Exercices d’entrainement LE MOUVEMENT DES ASTRES 1.1. D’ARISTOTE à NEWTON : la longue élaboration d’une loi L’énoncé de la loi de la gravitation universelle est attribué à Isaac NEWTON, mais comme il aimait le dire, « s’il m’a été donné de voir un peu plus loin que les autres, c’est parce que j’étais monté sur les épaules de géants ». Ces « géants » qui l’avaient précédé se nommaient ARISTOTE, William GILBERT, Johannes KEPLER ou Robert HOOKE. Quelques-unes de leurs idées au sujet de la chute des corps sont résumées dans le document 2. Document 1 ARISTOTE (384-322 av. J.-C.) William GILBERT (1544-1603) Johannes KEPLER (1571-1630) Robert HOOKE (1635-1703) Isaac NEWTON (1642-1727) Selon lui, les corps tombent parce qu’ils cherchent leur « place naturelle » au centre de l’univers, qui n’est autre que le centre de la Terre. En 1600, il publia un livre où il attribuait l’action de la gravité au magnétisme. On lui doit l’idée que la force de gravité est proportionnelle aux masses en interaction ; il avait en effet remarqué que la force qui s’exerce entre deux aimants dépend de leurs tailles et de leurs masses. En 1609, il fit l’hypothèse que « deux corps placées n’importe où dans l’espace » s’attireraient gravitationnellement et « viendraient à se rencontrer en un point intermédiaire (le centre de gravité du système), chacun s’approchant de l’autre proportionnellement à la masse de l’autre ». En 1680, son hypothèse fut que « l’attraction (de gravité) est toujours en proportion du carré de l’inverse de la distance au centre ». Il contesta l’existence d’un magnétisme dans le soleil et donc d’une action magnétique du Soleil sur les corps « parce que le soleil est un corps d’une chaleur ardente, et que les corps magnétiques, une fois chauffés au rouge, perdent leur vertu ». En 1687, il publia la synthèse de ses réflexions sur la gravitation dont il avait entre temps montré qu’elle avait une portée universelle. L’attraction gravitationnelle se résume ainsi : deux corps A et B de masses respectives mA et mB, dont les centres de gravité sont séparés par la distance d, sont tels que A exerce à distance une force attractive de valeur F sur B, et que B exerce sur A une force de même valeur F. D’après le document 1, quels scientifiques précédant NEWTON modélisent la valeur de F par l’une des expressions cidessous ? (k est un coefficient de proportionnalité). Laquelle des expressions suivantes traduit « globalement » la relation entre F, mA, mB et d ? Le coefficient de proportionnalité est ici noté « G » et porte le nom de constante de gravitation universelle. 1.2. NEWTON et la gravitation Le document 2 présente un texte d’Isaac NEWTON énonçant le principe de la gravitation universelle. Document 2 L’action qui retient la Lune dans son orbite est dirigée vers la Terre. Sa valeur est inversement proportionnelle au carré de la distance entre le centre de la Lune et celui de la Terre. […] Elle est proportionnelle à la masse de matière que chaque corps contient. […] Un projectile ne retomberait point vers la Terre, s’il n’était point animé par la force de la gravité, mais il s’en irait en ligne droite dans les cieux avec un mouvement uniforme, si la résistance de l’air était nulle. C’est donc par sa gravité qu’il est retiré de la ligne droite, et qu’il infléchit sans cesse vers la Terre. […] Or, par la même raison qu’un projectile pourrait tourner autour de la Terre par la force de gravité, il se peut faire que la Lune par la force de sa gravité (supposé qu’elle gravite) ou en quelque autre force qui la porte vers la Terre soit détournée à tout moment de la ligne droite pour s’approcher de la Terre et qu’elle soit contrainte à circuler dans une courbe, et sans une telle force, la Lune ne pourrait être tenue sur son orbite. […] Issac NEWTON, Principes mathématiques de la philosophie naturelle, Éd. Pepys, Londres, 1686, Rééd. Dessaint, Saillant et Lambert, Paris, 1759. 1. Relever les deux conditions qu’indique NEWTON dans le document 2 pour qu’un projectile se déplace « en ligne droite dans les cieux avec un mouvement uniforme ». 2. Pour interpréter le mouvement de la Lune autour de la Terre, NEWTON fait l’hypothèse qu’une force s’exerce sur la Lune. Quel serait le mouvement de la Lune si elle n’était pas soumise à cette force ? Quel est l’effet de cette force sur le mouvement de la Lune ? 3. Comment désigne-t-on actuellement ce que NEWTON nomme, pour le projectile, la « force de la gravité » ? Document 3 Document 3. HERGÉ, Les aventures de TINTIN - On a marché sur la Lune, N°17, éd. CASTERMAN, Paris, 1954. D’après les résultats précédents, comment expliquer la réplique de TINTIN dans le document 3 à propos de la situation du capitaine HADDOCK : « Adonis l’entraîne dans son orbite… » ? 2. POIDS ET GRAVITATION 2.1. Attraction gravitationnelle exercée par le Soleil Les planètes et satellites du système solaire subissent une attraction gravitationnelle exercée par le Soleil. Le document 4 cidessous indique la masse, le rayon et la distance moyenne au Soleil de quelques astres. Document 4 Rayon (km) Masse (kg) Distance moyenne au Soleil (km) SOLEIL TERRE LUNE MARS JUPITER NEPTUNE 6,96 x 105 1,98 x 1030 6,38 x 103 5,98 x 1024 1,74 x 103 7,35 x 1022 3,40 x 103 6,42 x 1023 7,15 x 104 1,90 x 1027 2,50 x 104 1,02 x 1026 – 1,50 x 108 1,50 x 108 2,28 x 108 7,78 x 108 4,50 x 109 Sachant que la constante de gravitation universelle est G = 6,67 x 10-11 N.m2.kg-2, déterminer la valeur de la force d’attraction gravitationnelle exercée par le Soleil sur chacun des astres. FSoleil/Terre = FSoleil/Lune = FSoleil/Mars = FSoleil/Jupiter = FSoleil/Neptune = Le Soleil exerce-t-il une action attractive de même valeur sur tous les corps du système solaire ? 2.2. Poids d’un corps Rappel de 3ème : la valeur du poids P (en N) d’un objet de masse m (en kg) situé à la surface d’une planète est donnée par la relation : P = m x g où g est appelée intensité de la pesanteur en N.kg-1. Sur Terre, g = 9,8 N.kg-1. 1. Comparer la valeur de la force d’attraction gravitationnelle F d’un objet de masse m = 50 kg placé à la surface de la Terre avec la valeur du poids P de cet objet. Document 5 HERGÉ, Les aventures de TINTIN - On a marché sur la Lune, N°17, éd. CASTERMAN, Paris, 1954. Dès les années 1950, HERGÉ avait imaginé les premiers pas de l’homme sur la Lune avec son album On a marché sur la Lune (document 5). L’objectif de cette question est d’aider le capitaine HADDOCK à retrouver la mémoire. À l’aide des informations du document 4, comment démontrer que l’intensité de la pesanteur g (et donc la valeur du poids) est, comme l’affirme TINTIN, « 6 fois moindre » sur la Lune que sur la Terre ?