite ou en kaolinite et gels de silice".
G. AUBERT distingue deux sous-classes de
vertisols~
- Les vertisols "topomorphes" dont l'évolution est principalement commandée par leur situation topographique, plane ou déprimée. L'hydromorphie y est de règle. C'est leur évolution sans drainage interne qui provoque l'abondance des ions alcclino-terreux et la stabilité de la montmorillonite.
- Les vertisols "lithomorphes", dont l'évolution est reglée
par les roches-mères calco-magnésiennes dans des conditions de ma~ais drainage qui engendrent l'hydromorphie.
- Toutes sortes d'intermédiaires existent entre ces deux types
la roche-mère~ de la topographie et de l'hydromorphie in-
extrêmes~las_rôloode
terfèrent.
- 79 -
Les sous-classes sont divisées en groupes d'après la structure
de l'horizon de surfaceg
Vertisols grumosoliques qui présentent une structure fine,
polyédrique à nuciforme dans un horizon superficiel d'au
moins 20 cm.
Vertisols non grumosoliques dans lesquels la structure large et la cohésion élevée commencent dès la surface du sol.
Le caractère de structure de l'horizon de surface sur lequel est
basé la différenciation des groupes semble être très fluctuant dans la région
étudiée. La plupart des sols observés présentent une structure moyenne on surface et ce n'est que dans quelques profils que nous avons pu observer une
structure fine sur les 10 ou 20 cm superficiels. Les sols correspondant seront
donc considérés comme des variations autour du type morphologique le plus
réprésenté et seront étudiés comme tels.
A. Les V8rtisols Topomorphes ou Topo-Lithomorphes
Vertisols topomorphes non grumosoliques sur matériau argileux
gonflant
Extension
Ces sols ont une extension réduite et ils n'ont pas été cartographiés.
On peut en trouver des surfaces de quelques hectares, voire de
quelques dizaines d'hectares dans les petites vallées situées à proximité des
affleurements de roches basiques dans les zones cartographiées, soit "sols
hydromorphes à pseudogley de surface ou d'ensemble, faciès structuré" (vallées
du pays Bassaris), soit "sols à Null Hydromorphes, famille sur alluvions argileuses plus ou moins riches en minéraux 2/1" (région de Kossanto). Ils se distinguent de ces deux types de sols par la présence de faces de glissement obliques, luisantes et striées. Ils en diffèrent par leur oomplexe absorbant minéral oaraotéristique des matériaux montmorillonitiques.
Quelques profils des zones oartographiées "vortisols lithomorphes",
situés en position de mauvais drainage présentant les mêmes oaraotères.
Morphologie
Le profil BSI 46 déorit par P. ~œRCKY (Avril 1965), situé en pays
Bassaris à 8,1 km à l'Est d'Ekess sur la piste de Bilel dans une petite vallée
entourée de toute part de collines ouirassées et de pentes gravillonnaires, donne une morphologie type. Il se différenoie ainsig
de
0 à 20 omg Noir; humifère; argileux; struoture polyédrique large bien développée; quelques faces de déoollement patiné8s;oohésion d'ensemble faible; oohésion des agrégats très forte; porosité irrégulière, liée à l'aotivité biologique, quelques petits gravillons de 1 à 2 mm de diamètre, très émoussés; enraoinement moyen;
gaines rouille le long de toutes les radioelles.
- 80 -
de 20 à 45 cm:
Gris bleuté à noir passant graduellement au gris vert sombre;
argileux; structure polyédrique large très développée; quelques faces patinées; cohésion forte; porosité tubulaire fine
très faible; quelques petits gravillons émoussés; enracinement
réduit; augmentation
graduelle de l'humidité en profondeur.
de 45 à 84 cm:
Gris vert olive; très argileux; humide; structure fondue à
débits peu cohérents à l'état humide; variation de teinte:
quelques taches jaunes et rouilles en haut de l'horizon, passage à une couleur verdâtre à proximité de la nappe qui se
trouve à 84 cm.
Le matériau qui constitue ce sol provient vraisemblablement d'apports alluviaux et colluviaux polyphasés. On y retrouve des éléments gravillonnaires. La nappe Be situe en fin de saison sèche à moins d'un mètre èe profondeur. Le pH de l'eau est franchement alcalin. C'est sans doute l'abondance
des ions alcalino-terreux maintenus dans ces zones mal drainées qui a permis
la stabilité de la montmorillonite.
ETUDE ANALYTI QUE
L'analyse granulométrique revèle les teneurs très élevées en argile et limon de tous les horizons; respectivement:
%
%
%
45,7
53,0
51,0
et
24,5
et
19,5
et
19,2
%
%
di
Îé
de
0
à
20
cm
de
20
à
45
cm
de
45
à
54
cm
Le rapport sable fin sur sable grossier décroît de la surface vers
la profondeur: 3,8 de 0 à 20 cm; 1,85 de 20 à 45 cm il 0,62 de 45 à 84 cm.
Teneur en matière organique élevée en surface, se maintenant à un
taux moyen en profondeur (3,55 %de 0 à 20 cm; 1,92 %de 20 à 45 cm; 0,72 %de
45 à 85 cm). Cette matière organique est bien évoluée (C/N = 11,6 dans le premier horizon, 10,5 dans le deuxième). Le taux d'humification est l'un des plus
élevés qui aient été obtenus sur les sols du Sénégal-Oriental (30 %en surface
55 %de 20 à 45 cm).
x
x
x
stabilité structurale bonne sur l'ensemble du profil (rs = 0,42 de
20 cm; o,8E-aë~ à 45 cm; 0~~2 de 45 à 84 cm). Coefficients percolation se
maintenant à une valeur moyenne dans tous les horizons (K = 2,1 cm/h de 0 à
20 cm; 1,5 cm/h de 20 à 45 cm; 2,0 cm/h de 45 à 84 cm).
oà
~l
Teneurs~hosphor~/assezfortes
en valeur absolue (0,91
à 84 cm).
o à 25 cm; O,3b~e 20 à 45 cm; 0,46 %0 de 45
%0
de
- 81 -
Teneur en oxyde de Fer extrêmement élevée sur tout le profil
(une attaque à lTâcide-chïOridryque permet d'extraire des quantités comprises
entre 12 %et 16 %de Fe2 0 3 suivant les horizons).
Somme des bases échangeables très élevée sur tout le profil
(47,1 méq pour--,50 g-a~5~-25-cm;-52-méq pour 100 g de 20 à 45 cm; 48 pour 100
g de 45 à 84 cm). On relève une légère dominance du calcium dans les deux
premiers horizons, du magnesium dans le troisième. Le sodium est en quantité
négligeable et ne semble pas intervenir sur la structure. Le taux de potassium
échangeable est moyen en surface (0,34 méq pour 100 g), il décroît en profondeur (0,14 méq pour 100 g de 20 à 45 cm, 0,05 méq pour 100 g de 45 à 84 cm).
Capacité d'échange de la terre fine très élevée, ce qui suppose
une représentation importantë-dës-argIïes-271-Tmontmorillonite, nontronite ••• )
dans la fraction argileuse.
pH faiblement acide dans les horizons superficiels, franchement
alcalin en prOfondeur (6,4 de 0 à 20 cm - 6,7 de 20 à 45 cm - 7,8 de 45 à
84 cm).
x
x
x
Des tests biologiques ont été pratiqués sur les échantillons prélevés dans le profil K1, situé à 0,2 km au sud de Kossanto, dont les caractéristiques morphologiques et analytiques sont identiques.
Ils revèlent une activité biologique élevée en surface (C0 2=118),
très réduite à partir de 10 cm (C0 2 inférieur à 20).
Le pouvoir enzymatique saccharase est exceptionnellement élevé
en surface (1 770), ce qui est probablement dû à l'activité des algues (camme
cela a été observé fréquemment par Cl. MOUREAUX sur des sols de rizière). Il
est moyen à faible en profondeur.
(1,38
%)
Le coefficient de minéralisation du carbone est moyen en surface
faible en profondeur (0,38 %).
Le coefficient de minéralisation de l'azote est faible à très
faible sur l'ensemble du profil (0,68 %et 0,77 %).
Le pouvoir ammonifiant est moyen en surface (AM4
à très faible sur le reste du profil.
53,1), faible
- 82 -
La richesse minérale globale est moyenne en surface (FG ord : 358)
faible en profondeur. Cet indice marque en réalité (selon Cl. MOUREAUX) le niveau du facteur limitant qui est ici le phosphore (bien que la teneur en P205
total soit relativement satisfaisante: 1,03 %0 en surface). L'addition de
P205 provoque une très forte augmentation de la croissance d'Aspergillus niger
qui passe de~ FG ord = 358 à: FG + P205 = 1177, indiquant une carence relative en phosphore. (1)
(FG + P205) se maintient à une valeur moyenne en profondeur (324 de 10 à 45 om
292 de 45 à 120 cm).
La réponse à un apport de potassium est faible ou nulle, de même
que la réponse à un apport d'oligoéléments.
Les potentialités minérales de ces sols, moyennant des apports
d'engrais phosphatés,se situent aux niveaux les plus élevés parmi tous les
sols étudiés au Sénégal-oriental.
x
x
x
Bien que très limité en surface, ce type de sol présente un grand
intérêt agronomique du fait de ses caractéristiques physiques et surtout chimiques exceptionnelles. Ce sont les sols les mieux adaptés à la rizioulture que
nous ayons observés dans la région étudiée. On pourra également y pratiquer
des cultures de décrue.
Ces petites surfaoes justifient donc pleinement, par la grande
fertilité de leur sol, une prospection systématique et une étude de détail
pour l'aménagement de rizières. Dans la région de Kossanto, il y aura lieu
de se méfier toutefois du risque d'évolution halomorphe, se traduisant sur certains matériaux également montmorillonitiques, par une dégradation très marquée de la structure qui peut les rendre impropres à toute culture (voir section VI, classe des sols halomorphes).
B. Les Vertisols Lithomorphes grUIDosoliques ou non grumosoliques
Extension
Dans le premier chapitre de ce rapport, nous avons écrit que le
processus de formation d'argiles magnesiennes ou ferromagnesiennes (montmorillonite et nontronite), généralement caractéristiques des vertisols, semblait
limité aux formations de roohes basiques en position de drainage réduit, dans
les zones où le modelé aotuel témoigne de l'absence de manteau d'altération
paléoclimatique.
Dans la re~on de Kédougou, ces surfaces correspondent principalement aux dépressions périphériques qui entourent les collines de roches basiques, limitées:
ft
,
(1) Ceci confirme les indications données par B. KALOGA pour les sols de cette
famille ( notice explicative de la feuille de Dalafi)
- 83 du côté interne par les versants de ces collines sur lesquels en trouve soit des
sols brun eutrophes lorsque la pente est forte, soit des vertisols localisés sur
les petits replats;
du côté externe par les escarpements des glacis ou pseudocuesta ~ui peuvent être
topographiquement plus ou moins marqués selon la différence de côte entre le niveau du glacis et celui de la dépression (quelques décimètres dans la région de
Bandafassi, quelques dizaines de mètres près de Mako).
Dans la région de Kossanto où le manteau d'altération paléoclimatique
est fortement décapé, les vertisols se trouvent souvent en association soit avec
des sols peu évolués d'érosion sur les matériaux hétérogènes du Birrimien, soit
avec des sols halomorphes là où le bas-glacis apparaît colmaté par des matériaux
polyphasés.
Disparition apparente du Fer dans les vertisols lithomorphes - Présence
dans certains profils de niveaux gravillonnaires provenant du démantèlement des
cuirasses anciennes.
L'importance réduite du cuirassement dans les zones d'altération montmorillonitique actuelle, paraît d'autant plus surprenante que celles-ci correspondent aux roches basiques les plus riches en oxyde de Fer.
Les travaux récent s de N. TRAUTH, H. PAQUET, J. LUCAS et G. l'iIILlOT
(C.R. Acad. Sc. Paris - T. 264) apportent une explication à ce phénomène:
"L'altération ("simatique") ~ui donne naissance aux vertisols lithomorphes, dans la sone soudano-sahélienne (ou soudano-guinéenne) débute par l'hydrolyse totale des silicates de la roche-mère. Mais les ions libérés se réorganisent en une argile néoformée - montmorillonite ferrifère - ~ui utilise les ions
Si, Al, Fe, Mg. Telle est la raison de la disparition apparente du fer dans les
basses plaines vertisoliques: il est mis en réserve".
"Il y a là un contraste frappant avec la ferrallitiaation (ou la siallitisation) de la zone tropicale humide (souvent paléoclimatique au SénégalOriental sur roche basique). La néoformation à partir des ions libérés par l'hydrolyse, est alors kaolinitique qui n'utilise que les ions Si et Al.
Mg et Fe sont évacués, le premier définitivement tandis ~ue le second peut alimenter des cuirassements successifs".
Ainsi s'expliquerait le développement actuel de vertisols lithomorphes
dans les entailles d'érosion qui séparent les collines de roches basiques des
grandes surfaces de glacis ancien cuirassé.
Nous avons vérifié que les vertisols de la région contiennent des quantités importantes de Fer.
Une attaque à l'acide chlorhydrique concentré bouillant permet d'extraire des
quantités de fer (dites ''Fer total") qui, exprimées en Fe203 %0' se situent pour
tous les horizons des profils étudiés entre 60 et 17 5.
Les valeurs moyennes pour 30 profils sont de
83,7
93,6
94,2
%0
%0
%0
dans
l'horizon
dans
Vheri80n
dans
l'horizon
(1) Voir page 85 - Morphologie des Vertisols.
- 84 Una fraction iopcrtantc de oe fer n'est pao oxtraite par la mâthode de
D'HOORE, (acido ozaliCluo - alur.1niuLi).
Cotto fraction correspond à 1
% du fer chlorhydriClue dans l'horizon
30,2 % "
"
"
"
"
29,2 % "
"
"
"
"
32,8
A11
A12
B
En plus des formes du fer, plus ou moins libres ou intégrées dans le
réseau cristallin des argiles, on trouve dans les vertisols situés en contrebas
de cuirasse en voie de demantèlement, des proportions variables de gravillons
ferrugineux Clui constituent des apports polyphasés, parfois nettement délimités,
caractérisés par leur aspect ocre gris Clui tranche sur la couleur gris brun à
gris olive de l'ensemble du sol.
LorsClue les gravillons constituent des lits bien individualisés, leur forme est
généralement anguleuse ou subanguleuse. Dans d'autres profils, par contre, ces
niveaux ont été plus ou moins homogénia6Bpar les mouvements internes du sol,
les gravillons apparaissent alors arrondis et mélangés à la masse du sol.
LorsClue le cuirassement des reliefs Clui surplombent les vertisols a entièrement
disparu, on ne trouve plus dans le profil Clue CluelClues petits gravillons aux
formes très arrondies disséminés principalement dans l'horizon (B) et, parfois
CluelClues poches gravillonnaires dans les horizons de surface.
Tout se passe donc Comme si les apports gravillonnaires étaient "digérés"
par le matériau montmorillonitiClue, le fer étant intégré au réseau des argiles
au fur et à mesure de sa solubilisation.
Ces considérations expliCluent pourCluoi la plupart des vertisols observés dans la région da Kédougou sont gravillonnaires, tandis que ceux qui ont été
étudiés sur la feuille de Dalafi et sur celle de Kossanto, là où la cuirasse est
déjà très démantélée, ne contiennent que très peu de gravillons.
Le caractère plus ou moins gravillonnaire intervient dans la classification utilisée au niveau de la famille.
Les différences introduites dans les vertisols par la présence de gravillons se manifestent surtout, très localement, sur la morphologie du profil.
Elles peuvent également se traduire par des différences de porosité. Les autres
caractéristiques analytiClues, relatives à la terre fine, sont assez peu modifiées.
Après avoir étudié séparement les types morphologiClues correspondant aux
diverses familles~, nous regrouperons dans un seul chapitre, l'étude analytiClue
de l'ensemble des vertisols.
- 85 -
IV 1 - Famille sur matériau argileux gonflant (peu gravillonnaire)
Conformément à ce qui a été dit ~lus haut, ces sols sont surtout
représentés dans la région de Kossanto et la partie sud-est de la feuille de
DaIa fi.
Morphologie
La morphologie type correspond au profil K81 observé en situation
de bas de pente, à 3 km à l'est sud-est de Bérola, au pied d'une colline cartographiée "Roches volcaniques à tendance basiquo,métamorphisées" qui ne porte aucun témoin de cuirassement.
Végétation de savane arbustive: Combretum glutinosum, Piliostigma tonningii,
Acacia seyal, Acacia macrostachya, Entada sudanica, tapis herbacé très développé d'Andropogpn pinguites.
Surface légèrement mamelonnée, irrégulièrement marquée
fentes de retrait, quelques plages de recouvrement gravillonnaires
~ar
des
0 à
14 cm
Horizon A11 gris à gris brun: 5 YR 3/3; humifère; structure
à tendance cubique à prismatique moyenne assez peu développée, localement, structure fine à éléments grumeleux; cohésion d'ensemble forte, cohésion des agrégats très forte;
friabilité du matériau donnant par endroit une impression de
texture finement sableuse; porosité tubulaire et micrcporosité due à une activité biologique intense; gravillons petits
homogènes, recouverts de matériau fin gris très clair, formant des poches qui occupent 15 à 20 %du volume; hors de ces
poches, il n'y a pas de gravillons. Enracinement assez dense
et homo gène.
de 14 à
35 cm
Horizon A12 - couleur évoluant du gris brun (5 YR 3/4) au
brun olive (10 YR 4/3); texture argilo-finement sableuse;
structure polyédrique moyenne très bien développée, à tondance prismatique à partir de 25 cm; fentes de retrait de 0,1 à
1 cm de large; cohésion d'ensemble faible, cohésion des agrégats très fortes; aspect de l'horizon fortement brisé; macroporosité importante due aux fentes de retrait, microporosité
tubulaire faible dans les agrégats; concrétions noires à aspect de plomb de chasse intimément liées au sol; morceaux de
quartz anguleux irrégulièrement disposés en lits; quelques
fragments de roche verte altérée.
Passage progressif à l'horizon suivant.
de
de 35 à 120 cm
Horizon (B); couleur vert olive ( 5 y 5/3); texture argilofinement sableuse; structure ~rismatique grossière à moyenne
très développée; fentes de retrait de 0,5 à 2 cm de large;
faces obliques patinées, luisantes souvent striées, découpant
les prismes en paraléllepipèdes obliques et donnant localement
une sous-structure en plaquettes, surtout marquée à partir de
60 - 10 cm (B2); cohésion d'ensemble forte, cohésion des agrégats très forte; macroporosité liée aux:fentœ de retrait, micro-
- 86 -
porosité tubulaire fine très faible; quelques gravillons et
graviers de quartz disseminés dans la masse du sol; localement poches de matériel détritique contenant de nombreux
fra@nents de roche altérée. Enracinement faible.
à 120
cm
Passage rapide à la roche altérée de couleur beige avec de
nombreuses petites taches brunes. La structure de la roohe
est encore bien visible; cohésion assez forte; humide; friable; quelques taches blanohes bien individualisées.
- 87 -
IV 2 - Famille sur matériau argileux gonflant plus ou moins gravillonnaire
Les gravillons contenus dans les vertisols peuvent présenter des
aspects très divers tant par leur disposition dans le profil que par leur état
de décomposition.
Dans le profil MK 81 observé par ODRA Beyet à 6 t 5 km de Mako t sur
la route de Kanéméré, on observe à 20 cm le passage brusque à un horizon de
couleur gris brun foncé, auquel un pourcentage élevé de gravillons, entourés
d'une gangue ocre grise, confère un aspect très hétérogène, une structure massive qui se débite en gros blocs cubiques et une macroporosité interstitielle
moyenne. Les fentes de retrait sont peu nombreuses, les faces obliques sont
par contre bien marquées et très fortement striées. A 85 cm le passage est net
avec un lit c011uvionnaire formé de débris de roches vertes et de débris de
quartz.
Dans le profil NK 58 observé à 9 km de Mako, les gravillons sont
par contre dispersés dans tout le profil.
De couleur rouge et de forme arrondie, ils sont bien visibles dans l'h~rizon
superficiel dont la structure est polyédrique fine et la macroporosité moyenne
à forte.
Intimément mêlés au sol dans l'horizon B, ils ne peuvent être observés que si
l'en brise les agrégats. La cassure laisse alors apparente un noyau verdâtre
entouré d'une mince enveloppe blanchâtre avec des traînées ocres d'oxyde de
fer. La présence de gravillo~ se marque encore dans ce cas par l'aspect fortement strié des faces obliques.
x
x
x
Les variations autour des t es mor holo 'ques étudiés (pour les
familles 1 et 2 portent principalement sur la structure de l'horizon superficiel qui peut être très variable. Une structure grumeleuse bien marquée a été
observée sur les sols de la région de Gounbabéré. La zone correspondante, située au pied d'une falaise de dolérite, est cultivée de façon intensive:
de
10 cm
0 à
à
10
cm
Couleur gris foncé; horizon très riche en débris organiques
laissés par la culture; texture argileuse; structure grumeleuse moyenne, très développée; ensemble très meuble; porosité
très forte; activité biologique intense; très bonne répartition de racines; nombreux débris de dolérite altérée mêlés
au sol.
Passage net à un horizon de structure cubique grossière contenant de nombreux dêbris de roche en voie d'altération et
quelques gravillons.
- 88 -
Les sols de la re~cn de Gounbabéré présentant donc de façon
très nette, sur une profondeur toutefois réduite, le caractère de structure
des sols grumcsoliques. Une très petite surface, située au sud-ouest de Kanéméré (étude de J. BALDENSPERGER), se différencie également par la structure
fine des 15 cm superficiels. Les deux zones correspondantes ont été classées
dans le groupe des vertisols grumcsoliques et cartographiées comme tels.
Nous verrons plus loin Que le caractère grumosolique, qui se traduit par une valeur exceptionnelle de l'indice de stabilité structurale de
l'horizon de. surface, semble être sous la dépendance de la texture plus argileuse de cet horizon.
Dans les autres vertisols étudiés, le caractère grumosolique apparait localement, plus ou moins marqué et plus ou moins fugace.
Des variations morphclogiQues peuvent également porter sur l'horizon B, parfois caractérisé par la présence de nodules calcaires, constitués
autour d'un noyau de roche altérée.
