L’espace méditerranéen : une interface nord-sud
La méditerranée est un espace qui marque la limite entre l’Europe (nord, triade) et l’Afrique
(sud, pauvre). La méditerranée est une zone de contact, d’échange. Les rapports entre pays ont
été fondés sur une domination d’abord coloniale et l’on tente maintenant de mettre en place
un partenariat. En quoi cette interface traduit-il la problématique entre un monde développé et
un monde en développement ?
I Une terre de contraste
1) De la marine nostium à la fragmentation
Au deuxième siècle après JC toute la méditerranée est unifiée par Rome qui développe le
commerce et crée des ports, des villes qui s’articule autour de deux axes (N-S et E-O).
Byzance aujourd’hui Istanbul était grecque comme Alexandrie.
L’unité romaine s’achève au 5e siècle et on rentre au moyen-âge avec une division de la
méditerranée entre le nord chrétien et le sud musulman. Au VIIIe siècle la méditerranée est
contrôlée par les musulmans d’où les croisades.
Au 18e siècle colonisation avec la Grande-Bretagne qui contrôle l’Egypte, Malte. La France
contrôle l’ensemble du Maghreb. Décolonisation au XXe siècle.
Aujourd’hui 21 pays se disposent autour de cette espace méditerranéen.
3 grandes religions monothéistes : christianisme, islam et judaïsme.
Sur le plan culturelle : échanges nombreux qui perdurent, richesse du monde méditerranéen.
2) L’unité géographique
C’est une mer fermée avec une ouverture à Gibraltar et communication artificiel par le canal
de Suez qui permet de communiquer avec la mer rouge.
L’Europe au nord, l’Afrique au sud et l’Asie à l’est.
Unité climatique dans l’Europe méditerranéenne avec des hivers doux et des étés chauds et
secs marqués pas l’aridité, se pose la question de l’eau.
C’est la trilogie méditerranéenne par la culture de la vigne, le blé et l’olivier.
C’est une terre de contraste soumise à des séismes nombreux pour la Turquie principalement
puis l’Italie. Le volcanisme au niveau de Naples.
Existence de tsunami mais de niveau très faible.
Le littoral connait une très forte densité, l’arrière pays a connu l’exode rural même dans les
pays du sud à l’exception de la côte Libyenne et Egyptienne.
Autrefois une ville était séparée en deux, la ville coloniale séparée de la ville indigène. La
ville va se développer en suivant les axes de circulations qui sont une succession de quartiers
riches et de bidonvilles qui se mettent dans les logements inconstructibles. Les populations
riches s’installent à l’extérieur car elles ont les moyens de se payer le transport.
Le renouveau de Marseille s’est fait grâce au TGV, durant la colonisation c’est le port vers
l’Algérie, 1962 : phase de déclin. On a redécouvert la ville et la ville est redevenue
dynamique et les échanges avec l’Algérie ont repris et ont permis de relancer le commerce.
La rénovation des immeubles, la réhabilitation des friches industrielles et la question de la
sécurité sont trois grands problèmes récurant à ces villes.
La croissance des villes est forte et provoque une implantation massive de bâtiments un peu
partout.
II Un espace divisé
1) La fracture nord-sud
L’IDH est très variable, plus de 0,9 au nord (France, Espagne, Italie) et très faible pour la
partie sud dans les PSEM (pays du sud et de l’est méditerranéen) mais supérieur par rapport à
l’Afrique subsaharienne.
Anamorphose entre les pays de la triade et le reste des pays.
Les pays du nord sont pratiquement tous dans l’UE sauf les pays des Balkans. Israël est
rattaché aux pays du nord qui ne survie que par l’aide de la diaspora du monde. Le partenariat
entre l’UE et Israël est contesté par des pays de l’UE.
L’espace méditerranéen s’articule : au centre par la triade, les périphéries intégrées qui
profitent du tourisme, de matières premières ou de délocalisation (Maghreb composé par
Tunisie, Maroc et Mashrek par la Libye, l’Egypte et la Turquie.), des pays en marge.
Le Maroc est une monarchie, il attire les européens, durant un temps pour le textile mais la
Chine a pris la place. Le Maroc a su jouer de sa proximité avec l’UE et des chinois
commencent à s’installer au Maroc.
