L’EXPOSITION
L'exposition prend place dans quatre salles du musée de Pontarlier, notamment
le très beau « Grand Salon », dont les boiseries, les planchers et les vitraux de
style Art Nouveau plongent immédiatement le visiteur dans l'ambiance raffinée
des années 1900.
La cinquantaine de costumes féminins exposés permet de suivre l'évolution de
la mode au tournant du XXe siècle. La silhouette de la femme évolue
sensiblement, comme le montrent les trois ensembles de lingerie exposés datant
de 1885, 1900 et 1910. L'emploi de la tournure dans les années 1880 met l'accent
sur la cambrure de la taille et l'ampleur de la jupe rejetée à l'arrière, puis la taille
est affinée par le port du corset, et la silhouette droite revient à partir de 1905.
Les codes vestimentaires sont également évoqués, grâce aux noms des différents
costumes : visites, corsages de chasse, robes d'été, ensembles de voyages, sorties
de bal, accompagnés des indispensables accessoires que sont les ombrelles,
chapeaux, épingles, éventails, bottines, etc.
Ces tenues sont celles de la société bourgeoise haut-saônoise, elles témoignent de
la manière dont les modes lancées par les grandes maisons de couture
parisiennes étaient diffusées jusque dans les petites villes de province. On
notera la présence de nombreux artisans et commerçants (marchands de tissus,
de bonneterie, couturières, modistes, corsetières, perruquiers-coiffeurs-
parfumeurs), la multiplication des petites maisons de couture et la naissance de
la vente par correspondance des grandes enseignes parisiennes offrant aux
femmes élégantes la possibilité de s’habiller au diapason de la capitale.
A la fin du XIXe siècle, la mode féminine n'est plus seulement représentée dans
les revues illustrées et les portraits officiels. Le développement de l'affiche
publicitaire, de grand format et en couleurs, tirée à des milliers d'exemplaires et
réalisée par des artistes réputés, permet aux fabricants de se démarquer les uns
des autres par l'image. Sur la quinzaine d'affiches publicitaires pour l'absinthe
qui sont exposées, c'est la femme qui est mise en avant. Tour à tour distinguée ou
aguicheuse selon la clientèle ciblée, elle est de toute façon vêtue avec une
recherche évidente de modernité. De nature éphémère, l'affiche montre des
femmes habillées selon la dernière mode : manches gigot, corsets, ombrelles et
chapeaux à plumes restituent l'image parfaite d'une femme bourgeoise et
soucieuse de son apparence.
A noter également : un très bel ensemble de tirages photographiques de portraits
d'élégantes de la Belle Epoque, dûs au photographe pontissalien Joseph
Stainacre, complète l'exposition.
3/6