L'horizon C enfin peut être de nature très variable, roche basique en place, lits colluvionnaires de débris de roches diverses, niveau d'argile vertiques superposés, parfois sur une grande épaisseur; il peut aussi
être plus ou moins marqué par les processus d'hydromorphie (gley).
ETUDE ANALYTI QUE
Dans le but de prec~ser les caractéristiques communes à tous les
vertisols de la région et de mettre en évidence les variations éventuelles
de certaines données, nous avons regroupé tous les résultats d'analyses obtenus sur l'ensemble des échantillons de vertiscls (une centaine en tout), grumosoliques ou non, gravillonnaires ou non.
1) Granulométrie
Le graphique V 1 donne les résultats des analyses pratiquées sur
les échantillons étudiés. La granulométrie de la plupart d'entre eux est argilo-sableuse ou argileuse. Les taux de limons sont compris entre 15 et 35 ~.
Les horizons superficiels des sols grumosoliques sont les seuls
%' d'argile.
à contenir plus de 40
2) Etude minéralogique des argiles aux rayons X
Les résultats des analyses effectuées par le laboratoire de Géologie de la Faculté de Strasbourg figurent dans le tableau ci-dessous:
GRAPHIQUE V1 - VERTISOLS LITHON"lORPHES GRANULOMETRIE
ARGILE
0"/'
+ horizons A1f
al horiz.ons A'il
o hor'l"[oI1G (13)
1
r
f)
A
LA
i
,
20
S
1
3êr--46-----.-.-.~----.----ô6----L-rtr-------i5fr- ..--ff~~
Sables
%
- 89 -
Profil
N° de l'échantillon et
MontmorilKaclinite mal Talc
Illite Kaolinite
lonite
cristallisée
profcndeur
1
12
de
13
à
21
cm
10
B 14
142
144
de
de
6
~
à
à
24
18
cm
cm
1
1
3
3
1052
1054
1058
de
de
de
155
à 48
à 83
à 200
cm
cm
cm
4
1
8
6
3
2
B 108
1081
1083
1086
de
de
de
0 à 30
55 à 85
121 à 145
cm
cm
cm
6
6
8
1
tr
tr
3
4
2
B 109
1092
1094
1091
de
de
de
13
15
140
à 41
à 91
à 170
cm
cm
cm
5
1
8
tr
tr
5
3
2
811
813
815
de
de
de
0
14
120
à
à
à
cm
cm
+
1
8
9
3
2
1
831
833
834
de
de
de
0
40
60
à
à
à
20
60
85
cm
cm
cm
1
1
5
3
3
3
K 84
841
842
844
de
de
de
0
5
60
à
à
à
5
17
90
cm
cm
cm
1
1
9
1
1
SNK59
592
594
de
de
10
100
à 35
à 130
cm
cm
6
6
tr
B
B 105
K 81
K 83
22
58
cm
14
35
2
2
2
1
2
2
2
2
Dans tous les profils étudiés la dominance de montmorillonite est
nettement marquée et croissante de la surface vers la profondeur (sauf dans le
profil K 83). La kaolinite et l'illite semblent être dans beaucoup de cas des
minéraux allogènes apportés par colluvionnement depuis les versants des collines de roches basiques et les manteaux d'altération paléoclimatique. La présence de talc est due prcbablement à la roche-mère.
La dominance de montmorillonite impose ses caractères à tous les
vertisols: forte capacité de gonflement, forte capacité d'échange des bases,
induction de la formation de Mull.
- 90 3) Stabilité structurale - coefficient de percolation
Les stabilités structurales des échantillons analysés sont portés sur le graphique V 2.
les horizons de surface (A11) ont une stabilité moyenne;
seuls ceux qui correspondent aux sols grumosoliques ont
une stabilité bonne.
- la stabilité des horizons A12 est moyenne à médiocre
celle des horizons B est dans tous les cas médiocres et
caractérisée par un coefficient de percolation (K) faible
à très faible.
4) La porosité semble intervenir souvent comme facteur limitant. Nous
avons reporté sur le graphique V3, analogue à celui utilisé par B. KALOGA
(étude de la feuille de Dalafi), les résultats des mesures de porosité et
d'humidité équivalente, dans le but d'obtenir une évaluation de la macroporosité. Celle-ci semble être dans la plupart des cas nulle ou très faible sauf
pour les horizons A11 et parfois A12 dans lesquels elle demeure toutefois très
réduite. Les risques d'asphyxie sont donc généralement très importants. Les
niveaux gravillonnaires sc,nt ceux dont la porosité est la moins faible. Le
sol ne convient donc pas aux cultures dont les racines sont sensibles à l'asphyxie.
5) La capacité pour l'eau assez élevée, ne semble intervenir comme un
facteur limitant que très exceptionnellement. L'horizon de surface de ces sols
reste gorgé d'eau durant la plus grande partie de la saison des pluies.
6) Les taux de matière organiques ont été portés sur le graphique V4.
Ils varient dans de larges proportions dans l'horizon A11 où ils semblent varier en fonction de la couverture végétale~ voisins de 4 %dans les sols qui
portent une végétation dense d'Andropogon, ils s'abaissent à des valeurs voisines de 2 sur les sols cultivés.
Ils se maintiennent à des niveaux rélativement élevés mais variables dans l'horizon A 12.
Ils se situent le plus souvent dans l'horizon B entre 0,3 et 0,7%.
Cette matière organique est relativement bien évoluée. Le rapport
est très dépendant de la végétationg de l'ordre de 13 ou 14 sous un tapis
d'Andropogon, il s'abaisse à 10 cu 11 dans les sols cultivés.
clN
7) Les teneurs
assez dispersées pour
situe au voisinage de
0,7 %0) elles peuvent
santes.
en azote sont portées sur le graphique V 4. Elles sont
l'horizon A11 dans lequel la teneur la plus fréquente se
1 %0. Plus groupées dans l'horizon A12 (teneur 0,5 à
être considérées dans le plupart des cas comme satisfai-
GRAPHIQUE
V2 - VERTISOLS LITHOMORPHES
Indice d'instabilité structurale et coefficient de percolation
(D'après HENIN et MONNIER)
Stabilité structurale S. (D'après
C cm/h
DABIN)
10 g. 10 K
+-
o
()
hori zoos At
h (lri zoo S Al
hori zoos B
bon
,31----+---"'<
i
1
1
2~
,41
S. bon
f
"'(
'21----±f----------~--"'<. ~~
i
I
L
+~
-+
1
Il
t:
r
-t'
+ +~ '\ e e
+ +...."" a
t
~Ell
1
54
-f--------··.
.
·-··--------!.. .
t
~
~
1
".
±
œ
!
11
"'-
--+~ro__--.:;;I"--------_"<.
1
,.1 1-----+-1-
1
e
moyen
s.
1
médiocre
',.., . . . . . .
~
0--------><'-"
0
,.. . . . .S .
-········o- _··········--·.. 0·-···_··· ..--··..·-··....··-··..·_--·
S. très mauvais
0
0
mauva"
"-
0
o
2
3
K
GRAPHIQUE
V 3 - VERTISOLS LITHOMORPHES
+ horilOI'1; A11
iD
hJrilOn~
Ai2
o r,ù r i7;)(1S (8)
,
1
Porosité mesurée sur mottes séchées/à l'air exprimée en cm3 pour 100 grammes,
SANS
ASPHYXIE
ASPHYXIE
PARTIELLE
+
o
+
1
1
o
ASPHYXIE
o
û
/
(;0
'roTALE
o
u
o
---L- _ _.
10
20
!
30
»
HUMIDITE EQUIVALENTE en g pour 100g
ou cm3 pour 100 g
\
- 91 -
8) Les teneurs en phosphore (graphique V4) sont toujours faibles à moyenne .en valeur absolue (inférieure à 0,3 %0 dans l'horizon de surface de 80 %de
profils), très faibles en valeur relative compte tenu de la richesse globale
de ces sols. Elles semblent ccnstituer un facteur limitant, ce qui sera confirmé par les tests biologiques.
9)
est due à
constitué
S. BENIN,
La capacité d'échange très élevée, qui caractérise les vertisols,
la composition de leur complexe absorbant minéral essentiellement
de montmorillonite (la capacité d'échange de ce minéral varie, selon
entre 100 et 130 méq pour 100 g d'argile calcinée à 900 0 ) .
Les capacités d'échange de la terre fine ont été figurées sur le
graphique V4. Elles se situent le plus souvent entre 10 et 30 méq pour 100 g
pour l'horizon A11, entre 20 et 40 méq pour 100 g pour les horizons A12 et B.
Les capacités d'échanges de l'argile ont été évaluées pour le
calcul en rapportant la capacité d'échange de la terre fine à l'argile après
soustraction de la part due à la matière organique estimée à 200 méq pour
100 g (selon B. KALOGA notice de Dalafi p. 49). Elles se situent autour de
40 à 50 méq pour 100 g dans l'horizon A11, autour de 50 à 70 méq pour 100 g
dans l'horizon B.
Les valeurs les plus fortes sont obtenues pour les échantillons
dont la fraction fine est comPosée exclusivement de montmorillonite (exemple:
échantillon B 72 - fraction fine constituée essentiellement d'une très belle
montmorillonite - capacité d'échange de l'argile = 80 méq peur 100 g).
Le même calcul donne des résultats aberrants en ce qui conerne
l'horizon C (exempleg échantillon 81.5. Capacité d'échange = 46,6 - fraction
granulométrique argileuse correspondant à 19,7 %de la terre fine, constituée
essentiellement de men~morillonite; le calcul donnerait une capacité d'échange de l'argile voisine de 250 méq pour 100 g ). Ceci est du au fait que la fraction de roche altérée qui n'est pas dispersée par le traitmment granulcmétrique possède une capacité d'échange élevée.
Les matériaux en voie d'altération peuvent donc constituer une
partie appréciable du complexe absorbant minéral des vertisols.
10) Les taux de saturation sont toujours très élevés, généralement supérieur à 100 (du fait sans doute de la sous-évaluation de la capacité d'échange déterminée par la méthode au C12Ca).
La richesse en bases échangeables est un des éléments de la fertilité des vertisols.
Le calcium et le magnesium sont toujours très largement dominants.
Le sodium est peu représenté.
11) Les teneurs en potassium sent de l'ordre de 0,1 à 0,2 méq pour 100g
de terre dans l'horizon de surfaces, elles sont souvent beaucoup plus faibles
GRAPHIQUE
7 Effectifs
MATIERE
4-
V
VERTISOLS LITHOMORPHES
ORGANIQUE
%
CB)
6
5
4
3
A 11
A 12
2
1
7
6
5
%0
AZOTE
4
3
A 11
2
n
1
9
8
7
%0
PHOSPHORE
6
5
A 11
A 12
4
3
Dl
2
1
~i
0,1. 0,3
o.~
Q,"
~
0,
~
8
7
6
5
4
3
",1.
/1')
pH
A 11
12
r--
-
1
-
2
1
~'" 6
1
1
CB)
6'."
-
V "1,f
100 g)
A 12
A 11
CB)
in
1
1 1
\
DE
LA
1
llil
TERRE
FINE
DE L'ARGILE
- 92-
en profondeur. Elles peuvent dans certains cas constituer un facteur limitant.
x
x
x
Des tests biologiques ont été pratiqués sur 20 échantillons prélevés dans 5 profils typiques de vertisols.
Le dégagement de C0 2 revèle une activité biologique globale moyenne
à très élevée dans les horizons A1 et A2, toujours faible dans le reste du profil.
Le coefficient de minéralisation du carbone est élevé, voire
très élevé dans les horizons A11 et A12.
m~me
Le taux d'(Azote minéral + Azote minéralisable) est élevé ou très
élevé. Cependant dans les 5 profils étudiés, les coefficients de minéralisation
de l'azote sont faibles à, très faibles (compris entre 0,1 et 1 %), compte tenu
des teneurs élevées en matière organique et de l'augmentation souvent faible de
la teneur en Azote Minéral pendant l'incubation.
Il apparaît un contraste entre le coefficient de minéralisation élevé du carbone, et celui, très faible de l'azote. Ceci pourrait ~tre du au fait
que la présence du calcium augmente l'ensemble des minéralisations, tandis que
les conditions d'asphyxie résultant des caractères de structure propres aux vertisols sont surtout préjudiciables aux germes de la nitrification (selon
Cl. MOUREAUX).
La présence d'argile gonflante serait susceptible d'influencer l'évolution de la matière organique. Qualifiées de stabilisatrices d'humus par
DUCHAUFOUR et JAQUIN (1964), ces argiles protègeraient mieux la matière organique
que ne le fait la kaolinite. Ainsi s'expliquerait le taux d'humifioation souvent
élevé, caractéristique des vertisols étudiés (20 à 40 %).
,La. ::!~~~~s~_~~~::~!-~ba.le, exprimée par (Fa ord.), est toujo~s.
faible ou tres faible rcomprlse entre~et 100) mais nous avons vu que cet lndlce marque, en réalité, le niveau du facteur limitant qui est ici le phosphore.
Un apport de P205, se traduit, sur les échantillons étudiés, par une augmentation très marquée de la croissance d'Aspergillus nigerg (Fa + P20S) se situe
pour tous les horizons de surfaces à des valeurs comprises entre 000 et 1 000
considérées comme élevées ou très élevées.
En profondeur (Fa + P205) reste à un niveau moyen (250 à 300), puis remonte légèrement au niveau de la roche altérée (400).
Dans tous les cas l'augmentation de la croissance d'Aspergillus niger due à un
apport de P205 se situe entre 250 %et 1.300 %.
La réponse à un apport de potassium exprimée par
nette mais de-faibÎe-ampïItüde dans tous les cas.
(Fa
+ K20) est
- 93 -
Une réponse assez marquée à un appert d'oligo éléments a été
observée pour 2 des 5 profils étudiés.
~
x
x
x
En conclusion les vertisols semblent être, de tous les sols étudiés au Sénégal-0riental, ceux dont le potentiel de fertilité est le plus élevé.
Ces sols présentent cependant certaines caractéristiques physiques
peu favorablesg
porosité très faible entraînant un risque d'asphyxie
remaniement interne provoquant des risques de traumatisme
pour les racines (rupture au niveau des fentes de retrait).
structure généralement moyenne ou large dès la surface et
cohésion très forte des agrégats qui créent un obstacle à
l'exécution des façons culturales. Les labours qui nécessitent des efforts de traction importants peuvent difficilement être réalisés dans le cadre de la culture traditionnelle.
Ces sels ont par ailleurs une extension limitéeg ils sont répartis dans les petites zones de dépression qui correspondent aux affleurements
de roche basique. Leur position topographique et leur mauvais drainage interne
nécessitent souvent des travaux d'assainnissement ou de billonnage.
En culture traditionnelle ces sols conviennent bien au sorgho.
Moyennant des apports d'engrais, surtout phosphat~s et potassiques,
et des travaux d'aménagement, ils pourraient être utilisés pour des cultures
exigeantes tels que coton, mars etc ••••
- 94-
VI - CLASSE DES SOLS A MULL
Sous-classe des sols à Mull des Pays Tropicaux
Grou~e
des sols bruns eutrophes
INTRODUCTION - DEFINITION
Les sols de cette classe sont caractérisés par la présence d'une
matière organique fortement évoluée, à humus du type "mull". Les sesquioxydes
métalliques qu'ils contiennent sont, en partie, liés au complexe argilo-humique.
Dans la sous-classe des sols à "Mull" des pays tropicaux sont regroupés les sols dont le pédoclimat est à la fois, au moins temporairement, chaud
et humide.
G• .AUBER!' signale que ces sols sont caractérisés par "une forte argil~~énè!!~ une ceE!~~_~di~d~!~at~~::~~~Sui~:;:yd.::~,limitée-;-peüt=on penser, par la richesse du complexe en bases. Ces sols ont, en effet, toujours une réaction voisine de la neutralité".
Cette sous-classe ne comprend qu'un groupe, celui des sols bruns
eutrophes tropicaux.
Selon R. MAIGNIEN, ce groupe" a été créé pour réunir un ensemble
de sols automorphes ••• qui se caractérisent par la faible épaisseur de leur
profil, une faible individualisation de leurs horizons, une couleur brun foncé,
une saturation en bases élevée, une bonne teneur en matière organique et une
structure de surface excellente" •••
R. MAIGNIEN ajoute que ces sols se reconnaissent facilement sur le
terrain où ils occupent des sites privilégiés. Ils sont toujours en position
de bon drainage externe et interne. Dès que le drainage se ralentit, la structure s'élargit et l'on observe le passage aux vertisols, ce qui se concrétise
par des néosynthèses argileuses de type montmorillonitique. Ces phénomènes sont
surtout sensibles vers les régions plus sèches (700 à 1 200 mm/an) •••
Ces caractéristiques transitoires apparaissent clairement lors de
l'étude des néosynthèses argileuses. Parmi les sols des régions tropicales humides et semi-humides on doit distinguer (selon H. PAQUET, R. ~UŒGNIEN et
G. MILWT):
- 95 -
à un pôle les sols à montmorillonite dominants, caracté-
risés par un drainage déficient et une grande richesse de
roche mère en alcalino-terreux~ ce sont les vertisols tropicaux.
au pôle opposé, les sols à kaolinite dominants caractérisés par un bon drainage. Ce sont les sols ferrugineux tropicaux et les sols ferrallitiques.
Entre ces deux pôles, tous les intermédiaires possibles sont observables et constituent, grosso modo, les sols bruns eutrophes des régions tropicales.
La distinction des principaux sous-groupes fait intervenir ces deux
orientations possibles de l'évolution.
Les sols bruns eutrophes modaux caractérisés par une faible épaisseur du profil, une dominance de kaolinite et d'illite, un bon drainage interne et externe, une structure fine à moyenne, souvent grumeleuse en surface,
toujours très bien développée sur la . plus grande partie du profil.
Jt.
Les sols bruns eutroFhes vertiques quiYdistinguent des premiers
par la dominance d'une néosynthese argileuse de type montmorillonitique, se
manifestant par un mauvais drainage interne et par un élargissement de la
structure de surface qui peut être grossière et du type prismatique. L'épaisseur du profil est variable.
Entre les deux sous-groupes, la variation semble continue aussi
avons-nous été conduits à étudier ensemble les sols bruns eutrophes modaux et
vertiques
A - Sous-Groupes des Sols Bruns Eutrophes - Modaux et Vertiques
Famille sur altération argileuse de roches basiques variées
(VI1) et Famille sur matériau argileux plus ou moins iPnfIant {YI~).
Extension
Les sols appartenant au groupe des sols bruns eutrophes (sous gro~~e
1 modal et vertique) sont limités aux pentes des collines de roches basiques
(roches volcaniques, métabasaltes, schistes à amphiboles etc ••• ).
Ré
sols bruns eutro hes vertiques et des
BO
Le passage du sous-groupe modal auxsous-groupes vertiques est indépendant de la nature du substratum géologique.
- 96 -
Si la tendance vertique semble dominante dans tous les sols bruns
Eutrophes situés sur la carte de Dalafi (Notice de la feuille de Dalafi par
B. KALOGA), elle est déjà sensiblement moins marquée dans les sols de la région de Kossanto et s'attenue encore dans les profils situés sur les collines
de Kanéméré, de Lakanta, de Bandafassi, de N'Debou et du pays Bassari (feuille
de Kédougou).
La légère variation de l'importance relative des néosynthèses argileuses de type montmorillonitique dans les sols bruns eutrophes de la région
étudiée semble être sous la dépendance de 3 facteurs convergents :
Augmentation de la pluviométrie du Nord au Sud (dans des
limites qui restent comprises entre 1000 et 1400 mm).
Amélioration du drainage externe, due à la topographie
accidentée des collines de roches basiques de la région
de Kédougou et du pays Bassari.
- Enrichissement en kaolinite de l'horizon superficiel des
sols bruns eutrophes situés en contrebas des manteaux d'altération paléoclimatiques (surtout représentés au sommet
des collines de roches basiques de Lakanta, Bandafassi
et N'Debou).
ETUDE DES MINERAUX ARGILEUX
Les résultats d'analyse aux rayons X de la fraction fine de 5 sols
bruns eutrophes, rendent compte de ces variations (analyse effectuée par l~
laboratoire de Géologie de l'Université de Strasbourg).
)du Profil
~t Région
K 88
Cossanto
K 80
Cossant 0
13 133
Lakanta
13 107
Bandafassi
13
77
N'Debou
Montmorilloni"te
de
de
de
0 à
26 à
48 à
Montmoril Edif ïce( 1)
Kaol! Kaolinite mal
Talc
Illi te
lonite
Gonflant
nite cristallisée
8 cm
48 cm
80 cm
6
6
6
de
o à 7 cm
de 35 à 5) cm
de 90à 110 cm
de 140 à 165 cm
5
4
5
5
tr
tr
tr
tr
de 10 à 35 cm
de 60 à 120 cm
de 120 à 190 cm
5
4
4
1
1
1
de
5 à 15 cm
de 65 à 90 cm
de 110 à 120 cm
~e
30 cm
de
75 cm
~e 110 à 175 cm
9 à
5) à
4
4
4
5
6
5
5
4
5
5
3
3
7
7
4
1
5
1
1
1
3
3
3
3
3
5
3
3
1
) On appelle ''Ecüfices gonflants" un ensemble de feuillets donnant sur les diagrammes de diffraction un flou compris entre 10 et 14 A.
- 97 -
La montmorillonite n'est légèrement dominante que dans le profil
K 88. Elle n'est par contre que peu ou pas représentée dans les profils B 107
et B 77, surtout caractérisés par la présence d'édifices gonflants, d'illite
et de Kaolinite plus ou moins bien oristallisée.
Ces sols qui paraissent ainsi caractérisés par une composition minéralogique assez variable, présentent cependant un certain nombre de caractéristiques morphologiques et analytiques communes qui peuvent être plus ou moins
influencées par la présence de montmorillonite, d'édifices gonflants et d'illite dans la fraction argileuse.
ETUDE MORPHOLO or QUE
Le profil K88 donne un exemple de morphologie des sols bruns eutrophes vertiques--observEfâCians la région de Kossanto. Il est si tué à 2 km auSud
dë-BeroÏa, sur la piste qui joint ce village à l'emplacement des cultures sur
le versant en pente faible d'une colline de roche basique. Des blocs de basalte
occupent près de 10 %de la surface. La végétation de savane ~rbustive est à
dominance d'Oxythenanthera abyssimica avec Andira inermis, Acacia sénégal,
Terminalia macroptera, Zizyphus mauritiana.