2) La fracture politique
La zone est divisée, au nord économie organisée et au sud litiges (frontalier issue de la
décolonisation).
Création de l’état israélien au détriment des palestiniens : une terre pour deux peuples.
La question des Balkans qui ont été au cœur de la première guerre mondiale. La fin de la
Yougoslavie fait resurgir cette question balkanique (épuration ethnique, massacre de
population).
Tension entre la Grèce et la Turquie qui sont anciennes (antiquité) concernant l’île de Chypre
qui est divisée en deux, à l’est grec et à l’ouest turc. La partie grecque ne reconnait pas la
partie turque, la Grèce s’oppose à ce que cette partie turc entre dans l’UE.
Les revendications nationalistes présentent au pays basque, la Corse.
La question du terrorisme qui a pris naissance autour du conflit palestinien et qui se retrouve
aussi en Algérie.
Démocratie au nord et régimes autoritaires (Maroc, Tunisie) avec une ouverture vers la
démocratie lente ou dictatoriaux (Lybie avec Kadhafi) au sud.
3) La question de l’eau : un enjeu majeur
Etendu aride avec 4 mois de l’année avec sécheresse voir stress hydrique (la population
dispose de moins de 1 000m² annuel ou lorsqu’on épuise les ressources ou lorsqu’on utilise
plus d’eau qu’il n’y a de précipitation).
L’exemple de Barcelone montre que cela va aller en s’accentuant.
Plusieurs solutions sont possibles :
_ exploitation de nappes fossiles (nappe qui n’est plus alimenté en eau)
_ désalinisation de l’eau de mer qui n’a plus de minéraux et donc il faut en rajouter
_ transfert d’eau pour amener de l’eau d’ailleurs sur place.
Le Jourdain est exploité par Israël qui contrôle ses sources par le contrôle du plateau du Golan
et qui correspond à 1/3 des consommations d’Israël.
L’eau est un enjeu au Moyen-Orient.
En Espagne un projet était de transférer une partie de l’eau de l’Ebre du nord vers le sud mais
refusé par le nord à cause des risques et du fort cout.
Se pose la question des barrages. La Turquie va créer des barrages mais le niveau de l’eau en
aval va être faible et comme l’Euphrate et le Tigre passent en Irak cela assècherait les régions.
Les différents usages de l’eau :
_ agriculture
_ industrie et tourisme (particulièrement en méditerranée)
_ domestique.
Les projets de coopération reste à l’état de projet mais cette question reste très importante en
méditerranée.
III La méditerranée : reflet des écarts nord-sud
1) Des échanges inégaux
La méditerranée est encore une mer où il y a des échanges commerciaux (1/3 du trafic
maritime mondial et ¼ des hydrocarbures avec le problème de la pollution).
Les grands ports : Marseille, Gênes, Alexandrie, Algésiras.
Le nord exporte des produits manufacturés (industriel), des produits agroalimentaires (blé
principalement), des IDE (direct ou délocalisation).
Le sud exporte des matières premières (hydrocarbures, gaz d’Algérie du port d’Arzew,
uranium, phosphate), des produits manufacturés (textile mais très fortement concurrencé par
la Chine mais la situation géographique permet d’inverser en partie la donne).
Les échanges sont très déséquilibrés malgré les nouveaux partenariats et contrats. La Chine
s’implante au Maghreb pour concurrencer.
2) Les flux touristiques
Première région d’accueil du globe (1/3 du tourisme international) pour la France, Italie et
Espagne.
Les causes de ces flux :
_ le climat
_ le patrimoine très riche
_ site naturel et station balnéaire
Les européens sont 75% des touristes dans cette zone.
Problèmes : pollution des sites balnéaires et bétonisation du littoral, en France on n’y échappe
pas mais on a créé un conservatoire de protection du littoral
Trois pays connaissent un développement du tourisme : Maroc, Tunisie et Egypte.
En Egypte le tourisme est un secteur important du PIB (20%).
En Algérie et en Lybie il n’y a pas de tourisme, pareil pour le Liban mais il avait un tourisme
avant et veut le retrouver, c’est le pays qui a le plus d’atouts de la zone.
