Dans l’Europe des quinze, le revenu moyen par tête d’habitant est de 22.757 $ US en
2000, pour une population de 375 millions d’habitants, contre 2300 $ US per capita pour les
dix Pays Tiers Méditerranéens (P.T.M).
La seconde partie, au delà de l’aspect structurel et macro-économique, visera à cerner les
conditions sectorielles et micro-économiques d’intégration des pays du Maghreb à l’Union
Européenne en vue de l’érection d’une zone de libre échange Euro-Méditerranéenne.
Comme on le constate, l’économie de marché mondialisée à laquelle s’initient les pays du
Maghreb dans le cadre régional Euro-Méditerranéen, a connu, tout au long du siècle
dernier, des transformations, voire des mutations profondes, qu’on ne peut ignorer (étapes
obligatoires à assimiler en rythme accéléré), car forcés de s’y adapter (norme ISO 9000,
ISO 14000, création de site web, recours au commerce électronique, etc.), sous peine
d’être sanctionnés par un marché impitoyable, devenu le champ d’une véritable guerre
économique à l’échelle régionale (Accords d’Association à l’Union Européenne en Avril
1995 pour la Tunisie, en Novembre 1995 pour le Maroc et le 22/04/2002 pour l’Algérie,
prélude de l’établissement d’une zone de libre échange Euro-Méditerranéenne en 2010)
et à l’échelle mondiale (intégration totale du Maghreb dans un futur proche à l’O.M.C).
Si l'on s'intéresse à la qualité de la coopération commerciale et financière entre l’Union
Européenne et les pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie), on s'apercevra que les faits
économiques (d'un point de vue statistique) relatent un déséquilibre, voire même un recul,
au regard des objectifs et ambitions affichés par les différents accords bilatéraux.
Ainsi, si les trois pays Nord-Africains réalisent, en 2000, ensemble 69,1% de leurs
exportations et 59,6% de leurs importations avec l’Union Européenne, néanmoins
le niveau de protection douanière reste élevé soit 35%, 43% et 40%, respectivement au
Maroc, Tunisie et Algérie. De même, si 60% à 70% des investissements directs étrangers
(IDE) au Maghreb sont d’origine européenne, leur volume, de 1995 à 2000, demeure
insuffisant, soit 12,3 Milliards de $ pour le Maroc, 2,7 Milliards de $ pour la Tunisie et
seulement 637 Millions de $ pour l’Algérie (hors secteur hydrocarbures). L’infléchissement
des ces IDE au Maghreb s’est confirmé entre 2002-2004 en affichant un volume inférieur à
6 Milliards de $.
On s'efforcera, par conséquent, de présenter que la logique réelle qui sous-tend les
relations Euro-Maghrébines traduit une coopération biaisée qui prête beaucoup plus à une
politique d'assistance économique qu'à une volonté d'impulser une dynamique de
co-développement.
Autrement dit, il est à constater la persistance du Maghreb comme débouché industriel du
marché européen et inversement les pays d’Afrique du Nord tendraient à fournir l’Union
Européenne les matières premières (minerais, pétrole, gaz), produits agricoles et
produits manufacturés à faible valeur ajoutée.
Pourtant l’Européanocentrisme économique affiché ne peut que desservir les objectifs à
moyen et long terme de l’U.E, pour la création d’une zone de libre échange Euro-
Méditerranéenne, face à la mise en place concurrente des zones régionales américaine (Alena)
et asiatique (Asean).