Des fentes de retrait importantes se développent seulement au voisinage de la piste. Aucune n'est visible en surface à côté du profil.
de
0 à
8 cm: Horizon A11 brun foncé rougeâtres (5 YR 3/3); matière organique
abondante et bien liée au sol; texture argilo-sableuse; structure polyédrique moyenne à large, à sous-structure grumeleuse;
cohésion des agrégats moyenne; macroporosité très élevée; très
travaillé par les animacules; très nombreuses fines racines
exploitant l'ensemble des agrégats; présence de petits graviers
de roche altérée.
Passage progressif à l'horizon suivant.
de
8 à 28 cm: Horizon A12: brun rougeâtre (5 YR 4/3); humifère; texture argilo-sableuse à sable grossier, structure prismatique à cubique
petite bien développée à sous-struoture grumeleuse faible; cohésion d'ensemble faible; macroporosité moyenne, microporosité
des agrégats forte; horizon exploité par de très nombreuses
racines de bambous enchevêtrées; nombreux cailloux de basalte,
anguleux, plus ou moins altérés.
Passage progressif à l'horizon suivant.
de 26 à 48 cm:
Horizon (B): brun foncé rougeâtre (2,5 YR 3/4); texture argilo-légèrement sableuse, structure cubique moyenne bien développée à surstructure à tendance prismatique, cohésion d'ensemble
faible, microporosité des agrégats assez forte; faibles revêtements argileux; racines nombreuses et bien reparties; quelques petites fentes de retrait.
- 98 -
de
48
de
75 à
de
95 à 135 cm: Horizon de couleur jaune, aspect de roche altérée avec fines
zonations plus ou moins concentriques; texture sableuse; individualisation de très nombreux points ocre brunâtre dans
des filets et des petites plages noirâtres; quelques plages
de couleur brun soutenu, plus argileuses et plus cohérentes;
horizon peu exploité par les racines.
à
80 cm: Horizon (B)c: rouge foncé (2,5 YR 3/6) avec individualisation
de petits points jaunâtres; texture sablo-argileuse à sables
fins; structure cubique à tendance prismatique moyenne, peu
développée; cohésion de l'ensemble et des agrégats assez faible, matériau friable; macroporosité moyenne, microporosité
forte; racines moins nombreuses mais toujours bien reparties;
quelques cailloux de roche altérée de 8 à 10 cm de diamètre;
très petits fragments de roche noyés dans les agrégats; revêtements argileux nets; rares fentes de retrait; racines encore
nombreuses.
95 cm: Horizon de transition; rouge jaunâtre 5 YB 4/6, coloration
irrégulière; sable fin argileux; structure faiblement développée à débits polyédriques de tailles variées; cohésion
faible; matériau très friable; nombreux oailloux de basalte
de diamètre supérieur à 10 cm; écorces concentriques d'altération; plages noirâtres et filets noirs qui semblent correspondre aux diaclases de la roche; racines noires assez nombreuses et bien réparties.
Dans ce profil, la tendance vertique peu marquée, se manifeste
surtout par la structure; polyédrique assez large dans l'horizon superficiel
et cubique moyenne à tendance prismatique dans l'horizon(B ).
La structure est sensiblement plus fine dans les sols bruns eutrophes modaux (série de Bandafassi) dont la morphologie type correspon~au­
profir-B 133~bservé à mi-distance de Baraboye et de Sangola sur le versant
en pente forte, d'une colline de basalte métamorphisé.
Les blocs de basalte qui occupent près de SO %de la surface
sont altérés et arrondis en boules de quelques dm à 1 m de diamètre.
La végétation de savane crlàire a été défrichée pour la culture
d'un mil de très belle venue. Quelques arbres et arbustes subsistent: Parkia
biglobosa, Anogeissus leiocarpus, Vitez barbata, Lannea microcarpa •••
La pente est voisine de 30°.
de
0 à
10 cm:
Horizon A11 - gris brun foncé; très humifère; argilo-sableux;
structure grumeleuse fine; cohésion d'ensemble très faible,
cohésion des agrégats moyenne; macro et microporosité très
élevées; nombreux débris de roche altérée à cassure jaune
rouge; très forte densité de racines et radicelles.
- 99 -
de
10 à
35 cm: Horizon A12 très humifère, constitué pour 50 %de débris de
roche altérée à cassure jaune rouge, inclus dans un matériau
gris rouge, argilo-sableux, à structure grumeleuse; cohésion
d'ensemble faible; macro et microporosité très forte; activité biologique intense; très nombreuses racines et radicelles.
de
35 à
60 cm: Horizon (B ), constitué pour plus de 50 ~ par des morceaux
de roche altérée très friable inclus dans une terre fine gris
rouge qui contient elle même de nombreux petits fragments de
roche altérée; texture argilo-sableuse; structure grenue;
cohésion d'ensemble moyenne; très forte activité biologique;
très exploité par les racines.
de
60 à 120 cm: Horizon (Be) fragments de roche altérée friables inclus dans
un matériau rouge brun, argilo-sableux; à structure polyédrique fine; la terre fine est répartie irrégulièrement en poches;
macro et microporosité très élevées; nombreuses racines.
de 120 à 190 cm: Roche altérée grise; friables; filets et poches argileuses
brunes le long de toutes les diaclases.
Les sols d;_la série du Pays Bassari se distinguent par leur
teneur moins forte en ~lements grossiers.
Développés Bur des pentes fortes, sans éboulis, ils sont beaucoup plus exposés
à l"~.ion; aussi les trouve-t-on associés à des sols peu évolués d'érosion,
faciès brun eutrophe, sur débris de roches basiques diverses (schistes à amphiboles), largement dominants.
La morphologie type correspond au profil B 31, décrit par
P. MERCKY, situé à égale distance de Nangaré et de Salemata, sur la partie
basse du versant des collines Bassari, à 200 mètres de la vallée.
Dans cette région cultivée de façon intensive, la végétation
naturelle a totalement disparu. L'érosion en ravines, par ruissellement, est
forte:
de
0 à
de
20 à
20 cm: brun foncé; humifère; texture argileuse; structure nuciforme
moyenne, avec surstructure prismatique faible; cohésion d'ensemble moyenne, cohésion des agrégats forte; macro et microporosités élevées; très nombreuses racines dans les 10 premiers cm.
90 cm: brun plus clair; texture argileuse; structure polyédrique
moyenne assez bien développée; cohésion des agrégats forte;
porosité essentiellement tubulaire due aux racines et radicelles; fentes de retrait verticales fines,descendant jusqu'à
la base de l'horizon; présence de nombreux petits fragments
beiges (schistes à amphiboles altérés).
- 100 -
de 90 à 160 cm:
Matériau d'altération des schistes à amphiboles; couleur
beige marbré de brun et de noir; schistosite apparente; structure polyédrique à tendance prismatique en voie de développement; présence de poches argileuses caractérisées par une
structure polyédrique bien marquée, une cohésion plus forte
et une atténuation de la schistosite; quelques inclusions
noires et quelques revêtements argileux très localisés;
ETUDE ANALYTIQUE
Dans le but de préciser les caractéristiques communes à tous
les sols bruns eutrophes (modaux et vertiques) et de mettre en évidence les
variations liées à l'apparition du caractère vertique, nous avons regroupé
tous les résultats d'analyse obtenus sur l'ensemble des échantillons de sols
bruns eutrophes appartenant aux deux sous-groupes (une cinquantaine en tout).
Granulométrie
Les résultats des analyses granulométriques pratiquées sur les
échantillons de sols bruns eutrophes ont été reportés sur le graphique B1.
La texture est argileuse et argilo-sableuse avec des proportions appréciables
de limon (fréquemment 20 à 30 %) et ceci dès l'horizon A1 ou A2 (dans le profil B 107 la teneur en argile atteint 67 %de 15 à 15 cm et 70,4 %de 15 à
35 cm).
Les sols bruns eutrophes modaux sont souvent plus argileux en surface que ne
le sont les sols bruns eutrophes vertiques.
L'horizon (B)c présente généralement un taux de sable fin ou grossier assez
élevé (SG + SF de l'ordre de 40 %).
L'horizon C est dans la plupart, sablo-argileux ou argilo-sableux.
stabilité structurale
Les
graphique B2. Les
se des etabilités
identique à celle
résultats des tests de stabilité ont été reportés sur le
points figuratifs des horizons Aî1 se groupent dans la classtructurales moyennes. Leur repartition est sensiblement
observée pour les vertisols.
Les point correspondants aux horizons A12 ont par contre une
repartition assez différente qui correspond à des stabilités moyennes bonnes
ou très bonnes. Les stabilités les meilleures sont généralement celles des
bruns eutrophes modaux.
L'amélioration la plus nette par rapport aux vertisols porte
sur l'horizon (B) dont les points se regroupent dans la classe des stabilités
moyennes (stabilité médiocre pour les vertisols). La tendance vertique se
marque surtout par une diminution de l'indice de percolation K, assez faible
pour les profils de la région de Kossanto mais beaucoup plus marquée dans les
sols étudiés par B. KALOGA sur la feuille de Dalafi.
GRAPHIQUE B 1 - SOLS BRUNS EUTROPHES
GRANULOMETRIE
ugile
%
+- hori "tonS Ai1
e horizon5 An.
o horil.on~ lB)
\ .. ('.
+
'
....
.....•.
00
......
%
0.
~--
S.
10
o
70
o
GMPHI QUE ]2 - SO LS BRUNS EUTRO PRES
Indice d'instabilité structurale et coefficient de percolation
(D'après HENIN et MONNIER)
Stabilité structurale (d'après DABIN)
/h
10g. 10 K
+ ror'i!.ons
œ
o
A11
horiz.,,)llS Ait.
hori7.0 n S
(8)
-+
1
r S.
excepte
1
,54f----------1
-1
1
S.très mauvais
'"~Og.10.
18
~
3
K
- 101 -
- La porosité
Les résultats des mesures de porosité (sur mottes séchées à
l'air) ont été reportés sur le graphique B 3.
La porosité totale de tous les horizons est sensiblement plus
élevée que celle des vertisols.
La macroporosité est dans tous les cas faible ou nulle. L'amélioration est cependant très nette par rapport aux vertisols, particulièrement
en ce qui concerne les horizons A12 et B.
La tendance vertique se traduit toujours par l'aggravation du
caractère asphyxiant de ces horizons.
Ces sols doivent leur forte ca~acité pour l'eau (hucidité équivalente généralement comprise Gntre 20 et 35 %> à leur teneur en argile mais
les points de flétrissement sont élevés et la "quantité d'eau utile" reste
moyenne, souvent voisine de 10 %tant en surface que dans l'horizon B.
Sur ces sols, parfois peu profonds et situés en position de drainage externe favorable, la capacité pour l'eau peut intervenir comme facteur
limitant au début et à la fin de la saison des pluies.
La matière
~~nique
et l'azote
Les taux de matière organique ont été reportés sur le graphique
B4. Assez irréguliers et très dépendants du couvert végétal dans l'horizon
Ai, ils sont encore élevés dans l'horizon A12 (fréquence maximum 1 à 1,~)et
dans l'horizon B (fréquence maximum 0,5 à 0,8%).La matière organique est donc
bien repartie dans l'ensemble du profil.
Si le rapport clN varie beaucoup suivant le couvert végétal dans
l'horizon A11 (compris entre 10 et 15), il est par contre assez constant dans
l'horizon A12 (moyenne 10,3). Il s'agit donc d'une matière organique assez
bien évoluée.
Ceci est confirmé par le taux d'humification relativement élevé
(compris entre 20 et 40 %dans la plupart des profils).
Correlativement les teneurs en azote sont très variables et souvent fortes dans les horizons A11 (0,5 à 2,9 %0), encore assez élevées et
beaucoup plus regulières dans les horizons A12 (fréquence maximum 0,5 à 0,9 %0).
Aucune différence n'apparaît en ce qui concerne la matière organique entre bruns eutrophes modaux et vertiques.
GRAPHIQUE
B3 - SOLS BRUNS EUTROPHES
+ hor',zons
o
sité mesurée sur mottes séchées à l'air imée en cm3 pour 100 g
H é
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ÀU
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:HT.ThlIDITE EQUIVALENTE en g pour
10cg ou cm 3 pour
100 g
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j)Y.
SOLS B',JNS EUTROPHES
-
MATIERE ORGANIQUE
%
EFFECTIFS
A12
A 11
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CAPACITE D'ECHANGE ( en méq pour 100 g)
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1
DE
L'ARGILE
CB)
- 102 -
Sauf exception les teneurs en phosphore sont moyennes à faibles
en valeur absolue, toujours faibles en valeur relative, à l'égard de l'azote,
(teneurs des plus fréquents: dans les horizons A11 entre 0,3 et 0,9 %v, dans
les horizons A12 entre 0,3 et 0,5 10).
- La capacité d'échange
Le complexe absorbant minéral est constitué de minéraux argileux
à capacité d'échange forte moyenne ou faible (capacité d'échange de la montmorillonite: 100 à 130 méq pour 100 g d'argile calcinée - capacité d'échange
de l'illite: 20 à 30 méq pour 100 g d'argile selon S. CAILLERE et S. HENIN).
La capacité d'échange de la terre fine semble assez fortement
influencée par le taux de matière organique dans l'horizon A11 (valeur la plus
fréquente 15 à 25 méq pour 100 g). Elle se maintient à des valeurs moyennes
dans les horizons A12 etCB) (généralement entre 10 et 30 méq pour 100 g.)Elle
est d'autant plus forte que le taux de montmorillonite est plus élevé (supérieur à 30 méq pour 100 g sur l'ensemble du profil K 88).
La capacité d'échange de l'argile (valeurs approximatives calculées en rapportant la capacité d'échange de la terre fine à l'argile après
soustraction de la part due à la matière organique estimée à 200 méq pour 100g)
est généralement comprise entre 10 et 40 méq pour 100 g dans l'horizon A11,
entre 20 et 50 méq pour 100 g dans les horizons Bi elle est toujours élevée
dans les sols les plus riches en montmorillonite (elle atteint 50 méq pour
100 g dans tout le profil K 88).
La capacité d'échange calculée de la fraction argileuse de l'horizon C correspond à des valeurs normales (de l'ordre de 30 méq pour 100 g)
dans les sols bruns eutrophes modaux, elle est par contre tout à fait aberrante
dans les sols bruns eutrophes vertiques (de l'ordre de 200 méq pour 100 g dans
l'horizon C du profil K88). Ceci nous indique que, comme dans les vertisols,
!.~ frc:..ç.tio~~~_!:~~.1!:.l
t él:~~~\i.rsü.par..l.~Ilé!.~ exa~itti.<JJ6.\l
~~se~ie_~~_Q~E~ci~~~~Ug~impQ~tâni~_~t doit êt~~_~~~idér~~~~-'~­
sant partie du complexe absorbant minéral du sol.
---_.,
-----
---------------
- Le taux de saturation
45
%des
Le complexe est saturé dans 80 %des cas pour l'horizon A11,
cas pour l'horizon A12, 70 %des cas pour l'horizon B•
• Lo taux de saturation n'est que très exceptionnellement inférieur
à 85 %. Les sols bruns eutrophes vertiques sont toujours saturés aussi bien en
surface qu'en profondeur.
- 10) -
- Les pH sont le plus souvent compris entre
A11, entre-S75~t 6,5 dans les horizons A12 et ~~
5,5 et 6 dans l'horizon
La différence de pH entre les bruns eutrophes modaux et les bruns
eutrophes vertiques est peu accusée en surface, elle peut par contre atteindre
5 dixièmes d'unité pH dans les horizons A12 et ~~
- ~~bases .. 2changeables sont essentiellement constituées de calcium
et de magnesium.
Le rapport calcium sur magne sium est généralement compris entre 2 et 5. Il
peut descendre au voisinage de 1,7 dans l'horizon B de certains bruns eutrophes
vertiques.
Le sodium est très peu représenté dans tous les oas.
Les teneurs en potassium sont moyennes ou faibles dans les horizons A11 (comprises entre 0,04 et 0,4 méq pour 100 g). Elles sont toujours médiocres ou
très faibles en profondeur (comprises entre 0,01 et 0,1).
- La teneur en fer des sols bruns eutrophes étudiés est encore supérieure à cëIïe des vèrtI60ls. Dans tous les échantillons étudiés, une attaque
à l'acide chloridrique concentré bouillant extrait des quantitœde fer qui,
exprimée en F20) %~,sont toujours supérieure à 100 (moyenne pour l'horizon A11:
1~ %0 - pour l'horizon A12~ 140 %0 - pour l'horizon Bg 140 %0).
La fraction de ce fer non extraite par le traitement acide-oxalique aluminium (méthode de D'HOOBE) est, en moyenne, voisine de 27 %pour tous
les horizons.
Pour déterminer la quantité de fer non liée au complexe argilohumique, il faudrait sans doute pouvoir disposer d'un réactif encore plus
doux qui permette de n'extraire que la fraction la plus libre du fer oontenQ
dans ces sols.
x
x
x
Des tests biologiques ont été pratiqués sur ) profils de sols
bruns eutrophes.
Le dégagement de 002 est, dans tous les cas élevé dans l'horizon A11 et moyen
dans l'horizon A12.
Le coefficient de minéralisation du carbone est moyen dans l'horizon A11, faible dans l'horizon A12.
Les quantités d'azote + azote minéralisables sont élevées ou très élevées dans
les horizons A11 et A12. La différence entre le taux d'azote immédiat et le
taux d'azote après 4 semaines d'incubation reste cependant toujours faible malgré l'importance des réserves organiques, aussi le taux de minéralisation de
l'azote est-il faible, toujours inférieur à 1 %.
- 104 -
La. richesse minérale globale expr~mee par (FG ord.) est faible
dans l'horizon A11 légèrement supérieure dans l'horizon A12, faible surtout
le reste du profil, mais, comme dans le cas des vertisols, cet indice marque,
en fait le niveau du fac~eur limitant; qui est ici encore le phosphore. Un
apport de P2DS se traduit par une très forte augmentation de la croissance
d'Aspergillus niger qui atteint des valeurs moyennes à élevées dans l'horizon
A11, moyennes dans l'horizon A12, faibles en profondeur.
La ré onse à un a
de otassium expr~mee par (FG + K20) et
celle à un apport d'olige-éléments exprimée par FG + oligo) sont nettes,
mais de plus faible amplitude dans deux profils sur 3.
x
x
x
En conclusion, les sols bruns eutrophes modaux ou vertiques,
sont, comme les vertisols, caractérisés par leur richesse minérale relativement élevée, généralement masquée par une déficience en phosphore.
Les caractéristiques physiques sont nettement plus favorables
que celles des vertisols et ceci plus particulièrement dans les horizons profonds. Les risques d'asphyxie sont de ce fait plus faibles. La structure assez
fine des horizons superficiels facilite par ailleurs les façons culturales
et le développement du système racinaire des plantes.
Le principal obstacle à la mise en valeur de ces sols est lié,
d'une part à leur situation topographique en position de pente moyenne à
très forte, d'autre part à l'existence d'éboulis de roches basiques qui peuvent en certains endroits couvir plus de la moitié de la surface. Il s'agit
de blocs altérés en boules dont le diamètre peut varier de quelques décimètres
à quelques mètres.
Il semble s'être établis un équilibre entre l'accumulation de
ces éboulis par colluvionnement et décapage de la gangue d'altération et
l'érosion par ruissellement qui paraît freinée ou même souvent stoppée par
cette couverture rocheuse.
ment
Nous avons observé en Août 1964 que le ruissellement était pratiquenul sur les pentes non cultivées même sous de très fortes précipitations.
Il n'en est pas de même pour les sols bruns eutrophes de la série
du pa~s Bassari, situées sur des pentes dénudées qui sont exposées à une très
forte érosion par ruissellement.
En culture traditionnelle la présence d'éboulis ne semble pas
constituer un obstacle et l'on observe de belles cultures de mil sur ces sols
de pente. Les résultats obtenus pourraient probablement être améliorés par
l'apport d'une fumure phosphatée et potassique.
- 105-
Ces sols pourraient être utilisés pour des cultures plus exigeantes. Il faudra dans tous les cas tenir compte du risque d'érosion qui
s'aggravera dans la mesure où la stabilité structurale ne pourra être maintenue.
La mise en culture devra s'accommoder de la présence d'éboulis
pour les sols de la série de Bandafassi et certains sols bruns eutrophes
vertiques.
La faible extension de ces sols et leur répartition irrégulière
sur les pentes des collines ne permet pas d'envisager de grands projets de
mise en valeur.
- 106 -
B - Sous-Groupe des Sols Bruns Eutrophes Hydromorphes
VI-4 - Famille sur alluvions ar
riches en minéraux 2 1.
lus ou moins
Le sous-groupe des sols bruns eutrophes hydromorphes figure dans
la classification pédologique présentée par G. AUBERT en 1965. Il a été introduit dans la légende pédologique du Sénégal-Oriental par B. KALOGA (feuille
de Dalafi).
Les sols de ce sous-groupe différent des sols bruns eutrophes
modaux et vertiques par le fait qu'ils sont en position de mauvais drainage
interne et externe. I~B'en rapprochent par certaines de leurs caractéristiques morphologiques (présence de petits fragments de roche altérée inclus
dans la masse; couleur tendant vers le brun, structure prismatique moyenne
en A12, cubique à prismatique moyenne à large en B). Comme les sols bruns eutrophes, ils ont également une forte teneur en argile à capacité d'échange
moyenne, un peu inférieure à celle des vertisols.
Les sols de ce sous-groupe paraissent vo~s~ns des vertisols hydromorphes dont ils distinguent pour leur couleur brun gris, leur structure
plus fine et l'absence de faces de glissement luisantes et striées.
Extension
Ces sols ont une faible extension, ils sont limités aux alluvions argileuses du Diguinkili et de son affluent le Kounbakouri (région de
Kossanto) •
Morphologie
La morphologie type est représentée par le profil K 18 situé
en bordure du Kounbakouri à 14,5 km de Kossanto sur la piste de Bouroubourou,
à proximité de petits affleurements de "roches volcaniques métamorphisée".
Végétation de savane arborée à Combretum geitonophillurn, Combretum glutinosurn,
Combreturn paniculatum,Pterocarpus erinaceus, Piliostigma thonningii •••
de
0 à
de
12 à
12 cm: gris brun (10 YR 5/2); humifère; texture argilo-limoneuse;
structure cubique assez large, bien développée, à sous-structure polyédrique irrégulière; cohésion très forte des agrégats; nombreuses galleries d'animaux; assez forte macroporosité due à l'activité biologique; racines irrégulièrement
réparties.
