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Il est indéniable que le développement économique en Afrique ne peut se faire sans un cadre
juridique sécurisé et attractif pour les investissements. Au regard de la disparité des
législations dans les pays francophones au moment de leur accession à l’indépendance,
l’unification de leur droit des affaires devait constituer une priorité.
Le rôle premier de l’OHADA est donc celui de servir de moyen de renforcement de la
sécurité juridique et judiciaire dans son espace d’application en vue d’un progrès commun par
des investissements sécurisés et d’une intégration économique consolidée par un droit des
affaires unifié que les États se sont offert en partage.
Conformément aux dispositions de l’article 1er du Traité de Port-Louis, les objectifs de
l’OHADA consistent à harmoniser le droit des affaires des États parties « par l’élaboration et
l’adoption des règles communes simples, modernes et adaptées à la situation de leurs
économies » et à promouvoir l’arbitrage comme un mode de règlement des différends
contractuels, à améliorer le climat d’investissement, à soutenir l’intégration économique
africaine et à favoriser l’institution d’une communauté économique africaine, « en vue
d’accomplir de nouveaux progrès sur la voie de l’unité africaine ».
En ce sens, la mission principale de l’OHADA est de créer un droit des affaires uniforme
applicable de la même façon dans tous les États, ce qui confirme son caractère international.
B – Le droit OHADA participe de la mondialisation de l’économie et du droit
Le droit OHADA est désormais une réalité en Afrique. Il est une opportunité sans précédent
pour le développement des affaires. Ses mérites ont été démontrés à travers les
communications des intervenants lors de ce colloque.
En effet, comme l’écrivent Issa-Sayegh et Lohoues-Oble (Issa-Sayegh J. et Lohoues-Oble J.,
OHADA, Harmonisation du droit des affaires, Bruxelles, Bruylant, coll. Droit uniforme
africain, 2002), la mondialisation du droit se traduit par :
• un affaiblissement de la souveraineté de l’État par suite du renforcement des facilités
d’établissement, de circulation des personnes, des biens, des services et des facteurs de
production ;
• une concordance plus ou moins grande et nette des régimes juridiques applicables aux
activités économiques, quel que soit le lieu de leur accomplissement ;
• un ensemble de droits et d’obligations communs à tous les acteurs économiques où qu’ils
exercent leurs activités (code de conduite des entreprises) ;
• une tendance très nette et constante à la dénationalisation du règlement des conflits de nature
économique (arbitrages et procédures non juridictionnelles). Droit d’expansion, devenu
international par l’élargissement de son périmètre, le droit OHADA est d’application dans
seize États (quatorze pays francophones et deux pays d’expressions hispanique – Guinée
équatoriale – et portugaise – Saô Tomé et Principe), qui ont ratifié le Traité de Port-Louis. Il
le sera davantage avec l’adhésion de la République démocratique du Congo qui a déjà franchi
la plus importante étape de signature du Traité. On n’attend plus que la ratification des
instruments par le Parlement. À noter que certains pays anglophones sont à la porte de
l’OHADA. L’on pense ici au Ghana, à la Gambie et à la Sierra Leone.