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Enfin, le pays souffre d'une fonctionnarisation excessive et
d'une bureaucratie paralysante.
Les difficultés propres au Maroc
Le Maroc a une superficie égale aux 8/1O èmes de celle de la
France, pour une population de 23 millions d'habitants. C'est le
pays le plus pauvre du Maghreb. Toutefois, il ne fait pas partie
de la catégorie des pays "très pauvres" du monde. (classement
Atlas Economique). Il connaît de très grosses difficultés d'ordre
financier, économique et politique.
En effet, le Fonds Monétaire International a imposé au Maroc
des mesures d'austérité très sévères. Elles sont justifiées par
un endettement qui atteint 80 % du PNB. Les émeutes de la faim,
qui ont eu lieu en janvier 1984, en sont, au moins partiellement,
la conséquence. Le mécontentement populaire reste important.
D'autre part, le pays ne dispose pas d'hydrocarbures. Ses
exportations sont peu nombreuses. Ses structures sont très
médiévales, avec une forte proportion d'agriculteurs, pour un
faible rendement. Le Maroc éprouve de réelles difficultés à se
développer, et dépend beaucoup de l'aide extérieure. La guerre
qu'il continue de mener contre le front Polisario au Sahara
occidental contribue à accroître ces difficultés économiques.
Elle a coûté 2 milliards de dollars en 1984.
Cette guerre représente, de plus, un risque d'affrontement
avec l'Algérie, pour des revendications frontalières. L'accord
maroco-libyen d'Oudja, en août 1984, n'a pas manqué d'inquiéter
l'Algérie. Enfin, subsistent quelques différends avec l'Espagne,
sur les questions de Ceuta et Mellile.
Les difficultés propres à la Tunisie
La Tunisie occupe une superficie égale au 1/3 de la France,
avec une population de 7 millions d'habitants. Son développement
rapide dans les année soixante-dix l'a conduite sur la voie des
pays "nouvellement industrialisés". Mais elle reste un pays
pauvre. De grosses difficultés financières et économiques
s'ajoutent aux inquiétudes suscitées par les visées lybiennes et
par les risques de mouvements sociaux qui pourraient suivre la
disparition du président Bourguiba.
Le pays s'est, en effet, fortement endetté (48 % du PNB),
pour pouvoir s'équiper. Cette situation a nécessité une politique
d'austérité qui a entraîné la "révolte du pain" au début 1984.
De plus, l'agriculture est insuffisante. Elle est, en sa
grande partie, fondée sur la culture de l'olivier: un million de
Tunisiens vivent directement ou indirectement de l'huile d'olives.