60 cm: brun (7,5 YR 5(14) avec quelques taches noires diffuses et quelques petites indusions de couleur gris brun jaune (10 YR 4/2),
humifère, texture argilo-limoneuse; structure prismatique
moyenne à polyédrique grossière assez bien développée; racines
- 107 -
horizontales, radicelles tapissant les prismes; quelques
fragments de roche altérée.
de
60
à
90 cm: brun gris clair (7,5 YR 6/4) avec taches blanchâtres; ocres
et noires, et incusions de couleur jaune et rougeâtre; texture argilo-limoneuse; structure prismatique moyenne bien dévo··
loppée; cohésion des agrégats forte; porosité tubulaire fine
très faible.
Les variations autour de ce type morphologique peuvent porter
sur l'horizon superficiel qui, dans certains profils, est constitué pour un
recouvrement de couleur grise assez soutenue, formé de dépôt lamellaires à
textures altérnées limono-sableuse à limono-argileuse, passant brutalement à
l'horizon sous-jacent vers 10 ou 15 cm.
Les horizons profonds peuvent également être polyphasés, constitués par la superposition de strates sablo-argileuses et limono-argileuses.
ETUDE ANALYTIQUE
~~~lxse~t~nulom~~i~~~
revèle des teneurs élevées en ar6ile
et limon, respectivementg
40 ,2
et
4D,7
et
35,5
et
15,5 1~ de
24,2 % de
26,2 % de
0
à
12
cm
12
à
60
cm
60
à
90
cm
~-i~~_~U-ill~tièrLQ.r.~ui'l.~ est vo~s~ne de 2 % en surface
et se maintient à un niveau relativement élevé en profondeur. Elle est de tY~8
bien évoluée (Rapport C/N égal à 12,2 dans l'horizon A11 à 10 dans l'horizon
A12.
1~-i~u~~r._~~~Q.sEhQ.~~est moyenne dans le profil K 18, elle
est assez forte dans l'horizon de surface de profils voisins comparables (voisine de 1 %0).
~_~~~liii-st~~~i~
est médiocre en surface et mauvaise
en profondeur.
La
por~~it~
est relativement élevée jusqu'à 60 cm, très faible
en dessous.
~1!l2.~Q.!.:t~..Q.~iQ.lJ..~-çi~~~est
comprise entre 30 et
~-ü m8q
pour 100 g dans le s horizons A12 et B.
~~~~çi~_~~~~est
compris entre 90 et 100 sur tout le
profil.
~~, légèrement supérieur à 6 en surface et en profondeur,
s'abaisse à 5,5 entre 12 et 60 cm.
- 108 -
Dans certains profils comparables, un léger enrichissement en
sodium échangeable en profondeur semble se traduire par une faible augmentation du pH qui peut atteindre la neutralité (profil K 17 - Sodium échangeable~
1,15 méq - Capacité d'échange 23,4 - pHg 7,1).
x
x
x
Les sols bruns eutrophes hydromorphes peuvent être utilisés
pour la culture du riz, moyennant quelques aménagements.
- 109 VIII - Classe des sols à sesquioxydes fortement individualisés
Sous-classe des sols ferrugineux tropicaux
Groupe des sols ferrugineux tropicaux "lessivés"
SOUs-groupe à concrétions et taches de pseudogley
INTRODUCTION - DEFINITION
Les sols ferrugineux tropicaux, parfois dénommés aussi fersiallitiques, ont été définis par G. AUBERT de la façon suivant, en 1965 (1):
"Il s'agit de sols riches en sesquioxydes de fer et parfois en oxydes
de manganèse, mais dépourvus d'alumine libre. Les colloïdes minéraux y sont
constitués de kaolinite mêlée d'illite et d'oxydes métalliques. La proportion
de limon peut y être assez forte et le coefficient de saturation du complexe,
assez élevé, est supérieur à 40 pour 100 "
"Les composés ferrugineux s'y maintiennent individualisés et paraissent très libres par rapport aux surfaces des éléments minéraux. Leur matière
organique, très bien évoluée, est probablement assez riche en acides humiques
gris fortement polymérisés".
Nous devons à l'expérience acquise par B. KALOGA, la possibilité
d'ajouter à cette définition générale quelques précisions propres aux sols de
la région étudiée:
a) Il apparaît que le matériau constitutif de ces sols est très généralement derivé de matériaux à pédogénèse ancienne repris aux différents manteaux
d'altération paléoclimatiques. Cette caractéristique oppose fondamentalement
ces sols aux vertisols et aux sols bruns eutrophes de la région étudiée. Nous
avons déjà constaté que ces derniers étaient limités aux zones où le modelé
actuel témoigne de l'absence de manteaux d'altération paléoclimatique (versant
des inselbergs et dépressions périphériques). Les sols ferrugineux tropicaux
semblent, par contre, se repartir dans les zones où les surfaces d'altération
anciennes sont très largement dominantes.
b) L'étude sommaire des sables quartzeux contenus dans ces sols met en
évidence de façon nette la nature polyphasée du matériau constitutif. Il apparaît difficile, dans ces conditions, d'évaluer l'action propre du lessivage
sur la repartition de la fraction argileuse.
Après avoir étudié séparement les types morphologiques correspondant
aux diverses familles, nous regrouperons dans une seule étude l'interprétation
des caractéristiques analytiques de tous les sols ferrugineux tropicaux observés.
(1) Pédologie. symp. interne 3. Class. des sols. pp. 25-56 - GAND 1965.
- 110 -
VIII1 - Famille sur matériau sablo-argileux à argilo-sableux colluvio-alluvial
Extension
Ces sols n'occupent ~ue des surfaces très restreintes dans la région
étudiée, caractérisée par le faible colmatage des axes de drainage.
Morphologie
La morphologie type est représentée par le profil E
195, observé par
P. MERCKY sur un itinéraire tracé à la bousole entre la Tiokoye et son affluent
le Diougol, à
4,8 km au nord de la piste N'Debou Tiankoye.
Végétation de savane arbustive assez dense à Combretum sp. dominant.
de
0 à
de
18 à
de 40 à
18 cmg Horizon A1? gris brun; texture sablo-argileuse à sable fin;
structure peu développée à débits polyédri~ues aplatis; cohésion moyenne - forte porosité tubulaire d'origine biologi~ue
enracinement très dense et bien reparti.
40 cmgHorizon A2; beige gris; texture un peu plus argileuse
à sable
fin; structure massive; cohésion forte; porosité tubulaire
assez grossière d'origine biologi~ue; nombreuses galleries
d'animaux; enracinement assez dense.
90 cmz Horizon E1; beige à taches jaunes ocre et rouille diffuses;
texture argilo-sableuse; structure massive à prismati~ue grossière induite par de petites fentes de dessiccation verticales;
cohésion forte à très forte; porosité biologi~ue assez grossière avec galleries et trous d'animaux; enracinement moins
dense.
de 90 à 140 cmg Horizon E2; pseudogley jaune rouge clair à taches et concrétions rouille ocre et jaune; texture argilo-sableuse; structure massive à polyédri~ue grossière; cohésion forte à très
forte; porosité tubulaire grossière; concrétions assez nombreuses 7 enracinement réduit.
- 111 -
VIII2 - Famille sur matériau argilo-sableux à argileux, plus
ou moins limoneux de colmatage des plateaux
Extension
De même que les sols de la famille VIII1 ces sols ne couvrent qu'une
surface réduite. Ils ont été observés par Ph. DE BLIe dans la partie est de la
carte de Kédougou (feuille de Younkounkoun) à proximité de la limite de la
feuille de Tambacounda. Développés sur les matériaux de colmatage qui parsèment
les grandes surfaces cuirassées peu dissequées, ils sont en juxtaposition avec
les lithosols sur cuirasse ferrugineuse.
Le matériau constitutif de ces sols se distingue généralement par
une plus grande richesse en limon.
Morphologie
La morphologie type est un peu différente de celle correspondant à
la famille VIII1' La texture des sols observés est fréquemment argileuse à
argilo-limoneuse dans les horizons A2 ou B.
A cette teneur plus forte en limon semble correspondre une structure
fondue à prismatique grossière, peu favorable, dans les horizons superficiels.
La structure de l'horizon B, polyédrique moyenne, bien développée,
permet par contre une meilleure pénétration des racines.
La présence de nombreuses taches et concrétions rouges, friables
est caractéristique de l'horizon B et parfois même de l'horizon A2 de ces sols.
- 112 -
VIII 3 - Famille sur matériau sablo-argileux à argilo-sableux dérivé
des granites
Extension
Cette famille de sol est limitée aux reglons granitiques. Elle est
particulièrement bien réprésentée dans la massif granitique de Saraya qui
s'étend en direction S.S.E., N.NE depuis la partie sud-est de la feuille de
Kossanto Kéniéba jusqu'en bordure de la Falémé dans la région de Ylimalo.
Selon J. P. BASSOT, ces granites sont assez hétérogènes et, accompagnés de tout un cortège d'aplites, microgranites et pegmatite. Nous avons reproduit dans le tableau 17 (1) les résultats des analyses chimiques effectuées
par le B.R.G.M. sur les échantillons de granite de Saraya et Sakouya. On remarquera les teneurs relativement élevées en Na20 et K20 (respectivement 3,78 %
et 4,93 %, 3,70 %et 5,30 %) et les faibles teneurs en Fe203 et FeO (respectivement 2,0 %et 0,6 %, 0,55 et 0,80 %).
Le matériau constitutif de ces sols semble provenir d'une arène granitique constitutée principalement de quartz, de muscovite et de Feldspath
kaolinisés, à structure plus ou moins conservée, qui correspond à un manteau
d'altération dont l'épaisseur varie entre 2 ou 3 mètres sur les surfaces planes,
le sommet et versant des croupes et quelques décimètres à proximité des marigots.
Ce matériau constitutif, plus ou moins reman~es sur près d'un mètre
d'épaisseur et enrichi en gravillons qui proviennent du demantèlèment de cuirasses anciennes de type granitique repose lui-même sur une carapace ferrugineuse qui dans certains cas, somble formée dans le matériau arenacé autochtone
à structure conservée.
Le passage du matériau reman~e au niveau de carapace est généralement
progressif, parfois aussi discontinu et nettement souligné par de petits lits
gravillonnaires.
Les sols de cette famille sont en juxtaposition avec des sols peu
évolués d'érosion sur matériau gravillonnaires reposant sur carapaoe granitique
plus ou moins indurée.
Morphologie
Un exemple de morphologie type est donné par le profil K
51 situé
à 1 km au nord de Saraya sur la piste de Kondoko.
Surface en pente faible (inférieure à 3
%).
Végétation de savane arborée avec Vitex madiensis, Butyrospermum parkii, Hexalobus monopetalus, Gardenia aqualla, Detarium microcarpum, Ziziphus sp. (sur
termitière) etc •••
(1) Voir première partie-IV - GEOLOGIE
- 113 -
Nombreuses termitières de couleur beige rouge; forte activité
des termites dans l'horizon superficielg
de
o
à
5
cmgCouverture de sable grossier graveleux, quartzeux, humifère,
de couleur gris rose, correspondant à une accumulation résiduelle.
Passage net à l 'horizon suivant.
de
5à
18 cmgHorizon A1' gris (10 YR 4/1); humifère; texture sableuse très
peu argileuse, à sable très grossier dominant; structure peu
développée, massive à tendance polyédrique émoussée; ensemble
cohérent se défaisant en éléments particulaires; macroporosité
forte à la fois de type tubulaire (origine biologiqueg termites) et de type interstitiel; racines très nombreuses et bien
réparties.
Passage progressif à l'horizon suivant.
de
18
à
38 cm:Horizon À2; beige gris (10 YR 5/4); faiblement humifère; texture sableuse, peu argileuse, à sable très grossier domiant;
structure identique à celle de l'horizon À1' tendant à se développer en profondeur; porosité biologique, de type tubulaire,
importante; racines nombreuses et bien reparties;
Passage progressif à l'horizon suivant
de
38
à
58 cm:Horizon B1 ; beige rosé (7,5 YR 6/4); texture sablo-argileuse
à sable très grossier dominant; structure polyédrique large
émoussée, moyennement développée; cohésion d'ensemble assez
forte; porosité tubulaire d'origine biologique importante;
présence de gravillons ferrugineux irrégulièrement repartis;
enracinement faible.
Passage progressif à l'horizon suivant.
de
58
à
90 cm:Horizon B2; beige rose clair (7,5 YR 7/4); texture un peu plus
argileuse que celle de l'horizon précédent; structure plus
développée; cohésion forte; porosité tubulaire assez fine;
présence de quelques concrétions rouges, friables, identiques
à celles de l'horizon sous-jacent;
Passage assez net à l'horizon suivant.
de
90 à 120 cmgHorizon tendant progressivement à la carapace ferrugineuse;
beige; texture sablo-argileuse à sable moins grossier; structure massive; cohésion forte à très forte; porosité très fine
faible; taches et concrétions friables, à cassure rouge brique,
de 1 cm de diamètre, disposées verticalement; devenant de plus
en plus importantes en profondeur;
Passage progressif à l 'horizon suivant.
- 114 -
de 120 à 170 cm:taches et concrétions grossissent et s'anastomos~nt formant
une carapace continue, très vacuolaire, à couleur rouge dominante avec quelques taches noires et grises, très riche en
quartz~ les vacuoles contiennent un matériel blanc, grossièrement sableux de type arenacé.
Les variations autour de ce type morphologique peuvent porter:
sur l'horizon A1' parfois fortement tronqué par l'érosion et remplacée par une accumulation résiduelle de sable rose, graveleux,
quartzeux à structure particulaire d'épaisseur voisine de 10 cm,
parfois encore enrichi en sables fins par des apports superficiels
(érosion par ruissellement).
sur les concrétions rouges de l'horizon B2 qui peuvent, suivant
les cas, être très rares et petites ou plus nombreuses, de diamètre voisin de 1 cm et irrégulièrement reparties.
sur l'horizon tendant progressivement à la carapace ferrugineuse
qui peut être totalement absent. Le sol repose alors, nettement
en discontinuité, sur une carapace ferrugineuse de type granitique
plus ou moins indurée.
sur la carapace elle-même dont l'aspect varie en fonction de la
nature du matériau constitutif (matériel gravillonnaire, arène
granitique, granite altéré à structure conservée) et du developpernent plus ou moins marqué du pseudogley.
La plupart des profils de sols de cette famille sont fortement tronqués par l'érosion superficielle, leur profondeur est alors voisine de 65 cm.
- 115 -
VIII 4 - Famille sur matériau sableux dérivé des grès
Un exemple de morphologie type est donné par le profil B 82 observé
à 1 km au nord-est de Ségou sur une surface en pente faible située en contrebas de la falaise des grès de l'infracambrien, au delà de la zone d'éboulis.
Végétation de savane arborée~ Daniella olivieri, Combretum glutinosum, Combretum nigricans, Oxythenanthera abyssinica, Afzelia africana •••
de
o
à
7 cm:Horizon A1; gris rouge (10
R 4/1); texture sableuse, peu argileuse à sable fin dominant; structure mal développée, massive à tendance cubique large; cohésion moyenne à faible; porosité essentiellement d'origine biologique, tubulaire fine.
Passage progressif à l'horizon suivant.
de
7
à
30 cm~Horizon A2; rouge brun (2,5 YR 5/6); texture nettement plus
argileuse à sable fin dominant; structure encore mal développée à tendance cubique; cohésion un pou plus forte; porosité
faible; nombreuses radicelles.
Passage progressif à l'horizon suivant.
60 cm:Horizon B1; rouge (2,5 YR 4/8); texture sablo-argileuse à sable
fin; structure peu développée à débits cubiques; cohésion moyenne; assez forte; macroporosité d'origine biologique (galeries
d'animacules); quelques racines.
de
)0 à
de
60 à 130 cm:Horizon B2 ; rouge jaune; texture sableuse à sablo-argileuse
à sable fin; apparition d'une structure cubique large induite
par quelques petites fentes de retrait; cohésion un peu plus
forte; matériau très friable; porosité fine assez réduite;
racines rares.
de 130 à 180 cm:Horizon BC; rouge; texture sablo-argileuse; présence de cailloux de grés de l'infracambrien, plus ou moins émoussés, de
forme généralement aplatie; structure peu développée à débits
anguleux; apparition de taches rouge clair bien délimitées;
taches gris clair mal définies se développant en profondeur
avec une tendance au pseudogley.
Les variations autour de cette morphologie type peuvent
porter~
sur l'importance des manifestation d'hydromorphie (pseudogley de
profondeur) •
sur l'apparition d'une cuirasse ferrugineuse, en discontinuité
avec de sol, à une profondeur très variable.
L'épaisseur du matériau constitutif diminue au fur et à mesure que
l'on s'éloigne de la falaise de grès de l'infracambrien, on passe progressivement aux lithosols sur cuirasse ferrugineuse.
GRAPHIQUE
fl.RGILE
F 1 - SOLS FERRUGINEUX TROPICA.UX LESSIVES
GRANULOMETRIE
%
+ hori"Z.ons 1\1
<El horilyn~
W
Limons
\''ll'i7.orl5
A '1.
8
%
10
60
70
!
f--------.,,I!.-.----.--l
\
80
\
\
S
\
"'-----1-:-'::0~---=-2-=-0---'--3~0~------;40:-:::!-----.-~.
7760';----'-
-,t---'-----'8""'6--
Saales
,,/0
GRAPHIQUE F 2 - SOLS FERRUGINEUX TROPICAUX LESSIVES
Indice d'instabilité structurale et coefficient de percolation K
(D'après HENIN et MONNIER)
Stabilité structurale S (D'après DABIN)
cm/h
10 g. 10 K
3
+
hoti-ZOf'lS A,
C
h ori 101'1 S A2.
horizons B
o
S. excepte
2
moyen
o
..- ---"""-'.. _- ... - _.. -.
. "f"-
+Œ'Ell
of
--_. ------_.._
+
-0----
Médiocre
:t 0
+~ ~œ+
+
+
_._._----------------"<
+
mauvais
54 .
-+
+
1
2
3
GRAPHIQUE
F3 - SOLS FERRUGINEUX TROPICAUX
Porosité mesurée sur mottes séchées à l'air
exprimée en cm 3 pour 100 g de terre
,1
SANS
+
hori7_on~,
Ai
~
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M.
o
nori7..ons e
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ASPHYXIE
+
+
ASPHYXIE
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+
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+
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30
GRAPHIQUE
F 4 - SOLS FERRUGINEUX TROPICAUX
MATIERE
l
ORGANIQUE
%
--
B
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EFFECTJ:FS
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AZOTE
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1
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Ai
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pH
9
8
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TAUX DE SATURATION
A2
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CAPACITE D'ECHANGE DE LA TERRE FINE EN
r--
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1
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20
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POUR 100 g
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1
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1.
0
CAPACITE D'ECHANGE CALCU- .-LEE DE L'ARGILE EN MéQ
4L
I
W-m.
100
o
5"
0
B
0
- 116 -
ETUJE ANALYTIQUE lE L'ENSEMBLE DES SOLS FERRUGINEUX TROPICAUX LESSIVES OBSERVES
(FAMILLES VIII1 - VIII? - VIII3 et VIII4)
La composition granulométrique des horizons A1 correspond dans la
presque totalité des cas à une texture sableuse.
Le rapport sable grossier sur sable fin varie dans de très larges
proportions: dépassant 4 dans certains profils sur matériau derivé des granites, il est de l'ordre de 0,5 dans les matériaux derivés des grès de l'infracambrien et de 0,1 dans certains matériaux alluviaux ou de colmatages des
plateaux.
La composition granulométrique des horizons A2 est variable, elle
correspond généralement à une texture franchement sableuse pour les sols formés sur matériau derivé des granites et à une texture sablo-argileuse à argilesableuse pour les sols des autres familles.
La composition granulométrique de l'horizon B correspond dans tous
les cas à une texture argilo-sableuse ou, plus rarement, sablo-argileuse.
L'~alyse ~ux ral~~-!-.~~!E~~tion~~l~~ea
donné les résultats
qui figurent dans le tableau ci-dessous.
N° du Profil
et
Famille
:B 10 - Famille sur matériau sablo-argileux à Argilo-sableux derivé des
Profondeur
Illite Kaolinite
de
65 à 1:0 cm
1
9
de
25 à
1
de
40 cm
57 à 140 cm
9
10
de
11 à
40 cm
1
9
de 130 à 160 cm
1
9
granites (Aplite)
B 261- Famille sur Matériau sablo-argileux à argilo-sableux derivé des
granites (Granite à Muscovite)
B 93 - Famille sur V~tériau sableu
derivé des grès
(Grès Infracambrien)
J. BALDENSPERGER signale, par ailleur, l'existence de petites quantités d'édifices gonflants, probablement héritées de collines vertiques avoisinant~ dans la fraction argileuse de certains sols ferrugineux formés sur matériau colluvio-alluvial, surtout composée d'une kaolinite bien cristallisée,
très dominant e.
- 117 -
La fraction argileuse de tous les profils de sols ferrugineux tropicaux étudiés semble être essentiellement constituée de kaolinite. Cette composition minéralogique impose aux sols ferrugineux un certain nombre de caractéristique commune dont la principale semble être la faible capacité d'échange
du complexe absorbant minéral.
La capacité d'échange de la terre fine des horizons A1 et A2 est
dans ces conditions très dépendante de la teneur en matière organique.
Les résultats des tests de stabilité structurale ont été reportés
sur le graphI(iüe"F2:ra'SiabiITtè-d:ë"Ia:"ëtrticture eSt-mMIocre à moyenne dans
l'horizon A1 qui se caractérise par un taux de percolation relativement faible
pour un matériau sableux. Il s'agit de sols mal structurés sur lesquels les
façons culturales ont un effet peu durable. La vulnérabilité à l'érosion est
forte et nous avons pu observer des phénomènes de ruissellement en nappe très
intenses en période de pluie.
La stabilité de la structure de l'horizon A2 est médiocre à moyenne.
Celle de l'horizon B est le plus souvent moyenne avec un taux de percolation
nettement plus élevé que celui qui caractérise les horizons superficiels.
Aucune différence significative n'a pu être relevée entre les indices de stabilité structurale de sols appartenant aux différentes familles.