3) Vers une union méditerranéenne
En 1995, se tien la conférence de Barcelone où on met le MEDA en place et rassemble 27
états riverains de la méditerranée. On définit une stabilité politique, sur le plan économique on
prône le libre échange, on prévoit des échanges culturels et le développement de l’aide pour
les PSEM les plus pauvres. Cette politique va être un échec par un manque de capitaux, de
volonté politique. Sarkozy a remis cette union sur le tapis mais il n’y a pas eu d’essor.
L’union doit gérer l’intégration des nouveaux pays membres.
Un problème majeur : l’immigration.
IV Démographie et flux : indicateur de développement
1) Caractéristiques démographiques
Au nord la croissance démographique est faible (inférieure à 1%) et dans le sud élevé (entre 1
et 1,5%). Il est vrai que l’indice des pays du sud a diminué mais la croissance reste forte.
Le nord compte 219 millions d’habitants et le sud 267 millions d’habitants.
Taux de natalité élevé dans le sud, 1,7 fois supérieur par rapport au nord.
L’indice de fécondité c’est le nombre moyen d’enfants par femme, (inférieur à 2,1 dans le
nord et 3,1 dans le sud).
Vieillissement de la population dans le nord, dans le sud les moins de 15 ans représentent 1/3
de la population avec la question du chômage.
2) Les flux migratoires : des flux sud nord
La période 1945 à 1975 a été propice à l’immigration pour le Maghreb et la Turquie.
1974 : crise économique et les mouvements migratoires sont stoppés mais on aperçoit que les
flux demeurent au titre du regroupement familial et de l’immigration clandestine. Ces
clandestins seraient de l’ordre de 4 à 6 millions en Europe.
Les pays du sud ont aussi une immigration qui vient d’Afrique subsaharienne qui est encore
plus pauvre, ces migrants sont en transite. Et des populations âgées s’installent dans les pays
du sud pour un coup réduit de la vie.
3) Conséquences des flux migratoire
L’Europe renvoie l’image de la richesse alimentée par les récits des migrants.
Pour ces migrants c’est une quasi obligation de quitter ces zones et les sommes gagnaient par
eux permettent de faire vivre des familles entières (remises), il représente jusqu’à 80% des
sommes reçues par les familles pour les faire vivre.
Se pose la question des clandestins.
Toutes les politiques de l’UE sont tournées vers la chasse des clandestins, le retour au pays
d’origine est mal vu par l’opinion public du sud. On souhaiterait un partenariat entre le nord et
le sud mais ne peut avoir lieu car les pays du sud ne peuvent contrôler les frontières.
La seule solution serait de développer les économies sur place en passant par les aides des
pays du nord mais qui n’est pas possible à cause de la situation financière et la crise dans ces
pays.
V La méditerranée un écosystème fragile et menacé
1) Les menaces sur le milieu naturel
Concentration des populations sur les littoraux.
Pollution par l’insuffisance du traitement des eaux dans le sud mais aussi dans le nord car les
stations d’épuration sont calibrées sur la population locale.
Les ordures ménagères posent problème car il faut trier et incinérer dans des usines par encore
bien mis en place pour les pays du nord, il est interdit d’enfouir, et dans le sud les déchets sont
rarement traités.
Bétonnage du littoral à l’exemple de l’Espagne.
Pollution de l’air nombreuse par l’automobile, la climatisation, au chauffage et l’industrie.
Pollution part la navigation avec le dégazage et déballastage.
Problème de la pêche et de la surpêche.
2) La question du développement durable
PAM de 1975 : plan d’action de la méditerranée, c’est une CMDD (commission
méditerranéenne pour le développement durable) qui a différent but avec de bonnes intentions
et de bons projets mais toujours pas respectés. Chacun des riverains doit diminuer ses
pollutions payés par les pays riches. Sensibilisation des pays pauvres.
Le développement durable est souhaitable mais pas possible de mettre en place à l’heure
actuelle dans les pays du sud.
Dans les pays du nord on s’intéresse à la préservation des littoraux (Espagne : destructions de
bar, d’hôtels), en France on a créé un conservatoire du littoral. Le littoral appartient à l’état en
France.
L’environnement passe en arrière plan.
Les projets communs entre états sont difficiles à mettre en place à cause des conflits
d’intérêts.
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