
Actualités en pathologie infectieuse Forum Rangueil 2005
Actualités sur la tuberculose
AURELIE GODEL
Service des Maladies Infectieuses et Tropicales – Hôpital Purpan
La tuberculose est une maladie toujours d’actualité.
Epidémiologie :
Au niveau mondial, elle reste la première cause de mortalité due à un agent infectieux unique :
elle est responsable de 3 millions de décès par an, sur 8 millions de nouveaux cas.
En France, 6000 cas annuels sont déclarés actuellement, survenant en général chez des individus
en situation à risque de développer une tuberculose :
- immunodépression : infection par le VIH, traitement immunosuppresseur (corticothérapie
prolongée, anti-TNF)
- personnes originaires d’un pays de forte endémie de tuberculose (Afrique subsaharienne,
Afrique du Nord, Asie).
- âge avancé
- vie en collectivité (foyer d’hébergement, maison de retraite, établissement pénitentiaire)
- précarité (SDF, éthylisme chronique, malnutrition)
- exposition professionnelle
- contact avec un tuberculeux bacillifère
- antécédent personnel de tuberculose.
En France, l’incidence de la maladie, en diminution jusqu’en 1997, est depuis stable à 10 nouveaux
cas pour 100 000 habitants/an.
Cependant, malgré une apparente stabilité, la situation se dégrade:
- parmi les sujets nés à l’étranger, l’incidence n’a jamais été aussi élevée (elle est 13 fois
supérieure au reste de la population et augmente de 8% chaque année depuis 1997).
- parmi les sujets de nationalité française, l’incidence ne diminue plus autant que les années
précédentes.
- les formes de tuberculose multi résistantes augmentent (1,4% des cas) : ceci impose de
rechercher systématiquement des facteurs de risque de multi résistance, de s’assurer d’une
prescription adaptée et de la bonne observance thérapeutique.
Traitement
Le traitement d’une tuberculose pulmonaire commune, sans suspicion de résistance, reste une
quadrithérapie (rifampicine, isoniazide, ethambutol, pyrazinamide) pendant 2 mois puis une
bithérapie (rifampicine, isoniazide) pendant 4 mois.
Rappelons l’importance d’adresser lors du diagnostic un formulaire de Déclaration Obligatoire à
la DDASS.
Les recommandations de vaccination par le BCG ont récemment été modifiées. En France, le
BCG reste obligatoire chez l’enfant à l’entrée en collectivité (mais il est recommandé dès le
premier mois de vie chez les enfants vivant dans des milieux à risque de tuberculose), en
l’absence de vaccination antérieure chez les jeunes fréquentant les établissements du premier et
du second degré ainsi que chez les adultes exposés. La vaccination se fait par voie intradermique,
la forme multipuncture ne sera bientôt plus commercialisée.
La revaccination par le BCG n’est plus indiquée depuis 2004. Par conséquent, les tests
tuberculiniques systématiques post-BCG ont été supprimés.
Un allègement de la politique vaccinale est en discussion, il pourrait s’agir de limiter la vaccination
par le BCG aux enfants les plus à risque.