Le taux d'agrégat est influencé par la granulométrie des sables quartzeux,
tandis que le taux de percolation reste dans tous les cas assez faible dans les
horizons superficiels.
Dans les horizons A1 et A2 la porosité est moyenne, comprise entre
15 et 25 cc3 pour 100' g. Nous avons vu qu'il s'agissait essentiellement d'une
porosité tubulaire, de type discontinu, incapable d'assurer la pénétration
rapide de l'eau.
L'humidité équivalente étant très faible; la macroporosité reste
dans tous les cas moyenne en A1 et A2.
Il n'en est pas de même pour les horizons B dont les points figuratifs sont, pour la plupart, situés sur le graphique dans la zone d'asphyxie
partielle.
Les taux de matière organique ont été figurés sur le graphique F4.
La teneur
~rnatrére organIqùe est faible à moyenne dans les horizons A1 et A2
et se maintient à une valeur faible dans l'horizon B (le plus souvent 0,75 à
1 %en An 0, 50 à 0, 7 5 % en A2; 0,2 5 à 0, 5 %en B).
Il s'agit d'une matière organique relativement bien évoluéeg le
rapport c/N est, en moyenne, sur 20 profils, égal à 11,2 dans l'horizon A1 et
à 10 dans l'horizon A20
Le taux d'humification est généralement supérieur à 20
%
- 118 -
- Les teneurs en azote, étroitement dépendantes du taux de matière
organique sont toujoürs fàitïëS-à moyennes (le plus souvent 0,4 à 0,6 %0 dans
l'horizon A1, 0,3 à 0,5 %0 dans l'horizon A2).
- Les teneurs en phosphore, elles aussi très dépendantes du taux de
matière organrqü~ont t~s faIbTes-tant en surface qu'en profondeur (le plus
souvent 0,1 à 0,2 ~o en A1 et A2). Elles ne sont élevées que dans certains
sols bien pourvus en matière organique sous végétation peu dégradée et paraissent varier plus en fonction de l'état du couvert végétal qu'en fonction de
la nature du matériau constitutif.
- La capacité d'échange de la terre fine est fortement influencée
par la nature du compïëi~bSorbant-min~ra~Tëonstituépresqu'exclusivement
de kaolinite à faible capacité d'échange) irrégulièrement reparti dans le
profil. La présence de matière organique compense plus ou moins dans les horizons superficiels les faibles teneurs en argile, aussi la capacité d'échange de la terre fine est elle le plus souvent comprise entre 2 et 4 méq pour
100 g sur l'ensemble du profil. Cette valeur est très faible comparée à celle
qui caractérise les sols bruns eutrophes (15 à 20 méq pour 100 g) et les vertisols (20 à 30 méq pour 100 g).
La capacité d'échange calculée de la fraction argileuse se situe
le plus souvent entre 15 et 20 méq pour 100 g dans l'horizon A1' entre 10 et
20 méq pour 100 g dans l'horizon A2, entre 10 et 15 méq pour 100 g dans l'horizon B.
- Les taux de saturation sont relativement élevés dans l'horizon A1
(60 à 100
et nettement-plüs~arblesdans les horizons A2 (20 à 80 %) et B
(20 à 40 %). Ils sont relativement plus élevés en profondeur dans les sols de
la famille VIII1 (sur matériau colluvio-alluvial) dans lesquels ils atteignent
40 à 80 %, que dans les sols de la famille VIII) (sur matériau derivé des granites) et VIII4 (sur matériau derivé des grès), qui paraissent caractérisés
par la très faible richesse minérale des horizons profonds.
%)
- Les pH sont en relation avec les taux de saturation: ils se situent le plus sOüvent entre 6 et 6,5 en A1' 5 et 6 en A2 et B.
- ~~_bases éch~~eables sont essenti~llement constituées de c~lcium
et de magnesium. Pour toutes les-ramilles étudiees, le rapport Ca/Mg var1e
entre 1 et 4 dans les horizons A1 et A2' il diminue très nettement en profondeur et atteint bien souvent une valeur inférieure à 1 dans l'horizon B.
- Les teneurs en potassium échangeable sont généralement très faibles (infériëüres à 0,1 méq pOUX-15O g), elles sont parfois moyennes da~s certains sols de la famille sur matériau derivé des granites (égales à 0,19 méq
pour 100 g dans l'horizon A du profil K 57).
x
x
x
-
119 -
Des tests biologiques ont été pratiqués sur une vingtaine d'échantillons provenant de 6 profils de sols ferrugineux.
- Le dégagement de 002 revèle une activité biologique globale moyenne à élevée aans-rThorizon-I1-aës 6 profils étudiés. Le dégagement de C02 reste
appréciable dans les horizons A2 et même dans certains horizons B.
- Le coefficient de minéralisation du carbone est, dans tous les cas
élevé, voire~rèS-élevé (Ii varIë entre~;~-et 3,15
%J:
- Le taux d'azote minéral + azote minéralisable, parfois très élevé
dans l'horizon A1 est~~urs faibre-dan6-rë-rëS~dü profil.
- Le coefficient de minéralisation de l'azote est dans tous les cas
élevé ou tres-é!êv~ 1compris-généraïërnënt-ëntr~~ët6 %, il atteint 12 dans
l'horizon A du profil B 256).
1
Ces sols paraissent donc aussi bien caractérisés par leur faculté de
minéraliser très rapidement leur réserve organique qüë-par le faible niVëaü-
~ëëïïes:cr-
--
------ - --
Les caractéristiques minéralogiques de la fraction argileuse semblent
être en partie responsables de la décomposition rapide des réserves organiques.
Les travaux de D. L. LYNCH et de L.J. COTNOIR ont en effet mis en évidence le
très faible effet protecteur des argiles illitiques et kaolinitiques. Il apparaît dans ce domaine une différence fondamentale entre les vertisols et sols
bruns eutrophes à argiles gonflante et montmorillonitique, dites "stabilisatrices d'humus" et les sols ferrugineux à argiles kaolinitique et illitique à
action protectrice réduite.
Le rôle protecteur des m~neraux argileux est encore limité par leur
faible teneur dans les horizons organiques.
Les conditions d'aération, moins défavorables que dans les vertisols,
facilitent, par ailleurs, la décomposition plus rapide de la matière organique.
~~ouvoir ~~!!!~~t
exprimé par AM4 est généralement assez élevé
La richesse minérale globale, expr~mee par (F.G. ord.) est faible
dans la totalité des échantillons étudiés. Nous savons que cet indice marque
le niveau du facteur limitant qui est ici encore le phosphore.
(FG + P205) atteint des valeurs faibles à assez élevées dans l'horizon A1'
très faibles à moyennes dans le reste du profil.
dans l
- La réponse à un apport de potassium est nette, particulièrement
'horizonA~----------
- La réponse à un apport d'oligo éléments n'est que pour un seul
profiL
-------------------
- 120 -
x
x
x
En conclusion, les sols ferrugineux tropicaux "lessivés" apparaissent,
dans la région étudiée, comme des sols rolativcment jounos, fermé à partir de
matériaux constitutifs déjà fortement évolués et profondement marqués par une
altération de type sialliti~ue.
La nature minéralogique de la fraction argileuse impose au sol ses
oaractèros: capacité d'échange cationique très reduite; protection faible de
la matière organique.
La granulométrie des sables quartzeux et la nature des ciments minéraux et organiques confèrent à ces sols une structure généralement massive, peu
développée, moyennement stable dans les horizons superficiels. La tendance au
colmatage se manifeste par un coefficient de percolation faible.
Ces caractéristiques physiques rendent les sols de cette scus-classe
sensibles à l'érosion en nappe qui se développe de façon spectaculaire sur les
sols de la famille VIII3 (couverture de sables graveleux résiduels).
Ces sols semblent par ailleurs caractérisés par une fertilité chimique moyenne à faible et une très nette carence en phosphore.
La seule caractéristique qui puisse expliquer la relative fertilité
de certains des sols ferrugineux étudiés semble être leur coefficient de minéralisation de l'azote élevé qui leur permet d'utiliser rapidement les réserves
organiques; encore faut-il que celles-ci soient renouvelées et maintenues à un
niveau satisfaisant, ee qui est difficilement réalisable en culture traditionnelle extensive.
Le sol s'épuise alors très vite et la culture doit être abandonnée
au bout de quelques années.
Lorsque ces sols ne sont pas dégradés, ils conviennent bien à l'arachide. Les sols de familles VIII1 - VIII2 et VIII4 conviennent également assez
bien au mil, au coton et au sorgho. Ces cultures semblent s'accommoder mal de
l'horizon graveleux superficiel et de la profondeur parfois réduite des sols
formés sur matériau dérivé des granites.
- 121 -
Sous-classe des sols ferralitiques
Groupe des sols faiblement ferralitiques
Famille sur matériau sablo-argileux colluvio-alluvial
Ces sols ont été observés et décrits par S. PEREIRA BARRETO (notice
explicative de la feuille de Tambacounda).
Leur extension est très réduite dans la re~on étudiée. Ils n'occupent en effet que trois petites zones situées dans la partie nord-est de la
feuille de Kédougou, (prospection faite par Ph. DE BLIC).
Ces sols sont situés en position haute par rapport aux sols ferrugineux, à proximité des affleurements de cuirasse; ils paraissent caractérisés
par leur profondeur, par leur couleur rouge, par leur profil homogène et par
leur bon drainage interne.
La structure est à tendance polyédrique moyenne sur l'ensemble du
profil.
- Les résultats analytiques mettent en évidence un accroissement
très progresSITëieIatë'iieurëiï'argile depuis la surface (10 %) jusqu'à 2 m
de profondeur (34 %):
+ La matière organique est peu abondante mais très fortement
décomposée (c/N voisin de 10).
+ La structure est stable. L'indice de percolation moyen en
surface (1) croît regulièrement jusqu'à 1,50 m de profondeur (2,5).
+ La capacité d'échange de la terre fine est faible (inférieure
à 3,5 méq pour 100 g sur l'ensemble du profil) de même que
celle de la fraction argileuse (de l'ordre de 10 méq pour
100 g).
+ Le taux de saturation, V01S1n de 90 %dans l'horizon Âi'
s'abaisse à 60 ou 65 %dans les horizons profonds.
+ Le pH de l'ordre de 6,5 en surface et compris entre
6,5 sur le reste du profil.
5,5 et
x
x
x
Ces sols sont fréquemment cultivés en arachide. Des plantes à enracinement profond permettraient sans doute une exploitation plus satisfaisante des
réserves minérales de ces sols dont la répartition est étroitement dépendante
de celle des minéraux argileux (les taux de potassium, atteignent leur valeur
la plus élevée entre 70 et 120 cm).
- 122 -
IX -
Classe des sols halomorphes
Sous-classe des sols halomorphes à structure dégradée
Groupe des sols à alcali non lessivés
e des sols non ou peu salés (a faible
sols solubles
Famille sur matériau ar °lo-sableux
moins riches en minéraux 2 1
lus ou
INTBODUCTION - DEFINITION
L'évolution des sols halomorphes est dominée&
soit par la présence de sils solubles
- soit par la richesse du complexe absorbant d'un de leur horizons en ions (Na, K, peut être Mg) susceptibles de provoquer
la dispersion de l'argile et l'apparition d'une structure
massive, diffUse et d'une compacité très élevée
est en général supérieur à 15
%
C'est le deuxième processus qui intervient sur l'évolution des sols
halomorphes du Sénégal-oriental: dégradation très marquée de la structure due
à la fixation de quantités importantes de sodium sur le complexe absorbant
(le rapport Na/T atteint, sur la plus grande partie du profil, des valeurs comprises entre 12,5 et 25).
Le sodium échangeable provient de l'altération des minéraux de la roohe-mère; il s'agit donc d'une halomorphie de type pétrographique. Il n'est pas
exclu que certains matériaux de colmatage, accumulés à proximité de la Falémé,
aient été également enrichis en sodium liberé par l'altération des minéraux
sodipotassiques des granites du massif de Saraya situé en amont.
Il Y a donc eu, dans des conditions de mauvais drainage, libération et
maintien dans le milieu d'altération de quantités importantes de sodium, de
magnesium et, en moindre proportion, de potassium, provoquant la formation d'un
milieu nettement alcalin.
Ces conditions semblent avoir favorisé la genèse ou la stabilité des
minéraux argileux 2/1 qui sont dominants dans une partie des sols halomorphes
de la région. Les sols de ce type sont, comme les vertisols caractérisés, par
- 123 -
U
une fraction argileuse abondante, essentiellement composée de montmorillonite,
à capacité d'échange élevée (60 mé~ pour 100 g d'argile). Leur comportement
est d'avantage influencé par leur richesse en sodium ~ue par la présence d'argile gonflante: la dispersion de l'argile les rend totalement imperméable et
limite à la fois les possibilités d'humectation et de gonflement et la formation de la structure caractéristi~ue des vertisols (prismati~ue ou en pla~uet­
tes à faces de glissement obli~ues et patinées).
Dans les grandes zones de colmatage, situées à proximité de la Falémé, le matériau montmorilloniti~ue a été recouvert par des apports finement
sableux kaoliniti~ues dans les~uels l'alcalisation s'est développée de bas en
haut à partir du niveau halomorphe, argileux, imperméable. Des remaniements
ultérieurs et une faible rédistribution des minéraux argileux par lessivage
semblent avoir contribué à donner à ces profils l'aspect de sols lessivés, à
alcali, à pseudogley intense.
A ces deux types de sols, avec et sans recouvrement correspondent
des morphologies et des caractéristi~ues analyti~ues différentes ~ue nous
allons étudier successivement.
Extension
Les sols halomorphes n'ont été observés
la carte de Kossanto Kéniéba.
~ue
dans la partie nord de
Dans les entailles recentes et les zones de colmatage situées à
proximité des affleurements de roches basi~ues, ils sont associés à des vertisols. Ce sont alors des sols halomorphes à minéraux argileux 2/1, sans recouvrement kaoliniti~ue.
Dans les vastes zones de colmatage situées à proximité de la Falémé, dans une région dominée par de nombreux témoins de surfaces cuirassées
a~iennes et de manteaux d'altération paléoclimati~ue, les sols halomorphes
sont associés à des sols hydromorphes, sur matériau argilo-sableux. Ils sont
alors caractérisés par des reoouvrements kaoliniti~ues, finement sableux.
A. Sols à Alcali sans recouvrement (associés à des vertisols)
Morphologie
Un exemple de morphologie typi~ue est donné par le profil K 32 situé à 1 km à l'est de Koussola, sur une surface entièrement plane dominée par
des affleurements de roches volcani~ues métamorphisée.
Cailloux de ~uartz anguleux épars; ~uel~ues petites fentes de retrait irrégulièrement développées en surfaces;
Végétation arbustive composée uni~uement d'Acacia seyal; couverture herbacée
discontinue d'Andropogon pseudapricus et de Diheteropogon hagerupii laissant
de vastes plages entièrement dénudées.
- 124 -
18 cm~ Horizon A; gris olive foncé (2,5 y 4/2) à taches brun rouille,
noires et gris blanchâtre, diffuses; texture argilo-limoneuse;
structure cubique à prismatique grossière induite par de petites fentes de retrait verticales; cohésion d'ensemble et cohésion des agrégats très fortes; porosité tubulaire très fine,
faible; localement inclusion de nombreux cailloux de quartz
formant des poches; quelques racines dans les fentes de retrait tapissant les prismes; petites radicelles sur le pourtour des agrégats, marquées par de fines zonations rouges et
blanchâtres.
de
0 à
de
18 à 60 cmg Horizons (B1); gris (2,5 y 4/4); texture argilo-limoneuse;
structure massive à. prismatique très mal développée induite
par de fines fentes de retrait; cohésion d'ensemble très forte, cohésion des agrégats exceptionnelle; porosité très faible; présence de petites concrétions noires, friables, de 2
à 3 mm de diamètre, localement très nombreuses, et de concrétions de plus grande taille, rouge brique qui paraissent formées à partir de fragments de roche altérée; localement inclusion de nombreux morceaux de quartz formant des poches;
pas de racines.
de 60 à 120 cmg Horizon (B2); olive (2,5 y 5/4); texture argilo-limoneuse;
structure prismatique moyenne délimitée par de fines fentes
de retrait; assemblage compacte à cohésion très forte; cohésion des agrégats exceptionnelle; porosité très faible; présence de petites concrétions noires, friables, réparties dans
la masse.
- 125ETUDE
ANALYTIQUE
Fiche Analytique - Profil K 32
N° Echantillons
321
Profondeur cm
Terre fine
Humidité
%de
18 à 60 cm
18 cm
°à
Terre totale
322
92,3
6,8
ANALYSE
Argile
Limon
Sable fin
Sable grossier
323
60 à 120 cm
96,6
5,7
96,3
4,5
40,0
22,7
23,7
5,3
37,2
18,7
21 , 1
6,6
GRANULOMETRIQUE
43,5
22,7
21,7
3,9
MATIERE ORGANIQUE
Hatière organique totale
Carbone
Azote
C/N
%
0,60
3,5
0,27
13,0
2,11
12,2
,97
12,6
°
0,33
BASES ECHANGEABLES EN MEQ POUR 100 g DE TERRE: FINE
10,8
9,0
0,5
0,51
20,7
19,7
Sat.
Calcium
Magnesium
Potassium
Sodium
S
T
S/T
8,5
13,8
0,4
3,2
25,9
22,9
Sat.
6,9
10,7
0,4
3,5
21,4
22,2
Sat.
7,7
6,4
7,6
7,0
ACIDITE - ALCALINITE
6,8
5,9
pH eau
pH KCl
CARACTERISTIQUES
PHYSIQUES
Porosité en cm 3 pour 100 g
Humidité équivalente
%
Point de flétrissement %
Eau ut.ile cfile
ANALYSE TI 1 AGHElGATS :
23,2
18,0
11,6
6,4
13,7
24,5
15,0
9,5
14, 1
24,9
16,5
8,4
AG. Alcool %
AG. Eau
'ft
AG. Benzène %
(A + L) %
Instabilité structurale
Indice de percolation: K en cm/h
37,5
25,6
16,5
40,0
2,05
0,5
7,2
7,2
4,4
65,0
11,30
0,0
8,2
8,2
7,5
56,0
5J ,4
0,0
l
- 126 -
La composition granulométrique est comparable à celle des verti
sors:----------------
- La teneur en matière organique est également du même ordre de
grandeur que dans-Iëë-vërtisoIs:--------------Cette matière organique paraît moins bien décomposée que dans
les vertisols avec un rapport C/N légèrement plus élevé.
- Les tests de stabilité structurale mettent en évidence la dégradation très marq1iéëdëïa strüëtürëmanH'estéêpar le taux(d'argile + limon)
facilement dispersé voisin de (A + L) granulométrique, les taux d'agrégats
vrais (AG %- S.G. %) presque nuls dans les horizons B, les coefficients de
percolation très faibles en surface, nuls sur le reste du profil.
Tous les échantillons de sols halomorphes étudiés ont une stabilité structurale médiocre, mauvaise ou très mauvaise et un coefficient de percolation nul en profondeur.
Les sols sont rendus inutilisables par leur très mauvaises caractéristiques structurales.
,
-.~oro~mesur~~ sur ~ottes séchées ~ l'air est mo~enne en
surface, tres fa~ble sur le reste du prof~l. Il y a un r~sque d'asphyx~e partielle dans l'horizon superficiel (de 0 à 18 cm) et un risque d'asphyxie totale
très marqué sur le reste du profil.
- La capacité pour l'eau de ces sols est dépendante de leur forte teneur en argiIë;-maiS=les pointâ-dë-flétrissemant sont élevés et la quantité"d'eau utile" reste moyenne à faible. Les difficultés d'humectation et, la
très faible perméabilité de ces sols ainsi que leur résistance à la pénétration des racines limitent encore les disponibilités en eau.
Le complexe absorbant est constituée essentiellement de minéraux argileux à forte capacité d'échange.
o La capacité d'échange de la terre fine varie entre
20 et 25 méq
pour 100 g.
o
La capacité d'échange de la fraction argileuse est de l'ordre
de 60 méq.
~~~~~~bs0!È~~
est saturé sur l'ensemble du profil
- Les bases échangeables sont composées principalement de Ca,
Mg, Na et K. Le rapport Ca/Mg pass~dë-1,23 en surface à 0,62 en profondeur.
cm, 12, 5
%de
La proportion de sodium dans le complexe est de 2,6 % de 0 à 18
18 à 60 cm, 1 5,7 de 60 à 120 cm.
GRAPHIQUE
H
SOLS HALOMORPHES
Indice d'instabilité structurale et coefficient de Percolation
K
(n'après HENIN et MONNIER)
Stabilité structurale
"'m/h
(D'après
nABIN)
10 g. 10 K
boriz.oos AH
horizorls A'12
o hori'to"~ B
+
Cil
3
S.except.
)
t------ --,-~
1
2
bon
S. bon
,---,.",-",--"",<,~
moyen
~mêdiocre
;:
+>'"
i
~---I
1
1
1
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1
1
r
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1
1
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1
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III
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j
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i
mauvais
e
0
L
Is.
1
1
1
li)
2
tee
'e
e e
3
- 12'7 La proportion de (sodium + Potassium) dans le complexe est de 5
de 0 à 18 cm~ 16 %de 18 à 60 cm, 1'7 %de 60 à 120 cm.
%
Dans des sols du même type, observés au voisinage, la proportion
de sodium dépasse :2 5 ajc.
Dans d'autres, à des proportions inférieures à 10 %semble cependant correspondre une dégradation marquée de la structure.
Il apparaît donc que ces sols sont bien typiquement caractérisés
par le processus d'alcalisation.
- LœpH sont vo~s~ns de la neutralité dans l'horizon superficiel,
franchement alcaiIns en profondeur.
x
x
x
En conclusion, les caractéristiques de structure très défavorables
de ces sols liées à leurs fortes teneurs en sodium et potassium échangeable,
les rendent inutilisable dans l'état où ils se trouvent actuellement.
B - Sols à alcali à recouvrements su erficiels finement sableux
kaolinitiques
associés à des sols hydromorphes
Morphologie
Un exemple de morphologie
tué à '7 km à l'est de Segoto sur une
d'innombrables turricules de vers de
empreintes de gros animaux faites en
typique est donné par le profil K '72 sivaste zone entièrement plane, parsemée
terre et marquée profondement par des
saison des pluies.
Végétation de savane arbustive plus diversifiée que celle du profil K 32:
Acacia seyal, Acacia macrostachia, Acacia nilotica, Mitragine (indiquant une
inondation prolongée), Piliostigma thonningii, Anogeissus leiocarpus ••••
de
0 à 60 cm: recouvrement récent; gris clair, (10 YR 6/1); avec des taches
ocres le long de toutes les racines; faiblement humifère; texture sablo-argileuse; structure massive dans l'ensemble, localement grenue par l'effet de l'activité des vers de terre, se
défaisant facilement en une structure particulaire poudreuse
fine; cohésion très faible; porosité biologique assez forte,
essentiellement tubulaire moyenne, nombreuses racines;
Passage net à l'horizon suivant.
- 128 de
6 à 15 cm: Horizon A11' gris brun (10 YR 6/1) avec de fines traces ocres
de long de toutes les racines; humifère; texture sablo-argileuse; structure massive; cohésion moyenne; porosité faible;
nombreuses racines vivantes et mortes, teintées de rouille.
Passage net à l'horizon suivant.
de 15 à 35 cm: Horizon A12; brun très pâle fortement bigarré( d'ocre; texture
sablo-limoneuse; structure massive; cohésion forte, localement
très forte; porosité en "mie de pain" irrégulièrement repartie,
localement très importante; racines rares.
Passage progressif à l'horizon suivant.
de 35 à 60 cm: Horizon (B1);brun jaune avec traces blanchâtres diffuses; texture sablo-limoneuse; structure massive; cohésion exceptionnelle; porosité tubulaire fine, faible; pas de racines.
de 60 à 80 cm: Horizon (B2); brun jaune très fortement bariolé de rouille
avec quelques taches rouges; texture argilo-sableuse; structure
massive; cohésion exceptionnelle; porosité très faible; nombreux grains et petits fragments de quartz inclus dans la masse
du sol.
- 129 ETUTIE
ANALYTIQUE
Fiche Analytique - Profil K 72
-
N° Echantillon
721
Profondeur en cm
722
0 à 6cm
Terre fine 1c de terre totale
Humidité
100,0
0,49
ANALYSE
Argile
%
Limon
~~
Sable fin ~
1
Sable grossier
MATIERE
Matière organique
Carbone
Azote
C/N
72 5
724
-1
-----r
6 à 15cm 15 à 35cm 35 à 60cm 60 à 80
100,0
0,63
100,0
1,02
90,5
1,44
1
1
92, 6 r
3,
,.~~J
GRANULOMETRIQUE
16,7
10,0
)T ,6
16,3
%
723
19,0
7,25
51,9
17,5
21,5
16,5
37,1
20,0
38, 5
21 , 5
23, 5
21,7
17 ,0
36,4
22,0
13, 1
0 RGANI QUE
0,60
3,47
0,34
10,2
1 dO
7,49
0,67
11 ,2
0,44
2,55
0,31
1,78
1
1
:BASES ECHANGEA:BLES EN MEQ !DUR 100 g DE TERRE FINE
'''·~--·-·~i
Calcium
0,98
0,48
0,03
0,06
1,55
2,91
53
I~agnésium
Potassium
Sodium
S
T
S/T v%
ACIDITE
pH eau
pH KCI
5,7
4,4
2,14
0,70
0,07
0,04
2,95
4,74
62
1,69
0,85
0,04
0,84
3,42
4,12
83
2,86
1, :D
0,05
1,23
5,64
6,03
94
6,58
1
6,2
4,7
6,6
5,6
L~~8__ j
11 ,8
6,7
5, 1
20,
14,
6,
4,44
1
0,06
2, '12
13,20
12,2
Sato
ALCALINITE
5,8
4,8
1
7,5
CARACTERISTIQUES PHYSIQUES
Humidité équivalente
Point de flétrissement
Eau utile
ANALYSE D'AGREGATS~
AG. Alcool %
AG. Eau
%
AG. :Benzène %
%
( A + L)
Instabilité structurale
Coefficient de Percolation K cm/h
6,1
2,3
3,8
7,5
3,1
4,4
8,6
5,3
3,3
n
1
18,2
18,4
18,4
27
8,4
0,7
21,3
19,2
20,6
22
4,6
1,2
22,1
20,9
20,8
29
8,6
0,0
23,1
23,0
23,8
36
12,9
0,0
18,
1
14,
1
1
14,
o
1
59"
1
17,
0,
1
.--1·
6
6
- 1)0 -
Granulométrie
Le taux d'argile augmente faiblement de la surface à l'horizon
35-60 cm puis plus rapidement de 35-60 cm à 60-80 cm.
La granulométrie de l'horizon 60-80 cm est comparable à celle des
vertisols.
Le rapport S.G./S.F. est V01S1n de 0,3 %dans lee deux premiers
horizons, compris entre 0,5 et 0,6 dans les 3 derniers.
La fraction argileuse est caractérisée par une capacité d'échange
faible dans les deux premiers horizons (10 méq pour 100 g), un peu plus élevée dans le troisième (15 méq pour 100 g), légèrement inférieure à celle des
vertisols dans le quatrième et le cinquième (25 à 35 méq pour 100 g).
- Les tests de stabilité structurale révèlent des caractéristiques
très défavorabI~dans~~prëIDrërs-horizonsg
taux d'agrégats très faible
(comparé à S.G. %), (A + L) %peu différent de (A + L) %granulométrique,
coefficient de percolation réduit.
Dans les horizons profonds, les résultats des tests de stabilité
sont encore plus défavorablesg taux "d'agrégats vrais" (AG % SG %) pratiquement nul, CA + L) %élevé et coefficient de percolation nul.
La stabilité structurale est mauvaise à très médiocre.
Ces caractéristiques physiques rendent ces sols pratiquement inutilisables.
- La capacité pour l'eau est faible. La disponibilité en eau pour
------~-.. la mauvaise pénétration de racines et de
les plantes est
encore reduite par
l'eau dues à la compacité et à l'imperméabilité de ces sols.
- La capacité d'échange de la terre fine est faible jusqu'à 60 cm
moyenne en-dessoùS:------- ~~~~~~~cha~~~ble~ sont constituées principalement de Ca,
Mg, et Na. Le rapport Na]T, tres faible jusqu'à 15 cm passe à 20 %dans le
troisième et le quatrième horizon, à 11 %dans le quatrième.
- Les variations de pH traduisent l'influence de l'alcalisation
qui se développë à-partir des hori~ons profonds. Le pH est nettement alcalin
à 60-80 cm.
x
x
x
-
131 -
Si les sols halomorphes n'occupent dans l'ensemble de la région
étudiée qu'une surface restreinte, le fait qu'ils soient souvent associés à
des sols qui possèdent un potentiel de fertilité élevé (vertisols) nous a conduit à leur accorder une grande attention.
Dans l'état actuel, les caractéristiques physiques extrêmement dé-
------------------~------~---------------~y~~~~~_~~~~~~tér~~~_l~_~!~~~~~Eg~~_~tu~ié~_!~~E~~~~-!E~gte~
à toute utilisation autre que celle de zone de parcours
-------------------------------------------------------.
- 132 -
x-
CLASSE DES SOLS HYDROIDRPHES
INTRODUCTION - DEFINITION
La classe des sols hydromorphes groupe l'ensemble des sols dont
l'évolution est dominée par la présence d'un excès d'eau par suite, soit d'un
engorgement temporaire, de profondeur ou d'ensemble, soit de la présence ou
de la remontée d'une nappe phréatique.
Au Sénégal-oriental, ces conditions d'évolution se manifestent
surtout par les effets suivantsg
Accumulation fréquente de matière organique, sous une forme
résiduelle, acide, faiblement azotée.
- Ségrégation des oxydes de fer et de manganèse sous forme de
taches, traînées, concrétions ou carapaces, de type plus ou
moins oxydé (pseudogley) ou réduit (gley) selon le potentiel
d'oxydo-réduction du milieu.
- Néoformation possible ou conservation de la montmorillonite
en présence d'une forte concentration d'ions alcalino-terreux,
maintenue dans le milieu lorsque la roohe-oère est basique et
les conditions de drainage défavorables.
Apparition d'une porosité tubulaire ou alvéolaire grossière
- Phénomènes de structuration dépendants des possibilités de
gonflement de la fraction argileuseg structure massive ou mal
développée dans les sols peu ou moyennement argileux à dominance de kaolinite~ structure cubique, prismatique à polyédrique avec faces de décollement horizontales dans les sols argilo-sableux ou argileux riches en minéraux gonflants.
CLASSIFICATION
Les sous-classes sont distinguées en fonction des différences
d'intensité et de durée de l'hydromorphie qui s'expriment par les teneurs et
les types différents de matière organique.
LA PREMIERE SOUS-CLASSE CORRESPOND AUX SOLS TOURBEUX, elle n'est
pas représentée dans la région étudiée ••
DANS LA SECONDE SOUS-CLASSE LA MATlERE ORGANI IlE ENCORE AEONDANTE lTENEUR SUPERIEURE A 8 (C' , !:~~~_3U~~!!!!::~~~Ebe~~~, plus évoluée et
bien melée à la matière minérale. Elle est du type Anmoor.
Ces sols se forment sous l'effet d'une hydromorphie totale mais
temporaire, dans des conditions de climat ou de milieu chimique ne favorisant
pas une évolution poussée de la matière organique.
Aucun des sols observés au Sénégal-oriental ne correspond rigoureusement à cette définition. Nous citerons cependant pour mémoire le profil
A 19, observé à 430 m d'altitude, au sud-est de la carte de Kédougou, en bor-
-
133 -
dure de la rivière Mahel. Ce sol est formé sur des apports alluviaux colluviaux,
qui occupent une zone étroite, dominée par des pentes de grès et quartzites.
MO RPHOID GIE
En fin de saison sèche, le niveau de l'eau est voisin de la surface.
Végétation de Raphia sp., Crotalaria (cf. striata), Nymphéa micrantha, Dissotis (cf. capitala), Jussiae •••
Surface spongieuse, élastique, gorgée d'eau.
de
0 à 15 cm:Enchevêtrement de racines à structure spongieuse; gris brun
(10 YB 3/4); tacheté de rouille; terre fine argilo-sableuse,
plastique, collante, ensemble entièrement saturé d'eau.
de 15 à 45 cm~Encore fortement organique et spongieux; plus gris (10 YR 3/1)
avec de petites taches rouges bien délimitées le long des racines; texture sablo-argileuse; entièrement saturé d'eau.
de 45 à 70 cm~Organique mais moins spongieux; gris (10 YR 5/1) aveo quelques
traînées jaunes;texture sablo-argileuse; entièrement saturé d'eau.
ETUDE
ANALYTIQUE
Ce sol est surtout remarquable par sa matière organique, relativement abondante (de l'ordre de 6,5 %de 0 à 15 cm et de 2,6 %de 15 à 70 cm)
et caractérisée par des rapports clN élevés (compris entre 14 et 16 sur l'ensemble du profil).
La capacité d'échange est moyenne en surface (9,1 méq pour 100 g
de terre fine) faible en profondeur (4,3 méq pour 100 g).
45 cm, 31
%de
représente 25
Le taux de saturation est de 56
45 à 70 cm.
%de
0 à 15 cm, 33
%de
15 à
Dans l'horizon profond ( de 45 à 70 cm), le sodium échangeable
S, mais seulement 7,5 %de T.
%de
Les pH très bas correspondent à une forte acidité (4,3 de 0 à
15 cm, 4,9 de 15 à 45 cm, 4,8 de 45 à 70 cm).
x
x
x
- 134 -
Des sols comparables ont été observés au fond de toutes les petites vallées situées sur la bordure septentrionale du massif de Mali, à une altitude supérieure à 400 m, dans la zone d'affleurement des grès et quarzite de
l'infracambrien ou précambrien supérieur. Du fait de leur extension très limitée, il n'a pas été possible de les représenter sur la carte à l'échelle du
1/200 .0OOè.
Ces sols constituent en fait un terme de passage aux sols humiques à gley, semi-tourbeux, observés par S. PEREIRA BARBETO dans la Fouta-DjalIon, qui présentent des caractéristiques morphologiques assez semblables mais
dans lesquels les taux de matière organique atteignent 30 %avec un rapport
C/N voisin de 16 en surface et une acidité identique à celle du profil A 19.
LA TIDISIEME SOUS-CLASSE CORRESroND AUX SOLS HYDROIDRPHES MINE-
RAUX PEU HUMIFERES •• Dans ces sols, le taux de matière organique totale est
généralement inférieur à 4 ou 5 %et l'hydromorphie s'exprime principalement
par des caractères de couleur (taches de composés réduites ou réoxydées après
réduction) et dans certains profils par des effets de structuration.
Tous les sols hydromorphes peu humifères étudiés appartiennent
aux groupe des sols à pseudogœey de surface ou d'ensemble, sous groupe à taches
et concrétions. Certains d'entre eux,qui correspondent au faciès modal, sont
caractérisés essentiellement par la présence du pseudogley (horizon à engorgement périodique où se produit une alternance de réduction et oxydation avec
rédistribution du fer).
D'autres dans lesquels la ségrégation ferrugineuse ne se manifeste que par la présence de taches diffuses, semblent beaucoup plus caractérisés par un phénomène de structuration attribuable aux effets de gonflement
et de retrait des matériaux argileux. En 00118 référant aux travaux de B. KAI.OGA,
(notice explicative de la feuille de Dalafi), nous avons regroupé ces sols
dans un "faciès structuré".
A - FACIES MODAL :( sols caractérisés essentiellement par la ségrégation ferrugineuse et manganifère).
X1 - Famille sur alluvions argileuses diverses
Extension
Ces sols correspondent aux zones inondables qui bordent les grandes r~v~eres (Gambie, Falémé) et leurs principaux affluents (Koumoutourou,
Diarha, Dalema, Badambali, Dialé).
Caractéristiques principales des alluvions des plaines inondables
Ces alluvions ont une texture généralement argileuse dans la
vallée de la Gambie, argilo-limoneuse à argilo-sableuse à sables très fins dans
la vallée de la Falémé.
- 135Les taux d'argile varient entre 40 et 60 %dans les alluvions
de la Gambie et entre 30 et 45 %dans celles de la Falémé.
Les taux de limon sont élevés; compris entre 20 et 35
%.
Les sables sont toujours très fins dans les horizons superficiels, leur granulométrie est par contre très variable en profondeur.
Des passées sablesses ou graveleuses oorrespondent à d'anciens
lits ou à des divagations des cours d'eau en périodes de fortes crues.
La capacité d'échange de la fraction argileuse est généralement
inférieure ou égale à 20 méq pour 100 g dans les niveaux superficiels. Elle
peut être plus élevée (comprise entre 20 et 40 méq pour 100 g) dans certains
niveaux des alluvions de la Gambie et parfois sur tout un profil dans la vallée de la Falémé.
Ces matériaux alluviaux présentent donc des caractéristiques
variables aussi bien dans le domaine de la composition granulométrique que dans
celui de la composition minéralogique des argiles.
Les conditions d'hydromorphies sont elles mêmes extrêmement diverses. La durée de submersion varie, selon la position topographique des sols
et les conditions de drainage, de quelques jours à près de 6 mois.
La circulation de l'eau dans le sol qui commande à la fois l'évolution du potentiel d'oxydo-réduction pendant la saison humide et la rédistribution des éléments solubilisés,est elle même étroitement dépendante de la
perméabili té des matériaux.
La complexité des formations alluviales de la basse plaine est
telle que l'étude précise de ces sols ne pourrait être entreprise qu'à l'échelle du 1/10.000è.
Morphologie
La diversité des sols de cette famille est telle qu'il est impossible d'indiquer une morphologie type, tout au plus pouvant donner ici un exemple de morphologie.
Les sols à texture très argileuse peuvent manifester une certaine tendance à la structuration, moins marquée cependant que dans les sols
du faciès structuré.
Le profil B 429 a été observé à 3 km au sud-ouest de Kédougou
sur la rive droite de la Gambie dans une zone de dépression inondable.
Végétation de pra~r~e, encore assez verte en fin de saison sèche.
Touffes d'herbes surelevéesdonnant un microrelief mamelonné; surface craquelée, percée par de nombreux trous d'animaux.
- 136 -
de
0
13 cmg Horizon humifère, gris (10 YR 5/2) avec traînées ocres, diffuses le long de toutes les racines, texture argileuse; structure polyédrique grossière à très grossière mal developpée;
cohésion d'ensemble faible; cohésion des agrégats moyenne;
porosité tubulaire et alvéolaire grossière importante; très
nombreuses racines fines et ramifiées.
Passage net à l'horizon suivant.
de
13 à
54 cm: Horizon très fortement bariolé avec une dominance de taches
rouille et de taches grises diffuses; texture argileuse;
structure peu dév,::.loppée, cubique moyenne à surstructure prismatique large induite par de petites fentes de retrait; cohésion d'ensemble et des agrégats moyenne à forte; porosité
tubulaire fine à grossière encore assez forte; nombreuses
racines bien ramifiées et réparties dans la masse.
Passage net à l'horizon suivant.
de 54 à
92 cm
Horizon blanchi, de teinte générale gris clair avec des taches ocres diffuses et peu contrastées; texture argileuse;
structure peu développée, prismatique grossière induite par
de fines fentes de retrait; cohésion d'ensemble et des agrégats forte; porosité tubulaire fine et grossière moyenne;
peu de racines.
Passage net à l'horizon suivant.
de
92 à 145 cm: Horizon gris bleuâtre avec taches rouille occupant un quart
de la surface; texture argileuse; structure massive; cohésion
extrêmement forte; porosité très faible; présence de très
grosses concrétions de 3 à 4 cm de diamètre,présentant un
noyau noir et une enveloppe ocre rouge, peu nombreuses dans
les 30 premiers cm, beaucoup plus nombreuses au-dessous.
Les manifestations d'hydromorphie observées sur ces sols témoignent d'une submersion, plus ou moins prolongée, et d'un engorgement prononcé
sur l'ensemble du profil.
- 137 -
ETUDE
ANALYTIQUE - FICHE DU PROFIL
N° Echantillon
4291
Profondeur en cm
de
Argile
%
Limon
7"
01
Sable fin
/0
Sable grossier
(fi
%
°à
4292
13
429
4293
13cm de 13 à 54cm de 54 à 92 cm
ANALYSE
GRANULOMElTRI Q,UE
54,7
31,9
3,2
0,4
61,5
29,8
4,1
0,5
4294
de 92 à 145 crr
53,8
25,2
11,6
6,5
42,9
21,7
13,5
18,5
0,4
0,3
MATIERE ORGANIQ,UE
1
1
Matière Organique %
c/N
2,0
12,5
0,7
12
PHOSPHORE
%0
Phosphore Total
0,46
1
0,44
BASES ECRANGEABLES EN MEQ, POUR 100 G DE TERRE
Calcium
Magnesium
Potassium
Sodium
S
T
slT
=
V
%
1,86
1,17
0,08
0,09
3,20
10,6
30
2,13
2,55
0,06
0,08
4,82
12,8
38
1,42
2,00
0,07
0,25
3,74
9,4
40
4,29
3,08
0,08
0,51
8,02
9,4
85
4,9
4,0
6,2
5,7
ACIDITE - ALCALINITE
pH Eau
pH Kel
4,7
3,8
4,7
3,9
STABILITE STRUCTURALE
Instabilité structurale Is
Perméabilité K cm/h
1,59
1,6
3,28
2,2
3,82
0,8
- 138 -
et limon.
~~lI~~âD~~~~~~
revèle une très forte teneur en argile
L~_~~ ~ ma~j~a arganiq~e est moyenne; le rapport
CjN rela-
tivement faible pour un sol hydromorphe.
La teneur en phosphore total
---------------------
est moyenne.
~
__ cap~~i~~~~~~ de la terre fine est relativement faible,
compte tenu de la texture très argileuse. La capacité d'échange calculée de
l'argile est inférieure à 20 méq pour 100 g sur l'ensemble du profil.
~~~~~~éc~llB2~21~sont peu abondantes constituées de calcium
(dominant de 0 à 13 cm et de 92 à 145 cm), de magnesium (dominant de 13 à 92
om) et de sodium (relativement abondant dans l'horizon 92-145 cm ou NajT = 7).
La teneur en potassium échangeable est très faible.
A des taux de saturation très bas correspondent des pH nettement
acides jusqu'à 92 cm:~r-raür-notër-tëutefois que dans certains profils voisins,
le pH ne descend pas au-dessous de 5.
La stabilité structurale est moyenne en surface, médiocre sur
le reste du profiï:------------ .. ----
x
x
x
Des tests biologiques pratiqués sur les échantillons prélevée
dans le profil 429 ont donné les résultats suivants~
Dégagement potentiel de 00 2 moyen de 0 à 13 cm, faible sur
le reste du profil.
Coefficient de minéralisation du carbone faible sur tout le
profil (inférieur à 1 %)
Pouvoir enzymatique saccharase élevé (du probablement à une
bonne densité d'algues)
- Taux d'azote minéral + azote minéralisable relativement
élevé en surface, moyen de 13 à 54 cm.
Coefficient de minéralisation de l'azote faible
- Richesse minérale globale faible.
x
x
x
- 139 -
En conclusion, ces sols, souvent très argileux ont une capacité
d'échange moyenne, un taux de saturation souvent bas, un pH nettement acide.
Ils sont actuellement fré~uemment utilisés pour une riziculture
extensive et des oultures de déorues (mais et tabac).
Moyennement des amandements importants et la possibilité de contrôler les conditions de submersion, ces sols pourraient convenir à une riziculture intensive.
Dans certains oas particuliers la maitrise de l'eau pourra être
obtenue par des aménagements locaux (vallées transversales ou rizières situées
on bordure de la zone alluviale), partout ailleurs elle nécessitera un aménagement de l'ensemble des cours d'eau responsables des inondations (Gambie-Falémé).
- 140 -
X2 - Famille sur matériau argilo-sableux, colluvio-alluvial
Extension
Ces sols ont une extension relativement importante dans la zone
étudiée. Ils se sont développés sur les matériaux de colmatage qui occupent les
axes de drainage et certaines entailles récentes dans les zones dominées par
les surfaces cuirassées et (ou) par les manteaux d'alteration paléoclimatiques
(zone des granites de. Saraya).
Ils sont parfois assoc~es à des sols ferrugineux tropicaux qui
n'ont été cartographiés que là où ils sont bien individualisés sur des surfaces
importantes.
Les caractéristiques des matériaux de colmatage, de même que
celles des alluvions argileuses, sont assez variables notamment en ce qui concerne la granulométrie, la composition minéralogique de la fraction argileuse
et la présence éventuelle d'éléments allochtones (débris de cuirasse ou de
roches) •
La texture est argilo-sableuse ou sablo-argileuse à sables fins.
Les sables sont généralement nettement plus fins en profondeur qu'en surface.
La fraction argileuse semble être le plus souvent constituée par
des minéraux à faible capacité d'échange, à dominance de Kaolinite (capacité
d'échange de l'argile généralement comprise entre 5 et 15 méq pour 100 g).
Il apparaît cependant que la fraction argileuse des matériaux
de colmatage situés dans le domaine des roches basiques peut contenir des quantités variables d'argile montmorillonitique; la capacité d'échange calculée
de l'argile se situe alors entre 15 et 40 méq pour 100 g. Lorsque la teneur en
montmorillonite est plus élevée on passe aux sols du"faciès structuré."
On trouve très fr6qunmment dans ce matériau colluvio-alluvial
des gravillons et àes fragments de cuirasse ferrugineuse et de quartz marquant
une discontinuité entre des apports superposés.
La morphologio des sols de cette famille est assez variable, du
fait de l'héterogénéité du matériau.
Nous dennerons comme exemple le profil B 214 situé en bordure du
Diaguiri, à proximité de Laminia, dans une zone de colmatage correspondant à
un axe de drainage important.
Végétation de savane arboréeg
Strate arborée: Parkia biglobosa, Bombax costatum, Piliostigma thonningii,
Acacia sénégal.
strate arbustive: Combretum micranthuc,Vitex doniana, Ziziphus mucronata.
strate herbacée: Andropogon gayanus, Andropogon amplectans.
- 141 -
de
0 à
15 cm: Gris brun, hétérogène à taches ocres et rouge vif de diamètre
inférieur à 1 mm, très contrastées; humifère; texture finement
sablo-argileuse; structure massive à débit finement irrégulier,
malaisé ,
(débit horizontal sur les 5 premiers cm; )cohésion
forte ou très forte; porosité tubulaire de diamètre inférieur
à 0,5 mm, moyenne, d'origine biologique; nombreuses racines.
Passage progressif sur 8 à 10 cm à l'horizon suivant.
de
16 à
58 cm: Brun ocre passant
à l'ocre; très hétérogène: taches ocres
et rouges de plus en plus abondantes et de diamètre croissant
vers la base, à contours nets, fortement contrastées,de forme
irrégulière arrondie ou allongée, rarement indurées en concrétions tenœres;texture argileuseJ structure polyédrique
fine; cohésion moyenne; porosité tubulaire fine; racines encore assez nombreuses et bien réparties.
Passage progressif à l'horizon suivant.
de
58 à 103 cm: Teinte générale plus beige, très hétérogène, à taches ocres
et concrétions manganésifères très abondantes, de diamètre
atteignant 2 cm; texture argileuse; structure irrégulièrement
développée à tendance polyédrique; cohésion faible; porosité
tubulaire, fine encore assez importante.
Passage progressif à l'horizon suivant
de 103 à 142 cm: teinte beige clair avec bariolage ocre rouge intense, taches
anastomosées et plus ou moins indurées; les concrétions manganésifères deviennent rares; structure à débits irrégulières;
cohésion moyenne; porosité tubulaire grossière peu importante.
L'hydromorphie, bien prononcée sur l'ensemble du profil est nettement plus intense en profondeur qu'en surface.
ETUDE
.ANALYTIQUE
L'analyse granulométrique indique en surface une texture sableuse
à sablo-argileuse-a dominance de sabre très fin, en profondeur un taux d'argile sensiblement constant voisin de 31 %, une teneur en limon voisine de 10 %
et une fraction sableuse essentiellement composée de sables très fins.
La stabilité structurale est médiocre en surface, moyenne en profondeur. Le coefficiënt~percolatIon,assez faible en surface,se maintient à
une valeur moyenne en profondeur.
Le taux de matière or~nique est moyen (1,6 %). Le rapport C/N,
supérieur à 13-rndIqüe-~assez mauvaise décomposition de la matière organique.
~~~~E-E~Ehor~~~ est très faible tant en surface
qu'en profondeur.
- 142 -
La ~apac~~~~~~ est faible, inférieure à 5 méq pour 100 g
de terre fine sur T'ensemble du profil.
Le taux de saturation se maintient à une valeur élevée dans l'horizon superficIëï~8~;-ii-;ïabaIsseen profondeur à des valeurs moyennes
(60
%).
~_~~_éc~nge~~s sont constituées essentiellement de calcium et de magnesiu~ Les rappcrts Ca/Mg sont supérieurs à 2.
du profil.
La
tene~E-~-E~~~~
échangeable est très faible sur l'ensemble
Le pH est faiblement acide en surface (6) mais nettement acide
en profondeur "["5;4 ).
x
x
x
En conclusion, il apparaît que ces sols présentent à la fois des
caractéristiques physiques assez défavorables et une fertilité chimique médiocre. Ils sont totalement engorgés pendant une partie de la saison des pluies.
La culture de l'arachide ou du mil ne pouvant être envisagée que sur billons,
moyennant une fumure minérale complète et un enrichissoment en matière organique.
- 143 -
B - FACIES
STRUCTURE
Selon B. KAIDGA (notice explicative de la feuille de Dalafi),ltle
faciès structuré correspond aux sols dans lesquels le phénomène de structuration est prépondérant ou très caractérisé, à l'égard d'une ségrégation ferrugineuse souvent sous forme de taches. Etant donné la rapidité avec laquelle
peut apparaître cette ségrégation ferrugineuse sous forme de taches et le caractère parfois fugace de cette ségrégation, les phénomènes de structuration
ne peuvent être classés au niveau de la série à l'égard de celle-ci. Par ailleurs, la structuration, pour peu que le matériau originel soit doué d'une
certaine capacité de gonflement (par une texture argileuse ou (et) par la présence de minéraux 2/1) apparaît oomme un processus fondamental de l'nngorgement temporaire par le jeu des alternances d'engorgement et de dessiccation~
Les manifestations d'hydromorphie paraissent ainsi influencées par
la nature minéralogique des argiles. La présence d'argile montmorillonitiques
qui possèdent à la fois la propriété d'adsorber les oxydes de fer et celle de
se gonfler en présence d'eau, puis de se rétracter par dessiccation, serait
notamment susceptible d'orienter de façon particulière les manifestations
d'hydromorphie.
X3 - Famille sur alluvions-argileuses
Extension
Elle est limitée. à quelques zones planes argileuses dans les zones
inondables qui bordent les rivières (Pays Bassari, région de Bandafassi; alluvions du Kofla-Kabé). Ces sols sont parfois aussi assooiés à ceux de la famille sur alluvions argileuses du faciès non structuré.
Morphologie
Un exemple de morphologie type est donné par le profil B 333 situé
dans la plaine d'inondation du Koîla-Kabé, au sud de la feuille de KossantoKéniéba, à proximité de la piste de Missira à Dinndiari. Ces alluvions sont
situées en aval de petits affleurements de dolérite dans une zone où dominent
les formations Birrimiennes, indifférenciés avec dolérites intrusives.
Surface entièrement plane.
Végétation arbustive et arborée
abyssinica.
Végétation
de
0 à
10
herbacée~
cm~
claire~
Borassus flabellifer et Oxytenanthera
Mitragyna inermus, Vetivera nigritana •••
Gris brun foncé parsemé de taches sombres diffuses; texture
argilo-sableuse; structure polyédrique moyenne bien développée; surstructure cubique large faiblement développée induite
par de petites fentes de retrait; cohésion d'ensemble faible,
cohésion des agrégats moyenne; très forte porosité à la fois
tubulaire d'origine biologique et d'agrégat.
- 144 de 10 à
30 cm:
Brun rouge à brun jaune foncé taché de gris; texture argileuse;
structure polyédrique fine bien développée; surstructure pris
matique assez grossière induite par les fentes de retrait;
cohésion d'ensemble et des agrégats moyenne; porosité tubulaire fine et porosité d'agrégat grossière moyenne.
de 30 à
70 cm:
Brun rouge à brun rouille avec pénétration de matériau brun
gris foncé dans toutes les anfractuosités, ensemble assez fortement bigarré; texture argileuse; structure prismatique moyenne bien développée; forte activité biologique; porosité
tubulaire importante.
de 70 à 130 cm:
ETUDE
Gris rouge à taches rouilles nombreuses et diffuses; texture
argilo-sableuse; structu~e polyédrique irrégulièrement développée; à surstructure prismatique grossière; porosité tubulaire d'origine biologique encore assez importante; nombreuses
radicelles bien réparties dans la masse du sol.
ANALYTIQUE
~~~l~§~_g[~om~~~~ indique une teneur en argile voisine de
32 % en surface et supérieure à 40 de 10 à 70 cm. Le taux de limon est régulièrement croissant, de 7,3 %en surface à 16,4 %entre 70 et 130 cm.
La fraction sableuse est composée presqu'uniquement de sable fin.
La stabilité structurale est moyenne sur l'ensemble du profil
(la,", 0,8 etT:1:9 de o-à30ëID):'"Le taux dEl~"tiliEl organ!.CJ..1;!.~, moyen à surface (1,74 %) se maintient à des valeurs relativement élevées dans les 2ème, 3ème et 4ème horizons
(respectivement 1,31 - 0,69 et 0,50). Un rapport C/N inférieur ou égal à 12
indique une assez bonne décomposition de la matière organique.
La teneur en nho~hore total est moyenne sur l'ensemble du profil
(voi sin de 0 ~5%;r:-----.Ji:.:----
-----
La
ca~~cité d'é~hang~ est moyenne (voisine de 10 méq pour 100 g).
Le taux de saturation est élevé en surface (82
profondeur (50 à 58~O.
%),
décroissant en
Les bases échangeables sont constituéos principalement de calcium
et de magnesium (rapport Ca/Mg voisin de 2 sur l'ensemble du profil).
- 145-
1ê~E~2E~~ssiuméch~E~ab1e est moyenne en surface (0,2 méq
pour 100 g) faible sur le reste du profil (inférieure à 0,05 méq pour 100 g ).
L,iL,;eIL faiblement acide de 0 à 10 cm diminue régulièrement en pro-
fondeur
(5,7 - 5,3 - 4,8).
x
x
x
En conclusion, ces sols bien structurés, faciles à travailler,
relativement riches au point de vue minéral, conviennent aussi bien à la riziculture qu'aux cultures de décrue. Ils bénéficieraient probablement beaucoup d'une fumure phospho-potassique.
- 146 -
X4 - Famille sur matériau colluvial - argilo-sableux.
Les sols de cette famille se distinguent des vertisols par l'absence de faces de glissement patinées luisantes, par une couleur différente
(à dominance de brun jaune et de gris) et par un complexe absorbant minéral
à capacité d'échange moins élevée.
Ils se distinguent des sols hydromorphes sur alluvions argileuses
(auxquels ils sont parfois associés) par la présence d'éléments grossiers allochtones dans le matériau originel et par une structure plus large, qui tend
à se rapprocher de celle des vertisols.
Extension
Ces sols se sont développés sur les matériaux colluviaux ou alluviaux-c 01 luviaux , relativement riches, au moins à certains niveaux, en minéraux argileux à forte capacité d'échange qui occupent les petites vallées du
pays Bassari et les vastes dépressions situées en bordure de la Falémé.
Dans le premier cas (Pays Bassari) ces sols peuvent être assoc1es
soit à des vertisols topomorphes(voir p. 79 ) soit à des sols hydromorphes
structurés sur alluvions argileuses, (famille X3)qui n'ont pas pu être représentés sur la carte à l'échelle du 1/200.000è.
Dans le deuxième cas (vallée de la Falémé), ces sols sont dans le
v01s1nage immédiat des sols halomorphes (Famille IX1). Ils sont alors, comme
eux rocouverts par des apports superficiels récents plus ou moins épais.
Morphologie
Un exemple de morphologie est donné par le profil BSI 18 observé
par P. MERCKY et A. CHAUVEL sur l'itinéraire de Dar-Salam à Youkounkoun à
10,9 km du carrefour avec la piste de Kédougou, dans la partie basse d'une longue pente faible.
Végétation de savane claire arbustiveg Entada sudanica, Bambax costatum, Gardenia erubescens, Maytenus sénégalensis, Combretum glutinosum, Combretum paniculatum, Acacia senegal (sur termitières).
Petites termitières basses de couleur beige jaune effondrées.
Surface jonchée de nombreux cailloux de quartz.
de
0 à
17 cm:
Gris à gris foncé à canalicules rouille; faiblement humifère;
texture sablo-argileuse; structure cubique large bien développée à sous-structure polyédrique fine; fentes de retrait
fines, s'élargissant en profondeur; cohésion d'ensemble moyenne, cohésion des agrégats forte; porosité tubulaire grossière
importante (galleries d'animaux et trnces de racines); enracinement surtout développé dans les 10 cm superficiels.
- 147 17 à
57 cmg
Brun jaune à taches rouille diffuses s'intensifiant dans le
bas de l'horizon 9 texture argilo-sableuse; structure prismatique moins large à sous-structure polyédrique; élargissement
des fentes de retrait verticales et apparition de quelques
faces de décollement horizontales; cohésion d'ensemble moyenne, cohésion des agrégats forte; porosité fine et grossière
liée à une forte activité biologique irrégulièrement répartie
à partir des fentes de retrait; présence d'inclusion de quartz,
de fragment de cuirasse et de petits gravillons à cassure
rouille et noire entourés d'un cortex ocre; quelques fines racines.
de 57 à
92 cmg
Brun jaune clair teinté d'olivâtre et de petites taches rouille bien délimitées; se distingue de l'horizon précédent par
la présence de nombreux cailloux de quartz anguleux, de 1 à 6
cm et de quelques morceaux de cuirasse; texture argileux;
structure prismatique large bien développée, induite par de
fortes fentes de retrait, à sous-structure polyédrique grossière; cohésion d'ensemble moyenne, cohésion des agrégats
forte.
de
de 92 à
175
cm~
Gris jaune olivâtre avec taches brun rouille diffuses 9 texture
argileuse; structure prismatique large récoupée par des faces
de décollement non striées~ présence de quelques nodules calcaires qui semblent s'être constitués à autour de fragments de
roche altérée.
La principale variation autour de cette morphologie type porte sur
la présence de recouvrements superficiels, d'épaisseur variable, plus ou moins
riches en éléments grossiers (gravillons, débris de cuirasse ou fragments de
quartz) généralement mal structuré, surtout caractéristiques des sols observés
en bordure de la Falémé.
ETUDE ANALYTIQUE
21,5 % de 0
L'analyse granulométrique indique une teneur en argile égale à
~~rn-ët-voisine'de 4O-sur la plus grande partie du profil. Le
taux de limons croît regulièrement de
15
%en
surface à
25
~
en profondeur.
Les r~ppcrts sablGs grossiers sur sables fins sont V01S1ns de
de la surface jusqu'à 92 cm et compris entre 0,3 et 0,4 de 92 à 175 cm.
0,6
Les tests d'agrégats et de percolation indiquent une structure
stable dans l'horizon superficiel (rs = O~- K-: 4,5) et une instabilité
croissante en profondeur (de 80 à 92 cm - Is = 3,67 - K = 0,7).
La matière organique est moyennement abondante (1,8 %en surface),
très bien repartIesmlTenseITible du profil (0,9 de 17 à 40 cm, 0,8 ~" de 40 à
57 cm, 0,7 %de 57 à 92 cm). Elle est du type bien décomposé (c/N = 11,9 de
o à 17 cm, c/N = 10 de 17 à 40 cm).
La teneur en phosphore total est assez faible (inférieure à
sur l' ensembIedüprofii: - - - - - - - -
0,3 %0
·-
-
-
-
..".
__._ ' - ' . _ ..
,
- 148 .
. ;a~~~ga~!~d'écha~de la terre fine est moyenne à forte mais
touJours ~nfer~eure aux valeurs Iës plus fréquemment obtenues dans les vertisols lithomorphes. La capacité d'échange calculée de la fraction argileuse est
voisine de 36 méq pour 100 g de
à 57 cm, comprise entre 40 et 43 méq pour
100 g de Jf à 92 cm et supérieure à 40 de 92 à 17 5 cm.
°
Le complexe absorbant est presque saturé dans l'horizon superficiel et satur~-~tOüt-lè·réste-duprofil
Les bases échangeables sont composées essentiellement de calcium
et de magnes~avëc-unë nette-aominance du calcium (rapport Ca/Mg voisin de
2 dans tous les horizons). Le taux de sodium échangeable augmente régulièrement
en profondeur pour atteindre 0,63 méq pour 100 g entre 140 et 175 cm.
( Rapport Na/T = 0,03).
pour 100 g ) •
~_tene~~~~~~~~~~~ sont médiocres
(0,25 méq
~~~ est égal à 5,7 dans l'horizon superficiel. Bien que le complexe soit saturé à moyenne profondeur, le pH reste nettement acide mais régulièrement croissant (5,6 - 5,7 - 5,9 - 6 - 6,4).
x
x
x
En co qui concerne les possibilités d'utilisation de ces sols, il
y a lieu d'établir une distinction qui fait intervenir à la fois la situation
topographique et les types de sols associés.
Dans les petites vallées du pays Bassaris, ces sols sont associés
à des vertisols topomorphes-et~dës solS-hydromorphes structurés sur alluvions
argileuses. Les conditions topographiques aussi bien que les caractéristiques
de l'ensemble des sols qui occupent ces vallées paraissent favorables à l'installation de petites rizières.
Les bananeraies installées par les populations Bassar~semblent
donner, en certains endroits, de bons résultats.
Moyennent les fumures minérales nécessaires et le maintien des
réserves organiques; les sols des vallées du pays Bassaris paraissent adaptés
à_~2~~~~-!!:~~!:~ë-n~~ssi!~t-~_pëti!saméii~i~l!:en!s!~~~
- -L'aptitude des sols des vastes zones de colmatage de la Falémé as- halomorphes,
----------1(
-----aux sols
à alcali, para~t toute différente. Nous avons vu
que ces sols sont souvent caractérisés par des recouvrements mal structurés qui
se superposent indifféremment aux sols halomorphes et aux sols hydromorphes.
La délimitation des deux types de sols devient alors très difficile. La topographie de ces vastes zones planes, irrégulièrement inondées est par ailleurs
peu favorable à la mise en valeur. Les zones correspondantes semblent donc
actuellement in~apt~~-!-.to~~_~!~!~n autE~~~~~-.!~!~~
soc~es
parco~~~.:.
•
- 149 CON C LUS ION S
La première partie de cc rapport nous a pormis de dégager un certain nombre de caractéristiques fondamontales du milieu naturel.
Il ressort de l'étude climatique que la pluviométrie est très supérieure à l'évapotranspiratIün-potëntIëlle-durant 4 mois de l'année (Juin,
Juillet, Août, Septembre). Dans ces conditions, tous los sols dont les possibilités de drainage sont limitées, du fait de lour position topographique et
(ou) de la faible perméabilité du matériau originel, évoluent dans des conditions de forte hydromorphie durant la plus grande partie de la saison des
pluies. Pendant le reste de l'année, le bilan hydrique est fortement déficitaire.
- L'étude de la végétation confirme l'importance des phénomènes
d'hydromorphie:-ra-aIsPërsion~Ia-v~gétation
l igneuse reflète assez bien,
en effet, selon G. FOTIUS, les conditions d'engorgement. La diversité des
espèces et la croissance des arbres est toujours maximum dans les zones de
pentes fortes, la ou les conditions de drainage externes sont favorables et ceci, quelle que soit la nature du matériau originel. Partout ailleurs, les arbres se disséminent en fonction de leurs tolérances écologiques respectives
et se cantonnent aux marges de toutes les zones dépressionnaires. L'existence
de matériau argileux, montmorillonitique peu perméable, se traduit localement
par la disparition des espèces les plus sensibles aux conditions d'asphyxie.
- ~~~~~~~~~~ aboutit à la distinotion de deux grandes
catégories de roches, les unos acides, surtout riches en silice, les autres
basiques caractérisées par leur teneur élevée en Fe, Mn, Ca et Mg.
Il est apparu que l'altération des roches basiques, en position
de drainage réduit est actuellement de type montmcrillonitique. Les ions libérés par l'hydrolyse totale de la roche mère, se réorganisent en une argile
néoformée, montmorillonite ferrifère, qui utilise les ions Si, Al, Fe, Mg.
Telle est la raison de la disparition apparente du fer dans ces zones.
- L'étude géomorphologique a permis de mettre en évidence l'importance des héritagcS-d'évoïütIOn pédolëgique ancienne. Le processus d'altération qui, sous un climat probablement plus humide,a présidé à leur formation,
semble être dans presque tous les cas de type siallitique (plus rarement de
type allitique) et ceci aussi bien sur roche acide (granite) que sur roche basique (dolérites, basaltes •••• ). La néoformation à partir des ions libérés
par l'hydrrlyse est alors kaolinitiquo et n'utilise que les ions Si et Al.
Le fer liberé, en quantité d'autant plus importante qu'il s'agit de roches
basiques (plus riches en Fer), peut alimenter des cuirassements successifs.
Les héritages d'évolutions pédclcgiques anciennes paraissent ainsi surtout
caractérisés par la présence de kaolinite et par le phénomène de cuirassement.
Ils correspondent à la plus grande partie de la surface étudiée mais sont
actuellement demantelés par une ércsion active, qui,entaillant la cuirasse,
donne naissance à des sols peu évelués d'érosion gravillonnaires, très représentés dans la région, encore dominés par d'innombrables buttes tabulaires
cuirassées.
1~
En zone granitique, la cuirasse, peu épaisse, vacuolaire et peu
résistante est entièrement demantélée et donne une succession de croupes avec
accumulation de matériau quartzeux kaolinitique et de débris de cuirasses
qui so réssoudont Gn carapaces allochtonos.
Ce n'est que dans les zones où l'érosion a entièrement décapé le
manteau d'altération paléoclimatique, que semble se développer actuellement
une altération montmorillonitique donnant naissance à des vertisols.
x
x
x
Les conclusions de la première partie de ce rapport sont, sur la
plupart des points, conformes à celles exprimées par B. KALOGA. L'expérience
acquise par cet auteur en Haute-Volta s'est revelée fructueuse pour la compréhension des problèmes posés par la mise en place et l'évolution des sols
du Sénégal-oriental.
La deuxième partie du rapport, consacrée à l'étude des sols, attire plus particulièrement l'attention sur certains groupes de sols remarquables, soit par leur extension, soit par leurs caractéristiques propres et
leur potentiel de fertilité~
+ Les sols peu évolués d'érosion régosoliques, très largement
dominants dans la région sont surtout caractérisés par leur hétérogenéité et
leur faible profondeur. Le matériau constitutif des sols de la famille "sur
matériau gravillonnaire" (la plus largement représentée), hérité d'une évolution pédologique ancienne est principalement constitué de débris de cuirasse, de kaolinite et de quartz.
La très forte macroporosité de ces sols facilite les travaux d'ameublissement en culture traditionnelle. La perméabilité élevée, la profondeur réduite
et la "capacité au champ" faible, limitent les réserves en eau.
La capacité d'échange et la richesse chimique sont étroitement dependantes
des teneurs en matière organique. L'activité biologique glcbale est importante; les coefficients de minéralisation du carbone et de l'azote sont
moyens. Les caractères de fertilité disparaissent rapidement lorsque la destruction du couvert végétal provoque une diminution des réserves organiques
du sol.
+ Les sols ferrugineux tropicaux lessivés semblent s'être également développés sur un matériau quartzeux, kaolinitique hérité d'une pédogenèse ancienne. La macroporosité est encore élevée mais, de type tubulaire et
discontinu, elle ne permet pas une bonne aération du sol et une pénétration
rapide de l'eau. La tendance au colmatage se manifeste par un coefficient de
percolation faible. La capacité d'échange et la richesse chimique sont toujours moyennes à faibles, étroitement dépendantes des teneurs en matière organique. Les ccefficients de minéralisation du carbone et ~e l'aznte, touj0urs
très élevés dans les horizons superficiels, expliquent à la fois la fertilité
immédiate de certains de ses sols et leur épuisement rapide par l'effet de la
- 151 culture. L'utilisation de ces sols pose donc le problème du maintien ou du
relèvement de leur fertilité. Le risque d'érosion est par ailleurs très important.
+ Les sols bruns eutrophes tropicaux dont le matériau constitutif
est composé principalement de kaolinite, d'illite et d'argile gonflantes présentent des caractéristiques très différentesg macroporcsité faible entraînant un risque d'asphyxie partielle ou totale toutefois limité par un bon
drainage externe et une stabilité structurale moyenne- r.éserves en eau importante - capacité d'échange de la terre fine moyenne - richesse minérale
globale, moyenne à élevée, généralement masquée par une carence en phosphore - teneur en matière organique moyenne à forte - coefficients de minéralisation du carbone et de l'azote toujours moyens à faibles.
Ces sols sont surtout développés sur les versants de collines de roches basiques. Les principaux obstacles à leur mise en valeur semblent être, d'une
part, leur position topographique en pcsiticn de pente moyenne à forte,
d'autre part la présence d'éboulis de roches basiques qui peuvent en certains
endroits couvrir plus de la moitié de la surface.
+ Les vertisols lithomorphes se sont développés sur des matériaux
argileux gonflants, particulièrement riches en montmorillonite.
Leurs caractéristiques principales sont les suivantesg faible macrcporosité
entraînant un risque d'asphyxie encore accru par le drainage externe réduit
capacité pour l'eau élevée - importance des phénomènes de gonflement responsables des remaniements internes - capacité d'échange de la terre fine très
élevée - forte richesse minérale globale, masquée par une carence en phosphore - coefficient de minéralisation du carbone élevé mais cuefficient de
minéralisation de l'azote faible à très faible. L'évolution de la matière
organique serait influencée pour la présence d'argiles gonflantes "stabilisatrices d'humus".
x
x
x
Il apparaît que l'existence de deux pôles d'altération, l'un
kaolinitique, l'autre montmorillonitique, se manifeste sur le terrain par la
juxtaposition de sols présentant des caractéristiques diamétralement opposées.
Sols kaolinitiquesz macroporosité moyenne à forte, capacité
pour l'eau et capacité d'échange cationique réduite, minéralisation rapide de la matière organique.
Sols mcntmorillonitiquesz macroporosité faible, capacité d'échange
caticnique très fortes, évolution lente de la matière organique.
- 152 Au terme de cette étude, il nous apparaît Qu'une distinction
peut être établie entre 5 grands types de paysagesg
Le premier correspond aux surfaces des glacis cuirassés situées
en déhcrs de-ïa-Züne-granrtiqüë:rïest-ëaraët ~rrs~-parlïexrstënëëdëSür=
------------------------~----faces tabulaires cuirassees, parfois vastes et peu disseQuées, plus souvent
profcndement entaillées par l'érosion ou même presQue totalement demantelées
et réduites à d'innombrables petites buttes témoin. On y observe une dominance de lithosols sur cuirassG, de sols peu évelués d'érosion gravillonnaires et de sols peu évolués d'appert hydromorphes sur matériau gravillonnaire.
Nous savons Que le potentiel de fertilité de cos sols est réduit. Les plus
favorables semblent situés en position de pente forte, en bordure des plateaux cuirassés, la où les couvertures gravillonnaires se superposent au
matériau argileux d'altération ancienne mis à jour par l'érosion. Ce type
~.P2-.Yll~~...!'~.!j!3~E.!~_2.!~!3_j.~_lg_1?_~_.!~~~!!~.9~_~.::~~2-~_j':~5i~
~•
---
!:~~~!~m~lpe de paysa~~~p0~~u~_JE'a~~~~~f:;:g~!­
tiques de la région de Saraya. Il est caracterise par la présence dïune sucëëSS~de~oüPeS-aVëë-aëëüffiulationde matériau sableux kaolinitiQue dérivés de granites et de débris de cuirasse et formation de carapaces allcchtones. Les sols les plus représentés sont les sols peu évolués d'érosion sur
matériau gravillonnaire, les sols peu évolués d'apport bien drainés (faciès
ferrugineux t-ropical) et hydromorphes (faciès à hydromorphie d'ensemble) et
les sols ferrugineux tropicaux lossivés. Ces sols, à texture sable-graveleuse,
ont un potentiel de fertilité faible et sont très vulnérables à l'érosion
qui entraîne les éléments colloïdaux. 2~~~ge Eeprés~~te.env!~12_~_~~
la surface totale.
Le troisième type de paysage correspond aux inselberg, aux dépressions et à toutëS~es-entailïëS récentës:~es-reliefs r~sidüëïS-y fërffiënt-dëScollinësaüX"vërSant'StréS-rarCiëScouverl s d'éboulis et entaillés par des
ravins, séparées du rebord des glacis cuirassés par les dépressions de piedmont. En position de pente forte, los sols les plus représentés sont les lithosole sur roches basiQues diverses, les sols peu évolués d'érosion (faciès
brun eutrophe ) et les sols bruns eutrophes tropicaux.
Dans les dépressions les sols peu évolués vertiQues et les vertisols sont dominants.
Les petites vallées sont occupées par des sols bruns eutrophes hydromorphes,
des sols hydromorphes à faciès structuré ou des vertisols hydromorphes (non
cartographiés) •
Ce paysa~ Qui regroupe certains sols à potentiel de fertilité élevé ne re~~te ~L~:~e
!a
~ür~~tota!~:----
-------
----
Le Quatrième type de paysage correspond à la bordure du massif
de Mali Qui limItenotre ~tudeausllir;IrëstcaractérIS~par iTGiISteriëëd'une grande falaise de direction générale est-ouest formée principalement
par les grès Qui dominent le soclo birrimien. Les pentes fortes correspondent
à des lithosols sur grès, les éboulis à des sols peu évolués d'apport
(faciès ferrugineux tropical), les dépôts colluviaux situés en contrebas de
la cuirasse à des sols ferrugine~~ tropicaux lessivés.
La présence de sols peu évolués vertiQues et de vertisols à l'ouest du méridien 12° 25' est liée à l'existence de sills de dolérite.
Ce .:2.~;r~age "::~E~~~~I1.te J:..i_~~_~~~ur!~~~_!.'::.!.~~~.
\.
- 153 -
Le cinquième type de paysage enfin correspond aux vallées de la
et de-ïa-Fa~~:-Ï~est-ëaraëtérlsé-par-yïëxistenëë-dë-dë~rërnbars­
sablo-argileux et d'une basse plaine, plus argileuse, irrégulièrement inondée.
Les sols peu évolués bien drainés (faciès ferrugineux tropical), les sols peu
évolués hydromorphes (faciès à hydromorphie de profondeur) et les sols hydromorphes (faciès modal) sont dominants.
Certains de ces sels ont un potentiel de fertilité élevé. Leur utilisation en
culture intensive est toutefois limitée par les risques d'inondation. ~
pll-"y.§age_.1'.-eE_(s_ej1JiL.-eJl'yj._:r:...c.!L1_1~_CLe_].lL_S1Y'5_a.2_e
__t.9Jll-l.§l-"_
Gambie
-:BI:BLIO GRAPHIE-
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,
1
RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL
CARTE PÉDOLOGIQUE DE RECONNAISSANCE AU 200 oooe
OFFICE DE LA RECHERCHE
Kf:DOUGO U
SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE.MER
CENTRE O.R.S.T.0.M. DE DAKAR
D.. sséo P" A. CHAUVEL - CAMPAGNE 1964-1965
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Dessinée au SERVICE CARTOGRAPHIQUE DE L' O .R.S,T.0 .M. par G . ALBOUCQ
1967
l...,..;mee p..- !'INSTIT UT C~OGRAPHIOtJE NATIONAL . PAR IS. ( An.,.,e " " Aju....,e Ü «•defti•le - OA~AR )
LÉGENDE
1- SOLS MIN~RAUX BRUTS
SOLS MINÉRAUX BRUTS D'ORIGIN E NON C UMA TIQUE
SOLS MINERAUX BRUTS D'É ROSION OU SQUELETIIQUES
LITHOSOLS
1111 1,
Famille sur cuirasses
f======i lb
Famille sur débris de roches basiques diverses
VERTISOLS UTHOMORPHES NON GRU MOSOLIQUES
MODAL
SOLS PEU ËVOLUËS D' APPORT
- lia
FACIÈS À STRUCTURE MOYENNE EN SURFACE
MODAL BIEN DRAINÈ
FACIËS FERRUGINEUX TROPICAL
Famille sur grès
Famille sur matériau sableux à sabla-argileux
dérivé des grès
Famille sur granites
'.'.' '
..•,•,•,•;,
' ...
'
'
IV- VERTISOLS ET PARAVERTISOLS
VERTISOLS LITHOMORPHES
fACIÈS BRUtJ EUTROPHE
11 ,
Famille sur matériau sableuJo:
a sablo- argileux
*CJ 1v,
m 1v,
provenant des granites
la
plus ou moins limoneux
Famille sui schistes
HYDROMORPHE
graviUo nnai re
IV 3
-
Famille sur matériau argileux gon fl ant
à argileu.11
Il - SOLS PEU ÉVOLUÉS
SOLS PEU ÉVOL UÉS D'ORIGINE NON CLIM ATIQUE
~ 11,,
·* 0 1113
•0
FACIÈS MODAL
11 1
m u,
· 011,
~ Ils
.CJ116
Famille sur schistes
Fam ille sur matériau gravillonnaire
Famille sur débris de roches diverses
Famille sur matériau sablo-graveleux de recouvrement
Famille sur matériau argileuic d 'altération
des plateaux
VI· SOLS 'A MULL
SOLS À MULL DES PAYS TROPICAUX
Famille sur matériau argilo-sableux gravillonnaire
des axes de drainage
l
[?""îl x,
Famille
ECHELLE , l /2 00 000•
5
sui
X3
limoneu)( de colma t age des plateaux
MODAL
Famille sur altération argileuse de roches ba~i q u es variées
colluvio-alluvial
VI,
FACIÈS À H YDROMORPHIE DE PROFONDEUR
----
1111
•01116
Fa 1nille sur matériau sablo- à sablo-argileux
d é ri vé des grès
VERTIQUE
lNTERGRADE VERS LES VERTISOLS
~ 11 17
l l l v1
Farnilte sur bourrelets alluviaux limono à sablo-argileux
Sécie de BANDAFASSI
Série du Pays SASSARI
1
Famille sur alluvio ns argileuses
Famille sur matériau colluvial argî!o-sableux
COMPLEXES DE SOLS
*
0
Famille sur matériau argileu' plus ou moins gonflant
Vl3
Farnille sur ma lériao argilo-g1·avillonnaire
Famille sur maté riau argileux gonflant
HYDROMORPHE
INTERGRADE VERS LES SOLS BRUNS EUTROPHES
Famille sur alluvions argileuses
•Ov14
Famille sur alluvions argileuses plus ou moins riches
en minéraux 2 /1
...
lb + Ils
.
"o
0
Vlll s Famille sur matériau sablo-argileux colluvial
0
0
00
0
0
12 + ll a
IX- SOLS HALOMORPHES
SOLS HALOMORPHES À STRUCTURE DÉGRADÉE
SOLS À ALCA LIS NON LESSIVÉS
SOLS NON O U PE U SALES (À FAIBLE TENEUR
EN SELS SOLUBLES)
·01x1
Famille sur matériau argilo-sableux plus ou moins
riche en minéraux 2/1
Famille sur matériau argllo-sableux gravillonnaire
* O I X2
V l2
EIAKEL
Famille sur matériau sablo. argileux il a rgîlo·sableux d érivé
des grani.tes
Vllltl f;imille sur matériau sableux dérivé des gres
VERTIQUE
*D
20Km
10
ASSEMBLAGE DES CART ES PEDOL OGJOUES DU SÉ NÉ.GAL ORIENTAL
SOLS FERRALUTIQUES
f ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~I
s
0
matériau argilo-sableux colluv10-alluviaf
FACIÈS STRUCTURÉ
SOLS BRUNS EUTR OPHES TROPICAUX
Famille sur· arène granitique graveleuse
Série de la FALÉMÉ
Famille sur caraoace orèseuse
m
VIII
Famille sur all uvions argi leuses diverses
MODAL
Famille sur rnalériau sableu11: â ·sablo- argiletix
SOLS PEU ÊVOLUES D'ÉROSION
SOLS RÊGOSOLIQUES
 CONC R ÈTION~ ET TACHE S DE PSE UDOGLEY
Famille sur matéria u sablo-argileux à argilo-sableu:ii:
VIII ,
colluvio -alluvial
sur matériau argilo·sableux à argileux plus ou moins
Famille
Vlll
p §x,
FAIBLEMENT FERRALLITIQUES
Famille sur quartzites
Famille sur roches indifférenciées
.
SOLS FER RUG INEUX TROPI CAUX" LESSIVÊS"
2
MODAL
À PSEUDO-GLEY
.
VIII- SOLS A SESQUIOXYDES FORTEMENT INDIVIDUALISES
SOLS FERRUGINEUX TROPICAUX
Famille sur matériau argileux gonflant plus ou moins
VERT ISOLS LITHOMORPHES GRUMOSOLIQUES
EN SURFACE
Fan1ille sur colluvion s el remblais sabla-argileux
Fami lle sur roches basiques diverses
Famille sur matériau argileux gonflant
PÉDOLOGIOUE GÉNÉRALE
~
11 + 11 11
G;~ l
11 12+ Vlll 1
m
,,.
0
0
0
plus ou moins rich ~ en minéraux 211
X- SOLS HYDROMORPHES
SOLS HYDROMORPHES MINÉRAUX
SOLS À PSEUDOGLEY DE SURFACE OU D' ENSEMBLE
À TACHES ET CONCRETIONS
FACltS MODAL
"'
*
,,.
l ' astêrisque devant le caisson indique que
la fcm ille ne
lî9 11 ~e
pcs
su ~
le cart e .
ÉDITION PROVISOIRE
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RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL
CARTE PÉDOLOGIQUE DE RECONNAISSANCE AU 200 oooe
OFFICE DE LA RECHERCHE
KOSSA NTO Kll!Nlll! BA
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SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE-MER
CENTRE O.R.S.T.0.M. DE DAKAR
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PÉDOLOGIQU E
LÉGENDE
GÉNÉRALE
VERTISOLS LITHOMORPHES GRUMOSOUQ UES
EN SURFACE
1- SOLS MINÉRAUX BRUTS
SOLS MINÉRAUX BR UTS D"ORIGINE NON CLIM ATIQUE
MODAL
SOLS MINERAUX BR UTS D'EROSION OU SQUELETTIQUES
LI Tl-IOSOLS
* ' L J IV3 Fa mille sur matéria u argileux go nflant
Famille sur cu irasses
VI - SOLS À MULL
SOLS À MULL DES PAYS TROPI CAUX
SOLS BRUNS EUTROPHES TROP ICA UX
Famille sur grès
Fami lle sur granites
MOD AL
Famille sur roches basiques diverses
Fa mille sur altéralioh argi le use de roches basiques variées
Famille sur schistes
* C J v1,
Série de BANDAFASSI
Famille sur quartzites
• c : : : J v 1,
Série du Pays BASSARI
VE RTIQUE
Famille sur roches indifférenciées
Fa mille sur matériau argileux plus ou moins gon fl ant
VI,
. ,,,)7
W.
Vl3 Famille sur maté riau argilo-gravillonnaire
11- SOLS PEU ÉVOLUÉS
SOLS PE U ÉVOLUÉS D"ORIGINE NO N C LIMATIQ UE
HYOROMO RPHE
SOLS PEU ÉVOLUÉS D' ÉROSION
FACIES MODAL
*D
111
Famille sur schistes
VIII - SOLS À SESQUIOXYDES FORTEMENT INDIVIDUALISÉS
SOLS FERRU GINEUX TR OPICAUX
SOLS FERR UGINEUX TROP ICAU X"LESSIVES"
Famille sur maté riau gravillo nnaire
 CON C R~TI O N S ET TAC HES DE PSEUDOGLEY
Famille sur débris de roches diverses
VIH Famille sur matériau sabla .argileux à ~ rg i lo-sa ble u x
1
cofluvio -alluvial
VII I Famille sur matéri au argilo-sable ux à argile ux plus ou moins
.
l
limoneux de colmatage des plate aux
V lll Famille sur m<ité riau sablo-argileuic à argilo-sableux dérivé
Fami lle sur matériau sabla- gravele ux de recouvrement
io·
J~
Famille sur alluvio ns argileuses plus ou mo ins ric he s
e n mi néraux 2 /1
VI,
SOLS RÉ GOSOLIQ UES
fg j 11s
Famille sur matériau argileuic d'altératio n
3
* 0 116
,
Fa mille s ur carapace grèse use
VI 11 4 F;:i mille sur matériau sableux dérivé des grès
FACIÈS BRU I'~ EUTRO PHE
t~-====f 11,
Famille s ur débris de roches basiques diverses
SOLS FERRALLITIOUES
FAI BLEMENT FE RRALLITIQ UES
SOLS PEU ÉVOLUÉS D'APPORT
MODAL
MODAL BI EN DR AINÉ
FACI ÈS FERRUGI NEU X TROPICAL
*LJ
Famille sur maté riau sableux à sabla.argileux
dérivé des grès
Famille sur matériau sa ble ux à sablo- argile ux
prove nant des graniles
Famille sur co lluvion s el re mblais sabla-argileux
plus ou moins li moneux
HYDRO MO RPHE
•
·~,..' o~~·
1111
•
11 13
À PSEU DO ·GLEY
1j~mt~~~mm~~1~
Famille sur matériau gravillonnaire plus ou m o 1 n ~ limoneux
à arg ileux des plateaux
Famille sur matériau argilo-sableux gravi tlon naire
des axes de d rainage
tX 1
·D ix,
2/1
FACIÈS MODAL
Famille sur alluvions argileuses diverses
Famille sur bourrelets alluvia ux li mo no à sabla-argileux
Pf ~ ,1x,
Fa mille sur m a t~ria u argilo-sa ble ux colluvio-al luvial
FACIÈS STRUCTURÉ
VERTIQUE
INTERGRADE VERS LES VERTISOLS
11 11
plus o u moins ri che e n min é raux
SOLS À PSEUDOG LEY DE SURFACE OU D' ENSE MBLE
À TACHES ET CONC RE TIO NS
Famille sur matéria u sablo· à sabla-argileux
d érivé des grès
"* L J
Famille sur matériau argilo -sableux plus ou mo.ins
riche en mi néra ux 211
Famille sur maté riau argi lo· sableux gravillonnaire
X - SOLS HYDROMORPHE S
SO LS HYDROMORPHES MINERAUX
Famille sur arène gran itiq ue graveleuse
F ACl~S À HYDROMORPHIE DE PROFONDEUR
ll 1s
sur matériau sabla-argileux co lluvial
SOLS À ALCALIS NON LESSIVÉS
SOLS NON OU PEU SALES (À FAIBLE TENEUR EN S(LS SOLUBLES)
Famille sur matériau sa bleuic à sab la-argileux
co lluvio-alluvial
-
V I II~ Famille
IX - SOLS HALOMORPHES
SOLS HALOMORPHES À STRUCTURE DÉGRADÉE
FAC IÈS À H YD ROMOR PHIE D ' EN SEM BLE
10'
des granites
Famille sur alluvions argileuses
Famille sur matériau argileux gonfla nl
Famille sur matériau colluvial argilo-!i.ab1eux
INTERG RADE VERS LES SO LS BRUNS EUTROPHES
f amille sur alluvions argi leuses
* L J lhs
Série de
la FALÉMÉ
IV - V ERTISOLS ET PARAVERTISOLS
VERTI SOLS LITHOMORPHES
VERTISOLS LITHOMORPHE S NON GRU MOSOLIQUES
*
l' us l é risque d e vant le c aiss o n in diqu e qu e
la fa m ille ne l ig u re p a s s ur Io c a r ie .
MODAL
FACIÈS
1 U 1v,
-
IV,
À STRUCTURE MOYENN E EN SURFACE
Famille sur matériau argileux gonflant
Famille sur matériau argileux · gonflant plus ou moins
gravillonnaire
COMPLEXES DE SOLS
11 .. +1v ,
-
--
~1 . +11.,
..
x~
+ IX,
11, +VIII ,
..
1, + lb -/- VIII ·
~CHE L LE , 1 /200
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5
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20 Km
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10
ASSEMBL AGE DES CARTES PEDOLOG!OUES DU SENEGA L ORIENTAL
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Dessir>ée au SERVICE CA RTOGRAPHIQUE DE L'O .R.S.T.0 .M. par G. ALBOUCQ
1967